Hello Allys
Concernant l'avocate, elle sait que le seul recours de mon mari est un divorce pour altération définitive du lien conjugal : concrètement, faire trainer ne concerne que la période entre le dépôt de la requête et le prononcé de l'ordonnance de non conciliation. On est là sur une période de deux ou trois mois, et on peut rallonger de quelques semaines. Donc pas de gros enjeu financier. Après l'ordonnance, le processus est automatique. Ça ne peut donc durer que 24 mois après l'ordonnance. Au bout de 2 ans, l'assignation est là et le prononcé du divorce est automatique.
Quant au fait de feindre un consentement, je ne peux pas. Quel que soit le domaine. C'est contre tout ce en quoi je crois. Et en l'occurrence, mon entêtement est certainement endurci par le fait que depuis le début de ce merdier, mon mari a voulu tout imposer. Aucun échange équitable, que de la menace et des pressions. Là il est calmé mais pour aller vers un consentement mutuel il aurait fallu se mettre en position de consentir. Peut-être serai-je prête à un moment, là ce n'est pas le cas. Quant au fait d'entendre un homme de 46 ans affirmer que ce bout de papier résoudra tous les problèmes dans sa tête, ça me rend encore moins encline à le prendre au sérieux : qu'il fasse ce qu'il a à faire mais ce n'est pas à moi de cautionner ses délires et illusions. Ce qui ne veut pas dire que la séparation en elle-même est un truc que je méprise.
Dans mon esprit un divorce est une chose sérieuse, grave, qui ne se lance pas dans une période de crise, dans l'émotion. Même si j'ai conscience du fait que le divorce est devenu quelque chose de banal à notre époque. On doit à mon sens concevoir une séparation en prenant en amont des dispositions raisonnables, pragmatiques, en veillant à la préservation d'un maximum de choses. Là, ce n'est pas le cas. Et mon mari le sait car concrètement, personne dans cette maison n'a les moyens de l'opération pour l'instant, comme on dit. Et tant que je ne consens pas, pas de consentement mutuel. Le divorce pour altération du lien conjugal est une excellente voie médiane, qui relève des procédures dites contentieuses mais qui n'est pas conflictuelle en réalité. D'autant que l'avocate est, comme tous les avocats qui pratiquent le droit de la famille, tenue/encline à une résolution amiable de tout conflit, encourageant à l'utilisation des passerelles (possibles à tout moment de la procédure). L'objectif est toujours de rechercher le consensus, elle est même formée au droit collaboratif, une procédure qui fait partie des MRAC (mode de règlement alternatif des conflits) et qui rend possible une convention qu'on peut ensuite faire homologuer. Et là, elle a plutôt encouragé à ce qu'il n'y ait pas de procédure du tout. Et ne m'a pas fait payer la consultation, alors que son cabinet fait payer chaque consultation y compris la première.
Après, ne serait-ce que financièrement, dans le consentement mutuel, on ne passe plus devant le juge, pas d'audience, pas de mesures provisoires, et donc pas de fixation de devoir de secours. Ce qui n'est pas anodin dans ma situation actuelle. En plus de ça, plus longtemps je traine jusqu'à l'audience, plus longtemps je maintiens la solidarité financière. Et administrative. Et fiscale. Mais fondamentalement la raison profonde est celle que j'ai exprimée plus haut, la paperasse et le fric viennent ensuite.
Du côté du psy : il ne prend pas parti (il est psychiatre, pas coach) mais decortique bien les schémas globaux. Assumer une décision et ne pas m'instrumentaliser en me harcelant pour obtenir un consentement mutuel est normal. Il a été très clair : "Un consentement vicié par des pressions n'est pas un consentement. Qu'il assume son souhait en adulte si vous refusez le consentement mutuel, et qu'il fasse le chemin vers ce divorce qu'il affirme souhaiter. Vous n'avez pas à lui mâcher le boulot si vous ne le souhaitez pas."
Quant à rencontrer quelqu'un d'autre : je suis mariée à ce stade, il n'est donc pas question pour moi de vivre une liaison. Mon mari n'aura pas matière à invoquer une faute contre moi. Le jour où je serai divorcée je verrai si ça me tente ou pas. J'ai 43 ans, je suis encore jeune. Si j'ai besoin de sexe je saurai trouver de quoi me satisfaire. J'ai également deux enfants, des soucis matériels, donc la romance n'est pas une priorité à ce stade.
Et si mon mari ne lance aucune démarche, ce qui signifie concrètement que :
- il restera tenu de la contribution aux charges
- du devoir d'assistance et de secours (la fidélité on s'en fout, ça ne paie pas le loyer)
- il restera marié en somme.
Ben s'il reste marié alors qu'il est libre de lancer la procédure (son ordonnance, il pourrait déjà l'avoir, la procédure aurait pu être lancée début octobre dernier), ça mettra en évidence un fait étonnant, à savoir qu'il ne souhaite pas divorcer. Mais ça m'étonnerait puisque c'est son souhait le plus cher.
Je ne pense pas qu'il y ait de gagnant dans un divorce...
En attendant le loyer est payé (par lui et moi), le frigo est plein, mon mari avait suggéré que nous lachions cette maison pour deux petits appartements, et là aussi j'ai été plutôt claire : je n'ai pas à sponsoriser son changement de vie en rognant sur la mienne. J'aurais du placer les animaux, quitter mon cadre de vie, ôter aux enfants leurs repères, tout ça pour co-financer la crise existentielle de Monsieur. S'il veut une nouvelle vie il n'a qu'à se la payer.
Je suis consciente d'être une vraie tête de pioche et de paraître intransigeante. Mais comme en parallèle (et Paige l'a finement souligné), il a pu me quitter, se choper une meuf, revenir etc, pour le divorce il va se démerder comme un grand garçon

Et je passe ici sur le déni qui me pousse encore un peu à penser qu'il va se raviser (la réalité se chargera de me rendre la raison).
Et je comprends tout à fait ton point de vue.
