- 02 juin 2010, 21:31
#230129
Bonjour, mais attention, cela va être long
Voilà, j'ai 30 ans, elle 29. Nous nous sommes rencontrés en seconde, au lycée. Elle avait 15 ans, moi 16.
J'étais un peu le rebelle cool (le ptit con quoi), et elle la gentille et jolie fille sage, douée, arrivée 7 ans auparavant de Madagascar. Amour adolescentes...
Les années passent, le bac, des facs différentes (droit pour moi, lettres puis une école de communication pour elle) mais toujours dans la même ville. Indépendants, mais ensembles, toujours.
Tous nos amis sont communs. Nous avons nos passés (une enfance pas mal malheureuse pour moi, Mada et une mère très difficile pour elle), et nous sommes très jeunes: quelques crises, mais toujours rapidement effacées par notre évidence... Elle réalise un documentaire à Madagascar, je suis fier d'elle. J'ai eu des épisodes de mal-être, dus à mon passé, et un réflexe picole qui parfois s'est installé (Ah les fêtes de fac laissent des séquelles), elle est parfois égoïste, directive, ou lunatique, mais nous nous aimons, pour nos défauts aussi.
25 ans: Le travail pour moi, même ville, très dur pour elle de trouver un job. Nous sommes toujours chez nos parents. Elle trouve finalement un job... à 500km. Malgré la douleur de la séparation, je la laisse partir: ce n'est que pour 6 mois.
Nous avons toujours formé une équipe: elle était toujours celle qui nous faisait découvrir de nouvelles personnes, des activités; j'assurais la rigolade en bande. Elle était rêveuse et créatrice, j'était attaché à la culture, à l'actualité et au concret. Nous nous enrichissions.
6 mois plus tard première grosse déflagration de notre couple
: parti en voiture pour la déménager (enfin!), elle m'apprend avec légèreté qu'en fait elle est prolongée 6 mois de plus. Effaré et muselé par la déception, je rentre seul. J'apprendrai en rentrant qu'en fait elle en était presque sûre depuis un moment. La première fois où je la découvre très très égoïste.
S'en suive pour moi 5 mois de craquage: ne comprenant pas son attitude, je la zappe totalement, prends un appart seul de 20m² au lieu de l'attendre, puis craque en l'appelant en larmes, qui se décuplent quand j'apprends qu'elle se tape un mec
. Elle se sent coupable: elle rentre à la fin de son contrat (de toutes façons plus de boulot là-bas), et nous reprenons notre vie...
Nous avons toujours les mêmes amis, les mêmes rencontres, les mêmes plaisirs (ah oui: j'en profite ici pour dire qu'entre nous, niveau gaudriole, cela a toujours été magique, réellement)
Cela se passe bien. Puis elle commence à sombrer. C'est sa première crise dépressive: elle ne fait rien. Moi qui l'est toujours connue pétillante, ambitieuse, douce et fière, je ne sais que faire. Elle reste au pieu dans notre minuscule studio, caressant son énorme chat pisseur pris quand elle était là-bas. Nous nous aimons, mais elle me charme de moins en moins.
Au cours d'un séminaire à Paris d'une semaine, connerie: je recontacte une fille de ma fac, avec laquelle il y avait eu grosse étincelle, mais on s'était interdit de quoi que ce soit, parce qu'en couples. Nous sommes seuls, à Paris, une semaine en été. Je m'enfuis de moi-même pendant une semaine, passée globalement au lit, et sur les quais de seine.
Je rentre: elle est affalée sur le canap, sans apprêts, mais quand elle me sourit, je sais que c'est évident. Je l'aime. J'ai carrément déconné. Je ne lui dis rien. Je ne recontacterai jamais cette aventure (agir comme un pourri me garantissais de clore définitivement cet épisode) Avançons.
Elle reste amorphe. Elle repart chez ses parents: de toutes façons, dans notre 20m², c'est invivable. Mais nous sommes toujours ensemble. J'y resterai encore 2 ans, avec de nombreuses péripéties professionnelles. Et pas mal de nuits de désarroi soignées au whisky. De son coté elle bosse au mc do, puis dans un quotidien régional, dévelloppe des projets audiovisuels... Elle renait. Un peu.
Eté 2008: elle veut absolument qu'on emménage correctement à la rentrée...
Novembre 2008: Notre appart. Beau grand, lumineux. Tout va bien pendant 6 mois. Nous l'avons pris en étant ts les deux au chomage, mais financièrement ça colle (enfin le croyais-je), et ça collera si on se bouge un peu le cul.
Elle s'effondre à nouveau. N'arrivant plus à communiquer avec elle (j'ai tout tenté: la laisser se prendre en main, crier, dormir séparément), je finis par faire un truc mal: je fouille son sac. Bien m'en à pris: un tas ahurissant de recommandés. Des dettes partout, des échéances de son prèt étudiant non-payées depuis longtemps, des amendes, son assurance bagnole non réglée... Jusqu'à novembre 2009, elle trichera pour sa part de loyer, me mentant même devant l'évidence, empruntant à des amis, à des banques... Pour moi c'est de plus en plus difficile, je ne cache même plus certaines nuits alcoolisées.
Et en mai 2009, le pire cauchemar, en plein désastre: elle tombe enceinte. Avortement obligatoire, longuement raisonné. Drame absolu et total pour nous deux. J'assure (sans prétention), l'accompagne, la soutiens, réserve mes propres pleurs pour moi tout seul...
En novembre dernier, la goutte d'eau: elle avait retrouvé un petit job, elle se prepare avec moi le matin... En rentrant de façon imprévue le midi: elle est au lit, en pleurs... Je suis doux, mais lui demande de partir...
Je fais une pause ici, le temps de vous laisser lire...

Voilà, j'ai 30 ans, elle 29. Nous nous sommes rencontrés en seconde, au lycée. Elle avait 15 ans, moi 16.
J'étais un peu le rebelle cool (le ptit con quoi), et elle la gentille et jolie fille sage, douée, arrivée 7 ans auparavant de Madagascar. Amour adolescentes...

Les années passent, le bac, des facs différentes (droit pour moi, lettres puis une école de communication pour elle) mais toujours dans la même ville. Indépendants, mais ensembles, toujours.


25 ans: Le travail pour moi, même ville, très dur pour elle de trouver un job. Nous sommes toujours chez nos parents. Elle trouve finalement un job... à 500km. Malgré la douleur de la séparation, je la laisse partir: ce n'est que pour 6 mois.
Nous avons toujours formé une équipe: elle était toujours celle qui nous faisait découvrir de nouvelles personnes, des activités; j'assurais la rigolade en bande. Elle était rêveuse et créatrice, j'était attaché à la culture, à l'actualité et au concret. Nous nous enrichissions.
6 mois plus tard première grosse déflagration de notre couple

S'en suive pour moi 5 mois de craquage: ne comprenant pas son attitude, je la zappe totalement, prends un appart seul de 20m² au lieu de l'attendre, puis craque en l'appelant en larmes, qui se décuplent quand j'apprends qu'elle se tape un mec

Nous avons toujours les mêmes amis, les mêmes rencontres, les mêmes plaisirs (ah oui: j'en profite ici pour dire qu'entre nous, niveau gaudriole, cela a toujours été magique, réellement)
Cela se passe bien. Puis elle commence à sombrer. C'est sa première crise dépressive: elle ne fait rien. Moi qui l'est toujours connue pétillante, ambitieuse, douce et fière, je ne sais que faire. Elle reste au pieu dans notre minuscule studio, caressant son énorme chat pisseur pris quand elle était là-bas. Nous nous aimons, mais elle me charme de moins en moins.
Au cours d'un séminaire à Paris d'une semaine, connerie: je recontacte une fille de ma fac, avec laquelle il y avait eu grosse étincelle, mais on s'était interdit de quoi que ce soit, parce qu'en couples. Nous sommes seuls, à Paris, une semaine en été. Je m'enfuis de moi-même pendant une semaine, passée globalement au lit, et sur les quais de seine.
Je rentre: elle est affalée sur le canap, sans apprêts, mais quand elle me sourit, je sais que c'est évident. Je l'aime. J'ai carrément déconné. Je ne lui dis rien. Je ne recontacterai jamais cette aventure (agir comme un pourri me garantissais de clore définitivement cet épisode) Avançons.
Elle reste amorphe. Elle repart chez ses parents: de toutes façons, dans notre 20m², c'est invivable. Mais nous sommes toujours ensemble. J'y resterai encore 2 ans, avec de nombreuses péripéties professionnelles. Et pas mal de nuits de désarroi soignées au whisky. De son coté elle bosse au mc do, puis dans un quotidien régional, dévelloppe des projets audiovisuels... Elle renait. Un peu.
Eté 2008: elle veut absolument qu'on emménage correctement à la rentrée...
Novembre 2008: Notre appart. Beau grand, lumineux. Tout va bien pendant 6 mois. Nous l'avons pris en étant ts les deux au chomage, mais financièrement ça colle (enfin le croyais-je), et ça collera si on se bouge un peu le cul.
Elle s'effondre à nouveau. N'arrivant plus à communiquer avec elle (j'ai tout tenté: la laisser se prendre en main, crier, dormir séparément), je finis par faire un truc mal: je fouille son sac. Bien m'en à pris: un tas ahurissant de recommandés. Des dettes partout, des échéances de son prèt étudiant non-payées depuis longtemps, des amendes, son assurance bagnole non réglée... Jusqu'à novembre 2009, elle trichera pour sa part de loyer, me mentant même devant l'évidence, empruntant à des amis, à des banques... Pour moi c'est de plus en plus difficile, je ne cache même plus certaines nuits alcoolisées.

En novembre dernier, la goutte d'eau: elle avait retrouvé un petit job, elle se prepare avec moi le matin... En rentrant de façon imprévue le midi: elle est au lit, en pleurs... Je suis doux, mais lui demande de partir...
Je fais une pause ici, le temps de vous laisser lire...
