- 04 nov. 2016, 15:04
#1204172
Bonjour tout le monde !
Je me présente, Ludovic, 29 ans.
(Comme précédemment stipulé dans ma présentation, ceci n'est qu'un prénom d'emprunt, souhaitant préserver mon anonymat et celui de mon ex qui n'a pas demandé à ce que l'on affiche son histoire sur un forum)
Bien que la lecture en sous-marin du forum m'aide grandement à supporter cette épreuve et me permet de pas mal relativiser, je pense qu'en devenir un membre actif et partager mon histoire pourra m'amener sur la voie de la guérison d'autant plus efficacement.
Surtout que celle-ci s'avère un tantinet compliquée.
La voici:
J'ai donc 29 ans et elle 22.
Nous nous sommes tous deux connus il y a de cela 5 ans et demi, par le biais d'une amie commune.
Malgré une certaine entente qui s'était faite sentir dès le départ entre nous, il était inconcevable pour moi d'envisager quoi que ce soit avec elle de par son jeune âge. Au fil des années nous nous sommes pourtant rapprocher, intellectuellement, amitieusement, mais aussi artistiquement. Car nous partageons depuis le départ une passion commune, à savoir le dessin.
Chacun admiratif et respectueux du travail de l'autre, c'est ce qui nous a lié dès le début et ce qui a amené à ce que notre relation évolue de simple connaissance, à de l'amitié, jusqu'à la concrétisation d'un amour qui était jusque alors latent.
Après nous être tournés autour pendant plusieurs mois nous sommes alors sortis ensemble il y a deux ans et demi, 3 ans après notre rencontre.
Que dire, si ce n'est que c'est à ce jour la plus belle histoire que j'ai pû connaître, du haut de mes 29 ans.
Une complicité folle, une pléthore de centres d'intérêts en commun, une grande passion commune de l'art et de l'illustration, une tendresse, une affection, un respect et une réciprocité que je n'avais jusqu'alors jamais connus auparavant. Projets d'avenir, de prendre un appart ensemble, vieillir ensemble, la totale.
Je n'irai pas mentir et dire que c'était une histoire parfaite, loin de là, nous avions nos hauts et nos bas, des prises de tête par ci par là comme tout le monde, mais rien de bien méchant. A part une première mini-rupture qui aura lieu au bout d'1 an et demi, dont nous furent les deux fautifs et qui finalement se solda par des retrouvailles à peine deux jours plus tard, tellement meurtris et effondrés étions-nous chacun de notre côté. Bref, c'était reparti, et cela avait encore plus renforcé notre lien.
J'en viens maintenant au coeur du sujet.
Notre passion commune et notre envie de percer dans le monde du dessin nous a amené à souvent nous soutenir et à collaborer sur bon nombre de projets, jusqu'à ce qu'un jour me vienne l'idée de créer une marque de t-shirts.
Nous sommes tous deux férus de culture geek/pop, et j'avais pour idée que l'on réalise tous deux des designs pouvant s'inspirer de cet univers pour les apposer sur des vêtements. J'ai trouvé que cela serait comme un accomplissement de pouvoir monter ce projet à deux, une concrétisation de l'amour et de la passion qui nous liaient.
Elle était enchantée par l'idée et le fait qu'on puise réaliser ce projet à deux.
Nous nous sommes donc attelés à la création de la marque durant six mois, tout se passait très bien, on s'entraidait, se donnait des conseils, inventions des concepts et passions des journées entières à dessiner. Ce fut une grosse quantité de travail mais que nous avons réussi à fournir dans la bonne humeur et la joie.
Nous avons lancé la marque il y a maintenant un mois et demi, et je ne sais pas si cela est un hasard du calendrier ou une conséquence directe, mais cela fut le début de la fin.
Au départ tout se passait bien, nous étions heureux et fiers de notre travail, amoureux comme jamais et prêts à nous lancer dans cette nouvelle aventure, non sans une certaine appréhension malgré tout, mais heureux.
Mais de mon côté j'ai commencé à éprouver pas mal de stress et d'angoisse lié au lancement plutôt timide de la marque, bien que cela soit normal pour une petite entreprise qui débute. Mais étant en recherche d'emploi depuis pas mal de temps et voulant m'en sortir à tout prix, je misais sûrement plus qu'elle sur ce projet. Rien de bien méchant, je n'en devenais pas irascible pour autant, peut-être juste quelque peu déprimé et démotivé, malgré mon investissement et les tentatives répétées de faire connaître la marque. Mais sûrement étais-je un peu ailleurs. En tout cas à aucun moment je n'ai cessé d'être attentionné envers elle.
J'ai pourtant commencé à sentir un imperceptible changement en elle au fil des jours.
D'abord moins attentionnée, puis plus cinglante dans ses vannes et ses remarques, qui se faisaient de plus en plus nombreuses, moins de baisers, de câlins, etc.
Je me suis tout d'abord dit qu'elle devait elle aussi éprouver un certain stress sans me le dire, et qu'elle l'extériosait de cette façon. Aussi ai-je laissé couler un temps, compréhensif.
Puis j'ai vu que je n'obtenais aucun soutien de sa part par rapport à mon anxiété, pire encore alors que j'avais comme réponse "ça ne sert à rien de stresser".
Cela m'a d'autant plus perturbé qu'elle a toujours été une personne très empathique, altruiste, généreuse et compatissante jusqu'à maintenant.
(Petit flashback pour étayer mon propos, j'ai dû faire face à des soucis de santé très handicapants et invasifs pendant plusieurs mois, une condition qui en aurait fait fuir plus d'une devant le côte peu ragoutant de la chose, et pourtant elle m'a soutenu envers et contre tout, alors que je touchais le fond, et elle était un peu comme ma petite infirmière, son regard débordant toujours autant d'amour alors que je me transformais petit à petit physiquement.)
Du coup, totale incompréhension de sa part.
D'autant plus que bien plus rares, j'avais toujours le droit à des "je t'aime" profonds et un regard empli de sentiments.
J'ai donc décidé de prendre le taureau par les cornes il y a une semaine et d'avoir une discussion à ce sujet, pour savoir si tout ça n'était qu'invention de ma part à cause de mon état de stress, ou bien si j'avais vu juste.
Et j'avais bien évidemment vu juste.
C'est là que tout s'est écroulé pour moi. Malgré mes doutes, j'avais en tête une simple passade de sa part, qui aurait même pu agir de façon inconsciente sur ses gestes et son comportement, ou encore quelque chose que j'aurais pu faire ou dire, qu'elle aurait gardé en elle et ruminé. Mon but étant simplement de crever un abcès et de mettre le doigt sur le souci qu'il fallait régler.
Mais jamais ô grand jamais, l'idée d'une perte de sentiments de sa part n'aurait pu m'effleurer. Pas une seule seconde.
Et cette conversation assassine résonnent encore en moi :
"J'ai senti que tu étais plus distante, je me fais des films où... ?"
"Non, c'est sûrement vrai..."
"Il y a une raison à cela ?"
"Je ne sais pas, je suis stressé et angoissée..."
"Par rapport à quoi ?"
"Je ne sais pas"
Et là je creuse un peu:
"Tu as des doutes sur notre couple ?"
"Je pense oui..."
BAM.
"Mais j'ai fait quelque chose, dit quelque chose ? Mon attitude a changé ?"
"Tu n'as rien fait, je doute de mes sentiments mais je ne saurais pas te dire pourquoi."
Puis s'en suit un quasi monologue de ma part, alors qu'elle se terre dans un mutisme frustrant et un regard fuyant, alors qu'elle ne trouve aucune réponse à donner à mes interrogations. Elle ne laisse transparaître aucune émotion autre que la gêne.
"Ca dure depuis longtemps ?"
"Quelques semaines."
"Tu n'aurais pas pu m'en faire part avant, avant qu'on ne lance notre entreprise, il y a un mois ?"
"Je ne le savais pas à ce moment là"
Je ne savais plus quoi dire, quoi faire. J'avais déjà baissé les bras. Ses sentiments s'étaient progressivement atténués en l'espace de 3 semaines, pour finalement disparaître. Que pouvais-je faire face à ça ? Rien. Je n'allais pas la supplier, ni quémander. C'est là toute la torture de la chose, je n'avais plus aucun sentiment sur lequel "appuyer". Je n'avais plus rien. La sentence était irrévocable. Pas de "Je t'aime toujours mais ce n'est plus comme avant", de "Je t'aime mais je ne te supporte plus", ou encore de "J'ai besoin de réfléchir je ne sais plus où j'en suis". Non, j'étais face à l'implacable et assommante vérité, la rupture inconditionnelle.
Sur ce elle est parti faire sa valise, alors que de mon côté j'éclatais en sanglots. C'est tout ce qu'il me restait, pour évacuer toute cette souffrance. Et elle continuait de rassembler ses affaires, imperturbable. J'étais au fond du trou, et je n'ai eu le droit à aucun mot, aucune étreinte, juste un "J'y vais." timide. Et la voilà partie, telle une parfaite étrangère.
Je ne compte pas la recontacter de suite, mais je remarque qu'à peine 30-45min après être partie, me voici supprimé de Facebook. Je lui envoie un sms:
"Ah ouais tu m'as déjà supprimé. D'accord..."
"Ce n'est pas comme si tu ne pouvais plus me contacter si besoin. Ce n'est que Facebook."
.....
Comme si la rupture n'était pas suffisamment difficile à digérer, je devais également faire face à une froideur glaciale et un détachement qui n'a jamais fait partie de sa personnalité auparavant. J'avais l'impression de me retrouver devant le Mr Hyde du Docteur Jekyll. Une parfaite inconnue.
Alors certes, elle n'a plus de sentiments, mais est-ce que cela justifie de ne plus avoir aucune empathie et compassion pour la personne avec qui on a partagé 2 ans et demi de sa vie ?
Je pense que c'est à l'heure actuelle ce qui me fait le plus souffrir.
J'entame tout de même une conversation sur Facebook, car je pouvais toujours lui envoyer des mp.
"Maintenant que tu n'es plus en face de moi, s'il y a quelque chose que tu n'osais pas m'avouer, c'est le moment.
Si tu cherchais à me préserver c'est inutile, sache que le doute et l'absence de raison ne rendra mon deuil que plus difficile, alors dis moi"
"Je ne peux rien te dire de plus que ce que je t'ai déjà dit. Mes sentiments se sont atténués, et ont finalement disparus, mais je ne sais pas pour quoi."
Je suis désemparé, et je lui dis que j'aurais préféré qu'elle réalise cela avant, avant de me faire du mal de par la distance qu'elle prenait et la façon dont elle me rabaissait ces derniers temps.
"Je suis désolée si je mon comportement ait pu te faire souffrir, cela n'était pas mon intention. Et si je t'ai donné l'impression d'être insensible ce n'était pas le cas, ça m'a fait mal de te faire du mal."
Okay...
Et dans mon malheur, la problèmatique professionnelle.
"On fait comment pour la marque maintenant ?"
"Si tu le souhaites je peux quand même continuer à créer des visuels pour les t-shirts"
Et là je ne sais pas comment gérer tout ça.
C'est en même tout ce qu'il me reste, mais aussi tout ce qui me lie à elle.
Cela représentait quelque chose de beau à mes yeux, au delà du travail que cela me procurait et de la fierté qui s'en découlait, c'était le symbole de notre amour, notre "bébé", notre réalisation commune. Notre passion incarnée.
Maintenant ça ne représente plus qu'un moyen hypothétique de m'en sortir, je sais c'est déjà beaucoup, mais ça a perdu la valeur sentimentale qui faisait que j'étais d'autant plus impliqué dans cette aventure.
Maintenant je suis au fond du trou, dépourvu de toute envie ou quelconque motivation pour dessiner, ou de continuer cette marque qui devient un fardeau, et qui me rappelle tant ce qu'on avait construit tous les deux.
Alors je vous rassure, bien que je me laisse encore quelques jours pour me retourner, je prévois déjà plusieurs activités et changements dans ma vie pour pouvoir m'occuper l'esprit et relever la tête comme il se doit. Je n'ai pas abandonné l'idée d'aller mieux. Même si cette semaine fut un véritable enfer, tel que je n'ai jamais enduré. Et pourtant j'en ai connu des ruptures douloureuses par le passé.
Et vient la problématique du SR. J'en ai besoin, pour m'aider à me reconstruire et à me détacher d'elle.
Mais comment le faire, si je dois rester en contact avec elle pour le bien de la marque ?
Pourquoi devrais-je continuer cette marque, alors qu'elle a du mal à décoller de surcroît, et qu'elle me fait tant de mal ?
Et comment faire taire cette pathétique flamme d'espoir qui brûle toujours en moi, alors que je sais pertinemment qu'aucun retour de sa part n'est possible ?
Et cette torture continuelle, de voir une personne que l'on a aimé et qui nous a tant aimé en retour, se comportait comme la dernière des inconnues, ne laissant transparaître aucune émotion à mon égard ? Pas de "Je te souhaite le meilleur", "Prends soin de toi", "Je suis là si tu as besoin".
Rien, rien, rien.
Il n'y a plus rien.
C'est au delà de la perte de sentiments, je ne suis même plus une personne digne de respect ou bien d'intérêt à ses yeux, faut croire.
J'ai besoin de comprendre. Pouvoir donner un sens à tout cela, une explication à un tel revirement de personnalité.
Je peux concevoir la perte de sentiments, cela ne se contrôle pas, mais qu'elle-même n'en sache pas la raison, cela me laisse perplexe.
Je suis perdu, et j'ai besoin d'aide.
De votre aide.
Merci à tous ceux qui auront tenu la lecture jusqu'au bout de cet interminable pavé.
Merci d'avance à ceux qui voudront m'aider.
Et courage à vous aussi, car je sais que je ne suis pas le seul à souffrir par ici, loin de là.
Tenons bon, coûte que coûte.
Je me présente, Ludovic, 29 ans.
(Comme précédemment stipulé dans ma présentation, ceci n'est qu'un prénom d'emprunt, souhaitant préserver mon anonymat et celui de mon ex qui n'a pas demandé à ce que l'on affiche son histoire sur un forum)
Bien que la lecture en sous-marin du forum m'aide grandement à supporter cette épreuve et me permet de pas mal relativiser, je pense qu'en devenir un membre actif et partager mon histoire pourra m'amener sur la voie de la guérison d'autant plus efficacement.
Surtout que celle-ci s'avère un tantinet compliquée.
La voici:
J'ai donc 29 ans et elle 22.
Nous nous sommes tous deux connus il y a de cela 5 ans et demi, par le biais d'une amie commune.
Malgré une certaine entente qui s'était faite sentir dès le départ entre nous, il était inconcevable pour moi d'envisager quoi que ce soit avec elle de par son jeune âge. Au fil des années nous nous sommes pourtant rapprocher, intellectuellement, amitieusement, mais aussi artistiquement. Car nous partageons depuis le départ une passion commune, à savoir le dessin.
Chacun admiratif et respectueux du travail de l'autre, c'est ce qui nous a lié dès le début et ce qui a amené à ce que notre relation évolue de simple connaissance, à de l'amitié, jusqu'à la concrétisation d'un amour qui était jusque alors latent.
Après nous être tournés autour pendant plusieurs mois nous sommes alors sortis ensemble il y a deux ans et demi, 3 ans après notre rencontre.
Que dire, si ce n'est que c'est à ce jour la plus belle histoire que j'ai pû connaître, du haut de mes 29 ans.
Une complicité folle, une pléthore de centres d'intérêts en commun, une grande passion commune de l'art et de l'illustration, une tendresse, une affection, un respect et une réciprocité que je n'avais jusqu'alors jamais connus auparavant. Projets d'avenir, de prendre un appart ensemble, vieillir ensemble, la totale.
Je n'irai pas mentir et dire que c'était une histoire parfaite, loin de là, nous avions nos hauts et nos bas, des prises de tête par ci par là comme tout le monde, mais rien de bien méchant. A part une première mini-rupture qui aura lieu au bout d'1 an et demi, dont nous furent les deux fautifs et qui finalement se solda par des retrouvailles à peine deux jours plus tard, tellement meurtris et effondrés étions-nous chacun de notre côté. Bref, c'était reparti, et cela avait encore plus renforcé notre lien.
J'en viens maintenant au coeur du sujet.
Notre passion commune et notre envie de percer dans le monde du dessin nous a amené à souvent nous soutenir et à collaborer sur bon nombre de projets, jusqu'à ce qu'un jour me vienne l'idée de créer une marque de t-shirts.
Nous sommes tous deux férus de culture geek/pop, et j'avais pour idée que l'on réalise tous deux des designs pouvant s'inspirer de cet univers pour les apposer sur des vêtements. J'ai trouvé que cela serait comme un accomplissement de pouvoir monter ce projet à deux, une concrétisation de l'amour et de la passion qui nous liaient.
Elle était enchantée par l'idée et le fait qu'on puise réaliser ce projet à deux.
Nous nous sommes donc attelés à la création de la marque durant six mois, tout se passait très bien, on s'entraidait, se donnait des conseils, inventions des concepts et passions des journées entières à dessiner. Ce fut une grosse quantité de travail mais que nous avons réussi à fournir dans la bonne humeur et la joie.
Nous avons lancé la marque il y a maintenant un mois et demi, et je ne sais pas si cela est un hasard du calendrier ou une conséquence directe, mais cela fut le début de la fin.
Au départ tout se passait bien, nous étions heureux et fiers de notre travail, amoureux comme jamais et prêts à nous lancer dans cette nouvelle aventure, non sans une certaine appréhension malgré tout, mais heureux.
Mais de mon côté j'ai commencé à éprouver pas mal de stress et d'angoisse lié au lancement plutôt timide de la marque, bien que cela soit normal pour une petite entreprise qui débute. Mais étant en recherche d'emploi depuis pas mal de temps et voulant m'en sortir à tout prix, je misais sûrement plus qu'elle sur ce projet. Rien de bien méchant, je n'en devenais pas irascible pour autant, peut-être juste quelque peu déprimé et démotivé, malgré mon investissement et les tentatives répétées de faire connaître la marque. Mais sûrement étais-je un peu ailleurs. En tout cas à aucun moment je n'ai cessé d'être attentionné envers elle.
J'ai pourtant commencé à sentir un imperceptible changement en elle au fil des jours.
D'abord moins attentionnée, puis plus cinglante dans ses vannes et ses remarques, qui se faisaient de plus en plus nombreuses, moins de baisers, de câlins, etc.
Je me suis tout d'abord dit qu'elle devait elle aussi éprouver un certain stress sans me le dire, et qu'elle l'extériosait de cette façon. Aussi ai-je laissé couler un temps, compréhensif.
Puis j'ai vu que je n'obtenais aucun soutien de sa part par rapport à mon anxiété, pire encore alors que j'avais comme réponse "ça ne sert à rien de stresser".
Cela m'a d'autant plus perturbé qu'elle a toujours été une personne très empathique, altruiste, généreuse et compatissante jusqu'à maintenant.
(Petit flashback pour étayer mon propos, j'ai dû faire face à des soucis de santé très handicapants et invasifs pendant plusieurs mois, une condition qui en aurait fait fuir plus d'une devant le côte peu ragoutant de la chose, et pourtant elle m'a soutenu envers et contre tout, alors que je touchais le fond, et elle était un peu comme ma petite infirmière, son regard débordant toujours autant d'amour alors que je me transformais petit à petit physiquement.)
Du coup, totale incompréhension de sa part.
D'autant plus que bien plus rares, j'avais toujours le droit à des "je t'aime" profonds et un regard empli de sentiments.
J'ai donc décidé de prendre le taureau par les cornes il y a une semaine et d'avoir une discussion à ce sujet, pour savoir si tout ça n'était qu'invention de ma part à cause de mon état de stress, ou bien si j'avais vu juste.
Et j'avais bien évidemment vu juste.
C'est là que tout s'est écroulé pour moi. Malgré mes doutes, j'avais en tête une simple passade de sa part, qui aurait même pu agir de façon inconsciente sur ses gestes et son comportement, ou encore quelque chose que j'aurais pu faire ou dire, qu'elle aurait gardé en elle et ruminé. Mon but étant simplement de crever un abcès et de mettre le doigt sur le souci qu'il fallait régler.
Mais jamais ô grand jamais, l'idée d'une perte de sentiments de sa part n'aurait pu m'effleurer. Pas une seule seconde.
Et cette conversation assassine résonnent encore en moi :
"J'ai senti que tu étais plus distante, je me fais des films où... ?"
"Non, c'est sûrement vrai..."
"Il y a une raison à cela ?"
"Je ne sais pas, je suis stressé et angoissée..."
"Par rapport à quoi ?"
"Je ne sais pas"
Et là je creuse un peu:
"Tu as des doutes sur notre couple ?"
"Je pense oui..."
BAM.
"Mais j'ai fait quelque chose, dit quelque chose ? Mon attitude a changé ?"
"Tu n'as rien fait, je doute de mes sentiments mais je ne saurais pas te dire pourquoi."
Puis s'en suit un quasi monologue de ma part, alors qu'elle se terre dans un mutisme frustrant et un regard fuyant, alors qu'elle ne trouve aucune réponse à donner à mes interrogations. Elle ne laisse transparaître aucune émotion autre que la gêne.
"Ca dure depuis longtemps ?"
"Quelques semaines."
"Tu n'aurais pas pu m'en faire part avant, avant qu'on ne lance notre entreprise, il y a un mois ?"
"Je ne le savais pas à ce moment là"
Je ne savais plus quoi dire, quoi faire. J'avais déjà baissé les bras. Ses sentiments s'étaient progressivement atténués en l'espace de 3 semaines, pour finalement disparaître. Que pouvais-je faire face à ça ? Rien. Je n'allais pas la supplier, ni quémander. C'est là toute la torture de la chose, je n'avais plus aucun sentiment sur lequel "appuyer". Je n'avais plus rien. La sentence était irrévocable. Pas de "Je t'aime toujours mais ce n'est plus comme avant", de "Je t'aime mais je ne te supporte plus", ou encore de "J'ai besoin de réfléchir je ne sais plus où j'en suis". Non, j'étais face à l'implacable et assommante vérité, la rupture inconditionnelle.
Sur ce elle est parti faire sa valise, alors que de mon côté j'éclatais en sanglots. C'est tout ce qu'il me restait, pour évacuer toute cette souffrance. Et elle continuait de rassembler ses affaires, imperturbable. J'étais au fond du trou, et je n'ai eu le droit à aucun mot, aucune étreinte, juste un "J'y vais." timide. Et la voilà partie, telle une parfaite étrangère.
Je ne compte pas la recontacter de suite, mais je remarque qu'à peine 30-45min après être partie, me voici supprimé de Facebook. Je lui envoie un sms:
"Ah ouais tu m'as déjà supprimé. D'accord..."
"Ce n'est pas comme si tu ne pouvais plus me contacter si besoin. Ce n'est que Facebook."
.....
Comme si la rupture n'était pas suffisamment difficile à digérer, je devais également faire face à une froideur glaciale et un détachement qui n'a jamais fait partie de sa personnalité auparavant. J'avais l'impression de me retrouver devant le Mr Hyde du Docteur Jekyll. Une parfaite inconnue.
Alors certes, elle n'a plus de sentiments, mais est-ce que cela justifie de ne plus avoir aucune empathie et compassion pour la personne avec qui on a partagé 2 ans et demi de sa vie ?
Je pense que c'est à l'heure actuelle ce qui me fait le plus souffrir.
J'entame tout de même une conversation sur Facebook, car je pouvais toujours lui envoyer des mp.
"Maintenant que tu n'es plus en face de moi, s'il y a quelque chose que tu n'osais pas m'avouer, c'est le moment.
Si tu cherchais à me préserver c'est inutile, sache que le doute et l'absence de raison ne rendra mon deuil que plus difficile, alors dis moi"
"Je ne peux rien te dire de plus que ce que je t'ai déjà dit. Mes sentiments se sont atténués, et ont finalement disparus, mais je ne sais pas pour quoi."
Je suis désemparé, et je lui dis que j'aurais préféré qu'elle réalise cela avant, avant de me faire du mal de par la distance qu'elle prenait et la façon dont elle me rabaissait ces derniers temps.
"Je suis désolée si je mon comportement ait pu te faire souffrir, cela n'était pas mon intention. Et si je t'ai donné l'impression d'être insensible ce n'était pas le cas, ça m'a fait mal de te faire du mal."
Okay...
Et dans mon malheur, la problèmatique professionnelle.
"On fait comment pour la marque maintenant ?"
"Si tu le souhaites je peux quand même continuer à créer des visuels pour les t-shirts"
Et là je ne sais pas comment gérer tout ça.
C'est en même tout ce qu'il me reste, mais aussi tout ce qui me lie à elle.
Cela représentait quelque chose de beau à mes yeux, au delà du travail que cela me procurait et de la fierté qui s'en découlait, c'était le symbole de notre amour, notre "bébé", notre réalisation commune. Notre passion incarnée.
Maintenant ça ne représente plus qu'un moyen hypothétique de m'en sortir, je sais c'est déjà beaucoup, mais ça a perdu la valeur sentimentale qui faisait que j'étais d'autant plus impliqué dans cette aventure.
Maintenant je suis au fond du trou, dépourvu de toute envie ou quelconque motivation pour dessiner, ou de continuer cette marque qui devient un fardeau, et qui me rappelle tant ce qu'on avait construit tous les deux.
Alors je vous rassure, bien que je me laisse encore quelques jours pour me retourner, je prévois déjà plusieurs activités et changements dans ma vie pour pouvoir m'occuper l'esprit et relever la tête comme il se doit. Je n'ai pas abandonné l'idée d'aller mieux. Même si cette semaine fut un véritable enfer, tel que je n'ai jamais enduré. Et pourtant j'en ai connu des ruptures douloureuses par le passé.
Et vient la problématique du SR. J'en ai besoin, pour m'aider à me reconstruire et à me détacher d'elle.
Mais comment le faire, si je dois rester en contact avec elle pour le bien de la marque ?
Pourquoi devrais-je continuer cette marque, alors qu'elle a du mal à décoller de surcroît, et qu'elle me fait tant de mal ?
Et comment faire taire cette pathétique flamme d'espoir qui brûle toujours en moi, alors que je sais pertinemment qu'aucun retour de sa part n'est possible ?
Et cette torture continuelle, de voir une personne que l'on a aimé et qui nous a tant aimé en retour, se comportait comme la dernière des inconnues, ne laissant transparaître aucune émotion à mon égard ? Pas de "Je te souhaite le meilleur", "Prends soin de toi", "Je suis là si tu as besoin".
Rien, rien, rien.
Il n'y a plus rien.
C'est au delà de la perte de sentiments, je ne suis même plus une personne digne de respect ou bien d'intérêt à ses yeux, faut croire.
J'ai besoin de comprendre. Pouvoir donner un sens à tout cela, une explication à un tel revirement de personnalité.
Je peux concevoir la perte de sentiments, cela ne se contrôle pas, mais qu'elle-même n'en sache pas la raison, cela me laisse perplexe.
Je suis perdu, et j'ai besoin d'aide.
De votre aide.
Merci à tous ceux qui auront tenu la lecture jusqu'au bout de cet interminable pavé.
Merci d'avance à ceux qui voudront m'aider.
Et courage à vous aussi, car je sais que je ne suis pas le seul à souffrir par ici, loin de là.
Tenons bon, coûte que coûte.