- 31 mars 2010, 17:01
#213478
Bonjour tout le monde,
Après ces mésaventures, me voici de retour avec des nouvelles toujours plus mauvaises. Mon ex a trouver un moyen pour éviter de me rendre le chèque de caution, et m'a dit qu'elle ne m'avait pas répondu car je l'ai appelé juste pour l'argent. J'ai réussi à la joindre il y a de cela plus de 3 semaines et la discussion a duré presque deux heures. Elle m'a dit qu'elle en souhaitait pas me revoir pour l'instant, mais je ne comprends pas vraiment car elle souhaitait que l'on reste amis... bref elle m'a dit qu'elle me contacterai si elle veut me voir mais pour l'instant elle a encore le mal que je lui ai fait en elle... De ce fait, je ne veux pas attendre. J'ai eu une relation avec une fille, elle est au courant (je lui ai dit à ce même coup de fil), et je viens de lui écrire une lettre que je compte envoyer la semaine prochaine. Bon courage à ceux qui souhaitent la lire. Je n'ai pas pris le temps d'arranger certaines phrases car j'ai écrit cela en quelques heures, en inscrivant tout ce qui me passait par la tête. Voici mon récit (encore désolé pour la longueur) :
-----------------------------------------------
XXXX,
Ne pouvant te voir, ni te contacter, l’écriture me paraissait la meilleure manière de t’approcher. Toutefois, tu connais mon goût pour l’écriture, pardonne-moi la manière un peu pompeuse que j’emploie pour m’exprimer.
Cela fait désormais plus de six mois que notre longue relation est arrivée à son terme. Je ne pouvais m’empêcher de t’écrire cette dernière lettre, et ce, pour plusieurs raisons. Une page s’est tournée et pour que la vie puisse perdurer, il me fallait écrire une fin pour mieux recommencer. Ce que la chenille appelle la mort, le papillon l’appelle la renaissance. Et je pense être enfin sorti de ma chrysalide. Je me devais de t’avouer certaines choses car si vite que coure le mensonge, la vérité se doit, un jour, de le rejoindre.
Six mois… six longs mois de doutes, de questions, d’angoisses et de recherche de la vérité. L’ai-je trouvé ? Qui peut le dire… je le pense mais mes tourments resteront gravés à tout jamais.
Cette année 2009 fut une épreuve pour moi, pour nous. Une épreuve que je n’ai pu surmonter, et dont la souffrance infligée a mis un terme. Quelle que soit la destinée, j’espère sincèrement que tu aies accepté que j’étais bel et bien en dépression. Cela a commencé très peu de temps après notre mise en ménage. Un début d’introversion et d’impossibilité à extérioriser des sentiments lorsque nous étions seuls. Rien, vraiment rien, ne pouvait sortir et je ne comprenais pas. Immature et têtu que j’étais, je mettais souvent ces bêtises sur le compte de mon travail, qui commençait à devenir pesant. Les temps passent et je n’arrivais pas à sortir de cet état de réserve qui me rongeait littéralement. Tant et si bien qu’il a fini par me posséder complètement durant presque deux années. Chaque jour semblait pire que les précédents. Je m’acharnais au travail, seul moyen d’escapade que j’avais à l’époque. Je ne voulais pas t’embêter avec mes sarcasmes et angoisses de philosophe à deux sous. Lorsqu’enfin nous partîmes en vacances, je pensais m’échapper et retrouver mes sentiments de joie et d’amour qui nous unissaient si fort les premières années de notre relation. Mais rien n’y faisait et je semblais perdu. C’est à ce moment là que je commençais à te mentir. Car oui, je l’avoue, je n’arrivais plus à cacher mon état et ma seule échappatoire restait l’illusion par le mensonge. Je suis devenu faux et prétentieux. Comme je te l’ai avoué il n’y a que très peu de temps, je me voilais la face. Pour la première fois de ma vie, j’eus des doutes sur notre relation et sur l’amour que je te portais. C’était la seule explication qui me venait à l’esprit. Arraché entre désir, amour, haine envers moi-même et culpabilité, je me montrais trop souvent sous un jour noir sans pour autant t’éclaircir sur mes actes. Une lâcheté sans pareil, je te l’accorde.
Et puis tu as eu ton concours, caché au fond de moi, j’étais extrêmement fier de toi. Tu me l’as annoncé durant ma randonnée en Corse et je n’arrêtais de bassiner l’équipe avec tes exploits et la chance que j’avais de t’avoir. Toi, mon amour, un rêve dont on ne souhaiterait jamais se réveiller. Sur le coup, je me suis senti revivre et d’un coup, d’un seul, retrouver des sentiments si forts, que j’avais pour idée de me fiancer et te demander en mariage dans les deux mois qui suivaient. Mais cette période ne dura malheureusement qu’un temps. De retour au travail et à la ville maudite, mes doutes et interrogations reprirent le dessus. Je ne savais que faire, que vouloir… j’étais perdu. « Est-ce avec elle que tu souhaites terminer tes jours ? Et ta maladie, qu’en fais-tu ? Ne vois-tu pas que cela peut ruiner ta vie et celle de ton aimée ? Qui es-tu ? Que souhaites-tu ? ». Cette voix qui retentissait inlassablement, n’arrêtant pas ma réflexion et me poussant jusque dans mes plus profonds retranchements. Durant un mois entier (octobre 2008), chaque fois que nous sortions, j’avais une main dans la tienne, et l’autre au fond de ma poche… touchant une boîte au velours usé par mes caresses. Durant un mois, j’ai souhaité concrétiser cet instant tant pensé et idéalisé à l’avance. Durant un mois, j’ai espéré le moment propice pour te glisser cet anneau unissant à jamais nos destins. Mais durant un mois, j’ai douté, si bien que j’ai abandonné. La descente aux enfers a réellement commencé. Je ne me reconnaissais plus, que ce soit dans mes actes ou dans mes paroles. Mais rien n’y faisait, les doutes étaient bels et bien là. Je marchais, des heures durant, réfléchissant et ressassant sans cesse les mêmes interrogations. Chaque fois que je passais sur ce même pont, je m’interrogeais sur l’utilité de mon existence. Car je ne voulais pas mourir, mais simplement disparaître. Je faisais trop de mal autour de moi, et tu étais la première victime de cette maladie. Ce qui devait arriver, arriva, tu te détachais et je m’y attendais depuis longtemps. Sans le vouloir réellement, je ne pu m’y opposer. Au mois de mai dernier, la peur de te perdre était trop forte, j’ai décidé de laisser mes doutes dans l’état et de vivre tel un épicurien, ne se souciant que du bonheur présent. Cela a marché… un temps. Las de toute cette mascarade, et attristé de te voir malheuseuse, quelques semaines suffirent pour que je prenne la décision de tout arrêter.
La chose étant faite, je me rendis bien vite compte à quel point mes sentiments étaient forts pour toi. Je voulus revenir en arrière, mais pourquoi… pour recommencer les jours suivants ? La part égoïste qui m’habitait ne voulu entendre cette réflexion et durant presque deux mois, je ne pus me reconstruire. Mon amour pour toi était si fort, si intense et pourtant si fragile, car je t’avais perdu. Il le fallait. Car comment reconstruire si rien n’a pu être détruit ? La visite d’un psychologue m’a apporté quelques réponses, et en peu de temps, les déclics dont j’avais besoin arrivèrent. J’eus l’impression de passer de l’état d’adolescent immature, à celui d’adulte construit. Mais le mal était fait, rien ne pouvait te faire revenir en arrière. Des milliers de roses n’auraient suffi à rallumer une once de flamme dans ton cœur. La colère était là, et reste encore omnisciente dans tes actes et paroles. Enfin, c’est réellement ce que je ressens. Pourtant, je savais au plus profond de moi comment te rendre la plus heureuse au monde. Voyager, sortir, faire des petites attentions quotidiennes etc. Ce sont des choses que je n’ai jamais faites (ou quasiment). Du simple petit déjeuner au lit à la surprise des billets d’avion… tout cela me paraît le plus naturel désormais. Nous n’avons pu vivre notre couple et j’espérais pouvoir te montrer tous ces changements, et te prouver à quel point je t’aimais quoiqu’il advienne.
Les choses ont cependant évolué ces derniers mois. Je comprends parfaitement la colère qui t’anime vis-à-vis du passé si houleux et destructeur de notre amour, mais je n’imaginais pas un revirement de situation si fort de ta part. J’avoue que parfois, je ne te reconnais plus. Au début de notre séparation, tu me disais sans cesse que tu souhaitais une amitié, et ne pas perdre le contact. J’eus également l’impression d’une vengeance de ta part, un jeu des sentiments auquel je m’accrochais tant j’espérais. À chacune de nos entrevues, j’étais anxieux, j’avais peur… j’étais amoureux. Et l’amour et la peur ne connaissent pas d’issue. Chaque fois que nous nous quittions, je pleurais car sentais un éloignement de plus en plus marqué. Tu ne supportais plus mon contact, refusais de me voir, et chaque fois que nous revenions sur le passé, les reproches pleuvaient comme des coups de poignard au cœur. J’avais compris. La colère et la rage ne cessaient de t’animer, et je ne pouvais les apaiser. Pour nous deux, je devais rompre le contact. J’ai alors pris l’excuse d’un éloignement obligé de ma part, m’évitant de souffrir. À cela, tu as mal réagi, souhaitant une nouvelle fois garder un contact amical. Au plus profond de moi, je le souhaitais, mais une once d’espoir gardait encore intact mon amour pour toi, et le seul moyen d’apaiser ta douleur et ta colère était le temps. Le temps passe. Et chaque fois qu’il y a du temps qui passe, il y a quelque chose qui s’efface. Une douleur ? Un souvenir ? Je n’avais pas le choix. Tous deux devions nous reconstruire et je pris la décision de ne plus jamais te contacter. Je souffrais de te voir, je souffrais de ne t’avoir, allais-je souffrir que de devoir t’oublier ? Encore une fois, seul le temps pouvait donner la réponse. Je me sentais comme prisonnier d’un sablier sans fond, un semblable au désespoir des Danaïdes. Mais jusqu’aujourd’hui, le temps ne fit rien à l’affaire. Tu t’éloignes de jour en jour, me laissant pour compte comme si notre passé n’avait été qu’échecs et souffrances. Je ne regrette en aucun cas les actes accomplis. J’ai mûri. Malgré tout, la souffrance a du bon. Durant ces années, j’ai beaucoup appris, de toi, du bonheur, de l’amour, de la vie. Chaque chute nous impose de nous relever. Ce que l’on appelle échec n’est pas la chute, mais le fait de rester à terre. Je n’ai pas échoué.
Voilà, ces quelques paroles, peut-être vides de sens pour toi car la page est tournée depuis bien plus longtemps, mais tellement libératrices pour mon cœur. Je me devais de tout te dire. Enfin, je n’ai plus rien à cacher sauf peut-être un détail. Lors de notre dernière conversation, je n’étais pas chez ma copine, je venais de rompre à l’instant. La vie n’est qu’une succession de choix et je fais les miens. Ma reconstruction se poursuit, des changements importants s’opèrent… beaucoup trop importants. Quoiqu’il en soit, sache que je t’ai toujours aimé durant notre histoire. Jamais je ne t’ai trompé et jamais je ne me suis imaginé avec quelqu’un d’autre que toi. Simplement, le toi et le moi n’a jamais pris la forme d’un nous fusionnel. Et tout cela par ma faute. Mes doutes restaient pathologiques et non fondés. Pour tout le mal que je t’ai fait, je me suis pardonné, mais je ne peux te demander pardon, cette décision n’appartient qu’à toi.
Je te respecte énormément, et tu resteras certainement la personne qui a le plus compté dans ma vie. Au plus profond de moi, j’espère que je me trompe et que personne n’a pu entamer le respect et l’amitié que tu me portais autrefois. Je n’ai aucune preuve de cela, mais je n’en attends pas. Je te souhaite de trouver ton autre moitié, et de vivre ce que tu n’as pu obtenir avec cet être abjecte qui t’a accompagné ces dernières années. Mea culpa.
Sincèrement,
XXXXXX.
-----------------------------------------------------
Merci de me donner vos avis, pour ceux qui sont arriver jusque là !
CookTheEarth.