Tout d'abord merci pour ton message Paige qui ma fait le plus grand bien.
Désolé de ne pas avoir répondu plus tôt mais le weekend a été un peu mouvementé...
Donc je vais essayer d'expliquer plus en détail la situation, mais ca ne va pas être court.
Je l'ai invité jeudi dernier pour aller dîner dans un resto réputé de la région parisienne, histoire de passer un peu de temps ensemble, sachant que je savais que ça n'allait pas très bien ces derniers temps. Je m'étais dit que ça serait l'occasion de souffler un peu et de discuter des problèmes que l'on vivait. Je pensais d'ailleurs que nous étions dans une période justement de reconstruction après quelques année difficile sur le plan professionnel; bref le bout du tunnel. Les vacances approchant seraient également un bon moment pour se reposer et se retrouver.
Donc on attaque le diner et après des sujets divers et variés, je lui propose que l’on discute comme elle me l’avait demandé quelques jours plus tôt. Je ne m’attendais pas à ça. L'explication de ma femme a été qu'elle n'éprouvait plus de sentiments amoureux à mon égard et que toutes les épreuves que je lui avais imposées depuis plusieurs années ont fini par l'épuiser. Qu’elle n’était pas heureuse et que ne pouvait plus continuer comme ça. (D’ailleurs son état physique n’étant que l’expression de ce mal-être depuis plusieurs mois, que je n’ai pas su voir)
J'avoue que ma réaction immédiate a été le déni, mélangé à la colère et tous les autres sentiments bien négatifs. J'ai passé la soirée à picoler avec un pote après lui avoir dit de rentrer toute seule à la maison.
Après être rentré je ne sais pas comment à la maison, le réveil n’a été que pire avec ma femme venant me demander comment on gérait les enfants le soir même pour partir en weekend chez ma mère…
Ma réaction a été horrible. Je l’ai regardé avec des yeux emplis de haine et je ne lui ai même pas répondu…
Heureusement après quelques heures j’ai décuvé, et j’ai eu la présence d’esprit de lui demander pardon et de lui proposer de venir à la maison le midi pour discuter.
Nous avons passé le déjeuner à parler et pleurer. J’ai néanmoins compris lors de cette entrevue que je l’avais profondément blessé pendant toutes ses années et que son désarroi et sa déception était immense. Que sa décision également était plus une impossibilité de continuer à vivre tel qu’on le faisait depuis des années, même si nous avions eu des moments de bonheur.
Bref j’ai compris que je ne m’étais vraiment pas, mais alors, vraiment pas rendu compte du gouffre qui s’était creusé entre nous et de l’écart de nos visions sur notre relation et notre famille.
J’étais également face un paradoxe d’une femme qui m’a fait comprendre qu’elle m’aimerait quoiqu’il arrive toute notre vie mais qu’elle ne voulait plus rester. Qu’elle avait pris la décision de cette rupture malgré la terreur que cette décision lui provoquait (j’avoue que je l’avais rarement vu durant toute notre vie dans un tel état).
Nous nous somme quitté ce midi dans un mélange d’incompréhension, de peur mais également d’espoir, car elle m’a fait comprendre qu’elle était prête a ce que l’on essaye de se retrouver tout en ne me garantissant pas le résultat. Qui le pourrait !
Nous devions nous revoir le lendemain après-midi à la campagne chez ma mère avec les enfants. (vous allez finir par tout savoir de moi )
Je suis parti le vendredi soir avec les enfants, et la soirée avec ma mère n’a pas été facile. J’étais encore sous le choc et dans une incompréhension de la situation et un refus de ses conséquences.
J’ai pu passer une partie de la journée à regarder le forum pour essayer de trouver des explications, des raisons, des motivations sur le forum (merci à vous tous !).
Le moment tant redouté est arrivé quand elle est arrivée. Je ne savais pas quoi faire, quoi lui dire. J’étais encore dans un mélange de colère et d’incompréhension. On n’a pas trop parlé pendant toute la soirée. J’avais beaucoup de mal à la regarder ne sachant pas quoi exprimer.
On a quand même parlé le soir avant de se coucher. Plutôt de l’espoir pour moi, voyant dans ses yeux la tendresse qu’elle a pour moi.
J’avais prévu déjà de dormir dans une autre chambre. Je n’ai pas dormi de la nuit toutes mes pensées s’entrechoquant dans ma tête. L’idée que je sois en train de dormir dans un autre lit à 10m d’elle m’a été insupportable. J’ai espéré toute la nuit l’entendre ouvrir sa porte pour venir me chercher…
Je suis parti courir le matin. Debout 8h avant les enfants. Vous imaginez que ca ne m’était jamais arrivé. Un reproche d’ailleurs de ma femme de ne pas me préoccuper des enfants. Claque de mon ainée de 7ans au passage : « Papa, tu sais, tu passes trop de temps devant ton ordinateur. Tu es tout le temps en train de jouer. Maman se sent seule, elle fait tout à la maison……………………………. »
La chute fait très mal.
Apres avoir évacuer ma rage contre moi-même et ma colère en allant courir, je décide de proposer à ma femme d’aller faire une balade avec les enfants.
Cela a été un très bon moment. Nous avons pu discuter simplement de la situation. Néanmoins, j’ai suivi quelques conseils du site en ne rentrant pas dans une revue de détail de toutes les conneries que j’ai faites, ni dans un jugement sur la situation.
Elle a commencé la balade en m’expliquant qu’elle était à la fois contente et en colère. Colère de ne pas avoir en plusieurs année pris ce genre d’initiative, ni acté quand elle me proposait de sortir ou de trouver des activités.
Le midi on a un peu discuté. Je lui ai expliqué que je venais de fermer mon compte de jeu vidéo en ligne. Sa réponse a été telle une claque. « Ça arrive 2 ans trop tard »
On a fini par passer une très belle journée en jouant dans le jardin avec les enfants. Néanmoins difficile pour moi ou j’avais envie tout le temps de la serrer dans mes bras et de lui hurler à quel point je suis désolé, qu’elle doit me pardonner et qu’on se remette en ensemble…
Le soir nous partons ensemble pour nous retrouver à la maison juste tous les 2, le temps pour moi de récupérer quelques affaires, lui ayant expliqué que j’ai pris des dispositions pour aller dormir chez un ami. On en a profité pour parler un peu. J’ai également accepté de faire l’exercice du bonhomme allumette (si ça peut aider !).
Juste avant de partir je lui ai dit que j’avais bien compris la situation, que j’allais faire tout ce qu’il était nécessaire pour que je change et que je la récupère, et que je l’aimais. Sa réaction a été d’un côté de l’espoir sur son acceptation à suivre ensemble une thérapie de couple, et de l’autre côté une mise en garde pour que je comprenne que je devais envisager l’autre solution. On s’est serré dans les bras (putain que ça fait du bien. C’est quand on est sur le point de tout perdre qu’on se rend compte de la vrai valeur de ce qui vous entoure), et elle a failli m’embrasser… (Je luis ai dit de le garder pour le jour où elle me ferait confiance et qu’elle m’aimerait à nouveau).
Je suis parti de chez nous décidé mais en ayant une envie infini de rester.
J’ai appelé ma belle-sœur sur la route, confidente de ma femme, et sachant qu’elles en avaient parlé bien avant qu’elle me l’annonce.
La discussion a durer plus d’une heure et a été comme une sorte de révélation sur l’espèce d’abruti que j’ai été pendant toutes ces années, centré sur mes problèmes, à ne pas vouloir regarder la réalité en face et agir en conséquence et du coup de délaisser ma femme et mes enfants.
J’ai pu également discuter aujourd’hui avec Carole de JRME (MERCI, MERCI, MERCI) pour m’aider à mieux décider de ce qu’il fallait que je fasse et ne fasse pas. Prendre conscience également que notre séparation pouvait réellement devenir une réalité et que cela pourrait prendre du temps de la retrouver.
Pour finir, je suis maintenant dans une optique où je sais que je dois changer. Pour caricaturer, je sais que je dois arrêter de me comporter comme un ado attardé et devenir l’homme qu’elle voulait que je devienne à côté d’elle, sachant que sa crise de la quarantaine n’est en réalité que la mise en lumière de cette situation qu’elle subit depuis trop longtemps. Je reconnais le courage qu’elle a eu de prendre cette décision.
Je dois prendre conscience de cette nouvelle réalité et accepter l’éventualité de la perdre (ça c’est très dur). Ayant regardé une vidéo
https://www.youtube.com/watch?v=0x2Ska1Q3RE sur les conseils de ma belle-sœur (mais qu’est-ce qu’elle est bien !!), j’ai pris également conscience que je devais faire le deuil de la relation que nous avions avec ma femme, car cette relation est finie quoique je puisse en dire. C’est la base nécessaire pour reconstruire une nouvelle relation qui je l’espère sera dans le partage de sa vie.
Je suis également sûr et certain de mes sentiments. Que je ne veux pas passer ma vie avec elle par confort ou par facilité matériel, mais partager tous les moments de bonheur que la vie peut offrir pour les partager ensemble.
Le plus dur reste à faire. Moi, changer, pas très difficile compte tenue des enjeux, en qu’en définitif ce changement est nécessaire pour que je puisse m’épanouir. Il va falloir quand même que je comprenne mon comportement destructeur sur ma situation professionnelle et mon rapport à l’argent.
Par contre, refaire naître le désir en elle, ça je n’ai pas encore le mode d’emploi…
Merci à ceux qui m’auront lu jusque-là !