- 15 févr. 2014, 13:26
#837840
Bonjour,
Je me décide à poster mon histoire sur ce forum, après avoir lu un certain nombre de contributions intéressantes et une volonté d'entraide en parcourant les messages.
En ce début d'année (septembre), une nouvelle collègue est arrivée dans la boîte dans laquelle je bosse. Nous ne travaillons pas dans le même service, mais la proximité géographique de son bureau fait que je peux la voir quotidiennement. Elle a 25 ans, j'en ai 28.
J'ai rapidement manifesté de l'intérêt pour cette personne, qui m'attirait de plus en plus, jour après jour. D'abord un coup de cœur physique, puis, en la côtoyant davantage, je l'ai trouvée drôle et agréable. Dans ses conversations revenait régulièrement l'existence d'un petit ami, et il me paraissait qu'elle était dans une relation stable et durable (5 ans). Sans grand espoir, j'ai quand même pris mon courage à deux mains pour lui avouer cette attirance grandissante.
Bizarrement, elle n'a pas semblé si fermée à ma "déclaration". De fil en aiguille, je me suis retrouvé être dans ses confidences et elle me confiait alors l'existence d'une certaine usure dans sa relation actuelle.
Un soir, après le boulot, elle m'a confié trouver assez belle cette histoire des "amants" qui, même si leur relation est impossible dans l'immédiat, s'attendent, savent qu'ils sont faits pour être ensemble et se retrouver. J'ai pris ça pour un espoir et j'ai continué à essayer de susciter son intérêt.
Progressivement, les liens qu'elle entretenait avec son copain se sont relâchés, et elle m'avouait alors que de se trouver désirable aux yeux d'un autre (en l'occurrence moi), la faisait revivre une joie agréable d'adolescente qu'elle n'avait plus connue depuis longtemps. Elle a alors officialisé la séparation avec son copain, séparation qui s'est révélée être assez brutale et violente du côté de ce dernier (ils vivaient dans une maison qui appartenait au père de cette fille, il perdait donc à la fois sa compagne, mais la séparation remettait en cause une partie de sa vie matérielle). Elle m'a confié s'être rendue compte, par le biais de notre rencontre, qu'elle ne vivait plus une relation amoureuse avec lui, mais que celle-ci s'était probablement transformée en une relation plus amicale avec le temps. Elle souhaitait se donner un nouveau départ dans la vie, et je me suis convaincu que je pouvais en être l'un des protagonistes.
Au cours des semaines, notre relation est devenue plus sérieuse et plus concrète. Nous passions de plus en plus de temps ensemble au travail, et il devenait évident aux yeux de notre entourage professionnel, même si nous faisions beaucoup pour le cacher, que nous étions attirés l'un par l'autre.
Nous sortions régulièrement après le travail (ciné, restaurant...), pas tous les jours, mais assez régulièrement.
Puis, à mesure que notre relation s'installait, mes angoisses personnelles m'empêchaient de lui trouver un avenir. Je suis en effet sujet à la spasmophilie et à une anxiété très présente dans ma vie quotidienne qui m'empêchent parfois de réaliser les choses les plus simples (prendre les transports, rester longtemps dans un magasin ou autour d'une table entre amis...) sans éprouver un sentiment envahissant d'angoisse, avec divers symptômes variables pouvant s'approcher de ceux ressentis lors des crises d'angoisse. Ces manifestations d'anxiété se sont amplifiées au cours de ces dernières années jusqu'à en devenir invivables. Elles peuvent aussi s'assimiler à certains sentiments qui se rapprochent de la honte : assez grande dépréciation de ma personne, notamment par mes conditions de vie qui ne me permettent aucunement d'avoir une image positive de moi (job qui ne me comble pas, vie dans une petite surface habitable en raison de moyens modestes...). Il va de soi que dans ces conditions, avec une image si dégradée de ma personne, je ne pouvais pas parvenir à poser de bonnes bases pour cette relation. J'ai d'ailleurs bien dû en arriver à évoquer ces angoisses qui me rongeaient à cette fille, afin de lui faire comprendre que mes comportements ne reflétaient absolument pas un manque de désir ou d'intérêt pour elle, mais qu'en l'état actuel des choses, j'avais du mal à avancer dans une relation à deux sans avoir au préalable avoir moi-même essayé de guérir.
A plusieurs reprises, elle m'a invité à prendre un verre avec des amis, ce que j'ai décliné. Elle a eu des idées de sorties, dont plusieurs sont restées sans réponse de ma part. Elle a cherché plusieurs fois au mois de décembre à ce que nous puissions nous voir, mais le blocage persistait. Notre relation a consisté, au fil de ces mois, à sortir ensemble, le soir, après le travail. A peu de choses près, nous étions des collègues qui se faisaient des étreintes, mais il devenait difficile de s'envisager comme un couple au regard de l'absence totale de vie intime que nous aurions pu développer en parallèle.
J'étais complètement attristé par cette situation, mais je me sentais impuissant à pouvoir aller plus loin avec elle.
Après la rupture avec son copain, celle-ci l'a laissé vivre 2 mois dans la maison qu'ils partageaient, afin qu'il puisse avoir le temps de se retourner, chercher un autre logement, et, accessoirement, un travail durable. Ce qui aurait pu être une occasion extraordinaire de faire un pas supplémentaire avec elle s'est révélé être une grande source de tristesse et de frustration. Une amie proche l'a hébergée à proximité du lieu de notre travail. J'ai abandonné l'idée d'une colocation un temps évoquée entre nous, et, pire, je ne lui ai jamais proposé de l'héberger, la gêne de mes conditions de vie était trop forte pour la dévoiler à cette personne que j'idéalisais (et que j'idéalise encore).
Je n'ai pas réussi à faire avancer la relation comme nous l'aurions souhaité. Bien sûr, et bien que réservé par nature, pour essayer de préserver ce que je pouvais espérer entre nous, je lui ai évoqué toutes mes craintes, angoisses et difficultés par rapport à la vie, et lui ai exprimé tous les blocages que cela pouvait créer chez moi, et donc notamment dans la construction de cette relation. Je lui ai demandé du temps pour que je puisse enfin prendre soin de moi, remonter un peu la pente pour que je puisse envisager une histoire plus saine, sereine et durable.
Étonnamment, elle n'a pas semblé surprise par mes aveux de mal-être, alors que dans le quotidien, je suis quelqu'un qui laisse assez peu transparaître les choses. Preuve en est, une collègue m'a d'ailleurs dit récemment qu'elle me voyait comme quelqu'un d'heureux et d'épanoui dans la vie (si elle savait !). Peut-être que ma prétendante n'a tout simplement pas compris à quel point il était possible de se laisser sombrer dans la dépression sans réagir. Au cours du dernier dîner que nous avons partagé début janvier, elle m'a d'ailleurs avoué ne pas voir en quoi mes angoisses m'empêchaient de vivre une relation...
Ce dernier dîner avait un but presque évident pour nous deux : reconnaître l'impasse de cette relation à l'heure actuelle. Une image me reste néanmoins de l'après-dîner où nous avions pourtant décidé de cette distanciation nécessaire et où elle a eu un geste à mon égard, me reprendre le bras et dire "Tu vois, là, j'aurais juste envie de faire ça". Quand j'y repense, c'est tellement dur.
Après ces derniers échanges, tout le mois de janvier fut un calvaire à vivre au boulot. Un mois d'ignorance mutuelle et une volonté claire de ne pas communiquer de son côté, visage fermé, m'évitant du regard, minimisant les instants en ma présence (elle part quand j'arrive dans un lieu donné). Meurtri par cette situation, je lui ai écrit un long mail dans lequel je suis revenu sur ces difficultés pour moi d'être dans une relation, mais que sa rencontre m'offrait l'occasion de prendre un nouveau départ dans la vie, et que je ferai tout ce qui est en mon possible pour faire vivre cette histoire, dès que je serai apaisé. Je lui ai avoué le manque, la difficulté à me trouver sans elle, à devoir faire une croix sur nos échanges quotidiens, et surtout sur la perspective d'envisager de vivre toute une vie sans elle, alors que j'avais fondé un certain nombre d'espoirs en cette relation. Elle n'a pas répondu à mon mail, ni à mes messages qui lui indiquaient à quel point la situation était difficile à vivre pour moi, et combien son indifférence me faisait mal.
J'ai essayé de lui parler, récemment, alors qu'elle se trouvait seule dans son bureau, rongé par le regret d'avoir pu évoquer qu'un détachement de sa personne était inévitable. Mais il était de toute façon trop tard. Elle m'a avoué que quelque chose avait été cassé par mon comportement trop distant durant ces mois. Je lui ai rappelé qu'elle m'avait confié, une fois, être prête à m'attendre. Elle n'a pas réagi.
Elle ne m'a plus attendu.
Son silence au quotidien a été justifié par une difficulté à savoir quel comportement adopter face à moi, et continuer à parler normalement, selon elle, serait le risque de développer de faux espoirs chez moi.
J'ai énormément de torts dans cette histoire, mais je ne comprends pas ce silence; il n'est pour moi pas humain. Comment peut-on arriver à ne plus réagir, du jour au lendemain, alors qu'on a partagé des sentiments avec une personne, pour peu qu'ils étaient sincères ? Je trouve sa réaction cruelle, même si elle part du principe qu'il s'agit de me préserver.
Hier, jour de St Valentin, elle est arrivée au bureau, plus élégante que ces derniers temps. Aussi élégante que lorsque nous entretenions une aventure. Décidé à lui demander si elle avait rencontré quelqu'un, je n'ai pas eu le temps de trouver le courage, qu'elle a quitté le boulot, fraîchement remaquillée, avec une valise derrière elle.
C'était horrible.
Je lui ai immédiatement réécrit, lui disant qu'elle aurait pu me le dire, et que je me sentais sale, sale de lui avoir avoué la profondeur de mes sentiments en dévoilant la plus grande partie de moi dans ce mail.
Je ne peux pas, je ne veux pas imaginer ça.
Je me sens au fond du trou, plein d'incompréhension, comment est-ce possible ?
J'ai l'impression de me trouver dans un cauchemar.
J'avais tout entre les mains, toutes les promesses du bonheur possible. Si j'avais mieux agi, si je ne l'avais pas laissée tomber quand elle demandait à me voir, si j'avais répondu à ses attentes... Évidemment, elle ne pouvait que se lasser, et j'en arrive au résultat inconscient que je voulais obtenir, trop peu convaincu d'avoir le droit au bonheur.
Son départ hier a été l'image la plus poignante et symbolique de tout ce que je viens de perdre.
Elle, évidemment, et cette démarche vers le mieux-être que cette relation motivait. Elle me donnait un argument supplémentaire pour aller mieux, et je n'en ai rien fait.
Je ne demande pas à être jugé. Il est évident que je peux assumer une bonne partie de l'échec que je subis dans cette relation et je n'ai sans doute pas réussi à agir à temps. Mais je ne comprends pas que son comportement puisse être si versatile et ses sentiments si changeants. Avait-elle si peu confiance sur le fait que je pouvais moi aussi, changer ? Qu'il fallait me laisser du temps, et qu'elle était capable d'attendre. Pourquoi l'affirmer, pour être capable de ça, ensuite ?
Je ne peux plus continuer à la voir vivre, rire, être heureuse, et je vais pourtant y être contraint, tous les jours. Subir sa présence, son regard, son parfum, sa voix.
Les collègues qui nous voyaient si bien ensemble, qui avaient bien sûr deviné, parce que pour nous, ils trouvaient ça "évident", ne vont pas m'aider non plus.
Je ne peux pas croire ce qui arrive... Pourquoi ça n'est plus évident, pour elle ? Elle me manque, et j'ai l'impression qu'il m'a fallu ça pour comprendre que c'est elle que je veux. Je nourris encore des espoirs vains, mais rien ne viendra. J'avais pourtant confiance en elle, je suis perdu.
Merci de votre aide.
Je me décide à poster mon histoire sur ce forum, après avoir lu un certain nombre de contributions intéressantes et une volonté d'entraide en parcourant les messages.
En ce début d'année (septembre), une nouvelle collègue est arrivée dans la boîte dans laquelle je bosse. Nous ne travaillons pas dans le même service, mais la proximité géographique de son bureau fait que je peux la voir quotidiennement. Elle a 25 ans, j'en ai 28.
J'ai rapidement manifesté de l'intérêt pour cette personne, qui m'attirait de plus en plus, jour après jour. D'abord un coup de cœur physique, puis, en la côtoyant davantage, je l'ai trouvée drôle et agréable. Dans ses conversations revenait régulièrement l'existence d'un petit ami, et il me paraissait qu'elle était dans une relation stable et durable (5 ans). Sans grand espoir, j'ai quand même pris mon courage à deux mains pour lui avouer cette attirance grandissante.
Bizarrement, elle n'a pas semblé si fermée à ma "déclaration". De fil en aiguille, je me suis retrouvé être dans ses confidences et elle me confiait alors l'existence d'une certaine usure dans sa relation actuelle.
Un soir, après le boulot, elle m'a confié trouver assez belle cette histoire des "amants" qui, même si leur relation est impossible dans l'immédiat, s'attendent, savent qu'ils sont faits pour être ensemble et se retrouver. J'ai pris ça pour un espoir et j'ai continué à essayer de susciter son intérêt.
Progressivement, les liens qu'elle entretenait avec son copain se sont relâchés, et elle m'avouait alors que de se trouver désirable aux yeux d'un autre (en l'occurrence moi), la faisait revivre une joie agréable d'adolescente qu'elle n'avait plus connue depuis longtemps. Elle a alors officialisé la séparation avec son copain, séparation qui s'est révélée être assez brutale et violente du côté de ce dernier (ils vivaient dans une maison qui appartenait au père de cette fille, il perdait donc à la fois sa compagne, mais la séparation remettait en cause une partie de sa vie matérielle). Elle m'a confié s'être rendue compte, par le biais de notre rencontre, qu'elle ne vivait plus une relation amoureuse avec lui, mais que celle-ci s'était probablement transformée en une relation plus amicale avec le temps. Elle souhaitait se donner un nouveau départ dans la vie, et je me suis convaincu que je pouvais en être l'un des protagonistes.
Au cours des semaines, notre relation est devenue plus sérieuse et plus concrète. Nous passions de plus en plus de temps ensemble au travail, et il devenait évident aux yeux de notre entourage professionnel, même si nous faisions beaucoup pour le cacher, que nous étions attirés l'un par l'autre.
Nous sortions régulièrement après le travail (ciné, restaurant...), pas tous les jours, mais assez régulièrement.
Puis, à mesure que notre relation s'installait, mes angoisses personnelles m'empêchaient de lui trouver un avenir. Je suis en effet sujet à la spasmophilie et à une anxiété très présente dans ma vie quotidienne qui m'empêchent parfois de réaliser les choses les plus simples (prendre les transports, rester longtemps dans un magasin ou autour d'une table entre amis...) sans éprouver un sentiment envahissant d'angoisse, avec divers symptômes variables pouvant s'approcher de ceux ressentis lors des crises d'angoisse. Ces manifestations d'anxiété se sont amplifiées au cours de ces dernières années jusqu'à en devenir invivables. Elles peuvent aussi s'assimiler à certains sentiments qui se rapprochent de la honte : assez grande dépréciation de ma personne, notamment par mes conditions de vie qui ne me permettent aucunement d'avoir une image positive de moi (job qui ne me comble pas, vie dans une petite surface habitable en raison de moyens modestes...). Il va de soi que dans ces conditions, avec une image si dégradée de ma personne, je ne pouvais pas parvenir à poser de bonnes bases pour cette relation. J'ai d'ailleurs bien dû en arriver à évoquer ces angoisses qui me rongeaient à cette fille, afin de lui faire comprendre que mes comportements ne reflétaient absolument pas un manque de désir ou d'intérêt pour elle, mais qu'en l'état actuel des choses, j'avais du mal à avancer dans une relation à deux sans avoir au préalable avoir moi-même essayé de guérir.
A plusieurs reprises, elle m'a invité à prendre un verre avec des amis, ce que j'ai décliné. Elle a eu des idées de sorties, dont plusieurs sont restées sans réponse de ma part. Elle a cherché plusieurs fois au mois de décembre à ce que nous puissions nous voir, mais le blocage persistait. Notre relation a consisté, au fil de ces mois, à sortir ensemble, le soir, après le travail. A peu de choses près, nous étions des collègues qui se faisaient des étreintes, mais il devenait difficile de s'envisager comme un couple au regard de l'absence totale de vie intime que nous aurions pu développer en parallèle.
J'étais complètement attristé par cette situation, mais je me sentais impuissant à pouvoir aller plus loin avec elle.
Après la rupture avec son copain, celle-ci l'a laissé vivre 2 mois dans la maison qu'ils partageaient, afin qu'il puisse avoir le temps de se retourner, chercher un autre logement, et, accessoirement, un travail durable. Ce qui aurait pu être une occasion extraordinaire de faire un pas supplémentaire avec elle s'est révélé être une grande source de tristesse et de frustration. Une amie proche l'a hébergée à proximité du lieu de notre travail. J'ai abandonné l'idée d'une colocation un temps évoquée entre nous, et, pire, je ne lui ai jamais proposé de l'héberger, la gêne de mes conditions de vie était trop forte pour la dévoiler à cette personne que j'idéalisais (et que j'idéalise encore).
Je n'ai pas réussi à faire avancer la relation comme nous l'aurions souhaité. Bien sûr, et bien que réservé par nature, pour essayer de préserver ce que je pouvais espérer entre nous, je lui ai évoqué toutes mes craintes, angoisses et difficultés par rapport à la vie, et lui ai exprimé tous les blocages que cela pouvait créer chez moi, et donc notamment dans la construction de cette relation. Je lui ai demandé du temps pour que je puisse enfin prendre soin de moi, remonter un peu la pente pour que je puisse envisager une histoire plus saine, sereine et durable.
Étonnamment, elle n'a pas semblé surprise par mes aveux de mal-être, alors que dans le quotidien, je suis quelqu'un qui laisse assez peu transparaître les choses. Preuve en est, une collègue m'a d'ailleurs dit récemment qu'elle me voyait comme quelqu'un d'heureux et d'épanoui dans la vie (si elle savait !). Peut-être que ma prétendante n'a tout simplement pas compris à quel point il était possible de se laisser sombrer dans la dépression sans réagir. Au cours du dernier dîner que nous avons partagé début janvier, elle m'a d'ailleurs avoué ne pas voir en quoi mes angoisses m'empêchaient de vivre une relation...
Ce dernier dîner avait un but presque évident pour nous deux : reconnaître l'impasse de cette relation à l'heure actuelle. Une image me reste néanmoins de l'après-dîner où nous avions pourtant décidé de cette distanciation nécessaire et où elle a eu un geste à mon égard, me reprendre le bras et dire "Tu vois, là, j'aurais juste envie de faire ça". Quand j'y repense, c'est tellement dur.
Après ces derniers échanges, tout le mois de janvier fut un calvaire à vivre au boulot. Un mois d'ignorance mutuelle et une volonté claire de ne pas communiquer de son côté, visage fermé, m'évitant du regard, minimisant les instants en ma présence (elle part quand j'arrive dans un lieu donné). Meurtri par cette situation, je lui ai écrit un long mail dans lequel je suis revenu sur ces difficultés pour moi d'être dans une relation, mais que sa rencontre m'offrait l'occasion de prendre un nouveau départ dans la vie, et que je ferai tout ce qui est en mon possible pour faire vivre cette histoire, dès que je serai apaisé. Je lui ai avoué le manque, la difficulté à me trouver sans elle, à devoir faire une croix sur nos échanges quotidiens, et surtout sur la perspective d'envisager de vivre toute une vie sans elle, alors que j'avais fondé un certain nombre d'espoirs en cette relation. Elle n'a pas répondu à mon mail, ni à mes messages qui lui indiquaient à quel point la situation était difficile à vivre pour moi, et combien son indifférence me faisait mal.
J'ai essayé de lui parler, récemment, alors qu'elle se trouvait seule dans son bureau, rongé par le regret d'avoir pu évoquer qu'un détachement de sa personne était inévitable. Mais il était de toute façon trop tard. Elle m'a avoué que quelque chose avait été cassé par mon comportement trop distant durant ces mois. Je lui ai rappelé qu'elle m'avait confié, une fois, être prête à m'attendre. Elle n'a pas réagi.
Elle ne m'a plus attendu.
Son silence au quotidien a été justifié par une difficulté à savoir quel comportement adopter face à moi, et continuer à parler normalement, selon elle, serait le risque de développer de faux espoirs chez moi.
J'ai énormément de torts dans cette histoire, mais je ne comprends pas ce silence; il n'est pour moi pas humain. Comment peut-on arriver à ne plus réagir, du jour au lendemain, alors qu'on a partagé des sentiments avec une personne, pour peu qu'ils étaient sincères ? Je trouve sa réaction cruelle, même si elle part du principe qu'il s'agit de me préserver.
Hier, jour de St Valentin, elle est arrivée au bureau, plus élégante que ces derniers temps. Aussi élégante que lorsque nous entretenions une aventure. Décidé à lui demander si elle avait rencontré quelqu'un, je n'ai pas eu le temps de trouver le courage, qu'elle a quitté le boulot, fraîchement remaquillée, avec une valise derrière elle.
C'était horrible.
Je lui ai immédiatement réécrit, lui disant qu'elle aurait pu me le dire, et que je me sentais sale, sale de lui avoir avoué la profondeur de mes sentiments en dévoilant la plus grande partie de moi dans ce mail.
Je ne peux pas, je ne veux pas imaginer ça.
Je me sens au fond du trou, plein d'incompréhension, comment est-ce possible ?
J'ai l'impression de me trouver dans un cauchemar.
J'avais tout entre les mains, toutes les promesses du bonheur possible. Si j'avais mieux agi, si je ne l'avais pas laissée tomber quand elle demandait à me voir, si j'avais répondu à ses attentes... Évidemment, elle ne pouvait que se lasser, et j'en arrive au résultat inconscient que je voulais obtenir, trop peu convaincu d'avoir le droit au bonheur.
Son départ hier a été l'image la plus poignante et symbolique de tout ce que je viens de perdre.
Elle, évidemment, et cette démarche vers le mieux-être que cette relation motivait. Elle me donnait un argument supplémentaire pour aller mieux, et je n'en ai rien fait.
Je ne demande pas à être jugé. Il est évident que je peux assumer une bonne partie de l'échec que je subis dans cette relation et je n'ai sans doute pas réussi à agir à temps. Mais je ne comprends pas que son comportement puisse être si versatile et ses sentiments si changeants. Avait-elle si peu confiance sur le fait que je pouvais moi aussi, changer ? Qu'il fallait me laisser du temps, et qu'elle était capable d'attendre. Pourquoi l'affirmer, pour être capable de ça, ensuite ?
Je ne peux plus continuer à la voir vivre, rire, être heureuse, et je vais pourtant y être contraint, tous les jours. Subir sa présence, son regard, son parfum, sa voix.
Les collègues qui nous voyaient si bien ensemble, qui avaient bien sûr deviné, parce que pour nous, ils trouvaient ça "évident", ne vont pas m'aider non plus.
Je ne peux pas croire ce qui arrive... Pourquoi ça n'est plus évident, pour elle ? Elle me manque, et j'ai l'impression qu'il m'a fallu ça pour comprendre que c'est elle que je veux. Je nourris encore des espoirs vains, mais rien ne viendra. J'avais pourtant confiance en elle, je suis perdu.
Merci de votre aide.
Modifié en dernier par KLAX75 le 15 févr. 2014, 19:54, modifié 3 fois.