Nuage34 a écrit :Peut-on se remettre d'une rupture quant on l'aime encore?
Oui.
Nuage34 a écrit :avez vous de belles histoires à me raconter où la personne n'a pas réussi à reconquérir son ex alors qu'elle l'aimait encore au moment de la rupture mais a réussi à se reconstruire une belle vie?
En quelque sorte.
Nuage34 a écrit :Je suis surtout preneuse d'histoires avec des enfants, moi-même ayant été quittée par le père de mes enfants.
Noté. Alors, je me lance :
Jeune, très jeune, j'ai rencontré une jeune mariée (d'un peu plus de 2 fois mon âge, tout de même). Une bouseuse du sud-ouest que je méprisais de toutes mes fibres, mais qui présentait l'intérêt de me permettre de baiser sur une base régulière, à l'âge où l'on a du mal à trouver des partenaires (j'avais 15 ans), et alors que je ne ressentais aucun désir pour les femmes de moins de 20-30 balais. Elle était mignonne, disponible, pas bien futée, et elle faisait de moi l'égal d'un dieu à la cafet, quand mes camarades de classe trompaient leur ennui en programmant des jeux sur Ti-89 et ramaient comme des malades pendant des semaines pour avoir le droit de tripoter une fille 2 minutes.
Je la trouvais con comme ses pieds et lui en voulais sans doute un peu de me dégoûter des femmes en se laissant tyranniser par un gamin qui jouait à l'homme, alors qu'elle était mère depuis 6 mois et mariée depuis 2 ans. En outre, je croyais avoir besoin d'essayer 2-3 trucs sur elle, de mettre à profit cette vraie femme "adulte" inespérée que j'avais sous la main, pour en apprendre le plus possible sur les limites et les besoins d'une femme. J'ai compris, depuis, qu'il n'y avait pas grand-chose à savoir sur le sujet. Et que les femmes acceptaient à peu près n'importe quoi, pour peu qu'on prenne la peine de s'intéresser un peu à leurs sentiments. Mais j'étais plus jeune et plus naïf qu'aujourd'hui, et j'imaginais volontiers qu'il existait un "jeu", avec ses règles, etc ... Je me suis donc fait un devoir de tester tout ce qui pouvait me passer par la tête.
De son côté à elle, "l'investissement" que je représentais commençait à s'alourdir. Son mari savait qu'elle le trompait dès qu'il quittait le foyer et le brave prolo la battait en conséquence, ses parents s'étaient rangés du côté de sa belle-famille et refusaient de lui parler en attendant le divorce, elle n'avait jamais mis d'argent de côté, ne travaillait pas, et devait s'occuper d'un môme de moins d'un an ... Ce dont je ne me rendais pas vraiment compte, occupé que j'étais à lui demander toujours plus, pour voir jusqu'où je pouvais pousser le bouchon. Je n'étais pas cruel envers les femmes à l'époque, et tentais de l'aider de mon mieux afin de pouvoir poursuivre mes expérimentations. Je lui envoyais de l'argent pour qu'elle puisse continuer à tenir le choc quand son mari lui coupait les vivres, et passais la voir 2 ou 3 par mois. A côté de ça, j'augmentais progressivement les doses. Je voulais l'enculer, la forçais à rester au téléphone quand son bébé pleurait (et lui ressortais qu'elle était une mauvaise mère, quand elle me cherchait querelle), je commençais à me permettre certains accès de franchise sur le mépris qu'elle m'inspirait ...
La pauvre, qui n'était pas bien maligne, commençait à comprendre qu'elle s'était compromise avec un enfant. Un enfant particulièrement irresponsable et qui ne l'aimait pas, de surcroît. Elle ne souriait plus en me traitant de "sale gosse casse-tout" et ne tombait plus dans mes pièges les plus évidents. J'appris en l'espionnant qu'elle tentait un rapprochement avec son mari (plaidant une démence passagère à mettre sur le compte de ... leur compte, sur lequel il ne mettait pas grand-chose). Elle m'aimait toujours, je le sais aujourd'hui. Elle avait simplement compris qu'elle ne pouvait rien attendre de moi. Mais j'étais anxieux alors, et préférai perdre mon cobaye que subir l'humiliation d'être éjecté par une quasi-paysanne pyrénéenne, comme le sale gosse ingrat que j'étais.
Par dépit, je décidai de prendre les devants et de m'en séparer le premier. Je pris soin d'envoyer à son mari un message l'informant que j'avais fini de faire mumuse avec sa femme, et que je la lui abandonnais, afin de jeopardizer les espoirs de ma belle. Ma ruse, simple et grossière, fonctionna admirablement sur cette âme simple et grossière. Voyant ses espoirs de réconciliation familiale ruinés, elle fit bien quelques pas vers moi. Mais je m'étais résolu à la perdre depuis longtemps et en avais déjà fait mon deuil. Trop heureux d'être à nouveau en situation de force, contre toute attente, et ne lui trouvant plus aucun charme depuis sa "trahison" ... Après l'avoir laissée mijoter 2 jours, je me payai donc le le luxe de la rembarrer. Version brutale. Un peu pour la punir. Mais surtout parce que j'étais surpris de me sentir si ému, et voulais "m'endurcir" un peu.
Quelques heures plus tard, j'appris qu'elle avait officiellement fait une TS. Je dis bien "officiellement" : la connaissant, je crois surtout qu'elle s'était enfilé 2 tubes de somnifères, et qu'on l'avait emmenée finir sa longue sieste à l'hosto, une connerie du genre ... Mais sur le moment, j'ai pris tout cela très au sérieux quand sa soeur (une hystérique) m'a briefé par téléphone, en me disant qu'elle était dans le coma. Je me suis vu avec du sang sur les mains, un peu surpris de l'espérer autant que je le redoutais, et très surpris de le redouter autant que je l'espérais. Je me découvris dans la même nuit insensible et lâche. Trop froid pour espérer vraiment qu'elle vive. Trop poltron pour espérer vraiment qu'elle meure. J'étais une sous-merde à tous les niveaux. Je me désespérais de ne pas trouver dans le fond de mon âme, aussi noire que timorée, un vice pour l'emporter sur l'autre : mon incapacité à pencher d'un côté me mit au supplice. Je m'en amuse aujourd'hui, mais le souvenir de cette soirée me cuit encore les joues parfois, quand vient l'heure de "dresser le bilan".
Epilogue :
J'ai continué de la surveiller de loin, et su que son mari avait fini par la récupérer. Je crois qu'elle ne l'aimait toujours pas. toujours est-il que leur couple a fini par péter, 2 ou 3 ans plus tard. Entretemps, elle était retombée sur quelqu'un, avec qui ça se passait pas mal et qui semblait s'occuper de sa fille.
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Celles qui veulent une "belle histoire où la personne n'a pas réussi à reconquérir son ex alors qu'elle l'aimait encore au moment de la rupture mais a réussi à se reconstruire une belle vie avec ses gosses" peuvent arrêter la lecture ici.
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Post-épilogue :
J'ai repris contact avec ma paysanne. J'ai beaucoup grandi depuis notre dernière rencontre. Je ne la crois pas un instant quand elle dit que depuis, elle n'a jamais aimé que moi et qu'elle me pardonne tout. Mais le fait est que je l'ai revue et que nous avons passé 2 nuits ensemble. Je la sens très méfiante, et elle demeure évasive quant aux possibilités de nous fréquenter plus sérieusement. Elle ne fait jamais le premier pas vers moi et ne prend jamais l'initiative de m'appeler. Mais je crois en mes chances de la récupérer, et nourris le projet d'effacer l'ardoise de ma honte, en la bousillant pour de bon, bien proprement. Elle est la première et la dernière femme devant laquelle je me suis trouvé si faible. Et sa dette envers moi est lourde de m'avoir sali à mes propres yeux. Je reconnais paradoxalement qu'en cela je suis resté, malgré cette expérience et celles qui la suivirent, le même sale gosse qu'hier ...