Bonjour tout le monde,
Ça fait un moment que je n'étais pas repassée, j'ai été embarquée par la vie, le temps est passé à une vitesse folle et voilà, j'ai eu 31 ans.
Il s'est passé beaucoup de choses depuis deux mois alors voici en vrac les nouvelles.
La thèse avance ! (À ce stade c'est un running gag qui fait marrer mes potes) J'écris toujours et j'espère que je pourrai rendre mon manuscrit au début de l'année prochaine... J'ai fait un gros déplacement pro à Paris en avril, c'était génial de rencontrer tout un tas de jeunes chercheurs/chercheuses venus de partout dans le monde, mon travail a été très apprécié et ma foi ça fait bien plaisir. Ces 10 jours à Paris m'ont laissée sur le carreau, complètement amorphe et épuisée, en même temps que ma psychiatre décidait de diminuer ma dose de neuroleptique. J'étais tellement fatiguée que j'ai dû prendre des vacances (oui moi !)
J'ai repris le boulot à fond pour pouvoir partir en vacances cet été l'esprit libre, et j'essaie d'avancer au maximum. J'ai passé une semaine toute seule dans les Cévennes pour garder la maison d'une amie pendant son voyage à l'étranger, et c'était délicieux. Je réalise que j'apprécie de plus en plus ma propre compagnie - et c'était pas gagné d'avance comme chacun sait ici.
Mon corps va mieux, ma cheville va mieux, j'ai repris mes activités d'escalade comme avant et tout se passe bien, j'ai progressé, j'ai pris en force physique. C'est assez déroutant. J'ai toujours été assez frêle, très mince, et le culte de la minceur avait ancré en moi l'idéal d'une femme très mince, presque fragile, aux membres très délicats et maigres, et j'étais bien contente de m'en approcher. Avec l'escalade, mes jambes se sont dessinées, mes abdos aussi, mais surtout j'ai pris des muscles et des bras aux épaules ; j'apprends à apprécier ce corps qui devient fort, qui devient plus imposant, qui n'est plus si fragile, à me trouver belle comme ça et à dire merde à cette image de la femme délicate. J'en ai marre d'être délicate.
J'ai appris récemment que mon ex amie avait eu une histoire avec ce gars, celui avec lequel elle a pris un verre dans mon dos, celui autour duquel on s'est engueulées. Bon ben ça me confirme que mes instincts étaient justes sur ce coup-là, et que son explosion de colère démesurée était non seulement violente mais aussi très injuste. Pour moi c'est terminé.
Ces dernières semaines j'ai passé beaucoup de temps avec mon copain de l'escalade, celui sur lequel je crushe depuis le mois de novembre. On s'est fait des sorties grimpe tous les deux, à la salle, en falaise, on a bu des coups ensemble le soir en rentrant. On s'est parlé de nos vies, il m'a parlé de Caroline, la fille qu'il voit depuis septembre, comment ils se sont rencontrés, comment c'est trop dur pour lui d'accepter d'être en couple, même s'il ne voit qu'elle ; il lui a dit il y a quelques semaines, après 8 ou 9 mois, qu'il ne voulait pas fermer la porte à une amourette ou à l'opportunité de coucher avec d'autres filles, il m'a dit que ça lui avait du mal d'entendre ça, qu'elle en avait pleuré. Alors là j'ai décidé que je ne serais pas celle qui fera du mal à Caroline, et qu'on allait être strictement amis avec l'autre bonhomme. Tout ça pour dire que c'est passé. Que j'aime cette intimité amicale entre nous, que je n'ai plus envie de plus, que j'ai gagné un ami, que c'est trop beau de se trouver comme ça autour du caillou, que cette amitié est plus précieuse qu'une amourette qui finirait mal de toute façon. Je ne pense plus à lui et je suis apaisée.
Il y a eu d'autres garçons il faut dire. Il y a eu les rencards avec des garçons gentils mais avec qui il n'y avait aucune alchimie, lors desquels j'avais plus envie d'être au fond de mon lit qu'à papoter en terrasse. Alors il y a eu les rencards où on fait des choses, je me dis quitte à passer un moment avec un gars qui ne m'intéresse pas, autant en profiter pour faire des choses qui m'intéressent. Du coup, on va grimper, je date les garçons à la salle d'escalade, au pire du pire j'aurai fait ma session grimpe. C'est une formule plutôt pas mal, j'ai fait de chouettes rencontres comme ça, même si je n'ai pas forcément envie d'autre chose que d'une amitié. Il y en a un qui m'a mansplainé l'escalade pendant 2h, j'ai pas osé l'envoyer paître, il était super emballé et a voulu me revoir. J'ai dit non. C'est assez rare pour le souligner.
Et puis au milieu de tout ça (en vrai seulement 5 ou 6 dates), il y a eu au mois de mai une très jolie rencontre sur Tinder avec un garçon très étonnant, très différent de ce que j'ai connu jusque là. On a tout de suite accroché, on s'est rencontrés très vite, on a passé l'après midi à la plage puis la soirée ensemble puis la nuit chez moi. C'était d'une douceur exquise. Je dis qu'il est différent parce qu'il n'est pas hétéro (mais bi ou pan), qu'il se sent parfois plus femme qu'homme, qu'il est super éveillé sur plein de questions, qu'il me fait sentir en confiance au lit comme jamais personne auparavant. Il n'est pas monogame et il voit d'autres personnes, il ne veut pas d'enfants et va se faire vasectomier bientôt. Je trouve ça super, parce que je n'ai pas envie d'être en couple, clairement je n'ai pas le temps ni l'espace mental, mais j'ai envie d'avoir un petit amant régulier, ça oui. On s'est dit qu'on n'avait pas d'attentes, juste envie de partager de chouettes moments ensemble quand le planning de nos vies ultra remplies le permet. Ça me va. Je continue à rencontrer d'autres garçons, à vivre ma vie.
Je suis lucide et je sais que la pente est très savonneuse. Que je risque de m'attacher, parce que je m'attache toujours, à un garçon qui voit d'autres personnes et qui ne veut pas d'enfants, et on est tous d'accord pour dire que c'est l'inverse de ce que veut cette chère Janysse. Bien entendu les angoisses sont revenues au galop. Cinq jours sans nouvelles, sans messages, et je panique - alors que c'est dans le contrat. La dernière fois qu'il m'a écrit, je lui ai proposé qu'on se voie, il ne savait pas parce qu'il n'arrivait pas à s'organiser, ça m'a blessée ce manque d'enthousiasme, j'ai dû le relancer trois jours après pour savoir, il était super désolé de ne pas m'avoir tenue au courant, mais c'est l'horreur au boulot, il est fatigué et angoissé et il gère rien et vraiment super pardon. Bon. Ça m'a soulagée de savoir que c'était pas moi le souci mais depuis j'ai pas eu de nouvelles et ça me travaille, j'aurais juste à le relancer mais je veux pas être celle qui le relance alors que gnagnagna. Je m'agace. Une amie m'a dit, "cette relation est là pour t'apprendre à lâcher prise".
J'ai passé deux semaines à me trouver nulle, à m'en vouloir de m'être lancée dans un truc avec un garçon dans ces conditions-là, je me suis accusée de faire des choix de merde, d'oeuvrer à ma propre destruction, de n'avoir rien appris toutes ces années, de juste être conne en fait. Ma psy m'a dit, arrêtez de vous culpabiliser, vous faites les choix que vous pouvez. Pendant plus d'un an d'abstinence, vous n'avez pas eu accès à une sexualité partagée, ni à de la tendresse physique, ni à des mots doux, vous n'avez pas été touchée physiquement, etc etc.
Vous essayez juste de répondre à vos besoins. Ça m'a marquée. Oui voilà. C'est peut-être pas l'idéal mais entre ça et rien, je préfère ça. Et peut-être que de nouveau bientôt je préfèrerais juste rien. Je continue mes petits rencards cet été et à la rentrée, je retournerai tranquillement dans mon abstinence et mon célibat parce que c'est quand même vachement moins source de stress quand même. Disons que pour l'heure le coût-bénéfice penche en faveur de nuits de tendresse plutôt que de ma tranquillité d'esprit.
Voilà, c'est un moment de tourmente, décidément je trouve ça trop dur les relations amoureuses ou romantiques. Mais je sais que quoiqu'il arrive tout ira bien, je me suis déjà remise de tellement de trucs, je ne suis pas trop inquiète de risquer d'avoir un petit peu mal au coeur.
J'espère que vous allez toutes et tous bien (malgré le monde qui fout le camp), je pense bien fort à vous et je vous embrasse