JoliDragon m'épargne de citer Sheller … J'y pensais aussi : Puppis, tu n'es pas obligée d'accepter d'organiser un mariage en ce moment précis de ta vie. Réfléchis-y : des fois, si on peut pas, on peut pas. Il vaut mieux en être conscient, et le dire. Surtout à ta meilleure amie : tu dois tellement donner l'impression d'être forte, à l'extérieur (le genre "tout va bien", je l'ai pratiqué longtemps, et dans une certaine mesure, je le pratique encore aujourd'hui, mais moins qu'avant

) qu'elle ne mesure sans doute pas ce que ça peut te coûter. Si tu le oses le lui dire, sans fausse honte, elle comprendra très bien. Si elle ne comprends pas, change de meilleure amie. Fais un casting, je suis sûre qu'il y en a plein qui se battraient pour avoir le rôle. Je le dis vraiment.
Ta vie actuelle, qui découle en partie (si j'ai bien compris) des choix que tu as fais naguère pour ton ex, ne marche plus et ne te convient pas. Bon. Je sais pour l'avoir vécu, lors de ma précédente séparation (ou plutôt des deux ans qui précédèrent la chose), à quel point on peut se perdre soi-même dans une histoire d'amour (ou de dépendance) et même dans sa vie tout court, d'ailleurs. A quel point les choix que l'on fait — et que l'autre ne vous demande pas forcément — se révèlent un jour toxiques, quand on les a fait en se perdant de vue, progressivement. On peut vivre un cauchemar dans ce cas.
Mais il se trouve qu'on peut sortir d'un cauchemar (je l'ai fait, et je n'y croyais pas). Et il se trouve aussi que, même quand rien ne marche, on a en nous (et je parle ici pour toi, même si je ne te connais que par tes écrits, ici, mais on sent bien des choses à travers les écrits des autres) des forces et des qualités qui peuvent (doivent) constituer le socle à partir de quoi on va s'inventer, puis se créer, au jour le jour une vie nouvelle et qui nous corresponde.
Cette rupture t'oblige à te mettre en face de certains des choix que tu as fait et qui provenaient peut-être (pour moi ce fut le cas) de certaines insécurités de ta part. Well, Puppis, les choix ça se change, la vie ça se change. Le plus dur au début c'est de savoir par où commencer quand tout semble dysfonctionner. Eh bien peu importe, au fond, il faut trouver un bout du fil, et commencer à dévider l'écheveau, sans vouloir tout dénouer à la fois et dans la semaine … L'important d'abord, et un jour à la fois. Mais tous les jours, alors, hein ? Eviter, aussi, de faire ce que j'ai voulu faire : se fixer des objectifs trop grands ou trop éloignés : ne pas les remplir (personne ne le pourrait, tant ils sont ambitieux) nous coule.
Bref, Puppis, si tu pouvais te projeter dans un an d'ici (ça serait d'ailleurs sympa que tu m'emmènes

), qu'est-ce qui, aujourd'hui, te semble le plus important à changer ? Qu'est ce que tu voudrais le plus obtenir, pour te sentir bien ?
On peut vraiment changer sa vie, tu sais. Mais la plupart du temps, on en fait l'économie (ça fait peur, au fond). Mais cette période si douloureuse que tu traverses fait partie de ces moments qui obligent à se faire une vie meilleure. Avec du recul, ensuite, quand on se retourne … on … se dit que c'était, finalement, exactement ça qu'il nous fallait. Même si on ne le souhaite à personne.
C'est drôle, même si tout va mal, tu as visiblement tellement de qualités … que j'ai confiance.
