Waaaahou ! J'ai aidé Sapias sans que je le sache (Sapias dont les posts m'avaient tant aidée sans qu'il le sache, avant même que je poste ici)

. donc, comme cet échange s'inscrit d'emblée dans la réciprocité, je prends le bisou, et je t'embrasse aussi, Mister Sapias.
Tes trois chantiers sont très intéressants. La remarque sur la confiance aussi, car selon moi, c'est ce qu'il y a de plus difficile à réparer. Au point que pardonner à l'autre (ce qui n'est pas non plus une mince affaire, et c'est peu de le dire) ne signifie pas forcément que la confiance, elle, soit restaurée. J'ai pardonné totalement à mon ex-ex de m'avoir trompée, mais je l'ai quitté parce que la confiance, quels que soient les efforts que j'ai faits, je n'ai jamais réussi à la retrouver : j'ai aujourd'hui entièrement confiance en lui, comme personne et comme ami, mais je n'ai pas réussi à avoir confiance en lui comme amoureux.
On peut aussi pardonner dans son coeur le mal qui a été fait, et ne jamais revoir l'autre, simplement parce que si nos chemins se sont croisés un jour, ça ne signifie pas forcément qu'ils doivent continuer à se croiser. Un jour, on lui pardonne, on le délie, et on le laisse aller, en lui souhaitant du bien et en pensant à lui avec un sourire (quand on y pense). On n'est pas obligé de rester amis avec tous ceux qui ont croisé notre vie. On peut pardonner le mal fait (ce qui implique aussi de comprendre l'autre dans sa singularité d'être humain), mais ne pas pour autant avoir envie de le revoir. Je ne suis pas certaine, par exemple, que les parents qui ont réussi à pardonner au chauffard qui a tué leur enfant aient envie de le revoir. Evidemment c'est un exemple extrême. Mais parfois, le mal causé est très très lourd.
En fait, le problème selon moi, c'est que pardonner (quand il y a matière à pardonner, et en ce qui concerne ton ex, Sapias, oui il y a matière, selon moi) ne peut se faire sur commande. Hélas … hélas, parce que ce pardon, s'il délie l'autre de sa "faute", de ses erreurs ou errances, nous délie aussi nous, nous libère. Cela signifie pour nous une libération de toute colère et de toute rancune, de toute animosité, voire dans certains cas de la haine. Et c'est (évidemment) essentiel pour être apaisés et en paix avec notre histoire. Alors, dans une rupture, on aurait bien besoin de ça, mais il ne suffit pas de dire "je veux pardonner" pour que ça marche.
En général, moi, je trouve que pardonner se fait tout seul, quand on est heureux. Quand on est malheureux, ou insatisfait de sa vie, c'est la colère souvent qui prend le dessus, ou le ressentiment, ou la tristesse. On a mal, et c'est difficile du coup d'être en paix avec l'autre, avec soi et avec le monde.
Mais, aux moments où je me sens bien, et aux périodes où je suis heureuse, pardonner une souffrance causée (sciemment) m'est aussi facile que de respirer. C'est presque comme si ce n'était pas moi qui le faisait, ça se fait en moi.
D'ailleurs, je voudrais soumettre à ton jugement une distinction que je fais, sans trop savoir si elle est exacte. Je pense que l'on doit présenter des "excuses" lorsqu'on a commis envers un autre un tort ou causé une souffrance sans intention de le faire, et qu'on doit demander un "pardon" lorsqu'on a sciemment fait du mal.
Penses-tu que ton ex ait, dans cette optique, à te présenter des excuses ou à te demander pardon ?
Quoi qu'il en soit, tu as raison, il serait bon, pour qu'un jour, éventuellement, tu puisse la "délier", et te libérer aussi, et peut-être même développer une amitié avec elle (si toutefois elle te correspond en tant qu'amie), il serait bon, donc, qu'elle manifeste quelques regrets de la façon dont elle a agi, et de ce qu'elle a dit. Mais des regrets nets, pas des erzatz d'excuses (trop facile, selon moi, et nous, on est trop bons aussi parfois. Trop bons, trop c.ns).
Pour le particularisme sexuel, excuse-moi Sapias, on doit être "prudes" et "anachroniques" à deux, là, parce que franchement, pour moi la fidélité, l'engagement, le respect de l'autre, ça compte. Or, du respect, en général, ton ex, elle me semble en manquer singulièrement. A toi aussi, elle a manqué de respect.
Il n'est donc pas très surprenant de constater qu'à mes yeux du moins, elle n'a aucun respect pour elle non plus, ni pour son corps ni pour qui elle est. Cette seconde chose entraînant la première, d'ailleurs. Quand on ne se respecte guère …
Et je crois que le respect (comme la sincérité) est fondamental dans ce qui compose ce que l'on appelle amour.
Sapias, en tout cas, chapeau. On peut dire que tu tires de sacrés enseignements de cette rupture. Ou comment faire du beau et du vrai avec du douloureux et du lourd.
Quand je pense que nos ex ne profiteront pas de ceux que nous allons devenir …
