Comme d'autres l'ont déjà précisé avant moi, je pense que ça dépend de plusieurs facteurs différents. S'il ne faudrait citer que les plus importants, je dirai: l'intensité des sentiments, la durée de la relation, l'investissement personnelle, les espoirs et les rêves qu'on a fondé dessus, le nombre de choses partagées (on peut faire beaucoup de choses en très peu de temps, tout comme on peut vivre une histoire assez bancale sur une durée plus ou moins longue) et oui, le caractère de la personne y joue aussi beaucoup.
Je n'ai pas beaucoup d'expérience, je n'ai que deux ex et le dernier date d'environ 6 semaines (tu m'as obligée à compter et je me rends compte que c'est assez récent alors que j'ai l'impression que ça fait déjà une éternité

), donc je n'ai clairement pas encore oublié. Mais pour mon premier ex, qui a aussi été mon premier amour, j'ai mis plus d'1 an et demi, presque deux ans pour VRAIMENT passé à autre chose. Après qu'on s'entende bien, je n'étais pas non plus au 36ème dessous pendant tout ce temps. Ca allait mieux au bout de 4-5 mois, mais il était toujours là quelque part dans ma tête. Donc en résumé, j'ai mis beaucoup de temps à tourner la page et maintenant que c'est fait, avec le recul, je me rends compte que, justement, il y a plusieurs paramètres qui ont fait que ça a duré aussi longtemps.
C'était le premier pour tout, donc forcément, ça a pesé dans la balance. Ensuite, c'est quelqu'un qui ne m'a pas vraiment aidée à tourner la page. Sans entrer dans les détails, on va dire qu'il ne voulait pas de moi, mais qu'il ne voulait pas me perdre non plus. J'étais trop pratique et trop naïve surtout, pour qu'il ne me garde pas sous le coude pour les moments de solitude. Et moi, jeune, amoureuse et un peu crédule, je voulais croire en sa sincérité, alors je me disais que si je restais là, il finirait par se rendre compte quand il irait mieux, à quel point j'étais une fille géniale (il était entrain de vivre des événements assez éprouvants quand on s'est rencontré et je pense qu'il ne s'en remet toujours pas actuellement, mais ce n'est pas le sujet). C'était les premiers mois de la rupture, SA responsabilité. La deuxième phase, c'est déjà plus de ma faute. Je me suis rendue compte de son jeu, mais j'y avais laissé trop de plume pour abandonner là et sans m'en rendre compte mon désire de le récupérer par
amour est passé au désire de le récupérer par
obstination. Pour gagner... Attention, sur le moment, je pensais encore l'aimer, ce n'est qu'une fois que j'ai lâché prise que je me suis rendue compte que ce n'était plus de l'amour, mais de la rage. Il m'avait blessée dans mon amour propre et c'était ça que j'avais de la peine à abandonner. Je n'arrivais pas à accepter la rupture, la manière dont il m'avait traitée (même quand on était ensemble), j'ai difficilement avalé la pilule et je confondais ça avec le sentiment de manque. Bah oui, je souffrais, donc je partais du principe que c'était forcément parce qu'il me manquait, alors que non...
Y a peut-être aussi le fait, qu'avant mon ex actuel, je n'avais pas vraiment fait de rencontre grisante. Du coup, ça m'amenait à penser que jamais je ne ressentirai ce que j'avais pu ressentir pour lui, du coup je me raccrochais...
Quoiqu'il en soit, d'une certaine manière, j'ai quand même eu le dernier mot sur lui. A tel point que quand on se croise par hasard et qu'on se salue, il n'ose même pas me regarder dans les yeux. Il est intimidé et pourtant, ce n'est pas du tout son genre... Mais ça n'en valait pas la peine. J'ai perdu trop de temps, j'ai été trop têtue, pour rien. Je ne l'oublie pas, mais honnêtement, même si je reconnais que je l'ai aimé, même beaucoup, aujourd'hui, je me demande comment j'ai fait, comment j'ai pu et je n'en garde pas un bon souvenir. Si je salue encore, c'est par respect pour ce que moi j'ai ressenti, mais sincèrement, même s'il a énormément compté pour moi à une époque, aujourd'hui, je le méprise à peine, tellement il m'est indifférent. Donc, je ne l'oublie pas, certes, mais je m'en souviens comme je me souviens d'avoir mangé un croissant ce matin. Comme un truc que j'ai vécu, point. Aucune nostalgie (au contraire), ce n'est pas ce qu'on appelle un "tendre souvenir" pour moi.
Ce qui me fait dire que, je suis du genre à mettre du temps à tourner la page, mais une fois que c'est fait, c'est irréversible (ou presque, il ne faut jamais dire jamais...).