- 16 mai 2010, 20:26
#225853
Techniquement, j'étais la largueuse.
Mon histoire est ancienne, et j'ai fait mon deuil de la relation. Je passe parfois comme aujourd'hui lire les messages sur le site et si l'envie m'en prend, je réponds à quelqu'un. J'étais tellement paumée la 1ère fois que je me suis connectée, que maintenant que j'ai repris mes esprits, je me dis que c bien aussi qu'il y ait des gens sortis de leur souffrance à venir sur le site.
Bref. Oui, je suis une affreuse largueuse, une sans-coeur qui a jeté son mec.
J'ai quitté l'homme que j'aimais parce qu'il ne voulait pas d'enfant avec moi, parce que comme je suis très vilaine j'avais lu un de ces mails (une correspondance où il racontait à ses potes qu'il ne savait pas comment me le dire -le thème de la discussion étant la lassitude dans le couple et l'envie d'aller voir ailleurs), et parce que 2 mois plus tard je lui ai demandé un matin s'il m'aimait et qu'il m'a répondu qu'il y avait plusieurs façons d'aimer... J'ai rétorqué que je n'étais ni un chat ni un chien et je suis partie.
Je précise que nous vivions en Amérique du Sud et que j'avais tout quitté pour le suivre lorsqu'il avait été muté.
Oui, je l'ai quitté parce que à l'évidence pour lui je ne comptais pas. Le temps malheureusement me l'a prouvé, il n'a plus montré le moindre signe d'attachement ou d'affection.
Moi, j'ai pleuré, déprimé, nié la rupture, essayé de renouer un contact, été odieuse et insultante parce que je souffrais et que je voulais qu'il souffre aussi. J'estimais que je lui avais tout donné, j'ai eu le sentiment de tout perdre. Je n'avais plus rien. Matériellement évidemment, j'ai aussi perdu la vie que je commençais à me construire au forceps (je ne parlais pas un traître mot d'espagnol en arrivant), mais surtout il a détruit tous mes rêves et tous mes espoirs.
Non, tout n'allait pas bien dans notre couple, j'accumulais de la rancoeur de ne pas oser lui dire ce qui n'allait pas. Nous communiquions mal et trop peu, je souriais parfois quand j'aurais voulu pleurer, j'ai montré de plus en plus mon ressentiment et ma peine mais il fuyait systématiquement toute discussion. J'aurai voulu qu'il me parle, mais il ne disait rien, il ne partageait jamais ses pensées.
Alors oui, Messieurs qui souffrez, les femmes qui quittent les hommes souffrent parfois aussi.
J'ai dû me battre pour remonter la pente, repartir de zéro. J'ai vraiment été très mal durant plusieurs mois. Et tout ce temps j'aurai voulu lui parler et le voir. Il m'a toujours refusé et refuse toujours toute explication. A moi, de faire avec, et tant pis si c encore plus difficile de se reconstruire.
Je ne sais pas ce qu'il pense ni comment il a ressenti les choses. Il vivait des moments difficiles et douloureux dans sa famille, je l'ai soutenu tant que j'ai pu. Mais sincèrement son père a été un salaud avec moi.
Je vivais d'autant plus mal la désaffection de mon compagnon que ma vie personnelle était mise de côté, je n'avais plus de travail, mes amis et ma famille me manquaient.
A un moment, c'était lui ou moi, j'ai choisi de me sauver au propre et au figuré. Je n'étais plus moi-même, il fallait que je me retrouve. Cependant, il m'en a vraiment coûté de le quitter (lui a sans doute été soulagé, je ne sais pas).
Voilà, je ne sais si cela vous aidera, mais je suis convaincue d'une chose : le sr m'a aidée à me retrouver, il faut du temps pour respirer de nouveau dans la joie, mais j'aurais aimé que le silence soit rompu parfois, souvent même.
Personne ne peut (largueur ou largué) effacer plusieurs années de sa vie. Tant de liens ont été tissé durant une relation, les couper tous c'est aussi se défaire d'une partie de soi avec la douleur d'une mutilation.