NicoYo a écrit :Allys, j'espère quand même qu'il a conscience que sa va pas dans sa vie... En tout cas, je commence vraiment à douter de plein de chose car perso, j'ai un pote dans son état je m'en rend compte assez vite et je l’emmène limite de force chez le psy.
Tu sais Nico, c'est beau et louable de vouloir aider les autres, mais on ne peut sauver personne de lui même. Emmener quelqu'un de force chez le psy, n'apporte rien de bon, même si on croit bien faire. C'est forcer quelqu'un qui n'as pas faim à manger un truc qu'il trouve immonde...
J'avais un ami, alcoolique, qui se détruisait à petit feu. Pour lui il n'était pas alcoolique et il n'avait pas de problème avec ça. J'ai tenté par tout les moyens de l'aider, gentillesse, écoute, colère, secouage de puces, bref tout y est passé, y compris le rdv de force chez le psy (il est allé une fois, puis n'y est pas retourné). A chaque fois que l'on se voyait il était saoul. Et moi je m'épuisais à tenter de lui une solution, à l'aider, à l'écouter... Jusqu'au jour ou j'en ai eu marre! je lui ai dit que je refusais de le voir, tant qu'il ne serait pas sobre. Oh bien sûre il m'a accusé de le laisser tomber, de ne pas être gentille, de ne pas être son amie, il s'est fâché, à supplié, m'a menti... C'était dur. A chaque fois qu'il me contactait, saoul comme d'habitude, je me contentait de lui dire. "je refuse de te voir tant que tu n'es pas sobre", je ne perdais pas de temps à l'écouter, à le convaincre, juste ça : "je refuse de te voir tant que tu n'es pas sobre" en boucle. Au bout de quelques mois il a cesser de me contacter. Et puis encore quelques moi plus tard, je reçois, un SMS: "Je suis sobre depuis 1 mois, est-ce que tu veux bien prendre un café avec moi?" j'ai dit oui (évidemment). En fait, il avait été voir un psy spécialisé dans les addictions, de lui même, et il était prêt à s'en sortir, et ce n'est pas moi qui a permis ça, c'est lui tout seul qui en pris conscience. Il est sobre depuis 5 ans.
Croire que l'on peut sauver quelqu'un de lui même c'est se prendre pour dieu Nico. il aurait pu ne pas avoir de déclic. mais chacun est responsable de sa vie et de ses choix...
NicoYo a écrit :On sait très bien qu'il y a 99% de chance que ça ne soit pas une expérience très agréable mais si il ressent le besoin d'en avoir le coeur net. Il faut la voir. Ensuite, fini les excuses et tu passes à autre chose.
Oui et non. Ca peut lui faire un déclic, comme ça peut ne pas fonctionner...
Une personne proche de moi s'est retrouvée paraplégique accidentellement (oui j'ai une vie formidable, et je côtoie beaucoup de gens qui me font grandir, plus que je ne les fait grandir, je crois).
Dès le départ, le médecin m'a dit qu'il ne retrouverais jamais l'usage complet de ses jambes (dégâts indélébiles de la moelle épinière), mais il m'a dit ça à moi (c'est un parent), et pas à lui, pour qu'il ai l’énergie de se battre et de récupérer le plus possible.
Au bout d'un an de rééducation, il avait avancé (il marchait avec deux cannes), une réelle victoire, mais il continuait de penser qu'il allait retrouver l'usage total de ses jambes (c'était un sportif et il parlait de remonter sur son vélo, bientôt, dans 5 ans, que c'est le médecin qui lui avait dit). Alors il se mettait en danger, tentant de monter sur son vélo, et se blessant en tombant, etc... Je me disais quand même que le médecin, était pas cool de lui laisser espérer... Et j'étais assez en colère contre ce médecin.
Et puis 1 ans plus tard (il n'y avait plus d'amélioration de sa mobilité, malgré le kiné et tout et tout), je l'accompagne à un rendez avec ce médecin. Et voilà ce que lui dit le médecin: "Comme vous le savez, je vous l'ai déjà dit, vous ne récupérerez pas l'usage de vos jambes comme avant, il peut y avoir une légère évolution, mais dans 3 ans, on peut considérer que vous serez stabilisé, ce que vous n'avez pas récupérer, vous ne le récupérez plus". J'étais soulagée, ouf, il allait voir la vérité en face, ça allait forcement lui faire un déclic... Mais sur le trajet du retour, voilà ce que m'a dit cette personne: "Tu vois c'est comme je te disais le docteur, as dit que je remarcherais dans 3 ans, tu voulais pas me croire..." Je n'ai pas su comment réagir...
Aujourd'hui ça fait 10 ans, qu'il répète que dans 3 ans, il va remarcher, et remonter sur son vélo... Je ne peux rien y faire... Il ne veux pas de suivi psy (c'est pour les malades mentaux, et il n'a pas de problème)...
Quand on ne veut pas voir quelque chose, on ne le vois pas...