Sargeist a écrit :C'est là justement qu'on diverge (et dix verges, c'est énorme)
J'aime bien Desproges aussi.
Sargeist a écrit :la construction d'une maternité viable est le fait de trois facteurs importants, imbriqués et difficilement dissociables : l'instinct propre à l'animal concerné et à son sexe, la psychologie de celui-ci pour expliquer que tout ne se reproduit que rarement à l'exact identique, et les normes sociales et morales de sa communauté. Ces trois aspects que tu classes dans "implications morales"
Je ne les classe évidemment pas dans "implications morales". Seul le dernier aspect tient des implications morales. A la rigueur, une part du deuxième. L'instinct n'est pas moral et n'a pas être exploré dans cette perspective. C'est bien ce qui me fait dire que ma capacité nulle d'identification à l'instinct reproducteur d'une femme ne limite en rien mon jugement sur les éventuelles "implications morales" du fait.
Sargeist a écrit :et elles en font évidemment partie, n'ont pas le même niveau d'implication : l'instinct maternel peut dicter à une femelle de choisir de rendre viable sa progéniture plutôt que sa propre vie
Il n'a rien de plus moral ou immoral que n'importe quel autre instinct.
Sargeist a écrit :C'est la raison pour laquelle une mère vit en partie par sa schneck, par ses hormones, par ses instincts ataviques.
Camarade, je te sens te perdre en amalgames et en poncifs. Il ne s'agit pas d'établir la place des hormones ou d'une schneck fonctionnelle dans la maternité. Je dis simplement que s'il faut des hormones et un sexe femelles pour
ressentir la maternité et
l'expérimenter au premier chef, il n'est pas nécessaire d'en avoir pour
penser toutes les dimensions de la maternité. En ce qui concerne son volet moral, qui me semble d'ailleurs faible et sans grand intérêt, il est comme toute morale abstrait et universalisant.
Sargeist a écrit :Justement, j'y viens : si la maternité peut se penser en partie de manière sociale, le fait d'envoyer bouler un mâle insistant, comme tous les phénomènes entre individus, se mesure encore sur ces trois axes. L'aspect social lié à l'éducation joue un rôle certain, la psychologie également, mais ces deux aspects sont des périphériques d'un seul, plus important : le rapport qu'a la femelle à son propre corps et à son intégrité, le fait justement qu'en acceptant l'accouplement, elle "reçoit" au propre comme au figuré, un aspect qu'il est difficile d'imaginer sans le vivre.
Si cet aspect était réellement le plus important, les femmes "n'enverraient pas bouler" les hommes, elles les fuiraient. Parce que ceux-ci ne les "dragueraient pas de manière insistante", ils les violeraient.
Sargeist a écrit :Vu que c'est le thème des fora ici, on va faire simple : quand mon ex s'est fait draguer lourdement à plusieurs reprises, par une catégorie sociale bien définie (maghrébine et ouvrière, selon ses propres termes)
Cette alliance pernicieuse d'un ensemble ethnique et d'une couche socio-économique est l'exact contraire d'une "catégorie sociale bien définie". C'est une machine à fantasmes, qui ne dit rien de son "intégrité physique" et tout de son blocage sur les beurs.
Sargeist a écrit :elle se sentait déjà souillée.
Oui. Et ? On se sent tous souillés, heurtés, menacés au quotidien. Et la civilisation, la "morale", la partie que je juge parce que je suis habilité à la juger aussi bien que n'importe quel autre membre de la communauté, c'est celle qui réagit de manière intellectuellement compréhensible et justifiable, et pas l'instinct.
Sargeist a écrit :C'est déjà son intégrité physique qui est menacée à court-moyen terme.
Parlons clair. De deux choses l'une : ou bien on a attenté à son intégrité physique. Auquel cas il y a agression, et la société la réprime sévèrement. Ou bien il y a "harcèlement sexuel" si elle s'est fait draguer lourdement de manière répétée PAR LE MÊME MEC contre son désir explicite de ne pas poursuivre la conversation avec lui. Pour le reste (drague lourde ponctuelle d'un seul mec à la fois), son intégrité physique n'a pas été particulièrement menacée. C'est simplement son instinct (un instinct d'ailleurs ethnocentrique s'il n'est pas raciste contre lequel je n'ai rien, sans le partager) qui lui donne un sentiment de menace.
Sargeist a écrit :
Oui, voilà le lien
Merci, vieux.
Sargeist a écrit :L'orgueil viril n'est pas forcément facile à piger pour une fille, on est d'accord. Ça les excite même parfois autant que ça les énerve, et on dit que je suis moi-même orgueilleux. Mais on n'est pas immuables et j'ai franchement du mal à croire que l'orgueil d'une part, ne soit que masculin
L'orgueil viril dont je parlais dans ce thread l'est, bien évidemment.
Sargeist a écrit :même s'il l'est en majorité, et d'autre part qu'il ne soit rattaché à rien et donc impossible d'approche par une fille, dans l'optique de sa simple compréhension.
Il est rattaché à beaucoup de choses chez les femmes. C'est d'ailleurs la raison de sa survivance dans notre société. Il n'est seulement pas rattaché à "du concept" mais à un ressenti. Ce n'est pas à la "compréhension" de la femme qu'il touche, mais à son instinct. Lequel est essentiellement incommunicable.
Sargeist a écrit :S'il n'était rattaché à aucun facteurs de notre vie et donc impossible d'approche, penses-tu vraiment que tu aurais le même orgueil si tu étais né en 17 à Leidenstadt, ou en Jamaïque entre deux spliffs?
Fondamentalement, oui. Il s'exprimerait différemment, à travers le prisme social de deux cultures radicalement différentes. Mais l'existence de cet orgueil viril est évidente dans ces deux cultures. Peut-être même un peu plus dans la culture jamaïcaine ska.
Sargeist a écrit :Le but du sujet lancé par cette fille en détresse qui cherchait à comprendre l'orgueil de son compagnon venait justement de la volonté d'en comprendre les racines. Où était l'intérêt de lui dire que l'orgueil viril n'était pas approchable par une femme, alors qu'elle demandait sans doute cette même introspection, psychanalyse, ou whatever, venant d'un homme?
De lui faire admettre l'évidence : l'introspection d'un inconnu n'est pas une source de connaissance. Ce réflexe déconnant, de chercher de la philosophie dans la psychanalyse, des valeurs objectives dans la sociologie, de la logique chez des coaches de développement personnel, de confondre le témoignage et l'information ... est précisément ce que je fustigeais dans le thread en question comme dans celui-ci.
Sargeist a écrit :Pourquoi ne pas lui avoir donné les raisons qui te rendent orgueilleux?
Je l'ai fait, partiellement, dans un autre thread. Ou je démêlais un peu les notions de fierté, orgueil, orgueil viril, etc. Veux-tu que je te cherche ça ?
Sargeist a écrit :Tu n'aimes probablement pas le constructivisme, mais c'est pourtant une réalité : nos mécanismes viennent toujours en partie de l'interaction, fût-elle avec un livre.
Pris dans un sens suffisamment large, la vie même, la seule existence au monde est une "interaction". Le constructivisme avance des axiomes bien plus spécifiques. Mais ça nous entraînerait un peu loin sur ce post. D'autant que Louminet va sans doute continuer à dégueuler encore un peu. Je vais plutôt créer un autre thread, où tu pourras me poser tes questions et où j'essaierai de prendre le temps d'être plus clair, si je me suis mal exprimé sur ces sujets complexes.
Sargeist a écrit :D'abord, Mox Nox, je parlais surtout de l'orgueil et me suis peu prononcé concernant la virilité.
Ensuite je ne dis pas qu'on ne peut rien en dire, je disais simplement que quelque chose nous échappera toujours.
Sur celà, on est bien d'accord.
Sargeist a écrit :Et si on peut faire avec concernant la maternité, les enjeux étant ce qu'ils sont, je vois les choses différemment quand il s'agit d'une cour intrusive lancée sans pudeur à une fille. Duand une femme me dit qu'elle en a marre qu'on la voit comme un bout de viande, je l'écoute. Je lui conseille peut-être de changer de tenue ou d'assumer le fait d'aguicher, mais j'écoute sa plainte sans me permettre de "savoir ce que c'est", parce que je ne sais pas ce que c'est, et parce que la sexalité masculine n'a pas du tout les mêmes enjeux que la sexualité féminine.
D'accord sur ça aussi. La discussion que nous menions sur ce thread était la suivante : A l'étape où on écoute sa plainte et où lui conseille de ne peut-être pas se mettre en minijupe ras-la-touffe ET en talons ET les loches à l'air ... la femme nous répond en substance qu'on a créé une société phallocrate qui tisse un lien pervers, et pour ainsi dire contre-nature, entre l'exposition du corps féminin et le désir masculin. Et que toute défense de l'idée selon laquelle il existerait un rapport naturel entre le fait de voir des loches et l'envie de baiser ferait irrémédiablement de nous des veaux manipulés et des oppresseurs de la femme. C'est évidemment là que je descends du train.
Sargeist a écrit :HS: je trouve dommage de lire le mot "nègre" sous tes doigts
S'agissant d'esclaves sucriers haïtiens du XVIIIème siècle, puisque c'est de cela que je parlais, les euphémismes anachroniques qui ont cours aujourd'hui ("noir", "personne de couleur", etc) me sembleraient infiniment plus irrespectueux. C'est au nom de la France qu'on les a faits trimer à en mourir, en leur qualité de nègres (terme qui n'avait d'ailleurs rien de péjoratif à l'époque : c'était simplement le nom correct et courant pour un africain), et je n'aurai certes pas le mauvais goût de donner dans les gesticulations et les circonlocutions médiatico-politiques de 2016 pour parler d'eux, maintenant qu'ils sont morts sous les coups de fouet depuis 2 siècles.
De manière plus générale, j'ai passé assez de temps ailleurs qu'en Europe pour savoir ce que je pense des africains, d'Afrique de l'ouest plus particulièrement. Et puis te dire au nom de mes amis qu'ils m'en voudraient de les mentionner comme des "personnes de couleur" ou je ne sais quelle autre périphrase traduite de l'américain ségrégationniste.
Sargeist a écrit :comme je trouve dommage de lire ta signature qui humilie quelqu'un publiquement.
Je rends à César ce qui est à César. Puisque je cite des propos qui ont été tenus en public, et n'ont pas été édités par leurs auteurs respectifs, il en résulte qu'ils s'humilient tout seuls. Dans le cas où ils viendraient à modifier/retirer la source de ces citations, elles disparaîtraient immédiatement de ma signature.
Sargeist a écrit :J'imagine qu'on s'amuse comme on peut, mais j'ai tendance à ne pas tirer sur les ambulances...
C'est pas gentil pour les ambulances, haha ...