Une autre forme de Happy end...
#1210062
Ça fait un an... et oui, "déja"... Pourquoi ces guillemets autour de ce mot ? Parce qu'il y a tout juste un an aujourdhui, le temps pour moi s'est mis à s'égrener inlassablement, un peu comme le supplice de la goutte d'eau : une torture au goût d'éternité, l'impression d'être prise dans une interruption infernale et douloureuse de la vie, le dégoût d'être témoin de cette planète qui tournait toujours malgré MA douleur, MON malheur. J'étais presque surprise de voir le soleil se lever, presque surprise de ne pas voir le sol s'ouvrir sous mes pieds : mon monde s'écroulait, se désenchantait, sous ta seule volonté.

Je me rappelle encore les battements de mon coeur dans ces premiers et interminables jours... des battements qui s'apparentaient désormais beaucoup plus à de multiples coups de poignards me martelant la poitrine , me donnant le sentiment de m'effacer, de mourir vivante. M'effacer... Oui. ..Je n'étais plus désormais "l'amoureuse de", "la copine de", je m'effaçais comme la simple page arrachée d'un carnet. Et j'étais remplacée. Une autre prenait désormais cette place à tes côtés. J'appris le sens du mot "cauchemar", ce jour là....

Tu es parti il y a un an. Un an maintenant....
Tu as cessé de m'aimer alors que tu disais "c'est à jamais". Et j'te jure : j'ai pensé que j'y resterais.

Parce que je n'y croyais pas à cette fin tu sais ? Je ne voyais pas de conclusion possible à notre histoire sans failles. Je croyais mon monde parfait, intouchable, protégé avant ce jour de novembre, celui où les parois de verre de mon plus grand rêve ont volé en éclats. Je croyais mériter le bonheur d'être dans ta vie pourtant. Oui...Je l'avais osé. Car j'en avais bavé avant de te connaître...tellement... Et tu le savais. Lorsque tu es apparu sans prévenir, j'ai douté de toi. Je te le répétais : je ne croyais plus en l'amour. J'en avais trop bavé. J'avais fait une croix là-dessus. Il t'a fallu être patient. Petit à petit, tu m'as réappris. C'est la vérité et je le crois toujours : nous sommes sur cette terre pour cette grande quête qu'est l'amour, ce que j'avais oublié jusqu'à toi.

J'ai baissé ma garde. J'y ai cru, même si ce fut d'abord avec réticence. Et je n'ai jamais regretté...Jamais. Parce que j'ai passé tout ce temps si merveilleux avec toi. Même après... même si j'ai bien cru perdre la raison quand je t'ai perdu, je le crois toujours : tu m'as rendu profondément heureuse et seulement cela...seulement cela...aura valu la peine d'être vécu.

Les minutes sont devenues des heures ce jour de novembre. Les heures des jours... Les jours des semaines... Je voyais chaque matin, impuissante, les feuilles de mon arbre de vie s'envoler et s'étendre autour de moi, tels de lourds fragments de mon coeur brisé. Je croyais en connaître passablement sur la souffrance, et je m'étais trompée : il y a pire encore. Être abandonnée. Rejetée. Balayée de la main comme si je n'avais jamais existée pour toi. Que je n'étais plus rien pour la personne que j'aimais le plus au monde. Nos rêves a deux...écartés d'un claquement de doigt. Il n'y eut plus alors que les larmes. Tellement de larmes. Et j'ai même découvert qu'il y en avait plusieurs sortes : des larmes de désespoir, de peur, de colère, de désillusion et même des larmes de honte. La honte d'y avoir cru encore, d'avoir été remplacée ainsi, si aisément, de n'avoir pas su voir ce qui se passait, d'avoir cru aveuglément, à peine deux jours avant, tes mots d'amour qui semblaient aussi sincères que tous les autres avant, de me sentir si faible devant la perte, désarmée devant l'adversité.

Dans ces premiers jours de choc, il ne fut même plus permis de croire être à nouveau heureuse. Il fallait survivre. Juste survivre. Trouver une bouée. Car le navire que tu représentais venait de couler à pic, me laissant seule dans un océan de vide, de froid, de noirceur.

Ces premiers moments sans toi... Je les ai vécus dans une sorte de torpeur, mes gestes et mes pensées étrangement au ralenti. Respirer faisait mal, chaque direction de mon regard me rappelait toi, me rappelait nous. Un endroit, une odeur, une chanson, de simples mots entendus. Tout me criait que je t'avais perdu. Des larmes à l'éveil, des larmes sur la route, des larmes cachées aux uns, aux autres, des larmes avant de dormir et au milieu de la nuit. Il m'arrivait de penser que j'avais tout inventé. Tu n'avais pas fait ça. Tu ne nous avais pas fait ça... Qu'était devenu ce nous qu'hier encore, était aussi important pour toi que pour moi ?

Je me rappelle encore l'effet, cette affliction sourde et soudaine dans la poitrine lorsque je recevais un message sur mon téléphone. Une amie. Un parent. Quelqu'un qui n'était pas toi. Pas toi ! Lui en vouloir d'être lui, elle, quelqu'un d'autre que toi ! L'envie de jeter mon appareil au caniveau pour ne plus entendre ce petit son familier me rappelant désormais plus que ton image et la douceur de tes mots.

Et cette volonté dont on se croit dépossédée. Ces moments où l'on flanche et que l'on écrit à cet être qui ne nous aime plus. On le sait. On connaît pourtant la vérité. Je savais, oui, que si tu m'avais aimé encore, tu aurais été toujours là. Mais on le fait quand même. JE l'ai fait quand même. Cette fichue gaffe de communiquer avec l'ex.... Et ça nous détruit davantage. Larmes de honte, une fois de plus.

Une semaine. Deux. On regarde derrière. Elles nous paraissent des mois. Les plus longues de notre vie. Tiens ? Une phase de colère... "Le chien. Le sale menteur. Tout est de sa faute. Il m'a bien eu avec son amour faux, ses promesses de salaud. Il m'a fait mal ! TU m'as fait mal !!" Haine. Regain. Énergie. Illusion.

Et je retombe. Car ça ne dure pas. La colère... Une émotion qui ne laisse qu'un goût amer : je pleure à nouveau. Je suis étendue sur le ring, plus meurtrie que jamais pour avoir osé penser m'être relevée un peu, rien qu'un peu....

Des bouées. Vite. Je sombre.

Mes amies écoutent. Des inconnues sur un forum aussi. Ça fait du bien, ça occupe aussi. J'écris un journal. Ça m'empêche de communiquer avec toi...

1 mois. Plutôt 10 ans oui ! Le temps s'étire et ça me fait peur. Tes souvenirs de nous s'effacent-ils en même temps que les jours qui défilent ? J'ai si peur que tu m'oublies. Je résiste pourtant mieux à t'écrire. On me le répète...J'ai même réussi avec doutes à refuser cette "amitié d'ex" que tu m'offrais. Par pitié pour moi ? Culpabilité pour ce que tu m'as fait ? Va savoir... Ton indifférence, peut être même ton soulagement devant mon refus me détruit encore un peu plus... Mais je sais désormais que je dois faire une croix, couper court à tout contact pour me refaire, moi. C'est à moi que je dois penser. Tu ne reviendras pas. 1 mois. C'est assez pour le comprendre. C'est essentiel de le comprendre. Écrire un journal de mes pensées. Chaque jour. De longues missives que je ne t'envoie pas. Parfois de courts états d'âmes, comme si ces quelques mots témoignaient de mon existence. Ça me fait du bien. Certains jours, je ne pleure qu'une fois. Je suis toujours là. Je suis vivante.

Deux mois. Deux mois...
Je survis. Une machine. Un robot. Les journées se ressemblent toutes. Les amies ne me demandent plus comment je vais. Je suis sensée être remise j'imagine. Je n'en parle plus. Je t'écris. Des lettres d'amour que je déchire comme tu as brisé notre histoire. Deux mois. Je lis dans un livre sur les chocs affectifs qu'il n'y a presque rien de pire qu'être quitté... pour quelqu'un d'autre. C'est bien. J'apprends que je suis normale de t'imaginer avec elle et de sentir alors mon sang changer de direction dans mes veines... Je décide d'aider d'autres personnes qui vivent la même chose sur des forums. Et ça me fait du bien.

Projet d'un voyage au troisième mois. Une promesse à moi-même : ce voyage sera une transition. À mon retour, je ne penserai plus à toi de la même façon. Plus de souvenirs envahissants : je développerai des moyens pour canaliser les images qui entretiennent la douleur. Je me tournerai chaque fois sur ce que j'ai APPRIS de cette relation et j'en ferai une liste que je me répéterai lorsque ma tête veut m'entraîner vers les souvenirs. Ces images qui appartiennent maintenant au passé. Qui ne seront plus... Déjà je fais des progrès. Oh bien sûr, je ne passe pas une heure sans penser à toi. Mais c'est énorme si je compare avec les premières semaines. Et je suis reconnaissante, fière de moi : avoir écrit mon journal depuis le départ me permet de relire ma progression, de me rappeler que malgré cette vie qui me paraît désormais terne et sans couleur, j'ai vécu pire... et je me suis rendue jusqu'ici. L'estime de moi-même remonte peu à peu et il le faut pour se reconstruire. Ma valeur ne dépend pas d'un seul être sur cette planète. Ça, je le sais.

La vie continue, je réussi au troisième mois à ne plus pleurer chaque jour. Ma volonté de m'en sortir devient obsessive. Je deviens pro-active dans ma guérison et tout en étant toujours à l'écoute de ma douleur, je m'occupe l'esprit : lectures, sorties, nouveau sport. J'ai tout effacé de ce qui restait de toi : cadeaux, photos, chansons, car j'ai réalisé que tout ça ne fait que raviver la souffrance et que le seul contrôle que j'ai sur celle-ci est de ne pas la nourrir. Le "contrôle" oui. Je prend le contrôle de ma douleur. Et ça marche.

Quatrième mois, le mal s'est transformé en nostalgie. Je pense souvent à toi, mais je n'ai plus le coeur qui semble se tordre à ton image. Juste un douloureux serrement de regrets devant ce gâchis. Avec ce recul salvateur, j'arrive enfin à aborder avec neutralité notre relation lorsque j'y pense : je ne la vois plus du tout en rose bonbon. Je vois ses défauts, tes défauts. Je vois à quel point je m'aimais seulement à travers tes yeux. Et je comprends que ce n'est pas ainsi que l'on doit s'aimer. Je ne peux pas prétendre être une personne heureuse. Mais je sais que je vais m'en sortir.

Printemps. Le renouveau se produit aussi bien dans la nature que dans ma vie. Une rencontre. Un sourire. Une nouvelle amitié qui se développe ainsi que la promesse prudente d'un amour imprévu. Il est différent. Il écoute. Il comprend. Nous prenons tous les deux notre temps. Cette fois je deviens amoureuse. Je ne tombe pas...
Je retrouve le sourire. Je l'appelle "mon ptit soleil" et ça le fait rire doucement. Il sait ce que j'ai vécu. Lui aussi est passé par là un jour. Nous nous aimons d'un amour plein de respect. C'est beau. C'est à nous.

Tu es parti il y a un an aujourdhui. Et je te consacre ces mots comme dernier et final hommage à notre vécu. J'ai compris qu'il n'y a pas d'échec, pas plus qu'il n'existe de réussite en amour. N'existe que l'expérience, la connaissance et le transcendance de soi-même. La seule victoire que je peux avoir, c'est cette victoire sur moi : avancer. On oublie jamais. On vit avec nos apprentissages.

Je suppose que je pourrais te haïr comme mes amies me disent de faire. Que je pourrais renier t'avoir connu afin de me bercer dans l'illusion que je pourrais oublier. Mais ce n'est pas ce que je ressens. Après un an, je sais maintenant qui je suis et ce que je vaux. Et si je puis me permettre de mettre un peu de rationalité dans cette année vive en émotions... Je dirais que je le dois tout de même en partie à toi... D'une certaine facon : merci pour ça. C'était la dernière de ces lettres que je ne t'envoie pas. Tu n'inspireras désormais plus ma plume.

Marianne

N.b.
Merci aux gens de ce site.... J'ai grandi avec vous cette année. Et il y a eu des moments où je crois que je n'aurais pu survivre sans vos mots précieux et votre soutien livré spontanément à une pure inconnue de l'autre bout du monde.

Belle vie à tous. Et à ceux qui souffrent toujours, tenez bon surtout : "même la nuit la plus noire a une fin lumineuse".

Plein d'amour
Modifié en dernier par Marianne07 le 28 nov. 2016, 20:47, modifié 2 fois.
#1357285

Salut Marianne07!

C’est Antoine Peytavin, fondateur de jerecuperemonex.com, le premier site sur la rupture amoureuse selon The Times.
Merci pour ton message ! La communauté va très vite te répondre pour t’aider.

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BY Mixailovitch
#1210084
+1.

PS: De mon (modeste) point de vue, tu n'étais pas à l'autre bout du monde, tu en était à l'à peu près moitié si je me souviens bien ^^
BY Marianne07
#1210117
-Kalinka- a écrit :Toutes mes félicitations, Marianne.

Je te souhaite une très bonne continuation.

Soyez heureux.


IWillSurvive.
Nous y travaillons. . :)
Merci beaucoup
#1210127
Bonjour Marianne,

Je suis ton histoire en sous marin ( je sais c'est pas bien) depuis septembre et j'ai relu tous les postes que tu as écrit.

Tu ne peux pas savoir à quel point tu m'as aidé et tu m'aides encore...
je suis admiratif.

Je te souhaite d’être heureuse car tu le mérite.
Bonne continuation et merci pour tout.
#1210174
fourroses76 a écrit :Bonjour Marianne,

Je suis ton histoire en sous marin ( je sais c'est pas bien) depuis septembre et j'ai relu tous les postes que tu as écrit.

Tu ne peux pas savoir à quel point tu m'as aidé et tu m'aides encore...
je suis admiratif.

Je te souhaite d’être heureuse car tu le mérite.
Bonne continuation et merci pour tout.
J'ai écris ici durant l'année, libérant ainsi mon chagrin et mon stress, mais également dans le but d'aider d'autres personnes. Je sais fort bien ce que c'est que vivre l'enfer d'une rupture, le rejet... Et je me suis sentie moins seule de le partager ici. Tant mieux si, au passage, j'ai pu aider par mon humble témoignage.

Au plaisir,
Marianne
#1210290
Vadrielio a écrit :Merxi beaucoup Marianne pour ce magnifique témoignage magnifiquement bien écrit. Certain, comme moi ne sont pas encore sorti de cette enfer et je te remercie de nous aider à faire une parti du chemin. Tu nous montre aussi que tout est possible et que nous pouvons nous en sortir.
Merci
Ce bilan me rappelle surtout que d'y croire a été l'un facteurs les plus déterminants. Après les premiers jours si intenses, je me souviens m'être dit que je me m'en sortirais coûte que coûte. Je souffrais beaucoup mais les tentatives de contrôle sur cette souffrance m'ont énormément aidé, jusqu'à ce que j'y arrive. Nombreuses lectures sur le sujet, positivisme, estime de soi le plus possible préservée.. sont des éléments clé

Merci pour ton message. Bon courage
#1210603
Magnifique !! :)
Tu décris très bien ce long chemin plein d'embûches qui mène à l'acceptation d'une rupture et à la reprise en mains de sa vie.
Je suis ravie que tu retrouves le bonheur, tu as raison on oublie rien et c'est une bonne chose. Certaines personnes nous marquent, nous transforment, mais toutes les personnes ne sont pas destinées à rester dans notre vie.

Bonne chance pour tout. :)
#1210970
Merci Marianne d'avoir partagé ce texte "dernier" texte. Tu as été pour moi une source d'inspiration et de soutien. J'espère que tes postes pourront aidé d'autres personnes.
Tu m'as fait réaliser que même si tout semblait noir et perdu avec une pointe d'envie et de combativité tout était possible. Et surtout que la lumière pouvait petit à petit jaillir de la plus noir des noirceurs!

Merci pour ce point final et bonne continuation à toi.
#1216199
Mariane,

J'étais sceptique en voyant le titre de ton post et encore plus en lisant le début de ce récit. Je me disais "encore une personne candide qui pleure la perte de l'être aimé, qui nous fait une "Romeo & Juliette" et bla bla bla :siffle: ...

Et bien... Je me suis trompé et je te tire mon chapeau. Mon sceptissisme s'est progressivement effacé au fur et à mesure que je lisais ton histoire. Je me suis reconnu, le réveil un calvaire, les larmes, ces odeurs, ces bruits qui nous rappellent l'autre, l'amour, la haine, la colère, la nostalgie et ressenti tout ces émotions et cette grande tristesse qui t'ont traversé.

Mais ce que je retiens avant tout, c'est ta volonté de t'en sortir et ta détermination qui s'est déssinée au fur et à mesure. Ton histoire m'a touché, je ne t'ai jamais rencontré mais je l'ai vécu à travers tes mots. C'est fou j'aurai même aimé connaitre la suite savoir comment tu te portes aujourd'hui, mais celà t'appartient et je n'en demanderai pas plus :).

Merci pour ton partage, c'est une belle lecon de volonté.

Garde cette force au fond de toi, le soleil brille de nouveau et de belles choses t'attendent.

Plein d'amour

Teriyaki
#1216284
À Teriyaki et aux autres personnes qui m'ont écrit de si beaux commentaires...

Déjà, au niveau nouvelles (Teriyaki l'a demandé :D), je vais très bien aujourd'hui. Bien sûr, le fait que j'aie à nouveau quelqu'un dans mon cœur explique aussi ma joie de vivre actuelle. Mais je dois dire que je suis heureuse d'avoir vécu ma peine et ma reconstruction toute seule (il est arrivé après celle-ci) : je n'aurais pas voulu que cette nouvelle personne dans ma vie "joue la béquille". De un parce qu'il ne mériterait pas ça, de deux parce qu'une reconstruction, c'est comme l'amour de soi : ça ne doit pas passer par le regard de l'autre, mais entièrement par soi-même.

Quand j'ai rencontré mon nouveau copain, j'avais heureusement déjà fait mon deuil. Je ne me sentais ni heureuse, ni malheureuse, mais définitivement plus sereine dans mes émotions, plus consciente de ce que j'avais vécu, plus rationnelle aussi. Je ne cherchais pas à rencontrer quelqu'un. Hasard de la vie : je suis tombée sur un ancien copain que je n'avais pas vu depuis 5 ans. On a renoué et après quelques semaines, on s'est rendu compte que nos sentiments avaient évolué. Actuellement, ça fait 5 mois que nous sommes ensemble de façon officielle et ça va très bien. Il va sans dire que je me suis montrée prudente toutefois. Ce n'était pas de lui que je me méfiais, mais de moi. C'est sûr que j'ai encore peur, parfois, de souffrir à nouveau. Vous le savez, quand on a connu "cet état"... ça demeure en nous. Et j'avoue avoir été un peu réticente à l'idée d'une nouvelle histoire et m'être montré réservée au début de notre fréquentation.

Un certain jour de printemps, je me surpris à me rendre compte que ce nouveau copain me manquait vraiment beaucoup alors que je l'avais vu pourtant la veille ! :D Son image éveillait en moi ces petits battement effrénés et familiers... Réaction dans ma tête : "Oh non ! Ne fais pas ça ! Tu vas souffrir encore !" J'y ai réfléchi un jour, deux... jusqu'à ce que ce nouvel homme finisse par me demander où j'étais disparu... Et j'ai réalisé en écoutant sa voix dans le combiné... à quel point j'étais réellement en train de devenir amoureuse et que si je fuyais, je donnais en fait du pouvoir à mon ex et à la peine que j'ai eue ! En fait, j'ai compris que c'était moi que je punissais au final... Nous sommes sur Terre pour cette grande quête de l'amour (sous toutes ses formes). Je crois qu'il faut s'émanciper de chaque expérience, mais ne pas s'empêcher de vivre ! Vivre vraiment.

Concernant ma volonté, c'est elle qui m'a sauvé. Je suis ce qu'on appelle en bon québécois : une tête de cochon ! Quand je me fixe un objectif, je ne le lâche pas des yeux. Dans les premières semaines où je me suis abonnée ici, j'ai lu des témoignages de personnes qui avaient de la peine depuis 2 ans, 3, 4... Quand j'ai lu tout ça, je me suis refusée dès le départ de vivre ça. C'était hors de question. Évidement, tout le monde a un niveau de résilience différent, mais je suis convaincue tout de même que "ce qui grandi est ce que l'on nourri". Et que pour éviter de "nourrir" la souffrance, il faut lutter contre et que c'est ouvert à tout le monde de "limiter les dégâts", peu importe le niveau de résilience naturel dans l'individu. Même dans un état de dépression majeure (j'ai eu le diagnostic oui), des petits trucs simples, mais efficaces peuvent être mis en place pour passer au travers l'épreuve et évidemment, il faut éviter aussi certains comportements tellement nocifs (on en parle un peu partout sur ce forum alors je ne les étalerai pas ici, mais pour donner quelques exemples : harceler l'ex, garder des souvenirs et les regarder tout le temps, sombrer dans "les faux amis" comme la drogue, l'alcool, le jeu etc.).

Ce qui a fonctionné pour moi :

-Des petits et courts défis personnels chaque jour. "Rome ne s'est pas construit en un jour". Il faut comprendre que ce sont des petits pas, chaque jour, mais qu'ils mèneront dans la bonne direction si on s'en donne les moyens.
-Me donner le droit de pleurer, d'aller mieux, de RE-pleurer SANS me juger
-Lire sur le sujet des peines d'amour ! Oui oui ! Ça rassure de savoir que nos "symptômes" sont normaux, que oui, ça peut durer longtemps, qu'il existe des phases, que ces phases reviennent en cycle, etc.
-Écrire un journal dès le départ, même si c'est pour écrire deux lignes. Tellement important... C'est nécessaire pour faire des retours en arrière et regarder notre évolution (la reconstruction, c'est quoi ? C'est reconstruire notre estime personnelle brisée. Lire son journal après une semaine, deux, 1 mois... aide à voir qu'on progresse, même un petit peu et à être fier de soi).
-L'auto-hypnose. C'est quoi ? C'est apprendre avec de petits trucs simples de visualisation à éloigner peu à peu les images obsédantes nombreuses lorsqu'on est en peine d'amour (tels les souvenirs heureux, les images de notre ex avec sa next etc).
-Se débarasser de tous souvenirs : photos, cadeau etc. Ça nourrit la peine, PAS la reconstruction !
-Sortir l'ex de son Facebook et autre réseau social parce qu'on est toujours tenté d'aller voir si la personne est en ligne. Ça, ça m'a pris du temps, je l'admets... Un gros mois et demi avant de le faire... Mais lorsque j'ai constaté les bienfaits de cette disparition de l'ex dans mes comptes en ligne, j'ai regretté sérieusement de ne pas l'avoir fait avant.
-S'occuper l'esprit : apprendre quelque chose ! Moi j'ai appris le tarot ! :D C'est long et difficile et pendant mes lectures sur le sujet, je REPOSAIS mon esprit des images de mon ex.
-Penser positivement ! Comprendre que oui, ça fait mal, oui, on a l'impression que c'est la fin du monde, mais OUI, on va s'en sortir ! J'ai toujours cru que j'y arriverais et je suis certaine que ça a tout à voir avec ma réussite. À ce sujet, toutes les études le prouve : penser positivement affecte tous nos gestes et nous conduit vers la réussite (pensez aux psychologues de sportifs qui leur apprennent à visualiser la victoire et ça marche !).
-Aider les autres. Je ne parle pas juste sur les forums, mais les gens dans nos vies aussi. À un certain moment, dans mon deuil, je me suis rendue compte que j'étais un peu "tannée de penser tout le temps à moi". Pas dans le sens égoïste du terme, mais bien dans le sens que je trouvais épuisant de passer mon temps à tout analyser de moi, de ma relation, de ma peine ! J'ai décidé de donner du temps aux autres (j'ai organisé une cueillette pour des gens dans le besoin à mon école, j'ai démarré mon blogue pour aider d'autres personnes qui souffraient, j'ai cuisiné des petits plats pour une amie qui venait d'avoir un petit bébé, bref : j'ai donné du temps aux autres) et mon dieu que ça m'a fait du bien ! Ça apporte du bonheur de penser aux autres, ça fait en sorte qu'on se sent UTILE (autrement que dans une relation amoureuse tsé...), ça nous change les idées et ça permet de remonter l'estime personnel. Que des avantages. Et la générosité nourri tellement... qu'on devient affamé de générosité ! :D On veut revivre à nouveau ce sentiment de faire plaisir, d'apaiser, de donner... L'essayer, c'est l'adopter ! ;)
-Faire des listes : listes des défauts de l'ex ET des défauts de la relation. Ça aide à réaliser que ce qui nous manque, ce n'est pas tant la personne, mais bien d'ÊTRE en relation amoureuse et que cela, ce sera possible à nouveau un jour avec quelqu'un d'autre ! Moi ça m'a vraiment aidé... Et aussi de voir l'ex tel qu'il est, car évidement, le fait d'être rejeté nous fait au départ idéalisé l'autre.

Autre précision : le "moi" supporte mal le rejet. D'ailleurs, le rejet s'apparente souvent à une blessure de l'enfance similaire (touchant le rejet et/ou l'abandon). Le "surmoi" enclenche alors des mécanismes de défense à court terme et qui peuvent soulager sur le coup (le déni, l'illusion qu'on est l'unique victime OU la seule coupable, dont découlent la colère entre autre). Bref, ces réactions sont normales, mais ne suffisent pas à la reconstruction de l'individu. Il faut être "actif" dans sa guérison, DÉCIDER de se prendre en main et CROIRE qu'on va y arriver. Se faire confiance... parce que l'être humain est une "belle machine" complexe oui, mais faite pour survivre et évoluer aussi physiquement qu'au niveau psychique !

Voilà pour les nouvelles ! :)
Merci pour vos beaux messages d'encouragement et tant mieux si certains d'entre vous se sont reconnus et inspirés de mon expérience, je ne demande pas mieux. Si j'ai aidé une seule personne, c'est déjà beaucoup !

Marianne