Antoine, personnellement, j'ai longtemps fait du surplace parce que mon ex ne pouvait pas s'empêcher de m'envoyer des textos et/ou des mails pendant mon sr. Je ne répondais pas ou alors très exceptionnellement. Mais ça ne l'empêchait pas de revenir à la charge.
Quand tu es à fond dans ton sr et que tu reçois ça, les premières heures tu as une immense bouffée de satisfaction et d'apaisement en constatant que l'autre ne t'oublie pas... Mais une fois cet état de grâce passé, tu replonges de plus belle au fond du gouffre. Oui l'ex pense à nous mais on a beau se triturer le cerveau sur le sens à donner à cette reprise de contact, on n'est pas dans sa tête et, surtout, les faits parlent d'eux-mêmes : toujours aucun signe tangible prouvant une vague envie de revenir avec nous.
Quand j'ai vu à quel point chaque nouveau message de mon ex réduisait tous mes progrès à néant (ou presque), j'ai pris mon courage à deux mains et je lui ai demandé ce qu'elle attendait de moi au juste. Gentiment, mais fermement, je lui ai rappelé que je ne voulais pas être son amie, en tout cas pas si vite, que je respectais sa décision de rompre et donc qu'elle respecte mon deuil à moi. Et si elle n'y arrivait pas (comme apparemment c'était le cas...), qu'elle se demande pourquoi.
Elle m'a répondu très sèchement, visiblement vexée que je ne veuille plus d'elle ("Je suis désolée. Dorénavant je te laisserai tranquille. Prends soin de toi"). Pour moi c'était devenu une question de survie et un réflexe de bon sens. Je ne suis pas sûre que mon ex l'ai compris. Tant pis pour elle, encore un signe d'immaturité de sa part.
Il m'a fallu un mois plein de non-contact ABSOLU pour commencer à aller mieux. Mais j'ai fait beaucoup plus de progrès durant ce mois d'abstinence totale qu'en des semaines de SR brisé par mon ex.
Il n'y a pas de recette miracle, Antoine. Il faut donner du sens à cette rupture, s'en servir comme d'un révélateur de nos failles sans pour autant endosser toute la responsabilité de cet échec qui, d'ailleurs, n'en est pas vraiment un. C'est en replongeant au plus profond de moi, de mes peurs, de mes faiblesses, de mes attentes que j'ai avancé. Retourne cet échec à TON avantage. Profites-en pour devenir quelqu'un de meilleur, de plus fort.
Comment ? Redécouvre-toi, regarde-toi en face. Qui es-tu ? Que veux-tu ? Qu'attends-tu de la vie ? Révise tes priorités, développe tes talents, ressuscite tes rêves, apprends à te détacher de tes peurs, à chasser tes idées négatives et défaitistes dès qu'elles pointent leur nez, replace-toi au coeur de ta vie, prends soin des gens qui, eux, t'aiment d'un amour inconditionnel : ta famille, tes VRAIS amis, consacre-leur du temps. On en a suffisamment bavé pour ne plus craindre grand chose alors lance-toi. Donne-toi des objectifs et travaille à ta réussite, pars à ta propre conquête, tu verras, tu vas finir par y prendre goût.
Avide de réponses pendant ce séjour en enfer, j'ai pas mal traîné dans les rayons développement personnel des librairies. J'y ai vu de tout, le pire comme le meilleur. J'ai pris ce qui me parlait. Le bouquin de Guy Finley, "Lâcher prise" est un peu gonflant sur la forme mais il y a de bonnes idées à piocher. Et puis tout ce qui est volothérapie. D'ailleurs, ils n'ont rien inventé. La clé, c'est nous et personne d'autre. Mais quand on commence à débrousailler tout ce fatras inutile qu'il y a en nous et qu'on réentrevoit notre potentiel, c'est assez grisant.
En fait, il y a un truc qui m'a aidé en particulier. Un jour, je discutais avec une amie qui était désolée de ne plus avoir de contacts avec une connaissance qu'on avait en commun, Fabienne. Ma copine partage avec cette Fabienne (plus âgée que nous) un lourd passé fait d'abus en tout genre mais son mental de battante la sauve.
Fabienne, elle, malgré un bon boulot, se laisse plonger au fil des ans et ne s'entoure que de gens comme elle qui la tirent vers le bas. Ça en devient pathétique. Fumette, alcool, dépression chronique après sa rupture, rejet des autres, isolement social bref la totale...
Bon, moi je n'ai jamais été abusée ni souffert de dépendances toxiques (sauf avec mon ex

) mais je me suis dit qu'en restant à pleurer cette fille qui n'en avait plus rien à foutre de moi, j'étais bien partie pour finir comme Fabienne. Et ça, jamais ! Regarder passer ma vie sans réagir, me laisser bouffer par l'échec, entourée de loosers, NON NON NON ET NON !! Et là, j'ai commencer à m'activer, à me regarder d'un autre oeil et (en cherchant bien) à me trouver quelques qualités. C'est mon déclic à moi, à toi de trouver le tien...
Il y a un temps pour tout dans la vie. Nos ex ne méritent plus une seule de nos larmes ni une seconde de notre temps. Une vie meilleure nous attend, avec ou sans elles.
