- 01 nov. 2012, 11:12
#562020
Bonjour à tous (et désolée par avant de la longueur de ce qui suit), merci de me lire.
J’ai déjà eu l’occasion de poster, sous le titre « J’ai appliqué le SR sans le savoir. Et maintenant ? ». C’était en février 2012, et me voilà à planter de nouveau le décor ici.
Rétrospective : J’ai aujourd’hui 57 ans, il en a 47. Aux dires de tout le monde, le plus âgé des deux n’est pas celui que l’on croit ! Une relation de 6 ans (2005-2011), parfois interrompue par ses silences aussi soudains qu’incompréhensibles et ultra douloureux pour moi (des genres de « retraites » subites de sa part, sans crier gare). A chaque reprise, (car il se trouvait toujours un moment où il réapparaissait, après d’une semaine à 3 mois), je n’arrivais jamais à obtenir d’explications à son comportement, et, quelque part, lui non plus. Démuni financièrement, objet d’injustices familiales, des espoirs professionnels mis à mal malgré sa grande ténacité, je sentais bien qu’il avait largement de quoi disjoncter. La relation avait une nouvelle fois repris en mars 2011, après 3 mois d’interruption. Mer d’huile jusqu’en août suivant où, étant parvenue à le faire sortir de sa tanière, j’avais véritablement pu constater ce que je supposais depuis longtemps : il ne tournait pas rond (phases d’isolement, d’enfermement sur lui-même). Il était en mode non-communication et m’avait dit « De toute façon, je te rappelle ». Les semaines passant, sans manifestation de sa part, la raison l’avait emporté et j’avais décidé de passer à autre chose. En octobre, je lui avais envoyé un mail pour lui dire que je n’avais « ni remords ni regrets », que ma souffrance avait atteint son top. Inutile de dire que je n’attendais pas de réponse. Contre toute attente, en janvier 2012, un sms pour prendre de mes nouvelles. Fragile encore, toute ma mécanique s’est remise en marche, mais nos échanges de sms ont été plutôt houleux et… nouveau silence de sa part. C’est à cette époque que j’ai posté mon histoire ici. L’idée était de le revoir. Cette fois, je lui ai adressé un courrier pour l’alerter sur son comportement irrationnel. Pas de réponse, et moi de continuer mon chemin remonte-pente, le temps se montrant plutôt efficace. 18 août 2012…, nouveau sms, toujours sur le mode « prendre de mes nouvelles ». Ne me dîtes pas que j’aurais dû l’ignorer, puisque j’ai répondu… Il y a eu ensuite son « Si ça te dit, on peut se voir prochainement ». En langage masculin le « Si ça te dit », signifie « J’aimerais bien », ça c’est connu. Tiède, mais curieuse, j’ai répondu « Oui, pourquoi pas ». S’en est suivi un nouvel échange de sms très salutaire pour moi, car j’ai enfin pu exprimer de façon interactive tout ce que je n’avais pu lui dire (et croyez-moi, je n’ai pas choisi mes mots pour tout le mal qu’il m’avait fait). Au final, nous nous sommes revus le 22 septembre 2012, chez moi (n’y voyez pas de mal, l’idée était juste d’être au calme pour discuter après 13 mois). Il était sur ses gardes et moi complètement chamboulée tant je n’imaginais jamais le revoir un jour. La reprise de contact a néanmoins été simple. Lorsque je lui ai demandé pourquoi il avait souhaité me revoir, sa réponse, un peu gêné : « Prendre de tes nouvelles ». (C’est une manie ! Fait-on une heure de métro jusque chez l’autre pour avoir des nouvelles, alors que nos sms auraient suffi pour cela ?!). Il m’a dit qu’il n’avait connu personne depuis tout ce temps, que ça ne l’intéressait pas. Bref, ne me blâmez pas, un rapprochement s’est opéré, des bisous et le reste… Je n’avais aucune idée de ce qu’il allait advenir de la suite, mais je voulais profiter de l’instant pour marquer une vraie fin si ça devait être le cas, et non pas rester sur ma fuite d’il y avait 13 mois. De retour chez lui, il m’a appelée le soir pour me dire qu’il était content que nous nous soyons vus, que « les choses allaient reprendre progressivement ». Lorsque nous nous sommes revus (puisque, oui, nous nous sommes revus 2 fois depuis ces retrouvailles), il a évoqué la souffrance existentielle qu’il avait traversé, et le fait qu’il était passé à 2 doigts de la folie (ça, j’avais bien remarqué…), ajoutant « Tout ce que je peux te dire c’est que je vais vers le mieux ». J’avoue que je bute sur ce « progressivement ». Auparavant, nous nous voyions deux fois par semaine (pas forcément les w-e) et il m’appelait tous les soirs (ce que je pouvais trouver trop parfois, trop rituel). A l’heure actuelle, depuis le 22 septembre, nous nous sommes revus deux fois, les 5 et 17 octobre (nous devions nous voir le 23, mais il était souffrant) et il a pu se passer jusqu’à une semaine sans appel. Je lui ai demandé pourquoi ce « progressivement », il a répondu « C’est mon intuition ». Il avait dit auparavant qu’il souhaitait que nous allions le plus loin possible dans notre relation. A ma question de savoir comment il voyait cette relation justement, quelle formule, il avait répondu « C’est nous. Nous sommes ensemble ». Je sais qu’il n’a personne d’autre dans sa vie, que ça n’est absolument pas son genre, mais entre son indépendance naturelle et son progressivement, je commence à mon ronger les ongles. Il est tout de même pénible qu’alors que c’est son comportement qui m’a poussée à passer à autre chose, ce soit lui qui revienne en imprimant son rythme. Je lui ai dit que je ne voulais pas que cette reprise me génère des frustrations. C’est sûr qu’après un break de 13 mois, on n’est pas censé reprendre tambour battant, mais je m’interroge et fluctue entre colère (à douter de sa sincérité et à penser qu’il se fiche de moi) et attente. Lui téléphoner ou lui passer des sms, ça n’est pas l’envie qui m’en manque. Il m’a d’ailleurs dit « Chacun appelle l’autre quand il a envie » et, au sujet des sms « Envoie ce que tu veux quand tu veux). Oui, mais voilà…, pour m’être cassé le nez et les larmes X fois par le passé sur sa messagerie alors qu’il était en mode mutisme, j’en garde un gros syndrome handicapant, proche de la crise d’angoisse, la crainte chevillée au corps qu’il ne réponde pas. Du coup, je me manifeste très peu. Et puis, j’ai bien plus envie de le voir que de l’avoir en ligne. J’observe que jusque là il a répondu à chacun de mes appels ou sms. Par deux fois, en m’appelant il a souligné « Tu vois, c’est moi qui t’appelles ». Sans doute entendait-il par là « Tu vois, je suis ouvert, je vais mieux ». C’est vrai que tout cela est encore récent. Son dernier appel date de samedi 27 octobre. Immanquablement, j’ai posé la question de savoir quand nous allions nous voir. Sa réponse « Je te dis ça très vite. On pourrait déjeuner dans la semaine ». Bien sûr, et d’autant qu’il est enseignant et actuellement en congés, j’avais galopé toute seule dans ma tête et refait le calendrier ! Nous sommes jeudi matin et RAS.
Je n’ai jamais oublié cet homme. Nous nous sommes retrouvés comme si nous nous étions quittés la veille, les explications sur son comportement passé en plus. Seule j’ai été et, alors qu’il est réapparu (la vie réserve de ces surprises !), seule je me sens encore. Je vis cette durée entre nos contacts (sms, téléphone ou rencontres) comme un non sens. Le propos n'est pas de donner dans je ne sais quelle stratégie du genre SR. Nous n’en sommes plus au jeu du chat et de la souris.
Je me dis que son "progressivement" est motivé par le fait qu'il a peur de lui-même, peur de redisparaitre subitement.
- Que penser ? Que faire ? Que dire (ou pas) ?
- Quel rythme raisonnable peut se cacher derrière ce "progressivement" qui m'obsède ?
Merci de vos éclairages.
J’ai déjà eu l’occasion de poster, sous le titre « J’ai appliqué le SR sans le savoir. Et maintenant ? ». C’était en février 2012, et me voilà à planter de nouveau le décor ici.
Rétrospective : J’ai aujourd’hui 57 ans, il en a 47. Aux dires de tout le monde, le plus âgé des deux n’est pas celui que l’on croit ! Une relation de 6 ans (2005-2011), parfois interrompue par ses silences aussi soudains qu’incompréhensibles et ultra douloureux pour moi (des genres de « retraites » subites de sa part, sans crier gare). A chaque reprise, (car il se trouvait toujours un moment où il réapparaissait, après d’une semaine à 3 mois), je n’arrivais jamais à obtenir d’explications à son comportement, et, quelque part, lui non plus. Démuni financièrement, objet d’injustices familiales, des espoirs professionnels mis à mal malgré sa grande ténacité, je sentais bien qu’il avait largement de quoi disjoncter. La relation avait une nouvelle fois repris en mars 2011, après 3 mois d’interruption. Mer d’huile jusqu’en août suivant où, étant parvenue à le faire sortir de sa tanière, j’avais véritablement pu constater ce que je supposais depuis longtemps : il ne tournait pas rond (phases d’isolement, d’enfermement sur lui-même). Il était en mode non-communication et m’avait dit « De toute façon, je te rappelle ». Les semaines passant, sans manifestation de sa part, la raison l’avait emporté et j’avais décidé de passer à autre chose. En octobre, je lui avais envoyé un mail pour lui dire que je n’avais « ni remords ni regrets », que ma souffrance avait atteint son top. Inutile de dire que je n’attendais pas de réponse. Contre toute attente, en janvier 2012, un sms pour prendre de mes nouvelles. Fragile encore, toute ma mécanique s’est remise en marche, mais nos échanges de sms ont été plutôt houleux et… nouveau silence de sa part. C’est à cette époque que j’ai posté mon histoire ici. L’idée était de le revoir. Cette fois, je lui ai adressé un courrier pour l’alerter sur son comportement irrationnel. Pas de réponse, et moi de continuer mon chemin remonte-pente, le temps se montrant plutôt efficace. 18 août 2012…, nouveau sms, toujours sur le mode « prendre de mes nouvelles ». Ne me dîtes pas que j’aurais dû l’ignorer, puisque j’ai répondu… Il y a eu ensuite son « Si ça te dit, on peut se voir prochainement ». En langage masculin le « Si ça te dit », signifie « J’aimerais bien », ça c’est connu. Tiède, mais curieuse, j’ai répondu « Oui, pourquoi pas ». S’en est suivi un nouvel échange de sms très salutaire pour moi, car j’ai enfin pu exprimer de façon interactive tout ce que je n’avais pu lui dire (et croyez-moi, je n’ai pas choisi mes mots pour tout le mal qu’il m’avait fait). Au final, nous nous sommes revus le 22 septembre 2012, chez moi (n’y voyez pas de mal, l’idée était juste d’être au calme pour discuter après 13 mois). Il était sur ses gardes et moi complètement chamboulée tant je n’imaginais jamais le revoir un jour. La reprise de contact a néanmoins été simple. Lorsque je lui ai demandé pourquoi il avait souhaité me revoir, sa réponse, un peu gêné : « Prendre de tes nouvelles ». (C’est une manie ! Fait-on une heure de métro jusque chez l’autre pour avoir des nouvelles, alors que nos sms auraient suffi pour cela ?!). Il m’a dit qu’il n’avait connu personne depuis tout ce temps, que ça ne l’intéressait pas. Bref, ne me blâmez pas, un rapprochement s’est opéré, des bisous et le reste… Je n’avais aucune idée de ce qu’il allait advenir de la suite, mais je voulais profiter de l’instant pour marquer une vraie fin si ça devait être le cas, et non pas rester sur ma fuite d’il y avait 13 mois. De retour chez lui, il m’a appelée le soir pour me dire qu’il était content que nous nous soyons vus, que « les choses allaient reprendre progressivement ». Lorsque nous nous sommes revus (puisque, oui, nous nous sommes revus 2 fois depuis ces retrouvailles), il a évoqué la souffrance existentielle qu’il avait traversé, et le fait qu’il était passé à 2 doigts de la folie (ça, j’avais bien remarqué…), ajoutant « Tout ce que je peux te dire c’est que je vais vers le mieux ». J’avoue que je bute sur ce « progressivement ». Auparavant, nous nous voyions deux fois par semaine (pas forcément les w-e) et il m’appelait tous les soirs (ce que je pouvais trouver trop parfois, trop rituel). A l’heure actuelle, depuis le 22 septembre, nous nous sommes revus deux fois, les 5 et 17 octobre (nous devions nous voir le 23, mais il était souffrant) et il a pu se passer jusqu’à une semaine sans appel. Je lui ai demandé pourquoi ce « progressivement », il a répondu « C’est mon intuition ». Il avait dit auparavant qu’il souhaitait que nous allions le plus loin possible dans notre relation. A ma question de savoir comment il voyait cette relation justement, quelle formule, il avait répondu « C’est nous. Nous sommes ensemble ». Je sais qu’il n’a personne d’autre dans sa vie, que ça n’est absolument pas son genre, mais entre son indépendance naturelle et son progressivement, je commence à mon ronger les ongles. Il est tout de même pénible qu’alors que c’est son comportement qui m’a poussée à passer à autre chose, ce soit lui qui revienne en imprimant son rythme. Je lui ai dit que je ne voulais pas que cette reprise me génère des frustrations. C’est sûr qu’après un break de 13 mois, on n’est pas censé reprendre tambour battant, mais je m’interroge et fluctue entre colère (à douter de sa sincérité et à penser qu’il se fiche de moi) et attente. Lui téléphoner ou lui passer des sms, ça n’est pas l’envie qui m’en manque. Il m’a d’ailleurs dit « Chacun appelle l’autre quand il a envie » et, au sujet des sms « Envoie ce que tu veux quand tu veux). Oui, mais voilà…, pour m’être cassé le nez et les larmes X fois par le passé sur sa messagerie alors qu’il était en mode mutisme, j’en garde un gros syndrome handicapant, proche de la crise d’angoisse, la crainte chevillée au corps qu’il ne réponde pas. Du coup, je me manifeste très peu. Et puis, j’ai bien plus envie de le voir que de l’avoir en ligne. J’observe que jusque là il a répondu à chacun de mes appels ou sms. Par deux fois, en m’appelant il a souligné « Tu vois, c’est moi qui t’appelles ». Sans doute entendait-il par là « Tu vois, je suis ouvert, je vais mieux ». C’est vrai que tout cela est encore récent. Son dernier appel date de samedi 27 octobre. Immanquablement, j’ai posé la question de savoir quand nous allions nous voir. Sa réponse « Je te dis ça très vite. On pourrait déjeuner dans la semaine ». Bien sûr, et d’autant qu’il est enseignant et actuellement en congés, j’avais galopé toute seule dans ma tête et refait le calendrier ! Nous sommes jeudi matin et RAS.
Je n’ai jamais oublié cet homme. Nous nous sommes retrouvés comme si nous nous étions quittés la veille, les explications sur son comportement passé en plus. Seule j’ai été et, alors qu’il est réapparu (la vie réserve de ces surprises !), seule je me sens encore. Je vis cette durée entre nos contacts (sms, téléphone ou rencontres) comme un non sens. Le propos n'est pas de donner dans je ne sais quelle stratégie du genre SR. Nous n’en sommes plus au jeu du chat et de la souris.
Je me dis que son "progressivement" est motivé par le fait qu'il a peur de lui-même, peur de redisparaitre subitement.
- Que penser ? Que faire ? Que dire (ou pas) ?
- Quel rythme raisonnable peut se cacher derrière ce "progressivement" qui m'obsède ?
Merci de vos éclairages.