Ici, trouvez des conseils et stratégies pour récupérer son ex : silence radio, règles, comportements à éviter. Partagez vos expériences, posez vos questions, et explorez les étapes pour surmonter les interdits et recréer des liens. Que vous débutiez ou cherchiez à comprendre, cet espace est là pour vous guider
#1326511
https://www.youtube.com/watch?v=BSz-DnQ0RA0

Je sais pas si tu connais notre grand moine Thich Nhat Hanh avec sa méditation en pleine conscience? Il a fondé Lang Mai (Le village prunier près de Bordeaux, là où beaucoup de personnes viennent pour apprendre et pratiquer la méditation).

J'espère que tu vas mieux.

Courage ma jolie.

De gros bisous fabuleux avec ce beau temps dans le sud :bisou:
#1326519
Chères Kylian, Numéro 7 et Miu,

Vous lire en pleine détresse, savoir que vous êtes là, m'a fait beaucoup de bien. Merci pour ça.

Merci pour tous ces liens également. Je comprends Kylian pourquoi tu la trouves réconfortante cette chanson même si ma première pensée a été "mais QUI est "là" à part moi-même ?".

J'ai fini par avoir la conversation dont je parle avec ma mère depuis 2 ans. Je lui ai demandé pourquoi elle n'a pas protégée contre la violence de notre père, elle a répondu que si, elle était souvent intervenue, mais qu'elle ne pouvait pas être tout le temps là. Je lui ai dit que j'avais eu envie de mourir de mes 11 à mes 25 ans, elle a répondu que ce n'était pas vrai, que je ne l'avais jamais exprimé (alors qu'une enfant de 11 ans insomniaque, une ado de 15 ans qui s'écorche les poignets, une toute jeune femme de 18 ans qui pèse 43 kilos et ne mange plus et s'arrache les cheveux, ce devrait être alarmant non ???). Qu'elle se sentait coupable d'avoir loupé quelque chose. Qu'elle a fait ce qu'elle a pu avec ce qu'elle avait. Que je devrais comprendre le point de vue des autres aussi. Je crois que ça ne sert à rien de discuter plus avant, j'ai dit ce que j'avais à dire, elle m'a écoutée à moitié. Et m'a dit, presque candidement "ton problème, c'est que tu ne t'aimes pas". La faute à qui hein ?

Je lui demandé pourquoi elle n'était pas partie plus tôt avec ses enfants, elle a répondu que mon père menaçait d'être violent que ç'aurait été pire. Je comprends qu'elle a fait ce qu'elle a pu au moment où. Je dois vivre avec ça maintenant, même si je ne sais pas trop comment.

Et puis, "il ne faut pas rester bloquée dans le passé, il faut aller de l'avant". Ma psy avait raison, je n'aurai pas d'elle le soutien dont j'ai besoin. Elle ne me donnera pas raison, elle a ses propres mécanismes de défense. Je ne peux rien faire de plus. Il est temps maintenant de tâcher de faire mon deuil d'une enfance heureuse, d'une famille aimante et protectrice, et d'aller de l'avant. Je ne sais pas du tout comment faire, mais j'imagine que je n'ai pas le choix, et si d'autres l'ont fait moi aussi je peux le faire.

C'est très personnel tout ce que je raconte mais je galère tellement dans ma vie, je me sens si démunie, si seule face à tout ça, que j'espère que celles et ceux qui passeront par là avec le coeur brisé comme moi y trouveront un peu de réconfort, un peu d'espoir, peut-être même celui d'aller mieux un jour.
Numéro 7 a écrit :Des idées intéressantes à appliquer, Janysse...


J'ai essayé de mettre en application la méthode. Sur des pensées comme "Je suis seule, je vis seule, je dors seule, je n'ai pas d'amoureux" je ne peux rien faire. Mais je m'entraîne sur des choses plus "faciles" comme "Mon ex m'a supprimée de ses amis facebook, il me déteste et il ne reviendra jamais vers moi ».
1/ Est-ce vrai ? Peut-être, je ne sais pas.
2/ Est-ce que je suis 100% sûre de ça ? Qu’il me déteste ? Non je ne sais pas. Il se protège peut-être ou il est juste indifférent. Je ne sais pas.
3/ Comment est-ce que je me sens quand je pense à ça ? J’ai la gorge nouée, une boule dans la poitrine, et dans ma tête ça tourbillonne, ça s’emballe. Comment est-ce que je me comporte ? Je me sens énervée, j’en ai parlé à toutes mes copines, j’essaie de les monter contre lui, je panique et j’en parle aux mauvaises personnes, je suis tout sauf bienveillante (d’ailleurs il m’a supprimée après que j’ai dit à une amie commune que je préférais ne pas le croiser).
4/ Si on me prouvait que c’était faux, comment je me sentirais, qu’est-ce que ça changerait ? Hmm, franchement je suis sûre qu’il ne reviendra pas, il vaut mieux ne pas penser l’inverse.
5/ Inverser ? Je vois pas non plus. Par contre je peux me dire « Il m’a supprimée de ses amis fb, il ne reviendra jamais… Et c’est ok. » Et qu’est-ce que j’en tire comme avantage ? Ça m’évite d’espérer après un mec qui avance sans moi, ça m’empêche drastiquement d’aller stalker son profil dans un moment de faiblesse, ça supprime toute attente de ma part. Ça me fait mal mais j’y gagne en tranquillité d’esprit. C’est pour le mieux au final.

Je me suis procuré le livre dont elle parle. Et je vais reprendre la méditation.

Voilà. J’ai frôlé dangereusement la phase où je me roule dans mon malheur. Oui je suis triste, oui je suis malheureuse, mais ça n’est pas une fatalité. Paige me l’avait écrit ici, même le chagrin se fatigue. Et tout est temporaire. Les histoires d’amour, la joie, comme la douleur. Je profite de ces quelques jours qui me restent pour ne rien faire, rester au fond de mon lit en faisant du tricot, pour glander un maximum. Et quand je sortirai de mon lit, je serai prête à affronter le reste de la vie.

Je vous embrasse
#1326521
Janysse, à la première lecture de ton texte du 1 mai, la seule et unique question qui m'est venue en tête, et que je me suis abstenue de te poser à ce moment est " Pourquoi fréquentes tu tes bourreaux ? " À présent, je peux te la poser... prends le temps d'y réfléchir
#1326523
Bonjour Janysse,
Dur de ne pas avoir de ta mère ce que tu attendais, le soutien et la reconnaissance de ta souffrance. Elle ne t’a écoutée qu’à demi, dis-tu... je ne te connais et je ne la connais pas assez pour savoir, mais peut-être que ce que tu as dit fera quand même son chemin. Là elle est convoquée frontalement par ce que tu énonces, elle essaie peut-être de se sauver de son propre sentiment de culpabilité, mais qui sait ? Par un détour, elle pourrait plus tard reconnaître ce que tu voudrais qu’elle reconnaisse. Quoi qu’il en soit, tu ne peux pas faire grand’chose de plus pour le moment.

Bon, en réalité, je voulais surtout rebondir sur ta réaction à la vidéo partagée par Numéro 7, que j’avais regardée avec intérêt aussi. Tu dis « sur des pensées comme je suis seule, je dors seule, je n’ai pas d’amoureux, je ne peux rien faire ». Sans doute. Mais il me semble que le côté pernicieux de ces pensées, c’est qu’en fait, elles ne se limitent à ce qu’elles semblent être = des constats factuels. Elles emportent des interprétations : je n’ai pas d’amoureux (et je n’en aurai jamais), je dors seule (alors que toutes mes amies sont en couple et heureuses et qu’elles peuvent se blottir contre leur amoureux le soir), je suis seule (et la vie passe sans que je construise rien), etc. Ce sont les parenthèses qui sont aussi à déconstruire.

Tu souffres d’être seule, et honnêtement, ça peut se comprendre. Mais je me demande en pensant à ta dernière histoire si le pire, pour toi, ce n’est pas le manque de sécurité = l’incertitude = l’impossibilité de savoir si le célibat dont tu souffres prendra durablement fin un jour. Et c’est vrai que cette incertitude est très inconfortable, même si elle est inhérente à la vie (et c’est quelqu’un qui s’est fait débarquer de son couple au bout de 18 ans, sans rien avoir vu venir, qui te le dit. Rude leçon pour rappeler que rien n’est sûr). Et - je spécule, bien sûr, pardon pour le petit exercice purement intellectuel qui suit s’il est complètement à côté de la plaque - peut-être même que tu te dis que tu n’en sortiras jamais, parce qu’au moins ça permet d’énoncer quelque chose de net et définitif. Compte tenu de ce que tu esquisses de ton histoire familiale, on peut imaginer que la crainte est un affect dominant chez toi. Or si le pire est déjà réalisé, tu n’as plus à en avoir peur. Enfin si, tu le crains toujours, mais tu conjures le sort en pensant à demi qu’il est déjà là. Une formation de compromis, quoi.

En tout état de cause, tu sembles aller un peu mieux, et c’est bien. Quand je dis à mon psy que j’ai l’impression de stagner et de retomber éternellement dans les mêmes angoisses, il me répond qu’en fait, la blessure initiale demeure, mais que j’apprends à l’apprivoiser. Qu’il y a (et qu’il y aura sans doute encore) des moments de creux, des moments de crise, mais qu’à chaque fois ils sont un peu moins violents et un peu moins longs. J’espère et je crois que c’est la même chose pour toi ! Bon courage. :bisou:
#1326529
Coucou Louise,

Je suis très heureuse de te lire, merci d'être intervenue :)
louise75 a écrit :Dur de ne pas avoir de ta mère ce que tu attendais, le soutien et la reconnaissance de ta souffrance. Elle ne t’a écoutée qu’à demi, dis-tu... je ne te connais et je ne la connais pas assez pour savoir, mais peut-être que ce que tu as dit fera quand même son chemin. Là elle est convoquée frontalement par ce que tu énonces, elle essaie peut-être de se sauver de son propre sentiment de culpabilité, mais qui sait ? Par un détour, elle pourrait plus tard reconnaître ce que tu voudrais qu’elle reconnaisse. Quoi qu’il en soit, tu ne peux pas faire grand’chose de plus pour le moment.
Oui, il y a des choses qu'elle ne peut pas ou ne veut pas entendre, et que je ne sais pas formuler de façon claire et non violente ; comme le fait qu'elle a été complice de la violence de mon père, puis de celle de ma soeur - la dernière fois qu'elle a été violente physiquement avec moi, ma mère a juste dit que je "l'avais cherché, quand je le lui ai rappelé elle a levé les yeux au ciel en maintenant que je l'avais cherché. Donc à partir de là moi je lâche l'affaire.
louise75 a écrit :Bon, en réalité, je voulais surtout rebondir sur ta réaction à la vidéo partagée par Numéro 7, que j’avais regardée avec intérêt aussi. Tu dis « sur des pensées comme je suis seule, je dors seule, je n’ai pas d’amoureux, je ne peux rien faire ». Sans doute. Mais il me semble que le côté pernicieux de ces pensées, c’est qu’en fait, elles ne se limitent à ce qu’elles semblent être = des constats factuels. Elles emportent des interprétations : je n’ai pas d’amoureux (et je n’en aurai jamais), je dors seule (alors que toutes mes amies sont en couple et heureuses et qu’elles peuvent se blottir contre leur amoureux le soir), je suis seule (et la vie passe sans que je construise rien), etc. Ce sont les parenthèses qui sont aussi à déconstruire.
Oui c'est vrai tu as parfaitement raison, et j'y vois plus clair maintenant. En lisant ces parenthèses je me suis mise immédiatement à pleurer (et en te répondant c'est la 5e ou 6e fois que je relis ce message). Ces pensées me font très mal.
louise75 a écrit :Tu souffres d’être seule, et honnêtement, ça peut se comprendre. Mais je me demande en pensant à ta dernière histoire si le pire, pour toi, ce n’est pas le manque de sécurité = l’incertitude = l’impossibilité de savoir si le célibat dont tu souffres prendra durablement fin un jour. Et c’est vrai que cette incertitude est très inconfortable, même si elle est inhérente à la vie (et c’est quelqu’un qui s’est fait débarquer de son couple au bout de 18 ans, sans rien avoir vu venir, qui te le dit. Rude leçon pour rappeler que rien n’est sûr). Et - je spécule, bien sûr, pardon pour le petit exercice purement intellectuel qui suit s’il est complètement à côté de la plaque - peut-être même que tu te dis que tu n’en sortiras jamais, parce qu’au moins ça permet d’énoncer quelque chose de net et définitif. Compte tenu de ce que tu esquisses de ton histoire familiale, on peut imaginer que la crainte est un affect dominant chez toi. Or si le pire est déjà réalisé, tu n’as plus à en avoir peur. Enfin si, tu le crains toujours, mais tu conjures le sort en pensant à demi qu’il est déjà là. Une formation de compromis, quoi.
Je vois ce que tu veux dire. C'est vrai que j'ai tout le temps peur. Je ne saurais pas dire de quoi, mais les mots qui me viennent pour désigner cette sensation, c'est la peur, l'angoisse, la crainte. J'ai beaucoup de mal à supporter l'incertitude de façon générale, j'ai besoin de savoir à l'avance si on va au bar avec les copines, besoin de fixer des dates, de redemander 3 fois si on a toujours rdv, etc. Pour ce qui est de la vie quotidienne et professionnelle, le double évènement de l'entrée en thèse et du début de la pandémie de covid m'a pas mal forcée à faire avec l'incertitude. J'ai un plan général sur 2-3 ans, je me projette, mais je garde en tête que tout peut être remis en question à tout instant ; et c'est ok. Par contre en amour... Oui l'incertitude est très dure à vivre. Elle est épuisante en fait. Je ne demande pas la lune, même si je voudrais rencontrer "le bon", quelqu'un avec qui construire sur du long terme, je crois que même une relation de ""seulement"" trois ans ça serait déjà énorme pour moi. Pour me rassurer sur ma capacité à construire quelque chose avec quelqu'un, pour partir en vacances, pour aimer et être aimée, pour me reposer un peu. Oui j'ai peur de ne jamais rencontrer l'amour. En me disant que ça n'arrivera jamais, ça diminue peut-être un peu l'incertitude. Or c'est exactement comme ça que les prophéties de malheur se réalisent, et ça m'angoisse d'autant plus, etc etc. Il m'arrive de penser que si je n'ai rien construit à 45 ou 50 ans, si je n'ai pas eu d'enfants, que je n'ai pas connu l'amour, je me suiciderai. C'est définitif c'est sûr.

Je ne sais pas si les moments de crise sont moins violents. Chaque rupture (jamais de mon fait) est un peu plus dure à encaisser, et quand j'y pense en ce moment, même une seconde, je panique. Alors j'essaie de ne pas y penser, je passe mes journées au lit à regarder une série et chiner des meubles sur leboncoin. Ça vaut ce que ça vaut mais ça repose et je vais mieux, un peu.
Numéro 7 a écrit :Janysse, à la première lecture de ton texte du 1 mai, la seule et unique question qui m'est venue en tête, et que je me suis abstenue de te poser à ce moment est " Pourquoi fréquentes tu tes bourreaux ? " À présent, je peux te la poser... prends le temps d'y réfléchir
Coucou Numéro 7,

J'ai réfléchi. Par obligation familiale principalement, parce qu'on me met la pression pour que j'aille voir mon père, sinon il est malheureux, sinon il est vexé, patati patata. Pendant longtemps j'ai nourri l'espoir inconscient d'enfin trouver grâce à ses yeux, en redevenant la petite fille parfaite qu'il adorait, l'espoir qu'il redeviendrait le gentil papa qu'il a été, je continuais de courir après son amour et chaque fois j'étais de nouveau rabaissée, humiliée, etc. Mais cette fois c'est fini. J'étais une petite fille sage, solitaire mais joyeuse, infiniment absorbée dans son monde intérieur et il m'a détruite, il a écrasé tout ce qu'il y avait de gai et confiant en moi ; je ne lui dois plus rien, et j'ai refusé de voir mon père et ma soeur, je suis seulement chez ma maman.

Je n'arrive pas à admettre qu'elle puisse être elle aussi un bourreau, que je n'ai vraiment nulle part où aller quand ça va mal. J'ai besoin de ma maman, de me réfugier chez elle, de manger ses petits plats, de recevoir ses attentions, quand je suis au fond du trou. J'ai essayé de faire ça, d'être forte toute seule, pendant un mois après la rupture, et je me suis effondrée. Voilà, quand il n'y a plus personne, il y a ma maman.

Voilà, je ne sais pas si c'était bien cette question que tu posais... ?

Je vous embrasse
#1326533
Je ne sais pas... je dois dire que j'associais tes mots à tes actes qui pour moi se contredisent beaucoup, parce que je ne les comprends pas... j'ai, après avoir lu que tu avais relu ton fil depuis ta rupture de 2019, fait de même - et même un peu avant en 2018. Et Elieza évoquait l'idée que celle que tu appelles meilleure amie usurpait peut-être ce titre... tantôt tu l'évoques en propos relativement négatif, tantôt tu te réjouis qu'elle ait pris soin de toi... idem avec ta maman... En fait, lorsque j'ai lu que tu allais dans ta famille après avoir écris les lignes que tu as écrites à son propos je me suis demandée pourquoi tu n'allais pas chez Miu... Pour souffler auprès de quelqu'un contre qui tu n'as - d'après tes mots lus sur le forum - aucunes animosités, une personne que tu sembles apprécier... alors si tu as contacté du monde avant de te résoudre à aller chez ta maman et que personne n'a pu te recevoir, j'en suis sincèrement désolée... mais si tu n'as contacté personne... demandé à personne... il serait tant te questionner, Janysse... dans ce retour en 2018 et 2019 sur ton fil, j'ai également lu une jolie invitation d'Elieza à prendre contacte avec elle pour papoter avec ses coordonnées perso... Je vois des mains, des bras, des coeurs tendus vers toi... alors lire " Voilà, quand il n'y a plus personne, il y a ma maman. " ça me secoue un peu... surtout que tu ne fais aucune allusion à des personnes que tu aurais contacté et qui n'auraientt pu venir chez toi, ou t'accueillir... ce qui m'a laissé - me laisse - penser que tu t'es rendu chez ta maman sans évaluer aucune autre option... si tel est le cas... vraiment, Janysse, questionne toi...
#1326547
Je ne sais pas quoi vous dire, vous lire me perturbe, je ne sais pas pourquoi exactement.

C'est un mélange de culpabilité, de colère contre moi-même, d'angoisse profonde, le sentiment aussi de ne pas faire les choses comme il faut, d'être sur la mauvaise voie, de me planter. J'ai honte de moi. De ne pas être capable de me détacher de cette obsession du couple. Je n'y arrive pas.
Numéro 7 a écrit :En fait, lorsque j'ai lu que tu allais dans ta famille après avoir écris les lignes que tu as écrites à son propos je me suis demandée pourquoi tu n'allais pas chez Miu... Pour souffler auprès de quelqu'un contre qui tu n'as - d'après tes mots lus sur le forum - aucunes animosités, une personne que tu sembles apprécier... alors si tu as contacté du monde avant de te résoudre à aller chez ta maman et que personne n'a pu te recevoir, j'en suis sincèrement désolée... mais si tu n'as contacté personne... demandé à personne... il serait tant te questionner, Janysse... dans ce retour en 2018 et 2019 sur ton fil, j'ai également lu une jolie invitation d'Elieza à prendre contacte avec elle pour papoter avec ses coordonnées perso... Je vois des mains, des bras, des coeurs tendus vers toi... alors lire " Voilà, quand il n'y a plus personne, il y a ma maman. " ça me secoue un peu... surtout que tu ne fais aucune allusion à des personnes que tu aurais contacté et qui n'auraientt pu venir chez toi, ou t'accueillir... ce qui m'a laissé - me laisse - penser que tu t'es rendu chez ta maman sans évaluer aucune autre option... si tel est le cas... vraiment, Janysse, questionne toi...
Ça ne m'est tout simplement pas venu à l'esprit, pas une seule seconde. J'avais besoin de m'effondrer quelque part, qu'on prenne soin de moi, comme d'une enfant. C'est peut-être égoïste ou puéril, mais c'était tout ce que j'étais capable d'envisager. Je viens de passer les 6 derniers jours au lit, à pleurer, regarder des séries, broder, tricoter, fumer, lire, me questionner, écrire ici. J'aurais eu honte de m'effondrer chez quelqu'un d'autre que ma mère ou passer une semaine sans sortir de mon lit, incapable de socialiser.
Kylian a écrit :Donc tu conditionnes ton existence à ta mise en couple… À tes yeux, « toi en couple » est plus important que « toi tout court » … :/
Peut-être, je ne sais pas.
Kylian a écrit :Pourtant, tu as déjà construit et tu es déjà en train de construire certaines choses… Tu n’as pas « rien construit ».
Oui, j'exprime mal les choses. J'ai déjà construit tout un tas de choses, je suis fière de moi pour ça, mes études, mes voyages, mes séjours à l'étranger, mes jobs, les villes où j'ai vécues, mes diplômes, mes amitiés, mes amours.
Kylian a écrit :Il y a un truc que je ne comprends pas trop : tes écrits donnent limite l’impression que tu n’as jamais été en couple. Or, tu es jeune et tu as déjà eu plusieurs relations. Elles n’ont certes pas duré aussi longtemps que tu l’aurais souhaité, mais tu en as eu. En la matière, tu n’es pas dans une situation « hors norme », le « vilain petit canard ». Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire… Beaucoup de gens vivent la même chose que toi, tu ne connais pas moins « l’amour » ou moins « le couple » ou moins « le beau couple » que plein de gens. Des relations se nouent et se dénouent tous les jours ; toutes ne durent pas. Il y a plus de relations qui ne durent pas que de relations qui durent, d’ailleurs.
Oui, je comprends absolument d'un point de vue rationnel et raisonnable. J'ai beaucoup de mal à prendre de la distance et du recul, mes pensées à ce sujet sont de la panique pure. J'ai eu des relations, certaines très peu satisfaisantes, mais de plus en plus chouettes à mesure que je me suis affirmée et que j'ai avancé dans ma thérapie. C'est de penser au futur qui m'angoisse.
Kylian a écrit :1 an, 3 ans, cela change quoi ? Il est de belles relations courtes, et des relations longues bien moisies… La « beauté » d’une relation ne dépend pas forcément de sa durée. Je comprends que tu souhaites construire une relation solide et pérenne… Mais je ne comprends pas trop ton « raisonnement », pourquoi une relation de 3 ans serait forcément mieux qu’une relation d’1 an… Parce que « le couple idéal… », « la famille idéale… » ? Tu veux te prouver que tu es capable de rester plus d’1 an en couple ? Dans ce cas, on ne parle plus vraiment d’amour, mais de chiffres, de cases à cocher…
Je sais que tu as raison. Je sais aussi que, j'ai eu beau lire et me déconstruire, je suis pétrie de déterminismes et d'injonctions. J'écoute le podcast "Le coeur sur la table" en ce moment, qui cherche précisément à déconstruire ça, l'idéal monogame, la pression pour être en couple, la dévalorisation du célibat. Je lis des livres de sociologie pour comprendre les ressorts systémiques de mes chagrins d'amour. J'aborde tout ça en sociologue, en chercheuse, pour comprendre. Mais. J'ai honte de n'avoir "pas su garder un homme", j'ai honte d'avoir été quittée à chaque fois et aussi fréquemment, je suis fatiguée de chercher et de ne pas trouver, de traverser tous ces chagrins d'amour pour rien. Avec mon dernier ex, c'était reposant. Et je voudrais pouvoir me reposer et être bien comme ça un peu plus longtemps que quelques mois.
Kylian a écrit :Tu te compares et tu envies autrui. Mais je t’assure que si je compare ta situation (les éléments que tu prends en considération lorsque tu te compares à autrui : situation professionnelle, vie sociale, etc.) à celle de plein d’autres personnes, tu n’es pas moins bien lotie qu’autrui, loin s’en faut. Tu es mal dans ta peau ; c’est cela qui te fait voir le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein. Mais, outre le fait que tout cela (les éléments précités, ceux que bien des gens prennent en considération pour dire qu’une vie est « réussie » ou « ratée ») est assez superficiel, même si tu parvenais à « exceller » dans tous les domaines, tu ne te sentirais pas forcément mieux pour autant. Car c’est un faux problème ; le vrai problème n’est pas là. Ou plutôt, la solution à tes maux ne se trouve pas forcément là où tu le crois.
Je me sens prisonnière de tout ça. J'ai l'impression qu'il y a tellement de choses à régler. Je voudrais être forte en étant célibataire, heureuse, et m'aimer, mais je n'y arrive pas. Je me démène, je ne suis pas passive, je suis en thérapie, je lis des choses, j'écris, je médite, je fais de l'hypnose, je viens écrire ici, je lis avidement tout ce qui s'y dit, et je réfléchis, et je me confronte à mes contradictions grâce à vous toustes, mais je n'y arrive pas. Ou pas encore. Et j'essaie d'être indulgente avec moi, de me rappeler que j'ai beaucoup souffert pendant longtemps et que tout ne va pas se résoudre d'un coup, que j'ai déjà beaucoup avancé, que je fais ce que je peux. Mais des fois je suis rattrapée par l'angoisse. Je ne sais pas quoi faire de plus. Bien sûr que je suis mal dans ma peau, et je m'accroche à l'espoir que ça ne durera pas toute la vie, et que je progresse déjà beaucoup mais ça devient trop dur parfois.

En fait c'est ce que pointait Louise. Si on m'assurait que oui oui je VAIS rencontrer l'amour un jour, que nous vivrons ensemble et que nous construirons un foyer tout doux et sécurisant, un refuge, je vivrais ma vie de façon beaucoup plus sereine, en profitant de tous ces moments toute seule, de tout ce que je peux faire et fais déjà solo.

Je ne sais pas quoi dire de plus, j'ai l'impression de ressasser la même vieille soupe depuis des pages, des mois, des années.
#1326548
" Voilà, quand il n'y a plus personne, il y a ma maman. " C'est ta décision d'aller chez ta maman, pour éviter d'imposer ta détresse à d'autres, ok... mais cela ne signifie pas qu'il n'y ait personne pour toi... je comprends vraiment pas cette phrase, dans ce contexte, Janysse... pourquoi l'as tu écrites ?
#1326676
Alerte message longuissime, mais il y a une histoire sympa à la fin 😌


Bonjour Janysse,
J’ai été frappée par ta réaction à mon message et cela fait plusieurs jours que je cherche comment t’aider (modestement, à l’échelle d’un forum anonyme, bien sûr). En réalité, malgré notre différence d’âge et de parcours de vie, je me reconnais en nombre de tes doutes, de tes réactions justement, et je me suis dit que j’allais juste t’indiquer ce qui, moi, m’avait aidée. Qui sait si cela ne pourra pas t’être utile aussi.

- l’ « injonction » à être en couple durable et monogame. Je vois que tu te reproches non seulement de ne pas avoir su garder un homme, d’être seule, etc., mais aussi d’avoir encore et toujours envie de ce couple monogame, envie qui n’est pas très conforme aux entreprises déconstructionnistes auxquelles tu sembles t’intéresser. Et hop, nouvelle injonction : « ne désire pas être en couple monogame », etc. Ça fait un peu lourd pour une seule personne, tout ça... je crois que le problème n’est pas que tu aies cette envie. Tu as sans nul doute de bonnes raisons pour cela, par héritage familial, goût charnel ou même mimétisme social. Selon moi, le problème survient quand cela devient obsessionnel et/ou que cela vient peser sur les relations que tu engages. Dans le genre, mon psy m’a dit qu’il serait sans doute préférable de ne pas déballer mes angoisses tout de go à mes nouveaux partenaires, parce que le partenaire veut commencer une relation, mais pas nécessairement une thérapie de couple :shock: . Dans ton cas (mais sans doute en a-t-il déjà été question sur ton fil, je ne m’en souviens plus), ton envie de couple doit être sensible (même si on croit donner le change, ça se voit comme le nez au milieu du visage, ce genre de choses), et l’autre sent peut-être qu’il n’est pas là pour lui-même, mais pour remplir un vide ou une aspiration impérieuse chez toi. Tu vas me dire, c’est le serpent qui se mord la queue : si j’ai tant besoin de couple, de la présence et du corps de l’autre, c’est précisément parce que je ne les ai pas ; si l’autre me les donne, je ne serai plus travaillée par ce manque, je ne le lui ferai pas sentir, et nous pourrons couler des jours tranquilles dans les bras l’un de l’autre. Sauf que, sauf que, malheureusement ou pas, ça ne se passe pas comme ça. D’une part parce que, donc, on a tous besoin d’être reconnus et appréciés pour nous-mêmes dans une relation, et le gars qui sent qu’il remplit une fonction qu’un autre pourrait plus ou moins assurer aussi bien à sa place, eh bien ça ne peut pas trop lui plaire ; et d’autre part parce que c’est juste trop lourd : si tu arrives trop pantelante, trop blessée, l’autre se sent investi d’une responsabilité écrasante et ne se pense pas nécessairement à la hauteur.

Ça, c’était pour le « je n’ai pas su garder un homme ». Ce n’est pas toi comme personne qui n’a pas su « garder » un homme (formulation qui a le grave défaut d’escamoter le libre arbitre du monsieur - je me permets de te le dire parce que, bien entendu, ça m’est arrivé un nombre incalculable de fois de l’utiliser) ; C’est éventuellement ta blessure qui a pu jouer lors de situations où le lien était trop fragile.

- alors, que faire? Aucune recette miracle chez moi (d’autant que je ne suis pas sortie de l’auberge, loin de là), mais des ptits trucs. S’obliger, à chaque pensée obsédante du type « je ne suis pas capable d’être en couple », « personne ne veut durablement de moi », à se contester soi-même, à rationaliser, inlassablement. Tu as été en couple. Des hommes ont voulu ta présence. Tu as des amis, etc. Et y revenir autant de fois que nécessaire. Tu sais, chacun sa névrose, moi la mienne c’était « on finit toujours par me quitter, je suis une personne dont on fait le tour et qu’on jette ensuite ». J’ai pris un poste un jour dans un endroit où je me suis fait un très bon ami. Je faisais beaucoup de sorties avec lui, on avait des grosses affinités, on riait énormément, je le considérais comme mon meilleur ami. Et puis un jour, paf, il me parle de sa meilleure amie (ah bon, donc pour lui, ce n’était pas moi :/) ; pendant de longues périodes, il rejetait mes propositions pour se voir, arguant du fait qu’il était débordé. C’était parti pour la petite moulinette dans ma tête, personne ne m’aime, je vais crever seule avec 10 chats de toute façon, etc. Et puis un jour, je me suis dit que je ne lui reproposerais plus rien jusqu’à ce qu’il fasse un geste vers moi. S’il ne faisait rien, je n’aurais rien perdu de toute façon, ce n’aurait pas été un véritable ami. Je suis sortie avec d’autres personnes. Puis le premier a pris l’initiative de me recontacter, et même de me gâter, à intervalles un peu éloignés, mais réguliers. Alors j’ai certes accepté de ne pas être la meilleure de ses amies (ce qui m’a, en fait, beaucoup apaisée en dissipant la frustration), mais ça m’a incroyablement renforcée de me dire que c’était, quand même, quelqu’un qui tenait sincèrement à moi. Petite expérience fondatrice !

- pour la peur du futur (et crois-moi que passé la quarantaine, tu as d’autres raisons de te dire que tu ne trouveras plus jamais personne - et pourtant, même là, c’est faux), et les petites phrases dangereuses comportant le mot jamais ou toujours, ce qui m’a aidée, ce sont d’autres petites phrases, qui m’ont atteintes en pleine tête et qui y sont restées fichées, pas seulement concernant la peur du futur, d’ailleurs. Je t’en donne une, enfin elle ne vient pas de moi, elle est incluse dans une histoire que tu connais peut-être et que l’on m’a transmise dans une séquence de 21 jours de méditation quotidienne. Je la trouve assez puissante, à vrai dire. J’espère qu’elle pourra servir

L’HISTOIRE ANNONCÉE
Un jour, un roi dit aux sages de sa cour:

"Je veux créer une bague très particulière. J'ai acheté l'un des plus beaux diamants du monde, je veux cacher dans l'anneau un message qui puisse servir dans les moments de désespoir. Cela sera mon héritage. Ce doit être une phrase courte, que je placerai sous le diamant de la bague."

Tous ceux qui écoutaient, étaient des sages.
Ils réfléchirent longtemps mais en vain: s’ils pouvaient écrire des essais, ils n’étaient pas capables d’écrire un message court, ne contenant pas plus de deux ou trois mots, qui puisse aider dans les moments difficiles ...

Le roi fut élevé par un vieux serviteur. Lorsque la mère du roi mourut prématurément, c’est ce serviteur qui prit soin de lui. Il fut donc traité comme un membre de la famille. Le roi éprouvait un grand respect pour le vieil homme et décida d’aller le consulter.

Le vieil homme lui dit:

"Je ne suis ni sage, ni instruit, ni académique, mais je connais un message. On me l’a transmis petit et cela m’a beaucoup aidé durant ma vie au palais.”

Le vieil homme écrivit quelque chose sur un morceau de papier, le plia et le tendit au roi. "Mais ne le lisez pas. Gardez-le caché et ne l'ouvrez que lorsqu'il n'y aura pas d'autre choix."

Des années plus tard, il y eut une invasion du royaume et le roi perdit la bataille. Il s'enfuit sur son cheval mais ses ennemis le suivirent. Il était seul et les ennemis étaient nombreux. Il atteignit l'endroit où la route se terminait. Il n’y avait plus d’issue. Devant lui, un abîme donnant sur une vallée profonde. La chute serait fatale. Il ne pouvait pas revenir en arrière car les ennemis avaient traversé le chemin. Il pouvait entendre le bruit de leurs chevaux. Il n'y avait pas moyen de s'en sortir.
C’est à ce moment qu’il se souvint de la bague.
Il l'ouvrit, sortit le morceau de papier et lut le message court mais précieux:
"Cela passera aussi".

Lorsqu'il lu le message, il sentit un grand silence l'envelopper.
Les ennemis qui le poursuivaient s’étaient peut être perdus dans la forêt ou bien étaient-ils partis dans la mauvaise direction. On n’entendait plus les chevaux.

Le roi fut reconnaissant envers le serviteur. Ces mots étaient merveilleux! Il plia le morceau de papier et le remit sous la bague en diamant. Il rassembla son armée dispersée et rentra au royaume.

Il retourna au palais avec un sentiment de triomphe, on lui organisa une grande fête avec chants et danses, il se sentait très bien.
Le vieux domestique se tenait à côté de lui et lui dit:
"Ce moment aussi est approprié, regardez à nouveau le message.”

"Mais je viens de gagner, les gens célèbrent mon retour, je ne suis pas désespéré, je ne suis pas dans une impasse."

Et le vieux serviteur dit: "Écoutez-moi, ce message est utile lorsque vous êtes battu, mais également lorsque vous gagnez.”

Le roi ouvrit la bague et lut le message:
"Cela passera aussi".

De nouveau, il ressentit la même chose, un silence qui l’enveloppa, bien qu’il fût dans une foule qui célébrait et dansait. Sa fierté et son ego avaient disparu. Le roi avait compris le message. Il était éclairé.

Puis le vieil homme dit:
"Vous souvenez-vous de tout ce qui vous est arrivé dans votre vie ? Rien ni aucune émotion ne sont fixes, il existe le jour et nuit, il y a des moments de bonheur et des moments difficiles, acceptez-les comme une partie naturelle des choses parce qu'elles font partie de la vie. C'est la grande respiration qui développe en nous l'humilité et le contact avec la puissance de notre vulnérabilité."

À méditer, vraiment... Courage, je t’embrasse.
#1327186
Chers et chères ami·es

Je suis désolée du temps passé sans prendre le temps de vous répondre, sachez que je vous ai bien lues et relues, que je voulais que tout ça décante en moi. Je sais que vos mots sont précieux, et je voulais les laisser résonner (et raisonner ?) un peu. Et la vie s'est passée et je ne me pose que maintenant.
Numéro 7 a écrit : 08 mai 2021, 19:20 " Voilà, quand il n'y a plus personne, il y a ma maman. " C'est ta décision d'aller chez ta maman, pour éviter d'imposer ta détresse à d'autres, ok... mais cela ne signifie pas qu'il n'y ait personne pour toi... je comprends vraiment pas cette phrase, dans ce contexte, Janysse... pourquoi l'as tu écrites ?
Peut-être que je me suis réfugiée dans cette noirceur confortable qui consiste à me dire "il n'y a personne pour moi, je n'ai personne, je suis seule au monde, personne ne m'aime, à part ma mère qui a toujours été là". Je ne sais toujours pas pourquoi j'ai écrit cela. Je réalise aujourd'hui que j'ai vécu un véritable effondrement psychique, qu'il a été difficile de remonter la pente, que c'était tentant de rester roulée en boule sous la couette en pleurant de solitude. C'est peut-être lié.

Louise, merci pour tes mots. J'y pense très souvent. Je me dis très souvent "cela passera aussi". Les joies comme les peines. Ma première réflexion a été de me dire "ben oui elle a raison, puisque la joie ne dure jamais, les hommes me quittent, et je me retrouve à pleurer, la joie passe aussi et ça je connais très bien". Mais ce n'était pas le sens de ton message. J'y réfléchis encore, tous les jours en fait. (Carrie si tu passes par ici, je n'oublie pas non plus la métaphore de la serveuse, je regarde encore mes pieds au lieu de regarder droit devant, j'en ai conscience...)
louise75 a écrit :Dans ton cas (mais sans doute en a-t-il déjà été question sur ton fil, je ne m’en souviens plus), ton envie de couple doit être sensible (même si on croit donner le change, ça se voit comme le nez au milieu du visage, ce genre de choses), et l’autre sent peut-être qu’il n’est pas là pour lui-même, mais pour remplir un vide ou une aspiration impérieuse chez toi. Tu vas me dire, c’est le serpent qui se mord la queue : si j’ai tant besoin de couple, de la présence et du corps de l’autre, c’est précisément parce que je ne les ai pas ; si l’autre me les donne, je ne serai plus travaillée par ce manque, je ne le lui ferai pas sentir, et nous pourrons couler des jours tranquilles dans les bras l’un de l’autre. Sauf que, sauf que, malheureusement ou pas, ça ne se passe pas comme ça. D’une part parce que, donc, on a tous besoin d’être reconnus et appréciés pour nous-mêmes dans une relation, et le gars qui sent qu’il remplit une fonction qu’un autre pourrait plus ou moins assurer aussi bien à sa place, eh bien ça ne peut pas trop lui plaire ; et d’autre part parce que c’est juste trop lourd : si tu arrives trop pantelante, trop blessée, l’autre se sent investi d’une responsabilité écrasante et ne se pense pas nécessairement à la hauteur.
Tu as sans doute raison, ça m'a fait mal de le regarder en face et de l'accepter, mais c'est très certainement le cas. Eva Illouz dans Pourquoi l'amour fait mal explique que tout ça est très récent. Jusqu'au 19e siècle, les jeunes hommes et jeunes femmes en âge de se marier cherchaient explicitement un partenaire. Les rendez-vous, les rencontres, étaient très clairement tournés vers cet objectif de l'engagement, de se caser, de fonder une famille. Et aujourd'hui, débarquer sur "le marché" en ayant clairement cette envie et cet objectif est visiblement rédhibitoire, voire considéré comme pathologique. C'est entièrement une construction sociale, un fait culturel récent et situé (et limite ça me met en colère du coup, parce que je dois vivre avec mon temps, qui est celui du moi détaché, profondément libre et auto-suffisant, et j'ai du mal, beaucoup de mal, à devenir ça). Je croyais aussi avoir avancé, être plus forte, plus solide, et n'être pas arrivée toute pantelante dans les bras de mon ex...

J'ai parlé à ma psy de tout ça. Et elle m'a répondu que j'étais en boucle, que nous passions la moitié de chaque séance à me rassurer, que nous n'avancions pas autant que l'on pourrait si je ne commençais pas par dire que j'allais mal et que je souffrais d'être seule. Que c'était l'arbre qui cache la forêt. Et c'est vrai, je ne vois que ça, je ne pense qu'à ça. Tu as tout à fait raison Louise, je suis partagée entre mes convictions féministes et la réalité de mes émotions, de ma vie amoureuse, et de ne pas pouvoir lâcher cette obsession du couple, de l'amour, rajoute une couche de culpabilité. Alors je me répète en boucle, dès que j'ai une pensée pour ça, que l'amour n'est pas le problème, le couple n'est pas le problème, le célibat n'est pas le problème, pour contrer ces pensées obsédantes. Et ça marche un petit peu.

Aussi elle pense que j'ai un trouble de la personnalité obsessionnel, dans lequel je me reconnais pas mal. Ma psychiatre, elle, pense que pas du tout, que je suis juste en dépression et puis elle m'a lâché "et comme en plus vous êtes bipolaire". Ça sortait vraiment de nulle part, elle m'a assuré que je lui avais parlé de ça lors de notre première séance alors que pas du tout. J'ai halluciné. Trichotillomanie, dépression, dermatillomanie, trouble obsessionnel, trouble anxieux généralisé, HPI et maintenant bipolaire ? Euh, est-ce qu'on pourrait arrêter deux minutes de charger la barque svp ? J'ai l'impression de me noyer dans une galaxie de diagnostics, d'injonctions à m'aimer, à rester seule, à être bien seule, à ne pas penser au couple, à méditer, à lâcher prise, à profiter, à faire ci ou ne pas faire ça... wow. J'ai également lu récemment que ce que nous appelons l'amour de soi, le self-help, le développement personnels, étaient aussi des faits culturels, des constructions sociales. J'ai l'impression d'être déchirée entre des explications sociologiques qui me paraissent avoir du sens en plus d'être brillantes, et des injonctions tout partout, des représentations culturelles avec lesquelles je dois bien vivre puisque c'est comme ça maintenant. Il y en a trop dans tous les sens et je suis comme une cocotte minute avec la pression qui monte, qui monte...

Cela dit, je voulais aussi vous dire que je vais beaucoup mieux. Je ne sais pas si je vais "bien", mais mieux, oui, absolument. Après avoir bien touché le fond (petite rechute dépressive comme d'hab) j'ai trouvé le courage de me relever un peu, de passer du temps avec mes copines, de faire des sorties rando, et j'ai retrouvé le plaisir de vivre toutes ces choses, je me suis remise un petit peu à méditer, à prendre soin de moi, à me projeter dans un futur qui n'est pas celui que j'avais prévu à deux, mais qui me fait envie et que j'ai envie de construire un jour après l'autre. Et je suis repartie, de nouveau sur le terrain. Je n'arrête pas, je participe à des fêtes (pas super légales), je vais voir des expos, du théâtre, du cirque, je fais du jardinage, du canoë, je partage mon quotidien avec une dame de 65 ans dont la vie a été (et est toujours) passionnante. Je loue une chambre chez elle. Nous avons de longues conversations sur des choses de la vie assez intimes, la dépression, comment agir, retrouver la joie. Et jour après jour, l'humeur est meilleure. (Aussi, réaliser que je paie 65 euros par séance de psy pour ne pas avancer, je me suis dit qu'il fallait me bouger le cul.) Nous hébergeons un jeune migrant, j'ai l'impression de me transformer en mère de famille, je passe mon temps à cuisiner et faire la lessive ! Et j'aime ça. J'aime prendre soin de ces deux personnes et leur cuisiner des petit plats. J'ai toujours adoré cuisiner pour mes amoureux et ça me manquait terriblement, jusqu'à ce que je cuisine pour cette dame et cet adolescent.

On ne va pas se mentir, mes obsessions sont loin de s'être envolées. Je rêve presque toutes les nuits de mon ex, je rêve qu'on se remet ensemble en mode feuilleton, chaque rêve que je fais est la suite du précédent :shock: Ma cousine a eu un bébé, je suis incapable de me réjouir pour elle. Ma mère ne fait que me parler de ce bébé au téléphone, comme c'est génial, comme elle a hâte d'être grand-mère, et ça m'est insupportable. Deux de mes copines de fac se sont mariées ce mois-ci. Je ne vois que des annonces de fiançailles, d'emménagement, de projets immobiliers dans mon fil facebook. Enfin mon cerveau ne retient que ça. Je ne ressens que de l'amertume, de la rancoeur pour ce que je n'ai pas, et je me juge pour ça en plus. Je pense tous les jours à mon ex, et je suis encore très triste. Ça fait tout juste deux mois, c'est tout récent, j'essaie d'être douce avec moi-même, de me dire que c'est normal d'avoir de la peine, que je suis entourée de plein de belles choses, que j'avance sur mon propre chemin, et qu'il est aussi beau que celui des autres. Je me répète aussi que le mec a pris zéro nouvelles depuis 2 mois, que c'est mort, qu'il faut avancer.

Bref, ici aussi je suis en boucle.

Alors j'agis. Je jardine, je marche, je travaille, je mène des entretiens, je rencontre des gens. Je profite de chaque instant dans les Cévennes, je mesure la chance que j'ai, je planifie mon futur professionnel, je reste concentrée sur mon objectif. Je ne cherche pas un nouveau mec, je n'ai pas ré-installé Tinder. Aussi parce que j'ai l'impression que je vais revivre la même chose, un mec qui va me quitter parce qu'il ne s'attache pas alors que moi je cherche à me poser et vivre un vrai engagement de couple. Je suis assez écoeurée en fait et j'ai encore plus peur qu'avant. Je me concentre sur mon travail, c'est le plus important.

Je n'ai plus de contact avec mon père, j'ai réduit ceux avec ma "meilleure amie" au minimum (en attendant de trouver le courage de lui dire ce que j'ai à lui dire).

Voilà, il y a encore des jours difficiles, mais je vais quand même beaucoup mieux. Je me débats avec des questions sans fin, c'est probablement aussi lié au moment où j'arrive dans ma thérapie. Je suis perdue entre une hyper lucidité sur ce qu'il m'arrive et l'impression de patauger dans la semoule. J'essaie de "faire confiance à la vie" comme me l'a conseillé ma logeuse, et accueillir ce qui se présente.

J'espère que vous allez bien, que ce début d'été s'annonce resplendissant et rempli de joies :bisou:

Je vous embrasse
#1327189
Bonsoir Janysse,

Je suis très touchée par ton message et par tes interrogations. A 40 ans je t'avoue que j'ai aussi ce schéma de couple idéal, un peu bercé par l'exemple de mes parents amoureux depuis l'adolescence et qui ont été marié et heureux jusqu'au bout.
Moi aussi j'ai du mal avec ces nouvelles relations je me demande si je n'en demande pas trop mais au final nous sommes des femmes exceptionnelles alors pourquoi devrions accepter des relations médiocres qui ne nous comblent pas ?

Je reviens sur le message de Louise c'est vrai et je me le répète souvent car c'est ce que ma maman me disait et que je répète a mon tour à ma fille qui découvre ses premiers chagrins d'amour "ça passera ça aussi" la vie est ainsi faite nous pensons ne jamais nous relever mais la résilience dont l'être humain est doté nous permet d'aller de l'avant et de remonter à la surface.

2 mois c'est très peu tu as encore le droit d'etre triste parfois et je vois que tu fais tout pour remonter la pente.

Tu es très touchante dans tes mots et dans tes maux. Je te souhaite des jours meilleurs et un bel été 🌞
#1327191
Bonsoir Janysse,
Contente de te lire, de voir que tu vas mieux et de constater que ma petite histoire t’est utile!
Tu sais, ça me fait sourire de voir apparaître dans ton message la référence à Eva Illouz. Il y a vraiment bien des points en lesquels je m’identifie à toi. L’intellectualisation de sa propre situation en fait partie (et crois bien que sous ma plume ou mon clavier, le mot « intellectualisation » n’est pas un blâme). Cependant, pour mon compte, je crois que cet esprit d’analyse, qui est quasi un pli professionnel, est une vraie gêne, et je me demande s’il n’y a pas de ça dans le fait que tu te retrouves à te débattre dans des injonctions contradictoires. « Tu réfléchis trop » est bien le reproche qui m’a été le plus souvent adressé, y compris (mais pas seulement) par mes « amoureux » successifs (hélas successifs, pour moi qui rêve d’une relation stable). Se prendre trop la tête, crime capital de nos jours pour beaucoup !

En tout cas (je te parle de moi pour ne pas être dans une énième injonction à ton égard - donc à simple titre de comparaison), moi j’assume de vouloir une vraie relation amoureuse avec engagement qui n’attende pas trois ans, et petits messages matin et soir, et dans la journée si possible, et réveils dans les bras l’un de l’autre, et tout ça. Tout le monde ne veut pas, eh bien ok, je respecte (même si je souffre quand un homme qui me plaît et à qui je plais manifestement aussi arrête une relation parce que j’en demanderais trop pour lui, ce qui vient de m’arriver), mais je ne remets pas en cause mon propre désir. Effectivement, comme le dit Séverine, on a bien le droit de ne pas vouloir d’une relation au rabais, de ne pas vouloir juste les « bons moments sans prise de tête » (expression qui me débecte). Et cette envie - et je t’assure que ce n’est pas une question d’âge, bien des hommes dans la quarantaine aiment batifoler plus que se poser - il y a des hommes pour la partager - si si, j’en ai croisé ;). Mais bon, je comprends bien que pour toi, le problème vient de ce que ce désir est envahissant. Je ne sais pas si l’accepter et l’assumer explicitement t’aiderait à apaiser l’obsession? Peut-être que si. À tenter, comme tu sembles décidée à le faire.

À ce propos, pour revenir à Illouz et au diagnostic très pessimiste qu’elle émet concernant la possibilité de relations amoureuses engagées de nos jours (voir aussi La fin de l’amour, de la même... le titre parle de lui-même), je serais volontiers tentée de la suivre les soirs de déprime, mais à tort, je pense. Peut-être que c’est moins facile de trouver un homme (ou une femme) qui soit disposé(e) à s’investir dans une relation, et les sites de rencontre, bien entendu, favorisent la superficialité et la brièveté des rencontres (je ne reviens pas sur les analyses d’Illouz que tu connais), mais même par ce canal, on en trouve quand même, et en-dehors aussi. Je crois que la période de tri est juste plus longue et fastidieuse, et impose, sauf si on a un coup de bol, d’en passer par de longs moments de rencontres pas trop trop satisfaisantes. J’ai demandé récemment à mon psy quelle était selon lui ma responsabilité dans l’échec de mes relations récentes, et il m’a répondu que ma responsabilité, je la prenais déjà en maintenant mon désir, ie en ne renonçant pas à essayer, et dans les termes qui me conviennent. Ce n’est pas en renonçant à soi-même qu’on fera naître l’amour chez autrui, de toute façon. Je vois qu’en tout cas, tu ne renonces pas au désir de sortir, de voir du monde, de prendre soin de ta logeuse et de son hôte, et c’est excellent! Elle a raison, d’ailleurs, ta logeuse, je vais me tatouer sa phrase dans le cerveau :D. Se détendre sur le sujet ne peut avoir que des effets positifs. Et quelle chance pour tes fêtes ;).
#1327193
« J’ai l'impression que je vais revivre la même chose, un mec qui va me quitter parce qu'il ne s'attache pas alors que moi je cherche à me poser et vivre un vrai engagement de couple. »

Je ne saisis pas pour quelle(s) raison(s) tu penses à un non-attachement - une noirceur confortable ?…

«  Je sentais que ça n'allait pas bien de son côté, ses parents malades et lui fils unique, un burn out au travail, alors j'ai proposé une soirée, un petit dîner chez moi, et qu'on prenne notre matinée dans la semaine, ce jeudi, pour aller se promener au bord de la mer, je m'occupais de tout, je voulais prendre soin de lui. Il accepte, on se dit qu'on a hâte. Je ne réponds pas trop, je suis préoccupée par le travail, par mon poids, par ma thérapie, j'angoisse et je dors mal, je ne suis pas très disponible par message, je me dis qu'on se rattrapera en tendresse mercredi soir. »

Si je pense que ton ex aurait pu vous laisser une seconde chance après votre échange, je ne peux également m’empêcher de me dire que sa décision de rompre a été motivée par le fait que tu ne te sois pas montrée très présente alors qu’il traversait un moment difficile et qu’il avait visiblement besoin de toi… parce que j’aurais rompu avec un homme s’il n’avait pas été présent pour moi - même si je l’aimais beaucoup. Être enfant unique et avoir à s’occuper - se préoccuper - de ses parents est une charge mentale très lourde, ajoute le mal être au boulot, et se tourner vers sa compagne, son compagnon me semble légitime dans ces cas là… tu as su qu’il avait eu très peu de compagnes - voire aucune - par une connaissance commune… c’est quelque chose qui m’échappe un peu… ce que tu nommes, toi, manque de communication, a pu être ressentie par lui - sur certains points - comme du manque de curiosité pour sa personne, du manque d’intérêt…

Tu dis vouloir un vrai engagement, avoir envie de te poser, mais ne pas être présente pour son conjoint lorsqu’il est en demande - et tu as été cette personne Janysse en demande de présence - d’un point de vue « stratégique », pour mener à bien une relation telle que tu dit la vouloir, c’est questionnant…
#1327197
Coucou,

Merci pour vos messages et vos retours :bisou:

Louise, je crois que tu as raison, je suis entourée de couples hétéros engagés, c'est bien qu'il y a des hommes (de moins de 40 ans) qui veulent s'engager... Et je vais assumer ce désir, parce que faire semblant que je veux un truc "sans prise de tête" ça m'a toujours menée à la catastrophe et en plus je sais pas faire. Ce désir est envahissant pour moi parce que je ne vois que ça, alors que derrière il y a des pathologies qu'on peut soigner, des relations parentales compliquées sur lesquelles je peux travailler, etc. C'est la partie émergée de l'iceberg. Il n'empêche qu'au quotidien c'est difficile oui.

Lors de cette dernière rupture, je me suis jetée sur Illouz, j'avais besoin de comprendre ce qui m'arrivait, de comprendre pourquoi j'avais aussi mal, pourquoi je n'arrivais pas à me mettre en couple durablement, j'avais besoin de me réfugier dans quelque chose de "sûr", et la sociologie m'est apparue comme ce refuge. J'ai presque fini son bouquin (et La Fin de l'amour attend après), et j'y ai appris plein de choses, tout un tas de pièces du puzzle se sont emboîtées, mais je n'ai pas l'impression d'y avoir trouvé quelque chose de pratique à appliquer pour moins souffrir dans ma vie. Je poursuis ma thérapie...
Numéro 7 a écrit :« J’ai l'impression que je vais revivre la même chose, un mec qui va me quitter parce qu'il ne s'attache pas alors que moi je cherche à me poser et vivre un vrai engagement de couple. »

Je ne saisis pas pour quelle(s) raison(s) tu penses à un non-attachement - une noirceur confortable ?…
Non-attachement ou absence de sentiments amoureux. Pour le coup j'ai peur tout simplement. Ce schéma se répète si souvent, j'ai été à chaque fois celle qu'on quitte, je suis terrifiée à l'idée de recommencer.
Numéro 7 a écrit :Si je pense que ton ex aurait pu vous laisser une seconde chance après votre échange, je ne peux également m’empêcher de me dire que sa décision de rompre a été motivée par le fait que tu ne te sois pas montrée très présente alors qu’il traversait un moment difficile et qu’il avait visiblement besoin de toi… parce que j’aurais rompu avec un homme s’il n’avait pas été présent pour moi - même si je l’aimais beaucoup. Être enfant unique et avoir à s’occuper - se préoccuper - de ses parents est une charge mentale très lourde, ajoute le mal être au boulot, et se tourner vers sa compagne, son compagnon me semble légitime dans ces cas là… tu as su qu’il avait eu très peu de compagnes - voire aucune - par une connaissance commune… c’est quelque chose qui m’échappe un peu… ce que tu nommes, toi, manque de communication, a pu être ressentie par lui - sur certains points - comme du manque de curiosité pour sa personne, du manque d’intérêt…
J'ai lu ça ce matin au réveil et je ne fais que chialer depuis. En te lisant je me suis dit mais non, elle a mal compris, cette période de disette de messages a duré quelques jours au plus, mais en fait je sais que tu as raison. C'est hyper dur de lire ça, ça me sonne un peu, mais ça a du sens. J'ai été égoïste. À mon tour j'ai été celle qui prend sans donner en retour, qui reçoit et...c'est tout. Sur le moment quand il m'en parlait, rarement, et toujours en mode "mais parlons d'autre chose", je ne savais pas comment réagir, je ne creusais pas trop le sujet, je ne voulais pas être indélicate, mais en fait en couple on parle de ce genre de choses. Ta suggestion me semble très juste. J'ai l'impression d'avoir sacrément merdé. Je m'en veux beaucoup.

Depuis que je t'ai lue je ne pense qu'à une chose : est-ce que c'est rattrapable ? Est-ce que je peux tenter de faire mon mea culpa ? Jusque là je m'étais gravé dans la tête "il n'est pas tombé amoureux, il s'en cogne maintenant, il ne t'a jamais aimée, avance, oublie-le". Mais si c'était rattrapable ?
Numéro 7 a écrit :Tu dis vouloir un vrai engagement, avoir envie de te poser, mais ne pas être présente pour son conjoint lorsqu’il est en demande - et tu as été cette personne Janysse en demande de présence - d’un point de vue « stratégique », pour mener à bien une relation telle que tu dit la vouloir, c’est questionnant…
Oui c'est très étrange. Est-ce que c'est parce que je ne sais pas aimer ? Que je suis immature d'un point de vue émotionnel ? Que je suis une enfant dès qu'il s'agir de gérer une relation ? Que je suis encore en apprentissage ? Que je cherche à saboter chaque relation qui pourrait fonctionner ?
#1327222
Coucou tout le monde

J'ai passé la journée d'hier à imaginer que j'allais revoir mon ex, qu'on allait boire un café, discuter de notre relation, que j'allais lui dire que j'étais désolée de ne pas avoir été là, que j'avais compris maintenant blablablabla et qu'on pouvait se donner une deuxième chance. J'ai redémarré la machine à illusions sur les chapeaux de roue...

Toute la journée j'ai senti mon coeur serré, l'angoisse dans le corps, j'ai travaillé, travaillé mais j'avais toujours le coeur au bord des lèvres. Et cette idée dans la tête, que je voulais tenter une nouvelle relation avec lui.

Alors j'ai écrit à une amie, que j'ai rencontrée à Montpellier, qui me connaît, qui le connaît (bien avant moi), et qui a été la seule, il y a un mois et quelques, à trouver les mots pour me réconforter, qui était la première à avoir compris que j'étais un peu amoureuse quand même, qui ne m'a pas servi la soupe habituelle "tu en trouveras un autre", "ça arrive" "c'était que 5 mois", qui ne m'a pas jugée pour la peine immense que je ressentais. Je lui fais confiance, alors je lui ai demandé ce qu'elle pensait d'une deuxième chance. Et elle a été franche et je lui en suis très reconnaissante. Elle a dit que nous connaissant tous deux, les motifs invoqués étaient une excuse, qu'elle n'y croyait pas du tout, qu'il voulait juste mettre fin à notre relation et qu'il a trouvé ce moyen là (me faire porter le chapeau quoi), que c'est un gars qui aime plaire, qu'il ne sait pas ce que c'est d'avoir une relation sérieuse. Que si c'était vrai, il serait revenu quand je lui ai dit qu'il était très important dans ma vie.

Et j'ai senti ce poids dans ma poitrine s'envoler. Aujourd'hui peu m'importe à la limite de savoir si ce qu'elle dit est ce qui s'est vraiment passé (on ne saura jamais le fond de l'histoire, lui seul détient sa vérité), je veux juste retenir que ce n'est pas de ma faute. Que je ne suis pas uniquement la célibataire obsessionnelle, folle, pleine de problèmes et pas aimable que je suis parfois persuadée d'être, nulle en amour ou nulle en sentiment. J'ai tout un tas de soucis et cette histoire de ne pas avoir été si soutenante que ça est en effet un point de vigilance, mais à la fin de la fin ne je suis pas responsable de ses sentiments à lui. Et même en étant bizarre, un peu cassée, fantasque, blessée, un peu folle, et tout ce que vous voudrez, je suis parfaitement aimable.

Voilà. Je me sens bien mieux depuis. Je sens que je peux avancer sans regret, sans me dire "et si" ? Merci encore pour vos retours et ces échanges. J'ai passé une bonne grosse journée d'angoisse hier, mais je sens que j'ai un peu avancé.

Je vous embrasse bien fort !
#1327223
Janysse,

je me retrouve tellement dans tes mots et maux!
tes sensations me rappellent mes journées, également

Ces pensées , ce coeur serré, cette machine à illusions
Que cela est devastateur
Ce poids qui part et qui revient insidieusement, moi uassi j'en ai marre
Le "lacher-prise" met du temps a arriver....c 'est epuisant!

nos soirées me manquest terriblement, sa presence aussi
mais je n'ai pas le choix ..nous devons avancer

souhaitons-nous du courage!
#1327232
hello Janysse,

avant de lire ce que t’avait dit, si justement, ton amie qui vous connait bien , je voulais t'écrire "nooooon ce n'est pas de ta faute!" et surtout "noooon ne le recontacte pas pour , t'excuser et dire que tu vas faire mieux ! "
Quand tu voulais évoquer ses problèmes, il semble qu'il bottait en touche , donc non tu n'aurais pas pu faire mieux ou plus.
Dans ton discours revient souvent la notion d'échec personnel , tu dis souvent "pourquoi je n'arrive pas à maintenir une relation longue ?" de la même façon que tu dirais " pourquoi je n'arrive pas à finir la lecture de cet essai de 800 pages ?" ; or (attention tautologie) , il y a deux personnes dans un couple, qui interagissent . Au cas présent , ton ex ne semble pas particulièrement féru de relations longues et de stabilité.

je t'embrasse Janysse, je repasserai plus tard plus longuement sur le post de Miu :bisou:
Modifié en dernier par Selmasultane le 08 juin 2021, 19:17, modifié 1 fois.
#1327234
Coucou Janysse,

Je viens de lire le début ton histoire puis la fin, c'est fou ce que je suis touchée. J'ai regardé les dates et j'ai l'impression que nous avons traverser certaines étapes au même moment... L'espoir puis la remise en question : est ce de ma faute ? Qu ai je fait pour qu'on en arrive la ? Et si et si ?

Mon ex etait comme le tien novice en relation et je pense qu'aujourd'hui sont petit confort personnel lui plait plus que notre vie a deux... Qu es ce que ca fait mal quand on a tout donné pour une personne de le voir réagir aussi egoistement et qu'es ce que ca fait mal de devoir se remettre en question alors qu on a tout donné...

C'est terrible, moi aussi ca bouillone,il est omniprésent c'est une évidence et pour lui tout est simple. Ca fait terriblement mal et j'avais l'impression d'être seule au monde avant d atterir sur ce forum...

J'ai consulté de nombreuses vidéos sur Youtube d'Antoine et je peux te dire que ca m'a reboosté, j y ai passé des heures aussi de quoi se faire un bon lavage de cerveau mais POSITIF. Je pense que ses conseils sont bons a prendre que la personne aimée revienne ou non...

Je sais aussi que c'est super dur de se raisonner dans cette période (j y suis actuellement je sais de quoi je parle), comme une impression que mon cerveau essaie de me tuer a petit feu avec toutes ces pensées, mais il faut garder espoir. Le pire ne peut qu'être derriere nous...
#1327277
Coucou tout le monde,

Merci pour vos réponses, qui me confortent dans mon silence radio et mon premier instinct. Petit moment de bad ce matin en repensant que jusqu'à la veille de la rupture il m'envoyait des messages du style "j'ai hâte de te voir coeur coeur" alors qu'en fait il voulait me quitter. Un peu l'impression qu'il s'est bien foutu de moi - mais je sais pour avoir lu des tas d'histoires similaires, que c'est juste le cas du mec qui veut y croire +++ mais en fait non. Tout ça pour dire, je suis bien contente de ne pas avoir écrit, de ne pas lui courir après. Merci pour votre soutien.
Selmasultane a écrit :Dans ton discours revient souvent la notion d'échec personnel , tu dis souvent "pourquoi je n'arrive pas à maintenir une relation longue ?" de la même façon que tu dirais " pourquoi je n'arrive pas à finir la lecture de cet essai de 800 pages ?" ; or (attention tautologie) , il y a deux personnes dans un couple, qui interagissent . Au cas présent , ton ex ne semble pas particulièrement féru de relations longues et de stabilité.
C'est tout à fait vrai, je ne suis pas seule dans cette affaire. Au moins l'essai de 800 pages ne se rebiffe pas à la lecture (il manquerait plus que ça) !
galaad a écrit :souhaitons-nous du courage!
Merci pour ton mot, courage à toi !
Loupiote22 a écrit :J'ai consulté de nombreuses vidéos sur Youtube d'Antoine et je peux te dire que ca m'a reboosté, j y ai passé des heures aussi de quoi se faire un bon lavage de cerveau mais POSITIF. Je pense que ses conseils sont bons a prendre que la personne aimée revienne ou non...
Pour avoir aussi consulté de nombreuses vidéos JRME à une époque, (il y a quoi, 6 ans peut-être), je peux te dire que ça retarde le deuil et la guérison plus qu'autre chose. Ça fait du bien sur le moment parce qu'on se dit "ah ok il y a de l'espoir, donc je fais ça ça et ça et hop tout ira mieux". Et lorsqu'on se dit "non mais j'ai compris nos erreurs, je ne veux pas revenir avec ellui mais recommencer une nouvelle histoire sur de nouvelles bases", on est encore dans le déni, dans l'espoir que, or ça n'arrive quasiment jamais, et on perd du temps à se dire que peut-être, et si.. Courage !

Bisous tout le monde :bisou:
#1327480
Coucou tout le monde !

Après mon petit moment de doute/espoir, je me suis mise à aller beaucoup mieux. J'ai décidé que OK je suis obsédée par les relations amoureuses, l'amour, le célibat, etc, et c'est ok. C'est là, quelque part, tout le temps, tapi au fond, et je n'y peux rien : c'est pathologique, culturel, sociologique, etc. J'ai décidé que c'était là, et que ça n'était pas grave, que je n'ai pas à me culpabiliser pour ça, me sentir nulle, me sentir violentée par des injonctions à la con. C'est là, c'est comme ça, et depuis je vis ma vie avec plus de légèreté. Je prends beaucoup de plaisir à vivre les choses que je vis, à enquêter, rencontrer des gens, faire mon travail. Je me sens en forme, gaie, puissante. Presque libre.

Et puis je suis allée à une fête il y a 10 jours, je ne connaissais personne. J'ai passé une soirée à rire, chanter, boire, comme avant, et j'ai passé une nuit torride avec un charmant garçon. Ça faisait des années que je n'avais pas été désirée comme ça. Tout y était - la passion, la sensualité, la tendresse. Nos regards qui s'accrochent sans cesse et mon coeur qui bat, ses mains partout, il a tout fait pour faire tomber mes défenses et mes réserves. Le lendemain on s'est dit "à bientôt". On a échangé par messages, convenu de se revoir. Et depuis je lui cours après. Il m'invite chez lui, je lui dis "tel jour ?", il n'est pas dispo, on prévoit un verre, il annule au dernier moment, je propose un autre jour et depuis plus rien. Plus de réponse à mes messages. Que ce soit clair, je n'attends absolument rien de sérieux de cet homme, je ne suis pas folle. Je voulais juste partager des moments tendres le temps de mon séjour ici, un truc entre amants ou copains d'oreiller. Je suis très déçue.

En fait, à moins de trois mois de la rupture, je suis encore trop fragile pour encaisser même un rejet d'un inconnu dont je sais assez peu de choses finalement. J'ai passé un si joli moment, je n'ai qu'une envie, c'est de recommencer. J'essaie de ne pas me sentir nulle. Je me sens amère et blessée, mais je sais que j'ai passé un cap, que le souvenir de mon ex s'éloigne...

Voilà, des nouvelles en demi-teintes, mais vraiment positives dans l'ensemble ! :)

Bisous
#1327484
Bonjour Janysse,
Janysse a écrit : J'ai passé un si joli moment, je n'ai qu'une envie, c'est de recommencer.
Justement, ce moment était peut-être si "joli" parce qu'il était unique.
Une nuit, une seule fois et au revoir.

Janysse a écrit :Et depuis je lui cours après. Il m'invite chez lui, je lui dis "tel jour ?", il n'est pas dispo, on prévoit un verre, il annule au dernier moment, je propose un autre jour et depuis plus rien. Plus de réponse à mes messages. Que ce soit clair, je n'attends absolument rien de sérieux de cet homme, je ne suis pas folle. Je voulais juste partager des moments tendres le temps de mon séjour ici, un truc entre amants ou copains d'oreiller. Je suis très déçue.
Mouais :roll:
Ne m'en veux pas mais je ne te crois pas.

Je ne pense pas que tu es "amoureuse" de lui, mais je pense que si, tu attends quelque chose de cet homme. Et si ça pouvait devenir sérieux, tu sais, comme tous ces films et téléfilms alakon où au départ le mec ne veut rien, célibataire endurci, limite goujat, et d'un coup, il se rend compte de la fille formidableeeeee qui est en face de lui, et hop, il tombe éperdument amoureux.

Je pense, Janysse, que tu es encore dans ce fantasme. A ton corps défendant, inconsciemment mais quand même.

Janysse, sois déjà au clair avec ce que tu veux. Les coups d'un soir, si c'est ton truc, pas de problème, ça pourrait même te faire du bien. Mais pour que cela reste le coup d'un soir...
#1327496
Bonjour Carrie,

Ça me fait très plaisir de te lire, merci d'être passée !
Carrie007 a écrit :Je ne pense pas que tu es "amoureuse" de lui, mais je pense que si, tu attends quelque chose de cet homme. Et si ça pouvait devenir sérieux, tu sais, comme tous ces films et téléfilms alakon où au départ le mec ne veut rien, célibataire endurci, limite goujat, et d'un coup, il se rend compte de la fille formidableeeeee qui est en face de lui, et hop, il tombe éperdument amoureux.

Je pense, Janysse, que tu es encore dans ce fantasme. A ton corps défendant, inconsciemment mais quand même.
Ce que tu me dis me parle. C'est effectivement à mon corps défendant parce que d'un point de vue rationnel et raisonné je sais très bien que ça ne marche pas comme ça, je serais la première à le dire à une amie. Vu le personnage, 36 ans, qui picole à fond, qui bédave à fond, qui n'a pas de téléphone, qui marche à l'improvisation et qui se laisse porter (une copine m'a dit d'ailleurs qu'il était "perdu"), je me suis dit parfait, aucun risque de m'attacher sur le long terme, c'est pile poil ce que je ne veux pas.

J'ai vu ma psychiatre après vous avoir écrit, qui m'a dit "euh fuyez, c'est quoi ce type, c'est pas pour vous, vous n'êtes pas prête, vous êtes encore fragile et blessée, vous êtes en quête d'affection que vous essayez de combler avec le premier venu". Je me suis dit qu'elle avait raison, et j'ai décidé de ne pas poursuivre nos échanges.

Et puis il m'écrit pour me proposer de passer chez lui. Enfin ! Bim boum, je retombe dans le truc. Et puis "mais il faut qu'on parle". Comme j'avais une heure de route avant de rentrer par chez moi, je lui ai demandé de me déballer le fond de l'histoire avant que je me tape le chemin. Et là le mec me raconte qu'il a rencontré quelqu'un, qu'il a eu un coup de coeur, tu comprends ça se décide pas, c'est un truc de ouf, qu'il veut me voir mais qu'il pourrait pas faire quoique ce soit sans penser à cette personne, qu'il est chamboulé. Alors là je vois enfin l'arnaque et je lui dis que je ne passerai pas, qu'il vaut mieux en rester là. Je vous épargne les détails mais après mon stop il a passé plus d'une heure à m'écrire pour me dire qu'il a envie de me voir, qu'il voudrait qu'on boive un verre ensemble, que je compte pour lui (on s'est rencontré il y a 10 jours hein), que j'ai tout son respect (allô) et blablabla. Je n'ai même pas répondu. Du coup ça va beaucoup mieux, je me sens plus légère, j'ai repris le contrôle de la situation, je refuse d'être un second choix si ça ne marche pas avec le coup de coeur, j'hallucine en fait.

La question c'est "pourquoi et comment je me suis embarquée dans un truc pareil ?". Comment j'ai fait après tout ce qui s'est passé ces dernières années, pour me laisser piétiner comme ça, encore ? Parce que je suis fragile et tendre, qu'il a senti ça, que mes défenses ce soir-là n'étaient pas suffisantes, qu'il les a perçues, et au lieu de respecter ça, de respecter cette distance, il a forcé le passage, il a fait tomber toutes les barrières. Et moi j'ai laissé faire. Le travail n'est pas fini visiblement.

Ma logeuse a dit "ce qui est pris est pris, ça t'a rendue joyeuse et heureuse", et elle a raison. C'était un joli moment, c'est un joli souvenir qui m'appartient à moi. Et pour le reste, comme m'a dit une vieille amie au téléphone "tu vides tes tiroirs".

Maintenant c'est ceinture, travail, ami·es, et moi moi moi. Et j'arrête les bêtises avec le premier venu en espérant qu'il comble mon besoin d'affection, tapi dans l'ombre et qui bondit à la première occasion pour me faire faire n'importe quoi.
Carrie007 a écrit :Janysse, sois déjà au clair avec ce que tu veux. Les coups d'un soir, si c'est ton truc, pas de problème, ça pourrait même te faire du bien. Mais pour que cela reste le coup d'un soir...
Oui. J'aurais aimé quelque chose d'un peu suivi, un amant sur le court terme. Ça m'aurait fait du bien. Maintenant je ne suis plus trop sûre, je me mens peut-être et tu as sans doute raison.

J'aurais appris des choses de cette affaire : prendre le temps de panser ses plaies, se protéger, ne pas se laisser embobiner par le premier venu avec des belles paroles... J'ai tout de suite trouvé les ressources pour me protéger de cette violence gratuite (c'est hyper dur pour l'estime de soi quelqu'un qui vous dit "tu me plais mais tu n'es pas mon coup de coeur" :shock: ). J'ai appelé une amie, j'ai partagé ma peine avec ma logeuse, j'ai fait du yoga et je me suis sentie bien dans mon refuge intérieur. Je commence à comprendre que mon refuge est là, et pas dans une hypothétique relation amoureuse qui serait parfaite et comblerait tout...

Voilà, je chemine, cahin caha.

Je vous embrasse

Edit : en fait j'avais fait la même après ma rupture de 2018-2019, je m'étais laissé embobiner par ce type dans ma promo qui avait en réalité une copine... c'est quand même fou de refaire exactement la même chose...
#1328331
Coucou tout le monde !

Petit message pour vous dire que je vais bien (eh oui) !

Cette dernière non-histoire stupide m'a fait pas mal réfléchir. Tous les signaux étaient au rouge, mais rouge vif (notamment le non respect de mon consentement au pieu, j'ai fini par me l'avouer, ç'a été un peu dur d'admettre que j'avais dit plusieurs fois "non" et qu'à chaque fois ce non n'avait pas été respecté), et j'y suis allée quand même. Pourquoi ? J'en ai parlé avec ma psy (coeur sur elle cette femme est extraordinaire) qui m'a expliqué que j'avais encore un peu de mal à prendre soin de moi. Mais que des fois, ça fait du bien de se faire du mal. Cet épisode ne m'a pas traumatisée plus que ça au final, et j'ai repris ma vie, soulagée de la façon dont ça s'est terminé. Soulagée parce qu'entretenir quoique ce soit avec ce type aurait été absolument destructeur et je le savais.

Alors je suis rentrée chez moi, j'ai revu mes ami•es, j'ai picolé, fumé comme un pompier, je suis allée à la rivière, à la mer, j'ai fêté mon anniversaire (ce que je ne fais jamais), j'ai profité de la vie, j'ai pris soin de moi et j'ai aimé chaque instant de ces deux semaines de vacances que je me suis octroyées.

Et puis j'ai réinstallé Tinder, pour mes vacances, pour me faire plaisir, pour aller boire des verres avec des garçons, comme ça. J'ai discuté avec plusieurs, on a swipé pendant des heures en rigolant avec mes colocs, j'ai rencontré l'un d'entre eux, c'était sympa, je n'ai pas donné suite. Et puis... j'y ai rencontré mon copain actuel.

Ça fait un mois. Sa situation est compliquée, il est séparé depuis le début d'année de la mère de sa petite fille, c'est elle qui est partie (après plus de 10 ans..), ils sont encore pacsés, il est en garde alternée. Au début je pensais que ça ne serait qu'un coup d'un soir, je repartais sur le terrain dans la foulée, mais il s'est passé quelque chose et nous avons voulu nous revoir, ébahis par ce truc qui nous arrive. Alors on s'est revu, et revu, et on a décidé d'essayer quelque chose ensemble. Tout est fluide, simple malgré la situation. Nous parlons énormément, de tout, de nos relations passées, de cette relation-là, de sa fille, de son ex. C'est la première fois que je parle autant avec un garçon, aussi simplement. J'arrive à m'exprimer, à communiquer - j'en reviens à peine.

Nous sommes d'accord que la petite distance qui nous sépare (je suis sur le terrain à 150 km) est une bonne chose, pour éviter d'aller trop vite, ne pas se voir tous les jours, ne pas s'emballer. Il m'a dit qu'il ne savait pas s'il était prêt, qu'il n'avait pas prévu de se remettre aussi vite avec quelqu'une, mais qu'on ne choisit pas quand on rencontre quelqu'un, qu'il ne voulait pas passer à côté d'un truc. Ma psychiatre est super emballée, elle trouve sa transparence très saine, et me dit que c'est normal, sa situation est compliquée mais il veut être avec moi. Il est HPI (tiens tiens) et dépressif, et est suivi pour ça.

Moi je flippe un peu. Beaucoup. Je lui ai dit que j'avais peur qu'il me lâche à tout moment, il a répondu que ce n'était pas prévu. Qu'il était désolé, que ça ne serait pas très rassurant au début. J'aime beaucoup nos moments ensemble, je les vis à fond. Mais j'ai peur que ça s'arrête vite, qu'il réalise qu'il n'est vraiment pas prêt. Je suis contente qu'on soit honnête l'un envers l'autre. Mais au vu de mes expériences passées, je flippe ma race en fait. Cette distance me protège je crois.

Voilà, je ne sais pas où ça va tout ça, mais on y va. Et quoiqu'il se passe j'en apprendrai toujours quelque chose. Et ça c'est chouette :) Je vis un joli truc, j'en suis hyper reconnaissante, je prends ce qu'il y a à prendre et je continue mon petit bonhomme de chemin, ma thèse, ma vie.

Je vous embrasse
#1328334
Bonsoir Janysse

ce que cette jeune relation te procure c'est cela "C'est la première fois que je parle autant avec un garçon, aussi simplement. J'arrive à m'exprimer, à communiquer - j'en reviens à peine."
si cette relation amoureuse te fait flipper et que cette homme n'a pas l'air de vouloir s'engager alors pourquoi pas la transformer en amitié? ça te permettra de garder ce qu'il te procure.
#1328351
Bonsoir Janysse,
Je suis heureuse de voir que tu vas bien. Mais… tu commences ton message en disant que tu vas bien, et tu le finis en disant que tu flippes beaucoup. Petit gap, non? Et surtout, je suis frappée par l’extrême pertinence du message de Kylian. J’ai été choquée moi aussi de lire que ton précédent coup de cœur n’avait pas respecté ton consentement au lit, alors qu’à l’époque tu avais parlé de votre nuit de manière totalement euphorique. De même pour les gros signaux d’alerte concernant ta relation actuelle.

Concernant l’emballement de ta psy, laisse-moi te raconter une petite anecdote. J’ai rencontré un homme au printemps, qui me plaisait vraiment beaucoup, et l’attirance et l’intérêt, selon toute apparence, étaient réciproques. Mais diverses choses m’insécurisaient dans ce début de relation (et certes, il en faut peu avec moi :roll:). J’ai voulu lui en parler, il a accepté qu’on se voie brièvement à cette fin, mais il m’a câlinée et embrassée sans qu’on puisse véritablement discuter. Eh bien je suis sortie un peu perplexe de cette entrevue, mais mon psy (qui est très bien par ailleurs, hein) était enchanté, car selon lui l’homme en question avait su éviter les pièges du discours, et en était revenu au corps et à son pouvoir archaïque de réassurance. Bon. Je ne suis donc pas revenue sur le sujet. Une semaine ou 10 jours après, le gars me quittait, hyper brutalement (par sms :roll: ), suite à une dispute causée précisément par mon insécurité (dont je n’avais pas eu l’occasion, donc, de lui parler). Tout ça pour dire qu’un psy, aussi valable soit-il/elle, a le droit de se tromper, de lire ton histoire à travers un certain prisme, etc. Ça ne veut pas dire que nous avons forcément raison, à l’inverse. Ça veut juste dire : prends soin de toi, vraiment, protège-toi émotionnellement, quitte à imaginer, comme le dit Sandstorm, que cet homme pourrait être un ami plutôt qu’un compagnon de vie. Mais tu sais qu’on souhaite tous le meilleur pour toi.
#1328421
Coucou les filles,

Merci pour vos messages <3

Pour revenir sur la nuit avec ce garçon/agresseur, en fait c'est très bizarre. J'ai à la fois vécu un super moment, j'étais toute joyeuse et bondissante le lendemain ET il n'a pas respecté mon consentement sur certains points. Je ne sais pas si c'est un mécanisme de défense de mon esprit, mon corps, ou si mon vécu est juste ambivalent et il n'y a rien d'autre à comprendre. Je comprends que ce soit étrange à lire, moi-même j'ai du mal à me l'expliquer, mais il ne s'agit pas d'un moment horrible que je vous aurais raconté en mode tout va bien en me mentant sciemment, c'est plus complexe que cela. J'ai pris beaucoup de plaisir, c'était réellement une nuit torride. Border, bizarre, mais torride (il y a sans doute tout un ensemble de représentations culturelles qui explique cela ceci dit).

Concernant mon copain actuel, je sais qu'il y a de gros warnings. Je sais qu'il est perdu, qu'il ne sait pas où il en est, que tout fout le camp en ce moment pour lui, que c'est archi compliqué, qu'il n'est peut-être pas prêt. Je sais que c'est clairement moi qui choisit d'y aller, et que je n'aurais que moi-même à blâmer, si ça tournait mal, d'avoir fait ce choix-là. J'y vais quand même, parce qu'on vit un truc très joli. Est-ce que savoir qu'il a été plus de 10 ans en couple me rassure parce que je m'imagine que peut-être du coup il voudra/il sera capable d'avoir une relation longue avec moi ? Oui, je mentirais si je disais le contraire. Je sais en même temps que ça ne veut rien dire, qu'au contraire, il a peut-être plus envie de "liberté", de ne pas être en couple, d'être seul, que d'être avec quelqu'un (ou d'être avec moi). Toujours est-il que pour le moment, il est avec moi. Qu'est-ce qui me plaît chez lui ? Je n'aurais jamais imaginé être avec un garçon comme lui, et pour lui c'est pareil (être avec une fille comme moi). Il est très loin des obsédés du travail que j'ai connus (moi-même je le suis), des cercles que je fréquente d'ordinaire, pas du tout dans le paraître, franc du collier, il parle librement de sa vie, de son ressenti, d'où il en est (ça change des derniers tiens), il n'a pas fait 10 ans d'études comme moi, il se fringue n'importe comment, il n'est pas chercheur. On est très différent finalement, même si on se ressemble sur certains points, et on se rejoint sur l'essentiel, sur des valeurs communes (la politique notamment, grosse passion commune). Il est étonnamment tendre, doux, gentil, attentionné... On dirait un loubard en fait, un petit voyou des îles, mais ce n'est pas ça. Bien sûr, il est beau, drôle, et intelligent (mais ça tout le monde peut l'être). C'est ça et tout le reste qui me plaît, sa fragilité, son côté dur aussi, sa vulnérabilité qu'il n'essaie pas de planquer (et qui certes, parle à ma vulnérabilité à moi). Et voilà, je l'adore. Et j'entends ce que vous dites, mais je ne pourrais pas être ami avec lui, parce qu'au lit c'est complètement fou et qu'il me plaît beaucoup trop.

Bien sûr qu'il faut que je me protège, que je me distancie émotionnellement, même si, à me lire, vous comprendrez que je suis déjà en train de passer de l'autre côté. Je sais pas trop faire, vous le savez bien. Mais j'ai déconné dernièrement. Le boulot n'avance pas, je suis souvent seule, loin de mes points de repère et de mes ami·es et ça ne va pas. J'ai fait une grosse crise d'angoisse quand je vous ai écrit ce weekend. J'ai besoin de réinvestir ma vie, ma vie solide avec mes relations solides (y compris avec moi), que j'avais avant de le rencontrer, de partir sur le terrain et d'être loin de tout ce que j'ai construit pour moi. La distance me protège, mais c'est une distance aussi avec le reste de mon existence.

Peut-être allez-vous lire cela en vous disant "Mais pauvre Janysse elle ne comprend toujours pas, qu'elle va droit dans le mur" et vous aurez peut-être raison, mais là je ne suis pas armée pour mettre fin à ce truc. Je n'en ai pas envie. Et si ça doit prendre fin et que ce n'est pas moi qui pars (car je serai peut-être celle qui partirai, qui sait ?), c'est ok. Je sais me remettre de tout ça. Oui je serai en miettes, oui ça fera mal, mais je saurai me relever. Je ne sais pas où ça va, je ne sais même pas si moi-même je suis si prête que ça, vraiment prête je veux dire, à faire de la place à quelqu'un, à accepter ce qui va avec, et pas dans la quête d'affection, dans la quête des papillons, mais j'ai envie d'y aller, de voir justement, où ça va.

Peut-être que dans 10 jours je vous annoncerai que c'est fini. On ne sait jamais. Et vous me direz peut-être "on te l'avait bien dit"... Peut-être.

Je vous embrasse et vous souhaite un bel été :)
Modifié en dernier par Janysse le 21 août 2021, 12:13, modifié 1 fois.
#1328444
alors moi quand il m'est arrivé de tomber sur un gars qui m'a pas respecté totalement au niveau consentement, j'ai quand même continué et quand ça s'est fini je me susi mordue les doigts pour ne pas avoir vu le red flag du non consentement, ça a été totalement toxique pour moi
#1328445
sandstorm a écrit :alors moi quand il m'est arrivé de tomber sur un gars qui m'a pas respecté totalement au niveau consentement, j'ai quand même continué et quand ça s'est fini je me susi mordue les doigts pour ne pas avoir vu le red flag du non consentement, ça a été totalement toxique pour moi
Pardon je n'ai pas été claire dans mon message, j'ai enchaîné les paragraphes sans précision (j'ai rectifié) ; le gars qui ne m'a pas respectée est sorti de ma vie depuis un moment, tout de suite après en fait, et tant mieux !

Je parle d'un autre garçon (appelons le Johnny) qui lui, respecte absolument mon consentement pour le coup.
#1328447
et je me disais que c'est bizarre parce qu'avec le gars qui avait pas respecté le consentement c'était fini, et j'avais trouvé ça curieux,. c'est peut être moi qui a mal lu!

ok: donc le nouveau il respecte ton consentement.
pour le reste : tu sembles être consciente des choses, mais tu veux quand meme vivre cette histoire. par contre je suis pas certaine que si ça tourne mal c'est que toi qui sera à blamer comme tu dis... dans une relation on est deux, si les responsabilités ne sont pas toujours 50/50 l'autre a quand même une part de responsabilité si ça tourne mal. mais bon tu verras!
#1328451
sandstorm a écrit :et je me disais que c'est bizarre parce qu'avec le gars qui avait pas respecté le consentement c'était fini, et j'avais trouvé ça curieux,. c'est peut être moi qui a mal lu!
Non non j'ai en effet enchaîné les paragraphes sans préciser que je parlais d'un autre !
sandstorm a écrit :pour le reste : tu sembles être consciente des choses, mais tu veux quand meme vivre cette histoire. par contre je suis pas certaine que si ça tourne mal c'est que toi qui sera à blamer comme tu dis... dans une relation on est deux, si les responsabilités ne sont pas toujours 50/50 l'autre a quand même une part de responsabilité si ça tourne mal. mais bon tu verras!
Tu as raison, il faut que j'arrête de considérer que mes histoires se terminent à cause de moi, parce que je ne suis pas aimable, que j'ai fait n'importe quoi, que j'ai merdé, ou que je n'ai pas su garder un mec. Disons, de façon plus mesurée et plus juste, que je serais responsable de mon choix d'essayer si jamais ça tournait mal/court. Tout comme lui serait responsable de son choix d'avoir voulu essayer...
#1328624
Coucou tout le monde,

Quelque chose m'a frappée ce matin, en ouvrant les pages du forum, en lisant les posts sur le fil de Miu. C'est si bon et réconfortant de vous lire, de continuer à vous lire, après toutes ces années. Vous êtes un peu comme une bande de copaines que l'on retrouve, pour se donner des nouvelles ; mais l'on connaît des choses si intimes les un·es des autres, sans se connaître du tout, c'est un peu spécial. Au sens où, vous êtes spécial·es pour moi. Tout ça pour dire, je voulais juste vous déclarer ma joie de vous retrouver régulièrement, de vous lire, et reconnaître le fait que ce forum n'est pas seulement le SAV de mes histoires d'amour pourries, mais aussi de jolies rencontres textuelles et humaines, et pour ça un grand merci :kissing_heart:

Sinon, je vais beaucoup mieux. J'ai accepté le fait que ma nouvelle relation peut s'arrêter à tout instant, que je n'en connais pas la durée, et c'est ok. Je n'ai pas le choix que d'accepter cela de toute façon, cette incertitude. Ce que je constate, c'est qu'il libère du temps pour moi, qu'il s'organise pour qu'on se voit, même s'il déteste l'organisation, qu'il est attentionné, et que nos moments ensemble se passent très bien. Après un mois sans voir mes amies, j'ai fini par les retrouver, et ça m'a fait énormément de bien. Comme j'étais seule sur le terrain, cette relation naissante a pris toute la place dans ma tête et mon temps, j'ai un peu négligé le reste de mon existence - et c'est pour ça que j'ai pété un câble il y a deux semaines.

Mais là j'organise aussi un déplacement pro à Paris, et d'autres choses, et ça me fait du bien de me recentrer sur mon travail, sur les choses à faire, sur mes relations amicales, après le flottement estival. Je me réjouis des choses à venir et qui ne sont pas lui (c'est la base mais pour moi c'est assez nouveau). Là on ne peut pas se voir avant deux semaines, nos emplois du temps ne coïncident pas (je suis encore sur le terrain). Mais c'est ok, et c'est même chouette, de se laisser de l'espace, du temps pour soi. On s'est présenté certain·es de nos ami·es, et c'était chouette. Je reste prudente, tout doucement. Je ne sais toujours pas où ça va, mais j'imagine que seul le temps pourra nous apporter des réponses.

Et puis il y a ma thèse, j'en suis tous les jours reconnaissante. J'ai de la gratitude envers la vie, envers les personnes qui m'ont fait confiance pour me permettre de faire ce travail, et surtout envers moi-même, pour m'être offert, malgré toutes les difficultés, tous les sacrifices pendant 10 ans, la possibilité de vivre cela.

Je vous souhaite une très douce fin d'été.

Je vous embrasse !
#1329955
Coucou tout le monde, je viens donner quelques nouvelles !

L'été s'est terminé, et avec lui mon terrain, j'ai enchaîné beaucoup de choses, un déplacement à Paris, plusieurs échéances avec des dossiers et conférences, et je suis depuis 10 jours repartie sur un autre terrain. Je suis très fatiguée, mes dernières vacances datent d'il y a 4 mois, je n'arrive pas à prendre de repos. Je ne me l'autorise pas vraiment.

Je suis toujours avec mon copain. On avance tout doucement, on construit petit à petit, j'ai peur, il a peur. Sa relation avec son ex est très conflictuelle, il est encore très en colère, parfois submergé de tristesse. Et je comprends, je suis là. On se rapproche un peu plus à chaque fois qu'on se voit (tous les weekends). Moi je le prends comme il est : avec son chien, son ex, sa fille, son histoire compliquée, tous ses défauts. Peu m'importe de vivre une histoire simple, sans enfant dans l'équation, où on peut bouger quand on veut, où on serait "the one" l'un pour l'autre. Je renonce absolument à ce fantasme d'adolescente. Mon chéri, il a une toute petite fille et une histoire très longue, une "the one" avant moi, une vraie, et elle sera toujours là, et c'est ok parce que ce mec là il vaut le coup, et que notre histoire aussi je pense.

Il est transparent sur tout. Il continue de dégager du temps pour me voir, pour autant on a nos activités chacun de notre côté. Je crois qu'il me comprend, qu'il comprend chez moi des choses dont je n'ai pas tout à fait conscience. En fait je me sens super bien avec lui.

Mais je suis angoissée. Je n'ai plus l'insouciance de mes relations à 20, 22 ans. J'ai peur à chaque instant. J'ai peur qu'il parte, peur qu'il réalise que c'est trop tôt pour lui, peur qu'il ne soit pas du tout prêt, peur peur peur. Ces derniers temps j'étais plus rassurée, par les jolies choses qu'on vit, parce qu'on commence à se projeter un tout petit peu, on parle de maison dans les Cévennes, pour rigoler mais quand même, de voyage à l'étranger, comme ça mais quand même. Et récemment je crois que je me suis un peu autorisée à y croire, à avoir de l'espoir, je me suis autorisée à me sentir vraiment bien, vraiment confortable, à lâcher un peu l'angoisse. Et puis tout est revenu au galop, la peur et tout le reste. Une amie de longue date, qui a le même passé amoureux que moi, a rencontré son copain cet été sur tinder, un gars qui sortait tout juste d'une relation de 5 ans. Tout est allé très vite entre eux, présentation aux amis, aux parents, weekends ensemble, je t'aime, mon amour etc. Elle avait très peur comme moi. Et puis au début de leur 5e mois de relation, il l'a quittée, pas prêt, trop vite, veut être seul etc. C'était il y a un peu plus d'un mois et depuis je balise tellement. C'est irrationnel, ma psychiatre dit que je fais un transfert, et j'ai coupé doucement tout contact avec cette amie. Je ne peux pas encaisser son histoire. Et voilà, tout se passe à merveille avec mon chéri, c'est un univers de douceur et de tendresse, de complicité, je ne pensais pas avoir droit à tout ça, mais on entame notre 5e mois et j'ai toujours peur de le perdre comme au premier jour. Ma psychiatre dit que je suis traumatisée.

En plus, je crois que je l'aime. Et je ne sais pas quoi en faire. Je n'ose pas lui dire. Je n'ose pas me le dire. Quelque chose en moi, malgré tout le travail que je fais sur moi depuis des années, quelque chose d'horrible en moi continue de penser que je n'ai pas droit à tout ça. Que je ne suis pas aimable. Qu'il va partir comme tous les autres. Que je ne suis qu'un pansement. Que je ne vaux pas le coup. Que je n'aurais pas dû m'autoriser à y croire, même un tout petit peu, parce que maintenant je vais souffrir et ce sera bien fait pour moi, d'avoir cru que je pouvais être aimée.

Ma psy me dit que ça serait bien de communiquer avec lui sur ça, mais j'en suis incapable. Je ne veux pas lui faire peur. Je ne peux pas lui faire sentir cette partie sombre de moi, même si je crois qu'il a déjà compris, je ne peux pas m'exposer, je ne peux pas exposer cette partie de moi que je n'arrive pas à aimer, celle qui me répète que je ne suis pas aimable.

Voilà pour l'angoisse. La fatigue n'aide pas. Je lutte en permanence contre ces pensées négatives obsédantes qui me minent le moral. Je crois que même s'il me disait qu'il m'aime lui aussi, je ne serais pas rassurée, j'aurais peur qu'il parte quand même. Je ne sais pas quoi faire de cette angoisse, si ce n'est essayer de l'apaiser en travaillant sur sa source (mes relations familiales). C'est long et difficile. Alors en attendant je pratique les outils données par ma psy pour vivre avec tout ça, je continue mon traitement, ma thérapie, et je profite de tous ces jolis moments que je vis avec mon amoureux.

Je crois que comme Agathe, la fréquentation du forum et la lecture de toutes ces histoires depuis 10 ans m'ont rendue un peu désabusée voire cynique. Je sais que les mots ne sont que des mots, les actes ne valent qu'à l'instant où ils sont réalisés, et que tout peut partir en fumée à tout moment. Je ne sais pas comment on fait pour vivre avec cette incertitude.

Je vous embrasse
#1329957
Bonsoir

moi je me dis qu'après un âge, environ 30 ans, il est presque impossible de trouver une histoire simple. Chacun a ses occupations pros et autres, ses anciennes histoires d'amour plus ou mois cicatrisées, une façon de se mettre en relation avec l'autre plus ou moins standard et difficile à changer, etc. Et j'ai l'impression que l'amour c'était beau à 20 ans, après c'est nul. lol, je caricature un peu mais c'est un peu ça.

Alors comment vivre avec cette incertitude? Soit on se dit que ça vaut la peine et on tente et ce, quelque soit le résultat, soit on se dit qu'on pourra pas encaisser/gérer etc et on quitte la relation. Et c'est pas facile du tout...

je ne pense pas que mon intervention est une intervention qui est très rassurante mais c'est ce que je pense et je l'exprime sans "filtres".
#1329961
Merci sandstorm pour ton retour. J'ai grand besoin d'être rassurée mais encore plus de franchise. Tu as raison, autant à 20 ans on pouvait encore se faire croire que tout est beau et rose et simple, autant maintenant je sais que l'amour, le couple, construire, sont un choix qui se fait à deux. C'est pas "nul" haha, on vit de jolies choses tous les deux vraiment, et ça faisait super longtemps que je n'avais pas ressenti ça, mais c'est tout sauf simple c'est sûr. Tant pis, je l'ai choisi lui et tout le package, je crois que ça vaut la peine...
#1329962
ah mais je disais pas que ton histoire actuelle est nulle!!! j'exprimais un sentiment général (de mon coté). peut être aussi parce que ça fait longtemps que j'ai pas eu de coup de coeur, de rencontre vraiment intéressante. disons que c'est fade.
#1329964
sandstorm a écrit :ah mais je disais pas que ton histoire actuelle est nulle!!! j'exprimais un sentiment général (de mon coté). peut être aussi parce que ça fait longtemps que j'ai pas eu de coup de coeur, de rencontre vraiment intéressante. disons que c'est fade.
Ah oui oui j'avais bien compris que ça n'était pas pour moi ! :) Et je vois ce que tu veux dire par "nul". Pour être tout à fait honnête, la relation que j'ai entamée avec mon ex il y a bientôt un an était aussi fade, sympa mais pas ouf ouf non plus et je m'étais un peu résignée à ce que ce soit tout ce que je pouvais avoir.

Là au début on avait tous les deux l'impression d'avoir de nouveau 17 ans c'était absurde et tendre à la fois. Sauf qu'on n'a plus 17 ans... Je ne suis pas spécialement nostalgique de l'époque où je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, où je subissais mes émotions, je souffrais atrocement et je suis fière de tout ce chemin parcouru, ces années de thérapie, de travail, de réflexion, de lecture ici aussi. Mais c'est vrai que l'insouciance est un peu perdue à jamais...

Bisous
#1331247
Coucou tout le monde !

Je passe donner quelques nouvelles :)

J'ai enfin terminé mes déplacements de terrain et je suis enfin posée dans mon chez-moi : terminés les départs tous les deux mois, les valises à trimballer d'une maison à l'autre, les allers-retours ! Ma thèse se passe bien, j'ai énormément avancé, je vais bientôt me consacrer à l'écriture et je l'espère à l'enseignement :smile: Le fait d'être rentrée chez moi me permet de réorganiser mon quotidien et retrouver une routine : cuisine, yoga, travail. J'ai été très stressée ces derniers mois, très anxieuse, et je pense que tous mes déplacements n'y étaient pas pour rien.

Je suis toujours avec mon amoureux. Les choses se passent si bien entre nous que j'ai parfois du mal à y croire. On s'aime, on se le dit, et une petite part de moi n'y croit parfois pas, mais j'essaie de contempler cette petite part de moi avec bienveillance, et je me répète que j'ai le droit d'être aimée et que j'ai le droit d'y croire et de le croire lui quand il le dit. Nous passons tous nos weekends ensemble, nous nous appelons plusieurs fois par semaine, et je trouve ça absolument fou qu'un garçon veuille bien passer plus de trois jours avec moi ou m'appeler le soir pour me raconter sa journée. Avec le recul, je réalise encore plus à quel point mes relations précédentes ont pu être frustrantes, blessantes, si ce n'est toxiques. Avec lui je ne suis jamais frustrée. Les premiers mois j'étais bouffée d'angoisse, avec l'impression d'être sur un siège éjectable et la peur de n'être qu'un pansement. Tout ça s'est un peu envolé lorsqu'il m'a présenté sa fille pour la première fois il y a deux mois, parce que je n'étais "pas une fille de passage". Là je me suis dit bon, tu as peut-être le droit d'y croire un peu. Depuis, on continue d'avancer, mais tout doucement, sans précipiter les choses. C'est devenu doux et serein. On a convenu que je viendrai un peu plus souvent, en semaine, quand il a sa fille. C'est un peu flippant, on ne va pas se mentir. Mais il ne me met aucune pression et on en discute régulièrement. Aller doucement mais sûrement, je crois que c'est notre cap.

De mieux en mieux, j'arrive à exprimer ce que je ressens, à poser des questions que je n'aurais jamais osé poser avant, à m'avancer sur des territoires inconnus ; en fait on communique, et c'est assez nouveau pour moi. Il y a encore beaucoup de chemin à faire (j'ai gardé pour moi tout ce temps la peur dévorante que j'avais qu'il me quitte pendant les premiers mois) mais j'apprends chaque jour, et c'est très chouette.

Je suis prudente et je veille à ne pas me verser toute entière dans cette relation, et à me préserver des espaces à moi, du temps pour mes ami·es, pour mes activités personnelles, pour mon travail. J'essaie de maintenir cet équilibre que je n'ai jamais su trouver lors de mes relations précédentes.

Voilà pour les nouvelles, le moral est bon même si la fatigue est très présente. Je ne suis pas dans l'euphorie ou la joie permanente, mais je ressens parfois ce sentiment de sécurité affective qui m'a tant manqué dans ma vie. Les démons de l'angoisse et de la dévalorisation sont toujours tapis, mais je suis toujours ma thérapie et j'ai confiance dans le fait que j'arriverai à en parler à mon amoureux.

J'espère que vous allez toutes et tous bien et je vous embrasse très fort :bisou:
#1332387
Coucou tout le monde !

Je voulais passer donner des nouvelles très positives mais en très peu de temps pas mal de choses ont été ébranlées...

Tout se passe super bien avec mon amoureux. On est très complices, très tendres, très attentionnés l'un envers l'autre, on se parle, on échange, on fait des projets (weekend dans la région, gros voyage en outre-mer en décembre pour voir sa famille), il m'intègre de plus en plus dans sa vie et celle de sa fille, on passe un weekend tous les trois où on sort tous les trois, la petite au milieu et chacun de nous qui lui tient une main, et tout ça me plaît, la douceur de notre rythme, les choses qui avancent concrètement, tout ce temps qu'on passe ensemble et qui est toujours du bon temps. Je commence à m'y voir, à me projeter avec ce bonhomme et sa toute petite et leur chien, à y voir un refuge. Je suis heureuse, il est heureux, et tout va bien. Côté boulot pour moi c'est un peu difficile, j'arrive dans un moment délicat où il faut envisager la rédaction de la thèse, ça me fait peur, je croule sous les responsabilités, je dis oui à tout et j'ai beaucoup de travail mais je me sens motivée. Et le soir, le weekend, je retrouve mon cocon avec mon chéri et je repars requinquée le lundi matin.

Jusqu'à il y a 2 semaines environ. Chéri m'appelle un soir, tard, après une semaine où on s'est vu tous les soirs ou presque et c'était super, et me dit que ça ne va pas, qu'il est déprimé, qu'il a appris que son ex avait un nouveau mec, que ça le remue, qu'il n'arrive pas à dormir, qu'il se sent mal. Je me montre rassurante, je lui dis que c'est normal, qu'on savait tous les deux que ça allait arriver, qu'il faut qu'il encaisse, que je viens demain s'il veut. Il dit oui. Je ne dors pas de la nuit.

Le lendemain soir je vais chez lui, clairement il est ailleurs, il ne va pas bien. Il se montre très câlin mais je sens qu'il plane. Je ne dors pas de la nuit.

Je passe ensuite deux journées horribles où l'angoisse monte, quand je l'ai au téléphone il me dit que c'est compliqué dans sa tête, je me réveille un vendredi matin en pleurant toutes les larmes de mon corps. Mon cerveau s'emballe, je me dis ça y est, c'est arrivé, il doute, il ne m'aime pas en fait, il va réaliser que c'est trop tôt, qu'il n'était pas prêt, qu'il faut qu'on arrête. Je meurs d'angoisse. Le soir, on se voit, je veux lui parler. Je ne sais pas faire en temps normal alors pour moi c'est vraiment un acte de courage et d'amour. Il dit que c'est compliqué, qu'il voit bien qu'il me fait du mal, qu'il est désolé de me faire subir ça. Je lui demande de m'expliquer ce qui se passe exactement (parce qu'à part "c'est compliqué", il ne me dit rien), il répond qu'il ne veut pas en parler, qu'il lui faut le temps de digérer et qu'après on en rediscuterait. Je dis que j'ai besoin de savoir que nous deux c'est ok, d'être rassurée. Il me dit que oui bien sûr, tout va bien, que je suis fantastique, qu'il sait que je suis là. La soirée et le weekend qui suivent sont tendres et rassurants.

Je rentre chez moi en début de semaine, tout va bien, je me sens mieux, je sais que c'est difficile pour lui, pour moi, mais je vais être soutenante, et on va en sortir plus forts. On s'appelle, je lui demande s'il veut que je vienne un soir dans la semaine, il dit pourquoi pas, mais on se voit déjà vendredi... Je panique, je lui force la main à base de "tu veux pas que je vienne ?" il dit si si, viens si tu veux. Je passe une très mauvaise nuit. Je pleure dès 9h30 au boulot. Mes collègues me conseillent de le rappeler et lui dire que je comprends qu'il ait besoin de temps pour lui, que c'est ok, qu'on peut tout à fait se retrouver vendredi soir (Nous partons en weekend dans le coin tous les deux de vendredi à dimanche (c'était prévu avant cette affaire de nouveau conjoint, il ne m'a jamais demandé de reporter, et je me suis dit que ça lui ferait du bien de changer un peu d'air...).

Le soir, c'est ce que je fais. Il me répond que olala mais c'est pas du tout ça, c'est juste que dans ma tête je sais pas où j'en suis. Quelque chose en moi s'effondre. Je lui demande, ok, je dois comprendre quoi ? Il s'exclame mais rien, rien du tout ! Et ajoute "j'ai l'impression que ça te met mal à chaque fois". La conversation se poursuit avec lui qui me dit qu'il ne veut pas me parler parce qu'il sait que ça me met mal, et moi qui lui dis que je gère même si c'est difficile, et que je ne veux pas qu'il se sente mal de me faire du mal en plus de tout le reste. Il insiste pour me dire que ça n'a rien, mais vraiment rien à voir avec moi. On décide de se voir le lendemain soir, la fin de la conversation est détendue.

J'ai l'impression de tout faire de travers. Je sais que j'ai rencontré un homme qui n'avait pas tout à fait fini son deuil, et je m'apprêtais à lui dire adieu à chaque instant, mais il m'a intégrée dans sa vie, on a construit petit à petit quelque chose de doux et solide, de rassurant, pour lui comme pour moi, où on se sentait tous les deux en sécurité. On s'aime, on se projette, on s'adore. Et là, depuis deux semaines, toutes ces peurs, cette insécurité affective, tout s'est réveillé. Je n'arrive pas à prendre du recul, à être lucide sur la situation, à ne pas agir sous le coup de la panique. Pire encore, je n'arrive pas à le croire quand il me dit que je suis fantastique, qu'il m'aime, que ce n'est pas du tout moi le problème. J'en ai trop vues, lues, des histoires où le gars dit être fou amoureux et en fait non. J'ai peur de l'étouffer, j'ai peur d'être trop distante, j'ai peur d'être moi, je ne sais pas comment me comporter.

Rationnellement, je sais que ce qu'il traverse est normal. Je sais que ça n'a rien à voir avec notre histoire à nous, qu'il doit régler des choses dans sa tête avec cette histoire passée - à la fois son ex femme, mais aussi la mère de son enfant, potentiellement un nouvel homme dans la vie de sa fille, bref ça fait beaucoup d'un coup. Je ressens beaucoup d'empathie pour sa situation, et je me sens impuissante, je ne peux pas faire le travail à sa place.

Je voudrais faire ce qu'il faut pour le soutenir et me préserver en même temps, mais je suis saturée de pensées horribles, toute la noirceur qui était bien planquée ces derniers mois ressurgit très violemment, et c'est difficile à gérer (d'autant plus que côté thèse c'est un peu angoissant aussi).

Voilà. Je voudrais juste un peu de votre aide bienveillante pour comprendre ce qui se passe et agir au mieux pour être soutenante, présente et aimante, mais aussi me protéger...

Merci merci d'avance pour votre aide.

Je vous embrasse
#1332389
Bonjour Janysse

j'ai l'impression en te lisant que cette jolie histoire qui a commencé simplement, qui a progressé lentement te plait, tu t'y sens bien, mais tu es angoissé que ça va capoter : peut être que tu te dis que c'est trop beau pour que ça soit vrai? que c'est trop beau pour que ça dure? Ton coté rationnel te dit que sa réaction est normale, et effectivement quand on apprend qu'un(e) ex a refait sa vie ça fait toujours un petit quelque chose...

Alors quoi faire? De ma fenêtre du moins il n'y a pas grande chose à faire: c'est à lui de réfléchir sur tout ça, gérer cette nouvelle situation. Tu ne peux donc pas vraiment le soutenir d'ailleurs tu es lucide malgré tout sur ça: tu dis toi même que tu ne peux pas faire le travail à sa place. Mais par contre tu peux être présente et aimante et être "toi" même si tu dis avoir peur d'être toi même... Je pense que la seule solution c'est d'y aller au fur et à mesure, voir comment les choses évoluent, faire confiance à ton intuition sans tomber dans le piège de tes angoisses, ce n'est pas une situation facile pour toi non plus, je ne peux pas te dire le contraire mais à part attendre pour voir si cet homme veut continuer cette histoire ou non, je vois pas trop qu'est ce que tu peux faire d'autre...
#1332391
Coucou Janysse!
Et si tu écoutais simplement ce qu’il te dit…?
Comme tu le dis très justement, le travail c’est à lui de le faire.
Tu lui as dit que tu étais présente, je pense qu’il le sait.
Continues tu a voir ta psy?
#1332392
Mes chères amies !

Merci infiniment pour vos retours bienveillants. Vous avez toutes les deux raison, et je suis consciente d'être en train de céder à la panique (et de faire n'importe quoi).
sandstorm a écrit :j'ai l'impression en te lisant que cette jolie histoire qui a commencé simplement, qui a progressé lentement te plait, tu t'y sens bien, mais tu es angoissé que ça va capoter : peut être que tu te dis que c'est trop beau pour que ça soit vrai? que c'est trop beau pour que ça dure? Ton coté rationnel te dit que sa réaction est normale, et effectivement quand on apprend qu'un(e) ex a refait sa vie ça fait toujours un petit quelque chose...
C'est tout à fait ça. Je me sens bien avec lui ET dans la relation, mais une part de moi se dit que c'est trop beau pour être vrai, que je ne devrais pas y croire, que ça ne peut pas durer, que j'ai eu l'outrecuidance de penser que je pouvais être aimée. Résultat des courses, cette part de moi essaie de tout saboter...
Elieza a écrit : Et si tu écoutais simplement ce qu’il te dit…?
Comme tu le dis très justement, le travail c’est à lui de le faire.
Tu lui as dit que tu étais présente, je pense qu’il le sait.
Continues tu a voir ta psy?
Oui, il sait que je suis présente. Maintenant j'ai peur de l'être trop, de l'étouffer, que sais-je. Je me pose beaucoup de questions parce que tout ça remue des blessures encore très vives chez moi. Et oui, bien sûr, je vois toujours ma psy, une à deux fois par mois, c'est un engagement envers moi-même que je continue de tenir. Je devais la voir demain justement mais elle a annulé car elle est malade :/

À vous lire, je me sens un petit peu mieux. Je vais prendre sur moi et le laisser respirer, être la Janysse pétillante que je suis d'ordinaire. Je dis que j'ai peur d'être moi-même parce que j'ai l'impression que "moi" est terrifiée en permanence, angoissée à l'idée de le perdre et donc pénible, needy, peu aimable. Je sais que j'ai encore des failles immenses dans mon estime de moi - même si ça tend à s'améliorer avec le travail psy - et c'est ce qui me fait dire ça. Parce qu'en prenant du recul je sais que "moi", Janysse, est aussi rigolote, joyeuse, fiable, résiliente, généreuse...

C'est peut-être une opportunité pour grandir et apprendre à composer avec l'incertitude.

En matière de relations humaines (amicales et surtout amoureuses), il n'y a qu'à vous, ce forum, que je fasse vraiment confiance... Merci encore pour votre aide. :bisou:
#1332394
Coucou Janysse,

J'ai pas trop les mots mais je comprends tellement ta situation... je vais pas être d'une grande aide.. mais que tu paniques ou non ça changera pas l'issue de ses sentiments... donc ne stresse pas fais lui confiance sois présente mais pas insistante mais écoute quand même tes besoins. Quoi que tu fasses tu pourras pas faire faux ou mal si t'écoutes ton cœur et que tu agisses en conséquence.. t'es une femme en or et il le sait sûrement aussi ;)

Tiens nous au courant de la suite de cette situation.

En pensée très forte avec toi !! :bisou:
#1332399
Coucou Sophana,

Merci pour ton message, ça me fait très plaisir de te lire et je crois que tu as entièrement raison, quoique je fasse ça ne va pas changer grand chose alors autant prendre les choses à la cool !

Comment vas-tu ? Quelles sont les nouvelles ?

Je l'ai vu hier soir, et nous avons passé une bonne soirée. Il boit pas mal en ce moment, et il a fini un peu ivre vers 22h30, on racontait n'importe quoi et puis il a commencé à parler de pourquoi ça n'allait pas. Il y a une histoire de meubles à se partager. Il vit dans la maison qu'ils avaient prise en location ensemble, et qu'ils ont meublée avec leurs meubles (accumulés pendant leurs 13 ans ensemble) et leur déco. Mais en fait il ne sait pas trop, parce qu'une partie des meubles a été achetée par elle (et pas en commun) donc au final il n'a pas grand chose à lui. Toutes ses affaires sont encore dans le garage, elle vit chez une amie depuis plus d'un an et ne semble pas chercher de nouveau logement. Il a toutes ses affaires et ses meubles sur les bras, dont il ne sait pas quoi faire. Il ne sait pas si elle veut récupérer ses meubles à elle, ses affaires, ce qu'elle veut faire, apparemment elle est incapable de lui donner une réponse et chacune de leur interaction lui pèse. Accessoirement si elle reprend tout il ne lui restera pas grand chose dans la maison.

Voilà, j'ai écouté, je n'ai rien dit. C'est venu tout seul. Je comprends un peu mieux et je constate qu'effectivement ça n'a rien à voir avec moi. Je me sens plus sereine, c'est exactement ce dont j'avais besoin, de comprendre ce qui se passait dans sa tête. Par conséquent je serai moins angoissée et en demande, et plus capable de lui donner de l'air. J'espère aussi qu'en parler un peu lui aura fait du bien.

Ce soir, weekend en amoureux.

Je vous embrasse fort
#1332401
Hmmm ça faisait 2 semaines que j'essayais de lui tirer les vers du nez, et à chaque fois j'avais droit à "j'ai pas envie d'en parler". Là je crois que le rhum a eu raison de lui et que ça a fini par sortir malgré lui (il ne voulait pas en parler). Enfin le résultat est le même, c'est ce qui compte. Je vais redoubler de douceur parce que j'ai encore plus de tendresse pour lui de savoir ça.

Bisous sandstorm
#1332418
Hello Janysse,

Un peu après la bataille : ce qui me frappe c'est que tu dis à plusieurs reprises que tu dois le soutenir, être soutenante...Et je ne suis pas complément d'accord avec ça .
Tu disais l'été dernier qu'il était depressif et suivi pour ça.
Je persiste à penser qu'on ne peut être le psy de son conjoint, a fortiori quand on est fragile soi même ( et même quand on ne l'est pas ) . Il y'a quelque chose d'assez peu sain , une volonté de contrôle qui est l'expression de notre propre insécurité , à vouloir résoudre ce qui ne va pas dans la vie de son conjoint , à se vouloir " indispensable"
Comme tu l'as dit ( et comme il l'a dit) ça n'a rien avoir avec toi.

Je vous souhaite un bon week-end ;)
#1332436
Selmasultane a écrit :Hello Janysse,

Un peu après la bataille : ce qui me frappe c'est que tu dis à plusieurs reprises que tu dois le soutenir, être soutenante...Et je ne suis pas complément d'accord avec ça .
Tu disais l'été dernier qu'il était depressif et suivi pour ça.
Je persiste à penser qu'on ne peut être le psy de son conjoint, a fortiori quand on est fragile soi même ( et même quand on ne l'est pas ) . Il y'a quelque chose d'assez peu sain , une volonté de contrôle qui est l'expression de notre propre insécurité , à vouloir résoudre ce qui ne va pas dans la vie de son conjoint , à se vouloir " indispensable"
Comme tu l'as dit ( et comme il l'a dit) ça n'a rien avoir avec toi.

Je vous souhaite un bon week-end ;)
Coucou Selma, merci pour ton message et ton passage ici :)

Oui tu as absolument raison, je ne suis pas sa psy et je ne le serai pas. Je ne cherche pas à devenir indispensable, je ne fais rien à sa place, je ne peux pas, et je ne veux pas, je veux me protéger avant tout !

Je suis rentrée de weekend et hier soir, tard, au lit, il a fini par m'expliquer toute l'histoire de bout en bout. Apprendre que son ex avait un nouveau copain lui a fait un coup, mais il a plutôt bien encaissé (effectivement la semaine qui a suivi cette nouvelle il allait plutôt bien). De ce que j'ai compris, il a entrepris des démarches pour qu'elle récupère ses affaires, mais son discours à elle est changeant, elle ne sait pas quoi faire, elle lui dit un coup qu'elle est posée avec ce nouveau gars, un coup que c'est compliqué, qu'elle va mal, que même ses copines lui disent qu'elle fait n'importe quoi.

Et c'est ça qui le bouffe, de la savoir mal, dans un truc sordide avec quelqu'un qui va lui faire du mal. Il a lâché un truc du genre "au moins avec moi je savais qu'elle allait mieux" ou quelque chose qui voulait dire ça en substance (c'est ce qu'il dit, gros symptôme du sauveur là). Il veut essayer d'avancer mais il y a quelque chose qui bloque et avec elle il se heurte à un mur, elle ne l'aide pas. Il ne sait pas ce qu'il doit faire de ses affaires, les jeter, si elle va les récupérer, et légalement il ne peut pas non plus mettre le bail seulement à son nom, il faut que ce soit elle qui signe quelque chose et elle est incapable de lui répondre. Il est désolé de me faire ça, il a peur de la perdre (il a passé 13 ans de sa vie avec elle), il est triste de la savoir dans cette situation, il a peur de tourner la page pour de bon, et ça ne doit pas me faire plaisir d'entendre tout ça, qu'il a "une autre fille en tête".

Wow.

Je n'ai pas reçu tout ça d'un coup, c'est venu au fil de la conversation. J'ai proposé quelques pistes, en lui disant que ce n'était pas sa chérie qui parlait, mais que c'est ce que je dirais à n'importe laquelle de mes amies (ou n'importe qui sur ce forum...). Je lui ai dit qu'elle n'était plus sa responsabilité (il sait), qu'il ne peut rien faire pour elle, qu'il ne la sauvera pas, et que moi je ne le sauverai pas non plus. Qu'il faut qu'il pense avant tout à lui, à son bien-être, qu'il a besoin de reprendre des forces pour s'occuper de sa fille. Je lui ai suggéré de couper tout contact avec elle qui n'a rien à voir avec la petite (comme c'était le cas jusqu'à il y a 2-3 semaines en fait), de ne plus parler de ses affaires, au moins le temps d'aller un peu mieux pour pouvoir gérer le reste, de retrouver le sommeil. Qu'il ne pouvait pas rester là à subir cette attente, parce qu'il attend d'elle quelque chose qui ne viendra pas. J'ai même dit qu'il pouvait faire un constat d'abandon de domicile (je ne me sentais pas vraiment à ma place de dire ça, mais il a répondu "oui il y a toujours des solutions en fait). Que c'était à lui d'agir maintenant. Que je ne le ferai pas à sa place. On a un peu parlé de psy, il va se renseigner.

Et moi j'ai dit que j'étais contente qu'il me dise enfin tout, que ça me faisait peur, et que j'avais besoin d'être rassurée. Il m'a dit qu'il tenait à moi, que j'étais adorable, qu'il était bien avec moi. Qu'il m'aimait. Et cette fois-ci, je ne sais pas si je dois y croire parce que je me sens très fragile.

Voilà. On s'est endormi dans les bras l'un de l'autre. On a passé une bonne journée, on a fait du cheval, on est rentré, je l'ai déposé chez lui et je suis rentrée chez moi. C'est à lui de faire du ménage dans sa maison et dans sa tête. Je suis fière de moi, j'ai été posée, j'ai pensé très fort à vous, je me suis protégée du mieux que j'ai pu, j'ai un peu pleuré, j'ai été rassurante, j'ai été courageuse. J'ai fait ce que j'ai pu et maintenant je suis juste impuissante. Et c'est difficile parce que je suis terrifiée.

Petite update : il m'a appelée en pleurant ce matin, en disant qu'il avait réglé le problème. Il lui a dit de reprendre ses affaires, elle va le faire. Je lui ai dit qu'il avait fait ce qu'il fallait. Il est conscient qu'il fallait agir sinon il allait replonger. Et il a coupé le contact téléphone avec elle, ils échangent uniquement des messages logistiques, et il ne la croisera plus. Il est triste et soulagé. Et moi aussi je suis soulagée qu'il agisse, qu'il décide d'avancer. Je commençais à me dire que je n'allais pas rester dans cette situation pendant des semaines et des mois, et qu'à un moment ce serait peut-être à moi de prendre une décision pour moi. (Et j'aurais été incapable d'envisager cela lors des mes dernières relations !!) Bref, on avance...
#1332471
Hello jolie Janysse,

Je ne suis pas certaine que tu puisses lui parler " comme une amie" en fait et pas comme sa chérie. Parce que tu n'as pas le détachement d'une amie ;)

Et à vrai dire le fait qu'il t'appelle en pleurant pour t'annoncer qu'il a règlé le problème, comme pour chercher ta validation ou ton approbation, ne me semble pas super sain non plus.

Je me suis sentie en partie responsable (/ coupable / en charge )du bien être du père de ma fille pendant longtemps après notre séparation et ce n'a pas apporté grand chose de bon, cette espèce de dépendance qui pesait sur mes relations suivantes, disons que ça créait encore de l'insécurité et de la dépendance qui se reportait sur l'autre et ainsi de suite.
Il faut du temps en tout cas pour faire le vrai deuil d'une relation

Mais bon, il est vrai que la limite entre l'écoute neutre des soucis de son partenaire et l'implication excessive, facteur de déséquilibre est difficile à trouver, c'est certain .

Quoi qu'il en soit j'espère que tout rentrera dans l'ordre , passée cette crise .

Bisous fabuleux comme dirait Miu :bisou:
#1332475
Coucou Selma,

Effectivement avec un peu de recul je comprends que je ne peux lui parler QUE comme sa chérie. Je l'aime très fort et je suis là quoiqu'il arrive mais j'aimerais bien qu'il aille s'épancher ailleurs de temps en temps, auprès d'un ami ou d'un psy, parce que je ne peux pas (et ne veux pas) gérer tout ça...

Je ne sais pas quelle était la nature exacte de sa relation avec son ex, mais je me doute que c'était quelque chose de l'ordre de la co-dépendance un peu toxique, et pour moi il est hors de question de (re)tomber là-dedans, pas après tout ce travail.

Je l'ai vu hier soir, ça va un peu mieux. C'est pas la folie non plus, mais je sens que ça va mieux, il dort mieux. Son ex récupère ses affaires la semaine prochaine, il m'en a parlé de façon posée, il anticipe de racheter tous les meubles dont il a besoin. On se voit ce soir encore. Ça me fait plaisir qu'il ait envie de me voir mais je crois que j'ai besoin d'un peu d'air. Je peux être un roc, un pilier pour lui, mais je ne serai pas son seul oxygène, il va falloir qu'il se dépatouille un peu tout seul.

Voilà, pfiou. J'apprends beaucoup en ce moment, surtout sur mes limites, sur ce que je veux et ne veux pas. Quoiqu'il se passe par la suite c'est le plus important. Et j'espère aussi que les choses vont se tasser à partir de maintenant, et qu'on va aller vers du mieux...

Gros bisous :) :bisou:
#1332478
Je trouve en effet que tu as beaucoup évolué, c'est bien que tu saches où sont tes limites .

Oui je crois qu'il faut savoir ne pas tout déverser sur son conjoint. On apprend à tous les âges : en ce moment le père de ma fille me rend chèvre ( je ne sais pas pourquoi ne me viennent que des expressions désuètes :) ) , il change d'avis tous les 4 matins sur la garde alternée, fait sa drama Queen etc... bon déjà d'une part je ne m'implique plus là dedans comme dans les mois/ années post divorce ( où je le prenais en charge à ses moments dépressifs , bien que des amis de ce forum m'aient mise en garde ) .
Et aussi plutôt que de tout déverser sur mon compagnon ( qui est pourtant tres à l'ecoute , tres calme ) je déverse sur une amie proche à la place ( garde alternée de mes deversages de bile :lol: )

C'est bien que tu saches que tu ne peux être son seul oxygène. Et qu'il ne t'appartient pas non plus d'être son roc ou son pilier du reste ;)

Gros bisous
#1332480
Je crois que c'est ça aussi que mon chéri est en train d'apprendre, à ne pas s'impliquer de trop dans les histoires de son ex qui change d'avis tout le temps sur plein de choses et n'a pas l'air de vouloir se stabiliser.

Pour ce qui est de ses vieux copains, ce sont des amis communs qu'il est un peu mal à l'aise de voir en ce moment. Il y a ses collègues-amis mais il m'a dit être "mal à l'aise" de leur parler de la situation. Il y a son père (d'ailleurs il l'a appelé avant moi lundi matin pour lui faire part de sa décision) mais il habite en outre-mer. J'ai peur qu'il soit un peu isolé en ce moment - alors que pour le coup, moi j'ai un réseau d'amies (un peu éparpillées dans le monde et en France) bien solide, que je mobilise d'ailleurs beaucoup depuis 2 semaines, et ça m'évite de déverser toute ma panique et mon angoisse sur lui. Et puis accessoirement j'ai ma psy.

Mais bon ça fait partie du lent processus de reconstruction de soi, se refaire un cercle solide et bienveillant, sortir du couple pour développer d'autres relations amicales. Et ça non plus je ne le ferai pas pour lui. J'essaie d'être vigilante à ce moment de bascule parce que jusqu'ici tout est super sain et serein et transparent, et j'aimerais que ça reste comme ça.

Dernière chose, ce mois-ci c'était l'anniversaire du décès de sa mère (il y a une grosse dizaine d'années). Ça faisait beaucoup d'un coup...

Je t'embrasse
#1332486
Oui tu as raison. Quand il va mal en ce moment, c'est lié à son histoire avec son ex, et je me sens tout de suite en insécurité affective. Quand il va mieux il est beaucoup plus présent, câlin, tendre, et ça me rassure. J'ai du mal à me détacher de ça.

Pour des questions de garde et parce que la crèche est fermée à cause du pont, il doit voir son ex deux fois ce soir et demain pour se passer la petite, ça le stresse et il m'en a parlé ce matin (au réveil !). Il dit qu'il est encore dans la phase où il essaie de comprendre ce qui s'est passé, pourquoi ils se sont quittés, il est revenu un an en arrière. J'ai répondu qu'il ne saurait jamais, mais qu'elle était quand même partie pour quelqu'un d'autre, et que c'était quand même une raison suffisante non ? Quand il a rétorqué que c'était "plus compliqué que ça" j'ai dit stop, va voir un psy, je ne veux pas entendre ça, il faut que tu trouves quelqu'un à qui en parler et ce n'est pas moi.

J'essaie de ne pas me flageller en me disant que j'ai tout ce que je mérite à m'être acoquinée avec un type qui n'avait pas fini son deuil. J'ai envie d'y croire et de lui faire confiance (après tout il est vraiment en train de bouger, et d'avoir envie d'avancer, il a toujours envie d'être avec moi et il dit que cette crise ne remet pas tout en question). Mais c'est difficile.

Bisous
#1332487
Janysse a écrit : 26 mai 2022, 09:37
J'essaie de ne pas me flageller en me disant que j'ai tout ce que je mérite à m'être acoquinée avec un type qui n'avait pas fini son deuil.
veux tu relire cette phrase? ne vois tu pas un paradoxe? "j'essaie de ne pas me flageller" et "j'ai tout ce que je mérite"...
en quoi te sens tu responsable exactement? quand on rencontre quelqu'un qui nous plaît et à qui on plait, il se peut que cette personne ait vécu une rupture récente. on peut décider d'un commun accord de construire quelque chose ensemble, nous sommes certes responsables des relations que l'on choisit de construire mais sommes nous responsables du passé de la personne?
#1332490
sandstorm a écrit :
Janysse a écrit : 26 mai 2022, 09:37
J'essaie de ne pas me flageller en me disant que j'ai tout ce que je mérite à m'être acoquinée avec un type qui n'avait pas fini son deuil.
veux tu relire cette phrase? ne vois tu pas un paradoxe? "j'essaie de ne pas me flageller" et "j'ai tout ce que je mérite"...
en quoi te sens tu responsable exactement? quand on rencontre quelqu'un qui nous plaît et à qui on plait, il se peut que cette personne ait vécu une rupture récente. on peut décider d'un commun accord de construire quelque chose ensemble, nous sommes certes responsables des relations que l'on choisit de construire mais sommes nous responsables du passé de la personne?
Oui je n'ai pas écrit ce qu'il fallait : j'essaie justement de NE PAS me dire que je mérite ça. Pour toutes les raisons que tu donnes, je n'y suis pour rien à sa situation et on s'est mutuellement choisi. Je lutte contre ces pensées. Je mobilise les outils de ma thérapie TCC et je sens que je suis moins dévorée par l'angoisse qu'avant, mais il y a des moments de panique où des pensées négatives essaient de reprendre le dessus.

Je sens qu'aujourd'hui va être une journée compliquée. Je voulais avancer sur mon travail mais je suis au bord des larmes depuis ce matin. Du coup je vais juste glander en tricotant, appeler une copine en mode SOS et boire un verre ce soir avec une autre. Et je décide de faire confiance à mon chéri pour régler ses histoires (il m'a jusque là montré qu'il voulait avancer et clôturer ça même s'il se débat avec son deuil), et je décide de le croire quand il dit qu'il m'aime et qu'il tient à moi. (Je suis en boucle j'essaie de m'auto-rassurer vu que lui n'y arrive pas vraiment). Pfiouuuu...
#1332542
Hello,

Voici quelques nouvelles. Jeudi j'ai beaucoup parlé avec des copines, qui m'ont aidée à ne pas paniquer et bien garder en tête que le problème n'était pas moi ni notre couple.

Vendredi soir, catastrophe. Il croise la mère de sa fille qui vient la récupérer chez lui, et il lui demande plus tard par téléphone si elle vient bien récupérer ses affaires la semaine prochaine, et si elle a fait les papiers pour le bail et la dissolution du PACS comme convenu. Non et non. Ça a dégénéré, il finit par lui dire qu'il va mettre ses affaires chez un ami, elle dit non, il lui dit qu'il va les jeter, elle répond qu'elle va venir le lendemain les récupérer, il dit ok viens demain matin je ne serai pas là, elle répond non, il dit viens l'après-midi alors elle dit encore non. Et là je ne sais plus ce qui s'est passé mais elle finit par lui dire qu'elle a posé une main courante contre lui et qu'elle ne ramènera pas la petite à la crèche le lundi suivant, et qu'elle va l'inscrire dans une autre école.

Bon là, mon amoureux s'est effondré. J'ai fait du soutien d'urgence toute la soirée de vendredi et tout le lendemain où il essayait de la contacter avant de finir par lui proposer un rdv chez la médiatrice pour fixer la garde. Et il va mettre ses affaires chez un ami, et il va faire les papiers, et il va déménager dès qu'il peut. Elle a fini par lui répondre ok pour la médiatrice et qu'évidemment elle ne lui enlèverait pas sa fille - 24h plus tard pendant lesquelles il était à ramasser à la petite cuillère.

On a beaucoup parlé. Pour lui, le fait qu'elle laisse toutes ses affaires et qu'elle continue de payer certaines factures de la maison, c'était le signe qu'elle n'était pas tout à fait partie, qu'elle se laissait une porte ouverte, que finalement cette séparation n'était pas clair (alors même qu'elle lui a dit et lui dit encore je ne t'aime plus). C'était désagréable à entendre parce que clairement il n'a pas clôturé et elle est omniprésente. Pour moi c'était le coup classique du largueur qui largue, laisse traîner les choses et ne veut surtout pas perdre son confort, et donc agit au final de façon très égoïste et je lui ai dit, même si de ma part ces mots n'ont peut-être pas beaucoup de valeur - parce que oui, je commence à me sentir un peu jalouse. Et en colère. Je n'en peux plus de cette nana. Je ne la connais, je sais qu'elle fait comme elle peut, mais honnêtement si elle pouvait disparaître, crever dans un fossé, partir faire un pélerinage au Népal ou juste arrêter de faire de la merde (comme menacer son ex de lui enlever leur fille, au hasard), ça nous arrangerait tous putain.

Bref. Je soutiens, j'écoute. Je comprends au fil de nos conversations que ce n'est pas vraiment elle, c'est que pour lui perdre les gens c'est une épreuve insurmontable - et elle ne fait rien pour faciliter les choses. Il me dit merci d'être là, je suis bien avec toi, tu me fais du bien, je réponds que moi aussi, que c'est pour ça que je suis là, parce que je crois qu'on a un truc qui vaut le coup. Je veux qu'il comprenne que je ne suis pas là parce qu'une infirmière en moi s'est réveillée mais parce que je l'ai choisi lui. Hier, à un barbecue chez ses amis (de leur cercle commun avec leur ex), il parle de la situation, il dit que je l'aide à tenir, que je suis Super-Janysse. Plus tard encore, on parle du séjour prévu chez mes parents. Et puis, il dit qu'il va prendre rdv chez un psy pour démêler tout ça. Enfin.

Je ne sais pas trop ce que je ressens. Super-Janysse est fatiguée. Une part de moi est soulagée de le voir prendre les choses en main, faire le ménage, régler toutes ces choses qui traînent depuis un an et demi, vouloir avancer. Je suis très triste pour lui, le voir aussi mal me fait beaucoup de peine. Je suis en colère de devoir traverser tout ça, ça me bouffe, et j'ai besoin de hurler sur quelqu'un ou quelque chose. J'ai peur de n'être qu'un pansement, une béquille sur laquelle il s'appuie pour traverser la tempête et dès qu'il n'aura plus besoin de moi, hop, ciao Janysse. Je me sens aussi rassurée par toutes ses marques de tendresse, d'attachement, de confiance. Je me dis qu'on en sortira plus forts. Il ne me dit plus qu'il m'aime en ce moment, j'imagine que c'est trop le bazar dans sa tête. C'est comme ça.

Je me sens fatiguée, surtout mentalement, mais c'est comme ça. Je fais ce que j'ai à faire sans rien calculer, j'aide l'homme que j'aime dans sa détresse, je ne m'implique pas plus que ça, je le laisse gérer ses affaires, je l'aime et je suis présente. Le reste ne m'appartient pas.
#1332545
Merci les filles :bisou:

Je reste connectée à ce truc en moi qui me dit qu'on va y arriver, chacun de notre côté et ensemble, et que tout va rentrer dans l'ordre une fois la tempête passée.

Je vous tiens au courant !
#1332546
Janysse a écrit : 30 mai 2022, 15:11 Merci les filles :bisou:

Je reste connectée à ce truc en moi qui me dit qu'on va y arriver, chacun de notre côté et ensemble, et que tout va rentrer dans l'ordre une fois la tempête passée.

Je vous tiens au courant !
Mais oui!
Et surtout, regarde toi et les "progrès" accomplis...je ne suis pas sûre que même un an en arrière tu aurais été aussi "calme" face a cette situation :)
:bisou: :bisou:
#1332547
Elieza a écrit :Mais oui!
Et surtout, regarde toi et les "progrès" accomplis...je ne suis pas sûre que même un an en arrière tu aurais été aussi "calme" face a cette situation :)
:bisou: :bisou:
Oui c'est fou, je trouve que je gère comme une reine vu la situation. Au-delà du fait que je me pose en tant que compagne solide et fiable pour lui, je me prouve chaque jour à MOI à quel point j'ai avancé, et à quel point je suis forte.

Alors clairement là, mon boulot passe à la trappe depuis 3 semaines. Je gère ce qu'il y a à gérer dans l'immédiat (organisation de colloque, papier à écrire pour une conf à l'étranger) mais je ne peux pas faire plus (la thèse attendra, tant pis). Je suis incapable de me concentrer correctement, mais je commence à ME voir comme une ressource pour moi-même...!! (tout ça en ayant une tendinite dans le doigt gauche, une à l'épaule droite et peut-être le covid :roll: )
#1332571
coucou jolie (super ;) ) Janysse,

effectivement tu as progressé ( de ouf ;) ) depuis ton arrivée ici, tu arrives bien à identifier tes différents sentiments , y compris ta lassitude et c'est bien

Y compris le piège d'être un roc, d'être "super forte" en toute circonstance , super Janysse ;)

Je reconnais que la frontière est mince ; je me confie beaucoup à mon compagnon quand le père de ma fille me saoule, mais j'essaie justement de ne pas attendre de lui qu'il soit en procédure d'urgence tous les 4 matins ( oui c'est la fréquence à laquelle mon ex mari me saoule en ce moment , et en l'occurrence il s'agit juste d’irritation -forte- et de questions pratiques, qui se répercutent sur ma disponibilité ou nos projets de week end etc..; et pas de deuil non fait )
Je ne veux pas instaurer une relation où il serait mon mon déversoir, et le pli serait d'autant plus vite pris qu'il est beaucoup moins expansif/bavard que moi, et très solide.
A l'inverse je n'essaie pas de le changer lui ( genre redécorer son appart et pourtant y a du taf :mrgreen: )

Bref ce serait bien quand même que tu identifies fortement tes limites ( sans faire de la psy de comptoir, la tendinite c'est quand même une somatisation assez claire ), et que tu ne paies pas les pots cassés d'un deuil , de façon évidente non fait au moment de votre rencontre ;)

take care jolie Janysse :bisou:
#1332575
Coucou ma Selma !

Tu as tout à fait raison je ne peux pas être un roc tout le temps, et là clairement mon corps me dit quelque chose, entre la tendinite et la crève (toujours négative au covid :roll: ), il faut que je me calme. Cette histoire de tendinite au doigt me prive accessoirement de mes deux activités préférées et absolument nécessaires à mon équilibre, à savoir le tricot et le yoga, c'est génial.

Je ne veux pas que mon amoureux ait BESOIN de moi, je veux qu'il ait ENVIE d'être avec moi. C'est quand même très différent. Moi je sais que je n'ai pas besoin de lui (et clairement pas de toute cette situation pourrie qui me mine sévèrement) mais que j'ai envie d'être avec lui. Je ne sais pas si c'est aussi clair dans sa tête.

Là j'ai fait soutien d'urgence ce weekend et j'ai été super à l'écoute parce que la perspective de perdre sa fille l'a fait s'effondrer ou presque, mais c'est bon, je ne veux plus entendre qu'il tient à elle que blablabla c'est 13 ans de sa vie que blablabla c'est difficile, ok c'est bon je sais, j'ai compris, je le sais depuis le début. Maintenant j'ai envie d'entendre qu'il est heureux d'être avec moi, qu'il est amoureux de moi, qu'il est content de partir à la Réunion avec moi à Noël (il a grandi là-bas, on est censé y partir 3 semaines mais on n'a toujours pas les billets...), qu'il se projette avec moi, que je suis son avenir, merde. Je sais que ce n'est pas pour tout de suite tout de suite. Mais je ne serai pas son infirmière psy en fait, je suis une femme géniale qui mérite d'être adorée, cajolée, et aimée, et pas seulement pour le soutien moral et physique que je peux lui apporter - mais aussi, et surtout, indépendamment de cette situation.

Bref, j'ai trop hâte de voir ma psy demain soir... !!!
#1332583
Bon bon bon, je suis de plus en plus confuse !

Hier soir, déclaration de revenus, il s'embrouille avec son ex, impossible de déclarer séparément, il lui demande des infos, elle ne répond pas. Il essaie de l'appeler, elle rejette l'appel, et là il lui envoie des messages énervés à base de ouais, tu picoles ou tu travailles ? Parce que si tu picoles clairement tu vas pas les faire les impôts, tu vas oublier, ça me saoule. ETC ETC. Je lui dis que ça ne sert à rien, qu'il lui donne trop accès à sa personne, que sa colère est légitime mais que ces messages lui font plus de mal. Réponse "oui oui je sais mais j'y arrive pas".

Moi j'en ai marre d'être témoin de ce naufrage, de le voir picoler, ça me stresse, je ne sais plus quoi faire. Il dit qu'au moins la colère c'est mieux que la tristesse ou la nostalgie, je lui dis qu'il faut surtout qu'il accepte tout ça, il n'y arrive pas. On tourne en rond. Il dit qu'il est désolé, qu'il n'est pas à la hauteur de moi, que je suis géniale, qu'il n'y arrive pas, qu'il a l'impression d'être une grosse merde. Et je dis stop en fait, je refuse d'entendre ça, tu arrêtes de dire des bêtises, je ne veux pas entendre ça.

"Il faut qu'on discute" dit-il. Là je me dis bon, ça y est, on y arrive, c'est le moment où il part. Et grosse surprise, il me demande comment je vois l'avenir avec lui, il dit qu'il veut retrouver une vie de famille, qu'il veut vivre avec moi. :shock:

Je réponds que moi aussi, mais pas tout de suite et surtout pas dans cet état, que j'ai besoin de temps, que j'ai besoin de vivre encore un peu seule (si j'avais cru en arriver à dire ça un jour !), que j'aime mes moments à moi, que je veux vivre en ville encore un moment, que j'ai besoin de temps, et que surtout, surtout, je veux une pièce à moi, pour travailler, écrire, tricoter, faire mon yoga. Il dit qu'il se doutait un peu de tout ça, qu'il avait peur de m'en parler parce que j'insiste souvent sur le fait que j'aime vivre ma vie comme je l'entends, de façon indépendante.

Et surtout, ça ne me rassure pas du tout cette histoire. Enfin, j'imagine qu'il se projette avec moi du coup, mais est-ce que c'est bien avec MOI ou justement parce que cette vie conjugale commune lui manque et qu'il veut me mettre à la place de son ex ? Il aimerait aussi me voir plus souvent, mais j'ai dit que je ne pouvais pas, que ça me stressait de le voir pas bien et picoler autant, que j'avais besoin de respirer de mon côté. Il dit qu'il comprend, qu'il est désolé.

Et puis je ne veux pas griller les étapes, peut-être que déjà on peut commencer par se voir toute une semaine, puis deux, partir en vacances, etc. Jusque là on a été prudent et on a avancé doucement, c'est pas pour se précipiter maintenant. Et ma priorité à moi c'est ma thèse, et je ne veux pas me retrouver à gérer une maison et une enfant de 3 ans alors que je veux me consacrer à mon écriture.

Bref, j'ai l'impression que cette demande ne vient pas du bon endroit. Peut-être que je me prends trop la tête, mais ça m'inquiète un peu. Il est clair pour moi que je n'emménagerai pas avec cet homme tant que son deuil ne sera pas terminé, qu'il n'aura pas retrouvé un semblant de stabilité et qu'il ne sera pas un peu plus détaché vis-à-vis de l'autre folle.

Je ne dirai pas oui pour lui faire plaisir, ou par peur de le perdre, pas sur un truc aussi important. Je me rends compte que toutes ces années où je pleurais de solitude chez moi, j'avais la chance incroyable de vivre exactement comme je le voulais, sans contrainte, et que je m'épargnais beaucoup d'emmerdes liées à la vie de couple. En fait cette histoire d'emménagement commun me fait flipper, j'ai peur de ne pas être prête (et ce n'est pas juste vivre avec lui mais aussi avec un enfant en bas âge et ça veut dire recomposer une famille, or je lis suffisamment ici que c'est très difficile), de regretter, d'être malheureuse. Pile quand je commence (depuis 3-4 ans) à apprécier follement de vivre seule...! En fait mon couple n'est pas mon seul refuge, puisqu'en ce moment c'est plutôt une source d'anxiété ; c'est mon chez-moi mon refuge, mon vrai refuge. Douce éclaircie que de réaliser cela...

Voilà pour les news de ce feuilleton invraisemblable :roll:
#1332584
Bonjour jolie Janysse,

De ce que je constate, de ma petite lucarne, est que pour la première fois de ta vie tu te fais passer avant, que tu te donnes ta priorité.

Alors oui, c'est brouillon car qui l'aurait cru, hein??!! Mais oui, tu as le droit de ne pas vouloir emménager avec lui maintenant, et surtout pas dans ces conditions. Tu as le droit de le lui dire.

Les questions que tu te poses sont légitimes (veut-il vivre avec moi parce que c'est moi ou parce que la vie de couple/de famille lui manque?), mais cela ne te sert à rien de te faire des nœuds au cerveau. La vérité se trouve certainement quelque part entre les deux.

Reste à ta place de petite-amie. Tu lui as dit ce que tu pensais, maintenant à lui de réagir comme il le faut. Son ex restera toujours dans sa vie, puisqu'ils ont une petite fille en commun, mais il faut aussi qu'il lui trouve sa juste place.

Reste droite comme tu l'es actuellement, c'est lui qui réagira pour ne pas te perdre.
#1332594
Merci infiniment Carrie et Selma pour vos mots.

Hier soir ma psy m'a fait prendre conscience du pas énorme que j'avais fait, de toutes les étapes de communication que j'avais franchies. Je suis vraiment fière de moi. Maintenant j'ai compris que mon refuge c'était moi et ça me fait un bien fou.

J'ai commencé à regarder des locations... Je me projette un peu. Mais je veux d'abord qu'il aille jusqu'au bout de sa rupture (samedi il va apporter ses affaires chez un ami, il commence à comprendre qu'il va devoir tout faire ou presque à sa place), qu'il règle tout et qu'on retrouve un peu de sérénité avant de faire quoique ce soit. Et je me sens parfaitement capable de lui en parler de façon posée. Et si au bout du bout ça devait se terminer, ça serait un drame, mais je sais que je m'en remettrais - parce que je n'ai pas BESOIN de lui.

Merci encore, je vais rester droite, et ça ira bien.

Je vous embrasse :bisou:
#1332598
Elieza a écrit :Coucou Janysse, tu gères!
Une question: est ce que l'emménagement ensemble a été évoqué avant cette "crise"?
Coucou Elieza !

Eh non... Et c'est bien pour ça que je ne suis pas si emballée que ça.
#1332599
Alors effectivement, c'est le genre de discussion qu'on a/de décisions qu'on prend quand on est dans une certaine sérénité.
Ceci dit comme on dit chez moi, y'a pas le feu au lac, donc....zen, respiration, calme....et vous verrez après la tempête.
Bisous!
#1332642
Coucou tout le monde,

quelques petites nouvelles !

Les choses sont loin d'être revenues à la normale mais je gère un peu mieux. On se parle énormément, des choses qui comptent. Lui de son côté avance, il a déménagé les affaires personnelles de son ex chez un copain puisqu'elle ne venait pas les chercher. Il envisage de déménager dès qu'il aura son CDI (à la rentrée), les rendez-vous importants sont pris : médiatrice, psychiatre, avocat. Il boit moins.

Il ne dort toujours pas bien, il pleure souvent (mais ça lui fait du bien), il prend conscience de certaines choses, notamment du fait que leur relation était hyper toxique, qu'ils étaient tous les deux dépendants affectifs, il réalise aussi qu'il n'a jamais vraiment été en sécurité affective dans sa vie. Il a encore du mal à accepter tout ce qui se passe, et il réalise que maintenant qu'il avance, que la rupture est en train d'être actée pour de vrai, ça engendre tout un tas de conséquences : la garde alternée, les vacances, les anniversaires (sa fille va avoir 3 ans dans quelques jours, il est triste de ne pas pouvoir le faire avec elle le jour-même puisqu'elle sera chez sa mère), le fait d'être coincé ici, de ne pas pouvoir partir où il veut, l'angoisse d'être "enchaîné" à son ex via leur fille, etc etc. C'est encore le bazar et il est très déprimé mais ça se met en place petit à petit. Son ex, il lui souhaite seulement de se faire soigner, d'aller mieux, de trouver un gars bien.

On se dit des belles choses aussi. On trouve notre relation saine, il dit qu'il se sent en sécurité avec moi, que l'avenir qui se dessine est bien meilleur, qu'il ne veut pas tout foirer ; il a peur que je parte avec tout ce qu'il me fait "subir", il dit qu'il fait tout pour que ça fonctionne et c'est vrai. Je lui ai dit que je ne partirai pas pour ça, que je vois bien qu'il agit, que je sais que ça prend du temps, que je suis là. Je lui ai dit que ce n'est pas moi qui le rendrait heureux, qu'il faut qu'il retrouve une assise, une solidité interne. On se fait confiance. On a reparlé de l'emménagement commun, on est ok sur le fait que ce n'est vraiment pas pour tout de suite.

Et moi je parle, je parle, je communique, je lui ai dit que j'en avais marre d'entendre parler d'elle tout le temps, que je ne voulais pas d'un trouple. Je pose mes limites et mes besoins. Il entend, il respecte et il en prend acte. Je gère une partie du quotidien - la bouffe notamment -, c'est ma façon de le soutenir et lui dire que je l'aime. Je n'ai plus peur d'exprimer mes émotions, je ne cache plus quand ça ne va pas par peur de lui mettre la pression ou par souci de l'épargner. Je n'en rajoute pas à sa peine mais il doit savoir que je ne suis pas au top et que la situation me pèse. On en parle et ça va mieux - et c'est mieux que de rester dans mon coin à ruminer !

C'est encore le bazar et ça va encore être difficile mais on fait tout ce qu'on peut, lui comme moi. Et ça me rassure, ça me donne confiance pour le coup.

Mon corps me parle, les tendinites, une crise d'eczéma, j'ai même une glande salivaire bouchée depuis une semaine (improbable et très douloureux), ça m'épuise. Mais je pars en déplacement pro 3 fois ce mois-ci : Marseille, Paris, la Suisse, ça va me faire du bien. Et ça évite qu'on soit tout le temps ensemble. Il me dit que ça lui fait du bien de me voir presque tous les jours, mais je ne veux pas qu'il reporte sa dépendance sur moi - ces quelques jours ici et là vont nous faire du bien je pense.

Travailler est toujours difficile mais je suis confiante de côté-là aussi. Je me suis prouvé maintes et maintes fois que je pouvais réussir brillamment même dans des situations de merde, et j'ai assuré mon avenir financier si la thèse devait traîner en longueur. Et c'est comme ça, c'est ok. Je dois quitter mon labo d'accueil dans une semaine et ça m'angoisse d'avance de gérer le déménagement des affaires et l'organisation d'un pot de départ (vraiment j'ai la flemme) mais ce n'est pas grand-chose au final.

Je suis plus sereine. Toujours un peu inquiète parce que je vois ses symptômes dépressifs s'aggraver (mais il va voir une psychiatre dans une semaine) mais je ne suis pas en train de plonger avec lui. J'arrive à me préserver, me protéger. Je me trouve solide, fiable, et à l'écoute - pour lui mais surtout, surtout, pour moi.

Voilà, j'ai besoin de repos, physique et mental, mais je me sens capable de gérer tout ça. Ma mère devrait venir quelques jours le mois prochain, je crois que j'ai besoin d'une maman qui gère un peu des trucs pour moi pour pouvoir souffler en ce moment.

Je vous embrasse
#1332647
Coucou la jolie Janysse,

Je pense qu'il te faudrait vraiment te reposer, être tranquille pour le corps et la mentale. Peut-être une cure d'artichaut chaque jour pendant 3 semaines pourrait t'aider pour rafraichir bien le corps. En tout cas, pour ma part, j'ai bu du jus de fleur d'artichaut cuite dans l'eau bouillante depuis 1 mois, et miraculeusement à la période mensuelle, j'ai bcp moins mal à la tête, ni au ventre, ni au dos, moins fatiguée aussi ; )

Courage à toi pour tous ces travaux là. Je te trouve gérer super bien des choses.

Plein de courage, et surtout pense à ton bien-être d'abord.

Gros bisous fabuleux :bisou:
#1332667
Coucou vous deux,

vous avez raison, il faut absolument que je me repose, et que je prenne du temps pour moi loin de lui. Je suis en train de devenir son doudou et de le prioriser par rapport à tout le reste. Or quand je le vois, en ce moment ce n'est pas du repos agréable avec mon chéri mais un travail émotionnel intense de soutien. Je prends énormément sur moi, y compris quand il parle encore et encore d'elle, il me faut toute ma force pour répondre avec douceur ou lui dire gentiment que je ne veux pas en parler.

En backstage, avec ma psy, ce sont d'autres sentiments. Je réalise qu'il se laisse aller à la comparaison, devant moi, et ça me mine. Je commence à me sentir en colère contre lui, et même à me sentir moins qu'elle, pas assez "déjantée" (comme il me l'a maladroitement balancé l'autre soir) ou trop posée. Et ça ce n'est pas possible. Que la comparaison aie cours dans sa tête ok, mais je n'ai pas à la recevoir en pleine tête ! Je refuse de me sentir de nouveau, comme ces dix dernières années "pas assez bien". L'insécurité affective repointe le bout de son nez et c'est très désagréable. J'ai besoin de sentir qu'il m'aime, qu'il y a de flammes entre nous, et pas seulement que je suis un pilier bien confortable.

Je pars à Marseille ce soir, on ne se revoit que vendredi pour l'anniversaire de sa fille. J'ai besoin de me ressourcer, et lui de trouver des solutions sans moi.

Je vous embrasse
#1332669
Je suis en train de devenir son doudou et de le prioriser par rapport à tout le reste. Or quand je le vois, en ce moment ce n'est pas du repos agréable avec mon chéri mais un travail émotionnel intense de soutien. Je prends énormément sur moi, y compris quand il parle encore et encore d'elle, il me faut toute ma force pour répondre avec douceur ou lui dire gentiment que je ne veux pas en parler.
pourquoi endosser ce rôle? là est la question...
si tu lui dit que tu veux pas en parler et qu'il continue de le faire il y a un souci ...
En backstage, avec ma psy, ce sont d'autres sentiments. Je réalise qu'il se laisse aller à la comparaison, devant moi, et ça me mine. Je commence à me sentir en colère contre lui, et même à me sentir moins qu'elle, pas assez "déjantée" (comme il me l'a maladroitement balancé l'autre soir) ou trop posée. Et ça ce n'est pas possible. Que la comparaison aie cours dans sa tête ok, mais je n'ai pas à la recevoir en pleine tête ! Je refuse de me sentir de nouveau, comme ces dix dernières années "pas assez bien". L'insécurité affective repointe le bout de son nez et c'est très désagréable. J'ai besoin de sentir qu'il m'aime, qu'il y a de flammes entre nous, et pas seulement que je suis un pilier bien confortable.
:shock: :shock: :shock:
c'est effectivement une grande maladresse!
#1332670
sandstorm a écrit :pourquoi endosser ce rôle? là est la question...
si tu lui dit que tu veux pas en parler et qu'il continue de le faire il y a un souci ...
Parce que j'ai baissé la garde et que je me suis embarquée dedans sans trop m'en rendre compte... Quand il se met à pleurer dans mes bras et me demande si je reste dormir ce soir, j'ai envie de rester et d'être là pour lui. Mais là c'est trop, on est en train de basculer dans un truc super déséquilibré et ce n'est pas possible pour moi. Il me parle d'elle parce que je suis là, je suis présente, son rdv psy est dans une semaine et en attendant c'est sur moi qu'il déverse. Et des fois je laisse faire, mais il faut que j'arrête.
sandstorm a écrit :
c'est effectivement une grande maladresse!
Je ne lui en tiens pas rigueur parce qu'il est dans un moment de grande détresse et qu'il n'a clairement pas les idées claires ni idée de ce qu'il raconte (surtout qu'il m'a sorti ça en soirée samedi soir après avoir picolé), mais je vais revenir dessus parce que sur le moment je me suis fermée et je n'ai pas su dire où était le problème - je ne peux pas accepter ça.
#1332673
Parce que j'ai baissé la garde et que je me suis embarquée dedans sans trop m'en rendre compte... Quand il se met à pleurer dans mes bras et me demande si je reste dormir ce soir, j'ai envie de rester et d'être là pour lui. Mais là c'est trop, on est en train de basculer dans un truc super déséquilibré et ce n'est pas possible pour moi. Il me parle d'elle parce que je suis là, je suis présente, son rdv psy est dans une semaine et en attendant c'est sur moi qu'il déverse. Et des fois je laisse faire, mais il faut que j'arrête.
mais ma belle tu n'as pas besoin de te justifier. la question c'était plus pour relever le fait qu'il est toujours possible de rectifier le tir si tu estimes que ça te mine.
Je ne lui en tiens pas rigueur parce qu'il est dans un moment de grande détresse et qu'il n'a clairement pas les idées claires ni idée de ce qu'il raconte (surtout qu'il m'a sorti ça en soirée samedi soir après avoir picolé), mais je vais revenir dessus parce que sur le moment je me suis fermée et je n'ai pas su dire où était le problème - je ne peux pas accepter ça.
oui c'est le mieux!
#1332676
Coucou Janysse,

ce déplacement à Marseille tombe à pic , parce qu’effectivement je n'aime pas trop ce que je lis.

Je suis étonnée par exemple qu'il commence le cheminement intellectuel sur les conséquences de la séparation, sur la garde alternée notamment . Il me semble que tu l'as rencontré l'été dernier, et que lui même était séparé depuis qqs mois ; la garde alternée n'est elle donc pas en place depuis plus d'un an ?

Je n'aime pas que tu aies du mal à te concentrer sur ta thèse, que tu développes tous ces bobos physique.

Et pour l'avoir subie en son temps, je n'aime pas du tout la comparaison (qui est pourtant inévitable lorsqu le temps de deuil n'a pas eu lieu, je crains bien d’ailleurs de l'avoir fait subir moi même de façon implicite)

En revanche j'aime beaucoup que tu aies conscience de tout ça, la force de t'affirmer (et que tu saches aussi, que la vie commune et la prise en charge même partielle d'une toute petite fille - en plus de son père ;) - ne serait pas compatible avec ton projet universitaire/professionnel actuel)

bisous, take care :bisou:
#1332677
sandstorm a écrit :mais ma belle tu n'as pas besoin de te justifier. la question c'était plus pour relever le fait qu'il est toujours possible de rectifier le tir si tu estimes que ça te mine.
Au temps pour moi je pensais que c'était une vraie question et qu'il fallait que j'en trouve la raison ! Mais oui, il faut rectifier le tir et c'est ce que je vais faire.

Coucou Selma
Selmasultane a écrit :Je suis étonnée par exemple qu'il commence le cheminement intellectuel sur les conséquences de la séparation, sur la garde alternée notamment . Il me semble que tu l'as rencontré l'été dernier, et que lui même était séparé depuis qqs mois ; la garde alternée n'est elle donc pas en place depuis plus d'un an ?
Si cela fait plus d'un an qu'il la garde en semaine et sa mère la récupère le weekend. J'ai l'impression que pendant 1 an après la rupture les choses sont restées en suspens, lui a tout mis sous le tapis, c'était un entre-deux pas forcément agréable mais pas inconfortable non plus et maintenant il doit dealer avec toutes les autres conséquences concrètes. Enfin je crois, je ne me suis pas plus penchée sur la question, j'ai assez dans mon assiette comme diraient les britanniques.
Selmasultane a écrit :Je n'aime pas que tu aies du mal à te concentrer sur ta thèse, que tu développes tous ces bobos physique.
Je suis tellement anxieuse que je n'arrive pas à arrêter de me faire du mal (arrachage de cheveux, triturage de peau). Je suis épuisée en fait... Je pense que ce soir je vais pleurer sur l'épaule de mon amie...
Selmasultane a écrit :Et pour l'avoir subie en son temps, je n'aime pas du tout la comparaison (qui est pourtant inévitable lorsqu le temps de deuil n'a pas eu lieu, je crains bien d’ailleurs de l'avoir fait subir moi même de façon implicite)
Moi non plus...
Selmasultane a écrit :En revanche j'aime beaucoup que tu aies conscience de tout ça, la force de t'affirmer (et que tu saches aussi, que la vie commune et la prise en charge même partielle d'une toute petite fille - en plus de son père - ne serait pas compatible avec ton projet universitaire/professionnel actuel)
Je crois que j'arrive à un point dans ma vie où j'ai trop souffert, j'en ai trop soupé de m'écraser comme une gentille serpillère. Je me dis que s'il m'aime et veut vraiment construire quelque chose avec moi il attendra que je sois prête et que la situation soit opportune.

J'espère vraiment que les choses vont s'arranger, sa dépression, leurs histoires de garde, et qu'il va enfin la laisser partir et me donner la place que je mérite... :(
#1332683
in vino veritas a écrit :Bonjour Janysse, bien du courage à toi.
Décidément, site de rencontre + deuil pas finalisé + enfants avec ex = recette du désastre
J'ai mangé aussi et c'était pas bon.
Merci pour ton passage mais le désastre on y n'y est pas encore....
#1332983
Bonjour tout le monde,

Bon finalement on y est peut-être au désastre...

Mon déplacement à Marseille, puis celui à Paris la semaine suivante, se sont très bien passés. Me replonger dans le milieu de la recherche, échanger avec mes pairs, recevoir moults compliments pour mon travail, tout ça m'a redonné la motivation et la foi d'avancer, de m'y remettre, et m'a rappelé à quel point c'était ça, ma priorité. Je suis revenue en me sentant plus forte, plus solide, plus sûre de ce que je suis. Mes multiples bobos ont fini par passé les uns après les autres. Je suis revenue de Paris très fatiguée mais joyeuse.

Depuis quelques semaines, mon chéri ne répondait plus à mes je t'aime. J'essayais de mettre ça en arrière plan, de me dire que c'était encore compliqué pour lui, que c'était le bazar dans sa tête, mais qu'on était solide. Le weekend dernier nous avons fêté mon anniversaire, j'ai fait une soirée chez moi, c'était hyper chouette, il m'a fait un très beau cadeau, a été très câlin. Le lendemain soir je suis tombée malade, une sorte d'indigestion qui m'a fait frissonner toute la nuit en plus d'avoir la nausée. Donc la soirée était cool, le weekend moins bien parce que j'étais KO.

La semaine précédente j'avais rdv avec ma psy. Je lui fais part de mon angoisse concernant cette disette de je t'aime, je lui explique aussi que la "date de péremption" de notre relation approche (1 an, c'est le max que je suis restée avec un garçon), que ça m'angoisse, qu'il y a tout un tas de choses de mon histoire personnelle qui viennent me pourrir le cerveau. Elle suggère que je lui parle de cette pénurie de mots doux, que je pose mes besoins.

C'est donc ce que je fais hier soir. Après un je t'aime enthousiaste de ma part, nous sommes couchés, il me dit "Il faut pas me le dire tout le temps ça". Là, ça s'alarme partout dans mon corps et ma tête. Il dit que ça fait trop, que ça le gêne. Je dis que c'est ce que je ressens, que j'ai envie de lui dire, mais que je peux essayer de le dire moins. Par contre j'ai besoin de l'entendre aussi de temps en temps. Et là, il dit que c'est compliqué, qu'il est un peu paumé. Je demande, connaissant la réponse "par rapport à nous ?" Oui. Pour la faire courte : il est paumé, il est à la ramasse, il a peur de s'enfermer de nouveau dans un truc hypra sérieux, il sait que c'est lui qui m'en a parlé et il s'en veut pour ça, de m'avoir embarquée là alors que maintenant il se retrouve à douter, il voit que je suis à fond et ça le fait flipper, il a rien anticipé, jamais réfléchi, il y a cru très fort et maintenant il commence à se poser des questions.

Moi, le vide intersidéral. Je ne savais pas quoi dire, pas quoi faire, je suis juste restée là en silence, abasourdie - mais pas si étonnée pour être tout à fait honnête. N'est-ce pas le moment que je redoutais du jour où je me suis embarquée dans un truc avec lui ?

Qu'est-ce qu'on fait alors ? On ralentit ? Il dit que oui, ralentir c'est bien, il a besoin de temps seul pour réfléchir, mettre de l'ordre dans sa tête. Je dis ok, moi aussi. Je dis que j'ai envie d'être avec lui, mais que je ne mérite pas ça.

On passe la nuit enlacés dans les bras l'un de l'autre. Quelques larmes m'échappent. Je dors tant bien que mal. Dans ma tête, cette pensée obsédante : c'est peut-être la dernière nuit qu'on passe ensemble. Ce matin, je caresse le chien, peut-être pour la dernière fois - à cette pensée je m'effondre en larmes. En partant, je ne sais pas quand on se reverra, dans quelles circonstances, si j'ai perdu mon amoureux, je ne sais pas, je ne sais rien. Je lui dit que j'ai peur, il répond qu'il sait.

Voilà. Je me sens immensément triste et en colère. Je lui ai fait confiance quand il a dit qu'il voulait vivre avec moi. Je l'ai cru quand il me disait toutes ces belles choses, quand il me disait qu'il faisait tout pour que ça fonctionne, qu'il voyait un avenir avec moi, qu'il voulait être avec moi, que notre relation était belle et saine. Je me suis autorisée à croire qu'il m'aimait. Je me suis sentie en sécurité affective. Et je me sens très, très déçue aujourd'hui. Tout ça ce n'était que des mots.

On va pas se mentir, ça sent carrément la fin. J'ai ce petit espoir en moi qu'il va vraiment prendre le temps de réfléchir et se rendre compte qu'il a envie d'être avec moi, que ça n'a pas à être "hypra sérieux" avec emménagement et tout le tralala, que ça peut être comme c'est maintenant encore un moment. Mais bon, j'ai trop traîné ici et trop entendu les histoires de mes amies, et trop vécu aussi pour me voiler vraiment la face.

C'est fini.

Histoire d'en rajouter, je dois partir demain matin pour un gros congrès en Suisse, je ne connais pas la ville, je ne connais personne, il va falloir socialiser, être brillante et chaleureuse, alors que je veux juste pleurer sur des épaules amies. Je ne sais pas où sont les ressources pour affronter ces deux jours.

Je ne sais pas comment je vais affronter cet été.
#1332986
Salut Janysse, je suis désolé d'avoir joué les oiseaux de mauvaises augures mais il y avait beaucoup de choses qui me rappelaient ma dernière histoire.....
Moi elle m'avait demandé d'arrêter de lui dire qu'elle était belle et que je l'aimais car "les mots s'usent" ....
De la merde à mon avis, les mots c'est gratuit et je suis honnête et en paix avec mes propres émotions.
Nous méritons mieux.

Tu es intelligente tu écris bien et tu as du recul sur toi même, mais que demande le peuple ??
#1332987
Bonjour Janysse
Après un je t'aime enthousiaste de ma part, nous sommes couchés, il me dit "Il faut pas me le dire tout le temps ça". Là, ça s'alarme partout dans mon corps et ma tête. Il dit que ça fait trop, que ça le gêne. Je dis que c'est ce que je ressens, que j'ai envie de lui dire, mais que je peux essayer de le dire moins. Par contre j'ai besoin de l'entendre aussi de temps en temps. Et là, il dit que c'est compliqué, qu'il est un peu paumé. Je demande, connaissant la réponse "par rapport à nous ?" Oui. Pour la faire courte : il est paumé, il est à la ramasse, il a peur de s'enfermer de nouveau dans un truc hypra sérieux, il sait que c'est lui qui m'en a parlé et il s'en veut pour ça, de m'avoir embarquée là alors que maintenant il se retrouve à douter, il voit que je suis à fond et ça le fait flipper, il a rien anticipé, jamais réfléchi, il y a cru très fort et maintenant il commence à se poser des questions.
Quelqu'un qui se projette dans un truc sérieux n'éprouve aucun gêne quand sa compagne exprime des sentiments..
c'est son discours qui me fait tilter les "j'ai rien anticipé" accompagné de "j'y ai cru très fort" c'est pas très net...
On passe la nuit enlacés dans les bras l'un de l'autre. Quelques larmes m'échappent. Je dors tant bien que mal. Dans ma tête, cette pensée obsédante : c'est peut-être la dernière nuit qu'on passe ensemble. Ce matin, je caresse le chien, peut-être pour la dernière fois - à cette pensée je m'effondre en larmes. En partant, je ne sais pas quand on se reverra, dans quelles circonstances, si j'ai perdu mon amoureux, je ne sais pas, je ne sais rien. Je lui dit que j'ai peur, il répond qu'il sait.
cette situation réveille toutes tes insécurités...
Voilà. Je me sens immensément triste et en colère. Je lui ai fait confiance quand il a dit qu'il voulait vivre avec moi. Je l'ai cru quand il me disait toutes ces belles choses, quand il me disait qu'il faisait tout pour que ça fonctionne, qu'il voyait un avenir avec moi, qu'il voulait être avec moi, que notre relation était belle et saine. Je me suis autorisée à croire qu'il m'aimait. Je me suis sentie en sécurité affective. Et je me sens très, très déçue aujourd'hui. Tout ça ce n'était que des mots.
le souci c'est que probablement au moment des faits il se pensait sincère...
On va pas se mentir, ça sent carrément la fin. J'ai ce petit espoir en moi qu'il va vraiment prendre le temps de réfléchir et se rendre compte qu'il a envie d'être avec moi, que ça n'a pas à être "hypra sérieux" avec emménagement et tout le tralala, que ça peut être comme c'est maintenant encore un moment. Mais bon, j'ai trop traîné ici et trop entendu les histoires de mes amies, et trop vécu aussi pour me voiler vraiment la face.
la seule façon de le savoir c'est d'attendre... hélas... rô que c'est usant ces situations où on sait pas où ça va...
Histoire d'en rajouter, je dois partir demain matin pour un gros congrès en Suisse, je ne connais pas la ville, je ne connais personne, il va falloir socialiser, être brillante et chaleureuse, alors que je veux juste pleurer sur des épaules amies. Je ne sais pas où sont les ressources pour affronter ces deux jours.

Je ne sais pas comment je vais affronter cet été.
peut être penser au fait que la recherche c'est ce qui te fait vibrer? c'est ce que tu aimes, ce qui te passionnes? ;)
#1332992
Coucou Janysse, alors d'abord je suis désolée de lire tout ça.
Mais, mais...alors oui tu en as lu des histoires ici de "paumé.e.s", et c'est vrai que généralement c'est pas top moumoute pour la suite....mais, mais...
A la différence des la majorité de ces histoires, ca ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe, vous avez déja parlé, échangé, beaucoup, et ca c'est déja une victoire.
De ma fenêtre, il décompense le garçon, il prend "enfin" acte de la rupture avec son ex, et il panique.
Tu connais ça, la panique...

Perso je pense qu'il faut effectivement que tu prennes du recul, en te fixant, A TOI, une date jusqu'à laquelle tu le laisses souffler, réfléchir, retomber sur ses pattes.
Et à ce moment là, tu verras.
N'oublies pas que tes angoisses, tes peurs, toussa toussa, tu les transpire, (ce n'est pas un reproche), mais dans un moment de trouble cela peut lui faire du bien que finalement, Janysse, elle est forte, et qu'elle ne se laisse pas submerger.
Je ne dis pas avec certitude que ça va s'arranger, mais franchement, j'y crois très fort.

Remets toi au centre, quelques temps, profite justement de pouvoir partir, rencontrer tes pairs, souffler toi aussi (car mine de rien ces dernières semaines ont été aussi éprouvantes pour toi), et peut être réfléchir, déja de ton coté, a comment faire fonctionner cette relation pas à pas.
Comme Sand, je suis sûre qu'au moment M il les pensait ses paroles, et que ce n'était pas "que " des paroles!

En tous cas plein de gros bisous!
#1332999
Merci du fond du coeur pour vos réponses les filles :bisou:
sandstorm a écrit :c'est son discours qui me fait tilter les "j'ai rien anticipé" accompagné de "j'y ai cru très fort" c'est pas très net...
Il sait pas où il en est, visiblement...
sandstorm a écrit :la seule façon de le savoir c'est d'attendre... hélas... rô que c'est usant ces situations où on sait pas où ça va...
Je suis littéralement épuisée.
sandstorm a écrit :peut être penser au fait que la recherche c'est ce qui te fait vibrer? c'est ce que tu aimes, ce qui te passionnes?
Oui tu as raison. Et j'ai plein d'autres raisons d'être joyeuse parce que j'ai construit ici une vie joyeuse, avant lui, en même temps que lui, et qui est sans lui. Pour l'heure je suis épuisée et j'ai la tête dans le guidon mais je vais tâcher de me concentrer sur ça, de toute façon c'est ma priorité cette fichue thèse, ma carrière, la recherche, je ne dois pas perdre de vue mes objectifs.

La journée est terminée, j'ai survécu. Je me suis réfugiée chez une amie ; la pauvre je l'ai appelée à 9h, elle dormait encore elle revenait la veille d'un voyage dans sa famille en outre mer. Elle a répondu présente, et je suis allée chez elle. On a parlé, parlé, j'ai pleuré, beaucoup, et elle m'a fait à manger à midi (je ne m'étais pas nourrie depuis la veille, j'avais seulement fumé clope sur clope et commençais à sérieusement flancher). J'ai réussi à avoir un rdv téléphonique avec ma psy dans l'après-midi. Elle m'a dit que pour le moment rien n'était fait, que c'était normal dans un couple qu'il y ait des moments de doute, où l'un ou l'autre ou les deux questionnent leur engagement. Elle m'a aussi rappelé, à maintes reprises, à quel point j'avais avancé - et que cette relation, cette situation, n'étaient pas celles que j'avais vécues par le passé, notamment en 2018 où mon ex m'avait mise en "pause" pour me larguer par sms 1 mois plus tard. Aussi, je n'ai pas (encore) envie de crever, aucune pensée suicidaire, et j'ai eu le réflexe de l'appeler elle et d'aller voir une amie. Je gère du mieux que je peux.

Elle m'a rappelé que c'était important de partir de mes besoins à moi. De quoi j'ai besoin là ? De ne pas lui parler pendant 1 semaine. Alors je lui ai écrit.
Elieza a écrit :Perso je pense qu'il faut effectivement que tu prennes du recul, en te fixant, A TOI, une date jusqu'à laquelle tu le laisses souffler, réfléchir, retomber sur ses pattes.
Et à ce moment là, tu verras.
N'oublies pas que tes angoisses, tes peurs, toussa toussa, tu les transpire, (ce n'est pas un reproche), mais dans un moment de trouble cela peut lui faire du bien que finalement, Janysse, elle est forte, et qu'elle ne se laisse pas submerger.
Je lui ai écrit que je comprenais qu'il ait besoin de temps seul pour réfléchir, moi aussi j'ai besoin de temps pour moi et pour réfléchir. J'ai proposé qu'on se recontacte la semaine prochaine et qu'on en rediscute à tête reposée. Il a répondu que ça lui convenait tout à fait, je t'embrasse, essaye de profiter de ton voyage. Ça me laisse le temps de souffler, de gérer l'urgence, de me libérer de l'espace mental pour gérer ce congrès à la con, et surtout de réfléchir à ce que je veux. Et si la semaine prochaine j'ai besoin de plus de temps j'aviserai. Mais je me demande quelle durée cette affaire doit durer, est-ce que je lui laisse 2 semaines, 3 semaines, 1 mois, deux mois ? Je sais que tout ne sera pas réglé en 1 semaine, deux semaines, 3 semaines, même un mois ou deux mois, alors que faire ? Vous en pensez quoi ?

Après, trois options quand on se reverra (que je vois pour le moment). Soit il me dit qu'il veut faire le boulot nécessaire, qu'il a peur de me perdre, qu'il veut que ça fonctionne et qu'il a envie de notre histoire, ok, j'accepterai. Parce que là à aucun moment il ne m'a donné l'impression qu'il avait peur de me perdre. Il m'a balancé tout ça dessus et démerde toi avec ça, alors que ça lui appartient à lui. Deuxième option, il a réfléchi, il ne veut pas poursuivre/ne m'aime pas assez/ne veut pas me faire trop souffrir, et il me quitte. L'horreur, mais ça aura le mérite d'être clair et c'est tout sauf mon option préférée mais c'est à envisager. Troisième possibilité, "je ne sais pas, c'est compliqué, je sais pas quoi faire" bref zéro réflexion, zéro avancement, là c'est trop pour moi, rester dans cette incertitude c'est non. C'est moi qui serai obligée de partir.

Mais encore une fois ça me paraît tôt d'avoir cette conversation la semaine prochaine, tu as raison Elieza ç'a été horriblement éprouvant et je ne suis plus du tout en état de gérer quoique ce soit, j'ai besoin de vivre pour moi, me rappeler que je peux très bien vivre sans lui, me reposer, dormir, voir mes ami·e·s, me donner plein d'amour et lui laisser le temps de vraiment mesurer les conséquences possibles.
Elieza a écrit :De ma fenêtre, il décompense le garçon, il prend "enfin" acte de la rupture avec son ex, et il panique.
Tu connais ça, la panique...
Oui je connais la panique. J'ai paniqué toute la journée. Et ça se sent très clairement, mais je ne peux pas le cacher et là j'avais besoin qu'il sache aussi l'effet que ça me fait. Je crois aussi qu'il mesure ce que ça veut dire être avec moi, je veux du sérieux, du stable, du durable, et je ne veux pas qu'il m'épouse et me fasse 3 gosses et qu'on achète une maison, ce n'est pas ça que je veux. Mais je veux être avec un mec fiable, qui m'aime et qui tient debout tout seul. J'ai suffisamment d'empathie pour comprendre et lui laisser le temps pour se poser et réfléchir et travailler, mais faudrait pas que ça dure 6 mois non plus.
Elieza a écrit :Remets toi au centre, quelques temps, profite justement de pouvoir partir, rencontrer tes pairs, souffler toi aussi (car mine de rien ces dernières semaines ont été aussi éprouvantes pour toi), et peut être réfléchir, déja de ton coté, a comment faire fonctionner cette relation pas à pas.
J'imagine que ça voudrait dire ne plus se voir 3 jours et 4 nuits par semaine, peut-être revenir à un rythme plus lent, 2 nuits dans le weekend, plus de temps pour nos ami·e·s respectif·ve·s le weekend, pas forcément passer tous nos weekends, tout le weekend ensemble comme on le fait depuis 8 mois, mais garder des soirées pour d'autres personnes ou juste être seul·e, et la journée faire des activités chacun de son côté. Poursuivre cette relation d'exclusivité, de complicité, sans horizon d'emménagement, repartir doucement et laisser le temps à chacun/chacune de respirer. Mais bon tout ça ça ne vaut que si les sentiments sont là. En fait je ne sais même pas si c'est la relation telle qu'elle est qui ne lui convient pas ou plus, ou si ce sont vraiment ses sentiments pour moi qui ont diminué voire disparu. J'imagine qu'il faudra que je lui demande...
Elieza a écrit :A la différence des la majorité de ces histoires, ca ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe, vous avez déja parlé, échangé, beaucoup, et ca c'est déja une victoire.
Elieza a écrit :Je ne dis pas avec certitude que ça va s'arranger, mais franchement, j'y crois très fort.
Je souhaite de tout, tout mon coeur, que la suite des évènements te donne raison...
in vino veritas a écrit :Tu es intelligente tu écris bien et tu as du recul sur toi même, mais que demande le peuple ??
Ben oui je suis vraiment merveilleuse (et je peux le dire aujourd'hui sans égotisme ou supériorité, mais parce que je le pense sincèrement et que je m'aime un peu), j'espère bien qu'il s'en rend compte et qu'il sait ce qu'il risque de perdre...!

Je vous embrasse - demain, la Suisse :shock:
#1333013
Coucou

un petit message de ma chambre d'hôtel à Genève. J'y suis arrivée après 7h de voyage, dont 2h30 de retard, et après 3 trois trains différents. Je viens de passer 15 minutes à pleurer dans la douche, j'ai raté deux conférences avec ce retard, et là je dois me bouger pour assister à la soirée festive à laquelle je me suis inscrite. Je n'ai pas la moindre idée de ce que je fiche ici. Je me sens extrêmement seule.

Je pense à mon amoureux, je ne sais pas du tout ce qu'il se passe de son côté. Je suis épuisée et le voyage m'a encore plus fatiguée. Je me répète en boucle que je suis une guerrière, que je l'ai toujours été et que c'est précisément ça qu'il ne sait pas ou n'a pas su voir en moi. Il connaît mes failles, il sait que je suis fragile, que je suis vulnérable, que j'ai peur, que je suis angoissée, mais je ne suis pas sûre qu'il connaisse cette part de moi la plus précieuse, celle qui résiste encore et encore et encore - la guerrière en moi.

Juste un petit message pour me donner le courage d'aller affronter cette soirée pleine d'inconnus, cette ville totalement inconnue.

je vous embrasse
#1333015
Coucou jolie Janysse,

Un pas après l'autre , juste maintenant , ce congrès à Genève ( son jet d'eau , ses ŕösti à 40 boules ... désolée les amis suisses j'ai vécu 10 ans à proximité et je suis pas la meilleure ambassadrice ) , bref toi ici, maintenant .
Pas d'anticipations négatives sur l'été etc...si possible. Et peu importe qu'il ne t'ait pas donné l'impression d'avoir peur de te perdre , ou qu'il ne connaisse ( peut être ) pas tel ou tel aspect de toi ...
Lui est empêtré dans son truc , soit , mais ça n'enlève rien de ta valeur à toi
Bisous fabuleux :bisou:
#1333017
Bonjour Janysse,
Alors je vais te donner mon avis d'homme,ça fait un certain temps que je suis ton fil mais sans intervenir puisque pour une fois,dans une histoire assez complexe,la quasi-totalité des interventions dz ce forum allaient dans le sens de ne pas perdre espoir (à part celle d'in vino veritas que pour le coup je trouve très objective et ça n'a pas manqué car quelques semaines plus tard tu reviens avec des nouvelles qu'il avait anticipées).
Je me suis donc abstenu de répondre malgré que je ne voyais pas tellement de différence par rapport à d'autres histoire du forum.
Finalement je vois que ton histoire suit un peu la même trame.
Je pense donc que l'homme que tu aimes s'est beaucoup attaché à toi,car tu as su lui donner le sourire,le soutenir et lui faire vivre de très agréables moments.
Et je pense qu'il a voulu tenter de se projeter avec toi pour tenter de déclencher quelque chose chez lui,car après tout ce que tu lui as apporté il pense que tu es vraiment une belle personne et que tu mérites une reconnaissance.
Mais malgré tout ça,au fond de lui il ne parvient pas à ressentir avec toi la sensation des papillons tout ça,qui nous fait vibrer et il se sent coupable par rapport à ça vu tout ce que tu lui apportes.
Il t'aime beaucoup,il aime beaucoup vos moments,mais il n'a pas trouvé chez toi le fameux truc qui le fait vibrer.
C'est moche,c'est injuste c'est sûr mais hélas les sentiments ne se contrôlent pas.
Peut-être que ton absence de messages le fera réagir et qu'il aura le fameux déclic mais objectivement je ne le pense pas.
En tout cas,cette histoire t'aura permis de vraiment travailler sur toi et de réussir à enfin poser tes besoins et d'apprendre à communiquer et ça c'est très positif.
Courage à toi
#1333022
Bonsoir tout le monde

Ce congrès est une véritable épreuve. Hier soir je suis allée à la soirée, j'ai trouvé une nana devant l'entrée, on est devenu copines, on a picolé ensemble, on a ri, on a parlé de nos travaux, et je me suis couchée un peu ivre, distraite de toute cette situation. Ce matin, l'horreur, petite gueule de bois, il a fallu s'extraire du lit, marcher jusqu'au lieu du congrès. Assister à des conférences, socialiser. Passer la journée toute seule. J'ai retrouvé la nana de la veille, on a passé un moment ensemble. Elle ne sait pas à quelle point je suis reconnaissante de sa présence, sans laquelle je me serais effondrée. Et puis j'ai présenté mon papier, j'ai répondu à des questions, j'ai été d'une force inimaginable. Et puis tout a été fini. Je suis rentrée à mon hôtel, seule. Et là, là je me suis effondrée.

J'ai pleuré plus d'une heure au téléphone avec des amies, parce que je suis seule dans cette chambre d'hôtel, dans cette ville chère à en crever, que je ne sais pas où aller pour manger, qu'il faut encore affronter la soirée et le retour en train demain.

J'ai mis en place certaines choses. Demain soir je ferai un petit saut rapide à une soirée, juste histoire de ne pas rester seule chez moi. La semaine prochaine, j'irai passer plusieurs jours dans un village à 1h de ma ville chez une très gentille connaissance (pas plus !) qui a spontanément proposé de m'accueillir chez elle pour que je puisse souffler. Je suis entourée de très belles personnes et la gratitude que j'ai pour elle m'empêche de complètement sombrer.

Et surtout, j'essaie de tuer l'espoir. Je ne pense pas Bibo bobo que ce soit une histoire de vibrations ou de papillons dans le ventre. Je pense que c'est une question de place émotionnelle. Ce gars-là n'a pas de place dans sa vie pour moi à l'heure actuelle. Je n'essaie pas de me raconter des histoires de timing, je prends juste acte du fait que là ce n'est plus possible.

Je crois qu'il va falloir que moi je le quitte. Quand on va se revoir. C'est horrible j'ai envie de vomir. Mais je me le dois. À moins que j'aie en face de moi une personne sereine, prête à faire le travail, qui veut vraiment construire avec moi et tout faire pour se stabiliser, et me donner de la place, pour qu'on reconstruise tout doucement mais sûrement, à moins de tout ça, et je n'y crois pas beaucoup même si l'espoir est putain de tenace, eh bien la prochaine fois qu'on se verra sera la dernière. Parce que c'est trop dur. Et je ne le quitterai pas par manque de sentiments. On dit toujours ici que quand on aime on ne quitte pas mais je crois que j'arrive à cette situation où si, je l'aime, je l'aime profondément, je suis très amoureuse de lui et j'ai envie d'être avec lui, j'ai envie de construire avec lui, j'ai envie de me projeter avec lui, mais là je ne peux pas faire ça dans ces conditions.

Je vais passer les 8 prochains jours à me préparer à cette fin de relation. Parce que c'est ce qui est le plus probable en vrai. Vous êtes adorables mes chères, très très chères amies de ce forum, et vos mots m'ont tellement apaisée, et j'ai encore de l'espoir parce que je crois que dans une telle situation c'est normal, j'ai envie de croire Elieza à sa panique, à sa peur, et in fine à son envie sincère d'être avec moi, à son amour parce qu'on s'est aimé, pour de vrai, et qu'il lui a peut-être fallu beaucoup de courage à lui pour accepter ses sentiments alors même que la situation était si compliquée. Mais je ne peux pas continuer comme ça, mon corps me hurle que ça ne va pas, que ce n'est pas ok. Je donne là, je donne sans chercher à avoir quelque chose en retour, mais un tel déséquilibre n'est pas viable sur le long-terme.

À moins d'avoir des garanties solides et concrètes qu'on a un futur stable et serein ensemble, auquel cas cela demandera de reconstruire lentement, doucement et patiemment la confiance, l'envie et la solidité, je ne peux plus donner de moi. Je n'ai plus rien à donner, je suis vidée. Et je lui redirai, encore et encore, pour la toute dernière fois que je l'aime, mais je ne peux plus, c'est trop pour moi. Je suis d'une solidité incroyable, je suis forte, et je m'en rends compte c'est fou tout ce que j'arrive à continuer à faire, tous ces réflexes de survie que j'ai maintenant, ce soin de moi que je découvre, cet amour que je me donne à moi malgré la situation. Mais j'ai besoin d'être avec quelqu'un qui m'aime et qui m'aime bien, avec qui je suis en sécurité, avec qui je suis sereine.

Donc voilà, en écrivant que je vais le quitter ou qu'on va se quitter je sais que c'est vrai. Mais l'espoir que. Mais c'est fini. Mais l'espoir que. Voilà où j'en suis.

Je vous embrasse
#1333024
Salut jaunisse (je fais exprès )
Je suis peiné de te lire alors que je ne te connais pas mais c’est la magie des bonnes vibrations communicatives de certaines personnes ici.
Tu penses trop, ça ne sert à rien. Le quitter pas le quitter, ce n’est pas ce que tu souhaites et tu le regretteras quel que soit ton choix je pense car tu me parais très cérébrale. Alors débranches, laisse couler, va faire du sport, bois un coup, fumes un pet, n’importe quoi mais sors de ta zone de confort qui devient une zone d’inconfort en fait. Ce que l’on connaît nous rassure même si c’est de la merde, ça nous rassure. C’est humain, c’est naturel et on est tous comme ça. La meilleure chose à faire, c’est de ne rien faire et la tu seras libre. Tu es attachée à lui et tu ne maitrises plus rien, mais justement c’est ce qui peut te faire avancer en te considérant juste comme une toute petite partie d’une poussière d’étoile qui ne fais que passer dans le grand univers.
Tout cela est bien insignifiant et je suis convaincu à te lire qu’au fond de toi tu le sais bien.
Alors vis ta vie et memento mori.
EDIT ET NB pour moi même : ne pas poster à l’heure de l’apéro, la ponctuation est déplorable….
#1333026
Salut Janysse,
Petit mot pour te dire que les papillons ou les vibrations dont je te parlais,c'est la même chose que la connexion émotionnelle,seuls les mots diffèrent.Je ne pense absolument pas que ce soit une question de "timing" car je ne crois pas à cette chose là.Toutefois,il a essayé de te faire une "place émotionnelle" car rationnellement il a senti que tu étais une personne avec qui sa vie aurait été top mais ça n'a pas marché car tout au fond de lui (inconsciemment) il sait qu'il manque un truc dont il a besoin mais que tu n'as pas.
Tu n'y es absolument pour rien et on voit bien d'après ton histoire que l'un comme l'autre vous avez essayé mais que ça ne colle pas.
Maintenant que tu as appris à poser tes besoins dans une relation,la prochaine étape est d'apprendre à lâcher prise quand tu vois que l'autre t'apprécie mais ne parviens pas à développer autant de sentiments que toi bien que rationnellement il sait que c'est ce qu'il lui faudrait.Hélas,la phrase bateau "l'amour à ses raisons que la raison ignore" à encore de beaux jours devant elle
#1333028
Hello Janysse,

Ce que je retiens de cet épisode c'est le grand éventail de tes ressources :
-ressources pour trouver une alliée dans un endroit où tu ne connais personne ;
- énergie pour accomplir ta mission pro ;
- capacité à mobiliser tes amies et connaissances

Tout cela est très positif Janysse.

Quant à cette future entrevue , essaie de ne pas bâtir cette semaine X logigrammes du type : ""s'il fait ça, je dis ça " et " s'il ne dit pas ça, alors je vais faire ça " ... essaie de débrancher comme le dit IVV , autant que faire se peut . Soigne le corps aussi ( cette " sorte d'indigestion " à ton retour avec lui ...en plus de tout les petits bobos d'avant ..effectivement ton corps te crie qque chose )

Bisous :bisou:
#1333029
Coucou Selma, coucou tout le monde,

Oui. Je suis en train de tomber amoureuse de moi. C'est peut-être idiot mais au milieu de cette tempête je me trouve formidable. Tout ce que tu soulignes Selma et plus encore, je m'admire en fait de faire tout ça. Perdue toute seule au milieu de Genève, je ne suis pas seule parce que je suis avec moi. Alors c'est dur hein, c'est horriblement dur et je chiale comme une enfant par moments. Mais bizarrement ça va.

J'ai hâte de rentrer dans mon pays, dans ma ville. De retrouver mes amies, de me poser dans mon refuge. Ce matin au réveil je n'avais plus du tout envie que ça s'arrête avec mon chéri.

J'ai besoin effectivement de débrancher parce que je n'arrive pas à être calme et lucide.

Le train est bondé les gens sont debout, avec cette histoire j'en avais oublié l'essentiel : les grandes vacances commencent...

Pour ce qui est du corps, je vais atterrir chez mon amie plus âgée dans ce village à la campagne, et dormir, manger, nager, passer du temps avec ses enfants. Et j'ai rendez-vous avec l'ostéo pour soigner mon corps. Ça n'a rien à voir avec la choucroute mais la dernière fois elle m'avait fait du bien. Je prends soin de moi, je me donne beaucoup d'amour.

La suite on verra après.
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