Salut à tous,
Je l'ai finalement lu cette lettre... J'ai pleuré, comme vous devez vous en douter mais je l'ai vite "traitée" de manière, comment dire ? Scolaire, méthodique, laissant l'émotion de côté et analysant sa forme, la succession des paragraphes avec les messages évoqués. Vous devez me prendre pour une folle ! ^^
Disons que j'ai très rapidement mis à distance pour ne pas me laisser emporter.
Alors, cette lettre a été tapé à l'ordinateur. Elle fait 3 pages et demi. Mon ex l'a appelé "rétrospective". Il reprend toute notre histoire depuis le début. Notre rencontre, les débuts, le premier appart, les premières fois en fait... Tout ce qui était tout mignon, tout rose et qui donnait des petits papillons dans le ventre.
Entre les deux, une phrase résume à peu près 5-6 ans de vie commune.
Et puis ensuite, il passe à la fameuse histoire que vous connaissez tous. Le fameux soir d'août 2014 où tout a basculé alors qu'il découvrait la conversation que j'ai eu avec cet homme.
Il me décrit la souffrance vécue, sa colère puis son impossibilité à vivre cette colère car j'avais des crises d'angoisse et il s'est senti quelque part "obligé" d'être auprès de moi à ce moment là. Il regrette de ne pas avoir parlé, extériorisé toute cette colère.
Je vous propose d'en lire un extrait:
"Le monde s’effondre autour de moi…Pas toi, pas nous, ça ne peut pas nous arriver. Les jours suivants ont été les plus horribles pour moi. Je suis perdu entre le besoin de vivre ma colère et l’envie de te protéger encore. Puis je retrouve ce téléphone et découvre toute la conversation. Ces échanges que tu as avec lui, les photos de toi que tu lui envoi, les mêmes qu’à moi ! Le flirt que tu entretiens avec lui, toutes ces heures passées en sa « compagnie » …Et moi ? Et moi je suis coupable de n’avoir rien vu ou de n’avoir voulu rien voir. Aujourd’hui tu me dis que tout a toujours été clair pour toi, qu’il était juste un outil pour toi, un élément salvateur dans ta quête du « mieux aller »…Certes. Tu me dis que ce n’est finalement pas grave, que je ne devrais pas me focaliser la dessus et même que je devrais me sentir coupable de te priver de cette relation…Alors je te demande juste d’inverser les rôles, d’oublier une minutes que tu as vécu cette relation, comme si elle n’avait jamais existé et d’imaginer qu’en cette nuit de 2014, c’est toi qui ait ouvert mes messages. Imprègne-toi de ce sentiment et imagine quelle aurait pu être ta réaction…M’aurais-tu pardonné cet écart de conduite ? Et puis la suite, tu reviens de ta semaine de formation, je suis toujours en colère, je ne comprends pas et à ce moment là ma seule envie est de fuir, de prendre le large et de me protéger de tout ça, mais tu vas mal, t’enfonce dans ces crises d’angoisses et je ne peux pas te laisser ainsi. Je ne suis pas un héros ni même un bienfaiteur je dis simplement que notre amour est beaucoup trop fort pour que je te laisse souffrir comme ça. Ma présence te rassure, à ce moment là en tout cas et j’essaie d’être présent même si je t’en veux toujours…Puis on discute et je m’oublie, j’oublie ce que je ressens et je garde tout enfoui au fond de moi. Je pense que c’est la plus grande erreur que j’ai commis dans cette histoire. J’aurais dû te crier ma haine, te repousser, prendre du recul vis-à-vis de toi. J’aurais dû en parler autour de moi, vider mon sac, hurler au monde entier à quel point je te haïssais…Mais voilà, je t’aime et ai décidais que l’amour et plus fort que tout, je vais essayer d’oublier et continuer ma vie avec toi…sauf qu’en faisant ce choix je me suis réduit au silence en même temps. "
Tout cela, vous imaginez bien que l'on en a parlé des centaines de fois, que mes premières réponses ont bien sûr été de lui demander pardon, la culpabilité a été très très forte chez moi dès août 2014 et j'en sors à peine aujourd'hui...
Puis, il poursuit ainsi:
"Notre vie a repris et nous avons construit les projets que tu connais. J’ai toujours été sincère dans mes démarches, je n’ai absolument jamais anticipé ce qui allait se passer par la suite…Et puis un an et demi plus tard Badaboum…Tout me pète à la gueule, je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment mais au travers de toi je ne vois plus que cet épisode. Je t’aime, je le sais, mais j’ai sans cesse en tête ces pensées qui me bouleversent. Je souffre, mentalement et physiquement avec les conséquences que tu connais et en souffrant je te fais souffrir ...Jamais volontairement saches-le. S’il y a bien une chose que je peux affirmer c’est que durant ces neuf années j’ai toujours essayé de t’épargner. Je n’y suis pas toujours parvenu et je m’excuse vraiment, du plus profond de mon être, pour le mal que j’ai pu te faire. J’ai enchainé les « maladresses » parce que j’étais torturé. Torturé parce que je sentais que j’avais besoin de souffler, de m’éloigner mais je t’aime et j’avais vraiment trop peur de te blesser…Sauf qu’en agissant ainsi je te faisais mal. Et puis tout s’enchaîne, je perds pied, je sens que tout m’échappe et je m’enfonce dans mon mal-être. Je rumine ces neuf années, ce, à côté de quoi je vais passer, tout le chemin parcouru pour en arriver là. C’est vrai j’ai toujours « l’événement » en tête mais je ne te réduis pas à cela. "
Enfin, il conclut là-dessus:
"Tu es celle qui m’a tant apporté, celle que j’ai toujours aimée depuis le premier jour, celle avec qui j’ai partagé les plus belles expériences de toute ma vie, celle qui me faisait rire, celle qui n’avait pas son pareil pour m’agacer aussi parfois, celle pour qui j’aurais tout fait, celle qui me grondait, celle qui s’inquiétait quand je m’en allais, celle à qui mon cœur appartenait ! Tu étais tout pour moi, une conjointe, une amie, un soutient, la future mère de mes enfants…
Même si aujourd’hui plus rien ne pourra jamais plus être pareil, je te répète la promesse faite il y a quelques temps, je serais toujours là pour toi, pour n’importe quoi (dans la limite de la légalité

). Peu importe ce qu’il se passera par la suite, tu es la meilleure chose qui me soit arrivée dans toute ma vie ! Je ne sais pas de quoi sera fait ton futur mais je te souhaite de tout cœur d’être heureuse ! "
Nous avons un peu échangé ensuite. Je l'ai remercié pour sa lettre et lui ai demandé pourquoi il ne l'avait pas envoyé plus tôt.
Il m'a demandé ce que j'en avais retenu. Puis, je lui ai demandé pourquoi fallait il toujours aller à l'affront pour pouvoir échanger ce à quoi il m'a répondu, qu'il était comme ça, qu'extérioriser était un calvaire pour lui.
Je lui ai fortement suggéré de se faire aider. Il m'a répondu qu'il s'en sortirait seul et qu'il avait des "pistes de travail". J'y crois moyen à la possibilité de s'en sortir seul...
Il m'a dit qu'il était désolé de me rendre malheureuse, que ce n'était pas ce qu'il voulait et que lui non plus ne vivait pas un rêve depuis 3 mois.
Quant à la fameuse histoire, il persiste à dire que ce sont mes échanges avec cet homme qui l'ont détruits.
Je veux lui répondre mais j'attends d'avoir un peu de recul pour cela. Il me demande de me mettre à sa place et j'aimerai aussi qu'il essaye de prendre la mienne.
Que pensez-vous de cette lettre ? Et de son attitude de dimanche ?
Je vous remercie pour votre soutien...