- 01 avr. 2012, 15:18
#454344
Tombée par hasard ici au gré de navigation Internet...
Et le besoin de raconter mon histoire, pour avoir des avis sans doute, même si personne ne peut prévoir de quoi demain sera fait.
Cela fait quasi huit ans que j'étais avec celui que je dois appeler mon "ex".
Rencontre sur les bancs de l'univ et une histoire très vite intense, fusionnelle bien que nous avons toujours été très très indépendants l'un de l'autre, chacun sa sphère même si évidemment nous avons construit ensemble.
Une histoire banale, pas forcément douce, on a vite du faire face à certaines épreuves, une dépression pour lui, la mort d'une personne très proche pour moi, une longue et grave maladie pour son père, idem pour ma sœur. Mais nous avons toujours été soudés, forts, et nous nous aimions très absolument. Je le maternais cependant trop, avec du recul, et nous avions régulièrement des prises de tête sur son éternelle procrastination. Il m'avait mise sur un piédestal, était en éternelle perte de confiance, mais nous trouvions notre équilibre et j'ose le dire, étions heureux et surtout, très proches.
Il y a trois ans nous avons décidé de faire un enfant.
Plusieurs mois plus tard, durant lesquels je suis devenue très "bébé-centrée", nous avons appris son infertilité. Nous avons tenu le choc, nous nous sommes soutenus comme nous pouvions. C'était la chose dont il avait le plus peur au monde. Moi je suis restée combative, confiance en la médecine, lui avait envie de baisser les bras...
Deux mois plus tard les médecins lui découvraient un cancer.
Nous nous sommes accrochés, bien qu'il s'est lui renfermé, sans doute affaibli par la chimio, le fait que je doive m'occuper, encore, de lui, la récente annonce de son infertilité pas encore digérée...
Trois mois plus tard nous entamions une fécondation in vitro, j'avoue j'étais plus partante que lui. Néanmoins il a signé les papiers, donné son accord, vu les psy... Nous étions toujours très proches bien que lui était toujours plus renfermé.
La FIV a marché, je suis tombée enceinte. Le bonheur... Pour lui comme pour moi. Il voulait un bébé plus que tout au monde, il n'en revenait pas...
Ensuite, vers mes 5 mois de grossesse nous avons appris que notre fille avait une grave malformation. Le chemin fut long, dans l'angoisse, l'attente, les tonnes de rdv médicaux. Il était fatigué, usé, apeuré, en avait marre des hôpitaux (entre son cancer, la FIV et maintenant des échos et rdv toutes les semaines, on fréquentait beaucoup les hôpitaux depuis quelques mois...). Nous étions, encore une fois, une bonne équipe, soudés pour notre bébé, mais plus vraiment un couple amoureux. Nous n'avions plus le temps, plus l'espace pour la légèreté. Mais nous étions soudés.
Plus ou moins à cette période, je capte des échanges de mails "limites" avec une de ses amies. Je lui en parle, il pleure beaucoup, admet avoir franchi une limite, s'excuse, m'explique qu'il est en totale perte de confiance depuis l'annonce de son infertilité, qu'elle le flatte, qu'elle pose un regard naif et sans casseroles sur lui. Il promet de mettre un terme à ces échanges.
Vers mes 8-9 mois de grossesse il m'annonce qu'il veut un break, qu'il ne sait plus où il en est, que je lui rappelle toutes les épreuves passées, qu'il m'aime mais n'est plus amoureux. Qu'il pense partir après l'accouchement, que je lui ai mis trop de choses sur le dos pendant ma grossesse (du genre monter la chambre...) alors qu'il n'avait plus la force de rien.
Nous avons alors eu des jours vraiment très durs. Il me dit qu'il est mal, abîmé, triste, perdu, qu'il pense souvent à mourir.
Il me dit espérer que la naissance de notre fille le guérisse, nous guérisse.
Ça n'a pas été le cas. Le premier mois après sa naissance a été intense, forcément, avec un nourrisson. Il était souvent absent mais nous avions quand même de bons moments, très bons même.
Avant Noël (un peu plus d'un mois après la naissance de notre bébé) alors que je pensais que ça allait mieux il m'annonce qu'il veut partir en break tout le mois de février. Qu'il me quittera sans doute ensuite, que rien ne va mieux. Il est très désagréable, me rejette.
Nous passons cependant 15 jours de congé à trois à Noël, très doux, fusionnels, tendres. Il me dit qu'il n'est pas à notre hauteur, qu'il ne me mérite pas. On pleure beaucoup mais nous avons surtout de très bons moments, apaisés, sereins.
A se reprise du travail il m'annonce que ça ne change rien. Il veut partir en février pour amorcer la rupture. Il dit qu'il partira cet été.
Je vais un peu chez ma mère, mais me retrouve donc seule avec un bébé en très bas âge, c'est difficile.
Nous échangeons beaucoup de mails, reparlons beaucoup de notre histoire pendant ce mois. On pleure beaucoup. Il semble très perturbé. J'appelle ses amis, j'ai peur pour lui, il dit qu'il veut mourir. On s'engueule aussi, trop, trop fort, pour finir dans les bras l'un de l'autre en larmes.
Ses amis doucement mais sûrement me mettent sur la piste.
Je lui demande s'il me trompe, non, non, jamais de la vie.
Puis finalement juste un baiser volé (avec cette fille), rien de plus. Il me demande de le laisser revenir, qu'il n'a plus beaucoup de forces mais veut se battre pour notre famille.
La nuit j'ouvre ses mails et constate qu'il me trompe depuis des mois (depuis mon 8ème mois de grossesse et la fameuse discussion).
Tout s'enchaîne. Je suis toujours restée calme, bien qu'incroyablement blessée. La rupture du PACS, les discussions pour un droit de visite à sa fille (qu'il n'avait alors plus vue depuis plus d'un mois)...
Il vient dormir chez moi quelques fois, certaines se passent bien, même si en pleurs, on a de jolis moments en famille, de jolis moments à deux également. On s'écrit beaucoup, il me dit qu'il est mort de trouille mais amoureux de cette fille. Qu'il a tellement peur... Qu'il pense que ça sera la plus jolie des choses que l'on se retrouve un jour mais qu'il ne peut pas y penser maintenant, qu'il est dans une autre histoire. Que je n'y peux rien, que je suis belle, drôle, etc. etc. que c'est juste la vie et ses épreuves qui l'ont éloigné et que cette fille pose sur lui un regard qui lui fait du bien.
Mais ces moments à deux, ce simulacre de famille m'épuisent et me laissent un sale goût amer. Tout est là en substance... Quel gâchis.
Et les discussions tournent en rond. Il commence énervé "je suis fou de cette fille, ne reviendrai jamais, je n'ai même plus de tendresse pour toi" pour finir en pleurs "la porte n'est pas complètement fermée, mais je t'ai déjà tellement bafouée".
Il me dit que je fantasme sa relation, qu'il ne parle pas des "vraies" choses avec elle, ne la voit pas tant que ça. Mais voilà, elle partage sa passion (ce qui n'était pas mon cas), le flatte, ils sont dans une relation toute mièvre à base de mots cuculs et de sorties, concerts, etc.
Les mots deviennent de plus en plus durs de son côté, le manque de sa fille et la peur lui font certainement perdre un peu pied et il se venge sur moi.
Voilà où nous en sommes. Nous avons décidé de nous en tenir à son droit de visite, de ne plus nous voir ou parler en dehors. De ne plus parler de nous. Je l'ai supprimé de Facebook. Il n'a de nouveau plus vu sa fille depuis 15 jours mais m'envoie des sms en disant qu'il pleure tout le temps, qu'il lui manque comme un bras. Je lui ai dit que je n'étais plus la bonne personne à qui dire ça.
J'ai l'intime, la profonde et puissante conviction que nous allons nous retrouver. Notre histoire n'est pas finie.
Je pense même que cet "épisode" pourrait nous sauver un jour, et que nous pourrions être mille fois plus heureux ensuite. Mais peut-être suis-je dans le déni.
J'aimerais qu'elle s'éteigne, elle me fait beaucoup trop souffrir.
Et le besoin de raconter mon histoire, pour avoir des avis sans doute, même si personne ne peut prévoir de quoi demain sera fait.
Cela fait quasi huit ans que j'étais avec celui que je dois appeler mon "ex".
Rencontre sur les bancs de l'univ et une histoire très vite intense, fusionnelle bien que nous avons toujours été très très indépendants l'un de l'autre, chacun sa sphère même si évidemment nous avons construit ensemble.
Une histoire banale, pas forcément douce, on a vite du faire face à certaines épreuves, une dépression pour lui, la mort d'une personne très proche pour moi, une longue et grave maladie pour son père, idem pour ma sœur. Mais nous avons toujours été soudés, forts, et nous nous aimions très absolument. Je le maternais cependant trop, avec du recul, et nous avions régulièrement des prises de tête sur son éternelle procrastination. Il m'avait mise sur un piédestal, était en éternelle perte de confiance, mais nous trouvions notre équilibre et j'ose le dire, étions heureux et surtout, très proches.
Il y a trois ans nous avons décidé de faire un enfant.
Plusieurs mois plus tard, durant lesquels je suis devenue très "bébé-centrée", nous avons appris son infertilité. Nous avons tenu le choc, nous nous sommes soutenus comme nous pouvions. C'était la chose dont il avait le plus peur au monde. Moi je suis restée combative, confiance en la médecine, lui avait envie de baisser les bras...
Deux mois plus tard les médecins lui découvraient un cancer.
Nous nous sommes accrochés, bien qu'il s'est lui renfermé, sans doute affaibli par la chimio, le fait que je doive m'occuper, encore, de lui, la récente annonce de son infertilité pas encore digérée...
Trois mois plus tard nous entamions une fécondation in vitro, j'avoue j'étais plus partante que lui. Néanmoins il a signé les papiers, donné son accord, vu les psy... Nous étions toujours très proches bien que lui était toujours plus renfermé.
La FIV a marché, je suis tombée enceinte. Le bonheur... Pour lui comme pour moi. Il voulait un bébé plus que tout au monde, il n'en revenait pas...
Ensuite, vers mes 5 mois de grossesse nous avons appris que notre fille avait une grave malformation. Le chemin fut long, dans l'angoisse, l'attente, les tonnes de rdv médicaux. Il était fatigué, usé, apeuré, en avait marre des hôpitaux (entre son cancer, la FIV et maintenant des échos et rdv toutes les semaines, on fréquentait beaucoup les hôpitaux depuis quelques mois...). Nous étions, encore une fois, une bonne équipe, soudés pour notre bébé, mais plus vraiment un couple amoureux. Nous n'avions plus le temps, plus l'espace pour la légèreté. Mais nous étions soudés.
Plus ou moins à cette période, je capte des échanges de mails "limites" avec une de ses amies. Je lui en parle, il pleure beaucoup, admet avoir franchi une limite, s'excuse, m'explique qu'il est en totale perte de confiance depuis l'annonce de son infertilité, qu'elle le flatte, qu'elle pose un regard naif et sans casseroles sur lui. Il promet de mettre un terme à ces échanges.
Vers mes 8-9 mois de grossesse il m'annonce qu'il veut un break, qu'il ne sait plus où il en est, que je lui rappelle toutes les épreuves passées, qu'il m'aime mais n'est plus amoureux. Qu'il pense partir après l'accouchement, que je lui ai mis trop de choses sur le dos pendant ma grossesse (du genre monter la chambre...) alors qu'il n'avait plus la force de rien.
Nous avons alors eu des jours vraiment très durs. Il me dit qu'il est mal, abîmé, triste, perdu, qu'il pense souvent à mourir.
Il me dit espérer que la naissance de notre fille le guérisse, nous guérisse.
Ça n'a pas été le cas. Le premier mois après sa naissance a été intense, forcément, avec un nourrisson. Il était souvent absent mais nous avions quand même de bons moments, très bons même.
Avant Noël (un peu plus d'un mois après la naissance de notre bébé) alors que je pensais que ça allait mieux il m'annonce qu'il veut partir en break tout le mois de février. Qu'il me quittera sans doute ensuite, que rien ne va mieux. Il est très désagréable, me rejette.
Nous passons cependant 15 jours de congé à trois à Noël, très doux, fusionnels, tendres. Il me dit qu'il n'est pas à notre hauteur, qu'il ne me mérite pas. On pleure beaucoup mais nous avons surtout de très bons moments, apaisés, sereins.
A se reprise du travail il m'annonce que ça ne change rien. Il veut partir en février pour amorcer la rupture. Il dit qu'il partira cet été.
Je vais un peu chez ma mère, mais me retrouve donc seule avec un bébé en très bas âge, c'est difficile.
Nous échangeons beaucoup de mails, reparlons beaucoup de notre histoire pendant ce mois. On pleure beaucoup. Il semble très perturbé. J'appelle ses amis, j'ai peur pour lui, il dit qu'il veut mourir. On s'engueule aussi, trop, trop fort, pour finir dans les bras l'un de l'autre en larmes.
Ses amis doucement mais sûrement me mettent sur la piste.
Je lui demande s'il me trompe, non, non, jamais de la vie.
Puis finalement juste un baiser volé (avec cette fille), rien de plus. Il me demande de le laisser revenir, qu'il n'a plus beaucoup de forces mais veut se battre pour notre famille.
La nuit j'ouvre ses mails et constate qu'il me trompe depuis des mois (depuis mon 8ème mois de grossesse et la fameuse discussion).
Tout s'enchaîne. Je suis toujours restée calme, bien qu'incroyablement blessée. La rupture du PACS, les discussions pour un droit de visite à sa fille (qu'il n'avait alors plus vue depuis plus d'un mois)...
Il vient dormir chez moi quelques fois, certaines se passent bien, même si en pleurs, on a de jolis moments en famille, de jolis moments à deux également. On s'écrit beaucoup, il me dit qu'il est mort de trouille mais amoureux de cette fille. Qu'il a tellement peur... Qu'il pense que ça sera la plus jolie des choses que l'on se retrouve un jour mais qu'il ne peut pas y penser maintenant, qu'il est dans une autre histoire. Que je n'y peux rien, que je suis belle, drôle, etc. etc. que c'est juste la vie et ses épreuves qui l'ont éloigné et que cette fille pose sur lui un regard qui lui fait du bien.
Mais ces moments à deux, ce simulacre de famille m'épuisent et me laissent un sale goût amer. Tout est là en substance... Quel gâchis.
Et les discussions tournent en rond. Il commence énervé "je suis fou de cette fille, ne reviendrai jamais, je n'ai même plus de tendresse pour toi" pour finir en pleurs "la porte n'est pas complètement fermée, mais je t'ai déjà tellement bafouée".
Il me dit que je fantasme sa relation, qu'il ne parle pas des "vraies" choses avec elle, ne la voit pas tant que ça. Mais voilà, elle partage sa passion (ce qui n'était pas mon cas), le flatte, ils sont dans une relation toute mièvre à base de mots cuculs et de sorties, concerts, etc.
Les mots deviennent de plus en plus durs de son côté, le manque de sa fille et la peur lui font certainement perdre un peu pied et il se venge sur moi.
Voilà où nous en sommes. Nous avons décidé de nous en tenir à son droit de visite, de ne plus nous voir ou parler en dehors. De ne plus parler de nous. Je l'ai supprimé de Facebook. Il n'a de nouveau plus vu sa fille depuis 15 jours mais m'envoie des sms en disant qu'il pleure tout le temps, qu'il lui manque comme un bras. Je lui ai dit que je n'étais plus la bonne personne à qui dire ça.
J'ai l'intime, la profonde et puissante conviction que nous allons nous retrouver. Notre histoire n'est pas finie.
Je pense même que cet "épisode" pourrait nous sauver un jour, et que nous pourrions être mille fois plus heureux ensuite. Mais peut-être suis-je dans le déni.
J'aimerais qu'elle s'éteigne, elle me fait beaucoup trop souffrir.
Modifié en dernier par Licia le 03 juil. 2012, 00:02, modifié 1 fois.