- 26 juil. 2013, 21:50
#719455
Bonjour à tous,
Ceci est mon premier message sur ce forum, que je zieute par ailleurs depuis plusieurs mois. Je m'excuse par avance pour la longueur du blabla...
Chronologie. En mai 2011, je rencontre la personne en question, au comptoir d'un bar. Le feeling passe immédiatement, nous nous lançons quelques regards, échangeons quelques mots. Quelques minutes plus tard, nous nous roulons des pelles dans la rue. Nous passons la nuit ensemble. Le lendemain, Jules (appelons-le ainsi) affiche un sourire béat, ne cesse de répéter que je lui plais, qu'il veut absolument me revoir. Bref, en l'espace d'une nuit, il semble être tombé follement amoureux. A tel point que je commence à m'interroger, je me demande s'il n'est pas juste un déséquilibré qui tente d'oublier une ex. Les jours passent et son intérêt reste intact. Je décide alors de me laisser aller. Je quitte mon compagnon du moment, renonce au projet de le rejoindre à Montréal pour, entre autres, rester auprès de ce nouvel amour.
Les mois passent et cette histoire me donne des ailes. Je me sens aimée comme jamais auparavant, il ne cesse de me répéter que je suis la plus belle, la nana la plus intelligente qu'il ait jamais rencontrée, que ça lui fait du bien. Et réciproquement, ce garçon est parfait, il me soutient dans tout ce que j'entreprends. D'ailleurs, il arrive à un moment où j'ai bien besoin de lui : je viens de terminer mes études, je suis sur le point de me lancer dans la vie active, je me sens comme un gros bébé qui a tout à apprendre. Parallèlement, on fait beaucoup la fête, Jules est un DJ rockabilly apprécié dans le coin. Ce qui n'est pas pour me déplaire. Mon homme est apprécié, convoité. Mais il est à moi ! Je lui fais confiance, comme à personne d'autre auparavant. Notre complicité est sans limite, notre connivence évidente. Ses amis viennent me voir pour me féliciter, me dire à quel point Jules semble enfin heureux et apaisé avec moi. Il possède une forte personnalité, a tendance à faire dans l'élitisme, ce qui parfois m'insupporte. Mais globalement, nous sommes dans un rapport d'admiration réciproque.
Les mois passent, je finis par trouver un job à une heure de chez moi. Je suis d'abord contente, j'ai décroché mon premier boulot. Mais peu à peu, ma vie commence à s'inscrire dans une certaine routine, le job n'est pas si exaltant que ça. Quelques soucis de santé viennent s'ajouter et je suis très souvent fatiguée. Je me couche de plus en plus tôt pour réussir à me lever, ce qui déplaît à Jules, animal nocturne. Bilan : on se voit de moins en moins. Notre vie sexuelle en pâtit également. D'autant plus qu'elle était déjà laborieuse, en raison d'un déséquilibre certain : Jules a un très gros (!) appétit sexuel tandis que mes soucis de santé ont tendance à réduire ma libido à néant. Il essaie souvent d'en parler, avec plus ou moins de tact. Je sens bien que je ne le satisfais pas et au fond, cela me fait honte : je coupe cours aux discussions en prétextant que le sexe n'est pas l'essentiel, je me défends en tentant de le faire passer pour un mec superficiel. Résultat : il fait de moins en moins d'efforts pour me plaire, commence à me négliger. En réaction, je lui rentre dedans toujours un peu plus. Notre couple bat de l'aile et Jules commence à faire part de ses inquiétudes à ses amis : il se demande si je ne suis pas sur le point de le quitter. Au fond, je m'interroge aussi. Je sens que je suis devenue un peu trop dépendante de lui. Je sens aussi qu'il me renvoie une image négative de moi (je ne le satisfais pas sexuellement, je ne fais plus assez la fête, bref, je ne suis plus assez drôle). Pourtant, l'idée de le quitter m'est insupportable et naïvement, je suis convaincue qu'il ne me quittera jamais non plus, que tout ceci n'est qu'une mauvaise passe. Étrangement, on commence à parler de la possibilité d'habiter ensemble. Sans doute parce que l'on sent que quelque chose de grave est en train de se passer, et qu'il faut réagir en entrant dans une nouvelle ère. En fait, il a envie de quitter la ville pour partir vivre à la montagne, il veut se mettre au vert. Je comprends l'idée, mais je viens à peine de démarrer ma vie professionnelle, pour moi ce n'est pas du tout le bon moment... Je lui dis que si c'est réellement ce qu'il veut, il peut le faire sans moi. Qu'au final, nous voir un peu moins serait peut-être salvateur. Il le prend mal, sans doute à raison. Il refuse de partir sans moi et renonce à ce projet. On parle finalement d'habiter ensemble, en ville. Je suis d'abord réticente (ben oui, notre couple est quand même en train de partir en sucette). Puis je reviens sur mes positions. Je m'entends encore lui dire : de toutes façons, il faut réagir, soit en habitant ensemble, soit en se séparant. Il me dit que si c'est ainsi que je vois la chose, ça ne l'intéresse pas. Il se met à sortir de plus en plus pour (je l'ai compris plus tard) noyer son mal-être. Il picole, se drogue. Je ne réagis pas vraiment, je connais l'animal, je me dis que s'il a besoin de renouer un peu avec son côté obscur pour aller mieux, je dois le laisser faire. Mon CDD touche à sa fin et mon employeur me propose un CDI. Concrètement, ce boulot me pompe l'air depuis un moment et j'ai le sentiment qu'il a sa part de responsabilité dans le délitement de mon histoire d'amour. Je refuse le CDI, je téléphone à Jules immédiatement pour lui faire part de la nouvelle. Il ne réagit pas vraiment, alors que de mon côté, je me réjouis déjà à l'idée du temps que je vais pouvoir passer de nouveau auprès de mon amoureux. Je commence à rêver de notre nouvelle vie, je suis graphiste et je veux devenir freelance, je sais qu'il pourra de nouveau m'épauler dans ce projet, j'ai hâte de vivre ça avec lui. Les jours passent... Comme nous partagions tout, il me laissait librement accéder à son facebook. Un jour, je tombe sur un message ambigu d'une nana. Je lui demande de quoi il s'agit, il me dit que ce n'est rien mais je sens qu'il se passe quelque chose, je sens qu'il me ment (c'est le pire dans tout ça, nous sommes tellement connectés que je le ressens mieux que quiconque). Quelques jours plus tard, je finis par apprendre qu'il m'a effectivement trompée. Nous sommes en décembre 2012. A partir de là, il me dit qu'il veut arrêter. Il m'a trompée pour ça. C'est un mec droit, fidèle. Me tromper était un acte de sabotage, il savait qu'en agissant ainsi, il ne reviendrait pas en arrière.
A partir de là, c'est le drame. Je ne comprends rien à ce qui m'arrive. Au risque de me répéter : je n'en avais pas conscience au moment des faits mais je pense qu'au fond de moi, j'étais convaincue que c'était le bon, celui qui ne me quitterait jamais parce qu'il m'aimait vraiment, et réciproquement. D'où la douche froide. Je lui fais une fausse tentative de suicide. Il l'utilise comme argument (au début, je me suis demandé si je faisais pas une connerie en te quittant, mais quand je vois à quel point tu es devenue dépendante, je me dis que je te rends service en partant). Dès le début (de la fin), il a cependant beaucoup de mal à me dire qu'il ne m'aime plus. Il se contente de dire que notre histoire a foiré, que c'est comme ça, qu'on n'a pas su réagir à temps, que maintenant c'est trop tard, qu'il ne veut plus avoir à se prendre la tête avec moi. Il continue de sortir beaucoup, sa carrière de DJ décolle pour de bon, les filles lui tombent dans les bras en un claquement de doigts. D'ailleurs, il les enchaîne et ne s'en cache pas. Il me dit qu'il n'est définitivement pas fait pour les histoires d'amour, qu'il n'est bon qu'à baiser. Un jour, il me laisse entendre que dans le fond, la vie qu'il mène le dégoûte, et qu'il reviendra sans doute vers moi après. Je suis à quelques jours de la fin de mon CDD et je tente quelque chose. Je lui explique que je vais avoir du temps, je lui demande de m'accorder un petit répit, je lui demande de partir avec moi quelques jours loin de cette ville et de cette vie de débauche, je lui dis qu'il me doit bien ça, que me le refuser serait une pure injustice. Il refuse.
J'entre dans une rage folle et dans la fameuse phase de harcèlement. Je passe mon temps à pleurer, à essayer de l'appeler. Je passe des heures à sonner en bas de chez lui alors qu'il est au pieu avec une autre... Il essaie de me tenir à distance et cela me rend malade, parce qu'au fond, je suis convaincue qu'il m'aime encore et qu'il est en train de faire une connerie. C'est une période très glauque. Pourtant, un jour, la situation bascule. Enfin pas exactement, mais c'est ainsi que mon cerveau malade l'interprète ! Je lui pose un ultimatum du genre : soit on réessaie, soit tu ne me reverras plus jamais. Et contre toute attente, il me fait une sorte de déclaration. Il me dit que oui, de fait, il m'aime encore beaucoup. Qu'il se sent toujours aimé par moi, et que c'est sans doute la raison pour laquelle il ne s'attache à aucune des autres pépettes qu'il fréquente pourtant depuis des semaines. Il me dit qu'effectivement je lui manque, qu'il aimerait repasser du temps avec moi mais qu'il ne sait pas comment s'y prendre. On se met alors à parler de l'éventualité d'une relation libre, parce que Jules redoute la pression (entre autres). Au final, on ne se voit plus que pour parler de ça, il est impossible de faire renaître quelque chose de simple et de naturel dans ces conditions. Bref : c'est un échec et cela me replonge dans ma névrose. Les semaines passent, je me vois faire des choses glauques, pathétiques et violentes, je ne cesse de me dire qu'il faut que ça s'arrête. Je décide alors de partir 1 mois et demi loin de notre ville, je vais voir famille et amis. Pour autant, nous échangeons encore quelques mails. A mon retour, je n'ai aucune idée de ce qui m'attend. Je tombe sur lui par hasard dans un bar et il me tombe dans les bras. Je comprends que je lui ai manqué. Il me dit que ça lui fait un bien fou de parler à quelqu'un qui le connaît vraiment, il me dit qu'il est fatigué, qu'il voudrait que cette vie de débauche finisse par le tuer, il me pleure dans les bras. Puis de nouveau, on s'engueule, avant de finalement rentrer ensemble. Cette nuit-là, en dormant, il m'a serré dans ses bras comme il ne l'avait jamais fait auparavant. Le lendemain, il se réveille en mode agressif, il semble en colère contre lui. Il tire une tronche d'enterrement, comme s'il venait de faire le truc le plus naze de sa vie. Je lui demande de se détendre un minimum, il me dit qu'il est désolé, qu'il ne peut pas décemment m'envoyer de tels signaux pour finalement me tenir à distance. Il me dit qu'il ne faut pas que je tienne compte de cette dernière nuit, il me dit qu'il va réfléchir. Cela me rend folle, comme toujours. Je vous épargne la suite de l'histoire, on tourne en boucle.
Au final, la situation est exactement la même depuis 7 mois : il m'aime encore mais refuse de réessayer car il ne souhaite pas se réinscrire dans un schéma de couple traditionnel. Parce que pour lui, cela reviendrait à sacrifier ce qu'il a obtenu ces 7 derniers mois (sa petite notoriété de DJ et des plans cul à n'en plus finir). Je lui réponds que ce n'est pas ce que je lui demande. Il me répond que je serais incapable de supporter un autre schéma que celui du couple traditionnel. En conséquence, il le fait avec une autre... Il a, depuis quelques semaines, une relation ouverte officielle avec une autre fille. Il m'a dit qu'il ne l'aimait pas, puis qu'il l'aimait, puis qu'il était en train de tomber amoureux, puis qu'il ne l'aimait pas... A un moment donné, je lui ai demandé de choisir entre elle et moi. Il m'a répondu que ma demande était légitime et qu'il allait réagir. Puis comme toujours, il n'a pris aucune décision, a continué à la voir elle en me laissant entendre qu'il tenait toujours à moi. J'ai vrillé de nouveau, je lui ai demandé de ne plus jamais m'adresser la parole. Un soir, il m'a vu quitter un bar avec un autre mec. La semaine suivante, c'est lui qui m'envoyait des messages sans arrêt pour me dire qu'il était désolé de me traiter ainsi, que je comptais toujours beaucoup pour lui mais qu'il était coincé (jalousie jalousie...). En fait, il réagit comme un enfant gâté, qui laisserait pourrir son vieux joujou au fond du jardin, tout en prenant bien soin qu'aucun autre enfant ne vienne jouer avec... Tandis que lui multiplie les nouveaux joujoux... Il n'aime pas quand je lui dis ça, il me répond qu'il n'est pas un pervers narcissique (pourtant il semble s'être beaucoup renseigné sur le sujet). Au final, sa non prise de décision a abouti à une décision : il la voit toujours elle, tandis que je le vois de moins en moins. Il me dit que cette relation lui convient parce qu'elle n'est pas passionnelle, parce que les sentiments sont sous contrôle. Et parce que cette fille est au courant de tout, qu'elle est intelligente et qu'elle comprend et accepte la situation. En gros, elle cadre parfaitement avec ce qu'il désire en ce moment : un peu d'affection mais pas trop, et surtout, une liberté sexuelle sans limite. Il dit qu'elle sait qu'il est encore amoureux de moi et qu'elle l'accepte (dois-je préciser qu'elle m'a pourtant déjà physiquement agressée en soirée...). Au final, je trouve son comportement lâche, injuste, voire idiot. J'ai le sentiment qu'il sacrifie un amour intense et sincère pour une relation superficielle basée sur un mensonge (elle supporte très bien la situation).
Au final, je ne sais même plus si je tiens à le récupérer. J'aime de tout mon cœur la personne qu'il était quand nous étions ensemble. Mais je lui ai dit il y a quelques jours que j'avais le sentiment que cette personne était morte et enterrée. A l'inverse, l'individu qu'il est devenu me dégoûte. Je le trouve pathétique, lâche, peureux. Je continue de penser qu'il m'aime encore mais suis de plus en plus persuadée qu'il ne me reviendra jamais. J'ai l'impression de n'avoir jamais vécu une situation aussi incohérente et cela me rend malade. Ce qui est certain, c'est que je ne veux plus avoir à subir ces montagnes russes. Aujourd'hui, je me suis jurée de ne plus sortir dans les mêmes endroits que lui, et surtout, de ne plus boire une seule goutte d'alcool. Parce que c'est toujours dans ces circonstances que les choses sont parties en sucette. Alors je compte sur vous pour m'aider à m'y tenir, il faut à tout prix que je m'en sorte... Ma vie (et en particulier ma vie professionnelle) est au point mort depuis le mois de décembre et cette situation ne peut plus durer. Merci à ceux qui auront eu le courage de me lire, vos remarques/analyses sont les bienvenues !
P.S.
Détail important, Jules est soupçonné bipolaire par quelques personnes... Et pour cause, ses relations amoureuses se sont toujours terminées de manière relativement désastreuse. Il semble fonctionner par cycles, être éperdument amoureux pendant quelques mois/années avant de tout envoyer péter sous prétexte que la nana est devenue chiante. De manière générale, il a des envies très contradictoires (partir se mettre au vert/vivre une vie de débauche en ville). Je crois qu'il en a désormais conscience, il s'est renseigné sur les traitements éventuels mais refuse de s'y soumettre de crainte de devenir un légume. Je suis moi-même convaincue que l'incohérence de son comportement trouve une part de son origine dans un trouble psychologique. Et je lui en veux énormément de négliger cette part du problème, parce qu'en attendant, il fait du mal aux autres.
Ceci est mon premier message sur ce forum, que je zieute par ailleurs depuis plusieurs mois. Je m'excuse par avance pour la longueur du blabla...
Chronologie. En mai 2011, je rencontre la personne en question, au comptoir d'un bar. Le feeling passe immédiatement, nous nous lançons quelques regards, échangeons quelques mots. Quelques minutes plus tard, nous nous roulons des pelles dans la rue. Nous passons la nuit ensemble. Le lendemain, Jules (appelons-le ainsi) affiche un sourire béat, ne cesse de répéter que je lui plais, qu'il veut absolument me revoir. Bref, en l'espace d'une nuit, il semble être tombé follement amoureux. A tel point que je commence à m'interroger, je me demande s'il n'est pas juste un déséquilibré qui tente d'oublier une ex. Les jours passent et son intérêt reste intact. Je décide alors de me laisser aller. Je quitte mon compagnon du moment, renonce au projet de le rejoindre à Montréal pour, entre autres, rester auprès de ce nouvel amour.
Les mois passent et cette histoire me donne des ailes. Je me sens aimée comme jamais auparavant, il ne cesse de me répéter que je suis la plus belle, la nana la plus intelligente qu'il ait jamais rencontrée, que ça lui fait du bien. Et réciproquement, ce garçon est parfait, il me soutient dans tout ce que j'entreprends. D'ailleurs, il arrive à un moment où j'ai bien besoin de lui : je viens de terminer mes études, je suis sur le point de me lancer dans la vie active, je me sens comme un gros bébé qui a tout à apprendre. Parallèlement, on fait beaucoup la fête, Jules est un DJ rockabilly apprécié dans le coin. Ce qui n'est pas pour me déplaire. Mon homme est apprécié, convoité. Mais il est à moi ! Je lui fais confiance, comme à personne d'autre auparavant. Notre complicité est sans limite, notre connivence évidente. Ses amis viennent me voir pour me féliciter, me dire à quel point Jules semble enfin heureux et apaisé avec moi. Il possède une forte personnalité, a tendance à faire dans l'élitisme, ce qui parfois m'insupporte. Mais globalement, nous sommes dans un rapport d'admiration réciproque.
Les mois passent, je finis par trouver un job à une heure de chez moi. Je suis d'abord contente, j'ai décroché mon premier boulot. Mais peu à peu, ma vie commence à s'inscrire dans une certaine routine, le job n'est pas si exaltant que ça. Quelques soucis de santé viennent s'ajouter et je suis très souvent fatiguée. Je me couche de plus en plus tôt pour réussir à me lever, ce qui déplaît à Jules, animal nocturne. Bilan : on se voit de moins en moins. Notre vie sexuelle en pâtit également. D'autant plus qu'elle était déjà laborieuse, en raison d'un déséquilibre certain : Jules a un très gros (!) appétit sexuel tandis que mes soucis de santé ont tendance à réduire ma libido à néant. Il essaie souvent d'en parler, avec plus ou moins de tact. Je sens bien que je ne le satisfais pas et au fond, cela me fait honte : je coupe cours aux discussions en prétextant que le sexe n'est pas l'essentiel, je me défends en tentant de le faire passer pour un mec superficiel. Résultat : il fait de moins en moins d'efforts pour me plaire, commence à me négliger. En réaction, je lui rentre dedans toujours un peu plus. Notre couple bat de l'aile et Jules commence à faire part de ses inquiétudes à ses amis : il se demande si je ne suis pas sur le point de le quitter. Au fond, je m'interroge aussi. Je sens que je suis devenue un peu trop dépendante de lui. Je sens aussi qu'il me renvoie une image négative de moi (je ne le satisfais pas sexuellement, je ne fais plus assez la fête, bref, je ne suis plus assez drôle). Pourtant, l'idée de le quitter m'est insupportable et naïvement, je suis convaincue qu'il ne me quittera jamais non plus, que tout ceci n'est qu'une mauvaise passe. Étrangement, on commence à parler de la possibilité d'habiter ensemble. Sans doute parce que l'on sent que quelque chose de grave est en train de se passer, et qu'il faut réagir en entrant dans une nouvelle ère. En fait, il a envie de quitter la ville pour partir vivre à la montagne, il veut se mettre au vert. Je comprends l'idée, mais je viens à peine de démarrer ma vie professionnelle, pour moi ce n'est pas du tout le bon moment... Je lui dis que si c'est réellement ce qu'il veut, il peut le faire sans moi. Qu'au final, nous voir un peu moins serait peut-être salvateur. Il le prend mal, sans doute à raison. Il refuse de partir sans moi et renonce à ce projet. On parle finalement d'habiter ensemble, en ville. Je suis d'abord réticente (ben oui, notre couple est quand même en train de partir en sucette). Puis je reviens sur mes positions. Je m'entends encore lui dire : de toutes façons, il faut réagir, soit en habitant ensemble, soit en se séparant. Il me dit que si c'est ainsi que je vois la chose, ça ne l'intéresse pas. Il se met à sortir de plus en plus pour (je l'ai compris plus tard) noyer son mal-être. Il picole, se drogue. Je ne réagis pas vraiment, je connais l'animal, je me dis que s'il a besoin de renouer un peu avec son côté obscur pour aller mieux, je dois le laisser faire. Mon CDD touche à sa fin et mon employeur me propose un CDI. Concrètement, ce boulot me pompe l'air depuis un moment et j'ai le sentiment qu'il a sa part de responsabilité dans le délitement de mon histoire d'amour. Je refuse le CDI, je téléphone à Jules immédiatement pour lui faire part de la nouvelle. Il ne réagit pas vraiment, alors que de mon côté, je me réjouis déjà à l'idée du temps que je vais pouvoir passer de nouveau auprès de mon amoureux. Je commence à rêver de notre nouvelle vie, je suis graphiste et je veux devenir freelance, je sais qu'il pourra de nouveau m'épauler dans ce projet, j'ai hâte de vivre ça avec lui. Les jours passent... Comme nous partagions tout, il me laissait librement accéder à son facebook. Un jour, je tombe sur un message ambigu d'une nana. Je lui demande de quoi il s'agit, il me dit que ce n'est rien mais je sens qu'il se passe quelque chose, je sens qu'il me ment (c'est le pire dans tout ça, nous sommes tellement connectés que je le ressens mieux que quiconque). Quelques jours plus tard, je finis par apprendre qu'il m'a effectivement trompée. Nous sommes en décembre 2012. A partir de là, il me dit qu'il veut arrêter. Il m'a trompée pour ça. C'est un mec droit, fidèle. Me tromper était un acte de sabotage, il savait qu'en agissant ainsi, il ne reviendrait pas en arrière.
A partir de là, c'est le drame. Je ne comprends rien à ce qui m'arrive. Au risque de me répéter : je n'en avais pas conscience au moment des faits mais je pense qu'au fond de moi, j'étais convaincue que c'était le bon, celui qui ne me quitterait jamais parce qu'il m'aimait vraiment, et réciproquement. D'où la douche froide. Je lui fais une fausse tentative de suicide. Il l'utilise comme argument (au début, je me suis demandé si je faisais pas une connerie en te quittant, mais quand je vois à quel point tu es devenue dépendante, je me dis que je te rends service en partant). Dès le début (de la fin), il a cependant beaucoup de mal à me dire qu'il ne m'aime plus. Il se contente de dire que notre histoire a foiré, que c'est comme ça, qu'on n'a pas su réagir à temps, que maintenant c'est trop tard, qu'il ne veut plus avoir à se prendre la tête avec moi. Il continue de sortir beaucoup, sa carrière de DJ décolle pour de bon, les filles lui tombent dans les bras en un claquement de doigts. D'ailleurs, il les enchaîne et ne s'en cache pas. Il me dit qu'il n'est définitivement pas fait pour les histoires d'amour, qu'il n'est bon qu'à baiser. Un jour, il me laisse entendre que dans le fond, la vie qu'il mène le dégoûte, et qu'il reviendra sans doute vers moi après. Je suis à quelques jours de la fin de mon CDD et je tente quelque chose. Je lui explique que je vais avoir du temps, je lui demande de m'accorder un petit répit, je lui demande de partir avec moi quelques jours loin de cette ville et de cette vie de débauche, je lui dis qu'il me doit bien ça, que me le refuser serait une pure injustice. Il refuse.
J'entre dans une rage folle et dans la fameuse phase de harcèlement. Je passe mon temps à pleurer, à essayer de l'appeler. Je passe des heures à sonner en bas de chez lui alors qu'il est au pieu avec une autre... Il essaie de me tenir à distance et cela me rend malade, parce qu'au fond, je suis convaincue qu'il m'aime encore et qu'il est en train de faire une connerie. C'est une période très glauque. Pourtant, un jour, la situation bascule. Enfin pas exactement, mais c'est ainsi que mon cerveau malade l'interprète ! Je lui pose un ultimatum du genre : soit on réessaie, soit tu ne me reverras plus jamais. Et contre toute attente, il me fait une sorte de déclaration. Il me dit que oui, de fait, il m'aime encore beaucoup. Qu'il se sent toujours aimé par moi, et que c'est sans doute la raison pour laquelle il ne s'attache à aucune des autres pépettes qu'il fréquente pourtant depuis des semaines. Il me dit qu'effectivement je lui manque, qu'il aimerait repasser du temps avec moi mais qu'il ne sait pas comment s'y prendre. On se met alors à parler de l'éventualité d'une relation libre, parce que Jules redoute la pression (entre autres). Au final, on ne se voit plus que pour parler de ça, il est impossible de faire renaître quelque chose de simple et de naturel dans ces conditions. Bref : c'est un échec et cela me replonge dans ma névrose. Les semaines passent, je me vois faire des choses glauques, pathétiques et violentes, je ne cesse de me dire qu'il faut que ça s'arrête. Je décide alors de partir 1 mois et demi loin de notre ville, je vais voir famille et amis. Pour autant, nous échangeons encore quelques mails. A mon retour, je n'ai aucune idée de ce qui m'attend. Je tombe sur lui par hasard dans un bar et il me tombe dans les bras. Je comprends que je lui ai manqué. Il me dit que ça lui fait un bien fou de parler à quelqu'un qui le connaît vraiment, il me dit qu'il est fatigué, qu'il voudrait que cette vie de débauche finisse par le tuer, il me pleure dans les bras. Puis de nouveau, on s'engueule, avant de finalement rentrer ensemble. Cette nuit-là, en dormant, il m'a serré dans ses bras comme il ne l'avait jamais fait auparavant. Le lendemain, il se réveille en mode agressif, il semble en colère contre lui. Il tire une tronche d'enterrement, comme s'il venait de faire le truc le plus naze de sa vie. Je lui demande de se détendre un minimum, il me dit qu'il est désolé, qu'il ne peut pas décemment m'envoyer de tels signaux pour finalement me tenir à distance. Il me dit qu'il ne faut pas que je tienne compte de cette dernière nuit, il me dit qu'il va réfléchir. Cela me rend folle, comme toujours. Je vous épargne la suite de l'histoire, on tourne en boucle.
Au final, la situation est exactement la même depuis 7 mois : il m'aime encore mais refuse de réessayer car il ne souhaite pas se réinscrire dans un schéma de couple traditionnel. Parce que pour lui, cela reviendrait à sacrifier ce qu'il a obtenu ces 7 derniers mois (sa petite notoriété de DJ et des plans cul à n'en plus finir). Je lui réponds que ce n'est pas ce que je lui demande. Il me répond que je serais incapable de supporter un autre schéma que celui du couple traditionnel. En conséquence, il le fait avec une autre... Il a, depuis quelques semaines, une relation ouverte officielle avec une autre fille. Il m'a dit qu'il ne l'aimait pas, puis qu'il l'aimait, puis qu'il était en train de tomber amoureux, puis qu'il ne l'aimait pas... A un moment donné, je lui ai demandé de choisir entre elle et moi. Il m'a répondu que ma demande était légitime et qu'il allait réagir. Puis comme toujours, il n'a pris aucune décision, a continué à la voir elle en me laissant entendre qu'il tenait toujours à moi. J'ai vrillé de nouveau, je lui ai demandé de ne plus jamais m'adresser la parole. Un soir, il m'a vu quitter un bar avec un autre mec. La semaine suivante, c'est lui qui m'envoyait des messages sans arrêt pour me dire qu'il était désolé de me traiter ainsi, que je comptais toujours beaucoup pour lui mais qu'il était coincé (jalousie jalousie...). En fait, il réagit comme un enfant gâté, qui laisserait pourrir son vieux joujou au fond du jardin, tout en prenant bien soin qu'aucun autre enfant ne vienne jouer avec... Tandis que lui multiplie les nouveaux joujoux... Il n'aime pas quand je lui dis ça, il me répond qu'il n'est pas un pervers narcissique (pourtant il semble s'être beaucoup renseigné sur le sujet). Au final, sa non prise de décision a abouti à une décision : il la voit toujours elle, tandis que je le vois de moins en moins. Il me dit que cette relation lui convient parce qu'elle n'est pas passionnelle, parce que les sentiments sont sous contrôle. Et parce que cette fille est au courant de tout, qu'elle est intelligente et qu'elle comprend et accepte la situation. En gros, elle cadre parfaitement avec ce qu'il désire en ce moment : un peu d'affection mais pas trop, et surtout, une liberté sexuelle sans limite. Il dit qu'elle sait qu'il est encore amoureux de moi et qu'elle l'accepte (dois-je préciser qu'elle m'a pourtant déjà physiquement agressée en soirée...). Au final, je trouve son comportement lâche, injuste, voire idiot. J'ai le sentiment qu'il sacrifie un amour intense et sincère pour une relation superficielle basée sur un mensonge (elle supporte très bien la situation).
Au final, je ne sais même plus si je tiens à le récupérer. J'aime de tout mon cœur la personne qu'il était quand nous étions ensemble. Mais je lui ai dit il y a quelques jours que j'avais le sentiment que cette personne était morte et enterrée. A l'inverse, l'individu qu'il est devenu me dégoûte. Je le trouve pathétique, lâche, peureux. Je continue de penser qu'il m'aime encore mais suis de plus en plus persuadée qu'il ne me reviendra jamais. J'ai l'impression de n'avoir jamais vécu une situation aussi incohérente et cela me rend malade. Ce qui est certain, c'est que je ne veux plus avoir à subir ces montagnes russes. Aujourd'hui, je me suis jurée de ne plus sortir dans les mêmes endroits que lui, et surtout, de ne plus boire une seule goutte d'alcool. Parce que c'est toujours dans ces circonstances que les choses sont parties en sucette. Alors je compte sur vous pour m'aider à m'y tenir, il faut à tout prix que je m'en sorte... Ma vie (et en particulier ma vie professionnelle) est au point mort depuis le mois de décembre et cette situation ne peut plus durer. Merci à ceux qui auront eu le courage de me lire, vos remarques/analyses sont les bienvenues !
P.S.
Détail important, Jules est soupçonné bipolaire par quelques personnes... Et pour cause, ses relations amoureuses se sont toujours terminées de manière relativement désastreuse. Il semble fonctionner par cycles, être éperdument amoureux pendant quelques mois/années avant de tout envoyer péter sous prétexte que la nana est devenue chiante. De manière générale, il a des envies très contradictoires (partir se mettre au vert/vivre une vie de débauche en ville). Je crois qu'il en a désormais conscience, il s'est renseigné sur les traitements éventuels mais refuse de s'y soumettre de crainte de devenir un légume. Je suis moi-même convaincue que l'incohérence de son comportement trouve une part de son origine dans un trouble psychologique. Et je lui en veux énormément de négliger cette part du problème, parce qu'en attendant, il fait du mal aux autres.
Modifié en dernier par Annouche le 01 juil. 2014, 13:04, modifié 2 fois.