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#1317025
Hello jolie Janysse !

Montpellier, comme tu as de la chance :-Heart c'est chouette et ça arrive à point nommé je crois.

Sinon j'ai lu tout, et tout ce qui t'a été écrit est très juste , je ne vois pas que rajouter d'intelligent .

J'ai envie de t'écrire que tu n'as que 25 ans ( je crois ? ) et que tu te mets une pression folle à tous les niveaux , la grande histoire d'amour, la carrière, tout ça, mais j'aurais l'impression de te servir le très galvaudé " tu as toute la vie devant toi " et de minimiser ta peine, ce qui n'est pas mon propos. ( d'autant que je n'ai pas trouvé la vingtaine si légère et insouciante moi même )
De surcroît je pense qu'il n'y a aucun âge pour être à ce point exigeant avec soi même. Louise( je crois ) écrivait quelque chose de très très juste , c'est que chacun a son chemin de vie, que les choses ne sont pas gravées dans le marbre . Bref se comparer sans cesse à la photo heureuse de tel ou tel couple a un instant T en se disant qu'ils ont ce que tu n'as pas , c'est vraiment se condamner à la morosité permanente.

Et puis monsieur Tendre. Je ne diabolise pas les sites de rencontre ( quoi que, je pense que ce n'est pas une super idée quand on se sent fragile ) mais pour la( sans doute )vieille que je suis , Tinder=plan cul quand même ( ou plan cul amélioré ;) ) Il y a sans doute des mariages qui en sont issus hein, mais il ne faut peut être pas perdre ça de vue, ou à tout le moins, te protéger affectivement un peu plus quand tu fais des rencontres par ce biais . ( ou par un autre d'ailleurs ) .

Ton histoire de verre en terrasse me fait penser à une des phrases fétiches de ma mère " rien n'est jamais aussi merveilleux qu'on l'avait projeté, rien n'est jamais aussi horrible qu'on l'avait craint " . Ça paraît une ode à la médiocrité désabusée mais c'est en fait un conseil de vie assez pertinent :D

Bref, après cette intervention pas très structurée, dont j'espère qu'elle ne te blesse pas ( à défaut d'être utile ) je t'embrasse et te souhaite un bon déménagement ( Montpellier :-Heart )
#1317238
Coucou Sophana et Selma,
Je ne vous réponds que maintenant, je suis tout juste rentrée chez mes parents après une semaine de déménagement.

Merci pour ton gentil mot Sophana. J'ai écrit une lettre à M. Tendre mais je l'ai gardée pour moi, je n'ai plus envie de lui écrire. J'ai beaucoup trop donné de moi dans cette histoire, je ne vais pas continuer à lui donner encore. Il serait sans doute touché, sans doute aussi qu'il me répondrait quelque chose de gentil, mais à quoi bon ? C'est une banale histoire où l'un·e s'attache plus que l'autre.
Selmasultane a écrit :Et puis monsieur Tendre. Je ne diabolise pas les sites de rencontre ( quoi que, je pense que ce n'est pas une super idée quand on se sent fragile ) mais pour la( sans doute )vieille que je suis , Tinder=plan cul quand même ( ou plan cul amélioré ) Il y a sans doute des mariages qui en sont issus hein, mais il ne faut peut être pas perdre ça de vue, ou à tout le moins, te protéger affectivement un peu plus quand tu fais des rencontres par ce biais . ( ou par un autre d'ailleurs ) .
Je me suis inscrite précisément parce que je ne me sentais pas fragile, je me sentais forte, bien, mais j'avais envie/besoin de tendresse, de peau à peau, de caresses, de câlins. Et il m'a donné tout ça. Sauf que moi, rapidement, je n'ai plus voulu que ça, j'ai voulu plus. Je voulais qu'on se mette ensemble en fait et lui pas, et voilà. Site de rencontre ou pas, ça ne change rien je pense. Je connais de très nombreux couples rencontrés sur Tinder. Je me suis dit que je voulais une histoire légère, et puis je me suis dit pourquoi pas moi ? J'ai changé d'avis au milieu. Ma meilleure amie me dit que j'ai trop donné, que faire à manger à quelqu'un c'est déjà beaucoup, que jamais elle n'a fait ça avec un plan cul elle. Je me suis sentie nulle, de ne pas savoir comment ça fonctionnait. Et puis en fait je ne veux plus me sentir nulle, j'ai fait ce que j'ai pu avec les armes que j'avais, j'ai beaucoup donné, et j'ai eu en face un garçon qui a beaucoup pris, volontiers, qui a vu venir le truc autant que moi et qui a laissé courir. Je ne suis pas entièrement responsable de ce fiasco.
Selmasultane a écrit :J'ai envie de t'écrire que tu n'as que 25 ans ( je crois ? ) et que tu te mets une pression folle à tous les niveaux , la grande histoire d'amour, la carrière, tout ça, mais j'aurais l'impression de te servir le très galvaudé " tu as toute la vie devant toi " et de minimiser ta peine, ce qui n'est pas mon propos. ( d'autant que je n'ai pas trouvé la vingtaine si légère et insouciante moi même )
De surcroît je pense qu'il n'y a aucun âge pour être à ce point exigeant avec soi même. Louise( je crois ) écrivait quelque chose de très très juste , c'est que chacun a son chemin de vie, que les choses ne sont pas gravées dans le marbre . Bref se comparer sans cesse à la photo heureuse de tel ou tel couple a un instant T en se disant qu'ils ont ce que tu n'as pas , c'est vraiment se condamner à la morosité permanente.
Bientôt 27 mais ça ne change rien à tes propos très justes. Cette pression je la ressens de plus en plus, je me sens prisonnière, j'ai fini hier en larmes chez ma psy pour la dernière fois, à lui demander comment faire cesser la peur, la peur de ne pas être aimée, la peur de finir seule, la peur de ne pas réussir, la peur de ne pas réussir à ne plus avoir peur, la peur de ne jamais m'en sortir, la peur de ne jamais réussir à accepter l'échec, celle de toujours sentir ce poids dans le corps et la gorge, de ne jamais être légère. Je pense tous les jours à ça. À mon célibat, à l'amour qui m'échappe, à tout ce que je ne suis pas, à cette peur, et j'ai peur, je panique. Absolument tous les jours.

Je me sens dévastée. Ce déménagement a été épuisant, douloureux. Mon père a été odieux avec moi. J'ai osé m'affirmer, dire ce qui ne me convenait pas, et j'en ai pris plein la figure. Je me rends compte à quel point il peut être humiliant, rabaissant, j'ai entendu ça absolument toute mon enfance et mon adolescence. Au point de trouver parfaitement normal qu'un amoureux me rabaisse à son tour. J'ai besoin de fuir, de mettre le maximum de distance entre nous.

Je m'étais fait une montagne de ce déménagement, quitter Paris en grande pompe, remettre mes clés en larmes, partir le coeur arraché, mais non, rien de tout ça. Une preuve de plus pour moi-même que je fantasme ma vie dans tous ses détails. Je n'ai pas versé une larme, et j'ai récuré pendant 2 jours entiers mon nid vide, mon état des lieux a duré 20 min, rien de plus à dire, tout est propre, tout est nickel, vous voulez dire au revoir ? Non. Je suis partie. Je crois que j'étais prisonnière de Paris, j'étais installée alors que ce n'est pas le moment de m'installer, et d'y être aussi bien m'empêchait de bouger, d'avancer.

Bientôt le Sud ; j'ai des projets. Arrêter de fumer, me mettre à courir, reprendre l'escalade, faire des sorties nature. Partir seule en weekend, puis en vacances, vadrouiller sur les routes du Sud dans ma voiture, rencontrer des gens, et travailler, enfin le terrain, enfin sortie des livres, rencontrer la vraie vie des gens. Commencer une nouvelle thérapie. Je ne veux plus vivre dans cet état de dévastation interne permanent. On me dit que c'est excitant ce que je vis, que je devrais être emballée et excitée mais je n'arrive pas à ressentir tout cela, je me sens seulement triste et seule, au point de ne plus réussir à me réjouir quand mon amie me parle de ses vacances avec son amoureux, ils ont tenu le confinement, la distance, et ils vont enfin vivre ensemble, et c'est génial, et je ne veux pas en entendre parler, au point de trouver insupportable de voir des amoureux se tenir la main dans la rue. J'ai conscience que c'est très autocentré comme réaction. Je ne veux plus être comme ça, je veux me sentir libre et légère, j'en peux plus de cette tristesse poisseuse, de ces larmes quotidiennes, de l'envie, la jalousie, la lourdeur, la colère, la haine parfois, et la peur bien sûr, je voudrais très fort changer. Je n'ai pas la moindre idée de comment faire, j'ai déjà fait beaucoup, je n'ai aucune patience je le sais aussi.

Je me déverse encore, et je me lamente et je voudrais pouvoir écrire comme la vie est belle et comme je suis légère mais je me sens très déprimée et épuisée surtout. Et, ça faisait longtemps, désespérée. J'espère qu'avec du repos et le soleil du Sud la légèreté va revenir, que j'arriverai à digérer tout ce qui est arrivé ces deux dernières semaines. D'ici là j'ai encore du rangement, des valises à faire, etc. Je repars samedi, déjà. J'ai l'espoir que la vie qui vient sera belle aussi.

Je vous embrasse
#1317350
Salut ma jolie Janysse,

J'espère que tu arrives à bien organiser et bien vivre ton déménagement. Au début ça peut être dur à cause du changement de quotidien, des habitudes, de l'environnement. Et puis, ça ira, surtout c'est un court temps.

Ton déménagement actuel me fait penser à mon passage à Ho Chi Minh pour mon stage il y a 1 an et demi. Un passage très très difficile dans une période sombre de ma vie. A l'époque, j'avais fait le recours au changement de lieu pour me tourner la page. Puis finalement j'ai compris que tout est à l'intérieur de moi. L'environnement, l'endroit, les nouvelles connaissances n'y peuvent rien si je ne commence pas par une avance à l'intérieur de moi-même.

J'espère que tu vas te régaler ici, dans ce sud succulent, inondé de lumière et des éclats de rire et l'atmosphère fêtarde, insouciante, avec des bogoss grands bruns légers (des fois bien c**nnards aussi 8-) )

Ceci dit, tu pourras bientôt te vadrouiller sur aix alors. Oublie pas que dans 2 semaines, ça sera la saison de lavande. Et les champs immenses de lavande sont juste à 45mn de chez moi :D

Prends soin de toi, et à bientôt en vrai (j'espère ^=^)

Gros bisous fabuleux ma jolie :bisou:
#1317356
Coucou miu,

J'arrive au bout, je pars demain.
miu a écrit :Ton déménagement actuel me fait penser à mon passage à Ho Chi Minh pour mon stage il y a 1 an et demi. Un passage très très difficile dans une période sombre de ma vie. A l'époque, j'avais fait le recours au changement de lieu pour me tourner la page. Puis finalement j'ai compris que tout est à l'intérieur de moi. L'environnement, l'endroit, les nouvelles connaissances n'y peuvent rien si je ne commence pas par une avance à l'intérieur de moi-même.
C'est très vrai. Je me souviens, fin 2015, je souffrais encore de la rupture narrée (haha) au début de ce fil, j'ai voulu partir en Italie pour 6 mois, un an, faire une année de césure, un stage, parce que ce pays m'a toujours "guérie", à chaque fois que j'y suis allée j'en suis rentrée apaisée à certains égards (en fait les deux dernières fois ont été nulles mais je ne le savais pas à ce moment). Et mon ex meilleure amie m'a fait une remarque très juste, et je la garde encore en moi, elle m'a dit "il faut partir pour les bonnes raisons, pas pour fuir quelque chose parce que ce quelque chose est en toi et qu'il partira avec toi." Et ce truc de partir pour les bonnes raisons, et ne pas être en fuite, a fait que je suis restée à Paris finalement, 5 ans de plus. Là je pars pour les bonnes raisons je le sais, je ne fuis pas. Je sais que j'apporte avec moi tout un tas de bagages plus ou moins lourds, mais justement je les prends avec moi, je n'essaie pas de les laisser derrière. :)

Et oui, je ne serai pas si loin, et je ne connais pas Aix ;)

Gros bisous
#1317357
il faut partir pour les bonnes raisons, pas pour fuir quelque chose parce que ce quelque chose est en toi et qu'il partira avec toi.
Bonjour, cette remarque est ô combien pertinente !

Et cela concerne tous les événements de notre vie, y compris ce que l'on doit laisser partir. Mon ourson bleu qui dort dans un placard depuis 50 ans, si je me dis "il faut que je le vire, je suis adulte et j'ai honte de garder des trucs comme ça, si jamais ma nana tombe dessus, que va-t-elle penser etc...", ben si je le vire, quelque part j'aurai des moments de regrets, j'ai fait une connerie etc... parce que je l'ai viré pour de mauvaises raisons, pour fuir un truc, pour refuser que j'ai été enfant, parce que je suis inquiet de ce que les autres peuvent penser de moi etc...
Par contre si je me dis que je le laisse partir parce qu'il a fait son temps, parce que je n'en ai plus besoin, je l'aime mais je fais de la place, il me reste un joli souvenir, ben là c'est complètement différent... Et il s'en va en paix.

Je ne sais pas si mon exemple est clair et approprié :)
#1317363
etpourtant a écrit : 12 juin 2020, 09:48
il faut partir pour les bonnes raisons, pas pour fuir quelque chose parce que ce quelque chose est en toi et qu'il partira avec toi.
Bonjour, cette remarque est ô combien pertinente !

Et cela concerne tous les événements de notre vie, y compris ce que l'on doit laisser partir. Mon ourson bleu qui dort dans un placard depuis 50 ans, si je me dis "il faut que je le vire, je suis adulte et j'ai honte de garder des trucs comme ça, si jamais ma nana tombe dessus, que va-t-elle penser etc...", ben si je le vire, quelque part j'aurai des moments de regrets, j'ai fait une connerie etc... parce que je l'ai viré pour de mauvaises raisons, pour fuir un truc, pour refuser que j'ai été enfant, parce que je suis inquiet de ce que les autres peuvent penser de moi etc...
Par contre si je me dis que je le laisse partir parce qu'il a fait son temps, parce que je n'en ai plus besoin, je l'aime mais je fais de la place, il me reste un joli souvenir, ben là c'est complètement différent... Et il s'en va en paix.

Je ne sais pas si mon exemple est clair et approprié :)
Coucou !

Haha j'avoue que j'ai du mal à voir au-delà de la métaphore car j'ai effectivement un vieux doudou dans mes placards depuis 15 ans... Quand je te relis j'ai un truc qui me titille quelque part, je n'arrive pas à mettre le doigt ou des mots dessus, mais je sais que ça a à voir avec le fait que j'arrive pas à lâcher plein de trucs. Ma psy me dit que la peur est une béquille pour ne citer que cela...

Bisous
#1318594
Bonjour tout le monde,

Je viens donner quelques nouvelles :)

J'ai déménagé il y a plus d'un mois maintenant. J'ai quitté Paris le coeur anesthésié de tristesse et de peur, la période de transition a été horrible, et puis je suis partie avec ma valise et mes carnets, et je suis arrivée dans ma nouvelle ville. Les premiers jours ont été un peu difficiles, le temps de prendre mes marques, qui fait quoi dans mon nouveau labo, où faire mes courses, quand acheter mon pain, cuisiner midi et soir car il n'y a ni cantine ni commerces, stresser pour la logistique, acheter des biens d'urgence, une couette, des cintres, courir partout, tout le temps, dans cette ville nouvelle.

Et puis, la joie. J'ai les larmes aux yeux de joie ne serait-ce que d'y penser. Je travaille énormément, le soir souvent, le weekend, j'ai mille choses à penser, j'en fais beaucoup, et j'aime ça, le boulot est passionnant, je suis exactement où je dois être, j'en ai conscience et je vis chaque journée avec intensité ; je me couche le soir avec le sentiment d'avoir vécu une vie entière en une journée. Et chaque journée est belle. Les personnes qui m'entourent sont bienveillantes, drôles, gentilles, empathiques. Nous sommes différents, nous ne travaillons pas dans la même discipline, mais nous avons un milliard de choses à nous dire. Nous sortons beaucoup, au bar, au resto, à la rivière, au lac, chez les uns et les autres, nous sommes un petit groupe, ce petit groupe dont j'ai toujours rêvé, et nous faisons la fête. Et mon dieu je n'avais pas aimé faire la fête comme ça depuis si longtemps. La vie est simple, évidente.

Je suis reconnaissante de chaque journée qui passe, pour chaque personne que je rencontre. Je ne sais pas si c'est l'enthousiasme des débuts, la dernière fois que j'ai travaillé à cet endroit, je pleurais tous les jours. Je m'autorise à me sentir surexcitée, à me sentir heureuse, je m'autorise à lâcher prise, à faire n'importe quoi dans la piscine, à faire des blagues à tout va, je m'autorise je crois à être moi. Je portais un masque au début, je me voyais faire, je constatais ma manière d'être qui n'était pas ce que je suis, et puis un jour quelque chose a lâché, et j'ai tout abandonné de ma réserve. Et je me sens vivante. Je suis là pour travailler, mais la vie a été dure ces derniers mois, l'hiver a été long, rude, j'ai encaissé beaucoup de choses, alors maintenant j'ai le droit de vivre, de profiter de l'été, de me laisser entraîner par l'été.

C'est l'été, c'est le Sud, c'est la joie simple, et je sais que des temps plus durs arrivent, reviennent, qu'alors je pourrai replonger. Je ne passe pas une journée sans penser à M. Tendre. Il me semble à dix mille kilomètres, dans une vie que j'ai vécue mais qui n'est plus. Je ne passe pas une journée sans penser à mon célibat. Je me sens détachée pour l'heure, mais je sais que la tristesse et la peur peuvent revenir. Je n'ai pas encore trouvé de nouveau.elle psychiatre, le CMP est débordé, mais j'ai encore le temps de voir venir, je n'ai pas d'urgence. J'ai rendez-vous avec une psychologue mardi soir. Je veux reprendre ma thérapie, ne pas me laisser "berner" par la gaîté présente, le travail n'est pas terminé.

Depuis quelques temps, l'espoir est revenu, d'un jour aimer quelqu'un et être aimée par quelqu'un qui sera bon pour moi. Mais d'abord, le travail ; j'ai quand même une thèse à faire.

Ma coloc se passe très bien, nous nous entendons très bien, on fait des activités ensemble. Je me sens bien. Je me suis tout de suite sentie bien dans mon nouvel appartement. J'ai gagné en confort de vie. Financièrement aussi. Et il fait toujours beau, et pour moi qui suis assoiffée de soleil, c'est le bonheur.

Il y a ce garçon au labo. Il a l'âge de ma petite soeur, c'est un tout jeune, il a une copine dans un autre pays d'Europe, je ne sais pas ce que j'en pense, je ne sais pas pourquoi j'en parle ici. Mon attention s'est fixée sur lui, comme pour remplir le vide de M. Tendre, et c'est pour ça aussi que je dois encore travailler, parce que je cherche à tout prix à remplir le vide avec un garçon, parce que j'ai toujours en tête un garçon, que je n'ai jamais l'esprit libre. Pourtant là c'est différent, je ne veux rien avec lui. J'aime passer du temps avec lui, discuter de tout et de rien, de musique et de politique, de cuisine et de science, d'avenir et de tout le reste, et il part dans deux semaines pour vivre un an dans d'autres pays, mais j'ai l'impression d'avoir gagné un ami. Il va me manquer je lui ai dit, et mon regard cherche son regard autour de la table, avec un verre de vin, on a vécu des aventures depuis un mois, on s'est perdu en rando, on a fait du pédalo, on a dansé sur Britney Spears, on s'est raconté nos vies. Je veux qu'il rejoigne sa copine dans le grand Nord, qu'il soit très heureux avec elle, qu'il vive de belles choses et qu'il revienne me voir dans un an, je serai toujours là, et on aura un tas de choses à se raconter. C'est un garçon bon, gentil, honnête, intelligent, doux, posé, et je suis reconnaissante de l'avoir croisé, ne serait-ce que quelques semaines dans ma vie. Pourquoi j'en parle ? Il me plaît je ne vais pas mentir, mais je ne sais pas comment. Je ne le vois pas comme un éventuel amant, je n'ai pas ce désir là de lui, même si j'ai ce désir de lui parler au labo, de le voir, de sentir sa main sur mon épaule, de rire, il est très drôle. J'en parle aussi parce que je crois reconnaître en lui un espoir, celui de rencontrer un garçon qui sera aussi chouette que lui, mais qui sera disponible. Je sais que les gentils existent, et je sais maintenant qu'on peut s'entendre. C'est très confus ce que je raconte, mais l'essentiel est que ça va.

Voilà, je suis revenue vous dire que je vais bien, très bien. Que j'ai le coeur gonflé d'amour, et que je déborde de joie ; que cet amour je l'ai aussi pour moi.

Je vous embrasse avec toute ma tendresse
#1319051
Coucou tout le monde,

Le bonheur aura été de courte durée. Deux jours après mon dernier post ici, mon mental s'est dégradé, je ne sais pas pourquoi. J'ai passé une semaine atroce où je ne voyais que les choses négatives, je pleurais tous les jours, je me sentais mal. Je me suis remise sur tinder, par pur ennui, juste pour combler le vide, pour avoir envie de vibrer un peu avec un garçon. Mais je n'arrive pas à m'intéresser à un autre garçon, je pense à M. Tendre tous les jours, je me rends compte que je l'idéalise à fond, je ne vois que lui, que ses qualités, toutes ces choses chez lui que j'aimais, je n'arrive pas à m'en remettre de façon raisonnable.

Je ne comprends pas comment j'ai pu passer de "tout va mieux que jamais" à "achevez-moi par pitié". Après cela, les moments de joie et de légèreté sont revenus, ça allait beaucoup mieux, j'ai fait plein de choses chouettes avec mes collègues, j'ai donné et reçu beaucoup de joie et d'amour. Et puis les vacances sont arrivées, et ma meilleure amie avec. Elle est restée 3-4 jours ; c'était interminable, je me suis sentie mal du début à la fin. Elle a débarqué avec tous ses problèmes à régler d'appartement à l'étranger où elle emménage, de recherche d'emploi, moi j'étais en plein effondrement psychique et physique après ces semaines de terrain, on n'était pas sur la même longueur d'ondes. Je me suis trouvée amère, désagréable, dure, fragile. Envieuse, jalouse. Mauvaise. Dans la comparaison permanente, dans la haine de moi. Lorsqu'elle passait ses coups de fil à son copain, que je les entendais rire ensemble, être complices, prévoir leur emménagement, je me mettais systématiquement à pleurer, c'était juste insupportable pour moi. J'ai dû pleurer 2h par jour depuis qu'elle est là. Je n'arrive pas à me réjouir pour elle, j'essaie de ne pas me détester pour ça par-dessus le marché mais je me sens foncièrement nulle et mauvaise.

Je m'en veux que ça ne se soit pas hyper bien passé. Je m'en veux d'avoir pensé que c'était trop long, que j'avais besoin d'être seule, de repos. Il y a vaguement eu une histoire de sous, elle a mis 5 tickets déjeuner pour payer un resto un soir, je l'ai remerciée d'avoir mis les tickets, et en faisant nos comptes le lendemain elle a demandé que je la rembourse de sa part, en me disant "je les ai payés ces tickets", et certes elle n'a pas beaucoup de sous et n'a pas eu de salaire en juillet, mais j'ai été heurtée de ce fonctionnement. C'est idiot je sais. J'ai peur de perdre mon amie. Je l'appelle ma meilleure amie, je suis à peu près convaincue qu'elle ne me désigne pas comme ça, tant pis, ça fait de toute façon des années que je n'ai pas été la meilleure amie de quelqu'un, moi ça me fait plaisir et puis c'est vrai. Il y a des choses qui ne vont pas, et je réalise maintenant que je suis loin d'être la seule responsable, mais si je ne l'ai plus, qui ai-je ?

En fait je me sens désespérée. Je suis obsédée par la pensée d'être seule. Je suis seule, je n'ai pas d'amoureux, je ne connaîtrai jamais l'amour, pour être bien avec quelqu'un il faut d'abord être bien avec soi, or je n'y arrive pas, je me sens triste et lasse, je suis malheureuse, comme je suis malheureuse je ne pourrai pas être heureuse avec quelqu'un, etc etc, et j'ai juste envie de lâcher l'affaire, je refuse de continuer à vivre une existence sans amour, à dormir sans amoureux, à n'avoir personne à qui raconter mes journée, personne avec qui ricaner au téléphone, chercher des apparts, prévoir des vacances, s'engueuler à propos de l'appart, des vacances, je dis que je refuse mais je n'ai pas le choix en fait, mais je n'ai plus le courage, plus la force, je voudrais juste disparaître.

J'ai peur de replonger en dépression, qu'il faille remonter ma dose, encore, que j'en sorte jamais en somme. Je n'en vois pas le bout. Je fais tout ce qu'il faut, je prends mes cachets, je vois des psys depuis 5 ans, j'y passe un fric fou, j'essaie de prendre soin de moi, d'être indulgente, de m'aimer, mais je me retrouve toujours aussi désespérée, je n'y crois plus. Je ne sais pas si c'est la fatigue ou la dépression qui parle, la part de moi autocentrée, dure, amère. Je ne veux pas être une personne amère, aigrie. Je ne sais plus quoi faire pour ne plus me sentir mal.

Je vous embrasse
#1319190
Bonjour Kylian,

J'ai lu et relu ton message avant de te répondre. Merci de poser les bonnes questions avec autant de bienveillance, te lire m'a beaucoup apaisée.
Kylian a écrit :[« Je ne comprends pas comment j'ai pu passer de "tout va mieux que jamais" à "achevez-moi par pitié". »]

Peut-être que tu es du genre « extrême », dans les bons comme dans les mauvais moments…

Par ailleurs, n’aurais-tu pas un certain besoin (plus ou moins inconscient) de « replonger » de temps à autre ?
Je suis effectivement du genre extrême, hypersensible, intense. La moindre émotion est un raz-de-marée, je suis facilement débordée. Et j'ai fini par comprendre, grâce à vous toustes ici, qu'en effet la détresse était ma zone de confort, que j'y retournais régulièrement. Je ne sais pas comment faire pour enrayer la machine. J'ai eu récemment des moments plus positifs, des sursauts de "allez, on va vivre", mais c'est dur, tout me coûte, voir des amies, me lever le matin... Il n'y a qu'au bord de la piscine seule avec mon chat que je trouve la paix.
Kylian a écrit :Tu te considères parfois comme un monstre… Tu as des défauts (comme tout un chacun), mais la bonne nouvelle, c’est que si tu étais vraiment un monstre, tu n’aurais pas peur d’en être un… Il t’arrive peut-être de mal te comporter, d’être mauvaise (pour reprendre ton terme), d’avoir de mauvaises pensées, etc. Mais quelqu’un de foncièrement méchant ne craint pas de l’être ; il ne culpabilise pas, etc. Certaines personnes mal dans leur peau se montrent parfois mauvaises, bien plus parce qu’elles souffrent que parce qu’elles sont pourries jusqu’à la moelle. Bien sûr, cela n’excuse pas tout, mais cela explique certains comportements.

Concernant les problèmes à régler, certains en parlent plus que d’autres, mais tout le monde en a… Vu que tu as déjà tes propres problèmes à gérer, je comprends que tu peines à aider ta meilleure amie… Je ne sais pas comment se déroule votre relation, mais l’un des soucis, c’est lorsque cela ne va que dans un sens… Si elle est là lorsque tu en as besoin mais que l’entendre parler de ses propres problèmes t’insupporte, par exemple. Est-ce le cas ?
Non pas du tout, c'est toujours allé dans les deux sens, de façon très simple et évidente. Seulement cette fois, elle ne voulait pas ou n'était pas en capacité de m'apporter le soutien dont j'avais besoin, et pareil de mon côté.
Kylian a écrit :Tu avais déjà besoin d’être seule avant son arrivée ? Tu ne pouvais pas le lui expliquer, décaler la date de sa venue ?

Pour ce qui est de ta difficulté à être contente pour elle, elle peut effectivement s’expliquer (cf. ton mal-être). Après, oui, si j’étais ta « meilleure amie » et que je l’apprenais, je ne le prendrais pas forcément très bien.
J'ai travaillé jusqu'à 19h, et elle est arrivée 3 heures plus tard. Je n'ai pas eu le temps de me rendre compte que j'avais besoin d'être seule, j'ai passé ces dernières semaines entourées de tout un tas de gens, tout le temps, je ne savais pas que j'aurais besoin de souffler. Et il était de toute façon impossible de décaler son séjour, qu'elle a calé entre une visite à sa mère et une recherche d'appartement à l'étranger.

Je lui ai écrit pour lui dire que j'étais désolée de ne pas avoir été de la meilleure compagnie, que je traversais des moments de grande détresse, que ça n'avait rien à voir avec elle. Sa réponse a été gentille, pas débordante de chaleur. J'ai peur d'avoir cassé quelque chose. Je sais qu'elle déteste par-dessus tout les gens qui ne sont pas capables de se réjouir pour les autres. Je me dis qu'elle a peut-être découvert qui j'étais au fond et ne veut plus être mon amie. De toute façon je n'étais pas sa meilleure amie moi, donc bon.
Kylian a écrit :[« mais si je ne l'ai plus, qui ai-je ? »]

Comme en matière amoureuse… Si une relation ne te convient vraiment plus… Si le besoin prend le pas sur l’envie…
Je n'y vois pas vraiment clair là-dessus, c'est certain.
Kylian a écrit :Pour ce qui est du domaine amoureux, il est vrai qu’il est difficile de construire une relation saine et équilibrée avec autrui lorsque l’on ne se sent pas bien dans ses propres baskets. Par contre, il serait erroné de croire que seules les personnes qui se sentent bien dans leurs propres baskets parviennent à rencontrer un partenaire et à construire une relation plus ou moins longue avec ce dernier. (Tu es déjà parvenue à nouer des relations amoureuses…) L’on sait très bien que dans les faits, bon nombre de personnes en couple ne sont pas forcément très épanouies (dans leur couple et en solo) et ne s’aiment pas forcément véritablement. Combien de personnes se mettent en couple car elles ne parviennent pas à s’épanouir en solo, justement ? Énormément ; peut-être même la majorité… (L’on peut d’ailleurs l’observer en cas de rupture ; ces personnes se remettent très rapidement à la recherche d’un nouveau partenaire, elles vivent mal le célibat, etc.) Et parfois, ces couples durent, car les « névroses » des partenaires sont compatibles, etc. Donc oui, se sentir bien dans ses propres baskets est un préalable indispensable lorsque l’on souhaite construire une relation saine et équilibrée avec autrui. Néanmoins, ce n’est pas parce que tu ne te sens pas bien dans tes propres baskets que tu finiras ta vie seule. Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle, mais beaucoup de gens ne se sentent pas forcément ultra bien dans leur propre peau et sont pourtant en couple (depuis longtemps, parfois).

Peut-être que ton « angle d’attaque » ne t’aide pas à te sentir mieux, également. Lorsque tu te dis : « il faut que je me sente bien dans mes propres baskets… sinon je ne rencontrerai jamais l’amour », tu te focalises essentiellement sur « sinon je ne rencontrerai jamais l’amour ». Alors, lorsque tu constates que tu ne te sens pas mieux, cela ajoute à ton chagrin, tu déprimes encore plus. Apprendre à se sentir bien dans ses propres baskets, c’est bien évidemment un travail de longue haleine, et ce n’est pas pour rencontrer un amoureux qu’il faut l’effectuer… Peut-être qu’au cours de ce long et fastidieux travail, tu croiseras un homme sur ton chemin… À ce moment-là, le travail ne sera sans doute pas achevé, car cela demande parfois toute une vie, mais peut-être que cela fonctionnera avec l’homme en question… Le travail en solo sera alors accompagné d’un travail en duo… Tout un chacun a des failles… Le plus difficile en matière amoureuse, ce n’est pas de rencontrer quelqu’un (ça, c’est très facile), c’est de rencontrer une personne compatible avec soi.
Ce que tu dis est très juste, ma psychologue m'a dit à peu près la même chose juste après. Je ne cherche pas à être en couple à tout prix, j'ai déjà eu des relations amoureuses, mais j'étais frustrée, insatisfaite, malheureuse en fait. Je voudrais éviter de reproduire cela, je ne veux pas être plus malheureuse en duo qu'en solo... Mais je manque cruellement de tendresse, de caresses, de baisers, d'amour en fait, et c'est bon, sur les dix dernières années j'ai été 2 ans et demi en couple, alors je sais vivre seule, j'ai aimé ça, j'ai aimé mon célibat, j'ai accompli tout un tas de trucs, j'ai appris à prendre soin de moi, mais maintenant j'aimerais partager ma vie avec quelqu'un, de façon saine et équilibrée, etc etc. Je rêve de coups de téléphone, de vacances à deux, de réveils câlins, et je n'en peux plus de ne pas vivre ça. Bien sûr que j'idéalise la relation amoureuse, parce que je ne sais pas ce que c'est vraiment. On m'a dit un jour qu'une relation commençait vraiment au bout de 3 ans, que c'était au bout de ce temps que les choses devenaient sérieuses. Ça m'a profondément blessée.
Kylian a écrit :(D’ailleurs, lorsque j’étais chez Miu, l’on parlait des relations amoureuses avec un pote célibataire – sympathique, au demeurant – à elle et je me disais : « purée, il est désespérant ; il vaut vraiment mieux être seule qu’avec un homme pareil » ; je le lui ai d’ailleurs dit… Il disait de ces trucs à ce sujet… Que le sexe et la beauté physique comptent plus que le reste ; que les femmes de plus de 20 ans ne sont pas très jolies ; que contrairement aux femmes, les hommes recherchent avant tout une femme physiquement belle, car ils souhaitent avoir de beaux enfants – ce qui signifie qu’après avoir fait de beaux enfants, il quittera probablement sa femme devenue trop vieille pour une plus jeune ; etc. Et il disait que tous les hommes sont comme lui… Heureusement que non. J’ai préféré rester toute seule plutôt que d’aller au SPA avec lui ; pourtant, j’aime bien le SPA… )
Évidemment, avec des types pareils dans la nature, il vaut mieux rester seule on est bien d'accord !!!!
Kylian a écrit :Je préfère également épargner les hommes à qui je ne peux apporter ce qu’ils souhaitent. Peut-être que le fait d’avoir une vie intérieure riche aide un petit peu… Ce n’est pas le vide intersidéral, quoi ; l’on ressent, vit, imagine, etc., plein de choses, même lorsque l’on a du chagrin… L’on se sent parfois moins seul avec soi-même qu’avec autrui...
Je pense avoir une vie intérieure très riche, et me sentir mieux seule qu'avec d'autres personnes parfois, je ne suis pas pleine de vide, j'ai pu le penser il y a quelques années, me sentir vide, je ne me sens plus vide. Mais je crève de ne pas sentir d'autre peau contre la mienne.
Kylian a écrit :Ton besoin d’amour, d’affection, etc., est compréhensible ; on a tous besoin d'un minimum d'affection. Mais tu le cherches/l’attends tellement que cela constitue un obstacle à ton épanouissement personnel. Bon, c’est très théorique, mais l’idéal serait que tu laisses le « sinon je ne rencontrerai jamais l’amour » de côté, que tu prennes soin de toi sans (trop) penser à cela pour le moment ; et qui sait, tu croiseras peut-être un homme sympathique sur ta route… À ce moment-là, méfie-toi quand même de ton propre besoin d’amour qui pourrait te mettre des œillères, histoire de ne pas reproduire le même schéma, de savoir si c’est vraiment l’homme en question qui t’intéresse ou si c’est juste ton besoin (qui ne demande qu’à être comblé) qui s’exprime.
Je comprends bien la théorie. Je l'ai pratiquée pendant un an et demi. J'ai vécu pour moi, en prenant soin de moi, sans penser à rencontrer quelqu'un, et puis quand je me suis sentie assez forte et épanouie par moi-même, j'ai voulu rencontrer quelqu'un. Et je me suis pris une énorme claque. C'est une histoire à la con avec un mec rencontré sur tinder, mais j'y ai cru très fort, parce que c'était mon besoin d'amour plus qu'autre chose qui parlait. Mais j'aimerais comprendre, qui s'en sort vraiment ? Qui réussit vraiment à se défaire de ce besoin d'amour ? À ne plus être traversé avec autant de violence par la vie ? Je ne crois pas que j'y arriverai un jour, je suis comme ça, pétrie de fragilités, et je suis assoiffée de tendresse, à part changer qui je suis, comment est-ce que je peux arriver à me détacher de tout cela ?
#1319271
Coucou ma jolie Janysse,

J'espère que tu vas bien. Si tu veux changer un peu de l'air, tu pourras venir passer quelques jours à Aix chez moi. Je bosse bcp, mais dans la journée, tu peux balader seule en ville et vadrouiller dans les supers jolis villages autour d'aix et le soir on pourra aller boire un verre en ville, comme ce que moi et Kylian a fait. Ca pourrait être sympa pour toi ^^

Porte - toi bien. Gros bisous fabuleux ma jolie :bisou:
#1319583
Coucou Kylian et Miu, je vous réponds super tard mais je n'ai pas eu une minute à moi finalement... Entre les choses à régler chez mes parents, ma mère en visite pendant plusieurs jours puis une autre amie qui arrivait le jour où ma maman partait... Des vacances pas très reposantes somme toute ! Qui ont d'ailleurs pris fin, je suis repartie travailler, fatiguée mais en meilleur état qu'avant les vacances, j'ai arrêté de pleurer tous les jours et d'avoir envie de mourir, j'ai retrouvé le goût des choses et des gens, mes collègues, je vais bien. J'ai recommencé à rencontrer des garçons, aucun ne me plaît pour l'heure, mais ça ne peut pas me faire de mal. Je quitte bientôt Mtp pour aller vivre quelques temps dans la campagne, je rêve de cette retraite tranquille...

Merci pour ta gentille proposition Miu, je ne vois pas encore quand je pourrai avoir le temps, mais il est vrai que nous ne sommes pas loin, il faut en profiter ! :bisou:
Kylian a écrit :[« des sursauts de "allez, on va vivre", mais c'est dur, tout me coûte, voir des amies, me lever le matin... Il n'y a qu'au bord de la piscine seule avec mon chat que je trouve la paix. »]

C’est peut-être très dur parce que tu fais en quelque sorte tout/trop d’un coup (à l’occasion de chaque « sursaut ») et que ce n’est pas encore stable… De plus, comme tu n’y es pas habituée, cela (la moindre petite chose du quotidien) demande beaucoup d’efforts au début… Pour ce qui est d’être entouré de beaucoup de monde, cela apporte ou consomme de l’énergie selon les individus (plus ou moins solitaires).

[« J'ai peur d'avoir cassé quelque chose. Je sais qu'elle déteste par-dessus tout les gens qui ne sont pas capables de se réjouir pour les autres. »]

Peut-être qu’elle passera outre, tu verras bien... C’est juste que lorsqu’une amie nous envie et n’est pas contente pour nous, cela donne un peu l’impression qu’elle ne nous aime pas vraiment… Il y a déjà plein de non-amis qui se comportent ainsi, alors lorsque c’est une amie, cela chagrine un petit peu…

[« Je n'y vois pas vraiment clair là-dessus, c'est certain. »]

Tu disais : « Si je ne l’ai plus, qui ai-je ? » C’est de son amitié (= ce qu’elle t’apporte) dont tu as le plus besoin ? Ou tu l’adores pour ce qu’elle est ? As-tu envie de passer du temps avec elle, car elle est chouette, etc., ou cette relation ne te convient plus vraiment ?
J'ai besoin de prendre du recul, être un peu seule, réfléchir, prendre soin de moi. Peut-être qu'au fond ce que j'aime c'est son amitié. Je vois assez clairement les ami·es que j'ai, pourquoi je les aime, et pas seulement pour ce qu'iels m'apportent. Pour mon amie j'ai un doute en fait, il y a plein de choses chez elle qui m'énervent, notamment cette manière qu'elle a de dire qu'elle a beaucoup d'empathie pour les autres, qu'elle a des valeurs, et d'en manquer très régulièrement lorsqu'un "cas pratique" se présente. Le pire étant qu'elle dise "je suis quelqu'un qui juge très peu les gens", alors que je me sens pas mal jugée sur plein de choses. Mais je ne veux pas rentrer dans la liste de ce qui ne va pas, elle part vivre dans un autre pays, et moi j'ai une thèse à faire, du temps loin de l'autre ne peut pas nous faire de mal. Je crois que c'est nécessaire même.
Kylian a écrit :[« Bien sûr que j'idéalise la relation amoureuse, parce que je ne sais pas ce que c'est vraiment. »]

Je comprends… Les relations amoureuses ne sont pas toutes pareilles et tous les couples rencontrent certaines difficultés à un moment donné. Inutile de se comparer et d’envier autrui ; si autrui a des qualités, il a également des défauts ; il est juste différent de toi. Toi, tu es célibataire, mais tu effectues des études qui te plaisent, etc. Objectivement, il y a plusieurs choses qui vont bien dans ta vie. D’autres sont en couple mais exercent un métier qui ne leur plaît pas spécialement, etc. Il y a toujours du positif et du « moins positif » dans la vie de chacun et dans la vie des couples.

[« On m'a dit un jour qu'une relation commençait vraiment au bout de 3 ans, que c'était au bout de ce temps que les choses devenaient sérieuses. Ça m'a profondément blessée. »]

Alors, certains disent que l’amour ne dure que 3 ans ; d’autres semblent dire qu’une relation ne commence vraiment à être sérieuse qu’au bout de 3 ans… Je comprends que cela t’ait blessée, étant donné que tu n’es pas arrivée jusque-là ; mais vis tes expériences sans penser à cela. Certaines relations deviennent rapidement sérieuses, d’autres ne le deviennent jamais. Certaines personnes ont de très mauvaises surprises au bout de 4 ans, etc. Le tout, c’est d’être sur la même longueur d’onde avec son partenaire de vie.
J'ai depuis entendu pas mal d'histoires de couples qui durent, pas dans les débuts tout roses, où l'un avait quitté l'autre puis était revenu, l'une avait été trompée pendant 5 mois par sa chérie alors qu'à mes yeux c'était LE couple super enviable, etc etc. Effectivement aucune relation n'est "parfaite", et aucune vie ne l'est non plus. J'ai des choses très très positives dans ma vie, je devrais arrêter de me la pourrir parce qu'"une case" n'est pas "remplie"..
Kylian a écrit :[« Mais je manque cruellement de tendresse, de caresses, de baisers […] Mais je crève de ne pas sentir d'autre peau contre la mienne. »]

Je trouve cela intéressant, car je ne suis pas très tactile (plutôt cérébrale) … Ce qui semble beaucoup te manquer, c’est le contact physique, les manifestations physiques de la tendresse, entre autres.

Je te dirais bien que cela peut se trouver en dehors d’une relation amoureuse, mais j’ai cru comprendre que ce n’est pas trop fait pour toi en réalité, car tu finis par « trop » t’attacher et par souffrir...

[« je suis assoiffée de tendresse »]

« Je manque cruellement de … », « je crève de… », « je suis assoiffée de… », etc. Ce sont des expressions extrêmement fortes.

Ne parviens-tu pas à t’apporter un minimum de tendresse toute seule ? N’as-tu pas trouvé d’autres sources de tendresse/réconfort ? Car la tendresse, on peut la trouver en dehors des relations amoureuses et en dehors des relations hommes/femmes… Ce n’est certes pas tout à fait la même, mais tu dis être « assoiffée de tendresse », comme si tu en étais complètement dépourvue…

Lorsque l’on est habitué à l’inverse de la tendresse, il est certain que l’on a plus besoin de tendresse que de dureté… Et pourtant, l’on a parfois du mal à l’accueillir, à la recevoir… Étant donné que tu n’es pas habituée à la tendresse, j’ai quand même l’impression que tu as un peu de mal à accueillir une certaine tendresse ; la tienne, notamment. Et tu la cherches donc désespérément ailleurs ; dans le cadre amoureux, en l’espèce…
Tu as raison, je ne sais pas être tendre avec moi-même. Mais au-delà de ça, les caresses et les baisers, les regards doux, je ne peux pas vraiment me les donner à moi-même. J'ai envie d'un autre que moi. Mes petites collègues, qui sont mes nouvelles copines, sont des amours, très tactiles, très câlines. Je suis également très cérébrale mais aussi très tactile (peut-être suis-je trop tout?). Je dépéris sans contact physique. J'utilise des mots forts à dessein, j'ai mal à en crever sans tendresse physique. La première fois que mon kiné de l'an dernier m'a manipulée/massée, j'ai failli pleurer, personne ne m'avait touchée ne serait ce que la main depuis des mois. J'ai passé du temps pendant les vacances à câliner mon chat, et cela m'a apporté un réconfort immense, je le concède volontiers. Je ne peux pas prendre d'animaux ici, mais vivre avec un animal peut être une source de tendresse.
Kylian a écrit :[« Qui réussit vraiment à se défaire de ce besoin d'amour ? »]

Qui n’a pas besoin d’amour ? Je pense que tout un chacun a un minimum besoin d’amour, d’affection, etc., sachant que l’amour revêt plusieurs formes.

Quant à celles et ceux qui sont célibataires depuis longtemps, qui ne s’en sortent pas trop mal en solo, qui ne sont pas forcément « dépendants affectifs » mais qui aimeraient rencontrer l’amour-amoureux, il est compréhensible qu’ils vivent mal le célibat à la longue…

Il y a juste une différence entre la « dépendance affective » (expression parfois fourre-tout) et le besoin « commun » d’amour. Tout est une question de dosage, je pense ; la frontière entre les deux est parfois mince/floue. (Quelques exemples pourraient peut-être nous éclairer : lorsqu’un individu préfère nouer ou rester dans une relation insatisfaisante plutôt que d’être célibataire ; lorsque l’on est plus intéressé par « le couple » / « l’amour reçu » que par la personne en question ; lorsque l’on est plus intéressé par ce que l’autre nous apporte que par ce qu’il est réellement, etc.) Même lorsque l’on est en couple, une certaine « dépendance », un certain « attachement » se crée ; le souci, c’est lorsqu’elle prend le pas sur le reste.
Ma nouvelle psy ne pense pas que je sois dépendante affective (ou plus). Je pense tout simplement que depuis dix ans j'ai été 2 ans et demi-3 ans en couple, dans des relations non satisfaisantes, que je vis seule depuis 9 ans, je m'assume, je réussis ce que j'entreprends, je suis forte, c'est bien, je sais vivre seule, j'aimerais passer à la suite, construire avec quelqu'un. La vie que j'ai choisie pour le moment me le permet difficilement, au-delà du fait que je bouge tout le temps, je suis en relation exclusive avec ma thèse, qui est ma priorité absolue. J'ai décidé d'accepter d'avoir fait ce choix. L'histoire avec M. Tendre s'éloigne aussi. Nous aurions peut-être réussi à construire quelque chose malgré la situation bancale (d'autres y arrivent hein), mais ce qu'il me proposait était juste nul.
Kylian a écrit :Cela me fait d’ailleurs penser au « garçon du labo » dont tu as récemment parlé… « Il y a ce garçon au labo. Il a l'âge de ma petite soeur, c'est un tout jeune, il a une copine dans un autre pays d'Europe, je ne sais pas ce que j'en pense, je ne sais pas pourquoi j'en parle ici. Mon attention s'est fixée sur lui, comme pour remplir le vide de M. Tendre, et c'est pour ça aussi que je dois encore travailler, parce que je cherche à tout prix à remplir le vide avec un garçon, parce que j'ai toujours en tête un garçon, que je n'ai jamais l'esprit libre. […] Pourquoi j'en parle ? Il me plaît je ne vais pas mentir, mais je ne sais pas comment. » Lorsque je t’ai lue, j’ai parfois eu l’impression que tu essayais de t’auto-convaincre que c’était différent avec lui (« pourtant là c'est différent, je ne veux rien avec lui »), mais que c’était quand même assez confus dans ta tête et que s’il était resté, tu aurais peut-être reproduit le même schéma… Certains propos étaient « ambigus » (« j’aime sentir sa main sur mon épaule », etc.) ; plus généralement, la façon dont tu en as parlé m’a en quelque sorte mis la puce à l’oreille…
Je ne sais pas, passés les premiers temps il est juste devenu un gentil stagiaire avec qui on partageait plein de choses, comme un petit frère. Et c'était quelqu'un de très tactile, et ces contacts physiques me réconfortaient, comme les câlins avec les copines. Pas plus. Après je me fourvoie peut-être, après tout ça fait 15 ans que je me fourre le doigt dans l'oeil. Je suis fatiguée de tout analyser de ma vie, de "travailler sur moi". C'est épuisant, moralement, surtout quand on est pas sûr d'avancer ou d'avoir avancé.
Kylian a écrit :[« à part changer qui je suis, comment est-ce que je peux arriver à me détacher de tout cela ? »]

Tu peux évoluer, apprendre à mieux gérer certaines choses, à te rassurer, etc. ; mais tu ne pourras pas totalement changer qui tu es, c’est certain. C’est notamment pourquoi j’espère que tu croiseras la route d’un homme qui t’aimera telle que tu es, avec tes qualités et tes défauts, avec tes fragilités ; je te le souhaite sincèrement. Malgré les déceptions, je reste convaincue que cela existe. Fuis les hommes qui ne t’aiment pas vraiment et qui exacerbent tes failles (= tous ceux qui tapent consciemment ou non là où cela fait mal ; cela fait ressortir le mauvais et non le bon qui est en toi) ; poursuis le travail déjà entrepris, et le cas échéant, tu parviendras peut-être à mieux accueillir la personne qui se présentera à toi. Puis vous travaillerez ensuite ensemble, main dans la main (car le travail n’est jamais fini).
Et moi je le souhaite de tout mon coeur...

Je vous embrasse :bisou:
#1320270
Numéro 7 a écrit : 02 sept. 2020, 14:00 J'ai pensé à toi en trouvant ceci

Ne pas se réjouir du bonheur des autres est parfaitement normal
Coucou Numéro 7,

Merci pour cet article, je m'y retrouve pas mal, surtout dans l'idée de sans cesse minimiser mes réussites. Ça me déculpabilise un peu.

Cette rentrée est décidément bien difficile. Les jours se succèdent, franchement gris, sans relief. Même le travail me paraît fastidieux. Je cauchemarde toutes les nuits. J'ai encore du mal à encaisser les bonnes nouvelles d'emménagements, fiançailles, achats communs, etc, des gens plus ou moins proches autour de moi. Ça pleut de partout ; j'aimerais ne rien savoir. Je pense à Monsieur Tendre, j'essaie de ne pas avoir honte du fait qu'il me manque encore, de ne pas me trouver nulle pour ça. Ou folle. Je me suis remise sur Tinder il y a un mois et demi, sans grand succès. Des rendez-vous qui n'aboutissent pas, des garçons qui ne m'intéressent pas, d'autres qui arrêtent de me répondre avoir m'avoir rencontrée. Je sais que ça me mine le moral mais je continue.

Il y a quand même des jolies choses, des moments de gaité, de vraies bonnes nouvelles et des perspectives excitantes. J'ai une voiture maintenant, alors je peux aller à la plage toute seule, et passer deux heures à lire, me baigner, être juste avec moi et apprécier sincèrement ces moments de joie simple, seule avec moi-même. Je me suis fait plein de copaines depuis mon arrivée, des trentenaires célibataires pour la plupart, drôles à souhait, attentionné·es ; je sais que même si je suis parfois rongée par un sentiment de solitude, ces personnes sont pourtant bel et bien là, je ne suis pas seule au monde. On part en weekend ensemble, on fait des activités, des soirées, on est un petit groupe de potes. Et moi j'en ai toujours rêvé.

Ma nouvelle psy est très carrée ; j'ai choisi une thérapie TCC et EMDR, et pour le moment c'est super dur, mais elle me donne un vrai espoir d'aller mieux un jour. Pour elle c'est sûr, ça va arriver, un jour j'irai bien, je n'aurai plus de médicaments, plus d'envies suicidaires, plus de thérapie, et je serai capable d'affronter la vie toute seule, sereinement. Je n'y croyais plus, je recommence à y croire un peu.

Il y a des hauts et des bas, j'ai accepté que j'allais plus mal que ce que je pensais. Ça me prend parfois encore de pleurer toutes les larmes de mon corps parce que je n'ai pas d'amoureux, que je ne trouve même pas de plan cul sur tinder, parce que je voudrais faire équipe avec un garçon et vivre une vie à deux. La tristesse est incontrôlable, je fais tout pour ne pas l'entretenir mais des fois elle me déborde. Et puis ça se calme, et je reprends ma vie. Et je me souviens que ma psy va m'aider à aller mieux, que ça ne peut qu'aller mieux ; un jour je serai fière de ce que je suis, je serai sincèrement heureuse pour les autres, et je me ficherai d'être mieux ou moins bien qu'elleux, et tout ira mieux. Je me sentirai légère, remplie, accomplie, juste bien. Du moins plus dépressive, ça serait déjà pas mal.

Demain je pars en mission pendant un mois dans un village perdu pour ma thèse. J'ai un peu peur mais ça va être génial. Je pars à l'aventure sur les routes avec ma petite voiture, ma caméra et mon carnet. Je suis épuisée de me suradapter en permanence à tout, tout le monde, au point de ne plus savoir qui je suis, ce que je veux, pourquoi. Mais cette fille-là, c'est exactement celle que je suis, et j'ai hâte de la retrouver demain.

Je suis encore dans le noir, mais cette fois je vois de la lumière.

Je vous embrasse,
Janysse
#1322467
Coucou tout le monde,

Je viens donner quelques nouvelles. Décidément, le temps s'écoule bien étrangement cette année. Mon premier mois de terrain est passé à la fois très lentement et très vite. J'ai vite pris goût à la solitude, plongée entièrement dans mon enquête, à réfléchir, me promener, rencontrer des gens, me poser des questions. Il y a eu des moments durs, d'une douleur indicible qui m'a débordée en même temps que les larmes, j'ai hurlé de désespoir dans mon oreiller que j'étais seule, sans amour, que je vivais une vie sans amour. Et puis, comme d'habitude, la tempête est passée. J'apprends à me résoudre à ces moments de pure douleur mentale, ils sont là, ils repartent, c'est comme ça. Quand ça ne va pas, je prends ma voiture. Moi qui suis écolo militante depuis 10 ans je ne pensais pas dire ça un jour. Mais ce mois de vie à la campagne m'a obligée à la prendre quotidiennement, pour aller faire des courses, aller à la poste, faire le moindre truc en fait. Et là, à rouler sur des petites routes avec la montagne tout autour et le ciel bleu éclatant, les couleurs de l'été qui meurt, je me sens bien, je me sens vivante, je vis exactement ce que je rêve de vivre depuis un an : je suis une ethnologue en vadrouille dans le Sud de la France.

Le retour chez moi a été bref, compliqué, je suis partie en weekend chez une amie, j'ai passé ce weekend à me comparer à elle, à me trouver nulle, me dire que je ne fais pas les choses assez bien, à paniquer en somme, et elle-même prise par des obligations n'avait pas la disponibilité pour recevoir mes insécurités. Je me dis qu'au moins maintenant je m'en rends compte. Le travail avec ma psy avance, enfin avançait jusqu'au reconfinement, elle a annulé tous ses rendez-vous. Elle m'oblige à soulever le tapis sous lequel j'avais minutieusement, et pendant des années, empilé tous les trucs qui ne vont pas. Elle met des mots sur mes maux aussi : TOCs, personnalité obsessionnelle, peut-être HPI. Et moi qui vis dans des catégories, accrochées aux carreaux de mon planning mensuel que je trace à la main toutes les 4 semaines et que je remplis consciencieusement, ça me rassure, de mettre des étiquettes. J'ai largement dépassé le stade où le mot "dépression" effraie et stigmatise. Je sais qu'à terme le risque est de m'enfermer dans ces catégories, de ne me penser plus qu'à travers ces diagnostics et ces pathologies, mais sur le moment cela m'apaise. Cela donne un sens à ma souffrance, un sens très distancié et très intellectuel, mais j'ai toujours eu besoin de ce côté très théorique pour faire sens de mon expérience sensible marquée par la violence. Je me dis que je ne suis pas folle, juste cabossée, peut-être un peu plus que les autres. Et c'est OK.

Je suis très vite repartie sur le terrain, dans un autre village du Sud, dévorée par l'inquiétude et l'angoisse comme à chaque début de mission, et puis très vite les portes se sont ouvertes, les langues déliées, et mon enquête a commencé à prendre une tournure intéressante, à foisonner de questions, de pistes, de possibilités. Au bout d'une semaine à peine je me suis rapatriée chez moi pour me confiner avec mes colocs. Depuis je suis chez moi. Après des premiers jours de panique et d'angoisse, oh mon dieu, il faut que je traite mes données, je ne vais jamais y arriver, etc, j'ai fini par mettre au point un planning, une discipline faite de 9h de travail, 1h de yoga, et le reste du temps à cuisiner, lire, tricoter, discuter avec mes colocs.

Je crois finalement que j'aime les confinements. Ils me permettent de mettre en place une bulle faite de pur travail intellectuel, long, exigeant, ardu et qui demande du temps pour se déployer, loin des distractions du monde. On ne nous laisse pas d'autre choix que le repli sur la sphère domestique, vers les territoires intimes de notre être. Et c'est exactement ce dont j'avais besoin. Je parle d'un endroit hyper privilégié évidemment, j'ai un salaire quoiqu'il arrive, un grand appartement lumineux à souhait, une vie confortable, un travail-passion.

Il y a plein de choses chiantes, la vie est faite de choses chiantes à souhait. Mais en vous écrivant aujourd'hui, je sais que je vais bien. Bien sûr, je prends toujours mes petits cachets pour la dépression, mes TOCs n'ont pas disparu et je suis toujours persuadée d'être nulle, pas assez bonne, pas assez brillante, etc etc etc. Mais mis à part cela, qui est un peu la toile de fond de mon existence, je vais bien. Je me félicite chaque jour d'être venue ici, d'avoir quitté Paris que j'ai pourtant aimée à la folie. Depuis mon 6e étage, j'ai vue sur toute la ville, et le ciel bleu inonde ma chambre de soleil - il est 8h30 et j'ai ouvert les fenêtres. Bientôt, je reverrai la mer.

J'espère que vous allez toutes et tous bien, que le reconfinement n'est pas trop dur pour les un·es et les autres, que vous trouvez de la joie et de la lumière malgré ces temps agités, et très sombres.

Je vous embrasse
#1322473
Coucou ma jolie Janysse,

Je suis contente de lire tes nouvelles. T'as l'air d'être en forme et tu profites bien de la vie, du calme de confinement et du temps avec tes colocs.

C'est vrai que les villages ruraux dans le sud ont de super charme. En octobre, j'ai pu parcourir quelques si jolis coins au bout du monde, authentiques, picturaux et isolés :D

Je me mets à prendre le goût pour le confinement aussi, sans être exagérée :D C'est le temps pour soi, pour accomplir le travail solitaire et gérer des choses comme un.une grand.e

Ton travail est dur, long, chargé. Mais j'ai confiance en toi. Tu vas fort réussir ta thèse, et après cela, un métier, une carrière, etc...T'es encore toute jeune. La vie s'ouvre belle et bien, surtout lorsqu'on est encore jeune, plein d'occasions, plein de chemins, de choix. Juste faut avancer, sans trop en avoir peur, se laisser inspirée par de nouveaux bons vents. Et l'amour, oh là la, le fameux amour, ça viendra lorsque ça viendra. Et il est sûr que ça viendra :D

Tu me fais rêver encore de ton séjour dans les villages là :lol: Découvrir le monde est toujours un besoin essentiel, pour ne pas tomber dans un quotidien usant.

Je te souhaite plein de courage et de joie de vivre, pour mener à bien ton projet et pour que ta vie soit en pleine de douceur, de tranquillité mais manque pas de passionnel :D

Gros bisous fabuleux ma Janysse :bisou: :bisou: :bisou:
#1322474
Hello Janysse
Très heureuse de te lire, et très contente pour toi. Je te sens quelque peu apaisée, et je te souhaite d'en profiter (non pas que cela soit forcément temporaire).
Pour le diagnostic HPI, j'y pense depuis bien longtemps depuis que je lis tes posts (ça fait donc bien 3-4 ans). Je le suis moi même, diagnostiquée (j'aime pas ce mot, ce n'est pas une maladie) depuis l'école primaire. Tu m'as dit plusieurs fois que tu pensais que ce n'était pas la raison ni un moyen de justifier tes/nos troubles d'humeur. Tu as tout à fait le droit de penser ça, et si tu sens que c'est vrai pour toi, alors tu es la mieux placée. Je pense le contraire, pour moi ça explique énormément de choses. Il est très difficile de se mettre dans une case, encore plus de mettre son fonctionnement/personnalité dans une case. J'ai fait une mini crise de panique il y a quelques semaines, car j'étais dans un gros gros down et je me suis 100% reconnue dans le descriptif de la bipolarité type 1. J'ai eu super peur, j'ai eu peur qu'avec le temps ça ne s'améliore pas, j'ai eu peur qu'un jour mes envies de suicide deviennent réelles et que je songe vraiment à passer à l'action (pas du tout le cas aujd). Puis j'ai laissé passé un peu de temps, j'ai attendu de sortir de mon down, d'avoir les idées plus claires. J'ai beaucoup écrit, tout ce qui me passait par la tête. J'ai lu que le diagnostic bipolaire était souvent compliqué à poser, qu'il se confondait parfois avec le borderline (où je me reconnais énormément aussi, abandon tout ça), et ... le HPI/HPE.

Ces sujets me passionnent donc, même si je controle la quantité d'infos que je consomme, je trouve une forme d'apaisement à m'informer sur tout ça. J'ai passé une semaine à ingurgiter tout ce que je pouvais (aussi je précise, je n'ai jamais eu de conduite auto destructrice autre que de l'hyperphagie ; pas de scarification, pas de mutilation, pas d'anorexie, je ne consomme aucune drogue).

Ma conclusion ça a été qu'il fallait faire preuve de bienveillance et d'acceptation envers soi même. On a pas forcément besoin de "se soigner" quand c'est la société qui est malade. La société n'es pas adaptée aux personnes sensibles. Et pourtant qu'est ce qu'elle en a besoin. Il faut prendre soin de soi, bien sûr. Si je re-sombre dans qq temps, peut être que je re consulterai. Mais je pense qu'une part du travail, ou du moins, des "choses à faire", sont de s'accepter comme on est. Oui, tout nous touche, oui on a peur d'être abandonné, oui on a peur de souffrir, oui un rien nous fait pleurer de rire, ou pleurer de douleur. Mais je refuse de m'autocensurer, je refuse de cesser de croire à la magie des choses, à l'amour, à l'art. Je refuse de "cacher ma différence". Rentrer dans le moule, un peu, juste ce qu'il faut pour que ça m'arrange moi. Cela demande bcp d'énergie, mais ça libère. Moi aussi j'adore le confinement, car je me sens dans ma bulle, et je peux réfléchir tranquillement.

Voilà, ma pensée n'est pas très structurée et je n'ai pas de conclusion. Je voulais juste rebondir sur ton besoin de se mettre une étiquette.

Je t'embrasse
#1325796
Bonsoir tout le monde,

Je repasse ici après des mois d'absence. J'avais commencé à rédiger une réponse pour Miu et Agathe, et puis je me suis laissée embarquer dans une routine chronophage, et puis la vie est devenue chouette, et j'ai oublié de revenir ici.

Je voulais vous parler de ce garçon que j'ai évoqué sur un autre post. Un copain avec qui on rigolait au bar, et puis j'ai senti qu'il me plaisait, que je lui plaisais, et lorsque nous avons eu le droit de faire 20km lors du dernier confinement, il m'a emmenée faire une promenade en vélo au bord de la mer. Un peu plus tard j'ai passé la nuit chez lui. Et nous avons commencé une histoire toute douce, toute tendre, et dont nous n'avons jamais parlé.

J'avais énormément de doutes. Il ne me faisait pas "vibrer". Je n'étais pas en train de sombrer dans un désir anxieux, de remplir ma vie de lui, de lui seulement, parce que ma vie était déjà si remplie de si belles choses. Son corps était différent des corps des autres : plus moelleux, plus imposant, plus gros en fait, et ça me refroidissait. Je ne savais pas si je le trouvais beau. C'était un bonhomme de 36 ans bien installé dans sa petite vie, et je pensais qu'il ne voulait pas d'enfant, alors moi qui adore me monter la tête et me raconter des histoires au lieu de parler pour de vrai, je l'ai tenu à distance. Pourtant j'avais face à moi un garçon généreux, soutenant, intelligent, tendre, romantique, bienveillant, et qui me faisait pleurer de rire, qui acceptait mes poils partout, mes médicaments 5 fois par jour, et mes départs sur le terrain. Il m'invitait chez lui, et je l'invitais chez moi, c'était équilibré. Je suis partie deux mois sur le terrain entre janvier et mars, je suis revenue pour le voir lui, et il est venu me voir moi, parfois à la dernière minute, faisant 2h de route au dernier moment juste pour qu'on passe 24h ensemble. Personne n'a jamais fait ça pour moi. Et je continuais mon travail, ma vie, avec cet homme génial dans ma vie, qui me soutenait, et je ne me sentais plus seule pour la première fois, je me sentais bien, je me sentais en sécurité affective, je ne me sentais pas amoureuse folle mais je me sentais bien. Un jour au détour d'une conversation j'ai osé parlé d'enfants comme ça en passant, et il a dit qu'il en voulait. Ça m'a rassurée, je ne voulais pas me lancer dans une histoire avec un homme qui ne veut pas d'enfants, me retrouver dans 10 ans à me séparer de mon compagnon parce qu'il ne veut pas d'enfants et moi oui. Je ne sais pas pourquoi je me suis focalisée là-dessus, mais après cette mini-discussion, j'ai senti mon coeur enfler, et je me suis projetée, je me suis dit allez, ça y est c'est parti, c'est peut-être lui, peut-être pas, mais ça va durer.

En fait pendant tout ce temps, j'avais quand même des doutes. Un retour à Paris en ligne de mire, la peur ancienne d'être rejetée. Ma psychologue a fait un boulot formidable, me demandant à chaque séance où j'en étais, si j'avais enfin réussi à aborder LA conversation, celle de notre statut, couple ou pas, où ça va, nos attentes. Elle m'a demandé d'écrire la conversation idéale avec lui comme "devoirs de psy", je l'ai écrite, j'en ai été satisfaite, rassérénée, et elle n'en a pas parlé à la séance suivante, alors j'ai tout rangé sous le tapis comme d'habitude, et nous n'avons jamais eu cette conversation. Nous nous sommes affichés avec nos amis communs, il m'appelait sa copine et moi c'était mon chéri, je l'ai présenté à mes amis, et mon coeur a commencé à pétiller un peu. Je ne savais pas où ça allait, mais je me voyais avec lui. Ce n'était pas passionnel, torride, enflammé, c'était bien mieux que ça.

Récemment ma psychiatre a augmenté ma dose d'anxiolytiques, quelque chose n'allait pas, j'étais obsédée par mon poids, par le sucre, et cet homme adore le sucre, les gâteaux, on en mangeait tout le temps, je me suis sentie aigrie, j'ai commencé à lui en vouloir de me proposer autant de gâteaux. Je n'ai jamais parlé de rien, je faisais juste la fille obsédée par son poids, la maigrichonne qui se trouve trop grosse, ostensiblement.

Et puis, le drame. Je suis rentrée de ma mission de terrain. Nous nous sommes retrouvés, nous avons passé le weekend ensemble, il m'a proposé une balade surprise deux jours plus tard avant le couvre-feu, le lendemain soir il a dîné/dormi chez moi, et le vendredi soir j'ai dîné/dormi chez lui. J'avais des choses à faire pour moi ce weekend là. Je sentais que ça n'allait pas bien de son côté, ses parents malades et lui fils unique, un burn out au travail, alors j'ai proposé une soirée, un petit dîner chez moi, et qu'on prenne notre matinée dans la semaine, ce jeudi, pour aller se promener au bord de la mer, je m'occupais de tout, je voulais prendre soin de lui. Il accepte, on se dit qu'on a hâte. Je ne réponds pas trop, je suis préoccupée par le travail, par mon poids, par ma thérapie, j'angoisse et je dors mal, je ne suis pas très disponible par message, je me dis qu'on se rattrapera en tendresse mercredi soir.

Le mercredi matin, il m'écrit pour me dire qu'il ne viendra pas. Qu'on peut se voir le soir avant le couvre-feu. Je ne comprends pas, je demande si tout va bien, s'il ya un souci il faut qu'on en parle, je suis déçue, j'avais tout prévu, je me faisais une joie de le voir, de dormir avec lui, de l'emmener à la mer. Il répond qu'il n'en avait pas trop eu l'impression, et qu'il faut qu'on discute. Autant vous dire que la journée, avec la perspective du confinement le soir, a été catastrophique. Et puis j'ai réussi à me convaincre qu'il voulait juste parler de notre statut.

Nous nous sommes retrouvés, et il m'a quittée. Il ne se sent pas à 100% dans la relation, avec ses parents, le travail. Et puis il avait l'impression de n'être qu'un amant pour moi, il ne voyait pas où ça allait, il avait l'impression que je ne lui laissais pas de place dans ma vie, que ça n'était que temporaire, que je repartirais à Paris, qu'il avait l'impression de me prendre du temps sur mon travail, que pour la promenade à la mer il a préféré annuler plutôt que m'infliger ça (c'est le mot qu'il a dit), qu'il stressait à chaque fois qu'il me voyait, qu'il avait l'impression de s'imposer entre moi et mon travail, que sur le terrain c'était pareil. J'ai halluciné. Je me suis énervée, j'ai dit que j'étais assez grande pour décider comment organiser mon temps, que je lui donnais avec plaisir, qu'il n'y avait pas d'histoire de s'imposer, que ça durait depuis 2 mois cette histoire ?? Je lui ai dit que j'étais là, que Paris c'était loin, que peut-être je ne repartirai pas, que je voulais être avec lui, ne pas le perdre.

C'était horrible. Je me suis décomposée à côté de lui, je pleurais à gros sanglots, et lui ne m'a accordé pas un seul regard, pas un seul geste de réconfort, pas une larme. Son indifférence a retiré d'un seul coup toute la tendresse qu'il y avait eu entre nous. Je suis partie.

Deux jours plus tard, faits de cauchemars et de larmes à n'en plus pouvoir, à pleurer dans mon café, pleurer dans mon sommeil, pleurer de douleur, je lui ai écrit, je lui ai dit qu'on s'était mal compris, que je voulais être avec lui, qu'on aurait dû parler avant, qu'on aurait dû communiquer, que moi je me projetais, je lui ai écrit la déclaration que je ne lui ai jamais faite. Je ne lui avais jamais dit que j'étais bien avec lui et que je voulais rester avec lui. J'avais trop peur. De quoi je ne sais pas, j'avais peur, je n'osais pas. Alors que je n'ai jamais eu de mal à dire cela avant. Je n'attendais pas de réponse j'avais besoin de lui dire ça, que j'avais tout aimé avec lui. Il a répondu qu'il n'avait pas osé non plus en parler avant, qu'il avait l'impression de ne pas avoir de place dans mon futur et que ça avait pris le dessus sur tout.

Je sais maintenant pourquoi il faut communiquer. Je sais maintenant à quoi ça ressemble, un regret qui vous transperce de part en part, qui vous donne la nausée, des cauchemars, qui vous meurtrit jusqu'au fond de l'âme. Encore un qui me quitte. Encore une relation ratée, parce que je n'ai pas su communiquer. En même temps je suis lucide, je sais bien que derrière le "Je n'avais pas de place dans ton futur", il faut aussi entendre "tu n'avais pas de place dans mon futur". J'ai l'impression de passer à côté de quelque chose de très joli. Je sais que je m'en remettrai même si aujourd'hui je voudrais crever tellement j'ai mal. J'ai honte de m'être fait quitter encore, et aussi vite. J'ai honte de n'avoir pas été capable d'être adulte et juste dire "tu me plais, je voudrais qu'on soit un couple un vrai", d'avoir rêvé un avenir tout doux où j'étais seule, dans ma tête, sans jamais lui en parler.

Je me dis qu'il y a du progrès. Que j'ai choisi cette fois un homme bon pour moi, à part qu'il ne sait pas communiquer non plus. Que j'ai appris la leçon de la façon la plus cruelle qui soit mais qu'elle est bien comprise cette fois.

Voilà. Je me sens coupable de cet échec, de cette non-communication. De lui avoir fait sentir mes doutes sans jamais rectifier le tir. Je ne voulais pas d'un amant, je voulais construire, j'aurais dû le lui dire. Ça n'aurait peut-être rien changé, mais je n'aurais pas eu de regret. Je vais tâcher de panser mes plaies, de retrouver le courage d'affronter la vie, de retrouver le courage d'espérer une belle histoire un jour.

J'aurais voulu revenir avec des nouvelles plus joyeuses. Je garde l'espoir qu'un jour elles le seront réellement.

Je vous embrasse
#1325798
Hello jolie Janysse,

Je sens que tu te dévores de culpabilité . C'est souvent notre premier réflexe a l'annonce d'une rupture subie, surtout quand les raisons évoquées par celui qui rompt renvoient à nos manquements supposés ( comme dans " tu ne m'as pas fait assez de place dans ta vie..." ) .

Et pourtant, vraiment je pense que celui qui quitte ne le fait pas à cause de l'autre mais bien pour lui . Pour des raisons qui lui sont propres, auxquelles on ne peut rien. C'est sans doute difficile de se débarrasser de cette illusion de contrôle pour se dire " c'est la vie, c'est comme ça"

Quand je lis votre début d'histoire , je vois que tu l'invites, tu passes du temps avec lui, tu lui fais une place dans ta vie . Je ne vois rien d'anormal à ne pas exposer un plan pluriannuel de couple aussi tôt. Bref, je ne trouve pas du tout , de ma fenetre, que tu aies été détachée et distante.
Que lui ait ses propres insécurités, qu'il juge que cette relation ne les comblait pas assez, et bien c'est son problème , à lui , et tu n'y peux rien .
Par ailleurs , tu lui écris que tu as tout aimé avec lui . Ce n 'est pas l'impression que j'ai , non plus . ( ou plutôt effectivement, j'ai la sensation que tu aimais la securité, la garantie de stabilité qu'il représentait, validée par l'appellation officielle de votre entourage , le couple aux yeux du monde , donc que tu aimais tout avec lui, mais pas forcément que tu l'aimais lui ) Mais le biais de positivité est sans doute normale dans les tentatives désespérées d'effacer la douleur causée par la rupture ( je me souviens avoir dit à mon ex qu'il était " une belle personne " lors de la rupture :roll: alors qu'en fait j'en étais venue à le penser de moins en moins lors des mois précédent notre rupture et que je ne le pense plus du tout à présent. Sans compter que je déteste cette expression galvaudée " belle personne " )

Bref, je pense que ça n'aurait rien changé que tu lui fasses cette déclaration plus tôt . Et je crois pas non plus que ça t'aurait permis de vivre cette rupture le coeur léger, sans regret .

Une rupture subie ça fait mal , et la douleur est toujours teintée de regret. Courage pour ça jolie Janysse, ça fait très mal pour le moment , mais ça aussi, ça passera

Bisous fabuleux :bisou:
#1325799
Coucou Janysse,

Je voulais juste te dire que je pense fort à toi. Tu sais s'il a ressenti qu'il avait pas de place dans ta vie il aurait pu t'en parler sans te quitter directement. Je trouve ça injuste que tu te culpabilises autant... Comme l'a dit Selmasultane tu as pris du temps pour lui.. Sois douce avec toi ! Si c'était juste une peur ou un doute il aurait pu t'en parler sans te quitter.. Je trouve qu'il n'a pas voulu arranger les choses et donc t'as pas à t'en vouloir autant.

J'imagine la douleur que tu ressens... Je t'envoie le peu de force que j'ai.

:bisou:
#1325804
Selmasultane a écrit :Hello jolie Janysse,

Je sens que tu te dévores de culpabilité . C'est souvent notre premier réflexe a l'annonce d'une rupture subie, surtout quand les raisons évoquées par celui qui rompt renvoient à nos manquements supposés ( comme dans " tu ne m'as pas fait assez de place dans ta vie..." ) .

Et pourtant, vraiment je pense que celui qui quitte ne le fait pas à cause de l'autre mais bien pour lui . Pour des raisons qui lui sont propres, auxquelles on ne peut rien. C'est sans doute difficile de se débarrasser de cette illusion de contrôle pour se dire " c'est la vie, c'est comme ça"

Quand je lis votre début d'histoire , je vois que tu l'invites, tu passes du temps avec lui, tu lui fais une place dans ta vie . Je ne vois rien d'anormal à ne pas exposer un plan pluriannuel de couple aussi tôt. Bref, je ne trouve pas du tout , de ma fenetre, que tu aies été détachée et distante.
Que lui ait ses propres insécurités, qu'il juge que cette relation ne les comblait pas assez, et bien c'est son problème , à lui , et tu n'y peux rien .
Coucou Selma,

Je suis heureuse de te lire, j'ai l'impression de rentrer à la maison quelque part. J'ai été émotionnellement distante, parce que je ne savais pas où j'en étais, que j'avais peur de tout, mais je suis d'accord avec toi, mes actes ont toujours montré que je le laissais entrer dans ma vie, je cuisinais pour lui, j'organisais mes semaines en fonction de nos rendez-vous, j'allais lui tricoter des chaussettes, lui broder un motif qui lui plaisait (il m'avait d'ailleurs dit "ne perds pas ton temps à ça tu as peut-être mieux à faire... ???!!), je lui ai même fait plus de place qu'aux autres, je lui ai montré mon attachement de maintes manières, et il s'y est installé, il a assisté à mes conf en ligne, il est venu sur le terrain, il s'est impliqué. Je ne vois pas ce que j'aurais pu faire "de plus", je ne crois même pas qu'il aurait fallu faire "plus", tu as raison, si ça ne lui suffisait pas pour une raison ou une autre je n'y peux rien, et ce n'est pas à moi de combler ses insécurités.
Selmasultane a écrit :Par ailleurs , tu lui écris que tu as tout aimé avec lui . Ce n 'est pas l'impression que j'ai , non plus . ( ou plutôt effectivement, j'ai la sensation que tu aimais la securité, la garantie de stabilité qu'il représentait, validée par l'appellation officielle de votre entourage , le couple aux yeux du monde , donc que tu aimais tout avec lui, mais pas forcément que tu l'aimais lui ) Mais le biais de positivité est sans doute normale dans les tentatives désespérées d'effacer la douleur causée par la rupture ( je me souviens avoir dit à mon ex qu'il était " une belle personne " lors de la rupture alors qu'en fait j'en étais venue à le penser de moins en moins lors des mois précédent notre rupture et que je ne le pense plus du tout à présent. Sans compter que je déteste cette expression galvaudée " belle personne " )
Tu as raison, c'est bien ce que j'ai écrit, et j'en suis consciente. J'ai tout aimé avec lui, pas de lui. J'ai aimé la sécurité et la stabilité, j'aimais le sentiment de plénitude, la sensation que quelqu'un était là "to have my back", pour me rattraper si je tombais. J'ai compris avec ma psy cet hiver que je n'avais pas dans ma vie ce soutien émotionnel de mon entourage, je ne le trouve pas dans ma famille, ni dans mes amitiés en ce moment, ma "meilleure amie" étant toute impliquée dans son couple, loin géographiquement et ses mots impuissants à me réconforter. Je ne connais pas assez mes nouvelles connaissances pour m'appuyer sur elleux, me sentir soutenue. Il est donc normal que je cherche ce soutien dans une relation amoureuse. J'ai décidé d'arrêter de m'en blâmer, ce n'est pas de ma faute si j'ai grandi sans amour. Donc oui, absolument, j'aimais plus ce qu'il m'apportait que lui-même, sans doute. J'en étais consciente, et je voulais garder ce confort tout nouveau, cette sécurité affective encore un peu, et peut-être qu'on serait tombé amoureux. Pour une fois, j'avais l'impression de me reposer, de me sentir en sécurité, de savoir qu'il était là même si le reste n'allait pas. Je ne recherche rien d'autre que cela, il rassurait mes peurs, il prenait soin de moi, je n'ai jamais connu autant de tendresse avant, j'ai cru que j'avais trouvé mon Refuge, l'endroit où me reposer avant de repartir affronter la vie, à deux.
Selmasultane a écrit :Bref, je pense que ça n'aurait rien changé que tu lui fasses cette déclaration plus tôt . Et je crois pas non plus que ça t'aurait permis de vivre cette rupture le coeur léger, sans regret .

Une rupture subie ça fait mal , et la douleur est toujours teintée de regret. Courage pour ça jolie Janysse, ça fait très mal pour le moment , mais ça aussi, ça passera

Bisous fabuleux
Tu as sans doute raison, cela n'aurait rien changé aux maladies de ses parents, à son travail qui devient pesant, à son incapacité à communiquer, à son indisponibilité émotionnelle. Mais peut-être que... C'est ce "peut-être que" qui s'effacera je l'espère avec le temps. Avec la souffrance aussi. En fait je n'ai rien vu venir je suis vraiment abasourdie.

Disons que je commence à penser que je suis incapable de construire. Je ne comprends pas, vraiment cela m'échappe absolument, comment, pourquoi, les couples autour de moi durent, pourquoi même les gens qui essuient des ruptures le font parfois après plusieurs années, pourquoi avec moi cela ne dure pas. Ça me fait très mal. 10 ans de galère amoureuse, de déceptions, de couples qui ne durent pas, qui font mal. Je ne peux plus entendre celles et ceux qui me disent que "tu en trouveras d'autres" "c'était pas le bon" et "tu es encore jeune, tu as le temps, ça viendra". Je trouve plus difficile d'y croire à chaque nouvelle rupture. Je ne comprends pas pourquoi ça arrive aux autres et pas à moi.
Sophana a écrit :Coucou Janysse,

Je voulais juste te dire que je pense fort à toi. Tu sais s'il a ressenti qu'il avait pas de place dans ta vie il aurait pu t'en parler sans te quitter directement. Je trouve ça injuste que tu te culpabilises autant... Comme l'a dit Selmasultane tu as pris du temps pour lui.. Sois douce avec toi ! Si c'était juste une peur ou un doute il aurait pu t'en parler sans te quitter.. Je trouve qu'il n'a pas voulu arranger les choses et donc t'as pas à t'en vouloir autant.

J'imagine la douleur que tu ressens... Je t'envoie le peu de force que j'ai.
Coucou Sophana, merci pour ton message. C'est tout à fait vrai, je n'ai pas osé parlé, mais lui non plus. On peut avoir 36 ans et n'avoir jamais appris à communiquer, j'espère que je n'en serai pas là dans 10 ans. Ça allait sans doute dans le mur dès le départ. Je vais tâcher de ne pas m'en vouloir, d'être plus douce avec moi-même.

Je vous embrasse toutes deux
#1325842
Coucou Janysse,

Oui tu as raison, non seulement tu n'aurais pas pu en faire davantage, mais il n'aurait pas fallu en faire davantage.

Je comprends ton désarroi. Ayant moi même été peu entourée ou soutenue dans ma famille , je comprends ce que c'est de voir s'écrouler ce qu'on croyait un rempart .

Quant à la " capacité" d'entretenir des relations longues ...déjà il ne s'agit pas que de ta capacité à toi, il faut que 2 capacités et volontés soient présentes pour entretenir cette pérennité ( la volonté seule suffit souvent dans bien des domaines , universitaire ' professionnel , mais pas dans d'autres , aussi frustrant que ce soit de l'accepter ) .

Tous les chemins de vie ont une valeur Janysse, il n'y a pas de figure imposée. J'ai 20 ans de plus que toi et un cercle de 5 amies chères depuis presque 25 . On a toutes eu des chemins différents, certaines mariées très tôt, d'autres ayant rencontré leur amoureux " sur le tard " , certaines célibataires, d'autres divorcées , certaines avec enfants, d'autres sans ...

Il n'y a pas de parcours plus valable ou moins enviable qu'un autre , chacune a fait comme elle le pouvait au moment où elle le pouvait ;)

Et même si je sais que tu as en as marre de te l'entendre dire, car tu souffres , mais tu ne soupçonnes même pas comme les choses peuvent bouger et changer et connaître de multiples évolutions dans les 20 ans à venir. Ta souffrance d'aujourd'hui n'est pas gravée dans le marbre Janysse ;)
#1325889
Coucou Selma
Selmasultane a écrit :Je comprends ton désarroi. Ayant moi même été peu entourée ou soutenue dans ma famille , je comprends ce que c'est de voir s'écrouler ce qu'on croyait un rempart .
C'est tout à fait ça. Ce n'est pas le monde qui s'écroule, je n'en suis plus là, avec l'expérience et mine de rien tout le travail que j'ai fait depuis 6 ans, je ne me sens pas sans ressource, abandonnée, laissée sur le chemin, le monde ne s'écroule pas autour de moi. C'est plutôt sa violence, la dureté de la vie qui se font plus criantes, plus cruelles, sans lui, sans la bulle que nous avions, sans la douceur qu'on inventait à deux, quand même, jusqu'au dernier moment.

Au moins maintenant je sais que ça existe, je sais que c'est ça que je veux, ce refuge-là, cette sécurité, cette douceur, un homme qui prend soin de moi autant que je prends soin de lui, pas de façon pathologique, juste pour se faire du bien.
Selmasultane a écrit :Quant à la " capacité" d'entretenir des relations longues ...déjà il ne s'agit pas que de ta capacité à toi, il faut que 2 capacités et volontés soient présentes pour entretenir cette pérennité ( la volonté seule suffit souvent dans bien des domaines , universitaire ' professionnel , mais pas dans d'autres , aussi frustrant que ce soit de l'accepter ) .

Tous les chemins de vie ont une valeur Janysse, il n'y a pas de figure imposée. J'ai 20 ans de plus que toi et un cercle de 5 amies chères depuis presque 25 . On a toutes eu des chemins différents, certaines mariées très tôt, d'autres ayant rencontré leur amoureux " sur le tard " , certaines célibataires, d'autres divorcées , certaines avec enfants, d'autres sans ...

Il n'y a pas de parcours plus valable ou moins enviable qu'un autre , chacune a fait comme elle le pouvait au moment où elle le pouvait

Et même si je sais que tu as en as marre de te l'entendre dire, car tu souffres , mais tu ne soupçonnes même pas comme les choses peuvent bouger et changer et connaître de multiples évolutions dans les 20 ans à venir. Ta souffrance d'aujourd'hui n'est pas gravée dans le marbre Janysse
C'est quelque chose que j'ai beaucoup de mal à entendre, à comprendre, à assimiler. Dans la théorie je vois l'idée, mais dans ma chair ça brûle très fort, je n'arrive pas à ne pas me comparer aux autres, à ne pas être jalouse, envieuse, amère. Peut-être que j'y arriverai un jour, après tout il y a quelques années j'écrivais ici à quel point j'avais envie de mourir, que je crevais de solitude, que je ne savais pas quoi faire de moi-même. Je crois que je suis quand même plus épanouie et complète maintenant qu'il y a 4 ou 5 ans, quand je pleurais de douleur parce qu'un garçon gay ne m'aimait pas en retour... Il y a encore du travail mais si je regarde en arrière j'ai parcouru un sacré chemin déjà.

Reste ce besoin absolu, impérieux, de tendresse, de peau à peau, de nuits à deux, de réveils à deux, de rêves à deux. Je ne crois pas que je pourrai y renoncer un jour. Je ne peux que m'efforcer d'accepter cette grande absence, de trouver ce réconfort ailleurs. La période de "distanciation sociale" n'aide pas, moi qui suis très tactile, je ne peux même plus câliner mes ami·es.

Une amie que j'ai eue hier soir au téléphone m'a dit que ça vaudrait peut-être le coup d'avoir une nouvelle conversation à coeur ouvert avec lui, pour comprendre ce qui s'est joué, débloquer certaines choses, voir si on ne peut pas surmonter ça ensemble, apprendre à communiquer maintenant. Je me suis mise à douter. Et si ? Peut-être ? Peut-être qu'il pourrait revenir ?

Une copine aujourd'hui m'a dit qu'il était très secret, qu'ils ne parlaient jamais de leurs vies intimes, bien qu'ils se connaissent depuis 3 ans. En 3 ans, elle ne l'a jamais connu avec une fille, peut-être des conquêtes ici ou là qu'elle soupçonne, une fille avec qui ça a duré 3 jours, et puis moi, qui est la seule relation "long terme" (5 mois...) qu'elle lui connaisse. Elle dit qu'il a peut-être un problème avec l'engagement. Je me suis dit et si ? Peut-être ? Si on s'expliquait, qu'on déjouait les peurs de part et d'autre ?

Et puis je me suis souvenue de tout, de tout ce que j'ai lu ici depuis 10 ans maintenant, de tous ces avis, ces conseils, ces mots précieux et terriblement rares dans l'entourage du largué. Il n'y a pas de phobie de l'engagement. Il n'y a pas de retour. Il n'y a pas de dernière conversation. Il n'y a pas d'espoir. Il n'y a rien à comprendre. Il y a seulement un homme qui m'a quittée, et c'est tout ce qu'il faut retenir. Il ne veut pas être avec moi, il ne m'aime pas, point final. Et s'il nous présentait dans deux mois sa nouvelle copine, l'épousait et lui faisait 3 enfants, je ne serais pas surprise. Ce ne sera pas moi. Je me le répète sans cesse, ça fait mal mais l'espoir tue plus encore.

Je suis heureuse d'avoir collecté au fil du temps autant de ressources et d'outils, autant de lucidité, autant de capacité à accepter. Finalement avoir été quittée 6 ou 7 fois n'aura pas été vain. Je me sens nauséeuse et lourde en ce moment, j'ai arrêté de pleurer, quelque chose est bloqué. Je sais que le plus dur arrive, passée la sidération première. Je vais tâcher de réinvestir cette vie bizarre que je mène, et dans laquelle il avait toute sa place, même s'il n'a pas voulu le voir.

Belle soirée
#1325894
Coucou Janysse,

Comme quoi je suis tout à fait d'accord avec Selma sur toutes les lignes. J'ai l'impression que tu te compares assez souvent et toujours avec les autres. Et tu sais que cette perspective nous fait plus du mal que du bien? Janysse est unique et ses copines copains sont uniques aussi. Parce qu'on est unique, nos chemins de vie vécus (pro ou sentimentale) prennent les tournures invraisemblables. Et cela ne pose pas la question si notre vie est digne d'être vécue, non?

Les histoires d'amour sont jouées par deux côtés. Puisqu'on ne sait jamais ce qui nous arrivera demain car on ne peut pas prendre la télécommande et appuyer sur les boutons pour que l'autre fasse comme l'on veut 8-) (Et franchement tant mieux, sinon l'autre deviendrait simplement un robot/l'objet à nous satisfaire quoi), je pense qu'il nous vaut mieux nous nourrir pour devenir moins fragile. C'est comme un arbre dont la racine est solide, malgré les tempêtes, les orages, il survivra. Et je sais que tu as énormément de choses à t'alimenter, à te nourrir pour agrandir toi - même, pour te forger, pour t'enrichir, pour te solidifier.

Je pense que ce que tu écris de temps à autre, que ta meilleure copine est loin et a d'autres préoccupations que de te donner l'épaule pour appuyer, que ta famille ne te soutient pas trop, je comprends tout à fait cela (car pour moi c'était à peu près pareil), mais il me semble, tous ces soutiens là viennent quand même de l'extérieur. As -tu vraiment demandé, avant tout, à toi de te soutenir, de te donner les mots doux, de te relever par toi-même sans te dire: J'ai mal. Faut que quelqu'un soit là pour que je m'appuie sur, sinon je m'écroulerais.

Tu ne t'écroulerais pas. La vie et le monde sont tellement alléchants. Ton travail, tes passions, les nouvelles choses à découvrir, les gens à rencontrer...Tes plusieurs propres expériences témoignent que tu t'es laissée pas aller. Une rupture est dure, deux ruptures sont dures, mais si le schéma se répète, c'est qu'il y a quelque chose qui cloche. En attendant de résoudre l'énigme, le monde et ta vie continuent. On pourra avancer tout en cherchant à expliquer des choses, à trouver les solutions sans tourner en rond.

Une fleur bleue est tout d'abord la fleur. Elle est belle et née pour fleurir quoi que ce soit. Etre fragile ne signifie pas être cassée.

J'ai l'impression que tu cherches toujours et même en vain l'amour ailleurs. As - tu donné suffisamment l'amour à toi-même d'abord? Aime - toi, vraiment. L'amour est né en soi, de soi avant tout.


Prends soin de toi. Gros bisous fabuleux ma jolie.
#1325896
Hello Jolie Janysse!

J'aurais bien sûr préféré que tu nous reviennes avec de meilleures nouvelles, mais tu es revenue, et c'est déja ça.
Regarde, au lieu de te terrer de honte dans ton coin parce que tu "aurais encore une fois échoué", tu prends ton clavier et tu viens nous raconter tout ça...c'est déja hyper courageux.
ET oui, moi aussi je lis, d'année en année, une jeune femme qui grandit, qui évolue, qui devient de plus en plus douce avec elle même...et qui va finir par rencontrer son homme...mais pas l'homme qui la fera tenir debout, juste l'homme qui la completera...

Courage jolie J.
Je n'ai aps trop le temps d'écrire ce soir mais je pense a toi!
#1325915
miu a écrit :Coucou Janysse,

Comme quoi je suis tout à fait d'accord avec Selma sur toutes les lignes. J'ai l'impression que tu te compares assez souvent et toujours avec les autres. Et tu sais que cette perspective nous fait plus du mal que du bien? Janysse est unique et ses copines copains sont uniques aussi. Parce qu'on est unique, nos chemins de vie vécus (pro ou sentimentale) prennent les tournures invraisemblables. Et cela ne pose pas la question si notre vie est digne d'être vécue, non?
Coucou miu :bisou:

Oui tu as raison c'est effectivement ça. Je me compare tout le temps, j'en suis consciente, je m'en rends compte mais je n'arrive pas à m'arrêter. Je me sens en compétition pour tout, tout le temps. Je le sais. Je ne sais pas comment faire pour que ça s'arrête.
miu a écrit :Je pense que ce que tu écris de temps à autre, que ta meilleure copine est loin et a d'autres préoccupations que de te donner l'épaule pour appuyer, que ta famille ne te soutient pas trop, je comprends tout à fait cela (car pour moi c'était à peu près pareil), mais il me semble, tous ces soutiens là viennent quand même de l'extérieur. As -tu vraiment demandé, avant tout, à toi de te soutenir, de te donner les mots doux, de te relever par toi-même sans te dire: J'ai mal. Faut que quelqu'un soit là pour que je m'appuie sur, sinon je m'écroulerais.
Je fais ce que je peux pour me soutenir moi-même, et je suis arrivée à un moment de ma vie où je ne m'écroule plus toute seule. Je me suis longtemps sentie coupable de vouloir du soutien des autres, de chercher l'amour, de chercher de la compagnie. Mais c'est normal, aucune vie n'est menée en solo, je cherche du soutien dans un partenaire parce que j'ai du mal à le trouver ailleurs. Je le trouve en moi bien sûr, de plus en plus, mais j'ai besoin, comme tout être humain, d'être épaulée un peu ailleurs, nous ne sommes pas des îles, nous sommes en relation. Et je crois que ce covid de merde nous rend la chose plus criante encore, nous sommes faits pour être en relation les uns avec les autres... Je comprends qu'il s'agit de ne pas tout attendre des autres, mais je crois que j'en suis plus là, je ne sais pas...
miu a écrit :Tu ne t'écroulerais pas. La vie et le monde sont tellement alléchants. Ton travail, tes passions, les nouvelles choses à découvrir, les gens à rencontrer...Tes plusieurs propres expériences témoignent que tu t'es laissée pas aller. Une rupture est dure, deux ruptures sont dures, mais si le schéma se répète, c'est qu'il y a quelque chose qui cloche. En attendant de résoudre l'énigme, le monde et ta vie continuent. On pourra avancer tout en cherchant à expliquer des choses, à trouver les solutions sans tourner en rond.

J'ai l'impression que tu cherches toujours et même en vain l'amour ailleurs. As - tu donné suffisamment l'amour à toi-même d'abord? Aime - toi, vraiment. L'amour est né en soi, de soi avant tout.
Ma psy dit que ça arrive. Qu'il y a une part d'aléatoire, que tout le monde ne trouve pas "le bon" ou "la bonne" comme ça du premier coup, que les ruptures sont aujourd'hui légion, que je suis normale. Je sais qu'il y a "quelque chose qui cloche". J'ai grandi dans la peur, dans l'insécurité, dans la violence, j'ai été humiliée, insultée, mal aimée, et aujourd'hui je ne sais pas aimer, je ne sais pas communiquer, je ne sais pas m'aimer. Je travaille dessus, j'y passe 130 euros par mois, je fais l'impasse sur d'autres choses qui me feraient plaisir, des cours de chant, de guitare, ou juste épargner. Je sais que je ne m'aime pas assez. Je fais ce que je peux, nous ne sommes pas tous nés avec les mêmes armes, les mêmes capacités. Je fais ce que je peux. Je crois aussi qu'un partenaire bon et généreux, patient et tendre, ça peut aussi aider à aller mieux, à s'aimer un peu mieux. Je ne lui demande pas de m'aimer à ma place.
Elieza a écrit :Hello Jolie Janysse!

J'aurais bien sûr préféré que tu nous reviennes avec de meilleures nouvelles, mais tu es revenue, et c'est déja ça.
Regarde, au lieu de te terrer de honte dans ton coin parce que tu "aurais encore une fois échoué", tu prends ton clavier et tu viens nous raconter tout ça...c'est déja hyper courageux.
ET oui, moi aussi je lis, d'année en année, une jeune femme qui grandit, qui évolue, qui devient de plus en plus douce avec elle même...et qui va finir par rencontrer son homme...mais pas l'homme qui la fera tenir debout, juste l'homme qui la completera...

Courage jolie J.
Je n'ai aps trop le temps d'écrire ce soir mais je pense a toi!
Coucou Elieza :bisou:

Je voudrais très très fort que tu aies raison. Je ne sais pas où il est ce bonhomme mais je voudrais très fort le rencontrer. Je tiens debout toute seule maintenant, enfin presque, il y a les médicaments, la thérapie, etc. Peut-être que je me mens, mais ce serait trop dur de me dire que j'en suis encore là après tout ce temps, ce travail, tout cet argent. Je crois qu'écrire une thèse ça n'est rien à côté de ce travail de titan que j'ai entamé depuis plusieurs années. Je ne sais plus qui supplier pour le rencontrer cet homme.

Je n'arrive plus à travailler, j'ai l'impression d'être dans le brouillard. J'ai commandé une chaise longue pour ma terrasse, et des livres de sociologie sur l'amour. J'ai besoin de comprendre ce qui m'arrive. Samedi j'ai fait une rando, hier une après-midi jeux au parc avec une copine et des amis à elle. Demain midi je déjeune avec mes collègues. Je continue de vivre, je n'ai pas le choix. Une amie m'a dit que je suis dans un train, que j'ai ralenti quand j'ai rencontré mon ex, que maintenant il est hors de question de s'arrêter pour attendre qu'il monte. Alors voilà, je suis repartie sur mon petit vélo, mon petit train est reparti, je le vois comme ça.

Merci pour vos messages :bisou:

Je vous embrasse
#1325925
Coucou ma Janysse,

Je suis désolée d'écrire des mots un peu durs, mais je voudrais te montrer que tu possèdes tous les atouts dans tes mains pour aller mieux, pour aller bien.
Janysse a écrit : Je me compare tout le temps, j'en suis consciente, je m'en rends compte mais je n'arrive pas à m'arrêter. Je me sens en compétition pour tout, tout le temps. Je le sais. Je ne sais pas comment faire pour que ça s'arrête.
Quand j'étais plus jeune, je ressentais pareil, tout le temps en compétition car je voudrais m'affirmer, avoir une place importante, je voudrais que les gens me reconnaissent. Mais cette envie et le fait de la réaliser m'ont pompé énormément l'énergie. Et je n'étais rarement sereine. J'avais un mal être d'être effacée, moquée, même méprisée. Pendant 15 ans (presque la moitié de ma vie), je vivais dans l'esprit compétitif permanent. Malgré le fait que mes efforts ont souvent été bien récompensés par les réussites mais au fond de moi, j'étais fragile et peureuse. A moindre échec d'examen, concours ou moindre déception d'amitié, d'amour, j'étais effondrée. Au lieu de prendre le temps et la force pour bâtir et nourrir la confiance en moi-même de manière solide, saine, équilibre, je me suis bannie en me disant comme quoi j'étais nulle, extravagante, bizarre, moche :roll: Jusqu'au moment où je suis partie du Viet Nam, sortie de mon monde d'enfance - ado, la découverte de nouveau continent, des choses, des gens que je connaissais pas, je me suis également éloignée de l'idée de compétitivité. J'ai compris que le monde est vaste, qu'on est tous différent et l'on porte tous en soi une importance. Je pense que ça fait une partie de devenir mature, de mener la vie dans une grandeur, une responsabilité, une indépendance et une capacité d'assumer le bonheur ainsi que le malheur.
Janysse a écrit : Je fais ce que je peux pour me soutenir moi-même, et je suis arrivée à un moment de ma vie où je ne m'écroule plus toute seule. Je me suis longtemps sentie coupable de vouloir du soutien des autres, de chercher l'amour, de chercher de la compagnie. Mais c'est normal, aucune vie n'est menée en solo, je cherche du soutien dans un partenaire parce que j'ai du mal à le trouver ailleurs. Je le trouve en moi bien sûr, de plus en plus, mais j'ai besoin, comme tout être humain, d'être épaulée un peu ailleurs, nous ne sommes pas des îles, nous sommes en relation. Et je crois que ce covid de merde nous rend la chose plus criante encore, nous sommes faits pour être en relation les uns avec les autres... Je comprends qu'il s'agit de ne pas tout attendre des autres, mais je crois que j'en suis plus là, je ne sais pas...
Tout d'abord, j'ai l'impression pourtant, peut-être que je me trompe, que tu ne fais pas encore tout ce que tu peux pour te relever, que tu n'utilises pas toutes tes ressources. La Janysse qu'on lit sur le forum depuis des années, elle est fragile mais elle accumule année par année des outils, des moyens, de force pour s'en sortir à chaque crise d'angoisse, d'amour, d'amitié, d'études. Tu es tout à fait capable, j'en suis certaine, de te mettre debout toute seule, sans avoir besoin de faire le recours aux autres.
Janysse a écrit :Deux jours plus tard, faits de cauchemars et de larmes à n'en plus pouvoir, à pleurer dans mon café, pleurer dans mon sommeil, pleurer de douleur... Je sais maintenant à quoi ça ressemble, un regret qui vous transperce de part en part, qui vous donne la nausée, des cauchemars, qui vous meurtrit jusqu'au fond de l'âme. Encore un qui me quitte.
En lisant ces phrases, même si on se dit que ton monde s'écroule pas, mais il est encore sacrément secoué, comme à chaque séparation plus ou moins d'amour. Veux - tu ne plus vivre ces pleurs à fond, ces cauchemars, et cette âme meurtrie? Si oui, gérer ses émotions est, il me semble, plus urgent que gérer la séparation d'une histoire que tu ne sais même pas d'amour ou de sécurité.

vouloir du soutien des autres, de chercher l'amour, de chercher de la compagnie, je cherche du soutien dans un partenaire parce que j'ai du mal à le trouver ailleurs, 'être épaulée un peu ailleurs En te lisant, franchement, j'ai pas l'impression que tu veux être épaulée juste "un peu ailleurs". Mais au contraire, peut-être (et j'espère) que j'ai tort, je trouve que tu as la tendance de chercher à être épaulée pas seulement "juste un peu" ailleurs. Relisant ton échange avec Selma: "J'ai aimé la sécurité et la stabilité, j'aimais le sentiment de plénitude, la sensation que quelqu'un était là "to have my back", pour me rattraper si je tombais. J'ai compris avec ma psy cet hiver que je n'avais pas dans ma vie ce soutien émotionnel de mon entourage, je ne le trouve pas dans ma famille, ni dans mes amitiés en ce moment, ma "meilleure amie" étant toute impliquée dans son couple, loin géographiquement et ses mots impuissants à me réconforter. Je ne connais pas assez mes nouvelles connaissances pour m'appuyer sur elleux, me sentir soutenue. Il est donc normal que je cherche ce soutien dans une relation amoureuse." Je voudrais encore une fois te demander: Qu'est ce que t'as cherché en toi pour t'appuyer sur toi-même d'abord?

Contrairement à toi qui pense qu'on n'est pas une île et que notre vie n'est pas faite pour mener en solo. Moi je pense que chacun de nous est un royaume qui flotte dans l'océan. On se croise, on s'ouvre l'un à l'autre, on peut se fermer à un moment donné, on a des choses à exposer, à cacher, à s'échanger, à nourrir, à tailler, à naitre, et à se faner, à renaitre, à mourir. J'aime beaucoup être en relation avec les gens, peu importe de connaissance, d'amitié ou d'amour, mais j'aime également être avec moi-même. Je pense pas que je suis seule donc je suis solo. Je suis seule mais je suis avec moi même et je suis bien.

C'est super d'avoir le soutien, l'écoute, la compagnie de la part de famille, d'ami, d'amour et c'est tout à fait normal d'aller le chercher. Mais à force de le chercher à tout prix, on est quelque part frustré n'ayant pas obtenir cela, ou pas à la hauteur qu'on voudrait...


Je relis ton écrit en septembre l'an dernier lorsque tu n'étais pas, il me semble, en couple, j'ai l'impression que tu semblais plus sereine, en plénitude: Il y a quand même des jolies choses, des moments de gaité, de vraies bonnes nouvelles et des perspectives excitantes. J'ai une voiture maintenant, alors je peux aller à la plage toute seule, et passer deux heures à lire, me baigner, être juste avec moi et apprécier sincèrement ces moments de joie simple, seule avec moi-même. Je me suis fait plein de copaines depuis mon arrivée, des trentenaires célibataires pour la plupart, drôles à souhait, attentionné·es ; je sais que même si je suis parfois rongée par un sentiment de solitude, ces personnes sont pourtant bel et bien là, je ne suis pas seule au monde. On part en weekend ensemble, on fait des activités, des soirées, on est un petit groupe de potes. Et moi j'en ai toujours rêvé.
Janysse a écrit : Ma psy dit que ça arrive. Qu'il y a une part d'aléatoire, que tout le monde ne trouve pas "le bon" ou "la bonne" comme ça du premier coup, que les ruptures sont aujourd'hui légion, que je suis normale. Je sais qu'il y a "quelque chose qui cloche". J'ai grandi dans la peur, dans l'insécurité, dans la violence, j'ai été humiliée, insultée, mal aimée, et aujourd'hui je ne sais pas aimer, je ne sais pas communiquer, je ne sais pas m'aimer. Je travaille dessus, j'y passe 130 euros par mois, je fais l'impasse sur d'autres choses qui me feraient plaisir, des cours de chant, de guitare, ou juste épargner. Je sais que je ne m'aime pas assez. Je fais ce que je peux, nous ne sommes pas tous nés avec les mêmes armes, les mêmes capacités. Je fais ce que je peux. Je crois aussi qu'un partenaire bon et généreux, patient et tendre, ça peut aussi aider à aller mieux, à s'aimer un peu mieux. Je ne lui demande pas de m'aimer à ma place.
Il y a toujours une attente Janysse, dans ta façon de penser, un petit espoir tissé vers ce garçon bon et généreux, patient et tendre pour que tu ailles mieux, pour que tu t'aimes un peu mieux. Non, Janysse, même sans lui ou pas encore lui, tu pourras par Toi - Même aller mieux, T'aimer mieux, même par Toi Seule.

D'ailleurs, ça me tique sur le monsieur Tendre, puis le garçon à Marseille, puis ce garçon au corps mou grand. Je ne sais pas si je suis trop dure, mais pourquoi j'ai l'impression que tu as la tendance d'accumuler tes histoires d'amour, sans vraiment prendre le temps pour les digérer proprement, simplement sans te torturer, sans te blâmer. J'ai l'impression que tu te jettes corps et esprit sur les garçons dont tu ne sais même pas si tu tomberais amoureuse. Chaque fois toujours avec autant d'espoir, d'attente, d'acharnement, euphorie, angoisse et souffrance. Je veux dire, que chaque fois toujours comme la première fois, désarmée.

Tu écris souvent ici que tu ne peux pas vivre sans chair à chair, sans les caresses, sans la chaleur du partenaire à chaque matin au réveil ou la nuit consolée. Pourquoi tu ne trouves pas déjà simplement un sex friend pour combler ce manque cruel physique, si c'est un besoin fondamental?

Perso, je n'approuve pas trop ce principe de sex friend, mais si on en a tellement besoin comme vital, pourquoi pas, et puis si cela ne fait pas mal à personne.

Tu dis que t'as grandi dans la peur, dans l'insécurité, dans la violence, avec l'humiliation, l'insulte, le mal aimée, et que tu ne sais pas aujourd'hui aimer, ni communiquer, ni t'aimer assez. Perso, je te trouve une capacité formidable de communication. Tu exprimes de manière magnifique tes ressentis, tes sensations, ce que tu vis. Exprimer lie à communiquer. Je ne crois pas que tu sais pas communiquer. Savoir aimer, ça s'apprend. On l'apprend toujours. Même les enfants nés d'amour, aimés peuvent souvent ne pas savoir bien aimer en grandissant.

T'es sur le chemin de maturité, Janysse. Tu as encaissé, tu as accumulé pas mal de vécus, d'expériences, de leçons, de théories, de pratiques aussi. Il arrive le moment où tu prends la confiance en toi, la responsabilité en toi de te prendre soin de toi, d'être responsable de toi - même (de tes bonheurs, de tes malheurs), de les assumer. Pense que t'es grande, t'es capable, tu peux!

Prends soin de toi et courage Janysse. Ce sont quelques mes pensées, je sais pas si je me trompe trop, mais au moins qui sait, cela pourrait te donner quelques pistes.

Bisous gros fabuleux ma jolie Janysse :bisou:
#1325927
miu a écrit : 06 avr. 2021, 17:35 Moi je pense que chacun de nous est un royaume qui flotte dans l'océan. On se croise, on s'ouvre l'un à l'autre, on peut se fermer à un moment donné, on a des choses à exposer, à cacher, à s'échanger, à nourrir, à tailler, à naitre, et à se faner, à renaitre, à mourir. J'aime beaucoup être en relation avec les gens, peu importe de connaissance, d'amitié ou d'amour, mais j'aime également être avec moi-même. Je pense pas que je suis seule donc je suis solo. Je suis seule mais je suis avec moi même et je suis bien.

Whaouh que c'est joliment dit... :bisou:
#1326013
Coucou Miu,

Merci pour tes mots. J'ai mis du temps à les digérer, mon premier réflexe a été de me dire que tu te plantais complètement, que ce n'était pas juste, que j'en pouvais plus de lire ou m'entendre dire qu'il faut d'abord être forte toute seule, d'abord s'aimer toute seule avant d'envisager quoique ce soit avec quelqu'un d'autre, être seule, se relever seule etc. J'en ai marre d'être toute seule justement, et je crois que mon envie de construire avec quelqu'un, de connaître enfin ce que c'est d'être en couple dans la durée, est légitime, et je ne me vois pas y renoncer. Ceci dit, j'ai pris le temps de te relire plusieurs fois, de me replier sur moi et réfléchir, et certaines choses ont commencé à faire leur chemin en moi.
miu a écrit :Tout d'abord, j'ai l'impression pourtant, peut-être que je me trompe, que tu ne fais pas encore tout ce que tu peux pour te relever, que tu n'utilises pas toutes tes ressources. La Janysse qu'on lit sur le forum depuis des années, elle est fragile mais elle accumule année par année des outils, des moyens, de force pour s'en sortir à chaque crise d'angoisse, d'amour, d'amitié, d'études. Tu es tout à fait capable, j'en suis certaine, de te mettre debout toute seule, sans avoir besoin de faire le recours aux autres.
Je pense que tu as raison, mais je ne saurais pas nommer ces ressources, je ne sais pas à quoi elles ressemblent, je ne sais pas où les trouver. Je n'arrive pas à les rationaliser, les intellectualiser.
miu a écrit :En lisant ces phrases, même si on se dit que ton monde s'écroule pas, mais il est encore sacrément secoué, comme à chaque séparation plus ou moins d'amour. Veux - tu ne plus vivre ces pleurs à fond, ces cauchemars, et cette âme meurtrie? Si oui, gérer ses émotions est, il me semble, plus urgent que gérer la séparation d'une histoire que tu ne sais même pas d'amour ou de sécurité.
Je crois que c'est normal, trois jours après la rupture, de pleurer toutes les larmes de son corps. Aujourd'hui ça va mieux. Je me suis remise au travail, je fais des blagues, je vois mes ami·es. Je me projette de nouveau dans mon futur à moi, je m'efforce de me réjouir des belles choses qui arrivent. Et je m'autorise à pleurer, à être triste, à faire des cauchemars, j'essaie de ne pas tout bloquer comme j'ai déjà pu le faire, faire comme si ça n'existait pas pour passer au prochain le plus vite possible. J'ai le droit d'être meurtrie, j'ai le droit d'avoir besoin de temps, de réconfort, de traîner dans mon lit, voilà je m'autorise tout ça (il faut dire que le fait d'avoir un salaire à la fin du mois et pas de comptes à rendre à qui que ce soit par rapport à mes jours de congés, facilite les choses).
miu a écrit :En te lisant, franchement, j'ai pas l'impression que tu veux être épaulée juste "un peu ailleurs". Mais au contraire, peut-être (et j'espère) que j'ai tort, je trouve que tu as la tendance de chercher à être épaulée pas seulement "juste un peu" ailleurs. Relisant ton échange avec Selma: "J'ai aimé la sécurité et la stabilité, j'aimais le sentiment de plénitude, la sensation que quelqu'un était là "to have my back", pour me rattraper si je tombais. J'ai compris avec ma psy cet hiver que je n'avais pas dans ma vie ce soutien émotionnel de mon entourage, je ne le trouve pas dans ma famille, ni dans mes amitiés en ce moment, ma "meilleure amie" étant toute impliquée dans son couple, loin géographiquement et ses mots impuissants à me réconforter. Je ne connais pas assez mes nouvelles connaissances pour m'appuyer sur elleux, me sentir soutenue. Il est donc normal que je cherche ce soutien dans une relation amoureuse." Je voudrais encore une fois te demander: Qu'est ce que t'as cherché en toi pour t'appuyer sur toi-même d'abord?
Disons que je me sens un peu nulle si je me dis "il FAUT tenir toute seule", "tu DOIS être forte toute seule". Ce sont des injonctions que j'ai de plus en plus de mal à vivre, parce qu'en l'état je ne peux pas y répondre. La voie proposée par ma psy, à savoir reconnaître mes blessures fondamentales, en prendre acte et assumer le fait que je serai toujours anxieuse, toujours un petit peu fragile, et que trouver du réconfort ailleurs de temps en temps pour me soulager c'est complètement ok, me fait plus de bien. Je sais que j'ai tendance à me poser en victime (de moi-même) et à culpabiliser gratuitement, mais voilà, aujourd'hui je me dis que c'est ok de pas y arriver toute seule tout le temps, que je fais un travail pour devenir plus solide, que je deviens plus solide petit à petit, que c'est ok d'appeler à l'aide des fois.
miu a écrit :Il y a toujours une attente Janysse, dans ta façon de penser, un petit espoir tissé vers ce garçon bon et généreux, patient et tendre pour que tu ailles mieux, pour que tu t'aimes un peu mieux. Non, Janysse, même sans lui ou pas encore lui, tu pourras par Toi - Même aller mieux, T'aimer mieux, même par Toi Seule.
Par contre pour ce qui est des relations amoureuses, tu as parfaitement raison. Toute ma vie est tendue vers "le moment où je rencontrerai le bon", et j'attends sans doute qu'il me soulage d'une partie de mon mal-être même si je n'attends plus d'être "sauvée" comme il y a quelques années. J'essaie de prendre soin de moi. Déjà, j'entends de moins en moins la petite voix qui me dit que je suis une grosse merde qui ne mérite ni d'être aimée ni de vivre. En fait je ne l'entends plus du tout. Et avec ce dernier garçon, j'ai été moi-même, je n'ai pas essayé de me conformer à ce que je pensais qu'il aimait, et ça c'est un sacré progrès. Je fais des exercices donnés par ma psy pour consoler la petite fille qui souffre au fond. Je lis des choses qui me font du bien. Je prends acte de mes réussites. Je nettoie mon lieu de vie, je me cuisine des plats qui font du bien, parce que bien se nourrir, cuisiner sont des actes d'amour. Je mets de la conscience dans les choses que je fais pour moi. Et je m'efforce d'être bienveillante avec les autres, de reconnaître leur souffrance, de leur proposer une épaule, un soutien, qu'iels acceptent ou non. Je fais ce que je peux en fait. Je ne sais pas si c'est à ça que tu fais référence.
miu a écrit :D'ailleurs, ça me tique sur le monsieur Tendre, puis le garçon à Marseille, puis ce garçon au corps mou grand. Je ne sais pas si je suis trop dure, mais pourquoi j'ai l'impression que tu as la tendance d'accumuler tes histoires d'amour, sans vraiment prendre le temps pour les digérer proprement, simplement sans te torturer, sans te blâmer. J'ai l'impression que tu te jettes corps et esprit sur les garçons dont tu ne sais même pas si tu tomberais amoureuse. Chaque fois toujours avec autant d'espoir, d'attente, d'acharnement, euphorie, angoisse et souffrance. Je veux dire, que chaque fois toujours comme la première fois, désarmée.
Oui. La peur de ne jamais être aimée, de ne pas trouver quelqu'un avec qui faire ma vie, l'impression que le temps presse, la pression sociale autour de moi, font que je me précipite sur le premier venu. Quoique ce n'est pas vrai pour le dernier. Nous avons été amis plusieurs mois avant que je fasse un pas vers lui, j'ai pris le temps de comprendre s'il était bon pour moi, de voir s'il répondait à certains de mes besoins/envies, s'il était fiable, avant de m'attacher. Bon du coup j'ai loupé l'étape principal à savoir "est-ce qu'on veut la même chose dans cette relation ?" mais j'apprends de mes erreurs et je ne la referai pas. Mais il est vrai que mon cerveau affolé a commencé à penser "olala mais où vais-je bien pouvoir rencontrer le prochain ???". Mais je crois que je suis contradictoire dans mes propos, j'ai besoin de plus de temps pour intégrer tout ça peut-être...
miu a écrit :Tu écris souvent ici que tu ne peux pas vivre sans chair à chair, sans les caresses, sans la chaleur du partenaire à chaque matin au réveil ou la nuit consolée. Pourquoi tu ne trouves pas déjà simplement un sex friend pour combler ce manque cruel physique, si c'est un besoin fondamental?

Perso, je n'approuve pas trop ce principe de sex friend, mais si on en a tellement besoin comme vital, pourquoi pas, et puis si cela ne fait pas mal à personne.
J'ai testé le coup du plan cul avec un garçon il y a un an et demi, puis avec Monsieur Tendre. Clairement ça n'est pas pour moi, je m'attache trop vite et je suis trop déçue. J'ai trop d'attentes. J'ai appris que ce genre de relations ne me font pas du bien, donc je préfère ne rien initier en ce sens.
miu a écrit :T'es sur le chemin de maturité, Janysse. Tu as encaissé, tu as accumulé pas mal de vécus, d'expériences, de leçons, de théories, de pratiques aussi. Il arrive le moment où tu prends la confiance en toi, la responsabilité en toi de te prendre soin de toi, d'être responsable de toi - même (de tes bonheurs, de tes malheurs), de les assumer. Pense que t'es grande, t'es capable, tu peux!

Prends soin de toi et courage Janysse. Ce sont quelques mes pensées, je sais pas si je me trompe trop, mais au moins qui sait, cela pourrait te donner quelques pistes.

Bisous gros fabuleux ma jolie Janysse
Merci miu pour tes mots et ta bienveillance. Le chemin est encore long, et je crois vraiment qu'il n'est pas nécessaire qu'il soit solitaire, mais d'ici là c'est seule que je dois cheminer, et j'en suis plus que capable.

Je t'embrasse :bisou:
#1326120
Janysse a écrit : Coucou Miu,

Merci pour tes mots. J'ai mis du temps à les digérer, mon premier réflexe a été de me dire que tu te plantais complètement, que ce n'était pas juste, que j'en pouvais plus de lire ou m'entendre dire qu'il faut d'abord être forte toute seule, d'abord s'aimer toute seule avant d'envisager quoique ce soit avec quelqu'un d'autre, être seule, se relever seule etc. J'en ai marre d'être toute seule justement, et je crois que mon envie de construire avec quelqu'un, de connaître enfin ce que c'est d'être en couple dans la durée, est légitime, et je ne me vois pas y renoncer. Ceci dit, j'ai pris le temps de te relire plusieurs fois, de me replier sur moi et réfléchir, et certaines choses ont commencé à faire leur chemin en moi.
Coucou ma Janysse,

Tu vois, ce que j'aime beaucoup chez toi, c'est que tu as toujours une grande force et du recul face aux mots durs ou face aux avis que tu trouvais injustes, pour te remettre en question, y songer et en tirer quelque chose après.


Bien évidemment l'envie de trouver quelqu'un, être en couple solide et construire la vie à deux est tout à fait courante, normale, et souhaitable. Et personne ne te le dit, je pense, de renoncer à ce projet de vie. Mais j'ai l'impression que tu souffres beaucoup de ne pas (ou ne pas encore) connaitre ce modèle de vie.

Entre envisager/avoir l'envie et la frustration de ne pas (ou pas encore) obtenir ce qu'on veut est un très grand écart. Tu sais, je peux avoir l'envie de publier un livre, mais je ne souffre pas de ne pas (ou pas encore) avoir un livre publié. Par contre je me donne les moyens pour le faire. Je me patiente d'écrire page par page, je prends le plaisir de réfléchir, de penser, trouver les mots, tisser les idées, en croyant qu'un jour tout cela formulera un joli livre qui me plaira et qui pourrait plaire à beaucoup de monde.


Je crois qu'être en couple n'est pas un but ultime ou une fin heureuse. Cela ne résout pas non plus tous nos problèmes, surtout la partie intérieure. Mais toi, la princesse de souffrance et de rêves :D , j'ai l'impression que tu Idéalises énormément la vie à deux :mrgreen:

Janysse a écrit :
Je pense que tu as raison, mais je ne saurais pas nommer ces ressources, je ne sais pas à quoi elles ressemblent, je ne sais pas où les trouver. Je n'arrive pas à les rationaliser, les intellectualiser.
....
J'essaie de prendre soin de moi. Déjà, j'entends de moins en moins la petite voix qui me dit que je suis une grosse merde qui ne mérite ni d'être aimée ni de vivre. En fait je ne l'entends plus du tout. Et avec ce dernier garçon, j'ai été moi-même, je n'ai pas essayé de me conformer à ce que je pensais qu'il aimait, et ça c'est un sacré progrès. Je fais des exercices donnés par ma psy pour consoler la petite fille qui souffre au fond. Je lis des choses qui me font du bien. Je prends acte de mes réussites. Je nettoie mon lieu de vie, je me cuisine des plats qui font du bien, parce que bien se nourrir, cuisiner sont des actes d'amour. Je mets de la conscience dans les choses que je fais pour moi. Et je m'efforce d'être bienveillante avec les autres, de reconnaître leur souffrance, de leur proposer une épaule, un soutien, qu'iels acceptent ou non. Je fais ce que je peux en fait. Je ne sais pas si c'est à ça que tu fais référence.
Bah Janysse, toutes ces choses que tu fais souvent là, qui te font du bien, font partie de ton patrimoine, de tes ressources. Tant qu'ils te font plaisir. La force intérieure commence à partir de là, de se faire du plaisir, de se sentir bien, de ressentir la joie à travers des actes ou des choses qui semblent banals ou non excitants, comme cuisiner un bon plat, nettoyer son coin de vie, savourer ses réussites, apprécier le moment avec ses amis...Je trouve que tu vis énormément de choses chouettes et que tu as pas mal d'amis amies. Je sais pas moi, tout ça ne te remplit pas seulement la journée mais te donne aussi de la force, de l'énergie pour t'ouvrir au monde, aux gens. Perso, quand je mange un bon plat que j'ai pris soin de préparer, je le savoure vraiment vraiment, et je m'en suis émerveillée. J'apprécie profondément ce que la vie nous offre chaque moment, chaque jour. Et toi?

Janysse a écrit :
Je crois que c'est normal, trois jours après la rupture, de pleurer toutes les larmes de son corps. Aujourd'hui ça va mieux. Je me suis remise au travail, je fais des blagues, je vois mes ami·es. Je me projette de nouveau dans mon futur à moi, je m'efforce de me réjouir des belles choses qui arrivent. Et je m'autorise à pleurer, à être triste, à faire des cauchemars, j'essaie de ne pas tout bloquer comme j'ai déjà pu le faire, faire comme si ça n'existait pas pour passer au prochain le plus vite possible. J'ai le droit d'être meurtrie, j'ai le droit d'avoir besoin de temps, de réconfort, de traîner dans mon lit, voilà je m'autorise tout ça . (il faut dire que le fait d'avoir un salaire à la fin du mois et pas de comptes à rendre à qui que ce soit par rapport à mes jours de congés, facilite les choses)
Oui t'as totalement droit à la tristesse, à la douleur face à la rupture. Mais cette rupture n'est pas injuste. Le fait que tu ne connais pas encore une vie de couple durable (à ton rêve) comme ce que beaucoup de tes ami.e.s connaissent (selon toi) n'est pas injuste non plus.
Janysse a écrit :
Disons que je me sens un peu nulle si je me dis "il FAUT tenir toute seule", "tu DOIS être forte toute seule". Ce sont des injonctions que j'ai de plus en plus de mal à vivre, parce qu'en l'état je ne peux pas y répondre. La voie proposée par ma psy, à savoir reconnaître mes blessures fondamentales, en prendre acte et assumer le fait que je serai toujours anxieuse, toujours un petit peu fragile, et que trouver du réconfort ailleurs de temps en temps pour me soulager c'est complètement ok, me fait plus de bien. Je sais que j'ai tendance à me poser en victime (de moi-même) et à culpabiliser gratuitement, mais voilà, aujourd'hui je me dis que c'est ok de pas y arriver toute seule tout le temps, que je fais un travail pour devenir plus solide, que je deviens plus solide petit à petit, que c'est ok d'appeler à l'aide des fois.
Oui, tu as tout à fait raison d'accepter ta personnalité anxieuse, fragile, de ne plus te bannir ou te culpabiliser, et de travailler pour consolider ces aspects là. Comme je te dis toujours, tu es beaucoup plus forte que tu crois. Tu peux compter sur toi-même. Comme Albert Camus a écrit: "Il n'est pas facile de de devenir ce qu'on est". Peut - être tu pourras accepter aussi le fait que t'es une fille grande, forte, mature?
Janysse a écrit : Oui. La peur de ne jamais être aimée, de ne pas trouver quelqu'un avec qui faire ma vie, l'impression que le temps presse, la pression sociale autour de moi, font que je me précipite sur le premier venu. Quoique ce n'est pas vrai pour le dernier. Nous avons été amis plusieurs mois avant que je fasse un pas vers lui, j'ai pris le temps de comprendre s'il était bon pour moi, de voir s'il répondait à certains de mes besoins/envies, s'il était fiable, avant de m'attacher. Bon du coup j'ai loupé l'étape principal à savoir "est-ce qu'on veut la même chose dans cette relation ?" mais j'apprends de mes erreurs et je ne la referai pas. Mais il est vrai que mon cerveau affolé a commencé à penser "olala mais où vais-je bien pouvoir rencontrer le prochain ???". Mais je crois que je suis contradictoire dans mes propos, j'ai besoin de plus de temps pour intégrer tout ça peut-être...
Perso, je pense qu'en général même si le garçon ou la fille répond à toutes ces critères, cela ne suffit peut - être pas pour que la relation tienne en route longtemps. L'envie de l'humain pourra changer à un moment donné, et l'envie de deux humains pourra ne pas rimer à un moment ou un autre :D Ceci résonne comme si je suis un peu pessimiste de l'amour, mais je pense qu'une relation dans la durée ne vaut pas mieux qu'une relation tout court (courte ou longue) qui nous fait sentir heureux durant sa durée.

Ta relation avec ce garçon t'as rendu heureuse à un certain moment? Prends le temps pour savourer ou resavourer encore un petit peu ce bonheur. Peu n'importe ça sera qui le prochain, le visage de ce bonheur tu connais maintenant. Et le garçon prochain esquissera ce trait de bonheur avec toi.
Janysse a écrit :
Merci miu pour tes mots et ta bienveillance. Le chemin est encore long, et je crois vraiment qu'il n'est pas nécessaire qu'il soit solitaire, mais d'ici là c'est seule que je dois cheminer, et j'en suis plus que capable.
Non, le chemin n'est pas obligée d'être solitaire. Déjà pour moi, être solitaire n'est pas quelque chose d'horrible ni triste ni pitoyable. Mais si toi tu n'aimes pas être solitaire, tu pourras inviter quelqu'un à faire un bout de chemin avec toi, pourvu que vous en soyez contents. Et puis, seule ou à plusieurs, l'importance c'est de sentir bien. C'est ce que je te souhaite.

Prends soin de toi.

Gros bisous fabuleux.
#1326370
Coucou jolie Miu
miu a écrit :Bien évidemment l'envie de trouver quelqu'un, être en couple solide et construire la vie à deux est tout à fait courante, normale, et souhaitable. Et personne ne te le dit, je pense, de renoncer à ce projet de vie. Mais j'ai l'impression que tu souffres beaucoup de ne pas (ou ne pas encore) connaitre ce modèle de vie.
Oui, j'en souffre énormément.
miu a écrit :Entre envisager/avoir l'envie et la frustration de ne pas (ou pas encore) obtenir ce qu'on veut est un très grand écart. Tu sais, je peux avoir l'envie de publier un livre, mais je ne souffre pas de ne pas (ou pas encore) avoir un livre publié. Par contre je me donne les moyens pour le faire. Je me patiente d'écrire page par page, je prends le plaisir de réfléchir, de penser, trouver les mots, tisser les idées, en croyant qu'un jour tout cela formulera un joli livre qui me plaira et qui pourrait plaire à beaucoup de monde.
Je comprends parfaitement la métaphore, très belle d'ailleurs. Je crois que je fais le max pour avancer, pour guérir, pour apprendre à prendre soin de moi et à m'aimer, dans l'espoir qu'un jour je construirai quelque chose de chouette et de sain avec quelqu'un.
miu a écrit :Je crois qu'être en couple n'est pas un but ultime ou une fin heureuse. Cela ne résout pas non plus tous nos problèmes, surtout la partie intérieure. Mais toi, la princesse de souffrance et de rêves , j'ai l'impression que tu Idéalises énormément la vie à deux
C'est vrai que je le vois comme ça, comme un objectif de vie qui, une fois rempli, m'apportera joie et sérénité. Je sais très bien, rationnellement, que c'est absurde et faux, mais une part de moi ne peut s'empêcher de le ressentir comme ça. Avec ce dernier garçon, quand j'ai commencé à me sentir bien, en sécurité, et épanouie, je me suis dit "ça y est, j'ai trouvé mon refuge, on va construire quelque chose, je me sens bien, c'est donc ça ?". Et oui j'idéalise énormément la vie à deux, parce que je ne sais pas ou plus ce que c'est, je ne sais pas comment faire pour ne plus idéaliser (si ce n'est enfin le vivre ?).
miu a écrit :Bah Janysse, toutes ces choses que tu fais souvent là, qui te font du bien, font partie de ton patrimoine, de tes ressources. Tant qu'ils te font plaisir. La force intérieure commence à partir de là, de se faire du plaisir, de se sentir bien, de ressentir la joie à travers des actes ou des choses qui semblent banals ou non excitants, comme cuisiner un bon plat, nettoyer son coin de vie, savourer ses réussites, apprécier le moment avec ses amis...Je trouve que tu vis énormément de choses chouettes et que tu as pas mal d'amis amies. Je sais pas moi, tout ça ne te remplit pas seulement la journée mais te donne aussi de la force, de l'énergie pour t'ouvrir au monde, aux gens. Perso, quand je mange un bon plat que j'ai pris soin de préparer, je le savoure vraiment vraiment, et je m'en suis émerveillée. J'apprécie profondément ce que la vie nous offre chaque moment, chaque jour. Et toi?
Il est vrai que je vis tout un tas de choses chouettes, que ma vie est vraiment belle, j'habite dans une très jolie ville au bord de la mer, j'ai plein de potes, des vrai·es ami·es aussi, je fais une thèse qui me passionne et j'en reçois même de la reconnaissance, je prends soin de moi et de ma santé, mentale et physique, et je réalise que je m'épuise dans une quête incessante d'amour, de tendresse, d'affection, d'un amoureux, qui sera enfin celui qui... celui qui quoi ? Je voudrais très fort pouvoir me détacher de cette obsession qui me bouffe la vie, littéralement, alors que je mène la vie dont j'ai rêvée, que je me suis façonnée, moi, toute seule, en étant forte et travailleuse et courageuse. Je n'apprécie pas pleinement ce que je vis, parce que tout ce que je vis est orienté vers : quand vais-je donc rencontrer l'amour de ma vie ?
miu a écrit :Peut - être tu pourras accepter aussi le fait que t'es une fille grande, forte, mature?
Je n'y avais jamais pensé...
miu a écrit :Oui t'as totalement droit à la tristesse, à la douleur face à la rupture. Mais cette rupture n'est pas injuste. Le fait que tu ne connais pas encore une vie de couple durable (à ton rêve) comme ce que beaucoup de tes ami.e.s connaissent (selon toi) n'est pas injuste non plus.
C'est très difficile en ce moment, parce que tout le monde autour de moi, littéralement 5 ou 6 de mes ami·es ici, sont en train d'acheter ou d'emménager avec leur partenaire. Ce n'est peut-être juste pas le moment pour moi, et il n'y a pas de raison que ça n'arrive pas, mais j'ai peur que ça ne m'arrive pas. Je vois tout le monde avancer dans leur vie de couple, de jeunes trentenaires, même en thèse, même à distance, même pendant la pandémie. C'est dur.
miu a écrit :Ta relation avec ce garçon t'as rendu heureuse à un certain moment? Prends le temps pour savourer ou resavourer encore un petit peu ce bonheur. Peu n'importe ça sera qui le prochain, le visage de ce bonheur tu connais maintenant. Et le garçon prochain esquissera ce trait de bonheur avec toi.
Oui, elle m'a rendue très heureuse. Et pour une fois ce n'était pas "lui" qui me "rendait" heureuse, c'était ce que nous avions, ce que nous construisions malgré tout.

Je suis allée voir une ostéo il y a dix jours, pour prendre soin de mon corps en même temps que mon coeur, et ça m'a fait un bien fou. Pendant une semaine j'ai eu l'impression que cette histoire n'avait jamais existé, je me suis sentie légère, je me suis remise dans le travail, j'ai même réussi à avancer avec ma psy sur des sujets qui me bloquaient avant, j'ai commencé à accepter que j'avais eu une enfance et une adolescence très douloureuses, que c'était fait, qu'il fallait avancer. J'ai compris grâce à tous les deuils amoureux que j'ai traversés, comment faire le deuil d'autres choses.

Et puis le moral est retombé cette semaine, j'ai beaucoup rêvé qu'on était encore ensemble, j'ai vu des copines qu'on a en commun et ça m'a plombée, je réalise qu'il commence à beaucoup me manquer, que j'étais très attachée, que c'est dur. Ça ne m'empêche pas de vivre, de faire des projets, de continuer ma vie avec plus de courage encore, mais ça y est, j'entre dans la période un peu nulle ou ça va, mais pas trop non plus, j'aimerais qu'il revienne, mais je sais que ça n'arrivera pas, etc. Je panse mes blessures. Je me rends compte qu'il m'a fait porter beaucoup de choses à la rupture, alors que la raison principale c'était qu'il n'était pas amoureux, et je me suis beaucoup sentie coupable pour rien. J'ai appris de mes copines qu'il était un adepte des relations courtes, si j'avais su je n'y serais pas allée (mais je n'ai pas demandé, je n'ai pas voulu savoir...).

Plus j'y pense moins je comprends ce qui s'est passé.

Je prends mes distances avec nos ami·es commun·es. Je suis censée aider une copine à déménager le week-end prochain, mais elle sort depuis récemment avec le meilleur ami de mon ex (ils se sont mis ensemble juste après nous). Elle en parle quand on se voit, c'est difficile à entendre. Si mon ex est présent à ce déménagement je n'hésiterai pas à dire que je préfère éviter tout contact. Aujourd'hui une copine m'a parlé d'une de ses coucheries avec une fille l'an dernier. Ça m'a fait mal. Je ne suis pas prête à entendre quoique ce soit. Il faut que je coupe tous les canaux de communication. Et je repars sur le terrain dès que je peux, ça m'évitera de devoir le croiser au bar si ça rouvre.

Voilà, je m'attelle à me reconstruire tout doucement...

Je t'embrasse fort fort fort Miu, et les ami·es qui passeront par là :bisou:
#1326381
Coucou ma jolie Janysse,

Je suis contente que tu sembles d'aller mieux.
Janysse a écrit : 24 avr. 2021, 18:26 Et oui j'idéalise énormément la vie à deux, parce que je ne sais pas ou plus ce que c'est, je ne sais pas comment faire pour ne plus idéaliser (si ce n'est enfin le vivre ?)
Drôle ton idéalisation. Pour moi, la désidéalisation a été tellement simple et décevante. Juste en lisant les histoires de couple d'ici, en parlant avec mes amis, en observant les familles dans ma connaissance, en lisant les journaux, les bouquins...Les gens s'aiment puis se désaiment, puis aiment d'autres.
Janysse a écrit :Je me rends compte qu'il m'a fait porter beaucoup de choses à la rupture, alors que la raison principale c'était qu'il n'était pas amoureux, et je me suis beaucoup sentie coupable pour rien.

Plus j'y pense moins je comprends ce qui s'est passé.
Oui, je pense qu'en général, les gens laissent tomber leur relation lorsqu'ils ne sont pas/plus amoureux, malgré mille d'autres raisons qu'ils ont citées pour rendre leur décision raisonnable, sensée, acceptable. Et c'est fou aussi que les gens persistent à une relation "fanée", "ternie" en se disant qu'ils sont encore amoureux/amoureuse d'un ex fantôme. Au nom de l'amour, on se fait tout et n'importe quoi :mrgreen:
Janysse a écrit : Je prends mes distances avec nos ami·es commun·es.
Voilà, je m'attelle à me reconstruire tout doucement...
Oui ma belle, je pense qu'il te vaut mieux prendre la distance, au moins pour quelques temps, avec tes ami.e.s communes pour éviter de te faire les films et de te faire mal toute seule.

Ce n'est jamais évident une rupture. Courage courage ma jolie.

Le beau temps arrive, bientôt le déconfinement. Profite bien de ton temps pour savourer la vie :bisou:

Prend soin de toi. Très gros bisous fabuleux :bisou:
#1326383
Coucou Miu !
miu a écrit :Oui ma belle, je pense qu'il te vaut mieux prendre la distance, au moins pour quelques temps, avec tes ami.e.s communes pour éviter de te faire les films et de te faire mal toute seule.
Oui c'est ça qui me fait très peur, je me dis que peut-être si on se revoit, il va se rendre compte qu'il s'est planté, peut-être qu'il va changer d'avis, peut-être que... Je l'imagine avec une autre et j'ai envie de vomir, je me réveille les larmes aux yeux le matin... Je sais que ce je raconte sont des banalités, mais j'avais oublié à quel point ça fait mal et c'est chiant une rupture !!
miu a écrit :Le beau temps arrive, bientôt le déconfinement. Profite bien de ton temps pour savourer la vie
Oui, j'ai besoin de sortir, boire des verres, vivre des choses, remplir ma vie ici d'autres choses que de souvenirs avec lui... Vivre de nouveau pour moi !

Gros bisous ma belle miu :bisou:
#1326469
Coucou tout le monde

Je reviens écrire un peu, je me sens très seule et je ne sais pas à qui dire les choses que j'aimerais dire.

Je pleure tous les jours, plusieurs fois par jour. Au deuil de ma dernière relation se mêlent tout un tas de deuils beaucoup plus durs à faire. Je n'ai pas de refuge. Ma famille est la source de beaucoup de mes difficultés. Mon père est violent et autoritaire, ma soeur est pareille, ma mère est à côté de la plaque, n'a jamais pris au sérieux ma souffrance, m'invitant à relativiser quand je lui parlais de mon envie de disparaître. Et aujourd'hui encore, je ne sais pas relativiser, ou j'exagère tout selon elle. C'est difficile de réaliser que mes ressentis sont légitimes, que ma souffrance a le droit d'exister, et que les personnes qui auraient dû être là pour me soutenir ne l'ont jamais fait, ont même contribué à saper mon envie de vivre, et ne seront jamais d'aucun réconfort face à ma souffrance. La seule personne qui m'écoute vraiment est ma psy. Et moi. Je n'ai pas d'autre refuge que moi-même.

J'ai repris la méditation et ça me console un peu, je m'autorise à pleurer toutes les larmes de mon corps, je m'autorise à reconnaître que j'étais peut-être un peu amoureuse, et que même si ça n'a duré que 5 mois j'ai le droit d'être malheureuse, d'être triste, de me sentir mal. Je ne pleure pas uniquement la perte de cet homme, ou de notre relation, de ce refuge où j'ai trouvé si reposant, si apaisant de me poser enfin. Je pleure la sécurité affective que je n'ai jamais eue. Je pleure l'enfance que je n'ai pas eue. Je pleure le refuge que je n'ai pas auprès de ma famille et que je n'aurai jamais.

Pour autant j'ai décidé de rentrer dans ma famille la semaine prochaine, parce que j'ai besoin que quelqu'un s'occupe de moi, me fasse à manger, ma lessive, prenne en charge mon quotidien, parce que je n'y arrive plus. Que ça m'épuise. J'ai besoin de ma maman même si c'est ma maman qui a laissé mon père et ma soeur m'humilier pendant 15 ans. J'ai décidé d'affronter ma famille, d'affirmer mes positions, de communiquer, de refuser de faire ce que je n'ai pas envie de faire pour une fois. Ça n'est pas sans conséquence m'a dit ma psy. J'ai répondu que je savais, qu'à partir de ce moment je risquais de me retrouver toute seule s'ils décidaient de ne plus me parler ou de me faire la gueule. Elle a répondu "Vous êtes déjà toute seule". Je n'arrive pas à me remettre de cette phrase. J'ai toujours été toute seule.

J'ai envie de tout envoyer valser, mes relations avec ma famille, ma meilleure amie pas fiable, j'ai envie de leur cracher mon venin à la figure, de ne plus jamais leur parler, de leur faire mal, de les faire saigner comme ils me font saigner.

Voilà pourquoi je veux construire avec quelqu'un, un nouveau refuge, pour me reposer de temps en temps parce que c'est pas humain d'affronter tout toute seule tout le temps. Je n'ai pas d'autre refuge que moi-même et ça fait de moi quelqu'un de très fort mais c'est épuisant aussi. Je ne suis pas folle, ou nulle, ou stupide. C'est juste immensément difficile de rencontrer quelqu'un, c'est déjà un petit miracle en soi de rencontrer quelqu'un qui nous plaît et à qui on plaît, alors qu'en plus cette personne accepte et comprenne que je sois une femme forte et ambitieuse, dépendante affective, bourrée de défauts et de pathologies diverses, (ce qui suppose qu'il soit lui-même déconstruit, un peu zinzin comme moi mais qu'il ait travaillé sur ses blessures), ben ça relève franchement de l'alignement cosmique suprême.

Ça fait tout juste 10 ans que je suis arrivée sur ce forum. J'ai parcouru un sacré chemin je crois, même si la douleur est toujours la même, je sais d'où elle vient. Et je mérite mieux que ça. Et un jour je rencontrerai mon amour et on construira ce joli refuge tout doux, tendre et apaisant, et on élèvera nos enfants dans l'amour et la bienveillance, parce que moi aussi je suis digne d'amour et de joie. Et d'ici là, je n'ai pas d'autre refuge que moi-même, c'est la grande leçon.

Je vous embrasse
#1326489
Coucou tout le monde

Le soir c'est difficile. J'avais oublié à quel point. Je pleure, je me sens triste, seule, démunie, je ne sais plus quoi faire face à ma douleur. J'écris ici, je sais que quelqu'un me lira.

Mon ex m'a supprimée de ses amis facebook. C'est débile mais ça m'a fait mal. J'avais encore de l'espoir. Mais cet homme ne m'a jamais aimée et ne m'aimera jamais. Je dois intégrer ça. 5 mois , c'était suffisant pour vivre de belles choses, me projeter et l'aimer d'une certaine façon. Pour lui c'était sans doute pas grand chose.

Je m'enfonce dans la noirceur. J'ai mal, la petite fille au fond a mal, et je ne sais plus quoi faire pour nous apaiser, pour lui dire que je l'aime et que je suis là pour elle, que je suis solide et que tout ira bien, qu'elle n'a plus à avoir peur, parce que moi j'ai peur, que je suis fragile et qu'il n'y a personne pour me rassurer.

J'ai relu mon fil depuis ma dernière grosse rupture début 2019. J'ai relu tous les conseils, tous les messages, tout tout tout. Je n'arrive pas à savoir si j'ai avancé, si j'ai appris à m'aimer, si j'ai appris à me donner de la valeur, à m'estimer, à considérer que je mérite un mec bien. J'ai appris à découvrir mes goûts, ce que j'aime faire, ce que je n'aime pas faire, ce que je veux, ce que je ne veux pas. Et pourtant je me retrouve au même endroit, à pleurer dans mon lit chez ma mère parce qu'un homme m'a quittée.

Ce n'est pas possible. Il faut que je me secoue. Je ne peux pas replonger encore une fois. Je ne comprends pas pourquoi les ruptures me bouleversent à ce point, pourquoi elles remettent autant mon monde en question, pourquoi j'en vis autant aussi.

Je voudrais juste pouvoir pleurer dans les bras de quelqu'un, en sécurité.
#1326511
https://www.youtube.com/watch?v=BSz-DnQ0RA0

Je sais pas si tu connais notre grand moine Thich Nhat Hanh avec sa méditation en pleine conscience? Il a fondé Lang Mai (Le village prunier près de Bordeaux, là où beaucoup de personnes viennent pour apprendre et pratiquer la méditation).

J'espère que tu vas mieux.

Courage ma jolie.

De gros bisous fabuleux avec ce beau temps dans le sud :bisou:
#1326519
Chères Kylian, Numéro 7 et Miu,

Vous lire en pleine détresse, savoir que vous êtes là, m'a fait beaucoup de bien. Merci pour ça.

Merci pour tous ces liens également. Je comprends Kylian pourquoi tu la trouves réconfortante cette chanson même si ma première pensée a été "mais QUI est "là" à part moi-même ?".

J'ai fini par avoir la conversation dont je parle avec ma mère depuis 2 ans. Je lui ai demandé pourquoi elle n'a pas protégée contre la violence de notre père, elle a répondu que si, elle était souvent intervenue, mais qu'elle ne pouvait pas être tout le temps là. Je lui ai dit que j'avais eu envie de mourir de mes 11 à mes 25 ans, elle a répondu que ce n'était pas vrai, que je ne l'avais jamais exprimé (alors qu'une enfant de 11 ans insomniaque, une ado de 15 ans qui s'écorche les poignets, une toute jeune femme de 18 ans qui pèse 43 kilos et ne mange plus et s'arrache les cheveux, ce devrait être alarmant non ???). Qu'elle se sentait coupable d'avoir loupé quelque chose. Qu'elle a fait ce qu'elle a pu avec ce qu'elle avait. Que je devrais comprendre le point de vue des autres aussi. Je crois que ça ne sert à rien de discuter plus avant, j'ai dit ce que j'avais à dire, elle m'a écoutée à moitié. Et m'a dit, presque candidement "ton problème, c'est que tu ne t'aimes pas". La faute à qui hein ?

Je lui demandé pourquoi elle n'était pas partie plus tôt avec ses enfants, elle a répondu que mon père menaçait d'être violent que ç'aurait été pire. Je comprends qu'elle a fait ce qu'elle a pu au moment où. Je dois vivre avec ça maintenant, même si je ne sais pas trop comment.

Et puis, "il ne faut pas rester bloquée dans le passé, il faut aller de l'avant". Ma psy avait raison, je n'aurai pas d'elle le soutien dont j'ai besoin. Elle ne me donnera pas raison, elle a ses propres mécanismes de défense. Je ne peux rien faire de plus. Il est temps maintenant de tâcher de faire mon deuil d'une enfance heureuse, d'une famille aimante et protectrice, et d'aller de l'avant. Je ne sais pas du tout comment faire, mais j'imagine que je n'ai pas le choix, et si d'autres l'ont fait moi aussi je peux le faire.

C'est très personnel tout ce que je raconte mais je galère tellement dans ma vie, je me sens si démunie, si seule face à tout ça, que j'espère que celles et ceux qui passeront par là avec le coeur brisé comme moi y trouveront un peu de réconfort, un peu d'espoir, peut-être même celui d'aller mieux un jour.
Numéro 7 a écrit :Des idées intéressantes à appliquer, Janysse...


J'ai essayé de mettre en application la méthode. Sur des pensées comme "Je suis seule, je vis seule, je dors seule, je n'ai pas d'amoureux" je ne peux rien faire. Mais je m'entraîne sur des choses plus "faciles" comme "Mon ex m'a supprimée de ses amis facebook, il me déteste et il ne reviendra jamais vers moi ».
1/ Est-ce vrai ? Peut-être, je ne sais pas.
2/ Est-ce que je suis 100% sûre de ça ? Qu’il me déteste ? Non je ne sais pas. Il se protège peut-être ou il est juste indifférent. Je ne sais pas.
3/ Comment est-ce que je me sens quand je pense à ça ? J’ai la gorge nouée, une boule dans la poitrine, et dans ma tête ça tourbillonne, ça s’emballe. Comment est-ce que je me comporte ? Je me sens énervée, j’en ai parlé à toutes mes copines, j’essaie de les monter contre lui, je panique et j’en parle aux mauvaises personnes, je suis tout sauf bienveillante (d’ailleurs il m’a supprimée après que j’ai dit à une amie commune que je préférais ne pas le croiser).
4/ Si on me prouvait que c’était faux, comment je me sentirais, qu’est-ce que ça changerait ? Hmm, franchement je suis sûre qu’il ne reviendra pas, il vaut mieux ne pas penser l’inverse.
5/ Inverser ? Je vois pas non plus. Par contre je peux me dire « Il m’a supprimée de ses amis fb, il ne reviendra jamais… Et c’est ok. » Et qu’est-ce que j’en tire comme avantage ? Ça m’évite d’espérer après un mec qui avance sans moi, ça m’empêche drastiquement d’aller stalker son profil dans un moment de faiblesse, ça supprime toute attente de ma part. Ça me fait mal mais j’y gagne en tranquillité d’esprit. C’est pour le mieux au final.

Je me suis procuré le livre dont elle parle. Et je vais reprendre la méditation.

Voilà. J’ai frôlé dangereusement la phase où je me roule dans mon malheur. Oui je suis triste, oui je suis malheureuse, mais ça n’est pas une fatalité. Paige me l’avait écrit ici, même le chagrin se fatigue. Et tout est temporaire. Les histoires d’amour, la joie, comme la douleur. Je profite de ces quelques jours qui me restent pour ne rien faire, rester au fond de mon lit en faisant du tricot, pour glander un maximum. Et quand je sortirai de mon lit, je serai prête à affronter le reste de la vie.

Je vous embrasse
#1326521
Janysse, à la première lecture de ton texte du 1 mai, la seule et unique question qui m'est venue en tête, et que je me suis abstenue de te poser à ce moment est " Pourquoi fréquentes tu tes bourreaux ? " À présent, je peux te la poser... prends le temps d'y réfléchir
#1326523
Bonjour Janysse,
Dur de ne pas avoir de ta mère ce que tu attendais, le soutien et la reconnaissance de ta souffrance. Elle ne t’a écoutée qu’à demi, dis-tu... je ne te connais et je ne la connais pas assez pour savoir, mais peut-être que ce que tu as dit fera quand même son chemin. Là elle est convoquée frontalement par ce que tu énonces, elle essaie peut-être de se sauver de son propre sentiment de culpabilité, mais qui sait ? Par un détour, elle pourrait plus tard reconnaître ce que tu voudrais qu’elle reconnaisse. Quoi qu’il en soit, tu ne peux pas faire grand’chose de plus pour le moment.

Bon, en réalité, je voulais surtout rebondir sur ta réaction à la vidéo partagée par Numéro 7, que j’avais regardée avec intérêt aussi. Tu dis « sur des pensées comme je suis seule, je dors seule, je n’ai pas d’amoureux, je ne peux rien faire ». Sans doute. Mais il me semble que le côté pernicieux de ces pensées, c’est qu’en fait, elles ne se limitent à ce qu’elles semblent être = des constats factuels. Elles emportent des interprétations : je n’ai pas d’amoureux (et je n’en aurai jamais), je dors seule (alors que toutes mes amies sont en couple et heureuses et qu’elles peuvent se blottir contre leur amoureux le soir), je suis seule (et la vie passe sans que je construise rien), etc. Ce sont les parenthèses qui sont aussi à déconstruire.

Tu souffres d’être seule, et honnêtement, ça peut se comprendre. Mais je me demande en pensant à ta dernière histoire si le pire, pour toi, ce n’est pas le manque de sécurité = l’incertitude = l’impossibilité de savoir si le célibat dont tu souffres prendra durablement fin un jour. Et c’est vrai que cette incertitude est très inconfortable, même si elle est inhérente à la vie (et c’est quelqu’un qui s’est fait débarquer de son couple au bout de 18 ans, sans rien avoir vu venir, qui te le dit. Rude leçon pour rappeler que rien n’est sûr). Et - je spécule, bien sûr, pardon pour le petit exercice purement intellectuel qui suit s’il est complètement à côté de la plaque - peut-être même que tu te dis que tu n’en sortiras jamais, parce qu’au moins ça permet d’énoncer quelque chose de net et définitif. Compte tenu de ce que tu esquisses de ton histoire familiale, on peut imaginer que la crainte est un affect dominant chez toi. Or si le pire est déjà réalisé, tu n’as plus à en avoir peur. Enfin si, tu le crains toujours, mais tu conjures le sort en pensant à demi qu’il est déjà là. Une formation de compromis, quoi.

En tout état de cause, tu sembles aller un peu mieux, et c’est bien. Quand je dis à mon psy que j’ai l’impression de stagner et de retomber éternellement dans les mêmes angoisses, il me répond qu’en fait, la blessure initiale demeure, mais que j’apprends à l’apprivoiser. Qu’il y a (et qu’il y aura sans doute encore) des moments de creux, des moments de crise, mais qu’à chaque fois ils sont un peu moins violents et un peu moins longs. J’espère et je crois que c’est la même chose pour toi ! Bon courage. :bisou:
#1326529
Coucou Louise,

Je suis très heureuse de te lire, merci d'être intervenue :)
louise75 a écrit :Dur de ne pas avoir de ta mère ce que tu attendais, le soutien et la reconnaissance de ta souffrance. Elle ne t’a écoutée qu’à demi, dis-tu... je ne te connais et je ne la connais pas assez pour savoir, mais peut-être que ce que tu as dit fera quand même son chemin. Là elle est convoquée frontalement par ce que tu énonces, elle essaie peut-être de se sauver de son propre sentiment de culpabilité, mais qui sait ? Par un détour, elle pourrait plus tard reconnaître ce que tu voudrais qu’elle reconnaisse. Quoi qu’il en soit, tu ne peux pas faire grand’chose de plus pour le moment.
Oui, il y a des choses qu'elle ne peut pas ou ne veut pas entendre, et que je ne sais pas formuler de façon claire et non violente ; comme le fait qu'elle a été complice de la violence de mon père, puis de celle de ma soeur - la dernière fois qu'elle a été violente physiquement avec moi, ma mère a juste dit que je "l'avais cherché, quand je le lui ai rappelé elle a levé les yeux au ciel en maintenant que je l'avais cherché. Donc à partir de là moi je lâche l'affaire.
louise75 a écrit :Bon, en réalité, je voulais surtout rebondir sur ta réaction à la vidéo partagée par Numéro 7, que j’avais regardée avec intérêt aussi. Tu dis « sur des pensées comme je suis seule, je dors seule, je n’ai pas d’amoureux, je ne peux rien faire ». Sans doute. Mais il me semble que le côté pernicieux de ces pensées, c’est qu’en fait, elles ne se limitent à ce qu’elles semblent être = des constats factuels. Elles emportent des interprétations : je n’ai pas d’amoureux (et je n’en aurai jamais), je dors seule (alors que toutes mes amies sont en couple et heureuses et qu’elles peuvent se blottir contre leur amoureux le soir), je suis seule (et la vie passe sans que je construise rien), etc. Ce sont les parenthèses qui sont aussi à déconstruire.
Oui c'est vrai tu as parfaitement raison, et j'y vois plus clair maintenant. En lisant ces parenthèses je me suis mise immédiatement à pleurer (et en te répondant c'est la 5e ou 6e fois que je relis ce message). Ces pensées me font très mal.
louise75 a écrit :Tu souffres d’être seule, et honnêtement, ça peut se comprendre. Mais je me demande en pensant à ta dernière histoire si le pire, pour toi, ce n’est pas le manque de sécurité = l’incertitude = l’impossibilité de savoir si le célibat dont tu souffres prendra durablement fin un jour. Et c’est vrai que cette incertitude est très inconfortable, même si elle est inhérente à la vie (et c’est quelqu’un qui s’est fait débarquer de son couple au bout de 18 ans, sans rien avoir vu venir, qui te le dit. Rude leçon pour rappeler que rien n’est sûr). Et - je spécule, bien sûr, pardon pour le petit exercice purement intellectuel qui suit s’il est complètement à côté de la plaque - peut-être même que tu te dis que tu n’en sortiras jamais, parce qu’au moins ça permet d’énoncer quelque chose de net et définitif. Compte tenu de ce que tu esquisses de ton histoire familiale, on peut imaginer que la crainte est un affect dominant chez toi. Or si le pire est déjà réalisé, tu n’as plus à en avoir peur. Enfin si, tu le crains toujours, mais tu conjures le sort en pensant à demi qu’il est déjà là. Une formation de compromis, quoi.
Je vois ce que tu veux dire. C'est vrai que j'ai tout le temps peur. Je ne saurais pas dire de quoi, mais les mots qui me viennent pour désigner cette sensation, c'est la peur, l'angoisse, la crainte. J'ai beaucoup de mal à supporter l'incertitude de façon générale, j'ai besoin de savoir à l'avance si on va au bar avec les copines, besoin de fixer des dates, de redemander 3 fois si on a toujours rdv, etc. Pour ce qui est de la vie quotidienne et professionnelle, le double évènement de l'entrée en thèse et du début de la pandémie de covid m'a pas mal forcée à faire avec l'incertitude. J'ai un plan général sur 2-3 ans, je me projette, mais je garde en tête que tout peut être remis en question à tout instant ; et c'est ok. Par contre en amour... Oui l'incertitude est très dure à vivre. Elle est épuisante en fait. Je ne demande pas la lune, même si je voudrais rencontrer "le bon", quelqu'un avec qui construire sur du long terme, je crois que même une relation de ""seulement"" trois ans ça serait déjà énorme pour moi. Pour me rassurer sur ma capacité à construire quelque chose avec quelqu'un, pour partir en vacances, pour aimer et être aimée, pour me reposer un peu. Oui j'ai peur de ne jamais rencontrer l'amour. En me disant que ça n'arrivera jamais, ça diminue peut-être un peu l'incertitude. Or c'est exactement comme ça que les prophéties de malheur se réalisent, et ça m'angoisse d'autant plus, etc etc. Il m'arrive de penser que si je n'ai rien construit à 45 ou 50 ans, si je n'ai pas eu d'enfants, que je n'ai pas connu l'amour, je me suiciderai. C'est définitif c'est sûr.

Je ne sais pas si les moments de crise sont moins violents. Chaque rupture (jamais de mon fait) est un peu plus dure à encaisser, et quand j'y pense en ce moment, même une seconde, je panique. Alors j'essaie de ne pas y penser, je passe mes journées au lit à regarder une série et chiner des meubles sur leboncoin. Ça vaut ce que ça vaut mais ça repose et je vais mieux, un peu.
Numéro 7 a écrit :Janysse, à la première lecture de ton texte du 1 mai, la seule et unique question qui m'est venue en tête, et que je me suis abstenue de te poser à ce moment est " Pourquoi fréquentes tu tes bourreaux ? " À présent, je peux te la poser... prends le temps d'y réfléchir
Coucou Numéro 7,

J'ai réfléchi. Par obligation familiale principalement, parce qu'on me met la pression pour que j'aille voir mon père, sinon il est malheureux, sinon il est vexé, patati patata. Pendant longtemps j'ai nourri l'espoir inconscient d'enfin trouver grâce à ses yeux, en redevenant la petite fille parfaite qu'il adorait, l'espoir qu'il redeviendrait le gentil papa qu'il a été, je continuais de courir après son amour et chaque fois j'étais de nouveau rabaissée, humiliée, etc. Mais cette fois c'est fini. J'étais une petite fille sage, solitaire mais joyeuse, infiniment absorbée dans son monde intérieur et il m'a détruite, il a écrasé tout ce qu'il y avait de gai et confiant en moi ; je ne lui dois plus rien, et j'ai refusé de voir mon père et ma soeur, je suis seulement chez ma maman.

Je n'arrive pas à admettre qu'elle puisse être elle aussi un bourreau, que je n'ai vraiment nulle part où aller quand ça va mal. J'ai besoin de ma maman, de me réfugier chez elle, de manger ses petits plats, de recevoir ses attentions, quand je suis au fond du trou. J'ai essayé de faire ça, d'être forte toute seule, pendant un mois après la rupture, et je me suis effondrée. Voilà, quand il n'y a plus personne, il y a ma maman.

Voilà, je ne sais pas si c'était bien cette question que tu posais... ?

Je vous embrasse
#1326533
Je ne sais pas... je dois dire que j'associais tes mots à tes actes qui pour moi se contredisent beaucoup, parce que je ne les comprends pas... j'ai, après avoir lu que tu avais relu ton fil depuis ta rupture de 2019, fait de même - et même un peu avant en 2018. Et Elieza évoquait l'idée que celle que tu appelles meilleure amie usurpait peut-être ce titre... tantôt tu l'évoques en propos relativement négatif, tantôt tu te réjouis qu'elle ait pris soin de toi... idem avec ta maman... En fait, lorsque j'ai lu que tu allais dans ta famille après avoir écris les lignes que tu as écrites à son propos je me suis demandée pourquoi tu n'allais pas chez Miu... Pour souffler auprès de quelqu'un contre qui tu n'as - d'après tes mots lus sur le forum - aucunes animosités, une personne que tu sembles apprécier... alors si tu as contacté du monde avant de te résoudre à aller chez ta maman et que personne n'a pu te recevoir, j'en suis sincèrement désolée... mais si tu n'as contacté personne... demandé à personne... il serait tant te questionner, Janysse... dans ce retour en 2018 et 2019 sur ton fil, j'ai également lu une jolie invitation d'Elieza à prendre contacte avec elle pour papoter avec ses coordonnées perso... Je vois des mains, des bras, des coeurs tendus vers toi... alors lire " Voilà, quand il n'y a plus personne, il y a ma maman. " ça me secoue un peu... surtout que tu ne fais aucune allusion à des personnes que tu aurais contacté et qui n'auraientt pu venir chez toi, ou t'accueillir... ce qui m'a laissé - me laisse - penser que tu t'es rendu chez ta maman sans évaluer aucune autre option... si tel est le cas... vraiment, Janysse, questionne toi...
#1326547
Je ne sais pas quoi vous dire, vous lire me perturbe, je ne sais pas pourquoi exactement.

C'est un mélange de culpabilité, de colère contre moi-même, d'angoisse profonde, le sentiment aussi de ne pas faire les choses comme il faut, d'être sur la mauvaise voie, de me planter. J'ai honte de moi. De ne pas être capable de me détacher de cette obsession du couple. Je n'y arrive pas.
Numéro 7 a écrit :En fait, lorsque j'ai lu que tu allais dans ta famille après avoir écris les lignes que tu as écrites à son propos je me suis demandée pourquoi tu n'allais pas chez Miu... Pour souffler auprès de quelqu'un contre qui tu n'as - d'après tes mots lus sur le forum - aucunes animosités, une personne que tu sembles apprécier... alors si tu as contacté du monde avant de te résoudre à aller chez ta maman et que personne n'a pu te recevoir, j'en suis sincèrement désolée... mais si tu n'as contacté personne... demandé à personne... il serait tant te questionner, Janysse... dans ce retour en 2018 et 2019 sur ton fil, j'ai également lu une jolie invitation d'Elieza à prendre contacte avec elle pour papoter avec ses coordonnées perso... Je vois des mains, des bras, des coeurs tendus vers toi... alors lire " Voilà, quand il n'y a plus personne, il y a ma maman. " ça me secoue un peu... surtout que tu ne fais aucune allusion à des personnes que tu aurais contacté et qui n'auraientt pu venir chez toi, ou t'accueillir... ce qui m'a laissé - me laisse - penser que tu t'es rendu chez ta maman sans évaluer aucune autre option... si tel est le cas... vraiment, Janysse, questionne toi...
Ça ne m'est tout simplement pas venu à l'esprit, pas une seule seconde. J'avais besoin de m'effondrer quelque part, qu'on prenne soin de moi, comme d'une enfant. C'est peut-être égoïste ou puéril, mais c'était tout ce que j'étais capable d'envisager. Je viens de passer les 6 derniers jours au lit, à pleurer, regarder des séries, broder, tricoter, fumer, lire, me questionner, écrire ici. J'aurais eu honte de m'effondrer chez quelqu'un d'autre que ma mère ou passer une semaine sans sortir de mon lit, incapable de socialiser.
Kylian a écrit :Donc tu conditionnes ton existence à ta mise en couple… À tes yeux, « toi en couple » est plus important que « toi tout court » … :/
Peut-être, je ne sais pas.
Kylian a écrit :Pourtant, tu as déjà construit et tu es déjà en train de construire certaines choses… Tu n’as pas « rien construit ».
Oui, j'exprime mal les choses. J'ai déjà construit tout un tas de choses, je suis fière de moi pour ça, mes études, mes voyages, mes séjours à l'étranger, mes jobs, les villes où j'ai vécues, mes diplômes, mes amitiés, mes amours.
Kylian a écrit :Il y a un truc que je ne comprends pas trop : tes écrits donnent limite l’impression que tu n’as jamais été en couple. Or, tu es jeune et tu as déjà eu plusieurs relations. Elles n’ont certes pas duré aussi longtemps que tu l’aurais souhaité, mais tu en as eu. En la matière, tu n’es pas dans une situation « hors norme », le « vilain petit canard ». Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire… Beaucoup de gens vivent la même chose que toi, tu ne connais pas moins « l’amour » ou moins « le couple » ou moins « le beau couple » que plein de gens. Des relations se nouent et se dénouent tous les jours ; toutes ne durent pas. Il y a plus de relations qui ne durent pas que de relations qui durent, d’ailleurs.
Oui, je comprends absolument d'un point de vue rationnel et raisonnable. J'ai beaucoup de mal à prendre de la distance et du recul, mes pensées à ce sujet sont de la panique pure. J'ai eu des relations, certaines très peu satisfaisantes, mais de plus en plus chouettes à mesure que je me suis affirmée et que j'ai avancé dans ma thérapie. C'est de penser au futur qui m'angoisse.
Kylian a écrit :1 an, 3 ans, cela change quoi ? Il est de belles relations courtes, et des relations longues bien moisies… La « beauté » d’une relation ne dépend pas forcément de sa durée. Je comprends que tu souhaites construire une relation solide et pérenne… Mais je ne comprends pas trop ton « raisonnement », pourquoi une relation de 3 ans serait forcément mieux qu’une relation d’1 an… Parce que « le couple idéal… », « la famille idéale… » ? Tu veux te prouver que tu es capable de rester plus d’1 an en couple ? Dans ce cas, on ne parle plus vraiment d’amour, mais de chiffres, de cases à cocher…
Je sais que tu as raison. Je sais aussi que, j'ai eu beau lire et me déconstruire, je suis pétrie de déterminismes et d'injonctions. J'écoute le podcast "Le coeur sur la table" en ce moment, qui cherche précisément à déconstruire ça, l'idéal monogame, la pression pour être en couple, la dévalorisation du célibat. Je lis des livres de sociologie pour comprendre les ressorts systémiques de mes chagrins d'amour. J'aborde tout ça en sociologue, en chercheuse, pour comprendre. Mais. J'ai honte de n'avoir "pas su garder un homme", j'ai honte d'avoir été quittée à chaque fois et aussi fréquemment, je suis fatiguée de chercher et de ne pas trouver, de traverser tous ces chagrins d'amour pour rien. Avec mon dernier ex, c'était reposant. Et je voudrais pouvoir me reposer et être bien comme ça un peu plus longtemps que quelques mois.
Kylian a écrit :Tu te compares et tu envies autrui. Mais je t’assure que si je compare ta situation (les éléments que tu prends en considération lorsque tu te compares à autrui : situation professionnelle, vie sociale, etc.) à celle de plein d’autres personnes, tu n’es pas moins bien lotie qu’autrui, loin s’en faut. Tu es mal dans ta peau ; c’est cela qui te fait voir le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein. Mais, outre le fait que tout cela (les éléments précités, ceux que bien des gens prennent en considération pour dire qu’une vie est « réussie » ou « ratée ») est assez superficiel, même si tu parvenais à « exceller » dans tous les domaines, tu ne te sentirais pas forcément mieux pour autant. Car c’est un faux problème ; le vrai problème n’est pas là. Ou plutôt, la solution à tes maux ne se trouve pas forcément là où tu le crois.
Je me sens prisonnière de tout ça. J'ai l'impression qu'il y a tellement de choses à régler. Je voudrais être forte en étant célibataire, heureuse, et m'aimer, mais je n'y arrive pas. Je me démène, je ne suis pas passive, je suis en thérapie, je lis des choses, j'écris, je médite, je fais de l'hypnose, je viens écrire ici, je lis avidement tout ce qui s'y dit, et je réfléchis, et je me confronte à mes contradictions grâce à vous toustes, mais je n'y arrive pas. Ou pas encore. Et j'essaie d'être indulgente avec moi, de me rappeler que j'ai beaucoup souffert pendant longtemps et que tout ne va pas se résoudre d'un coup, que j'ai déjà beaucoup avancé, que je fais ce que je peux. Mais des fois je suis rattrapée par l'angoisse. Je ne sais pas quoi faire de plus. Bien sûr que je suis mal dans ma peau, et je m'accroche à l'espoir que ça ne durera pas toute la vie, et que je progresse déjà beaucoup mais ça devient trop dur parfois.

En fait c'est ce que pointait Louise. Si on m'assurait que oui oui je VAIS rencontrer l'amour un jour, que nous vivrons ensemble et que nous construirons un foyer tout doux et sécurisant, un refuge, je vivrais ma vie de façon beaucoup plus sereine, en profitant de tous ces moments toute seule, de tout ce que je peux faire et fais déjà solo.

Je ne sais pas quoi dire de plus, j'ai l'impression de ressasser la même vieille soupe depuis des pages, des mois, des années.
#1326548
" Voilà, quand il n'y a plus personne, il y a ma maman. " C'est ta décision d'aller chez ta maman, pour éviter d'imposer ta détresse à d'autres, ok... mais cela ne signifie pas qu'il n'y ait personne pour toi... je comprends vraiment pas cette phrase, dans ce contexte, Janysse... pourquoi l'as tu écrites ?
#1326676
Alerte message longuissime, mais il y a une histoire sympa à la fin 😌


Bonjour Janysse,
J’ai été frappée par ta réaction à mon message et cela fait plusieurs jours que je cherche comment t’aider (modestement, à l’échelle d’un forum anonyme, bien sûr). En réalité, malgré notre différence d’âge et de parcours de vie, je me reconnais en nombre de tes doutes, de tes réactions justement, et je me suis dit que j’allais juste t’indiquer ce qui, moi, m’avait aidée. Qui sait si cela ne pourra pas t’être utile aussi.

- l’ « injonction » à être en couple durable et monogame. Je vois que tu te reproches non seulement de ne pas avoir su garder un homme, d’être seule, etc., mais aussi d’avoir encore et toujours envie de ce couple monogame, envie qui n’est pas très conforme aux entreprises déconstructionnistes auxquelles tu sembles t’intéresser. Et hop, nouvelle injonction : « ne désire pas être en couple monogame », etc. Ça fait un peu lourd pour une seule personne, tout ça... je crois que le problème n’est pas que tu aies cette envie. Tu as sans nul doute de bonnes raisons pour cela, par héritage familial, goût charnel ou même mimétisme social. Selon moi, le problème survient quand cela devient obsessionnel et/ou que cela vient peser sur les relations que tu engages. Dans le genre, mon psy m’a dit qu’il serait sans doute préférable de ne pas déballer mes angoisses tout de go à mes nouveaux partenaires, parce que le partenaire veut commencer une relation, mais pas nécessairement une thérapie de couple :shock: . Dans ton cas (mais sans doute en a-t-il déjà été question sur ton fil, je ne m’en souviens plus), ton envie de couple doit être sensible (même si on croit donner le change, ça se voit comme le nez au milieu du visage, ce genre de choses), et l’autre sent peut-être qu’il n’est pas là pour lui-même, mais pour remplir un vide ou une aspiration impérieuse chez toi. Tu vas me dire, c’est le serpent qui se mord la queue : si j’ai tant besoin de couple, de la présence et du corps de l’autre, c’est précisément parce que je ne les ai pas ; si l’autre me les donne, je ne serai plus travaillée par ce manque, je ne le lui ferai pas sentir, et nous pourrons couler des jours tranquilles dans les bras l’un de l’autre. Sauf que, sauf que, malheureusement ou pas, ça ne se passe pas comme ça. D’une part parce que, donc, on a tous besoin d’être reconnus et appréciés pour nous-mêmes dans une relation, et le gars qui sent qu’il remplit une fonction qu’un autre pourrait plus ou moins assurer aussi bien à sa place, eh bien ça ne peut pas trop lui plaire ; et d’autre part parce que c’est juste trop lourd : si tu arrives trop pantelante, trop blessée, l’autre se sent investi d’une responsabilité écrasante et ne se pense pas nécessairement à la hauteur.

Ça, c’était pour le « je n’ai pas su garder un homme ». Ce n’est pas toi comme personne qui n’a pas su « garder » un homme (formulation qui a le grave défaut d’escamoter le libre arbitre du monsieur - je me permets de te le dire parce que, bien entendu, ça m’est arrivé un nombre incalculable de fois de l’utiliser) ; C’est éventuellement ta blessure qui a pu jouer lors de situations où le lien était trop fragile.

- alors, que faire? Aucune recette miracle chez moi (d’autant que je ne suis pas sortie de l’auberge, loin de là), mais des ptits trucs. S’obliger, à chaque pensée obsédante du type « je ne suis pas capable d’être en couple », « personne ne veut durablement de moi », à se contester soi-même, à rationaliser, inlassablement. Tu as été en couple. Des hommes ont voulu ta présence. Tu as des amis, etc. Et y revenir autant de fois que nécessaire. Tu sais, chacun sa névrose, moi la mienne c’était « on finit toujours par me quitter, je suis une personne dont on fait le tour et qu’on jette ensuite ». J’ai pris un poste un jour dans un endroit où je me suis fait un très bon ami. Je faisais beaucoup de sorties avec lui, on avait des grosses affinités, on riait énormément, je le considérais comme mon meilleur ami. Et puis un jour, paf, il me parle de sa meilleure amie (ah bon, donc pour lui, ce n’était pas moi :/) ; pendant de longues périodes, il rejetait mes propositions pour se voir, arguant du fait qu’il était débordé. C’était parti pour la petite moulinette dans ma tête, personne ne m’aime, je vais crever seule avec 10 chats de toute façon, etc. Et puis un jour, je me suis dit que je ne lui reproposerais plus rien jusqu’à ce qu’il fasse un geste vers moi. S’il ne faisait rien, je n’aurais rien perdu de toute façon, ce n’aurait pas été un véritable ami. Je suis sortie avec d’autres personnes. Puis le premier a pris l’initiative de me recontacter, et même de me gâter, à intervalles un peu éloignés, mais réguliers. Alors j’ai certes accepté de ne pas être la meilleure de ses amies (ce qui m’a, en fait, beaucoup apaisée en dissipant la frustration), mais ça m’a incroyablement renforcée de me dire que c’était, quand même, quelqu’un qui tenait sincèrement à moi. Petite expérience fondatrice !

- pour la peur du futur (et crois-moi que passé la quarantaine, tu as d’autres raisons de te dire que tu ne trouveras plus jamais personne - et pourtant, même là, c’est faux), et les petites phrases dangereuses comportant le mot jamais ou toujours, ce qui m’a aidée, ce sont d’autres petites phrases, qui m’ont atteintes en pleine tête et qui y sont restées fichées, pas seulement concernant la peur du futur, d’ailleurs. Je t’en donne une, enfin elle ne vient pas de moi, elle est incluse dans une histoire que tu connais peut-être et que l’on m’a transmise dans une séquence de 21 jours de méditation quotidienne. Je la trouve assez puissante, à vrai dire. J’espère qu’elle pourra servir

L’HISTOIRE ANNONCÉE
Un jour, un roi dit aux sages de sa cour:

"Je veux créer une bague très particulière. J'ai acheté l'un des plus beaux diamants du monde, je veux cacher dans l'anneau un message qui puisse servir dans les moments de désespoir. Cela sera mon héritage. Ce doit être une phrase courte, que je placerai sous le diamant de la bague."

Tous ceux qui écoutaient, étaient des sages.
Ils réfléchirent longtemps mais en vain: s’ils pouvaient écrire des essais, ils n’étaient pas capables d’écrire un message court, ne contenant pas plus de deux ou trois mots, qui puisse aider dans les moments difficiles ...

Le roi fut élevé par un vieux serviteur. Lorsque la mère du roi mourut prématurément, c’est ce serviteur qui prit soin de lui. Il fut donc traité comme un membre de la famille. Le roi éprouvait un grand respect pour le vieil homme et décida d’aller le consulter.

Le vieil homme lui dit:

"Je ne suis ni sage, ni instruit, ni académique, mais je connais un message. On me l’a transmis petit et cela m’a beaucoup aidé durant ma vie au palais.”

Le vieil homme écrivit quelque chose sur un morceau de papier, le plia et le tendit au roi. "Mais ne le lisez pas. Gardez-le caché et ne l'ouvrez que lorsqu'il n'y aura pas d'autre choix."

Des années plus tard, il y eut une invasion du royaume et le roi perdit la bataille. Il s'enfuit sur son cheval mais ses ennemis le suivirent. Il était seul et les ennemis étaient nombreux. Il atteignit l'endroit où la route se terminait. Il n’y avait plus d’issue. Devant lui, un abîme donnant sur une vallée profonde. La chute serait fatale. Il ne pouvait pas revenir en arrière car les ennemis avaient traversé le chemin. Il pouvait entendre le bruit de leurs chevaux. Il n'y avait pas moyen de s'en sortir.
C’est à ce moment qu’il se souvint de la bague.
Il l'ouvrit, sortit le morceau de papier et lut le message court mais précieux:
"Cela passera aussi".

Lorsqu'il lu le message, il sentit un grand silence l'envelopper.
Les ennemis qui le poursuivaient s’étaient peut être perdus dans la forêt ou bien étaient-ils partis dans la mauvaise direction. On n’entendait plus les chevaux.

Le roi fut reconnaissant envers le serviteur. Ces mots étaient merveilleux! Il plia le morceau de papier et le remit sous la bague en diamant. Il rassembla son armée dispersée et rentra au royaume.

Il retourna au palais avec un sentiment de triomphe, on lui organisa une grande fête avec chants et danses, il se sentait très bien.
Le vieux domestique se tenait à côté de lui et lui dit:
"Ce moment aussi est approprié, regardez à nouveau le message.”

"Mais je viens de gagner, les gens célèbrent mon retour, je ne suis pas désespéré, je ne suis pas dans une impasse."

Et le vieux serviteur dit: "Écoutez-moi, ce message est utile lorsque vous êtes battu, mais également lorsque vous gagnez.”

Le roi ouvrit la bague et lut le message:
"Cela passera aussi".

De nouveau, il ressentit la même chose, un silence qui l’enveloppa, bien qu’il fût dans une foule qui célébrait et dansait. Sa fierté et son ego avaient disparu. Le roi avait compris le message. Il était éclairé.

Puis le vieil homme dit:
"Vous souvenez-vous de tout ce qui vous est arrivé dans votre vie ? Rien ni aucune émotion ne sont fixes, il existe le jour et nuit, il y a des moments de bonheur et des moments difficiles, acceptez-les comme une partie naturelle des choses parce qu'elles font partie de la vie. C'est la grande respiration qui développe en nous l'humilité et le contact avec la puissance de notre vulnérabilité."

À méditer, vraiment... Courage, je t’embrasse.
#1327186
Chers et chères ami·es

Je suis désolée du temps passé sans prendre le temps de vous répondre, sachez que je vous ai bien lues et relues, que je voulais que tout ça décante en moi. Je sais que vos mots sont précieux, et je voulais les laisser résonner (et raisonner ?) un peu. Et la vie s'est passée et je ne me pose que maintenant.
Numéro 7 a écrit : 08 mai 2021, 19:20 " Voilà, quand il n'y a plus personne, il y a ma maman. " C'est ta décision d'aller chez ta maman, pour éviter d'imposer ta détresse à d'autres, ok... mais cela ne signifie pas qu'il n'y ait personne pour toi... je comprends vraiment pas cette phrase, dans ce contexte, Janysse... pourquoi l'as tu écrites ?
Peut-être que je me suis réfugiée dans cette noirceur confortable qui consiste à me dire "il n'y a personne pour moi, je n'ai personne, je suis seule au monde, personne ne m'aime, à part ma mère qui a toujours été là". Je ne sais toujours pas pourquoi j'ai écrit cela. Je réalise aujourd'hui que j'ai vécu un véritable effondrement psychique, qu'il a été difficile de remonter la pente, que c'était tentant de rester roulée en boule sous la couette en pleurant de solitude. C'est peut-être lié.

Louise, merci pour tes mots. J'y pense très souvent. Je me dis très souvent "cela passera aussi". Les joies comme les peines. Ma première réflexion a été de me dire "ben oui elle a raison, puisque la joie ne dure jamais, les hommes me quittent, et je me retrouve à pleurer, la joie passe aussi et ça je connais très bien". Mais ce n'était pas le sens de ton message. J'y réfléchis encore, tous les jours en fait. (Carrie si tu passes par ici, je n'oublie pas non plus la métaphore de la serveuse, je regarde encore mes pieds au lieu de regarder droit devant, j'en ai conscience...)
louise75 a écrit :Dans ton cas (mais sans doute en a-t-il déjà été question sur ton fil, je ne m’en souviens plus), ton envie de couple doit être sensible (même si on croit donner le change, ça se voit comme le nez au milieu du visage, ce genre de choses), et l’autre sent peut-être qu’il n’est pas là pour lui-même, mais pour remplir un vide ou une aspiration impérieuse chez toi. Tu vas me dire, c’est le serpent qui se mord la queue : si j’ai tant besoin de couple, de la présence et du corps de l’autre, c’est précisément parce que je ne les ai pas ; si l’autre me les donne, je ne serai plus travaillée par ce manque, je ne le lui ferai pas sentir, et nous pourrons couler des jours tranquilles dans les bras l’un de l’autre. Sauf que, sauf que, malheureusement ou pas, ça ne se passe pas comme ça. D’une part parce que, donc, on a tous besoin d’être reconnus et appréciés pour nous-mêmes dans une relation, et le gars qui sent qu’il remplit une fonction qu’un autre pourrait plus ou moins assurer aussi bien à sa place, eh bien ça ne peut pas trop lui plaire ; et d’autre part parce que c’est juste trop lourd : si tu arrives trop pantelante, trop blessée, l’autre se sent investi d’une responsabilité écrasante et ne se pense pas nécessairement à la hauteur.
Tu as sans doute raison, ça m'a fait mal de le regarder en face et de l'accepter, mais c'est très certainement le cas. Eva Illouz dans Pourquoi l'amour fait mal explique que tout ça est très récent. Jusqu'au 19e siècle, les jeunes hommes et jeunes femmes en âge de se marier cherchaient explicitement un partenaire. Les rendez-vous, les rencontres, étaient très clairement tournés vers cet objectif de l'engagement, de se caser, de fonder une famille. Et aujourd'hui, débarquer sur "le marché" en ayant clairement cette envie et cet objectif est visiblement rédhibitoire, voire considéré comme pathologique. C'est entièrement une construction sociale, un fait culturel récent et situé (et limite ça me met en colère du coup, parce que je dois vivre avec mon temps, qui est celui du moi détaché, profondément libre et auto-suffisant, et j'ai du mal, beaucoup de mal, à devenir ça). Je croyais aussi avoir avancé, être plus forte, plus solide, et n'être pas arrivée toute pantelante dans les bras de mon ex...

J'ai parlé à ma psy de tout ça. Et elle m'a répondu que j'étais en boucle, que nous passions la moitié de chaque séance à me rassurer, que nous n'avancions pas autant que l'on pourrait si je ne commençais pas par dire que j'allais mal et que je souffrais d'être seule. Que c'était l'arbre qui cache la forêt. Et c'est vrai, je ne vois que ça, je ne pense qu'à ça. Tu as tout à fait raison Louise, je suis partagée entre mes convictions féministes et la réalité de mes émotions, de ma vie amoureuse, et de ne pas pouvoir lâcher cette obsession du couple, de l'amour, rajoute une couche de culpabilité. Alors je me répète en boucle, dès que j'ai une pensée pour ça, que l'amour n'est pas le problème, le couple n'est pas le problème, le célibat n'est pas le problème, pour contrer ces pensées obsédantes. Et ça marche un petit peu.

Aussi elle pense que j'ai un trouble de la personnalité obsessionnel, dans lequel je me reconnais pas mal. Ma psychiatre, elle, pense que pas du tout, que je suis juste en dépression et puis elle m'a lâché "et comme en plus vous êtes bipolaire". Ça sortait vraiment de nulle part, elle m'a assuré que je lui avais parlé de ça lors de notre première séance alors que pas du tout. J'ai halluciné. Trichotillomanie, dépression, dermatillomanie, trouble obsessionnel, trouble anxieux généralisé, HPI et maintenant bipolaire ? Euh, est-ce qu'on pourrait arrêter deux minutes de charger la barque svp ? J'ai l'impression de me noyer dans une galaxie de diagnostics, d'injonctions à m'aimer, à rester seule, à être bien seule, à ne pas penser au couple, à méditer, à lâcher prise, à profiter, à faire ci ou ne pas faire ça... wow. J'ai également lu récemment que ce que nous appelons l'amour de soi, le self-help, le développement personnels, étaient aussi des faits culturels, des constructions sociales. J'ai l'impression d'être déchirée entre des explications sociologiques qui me paraissent avoir du sens en plus d'être brillantes, et des injonctions tout partout, des représentations culturelles avec lesquelles je dois bien vivre puisque c'est comme ça maintenant. Il y en a trop dans tous les sens et je suis comme une cocotte minute avec la pression qui monte, qui monte...

Cela dit, je voulais aussi vous dire que je vais beaucoup mieux. Je ne sais pas si je vais "bien", mais mieux, oui, absolument. Après avoir bien touché le fond (petite rechute dépressive comme d'hab) j'ai trouvé le courage de me relever un peu, de passer du temps avec mes copines, de faire des sorties rando, et j'ai retrouvé le plaisir de vivre toutes ces choses, je me suis remise un petit peu à méditer, à prendre soin de moi, à me projeter dans un futur qui n'est pas celui que j'avais prévu à deux, mais qui me fait envie et que j'ai envie de construire un jour après l'autre. Et je suis repartie, de nouveau sur le terrain. Je n'arrête pas, je participe à des fêtes (pas super légales), je vais voir des expos, du théâtre, du cirque, je fais du jardinage, du canoë, je partage mon quotidien avec une dame de 65 ans dont la vie a été (et est toujours) passionnante. Je loue une chambre chez elle. Nous avons de longues conversations sur des choses de la vie assez intimes, la dépression, comment agir, retrouver la joie. Et jour après jour, l'humeur est meilleure. (Aussi, réaliser que je paie 65 euros par séance de psy pour ne pas avancer, je me suis dit qu'il fallait me bouger le cul.) Nous hébergeons un jeune migrant, j'ai l'impression de me transformer en mère de famille, je passe mon temps à cuisiner et faire la lessive ! Et j'aime ça. J'aime prendre soin de ces deux personnes et leur cuisiner des petit plats. J'ai toujours adoré cuisiner pour mes amoureux et ça me manquait terriblement, jusqu'à ce que je cuisine pour cette dame et cet adolescent.

On ne va pas se mentir, mes obsessions sont loin de s'être envolées. Je rêve presque toutes les nuits de mon ex, je rêve qu'on se remet ensemble en mode feuilleton, chaque rêve que je fais est la suite du précédent :shock: Ma cousine a eu un bébé, je suis incapable de me réjouir pour elle. Ma mère ne fait que me parler de ce bébé au téléphone, comme c'est génial, comme elle a hâte d'être grand-mère, et ça m'est insupportable. Deux de mes copines de fac se sont mariées ce mois-ci. Je ne vois que des annonces de fiançailles, d'emménagement, de projets immobiliers dans mon fil facebook. Enfin mon cerveau ne retient que ça. Je ne ressens que de l'amertume, de la rancoeur pour ce que je n'ai pas, et je me juge pour ça en plus. Je pense tous les jours à mon ex, et je suis encore très triste. Ça fait tout juste deux mois, c'est tout récent, j'essaie d'être douce avec moi-même, de me dire que c'est normal d'avoir de la peine, que je suis entourée de plein de belles choses, que j'avance sur mon propre chemin, et qu'il est aussi beau que celui des autres. Je me répète aussi que le mec a pris zéro nouvelles depuis 2 mois, que c'est mort, qu'il faut avancer.

Bref, ici aussi je suis en boucle.

Alors j'agis. Je jardine, je marche, je travaille, je mène des entretiens, je rencontre des gens. Je profite de chaque instant dans les Cévennes, je mesure la chance que j'ai, je planifie mon futur professionnel, je reste concentrée sur mon objectif. Je ne cherche pas un nouveau mec, je n'ai pas ré-installé Tinder. Aussi parce que j'ai l'impression que je vais revivre la même chose, un mec qui va me quitter parce qu'il ne s'attache pas alors que moi je cherche à me poser et vivre un vrai engagement de couple. Je suis assez écoeurée en fait et j'ai encore plus peur qu'avant. Je me concentre sur mon travail, c'est le plus important.

Je n'ai plus de contact avec mon père, j'ai réduit ceux avec ma "meilleure amie" au minimum (en attendant de trouver le courage de lui dire ce que j'ai à lui dire).

Voilà, il y a encore des jours difficiles, mais je vais quand même beaucoup mieux. Je me débats avec des questions sans fin, c'est probablement aussi lié au moment où j'arrive dans ma thérapie. Je suis perdue entre une hyper lucidité sur ce qu'il m'arrive et l'impression de patauger dans la semoule. J'essaie de "faire confiance à la vie" comme me l'a conseillé ma logeuse, et accueillir ce qui se présente.

J'espère que vous allez bien, que ce début d'été s'annonce resplendissant et rempli de joies :bisou:

Je vous embrasse
#1327189
Bonsoir Janysse,

Je suis très touchée par ton message et par tes interrogations. A 40 ans je t'avoue que j'ai aussi ce schéma de couple idéal, un peu bercé par l'exemple de mes parents amoureux depuis l'adolescence et qui ont été marié et heureux jusqu'au bout.
Moi aussi j'ai du mal avec ces nouvelles relations je me demande si je n'en demande pas trop mais au final nous sommes des femmes exceptionnelles alors pourquoi devrions accepter des relations médiocres qui ne nous comblent pas ?

Je reviens sur le message de Louise c'est vrai et je me le répète souvent car c'est ce que ma maman me disait et que je répète a mon tour à ma fille qui découvre ses premiers chagrins d'amour "ça passera ça aussi" la vie est ainsi faite nous pensons ne jamais nous relever mais la résilience dont l'être humain est doté nous permet d'aller de l'avant et de remonter à la surface.

2 mois c'est très peu tu as encore le droit d'etre triste parfois et je vois que tu fais tout pour remonter la pente.

Tu es très touchante dans tes mots et dans tes maux. Je te souhaite des jours meilleurs et un bel été 🌞
#1327191
Bonsoir Janysse,
Contente de te lire, de voir que tu vas mieux et de constater que ma petite histoire t’est utile!
Tu sais, ça me fait sourire de voir apparaître dans ton message la référence à Eva Illouz. Il y a vraiment bien des points en lesquels je m’identifie à toi. L’intellectualisation de sa propre situation en fait partie (et crois bien que sous ma plume ou mon clavier, le mot « intellectualisation » n’est pas un blâme). Cependant, pour mon compte, je crois que cet esprit d’analyse, qui est quasi un pli professionnel, est une vraie gêne, et je me demande s’il n’y a pas de ça dans le fait que tu te retrouves à te débattre dans des injonctions contradictoires. « Tu réfléchis trop » est bien le reproche qui m’a été le plus souvent adressé, y compris (mais pas seulement) par mes « amoureux » successifs (hélas successifs, pour moi qui rêve d’une relation stable). Se prendre trop la tête, crime capital de nos jours pour beaucoup !

En tout cas (je te parle de moi pour ne pas être dans une énième injonction à ton égard - donc à simple titre de comparaison), moi j’assume de vouloir une vraie relation amoureuse avec engagement qui n’attende pas trois ans, et petits messages matin et soir, et dans la journée si possible, et réveils dans les bras l’un de l’autre, et tout ça. Tout le monde ne veut pas, eh bien ok, je respecte (même si je souffre quand un homme qui me plaît et à qui je plais manifestement aussi arrête une relation parce que j’en demanderais trop pour lui, ce qui vient de m’arriver), mais je ne remets pas en cause mon propre désir. Effectivement, comme le dit Séverine, on a bien le droit de ne pas vouloir d’une relation au rabais, de ne pas vouloir juste les « bons moments sans prise de tête » (expression qui me débecte). Et cette envie - et je t’assure que ce n’est pas une question d’âge, bien des hommes dans la quarantaine aiment batifoler plus que se poser - il y a des hommes pour la partager - si si, j’en ai croisé ;). Mais bon, je comprends bien que pour toi, le problème vient de ce que ce désir est envahissant. Je ne sais pas si l’accepter et l’assumer explicitement t’aiderait à apaiser l’obsession? Peut-être que si. À tenter, comme tu sembles décidée à le faire.

À ce propos, pour revenir à Illouz et au diagnostic très pessimiste qu’elle émet concernant la possibilité de relations amoureuses engagées de nos jours (voir aussi La fin de l’amour, de la même... le titre parle de lui-même), je serais volontiers tentée de la suivre les soirs de déprime, mais à tort, je pense. Peut-être que c’est moins facile de trouver un homme (ou une femme) qui soit disposé(e) à s’investir dans une relation, et les sites de rencontre, bien entendu, favorisent la superficialité et la brièveté des rencontres (je ne reviens pas sur les analyses d’Illouz que tu connais), mais même par ce canal, on en trouve quand même, et en-dehors aussi. Je crois que la période de tri est juste plus longue et fastidieuse, et impose, sauf si on a un coup de bol, d’en passer par de longs moments de rencontres pas trop trop satisfaisantes. J’ai demandé récemment à mon psy quelle était selon lui ma responsabilité dans l’échec de mes relations récentes, et il m’a répondu que ma responsabilité, je la prenais déjà en maintenant mon désir, ie en ne renonçant pas à essayer, et dans les termes qui me conviennent. Ce n’est pas en renonçant à soi-même qu’on fera naître l’amour chez autrui, de toute façon. Je vois qu’en tout cas, tu ne renonces pas au désir de sortir, de voir du monde, de prendre soin de ta logeuse et de son hôte, et c’est excellent! Elle a raison, d’ailleurs, ta logeuse, je vais me tatouer sa phrase dans le cerveau :D. Se détendre sur le sujet ne peut avoir que des effets positifs. Et quelle chance pour tes fêtes ;).
#1327193
« J’ai l'impression que je vais revivre la même chose, un mec qui va me quitter parce qu'il ne s'attache pas alors que moi je cherche à me poser et vivre un vrai engagement de couple. »

Je ne saisis pas pour quelle(s) raison(s) tu penses à un non-attachement - une noirceur confortable ?…

«  Je sentais que ça n'allait pas bien de son côté, ses parents malades et lui fils unique, un burn out au travail, alors j'ai proposé une soirée, un petit dîner chez moi, et qu'on prenne notre matinée dans la semaine, ce jeudi, pour aller se promener au bord de la mer, je m'occupais de tout, je voulais prendre soin de lui. Il accepte, on se dit qu'on a hâte. Je ne réponds pas trop, je suis préoccupée par le travail, par mon poids, par ma thérapie, j'angoisse et je dors mal, je ne suis pas très disponible par message, je me dis qu'on se rattrapera en tendresse mercredi soir. »

Si je pense que ton ex aurait pu vous laisser une seconde chance après votre échange, je ne peux également m’empêcher de me dire que sa décision de rompre a été motivée par le fait que tu ne te sois pas montrée très présente alors qu’il traversait un moment difficile et qu’il avait visiblement besoin de toi… parce que j’aurais rompu avec un homme s’il n’avait pas été présent pour moi - même si je l’aimais beaucoup. Être enfant unique et avoir à s’occuper - se préoccuper - de ses parents est une charge mentale très lourde, ajoute le mal être au boulot, et se tourner vers sa compagne, son compagnon me semble légitime dans ces cas là… tu as su qu’il avait eu très peu de compagnes - voire aucune - par une connaissance commune… c’est quelque chose qui m’échappe un peu… ce que tu nommes, toi, manque de communication, a pu être ressentie par lui - sur certains points - comme du manque de curiosité pour sa personne, du manque d’intérêt…

Tu dis vouloir un vrai engagement, avoir envie de te poser, mais ne pas être présente pour son conjoint lorsqu’il est en demande - et tu as été cette personne Janysse en demande de présence - d’un point de vue « stratégique », pour mener à bien une relation telle que tu dit la vouloir, c’est questionnant…
#1327197
Coucou,

Merci pour vos messages et vos retours :bisou:

Louise, je crois que tu as raison, je suis entourée de couples hétéros engagés, c'est bien qu'il y a des hommes (de moins de 40 ans) qui veulent s'engager... Et je vais assumer ce désir, parce que faire semblant que je veux un truc "sans prise de tête" ça m'a toujours menée à la catastrophe et en plus je sais pas faire. Ce désir est envahissant pour moi parce que je ne vois que ça, alors que derrière il y a des pathologies qu'on peut soigner, des relations parentales compliquées sur lesquelles je peux travailler, etc. C'est la partie émergée de l'iceberg. Il n'empêche qu'au quotidien c'est difficile oui.

Lors de cette dernière rupture, je me suis jetée sur Illouz, j'avais besoin de comprendre ce qui m'arrivait, de comprendre pourquoi j'avais aussi mal, pourquoi je n'arrivais pas à me mettre en couple durablement, j'avais besoin de me réfugier dans quelque chose de "sûr", et la sociologie m'est apparue comme ce refuge. J'ai presque fini son bouquin (et La Fin de l'amour attend après), et j'y ai appris plein de choses, tout un tas de pièces du puzzle se sont emboîtées, mais je n'ai pas l'impression d'y avoir trouvé quelque chose de pratique à appliquer pour moins souffrir dans ma vie. Je poursuis ma thérapie...
Numéro 7 a écrit :« J’ai l'impression que je vais revivre la même chose, un mec qui va me quitter parce qu'il ne s'attache pas alors que moi je cherche à me poser et vivre un vrai engagement de couple. »

Je ne saisis pas pour quelle(s) raison(s) tu penses à un non-attachement - une noirceur confortable ?…
Non-attachement ou absence de sentiments amoureux. Pour le coup j'ai peur tout simplement. Ce schéma se répète si souvent, j'ai été à chaque fois celle qu'on quitte, je suis terrifiée à l'idée de recommencer.
Numéro 7 a écrit :Si je pense que ton ex aurait pu vous laisser une seconde chance après votre échange, je ne peux également m’empêcher de me dire que sa décision de rompre a été motivée par le fait que tu ne te sois pas montrée très présente alors qu’il traversait un moment difficile et qu’il avait visiblement besoin de toi… parce que j’aurais rompu avec un homme s’il n’avait pas été présent pour moi - même si je l’aimais beaucoup. Être enfant unique et avoir à s’occuper - se préoccuper - de ses parents est une charge mentale très lourde, ajoute le mal être au boulot, et se tourner vers sa compagne, son compagnon me semble légitime dans ces cas là… tu as su qu’il avait eu très peu de compagnes - voire aucune - par une connaissance commune… c’est quelque chose qui m’échappe un peu… ce que tu nommes, toi, manque de communication, a pu être ressentie par lui - sur certains points - comme du manque de curiosité pour sa personne, du manque d’intérêt…
J'ai lu ça ce matin au réveil et je ne fais que chialer depuis. En te lisant je me suis dit mais non, elle a mal compris, cette période de disette de messages a duré quelques jours au plus, mais en fait je sais que tu as raison. C'est hyper dur de lire ça, ça me sonne un peu, mais ça a du sens. J'ai été égoïste. À mon tour j'ai été celle qui prend sans donner en retour, qui reçoit et...c'est tout. Sur le moment quand il m'en parlait, rarement, et toujours en mode "mais parlons d'autre chose", je ne savais pas comment réagir, je ne creusais pas trop le sujet, je ne voulais pas être indélicate, mais en fait en couple on parle de ce genre de choses. Ta suggestion me semble très juste. J'ai l'impression d'avoir sacrément merdé. Je m'en veux beaucoup.

Depuis que je t'ai lue je ne pense qu'à une chose : est-ce que c'est rattrapable ? Est-ce que je peux tenter de faire mon mea culpa ? Jusque là je m'étais gravé dans la tête "il n'est pas tombé amoureux, il s'en cogne maintenant, il ne t'a jamais aimée, avance, oublie-le". Mais si c'était rattrapable ?
Numéro 7 a écrit :Tu dis vouloir un vrai engagement, avoir envie de te poser, mais ne pas être présente pour son conjoint lorsqu’il est en demande - et tu as été cette personne Janysse en demande de présence - d’un point de vue « stratégique », pour mener à bien une relation telle que tu dit la vouloir, c’est questionnant…
Oui c'est très étrange. Est-ce que c'est parce que je ne sais pas aimer ? Que je suis immature d'un point de vue émotionnel ? Que je suis une enfant dès qu'il s'agir de gérer une relation ? Que je suis encore en apprentissage ? Que je cherche à saboter chaque relation qui pourrait fonctionner ?
#1327222
Coucou tout le monde

J'ai passé la journée d'hier à imaginer que j'allais revoir mon ex, qu'on allait boire un café, discuter de notre relation, que j'allais lui dire que j'étais désolée de ne pas avoir été là, que j'avais compris maintenant blablablabla et qu'on pouvait se donner une deuxième chance. J'ai redémarré la machine à illusions sur les chapeaux de roue...

Toute la journée j'ai senti mon coeur serré, l'angoisse dans le corps, j'ai travaillé, travaillé mais j'avais toujours le coeur au bord des lèvres. Et cette idée dans la tête, que je voulais tenter une nouvelle relation avec lui.

Alors j'ai écrit à une amie, que j'ai rencontrée à Montpellier, qui me connaît, qui le connaît (bien avant moi), et qui a été la seule, il y a un mois et quelques, à trouver les mots pour me réconforter, qui était la première à avoir compris que j'étais un peu amoureuse quand même, qui ne m'a pas servi la soupe habituelle "tu en trouveras un autre", "ça arrive" "c'était que 5 mois", qui ne m'a pas jugée pour la peine immense que je ressentais. Je lui fais confiance, alors je lui ai demandé ce qu'elle pensait d'une deuxième chance. Et elle a été franche et je lui en suis très reconnaissante. Elle a dit que nous connaissant tous deux, les motifs invoqués étaient une excuse, qu'elle n'y croyait pas du tout, qu'il voulait juste mettre fin à notre relation et qu'il a trouvé ce moyen là (me faire porter le chapeau quoi), que c'est un gars qui aime plaire, qu'il ne sait pas ce que c'est d'avoir une relation sérieuse. Que si c'était vrai, il serait revenu quand je lui ai dit qu'il était très important dans ma vie.

Et j'ai senti ce poids dans ma poitrine s'envoler. Aujourd'hui peu m'importe à la limite de savoir si ce qu'elle dit est ce qui s'est vraiment passé (on ne saura jamais le fond de l'histoire, lui seul détient sa vérité), je veux juste retenir que ce n'est pas de ma faute. Que je ne suis pas uniquement la célibataire obsessionnelle, folle, pleine de problèmes et pas aimable que je suis parfois persuadée d'être, nulle en amour ou nulle en sentiment. J'ai tout un tas de soucis et cette histoire de ne pas avoir été si soutenante que ça est en effet un point de vigilance, mais à la fin de la fin ne je suis pas responsable de ses sentiments à lui. Et même en étant bizarre, un peu cassée, fantasque, blessée, un peu folle, et tout ce que vous voudrez, je suis parfaitement aimable.

Voilà. Je me sens bien mieux depuis. Je sens que je peux avancer sans regret, sans me dire "et si" ? Merci encore pour vos retours et ces échanges. J'ai passé une bonne grosse journée d'angoisse hier, mais je sens que j'ai un peu avancé.

Je vous embrasse bien fort !
#1327223
Janysse,

je me retrouve tellement dans tes mots et maux!
tes sensations me rappellent mes journées, également

Ces pensées , ce coeur serré, cette machine à illusions
Que cela est devastateur
Ce poids qui part et qui revient insidieusement, moi uassi j'en ai marre
Le "lacher-prise" met du temps a arriver....c 'est epuisant!

nos soirées me manquest terriblement, sa presence aussi
mais je n'ai pas le choix ..nous devons avancer

souhaitons-nous du courage!
#1327232
hello Janysse,

avant de lire ce que t’avait dit, si justement, ton amie qui vous connait bien , je voulais t'écrire "nooooon ce n'est pas de ta faute!" et surtout "noooon ne le recontacte pas pour , t'excuser et dire que tu vas faire mieux ! "
Quand tu voulais évoquer ses problèmes, il semble qu'il bottait en touche , donc non tu n'aurais pas pu faire mieux ou plus.
Dans ton discours revient souvent la notion d'échec personnel , tu dis souvent "pourquoi je n'arrive pas à maintenir une relation longue ?" de la même façon que tu dirais " pourquoi je n'arrive pas à finir la lecture de cet essai de 800 pages ?" ; or (attention tautologie) , il y a deux personnes dans un couple, qui interagissent . Au cas présent , ton ex ne semble pas particulièrement féru de relations longues et de stabilité.

je t'embrasse Janysse, je repasserai plus tard plus longuement sur le post de Miu :bisou:
Modifié en dernier par Selmasultane le 08 juin 2021, 19:17, modifié 1 fois.
#1327234
Coucou Janysse,

Je viens de lire le début ton histoire puis la fin, c'est fou ce que je suis touchée. J'ai regardé les dates et j'ai l'impression que nous avons traverser certaines étapes au même moment... L'espoir puis la remise en question : est ce de ma faute ? Qu ai je fait pour qu'on en arrive la ? Et si et si ?

Mon ex etait comme le tien novice en relation et je pense qu'aujourd'hui sont petit confort personnel lui plait plus que notre vie a deux... Qu es ce que ca fait mal quand on a tout donné pour une personne de le voir réagir aussi egoistement et qu'es ce que ca fait mal de devoir se remettre en question alors qu on a tout donné...

C'est terrible, moi aussi ca bouillone,il est omniprésent c'est une évidence et pour lui tout est simple. Ca fait terriblement mal et j'avais l'impression d'être seule au monde avant d atterir sur ce forum...

J'ai consulté de nombreuses vidéos sur Youtube d'Antoine et je peux te dire que ca m'a reboosté, j y ai passé des heures aussi de quoi se faire un bon lavage de cerveau mais POSITIF. Je pense que ses conseils sont bons a prendre que la personne aimée revienne ou non...

Je sais aussi que c'est super dur de se raisonner dans cette période (j y suis actuellement je sais de quoi je parle), comme une impression que mon cerveau essaie de me tuer a petit feu avec toutes ces pensées, mais il faut garder espoir. Le pire ne peut qu'être derriere nous...
#1327277
Coucou tout le monde,

Merci pour vos réponses, qui me confortent dans mon silence radio et mon premier instinct. Petit moment de bad ce matin en repensant que jusqu'à la veille de la rupture il m'envoyait des messages du style "j'ai hâte de te voir coeur coeur" alors qu'en fait il voulait me quitter. Un peu l'impression qu'il s'est bien foutu de moi - mais je sais pour avoir lu des tas d'histoires similaires, que c'est juste le cas du mec qui veut y croire +++ mais en fait non. Tout ça pour dire, je suis bien contente de ne pas avoir écrit, de ne pas lui courir après. Merci pour votre soutien.
Selmasultane a écrit :Dans ton discours revient souvent la notion d'échec personnel , tu dis souvent "pourquoi je n'arrive pas à maintenir une relation longue ?" de la même façon que tu dirais " pourquoi je n'arrive pas à finir la lecture de cet essai de 800 pages ?" ; or (attention tautologie) , il y a deux personnes dans un couple, qui interagissent . Au cas présent , ton ex ne semble pas particulièrement féru de relations longues et de stabilité.
C'est tout à fait vrai, je ne suis pas seule dans cette affaire. Au moins l'essai de 800 pages ne se rebiffe pas à la lecture (il manquerait plus que ça) !
galaad a écrit :souhaitons-nous du courage!
Merci pour ton mot, courage à toi !
Loupiote22 a écrit :J'ai consulté de nombreuses vidéos sur Youtube d'Antoine et je peux te dire que ca m'a reboosté, j y ai passé des heures aussi de quoi se faire un bon lavage de cerveau mais POSITIF. Je pense que ses conseils sont bons a prendre que la personne aimée revienne ou non...
Pour avoir aussi consulté de nombreuses vidéos JRME à une époque, (il y a quoi, 6 ans peut-être), je peux te dire que ça retarde le deuil et la guérison plus qu'autre chose. Ça fait du bien sur le moment parce qu'on se dit "ah ok il y a de l'espoir, donc je fais ça ça et ça et hop tout ira mieux". Et lorsqu'on se dit "non mais j'ai compris nos erreurs, je ne veux pas revenir avec ellui mais recommencer une nouvelle histoire sur de nouvelles bases", on est encore dans le déni, dans l'espoir que, or ça n'arrive quasiment jamais, et on perd du temps à se dire que peut-être, et si.. Courage !

Bisous tout le monde :bisou:
#1327480
Coucou tout le monde !

Après mon petit moment de doute/espoir, je me suis mise à aller beaucoup mieux. J'ai décidé que OK je suis obsédée par les relations amoureuses, l'amour, le célibat, etc, et c'est ok. C'est là, quelque part, tout le temps, tapi au fond, et je n'y peux rien : c'est pathologique, culturel, sociologique, etc. J'ai décidé que c'était là, et que ça n'était pas grave, que je n'ai pas à me culpabiliser pour ça, me sentir nulle, me sentir violentée par des injonctions à la con. C'est là, c'est comme ça, et depuis je vis ma vie avec plus de légèreté. Je prends beaucoup de plaisir à vivre les choses que je vis, à enquêter, rencontrer des gens, faire mon travail. Je me sens en forme, gaie, puissante. Presque libre.

Et puis je suis allée à une fête il y a 10 jours, je ne connaissais personne. J'ai passé une soirée à rire, chanter, boire, comme avant, et j'ai passé une nuit torride avec un charmant garçon. Ça faisait des années que je n'avais pas été désirée comme ça. Tout y était - la passion, la sensualité, la tendresse. Nos regards qui s'accrochent sans cesse et mon coeur qui bat, ses mains partout, il a tout fait pour faire tomber mes défenses et mes réserves. Le lendemain on s'est dit "à bientôt". On a échangé par messages, convenu de se revoir. Et depuis je lui cours après. Il m'invite chez lui, je lui dis "tel jour ?", il n'est pas dispo, on prévoit un verre, il annule au dernier moment, je propose un autre jour et depuis plus rien. Plus de réponse à mes messages. Que ce soit clair, je n'attends absolument rien de sérieux de cet homme, je ne suis pas folle. Je voulais juste partager des moments tendres le temps de mon séjour ici, un truc entre amants ou copains d'oreiller. Je suis très déçue.

En fait, à moins de trois mois de la rupture, je suis encore trop fragile pour encaisser même un rejet d'un inconnu dont je sais assez peu de choses finalement. J'ai passé un si joli moment, je n'ai qu'une envie, c'est de recommencer. J'essaie de ne pas me sentir nulle. Je me sens amère et blessée, mais je sais que j'ai passé un cap, que le souvenir de mon ex s'éloigne...

Voilà, des nouvelles en demi-teintes, mais vraiment positives dans l'ensemble ! :)

Bisous
#1327484
Bonjour Janysse,
Janysse a écrit : J'ai passé un si joli moment, je n'ai qu'une envie, c'est de recommencer.
Justement, ce moment était peut-être si "joli" parce qu'il était unique.
Une nuit, une seule fois et au revoir.

Janysse a écrit :Et depuis je lui cours après. Il m'invite chez lui, je lui dis "tel jour ?", il n'est pas dispo, on prévoit un verre, il annule au dernier moment, je propose un autre jour et depuis plus rien. Plus de réponse à mes messages. Que ce soit clair, je n'attends absolument rien de sérieux de cet homme, je ne suis pas folle. Je voulais juste partager des moments tendres le temps de mon séjour ici, un truc entre amants ou copains d'oreiller. Je suis très déçue.
Mouais :roll:
Ne m'en veux pas mais je ne te crois pas.

Je ne pense pas que tu es "amoureuse" de lui, mais je pense que si, tu attends quelque chose de cet homme. Et si ça pouvait devenir sérieux, tu sais, comme tous ces films et téléfilms alakon où au départ le mec ne veut rien, célibataire endurci, limite goujat, et d'un coup, il se rend compte de la fille formidableeeeee qui est en face de lui, et hop, il tombe éperdument amoureux.

Je pense, Janysse, que tu es encore dans ce fantasme. A ton corps défendant, inconsciemment mais quand même.

Janysse, sois déjà au clair avec ce que tu veux. Les coups d'un soir, si c'est ton truc, pas de problème, ça pourrait même te faire du bien. Mais pour que cela reste le coup d'un soir...
#1327496
Bonjour Carrie,

Ça me fait très plaisir de te lire, merci d'être passée !
Carrie007 a écrit :Je ne pense pas que tu es "amoureuse" de lui, mais je pense que si, tu attends quelque chose de cet homme. Et si ça pouvait devenir sérieux, tu sais, comme tous ces films et téléfilms alakon où au départ le mec ne veut rien, célibataire endurci, limite goujat, et d'un coup, il se rend compte de la fille formidableeeeee qui est en face de lui, et hop, il tombe éperdument amoureux.

Je pense, Janysse, que tu es encore dans ce fantasme. A ton corps défendant, inconsciemment mais quand même.
Ce que tu me dis me parle. C'est effectivement à mon corps défendant parce que d'un point de vue rationnel et raisonné je sais très bien que ça ne marche pas comme ça, je serais la première à le dire à une amie. Vu le personnage, 36 ans, qui picole à fond, qui bédave à fond, qui n'a pas de téléphone, qui marche à l'improvisation et qui se laisse porter (une copine m'a dit d'ailleurs qu'il était "perdu"), je me suis dit parfait, aucun risque de m'attacher sur le long terme, c'est pile poil ce que je ne veux pas.

J'ai vu ma psychiatre après vous avoir écrit, qui m'a dit "euh fuyez, c'est quoi ce type, c'est pas pour vous, vous n'êtes pas prête, vous êtes encore fragile et blessée, vous êtes en quête d'affection que vous essayez de combler avec le premier venu". Je me suis dit qu'elle avait raison, et j'ai décidé de ne pas poursuivre nos échanges.

Et puis il m'écrit pour me proposer de passer chez lui. Enfin ! Bim boum, je retombe dans le truc. Et puis "mais il faut qu'on parle". Comme j'avais une heure de route avant de rentrer par chez moi, je lui ai demandé de me déballer le fond de l'histoire avant que je me tape le chemin. Et là le mec me raconte qu'il a rencontré quelqu'un, qu'il a eu un coup de coeur, tu comprends ça se décide pas, c'est un truc de ouf, qu'il veut me voir mais qu'il pourrait pas faire quoique ce soit sans penser à cette personne, qu'il est chamboulé. Alors là je vois enfin l'arnaque et je lui dis que je ne passerai pas, qu'il vaut mieux en rester là. Je vous épargne les détails mais après mon stop il a passé plus d'une heure à m'écrire pour me dire qu'il a envie de me voir, qu'il voudrait qu'on boive un verre ensemble, que je compte pour lui (on s'est rencontré il y a 10 jours hein), que j'ai tout son respect (allô) et blablabla. Je n'ai même pas répondu. Du coup ça va beaucoup mieux, je me sens plus légère, j'ai repris le contrôle de la situation, je refuse d'être un second choix si ça ne marche pas avec le coup de coeur, j'hallucine en fait.

La question c'est "pourquoi et comment je me suis embarquée dans un truc pareil ?". Comment j'ai fait après tout ce qui s'est passé ces dernières années, pour me laisser piétiner comme ça, encore ? Parce que je suis fragile et tendre, qu'il a senti ça, que mes défenses ce soir-là n'étaient pas suffisantes, qu'il les a perçues, et au lieu de respecter ça, de respecter cette distance, il a forcé le passage, il a fait tomber toutes les barrières. Et moi j'ai laissé faire. Le travail n'est pas fini visiblement.

Ma logeuse a dit "ce qui est pris est pris, ça t'a rendue joyeuse et heureuse", et elle a raison. C'était un joli moment, c'est un joli souvenir qui m'appartient à moi. Et pour le reste, comme m'a dit une vieille amie au téléphone "tu vides tes tiroirs".

Maintenant c'est ceinture, travail, ami·es, et moi moi moi. Et j'arrête les bêtises avec le premier venu en espérant qu'il comble mon besoin d'affection, tapi dans l'ombre et qui bondit à la première occasion pour me faire faire n'importe quoi.
Carrie007 a écrit :Janysse, sois déjà au clair avec ce que tu veux. Les coups d'un soir, si c'est ton truc, pas de problème, ça pourrait même te faire du bien. Mais pour que cela reste le coup d'un soir...
Oui. J'aurais aimé quelque chose d'un peu suivi, un amant sur le court terme. Ça m'aurait fait du bien. Maintenant je ne suis plus trop sûre, je me mens peut-être et tu as sans doute raison.

J'aurais appris des choses de cette affaire : prendre le temps de panser ses plaies, se protéger, ne pas se laisser embobiner par le premier venu avec des belles paroles... J'ai tout de suite trouvé les ressources pour me protéger de cette violence gratuite (c'est hyper dur pour l'estime de soi quelqu'un qui vous dit "tu me plais mais tu n'es pas mon coup de coeur" :shock: ). J'ai appelé une amie, j'ai partagé ma peine avec ma logeuse, j'ai fait du yoga et je me suis sentie bien dans mon refuge intérieur. Je commence à comprendre que mon refuge est là, et pas dans une hypothétique relation amoureuse qui serait parfaite et comblerait tout...

Voilà, je chemine, cahin caha.

Je vous embrasse

Edit : en fait j'avais fait la même après ma rupture de 2018-2019, je m'étais laissé embobiner par ce type dans ma promo qui avait en réalité une copine... c'est quand même fou de refaire exactement la même chose...
#1328331
Coucou tout le monde !

Petit message pour vous dire que je vais bien (eh oui) !

Cette dernière non-histoire stupide m'a fait pas mal réfléchir. Tous les signaux étaient au rouge, mais rouge vif (notamment le non respect de mon consentement au pieu, j'ai fini par me l'avouer, ç'a été un peu dur d'admettre que j'avais dit plusieurs fois "non" et qu'à chaque fois ce non n'avait pas été respecté), et j'y suis allée quand même. Pourquoi ? J'en ai parlé avec ma psy (coeur sur elle cette femme est extraordinaire) qui m'a expliqué que j'avais encore un peu de mal à prendre soin de moi. Mais que des fois, ça fait du bien de se faire du mal. Cet épisode ne m'a pas traumatisée plus que ça au final, et j'ai repris ma vie, soulagée de la façon dont ça s'est terminé. Soulagée parce qu'entretenir quoique ce soit avec ce type aurait été absolument destructeur et je le savais.

Alors je suis rentrée chez moi, j'ai revu mes ami•es, j'ai picolé, fumé comme un pompier, je suis allée à la rivière, à la mer, j'ai fêté mon anniversaire (ce que je ne fais jamais), j'ai profité de la vie, j'ai pris soin de moi et j'ai aimé chaque instant de ces deux semaines de vacances que je me suis octroyées.

Et puis j'ai réinstallé Tinder, pour mes vacances, pour me faire plaisir, pour aller boire des verres avec des garçons, comme ça. J'ai discuté avec plusieurs, on a swipé pendant des heures en rigolant avec mes colocs, j'ai rencontré l'un d'entre eux, c'était sympa, je n'ai pas donné suite. Et puis... j'y ai rencontré mon copain actuel.

Ça fait un mois. Sa situation est compliquée, il est séparé depuis le début d'année de la mère de sa petite fille, c'est elle qui est partie (après plus de 10 ans..), ils sont encore pacsés, il est en garde alternée. Au début je pensais que ça ne serait qu'un coup d'un soir, je repartais sur le terrain dans la foulée, mais il s'est passé quelque chose et nous avons voulu nous revoir, ébahis par ce truc qui nous arrive. Alors on s'est revu, et revu, et on a décidé d'essayer quelque chose ensemble. Tout est fluide, simple malgré la situation. Nous parlons énormément, de tout, de nos relations passées, de cette relation-là, de sa fille, de son ex. C'est la première fois que je parle autant avec un garçon, aussi simplement. J'arrive à m'exprimer, à communiquer - j'en reviens à peine.

Nous sommes d'accord que la petite distance qui nous sépare (je suis sur le terrain à 150 km) est une bonne chose, pour éviter d'aller trop vite, ne pas se voir tous les jours, ne pas s'emballer. Il m'a dit qu'il ne savait pas s'il était prêt, qu'il n'avait pas prévu de se remettre aussi vite avec quelqu'une, mais qu'on ne choisit pas quand on rencontre quelqu'un, qu'il ne voulait pas passer à côté d'un truc. Ma psychiatre est super emballée, elle trouve sa transparence très saine, et me dit que c'est normal, sa situation est compliquée mais il veut être avec moi. Il est HPI (tiens tiens) et dépressif, et est suivi pour ça.

Moi je flippe un peu. Beaucoup. Je lui ai dit que j'avais peur qu'il me lâche à tout moment, il a répondu que ce n'était pas prévu. Qu'il était désolé, que ça ne serait pas très rassurant au début. J'aime beaucoup nos moments ensemble, je les vis à fond. Mais j'ai peur que ça s'arrête vite, qu'il réalise qu'il n'est vraiment pas prêt. Je suis contente qu'on soit honnête l'un envers l'autre. Mais au vu de mes expériences passées, je flippe ma race en fait. Cette distance me protège je crois.

Voilà, je ne sais pas où ça va tout ça, mais on y va. Et quoiqu'il se passe j'en apprendrai toujours quelque chose. Et ça c'est chouette :) Je vis un joli truc, j'en suis hyper reconnaissante, je prends ce qu'il y a à prendre et je continue mon petit bonhomme de chemin, ma thèse, ma vie.

Je vous embrasse
#1328334
Bonsoir Janysse

ce que cette jeune relation te procure c'est cela "C'est la première fois que je parle autant avec un garçon, aussi simplement. J'arrive à m'exprimer, à communiquer - j'en reviens à peine."
si cette relation amoureuse te fait flipper et que cette homme n'a pas l'air de vouloir s'engager alors pourquoi pas la transformer en amitié? ça te permettra de garder ce qu'il te procure.
#1328351
Bonsoir Janysse,
Je suis heureuse de voir que tu vas bien. Mais… tu commences ton message en disant que tu vas bien, et tu le finis en disant que tu flippes beaucoup. Petit gap, non? Et surtout, je suis frappée par l’extrême pertinence du message de Kylian. J’ai été choquée moi aussi de lire que ton précédent coup de cœur n’avait pas respecté ton consentement au lit, alors qu’à l’époque tu avais parlé de votre nuit de manière totalement euphorique. De même pour les gros signaux d’alerte concernant ta relation actuelle.

Concernant l’emballement de ta psy, laisse-moi te raconter une petite anecdote. J’ai rencontré un homme au printemps, qui me plaisait vraiment beaucoup, et l’attirance et l’intérêt, selon toute apparence, étaient réciproques. Mais diverses choses m’insécurisaient dans ce début de relation (et certes, il en faut peu avec moi :roll:). J’ai voulu lui en parler, il a accepté qu’on se voie brièvement à cette fin, mais il m’a câlinée et embrassée sans qu’on puisse véritablement discuter. Eh bien je suis sortie un peu perplexe de cette entrevue, mais mon psy (qui est très bien par ailleurs, hein) était enchanté, car selon lui l’homme en question avait su éviter les pièges du discours, et en était revenu au corps et à son pouvoir archaïque de réassurance. Bon. Je ne suis donc pas revenue sur le sujet. Une semaine ou 10 jours après, le gars me quittait, hyper brutalement (par sms :roll: ), suite à une dispute causée précisément par mon insécurité (dont je n’avais pas eu l’occasion, donc, de lui parler). Tout ça pour dire qu’un psy, aussi valable soit-il/elle, a le droit de se tromper, de lire ton histoire à travers un certain prisme, etc. Ça ne veut pas dire que nous avons forcément raison, à l’inverse. Ça veut juste dire : prends soin de toi, vraiment, protège-toi émotionnellement, quitte à imaginer, comme le dit Sandstorm, que cet homme pourrait être un ami plutôt qu’un compagnon de vie. Mais tu sais qu’on souhaite tous le meilleur pour toi.
#1328421
Coucou les filles,

Merci pour vos messages <3

Pour revenir sur la nuit avec ce garçon/agresseur, en fait c'est très bizarre. J'ai à la fois vécu un super moment, j'étais toute joyeuse et bondissante le lendemain ET il n'a pas respecté mon consentement sur certains points. Je ne sais pas si c'est un mécanisme de défense de mon esprit, mon corps, ou si mon vécu est juste ambivalent et il n'y a rien d'autre à comprendre. Je comprends que ce soit étrange à lire, moi-même j'ai du mal à me l'expliquer, mais il ne s'agit pas d'un moment horrible que je vous aurais raconté en mode tout va bien en me mentant sciemment, c'est plus complexe que cela. J'ai pris beaucoup de plaisir, c'était réellement une nuit torride. Border, bizarre, mais torride (il y a sans doute tout un ensemble de représentations culturelles qui explique cela ceci dit).

Concernant mon copain actuel, je sais qu'il y a de gros warnings. Je sais qu'il est perdu, qu'il ne sait pas où il en est, que tout fout le camp en ce moment pour lui, que c'est archi compliqué, qu'il n'est peut-être pas prêt. Je sais que c'est clairement moi qui choisit d'y aller, et que je n'aurais que moi-même à blâmer, si ça tournait mal, d'avoir fait ce choix-là. J'y vais quand même, parce qu'on vit un truc très joli. Est-ce que savoir qu'il a été plus de 10 ans en couple me rassure parce que je m'imagine que peut-être du coup il voudra/il sera capable d'avoir une relation longue avec moi ? Oui, je mentirais si je disais le contraire. Je sais en même temps que ça ne veut rien dire, qu'au contraire, il a peut-être plus envie de "liberté", de ne pas être en couple, d'être seul, que d'être avec quelqu'un (ou d'être avec moi). Toujours est-il que pour le moment, il est avec moi. Qu'est-ce qui me plaît chez lui ? Je n'aurais jamais imaginé être avec un garçon comme lui, et pour lui c'est pareil (être avec une fille comme moi). Il est très loin des obsédés du travail que j'ai connus (moi-même je le suis), des cercles que je fréquente d'ordinaire, pas du tout dans le paraître, franc du collier, il parle librement de sa vie, de son ressenti, d'où il en est (ça change des derniers tiens), il n'a pas fait 10 ans d'études comme moi, il se fringue n'importe comment, il n'est pas chercheur. On est très différent finalement, même si on se ressemble sur certains points, et on se rejoint sur l'essentiel, sur des valeurs communes (la politique notamment, grosse passion commune). Il est étonnamment tendre, doux, gentil, attentionné... On dirait un loubard en fait, un petit voyou des îles, mais ce n'est pas ça. Bien sûr, il est beau, drôle, et intelligent (mais ça tout le monde peut l'être). C'est ça et tout le reste qui me plaît, sa fragilité, son côté dur aussi, sa vulnérabilité qu'il n'essaie pas de planquer (et qui certes, parle à ma vulnérabilité à moi). Et voilà, je l'adore. Et j'entends ce que vous dites, mais je ne pourrais pas être ami avec lui, parce qu'au lit c'est complètement fou et qu'il me plaît beaucoup trop.

Bien sûr qu'il faut que je me protège, que je me distancie émotionnellement, même si, à me lire, vous comprendrez que je suis déjà en train de passer de l'autre côté. Je sais pas trop faire, vous le savez bien. Mais j'ai déconné dernièrement. Le boulot n'avance pas, je suis souvent seule, loin de mes points de repère et de mes ami·es et ça ne va pas. J'ai fait une grosse crise d'angoisse quand je vous ai écrit ce weekend. J'ai besoin de réinvestir ma vie, ma vie solide avec mes relations solides (y compris avec moi), que j'avais avant de le rencontrer, de partir sur le terrain et d'être loin de tout ce que j'ai construit pour moi. La distance me protège, mais c'est une distance aussi avec le reste de mon existence.

Peut-être allez-vous lire cela en vous disant "Mais pauvre Janysse elle ne comprend toujours pas, qu'elle va droit dans le mur" et vous aurez peut-être raison, mais là je ne suis pas armée pour mettre fin à ce truc. Je n'en ai pas envie. Et si ça doit prendre fin et que ce n'est pas moi qui pars (car je serai peut-être celle qui partirai, qui sait ?), c'est ok. Je sais me remettre de tout ça. Oui je serai en miettes, oui ça fera mal, mais je saurai me relever. Je ne sais pas où ça va, je ne sais même pas si moi-même je suis si prête que ça, vraiment prête je veux dire, à faire de la place à quelqu'un, à accepter ce qui va avec, et pas dans la quête d'affection, dans la quête des papillons, mais j'ai envie d'y aller, de voir justement, où ça va.

Peut-être que dans 10 jours je vous annoncerai que c'est fini. On ne sait jamais. Et vous me direz peut-être "on te l'avait bien dit"... Peut-être.

Je vous embrasse et vous souhaite un bel été :)
Modifié en dernier par Janysse le 21 août 2021, 12:13, modifié 1 fois.
#1328444
alors moi quand il m'est arrivé de tomber sur un gars qui m'a pas respecté totalement au niveau consentement, j'ai quand même continué et quand ça s'est fini je me susi mordue les doigts pour ne pas avoir vu le red flag du non consentement, ça a été totalement toxique pour moi
#1328445
sandstorm a écrit :alors moi quand il m'est arrivé de tomber sur un gars qui m'a pas respecté totalement au niveau consentement, j'ai quand même continué et quand ça s'est fini je me susi mordue les doigts pour ne pas avoir vu le red flag du non consentement, ça a été totalement toxique pour moi
Pardon je n'ai pas été claire dans mon message, j'ai enchaîné les paragraphes sans précision (j'ai rectifié) ; le gars qui ne m'a pas respectée est sorti de ma vie depuis un moment, tout de suite après en fait, et tant mieux !

Je parle d'un autre garçon (appelons le Johnny) qui lui, respecte absolument mon consentement pour le coup.
#1328447
et je me disais que c'est bizarre parce qu'avec le gars qui avait pas respecté le consentement c'était fini, et j'avais trouvé ça curieux,. c'est peut être moi qui a mal lu!

ok: donc le nouveau il respecte ton consentement.
pour le reste : tu sembles être consciente des choses, mais tu veux quand meme vivre cette histoire. par contre je suis pas certaine que si ça tourne mal c'est que toi qui sera à blamer comme tu dis... dans une relation on est deux, si les responsabilités ne sont pas toujours 50/50 l'autre a quand même une part de responsabilité si ça tourne mal. mais bon tu verras!
#1328451
sandstorm a écrit :et je me disais que c'est bizarre parce qu'avec le gars qui avait pas respecté le consentement c'était fini, et j'avais trouvé ça curieux,. c'est peut être moi qui a mal lu!
Non non j'ai en effet enchaîné les paragraphes sans préciser que je parlais d'un autre !
sandstorm a écrit :pour le reste : tu sembles être consciente des choses, mais tu veux quand meme vivre cette histoire. par contre je suis pas certaine que si ça tourne mal c'est que toi qui sera à blamer comme tu dis... dans une relation on est deux, si les responsabilités ne sont pas toujours 50/50 l'autre a quand même une part de responsabilité si ça tourne mal. mais bon tu verras!
Tu as raison, il faut que j'arrête de considérer que mes histoires se terminent à cause de moi, parce que je ne suis pas aimable, que j'ai fait n'importe quoi, que j'ai merdé, ou que je n'ai pas su garder un mec. Disons, de façon plus mesurée et plus juste, que je serais responsable de mon choix d'essayer si jamais ça tournait mal/court. Tout comme lui serait responsable de son choix d'avoir voulu essayer...
#1328624
Coucou tout le monde,

Quelque chose m'a frappée ce matin, en ouvrant les pages du forum, en lisant les posts sur le fil de Miu. C'est si bon et réconfortant de vous lire, de continuer à vous lire, après toutes ces années. Vous êtes un peu comme une bande de copaines que l'on retrouve, pour se donner des nouvelles ; mais l'on connaît des choses si intimes les un·es des autres, sans se connaître du tout, c'est un peu spécial. Au sens où, vous êtes spécial·es pour moi. Tout ça pour dire, je voulais juste vous déclarer ma joie de vous retrouver régulièrement, de vous lire, et reconnaître le fait que ce forum n'est pas seulement le SAV de mes histoires d'amour pourries, mais aussi de jolies rencontres textuelles et humaines, et pour ça un grand merci :kissing_heart:

Sinon, je vais beaucoup mieux. J'ai accepté le fait que ma nouvelle relation peut s'arrêter à tout instant, que je n'en connais pas la durée, et c'est ok. Je n'ai pas le choix que d'accepter cela de toute façon, cette incertitude. Ce que je constate, c'est qu'il libère du temps pour moi, qu'il s'organise pour qu'on se voit, même s'il déteste l'organisation, qu'il est attentionné, et que nos moments ensemble se passent très bien. Après un mois sans voir mes amies, j'ai fini par les retrouver, et ça m'a fait énormément de bien. Comme j'étais seule sur le terrain, cette relation naissante a pris toute la place dans ma tête et mon temps, j'ai un peu négligé le reste de mon existence - et c'est pour ça que j'ai pété un câble il y a deux semaines.

Mais là j'organise aussi un déplacement pro à Paris, et d'autres choses, et ça me fait du bien de me recentrer sur mon travail, sur les choses à faire, sur mes relations amicales, après le flottement estival. Je me réjouis des choses à venir et qui ne sont pas lui (c'est la base mais pour moi c'est assez nouveau). Là on ne peut pas se voir avant deux semaines, nos emplois du temps ne coïncident pas (je suis encore sur le terrain). Mais c'est ok, et c'est même chouette, de se laisser de l'espace, du temps pour soi. On s'est présenté certain·es de nos ami·es, et c'était chouette. Je reste prudente, tout doucement. Je ne sais toujours pas où ça va, mais j'imagine que seul le temps pourra nous apporter des réponses.

Et puis il y a ma thèse, j'en suis tous les jours reconnaissante. J'ai de la gratitude envers la vie, envers les personnes qui m'ont fait confiance pour me permettre de faire ce travail, et surtout envers moi-même, pour m'être offert, malgré toutes les difficultés, tous les sacrifices pendant 10 ans, la possibilité de vivre cela.

Je vous souhaite une très douce fin d'été.

Je vous embrasse !
#1329955
Coucou tout le monde, je viens donner quelques nouvelles !

L'été s'est terminé, et avec lui mon terrain, j'ai enchaîné beaucoup de choses, un déplacement à Paris, plusieurs échéances avec des dossiers et conférences, et je suis depuis 10 jours repartie sur un autre terrain. Je suis très fatiguée, mes dernières vacances datent d'il y a 4 mois, je n'arrive pas à prendre de repos. Je ne me l'autorise pas vraiment.

Je suis toujours avec mon copain. On avance tout doucement, on construit petit à petit, j'ai peur, il a peur. Sa relation avec son ex est très conflictuelle, il est encore très en colère, parfois submergé de tristesse. Et je comprends, je suis là. On se rapproche un peu plus à chaque fois qu'on se voit (tous les weekends). Moi je le prends comme il est : avec son chien, son ex, sa fille, son histoire compliquée, tous ses défauts. Peu m'importe de vivre une histoire simple, sans enfant dans l'équation, où on peut bouger quand on veut, où on serait "the one" l'un pour l'autre. Je renonce absolument à ce fantasme d'adolescente. Mon chéri, il a une toute petite fille et une histoire très longue, une "the one" avant moi, une vraie, et elle sera toujours là, et c'est ok parce que ce mec là il vaut le coup, et que notre histoire aussi je pense.

Il est transparent sur tout. Il continue de dégager du temps pour me voir, pour autant on a nos activités chacun de notre côté. Je crois qu'il me comprend, qu'il comprend chez moi des choses dont je n'ai pas tout à fait conscience. En fait je me sens super bien avec lui.

Mais je suis angoissée. Je n'ai plus l'insouciance de mes relations à 20, 22 ans. J'ai peur à chaque instant. J'ai peur qu'il parte, peur qu'il réalise que c'est trop tôt pour lui, peur qu'il ne soit pas du tout prêt, peur peur peur. Ces derniers temps j'étais plus rassurée, par les jolies choses qu'on vit, parce qu'on commence à se projeter un tout petit peu, on parle de maison dans les Cévennes, pour rigoler mais quand même, de voyage à l'étranger, comme ça mais quand même. Et récemment je crois que je me suis un peu autorisée à y croire, à avoir de l'espoir, je me suis autorisée à me sentir vraiment bien, vraiment confortable, à lâcher un peu l'angoisse. Et puis tout est revenu au galop, la peur et tout le reste. Une amie de longue date, qui a le même passé amoureux que moi, a rencontré son copain cet été sur tinder, un gars qui sortait tout juste d'une relation de 5 ans. Tout est allé très vite entre eux, présentation aux amis, aux parents, weekends ensemble, je t'aime, mon amour etc. Elle avait très peur comme moi. Et puis au début de leur 5e mois de relation, il l'a quittée, pas prêt, trop vite, veut être seul etc. C'était il y a un peu plus d'un mois et depuis je balise tellement. C'est irrationnel, ma psychiatre dit que je fais un transfert, et j'ai coupé doucement tout contact avec cette amie. Je ne peux pas encaisser son histoire. Et voilà, tout se passe à merveille avec mon chéri, c'est un univers de douceur et de tendresse, de complicité, je ne pensais pas avoir droit à tout ça, mais on entame notre 5e mois et j'ai toujours peur de le perdre comme au premier jour. Ma psychiatre dit que je suis traumatisée.

En plus, je crois que je l'aime. Et je ne sais pas quoi en faire. Je n'ose pas lui dire. Je n'ose pas me le dire. Quelque chose en moi, malgré tout le travail que je fais sur moi depuis des années, quelque chose d'horrible en moi continue de penser que je n'ai pas droit à tout ça. Que je ne suis pas aimable. Qu'il va partir comme tous les autres. Que je ne suis qu'un pansement. Que je ne vaux pas le coup. Que je n'aurais pas dû m'autoriser à y croire, même un tout petit peu, parce que maintenant je vais souffrir et ce sera bien fait pour moi, d'avoir cru que je pouvais être aimée.

Ma psy me dit que ça serait bien de communiquer avec lui sur ça, mais j'en suis incapable. Je ne veux pas lui faire peur. Je ne peux pas lui faire sentir cette partie sombre de moi, même si je crois qu'il a déjà compris, je ne peux pas m'exposer, je ne peux pas exposer cette partie de moi que je n'arrive pas à aimer, celle qui me répète que je ne suis pas aimable.

Voilà pour l'angoisse. La fatigue n'aide pas. Je lutte en permanence contre ces pensées négatives obsédantes qui me minent le moral. Je crois que même s'il me disait qu'il m'aime lui aussi, je ne serais pas rassurée, j'aurais peur qu'il parte quand même. Je ne sais pas quoi faire de cette angoisse, si ce n'est essayer de l'apaiser en travaillant sur sa source (mes relations familiales). C'est long et difficile. Alors en attendant je pratique les outils données par ma psy pour vivre avec tout ça, je continue mon traitement, ma thérapie, et je profite de tous ces jolis moments que je vis avec mon amoureux.

Je crois que comme Agathe, la fréquentation du forum et la lecture de toutes ces histoires depuis 10 ans m'ont rendue un peu désabusée voire cynique. Je sais que les mots ne sont que des mots, les actes ne valent qu'à l'instant où ils sont réalisés, et que tout peut partir en fumée à tout moment. Je ne sais pas comment on fait pour vivre avec cette incertitude.

Je vous embrasse
#1329957
Bonsoir

moi je me dis qu'après un âge, environ 30 ans, il est presque impossible de trouver une histoire simple. Chacun a ses occupations pros et autres, ses anciennes histoires d'amour plus ou mois cicatrisées, une façon de se mettre en relation avec l'autre plus ou moins standard et difficile à changer, etc. Et j'ai l'impression que l'amour c'était beau à 20 ans, après c'est nul. lol, je caricature un peu mais c'est un peu ça.

Alors comment vivre avec cette incertitude? Soit on se dit que ça vaut la peine et on tente et ce, quelque soit le résultat, soit on se dit qu'on pourra pas encaisser/gérer etc et on quitte la relation. Et c'est pas facile du tout...

je ne pense pas que mon intervention est une intervention qui est très rassurante mais c'est ce que je pense et je l'exprime sans "filtres".
#1329961
Merci sandstorm pour ton retour. J'ai grand besoin d'être rassurée mais encore plus de franchise. Tu as raison, autant à 20 ans on pouvait encore se faire croire que tout est beau et rose et simple, autant maintenant je sais que l'amour, le couple, construire, sont un choix qui se fait à deux. C'est pas "nul" haha, on vit de jolies choses tous les deux vraiment, et ça faisait super longtemps que je n'avais pas ressenti ça, mais c'est tout sauf simple c'est sûr. Tant pis, je l'ai choisi lui et tout le package, je crois que ça vaut la peine...
#1329962
ah mais je disais pas que ton histoire actuelle est nulle!!! j'exprimais un sentiment général (de mon coté). peut être aussi parce que ça fait longtemps que j'ai pas eu de coup de coeur, de rencontre vraiment intéressante. disons que c'est fade.
#1329964
sandstorm a écrit :ah mais je disais pas que ton histoire actuelle est nulle!!! j'exprimais un sentiment général (de mon coté). peut être aussi parce que ça fait longtemps que j'ai pas eu de coup de coeur, de rencontre vraiment intéressante. disons que c'est fade.
Ah oui oui j'avais bien compris que ça n'était pas pour moi ! :) Et je vois ce que tu veux dire par "nul". Pour être tout à fait honnête, la relation que j'ai entamée avec mon ex il y a bientôt un an était aussi fade, sympa mais pas ouf ouf non plus et je m'étais un peu résignée à ce que ce soit tout ce que je pouvais avoir.

Là au début on avait tous les deux l'impression d'avoir de nouveau 17 ans c'était absurde et tendre à la fois. Sauf qu'on n'a plus 17 ans... Je ne suis pas spécialement nostalgique de l'époque où je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, où je subissais mes émotions, je souffrais atrocement et je suis fière de tout ce chemin parcouru, ces années de thérapie, de travail, de réflexion, de lecture ici aussi. Mais c'est vrai que l'insouciance est un peu perdue à jamais...

Bisous
#1331247
Coucou tout le monde !

Je passe donner quelques nouvelles :)

J'ai enfin terminé mes déplacements de terrain et je suis enfin posée dans mon chez-moi : terminés les départs tous les deux mois, les valises à trimballer d'une maison à l'autre, les allers-retours ! Ma thèse se passe bien, j'ai énormément avancé, je vais bientôt me consacrer à l'écriture et je l'espère à l'enseignement :smile: Le fait d'être rentrée chez moi me permet de réorganiser mon quotidien et retrouver une routine : cuisine, yoga, travail. J'ai été très stressée ces derniers mois, très anxieuse, et je pense que tous mes déplacements n'y étaient pas pour rien.

Je suis toujours avec mon amoureux. Les choses se passent si bien entre nous que j'ai parfois du mal à y croire. On s'aime, on se le dit, et une petite part de moi n'y croit parfois pas, mais j'essaie de contempler cette petite part de moi avec bienveillance, et je me répète que j'ai le droit d'être aimée et que j'ai le droit d'y croire et de le croire lui quand il le dit. Nous passons tous nos weekends ensemble, nous nous appelons plusieurs fois par semaine, et je trouve ça absolument fou qu'un garçon veuille bien passer plus de trois jours avec moi ou m'appeler le soir pour me raconter sa journée. Avec le recul, je réalise encore plus à quel point mes relations précédentes ont pu être frustrantes, blessantes, si ce n'est toxiques. Avec lui je ne suis jamais frustrée. Les premiers mois j'étais bouffée d'angoisse, avec l'impression d'être sur un siège éjectable et la peur de n'être qu'un pansement. Tout ça s'est un peu envolé lorsqu'il m'a présenté sa fille pour la première fois il y a deux mois, parce que je n'étais "pas une fille de passage". Là je me suis dit bon, tu as peut-être le droit d'y croire un peu. Depuis, on continue d'avancer, mais tout doucement, sans précipiter les choses. C'est devenu doux et serein. On a convenu que je viendrai un peu plus souvent, en semaine, quand il a sa fille. C'est un peu flippant, on ne va pas se mentir. Mais il ne me met aucune pression et on en discute régulièrement. Aller doucement mais sûrement, je crois que c'est notre cap.

De mieux en mieux, j'arrive à exprimer ce que je ressens, à poser des questions que je n'aurais jamais osé poser avant, à m'avancer sur des territoires inconnus ; en fait on communique, et c'est assez nouveau pour moi. Il y a encore beaucoup de chemin à faire (j'ai gardé pour moi tout ce temps la peur dévorante que j'avais qu'il me quitte pendant les premiers mois) mais j'apprends chaque jour, et c'est très chouette.

Je suis prudente et je veille à ne pas me verser toute entière dans cette relation, et à me préserver des espaces à moi, du temps pour mes ami·es, pour mes activités personnelles, pour mon travail. J'essaie de maintenir cet équilibre que je n'ai jamais su trouver lors de mes relations précédentes.

Voilà pour les nouvelles, le moral est bon même si la fatigue est très présente. Je ne suis pas dans l'euphorie ou la joie permanente, mais je ressens parfois ce sentiment de sécurité affective qui m'a tant manqué dans ma vie. Les démons de l'angoisse et de la dévalorisation sont toujours tapis, mais je suis toujours ma thérapie et j'ai confiance dans le fait que j'arriverai à en parler à mon amoureux.

J'espère que vous allez toutes et tous bien et je vous embrasse très fort :bisou:
#1332387
Coucou tout le monde !

Je voulais passer donner des nouvelles très positives mais en très peu de temps pas mal de choses ont été ébranlées...

Tout se passe super bien avec mon amoureux. On est très complices, très tendres, très attentionnés l'un envers l'autre, on se parle, on échange, on fait des projets (weekend dans la région, gros voyage en outre-mer en décembre pour voir sa famille), il m'intègre de plus en plus dans sa vie et celle de sa fille, on passe un weekend tous les trois où on sort tous les trois, la petite au milieu et chacun de nous qui lui tient une main, et tout ça me plaît, la douceur de notre rythme, les choses qui avancent concrètement, tout ce temps qu'on passe ensemble et qui est toujours du bon temps. Je commence à m'y voir, à me projeter avec ce bonhomme et sa toute petite et leur chien, à y voir un refuge. Je suis heureuse, il est heureux, et tout va bien. Côté boulot pour moi c'est un peu difficile, j'arrive dans un moment délicat où il faut envisager la rédaction de la thèse, ça me fait peur, je croule sous les responsabilités, je dis oui à tout et j'ai beaucoup de travail mais je me sens motivée. Et le soir, le weekend, je retrouve mon cocon avec mon chéri et je repars requinquée le lundi matin.

Jusqu'à il y a 2 semaines environ. Chéri m'appelle un soir, tard, après une semaine où on s'est vu tous les soirs ou presque et c'était super, et me dit que ça ne va pas, qu'il est déprimé, qu'il a appris que son ex avait un nouveau mec, que ça le remue, qu'il n'arrive pas à dormir, qu'il se sent mal. Je me montre rassurante, je lui dis que c'est normal, qu'on savait tous les deux que ça allait arriver, qu'il faut qu'il encaisse, que je viens demain s'il veut. Il dit oui. Je ne dors pas de la nuit.

Le lendemain soir je vais chez lui, clairement il est ailleurs, il ne va pas bien. Il se montre très câlin mais je sens qu'il plane. Je ne dors pas de la nuit.

Je passe ensuite deux journées horribles où l'angoisse monte, quand je l'ai au téléphone il me dit que c'est compliqué dans sa tête, je me réveille un vendredi matin en pleurant toutes les larmes de mon corps. Mon cerveau s'emballe, je me dis ça y est, c'est arrivé, il doute, il ne m'aime pas en fait, il va réaliser que c'est trop tôt, qu'il n'était pas prêt, qu'il faut qu'on arrête. Je meurs d'angoisse. Le soir, on se voit, je veux lui parler. Je ne sais pas faire en temps normal alors pour moi c'est vraiment un acte de courage et d'amour. Il dit que c'est compliqué, qu'il voit bien qu'il me fait du mal, qu'il est désolé de me faire subir ça. Je lui demande de m'expliquer ce qui se passe exactement (parce qu'à part "c'est compliqué", il ne me dit rien), il répond qu'il ne veut pas en parler, qu'il lui faut le temps de digérer et qu'après on en rediscuterait. Je dis que j'ai besoin de savoir que nous deux c'est ok, d'être rassurée. Il me dit que oui bien sûr, tout va bien, que je suis fantastique, qu'il sait que je suis là. La soirée et le weekend qui suivent sont tendres et rassurants.

Je rentre chez moi en début de semaine, tout va bien, je me sens mieux, je sais que c'est difficile pour lui, pour moi, mais je vais être soutenante, et on va en sortir plus forts. On s'appelle, je lui demande s'il veut que je vienne un soir dans la semaine, il dit pourquoi pas, mais on se voit déjà vendredi... Je panique, je lui force la main à base de "tu veux pas que je vienne ?" il dit si si, viens si tu veux. Je passe une très mauvaise nuit. Je pleure dès 9h30 au boulot. Mes collègues me conseillent de le rappeler et lui dire que je comprends qu'il ait besoin de temps pour lui, que c'est ok, qu'on peut tout à fait se retrouver vendredi soir (Nous partons en weekend dans le coin tous les deux de vendredi à dimanche (c'était prévu avant cette affaire de nouveau conjoint, il ne m'a jamais demandé de reporter, et je me suis dit que ça lui ferait du bien de changer un peu d'air...).

Le soir, c'est ce que je fais. Il me répond que olala mais c'est pas du tout ça, c'est juste que dans ma tête je sais pas où j'en suis. Quelque chose en moi s'effondre. Je lui demande, ok, je dois comprendre quoi ? Il s'exclame mais rien, rien du tout ! Et ajoute "j'ai l'impression que ça te met mal à chaque fois". La conversation se poursuit avec lui qui me dit qu'il ne veut pas me parler parce qu'il sait que ça me met mal, et moi qui lui dis que je gère même si c'est difficile, et que je ne veux pas qu'il se sente mal de me faire du mal en plus de tout le reste. Il insiste pour me dire que ça n'a rien, mais vraiment rien à voir avec moi. On décide de se voir le lendemain soir, la fin de la conversation est détendue.

J'ai l'impression de tout faire de travers. Je sais que j'ai rencontré un homme qui n'avait pas tout à fait fini son deuil, et je m'apprêtais à lui dire adieu à chaque instant, mais il m'a intégrée dans sa vie, on a construit petit à petit quelque chose de doux et solide, de rassurant, pour lui comme pour moi, où on se sentait tous les deux en sécurité. On s'aime, on se projette, on s'adore. Et là, depuis deux semaines, toutes ces peurs, cette insécurité affective, tout s'est réveillé. Je n'arrive pas à prendre du recul, à être lucide sur la situation, à ne pas agir sous le coup de la panique. Pire encore, je n'arrive pas à le croire quand il me dit que je suis fantastique, qu'il m'aime, que ce n'est pas du tout moi le problème. J'en ai trop vues, lues, des histoires où le gars dit être fou amoureux et en fait non. J'ai peur de l'étouffer, j'ai peur d'être trop distante, j'ai peur d'être moi, je ne sais pas comment me comporter.

Rationnellement, je sais que ce qu'il traverse est normal. Je sais que ça n'a rien à voir avec notre histoire à nous, qu'il doit régler des choses dans sa tête avec cette histoire passée - à la fois son ex femme, mais aussi la mère de son enfant, potentiellement un nouvel homme dans la vie de sa fille, bref ça fait beaucoup d'un coup. Je ressens beaucoup d'empathie pour sa situation, et je me sens impuissante, je ne peux pas faire le travail à sa place.

Je voudrais faire ce qu'il faut pour le soutenir et me préserver en même temps, mais je suis saturée de pensées horribles, toute la noirceur qui était bien planquée ces derniers mois ressurgit très violemment, et c'est difficile à gérer (d'autant plus que côté thèse c'est un peu angoissant aussi).

Voilà. Je voudrais juste un peu de votre aide bienveillante pour comprendre ce qui se passe et agir au mieux pour être soutenante, présente et aimante, mais aussi me protéger...

Merci merci d'avance pour votre aide.

Je vous embrasse
#1332389
Bonjour Janysse

j'ai l'impression en te lisant que cette jolie histoire qui a commencé simplement, qui a progressé lentement te plait, tu t'y sens bien, mais tu es angoissé que ça va capoter : peut être que tu te dis que c'est trop beau pour que ça soit vrai? que c'est trop beau pour que ça dure? Ton coté rationnel te dit que sa réaction est normale, et effectivement quand on apprend qu'un(e) ex a refait sa vie ça fait toujours un petit quelque chose...

Alors quoi faire? De ma fenêtre du moins il n'y a pas grande chose à faire: c'est à lui de réfléchir sur tout ça, gérer cette nouvelle situation. Tu ne peux donc pas vraiment le soutenir d'ailleurs tu es lucide malgré tout sur ça: tu dis toi même que tu ne peux pas faire le travail à sa place. Mais par contre tu peux être présente et aimante et être "toi" même si tu dis avoir peur d'être toi même... Je pense que la seule solution c'est d'y aller au fur et à mesure, voir comment les choses évoluent, faire confiance à ton intuition sans tomber dans le piège de tes angoisses, ce n'est pas une situation facile pour toi non plus, je ne peux pas te dire le contraire mais à part attendre pour voir si cet homme veut continuer cette histoire ou non, je vois pas trop qu'est ce que tu peux faire d'autre...
#1332391
Coucou Janysse!
Et si tu écoutais simplement ce qu’il te dit…?
Comme tu le dis très justement, le travail c’est à lui de le faire.
Tu lui as dit que tu étais présente, je pense qu’il le sait.
Continues tu a voir ta psy?
#1332392
Mes chères amies !

Merci infiniment pour vos retours bienveillants. Vous avez toutes les deux raison, et je suis consciente d'être en train de céder à la panique (et de faire n'importe quoi).
sandstorm a écrit :j'ai l'impression en te lisant que cette jolie histoire qui a commencé simplement, qui a progressé lentement te plait, tu t'y sens bien, mais tu es angoissé que ça va capoter : peut être que tu te dis que c'est trop beau pour que ça soit vrai? que c'est trop beau pour que ça dure? Ton coté rationnel te dit que sa réaction est normale, et effectivement quand on apprend qu'un(e) ex a refait sa vie ça fait toujours un petit quelque chose...
C'est tout à fait ça. Je me sens bien avec lui ET dans la relation, mais une part de moi se dit que c'est trop beau pour être vrai, que je ne devrais pas y croire, que ça ne peut pas durer, que j'ai eu l'outrecuidance de penser que je pouvais être aimée. Résultat des courses, cette part de moi essaie de tout saboter...
Elieza a écrit : Et si tu écoutais simplement ce qu’il te dit…?
Comme tu le dis très justement, le travail c’est à lui de le faire.
Tu lui as dit que tu étais présente, je pense qu’il le sait.
Continues tu a voir ta psy?
Oui, il sait que je suis présente. Maintenant j'ai peur de l'être trop, de l'étouffer, que sais-je. Je me pose beaucoup de questions parce que tout ça remue des blessures encore très vives chez moi. Et oui, bien sûr, je vois toujours ma psy, une à deux fois par mois, c'est un engagement envers moi-même que je continue de tenir. Je devais la voir demain justement mais elle a annulé car elle est malade :/

À vous lire, je me sens un petit peu mieux. Je vais prendre sur moi et le laisser respirer, être la Janysse pétillante que je suis d'ordinaire. Je dis que j'ai peur d'être moi-même parce que j'ai l'impression que "moi" est terrifiée en permanence, angoissée à l'idée de le perdre et donc pénible, needy, peu aimable. Je sais que j'ai encore des failles immenses dans mon estime de moi - même si ça tend à s'améliorer avec le travail psy - et c'est ce qui me fait dire ça. Parce qu'en prenant du recul je sais que "moi", Janysse, est aussi rigolote, joyeuse, fiable, résiliente, généreuse...

C'est peut-être une opportunité pour grandir et apprendre à composer avec l'incertitude.

En matière de relations humaines (amicales et surtout amoureuses), il n'y a qu'à vous, ce forum, que je fasse vraiment confiance... Merci encore pour votre aide. :bisou:
#1332394
Coucou Janysse,

J'ai pas trop les mots mais je comprends tellement ta situation... je vais pas être d'une grande aide.. mais que tu paniques ou non ça changera pas l'issue de ses sentiments... donc ne stresse pas fais lui confiance sois présente mais pas insistante mais écoute quand même tes besoins. Quoi que tu fasses tu pourras pas faire faux ou mal si t'écoutes ton cœur et que tu agisses en conséquence.. t'es une femme en or et il le sait sûrement aussi ;)

Tiens nous au courant de la suite de cette situation.

En pensée très forte avec toi !! :bisou:
#1332399
Coucou Sophana,

Merci pour ton message, ça me fait très plaisir de te lire et je crois que tu as entièrement raison, quoique je fasse ça ne va pas changer grand chose alors autant prendre les choses à la cool !

Comment vas-tu ? Quelles sont les nouvelles ?

Je l'ai vu hier soir, et nous avons passé une bonne soirée. Il boit pas mal en ce moment, et il a fini un peu ivre vers 22h30, on racontait n'importe quoi et puis il a commencé à parler de pourquoi ça n'allait pas. Il y a une histoire de meubles à se partager. Il vit dans la maison qu'ils avaient prise en location ensemble, et qu'ils ont meublée avec leurs meubles (accumulés pendant leurs 13 ans ensemble) et leur déco. Mais en fait il ne sait pas trop, parce qu'une partie des meubles a été achetée par elle (et pas en commun) donc au final il n'a pas grand chose à lui. Toutes ses affaires sont encore dans le garage, elle vit chez une amie depuis plus d'un an et ne semble pas chercher de nouveau logement. Il a toutes ses affaires et ses meubles sur les bras, dont il ne sait pas quoi faire. Il ne sait pas si elle veut récupérer ses meubles à elle, ses affaires, ce qu'elle veut faire, apparemment elle est incapable de lui donner une réponse et chacune de leur interaction lui pèse. Accessoirement si elle reprend tout il ne lui restera pas grand chose dans la maison.

Voilà, j'ai écouté, je n'ai rien dit. C'est venu tout seul. Je comprends un peu mieux et je constate qu'effectivement ça n'a rien à voir avec moi. Je me sens plus sereine, c'est exactement ce dont j'avais besoin, de comprendre ce qui se passait dans sa tête. Par conséquent je serai moins angoissée et en demande, et plus capable de lui donner de l'air. J'espère aussi qu'en parler un peu lui aura fait du bien.

Ce soir, weekend en amoureux.

Je vous embrasse fort
#1332401
Hmmm ça faisait 2 semaines que j'essayais de lui tirer les vers du nez, et à chaque fois j'avais droit à "j'ai pas envie d'en parler". Là je crois que le rhum a eu raison de lui et que ça a fini par sortir malgré lui (il ne voulait pas en parler). Enfin le résultat est le même, c'est ce qui compte. Je vais redoubler de douceur parce que j'ai encore plus de tendresse pour lui de savoir ça.

Bisous sandstorm
#1332418
Hello Janysse,

Un peu après la bataille : ce qui me frappe c'est que tu dis à plusieurs reprises que tu dois le soutenir, être soutenante...Et je ne suis pas complément d'accord avec ça .
Tu disais l'été dernier qu'il était depressif et suivi pour ça.
Je persiste à penser qu'on ne peut être le psy de son conjoint, a fortiori quand on est fragile soi même ( et même quand on ne l'est pas ) . Il y'a quelque chose d'assez peu sain , une volonté de contrôle qui est l'expression de notre propre insécurité , à vouloir résoudre ce qui ne va pas dans la vie de son conjoint , à se vouloir " indispensable"
Comme tu l'as dit ( et comme il l'a dit) ça n'a rien avoir avec toi.

Je vous souhaite un bon week-end ;)
#1332436
Selmasultane a écrit :Hello Janysse,

Un peu après la bataille : ce qui me frappe c'est que tu dis à plusieurs reprises que tu dois le soutenir, être soutenante...Et je ne suis pas complément d'accord avec ça .
Tu disais l'été dernier qu'il était depressif et suivi pour ça.
Je persiste à penser qu'on ne peut être le psy de son conjoint, a fortiori quand on est fragile soi même ( et même quand on ne l'est pas ) . Il y'a quelque chose d'assez peu sain , une volonté de contrôle qui est l'expression de notre propre insécurité , à vouloir résoudre ce qui ne va pas dans la vie de son conjoint , à se vouloir " indispensable"
Comme tu l'as dit ( et comme il l'a dit) ça n'a rien avoir avec toi.

Je vous souhaite un bon week-end ;)
Coucou Selma, merci pour ton message et ton passage ici :)

Oui tu as absolument raison, je ne suis pas sa psy et je ne le serai pas. Je ne cherche pas à devenir indispensable, je ne fais rien à sa place, je ne peux pas, et je ne veux pas, je veux me protéger avant tout !

Je suis rentrée de weekend et hier soir, tard, au lit, il a fini par m'expliquer toute l'histoire de bout en bout. Apprendre que son ex avait un nouveau copain lui a fait un coup, mais il a plutôt bien encaissé (effectivement la semaine qui a suivi cette nouvelle il allait plutôt bien). De ce que j'ai compris, il a entrepris des démarches pour qu'elle récupère ses affaires, mais son discours à elle est changeant, elle ne sait pas quoi faire, elle lui dit un coup qu'elle est posée avec ce nouveau gars, un coup que c'est compliqué, qu'elle va mal, que même ses copines lui disent qu'elle fait n'importe quoi.

Et c'est ça qui le bouffe, de la savoir mal, dans un truc sordide avec quelqu'un qui va lui faire du mal. Il a lâché un truc du genre "au moins avec moi je savais qu'elle allait mieux" ou quelque chose qui voulait dire ça en substance (c'est ce qu'il dit, gros symptôme du sauveur là). Il veut essayer d'avancer mais il y a quelque chose qui bloque et avec elle il se heurte à un mur, elle ne l'aide pas. Il ne sait pas ce qu'il doit faire de ses affaires, les jeter, si elle va les récupérer, et légalement il ne peut pas non plus mettre le bail seulement à son nom, il faut que ce soit elle qui signe quelque chose et elle est incapable de lui répondre. Il est désolé de me faire ça, il a peur de la perdre (il a passé 13 ans de sa vie avec elle), il est triste de la savoir dans cette situation, il a peur de tourner la page pour de bon, et ça ne doit pas me faire plaisir d'entendre tout ça, qu'il a "une autre fille en tête".

Wow.

Je n'ai pas reçu tout ça d'un coup, c'est venu au fil de la conversation. J'ai proposé quelques pistes, en lui disant que ce n'était pas sa chérie qui parlait, mais que c'est ce que je dirais à n'importe laquelle de mes amies (ou n'importe qui sur ce forum...). Je lui ai dit qu'elle n'était plus sa responsabilité (il sait), qu'il ne peut rien faire pour elle, qu'il ne la sauvera pas, et que moi je ne le sauverai pas non plus. Qu'il faut qu'il pense avant tout à lui, à son bien-être, qu'il a besoin de reprendre des forces pour s'occuper de sa fille. Je lui ai suggéré de couper tout contact avec elle qui n'a rien à voir avec la petite (comme c'était le cas jusqu'à il y a 2-3 semaines en fait), de ne plus parler de ses affaires, au moins le temps d'aller un peu mieux pour pouvoir gérer le reste, de retrouver le sommeil. Qu'il ne pouvait pas rester là à subir cette attente, parce qu'il attend d'elle quelque chose qui ne viendra pas. J'ai même dit qu'il pouvait faire un constat d'abandon de domicile (je ne me sentais pas vraiment à ma place de dire ça, mais il a répondu "oui il y a toujours des solutions en fait). Que c'était à lui d'agir maintenant. Que je ne le ferai pas à sa place. On a un peu parlé de psy, il va se renseigner.

Et moi j'ai dit que j'étais contente qu'il me dise enfin tout, que ça me faisait peur, et que j'avais besoin d'être rassurée. Il m'a dit qu'il tenait à moi, que j'étais adorable, qu'il était bien avec moi. Qu'il m'aimait. Et cette fois-ci, je ne sais pas si je dois y croire parce que je me sens très fragile.

Voilà. On s'est endormi dans les bras l'un de l'autre. On a passé une bonne journée, on a fait du cheval, on est rentré, je l'ai déposé chez lui et je suis rentrée chez moi. C'est à lui de faire du ménage dans sa maison et dans sa tête. Je suis fière de moi, j'ai été posée, j'ai pensé très fort à vous, je me suis protégée du mieux que j'ai pu, j'ai un peu pleuré, j'ai été rassurante, j'ai été courageuse. J'ai fait ce que j'ai pu et maintenant je suis juste impuissante. Et c'est difficile parce que je suis terrifiée.

Petite update : il m'a appelée en pleurant ce matin, en disant qu'il avait réglé le problème. Il lui a dit de reprendre ses affaires, elle va le faire. Je lui ai dit qu'il avait fait ce qu'il fallait. Il est conscient qu'il fallait agir sinon il allait replonger. Et il a coupé le contact téléphone avec elle, ils échangent uniquement des messages logistiques, et il ne la croisera plus. Il est triste et soulagé. Et moi aussi je suis soulagée qu'il agisse, qu'il décide d'avancer. Je commençais à me dire que je n'allais pas rester dans cette situation pendant des semaines et des mois, et qu'à un moment ce serait peut-être à moi de prendre une décision pour moi. (Et j'aurais été incapable d'envisager cela lors des mes dernières relations !!) Bref, on avance...
#1332471
Hello jolie Janysse,

Je ne suis pas certaine que tu puisses lui parler " comme une amie" en fait et pas comme sa chérie. Parce que tu n'as pas le détachement d'une amie ;)

Et à vrai dire le fait qu'il t'appelle en pleurant pour t'annoncer qu'il a règlé le problème, comme pour chercher ta validation ou ton approbation, ne me semble pas super sain non plus.

Je me suis sentie en partie responsable (/ coupable / en charge )du bien être du père de ma fille pendant longtemps après notre séparation et ce n'a pas apporté grand chose de bon, cette espèce de dépendance qui pesait sur mes relations suivantes, disons que ça créait encore de l'insécurité et de la dépendance qui se reportait sur l'autre et ainsi de suite.
Il faut du temps en tout cas pour faire le vrai deuil d'une relation

Mais bon, il est vrai que la limite entre l'écoute neutre des soucis de son partenaire et l'implication excessive, facteur de déséquilibre est difficile à trouver, c'est certain .

Quoi qu'il en soit j'espère que tout rentrera dans l'ordre , passée cette crise .

Bisous fabuleux comme dirait Miu :bisou:
#1332475
Coucou Selma,

Effectivement avec un peu de recul je comprends que je ne peux lui parler QUE comme sa chérie. Je l'aime très fort et je suis là quoiqu'il arrive mais j'aimerais bien qu'il aille s'épancher ailleurs de temps en temps, auprès d'un ami ou d'un psy, parce que je ne peux pas (et ne veux pas) gérer tout ça...

Je ne sais pas quelle était la nature exacte de sa relation avec son ex, mais je me doute que c'était quelque chose de l'ordre de la co-dépendance un peu toxique, et pour moi il est hors de question de (re)tomber là-dedans, pas après tout ce travail.

Je l'ai vu hier soir, ça va un peu mieux. C'est pas la folie non plus, mais je sens que ça va mieux, il dort mieux. Son ex récupère ses affaires la semaine prochaine, il m'en a parlé de façon posée, il anticipe de racheter tous les meubles dont il a besoin. On se voit ce soir encore. Ça me fait plaisir qu'il ait envie de me voir mais je crois que j'ai besoin d'un peu d'air. Je peux être un roc, un pilier pour lui, mais je ne serai pas son seul oxygène, il va falloir qu'il se dépatouille un peu tout seul.

Voilà, pfiou. J'apprends beaucoup en ce moment, surtout sur mes limites, sur ce que je veux et ne veux pas. Quoiqu'il se passe par la suite c'est le plus important. Et j'espère aussi que les choses vont se tasser à partir de maintenant, et qu'on va aller vers du mieux...

Gros bisous :) :bisou:
#1332478
Je trouve en effet que tu as beaucoup évolué, c'est bien que tu saches où sont tes limites .

Oui je crois qu'il faut savoir ne pas tout déverser sur son conjoint. On apprend à tous les âges : en ce moment le père de ma fille me rend chèvre ( je ne sais pas pourquoi ne me viennent que des expressions désuètes :) ) , il change d'avis tous les 4 matins sur la garde alternée, fait sa drama Queen etc... bon déjà d'une part je ne m'implique plus là dedans comme dans les mois/ années post divorce ( où je le prenais en charge à ses moments dépressifs , bien que des amis de ce forum m'aient mise en garde ) .
Et aussi plutôt que de tout déverser sur mon compagnon ( qui est pourtant tres à l'ecoute , tres calme ) je déverse sur une amie proche à la place ( garde alternée de mes deversages de bile :lol: )

C'est bien que tu saches que tu ne peux être son seul oxygène. Et qu'il ne t'appartient pas non plus d'être son roc ou son pilier du reste ;)

Gros bisous
#1332480
Je crois que c'est ça aussi que mon chéri est en train d'apprendre, à ne pas s'impliquer de trop dans les histoires de son ex qui change d'avis tout le temps sur plein de choses et n'a pas l'air de vouloir se stabiliser.

Pour ce qui est de ses vieux copains, ce sont des amis communs qu'il est un peu mal à l'aise de voir en ce moment. Il y a ses collègues-amis mais il m'a dit être "mal à l'aise" de leur parler de la situation. Il y a son père (d'ailleurs il l'a appelé avant moi lundi matin pour lui faire part de sa décision) mais il habite en outre-mer. J'ai peur qu'il soit un peu isolé en ce moment - alors que pour le coup, moi j'ai un réseau d'amies (un peu éparpillées dans le monde et en France) bien solide, que je mobilise d'ailleurs beaucoup depuis 2 semaines, et ça m'évite de déverser toute ma panique et mon angoisse sur lui. Et puis accessoirement j'ai ma psy.

Mais bon ça fait partie du lent processus de reconstruction de soi, se refaire un cercle solide et bienveillant, sortir du couple pour développer d'autres relations amicales. Et ça non plus je ne le ferai pas pour lui. J'essaie d'être vigilante à ce moment de bascule parce que jusqu'ici tout est super sain et serein et transparent, et j'aimerais que ça reste comme ça.

Dernière chose, ce mois-ci c'était l'anniversaire du décès de sa mère (il y a une grosse dizaine d'années). Ça faisait beaucoup d'un coup...

Je t'embrasse
#1332486
Oui tu as raison. Quand il va mal en ce moment, c'est lié à son histoire avec son ex, et je me sens tout de suite en insécurité affective. Quand il va mieux il est beaucoup plus présent, câlin, tendre, et ça me rassure. J'ai du mal à me détacher de ça.

Pour des questions de garde et parce que la crèche est fermée à cause du pont, il doit voir son ex deux fois ce soir et demain pour se passer la petite, ça le stresse et il m'en a parlé ce matin (au réveil !). Il dit qu'il est encore dans la phase où il essaie de comprendre ce qui s'est passé, pourquoi ils se sont quittés, il est revenu un an en arrière. J'ai répondu qu'il ne saurait jamais, mais qu'elle était quand même partie pour quelqu'un d'autre, et que c'était quand même une raison suffisante non ? Quand il a rétorqué que c'était "plus compliqué que ça" j'ai dit stop, va voir un psy, je ne veux pas entendre ça, il faut que tu trouves quelqu'un à qui en parler et ce n'est pas moi.

J'essaie de ne pas me flageller en me disant que j'ai tout ce que je mérite à m'être acoquinée avec un type qui n'avait pas fini son deuil. J'ai envie d'y croire et de lui faire confiance (après tout il est vraiment en train de bouger, et d'avoir envie d'avancer, il a toujours envie d'être avec moi et il dit que cette crise ne remet pas tout en question). Mais c'est difficile.

Bisous
#1332487
Janysse a écrit : 26 mai 2022, 09:37
J'essaie de ne pas me flageller en me disant que j'ai tout ce que je mérite à m'être acoquinée avec un type qui n'avait pas fini son deuil.
veux tu relire cette phrase? ne vois tu pas un paradoxe? "j'essaie de ne pas me flageller" et "j'ai tout ce que je mérite"...
en quoi te sens tu responsable exactement? quand on rencontre quelqu'un qui nous plaît et à qui on plait, il se peut que cette personne ait vécu une rupture récente. on peut décider d'un commun accord de construire quelque chose ensemble, nous sommes certes responsables des relations que l'on choisit de construire mais sommes nous responsables du passé de la personne?
#1332490
sandstorm a écrit :
Janysse a écrit : 26 mai 2022, 09:37
J'essaie de ne pas me flageller en me disant que j'ai tout ce que je mérite à m'être acoquinée avec un type qui n'avait pas fini son deuil.
veux tu relire cette phrase? ne vois tu pas un paradoxe? "j'essaie de ne pas me flageller" et "j'ai tout ce que je mérite"...
en quoi te sens tu responsable exactement? quand on rencontre quelqu'un qui nous plaît et à qui on plait, il se peut que cette personne ait vécu une rupture récente. on peut décider d'un commun accord de construire quelque chose ensemble, nous sommes certes responsables des relations que l'on choisit de construire mais sommes nous responsables du passé de la personne?
Oui je n'ai pas écrit ce qu'il fallait : j'essaie justement de NE PAS me dire que je mérite ça. Pour toutes les raisons que tu donnes, je n'y suis pour rien à sa situation et on s'est mutuellement choisi. Je lutte contre ces pensées. Je mobilise les outils de ma thérapie TCC et je sens que je suis moins dévorée par l'angoisse qu'avant, mais il y a des moments de panique où des pensées négatives essaient de reprendre le dessus.

Je sens qu'aujourd'hui va être une journée compliquée. Je voulais avancer sur mon travail mais je suis au bord des larmes depuis ce matin. Du coup je vais juste glander en tricotant, appeler une copine en mode SOS et boire un verre ce soir avec une autre. Et je décide de faire confiance à mon chéri pour régler ses histoires (il m'a jusque là montré qu'il voulait avancer et clôturer ça même s'il se débat avec son deuil), et je décide de le croire quand il dit qu'il m'aime et qu'il tient à moi. (Je suis en boucle j'essaie de m'auto-rassurer vu que lui n'y arrive pas vraiment). Pfiouuuu...
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