Bonjour aux deux personnes qui viennent d'écrire.
Il y avait longtemps que je n'étais pas venue sur ce forum. Pas que je boudais, mais après qu'il m'ait fait tenu le coup durant les deux premiers mois, mes visites se sont ensuite espacées, car... à mon tour j'ai pu vivre la preuve que oui, on s'en sort...
Tant qu'à être ici je vais donner quelques nouvelles et recommandations. Rien de ce que je vais dire n'est nouveau d'ailleurs. On peut lire ce genre de commentaire et conseils dans tous les témoignages de personnes qui se sont sortis avec courage d'une des pires expériences que peut vivre un être humain : le rejet amoureux. Oui, j'ai dit "courage" : je le dis avec fierté et même vantardise si vous le prenez ainsi car je l'assume entièrement : ça prend un fichu grand courage pour passer à travers ça ! Et même si vous avez le sentiment que de toute façon, vous n'avez pas le choix, qu'être fort (forte) est tout ce qui vous reste de toute manière. Je sais. J'ai ressenti la même chose. C'est avec le recul, lorsqu'on a assez mis de distance entre le présent et l'événement de la rupture et des semaines qui ont suivi que l'on est en mesure de se rendre compte à quel point on est un survivant. Quand on pense que dans les premiers jours, on a si mal qu'on ressent jusqu'à une réelle sensation de sang qui coule au milieu de notre poitrine, que les soirées sont terribles car on sait que l'heure du coucher approche et qu'on dormira pas. Mais les matins sont pires car cruels : pendant 2 secondes salutaires, on est dans le brouillard et on croit que tout ça était qu'un cauchemar, que ça s'est pas passé et puis la réalité traverse notre cerveau au même moment que la douleur tel un poignard traversant notre poitrine. Et il faut affronter une nouvelle journée... sans presque rien avaler, en devant se cacher plusieurs fois par jour pour affronter une nouvelle crise de larmes. Et on est convaincu que ça ne s'arrêtera jamais. Qu'on ne pourra plus jamais redevenir heureux. Je sais ce que c'est. J'ai vraiment cru que je n'en sortirais pas.
Passé les premières semaines, on dirait qu'on devient habitué à cette douleur. Elle est là, nous retrouve chaque jour, comme une compagne malsaine, un bourreau invisible, mais toujours collé à nous. Pendant cette période, il faut le plus possible multiplier les occasions de "ne pas penser à ça". Pas dans le but d'oublier. On oublie pas. Mais dans le but de reposer notre esprit. Parce que c'est impossible de se remettre avec notre système nerveux complètement aux aguets. Il faut reprendre des forces, même si c'est à petite dose. Écouter un film, parler avec une amie, lire écrire , tirer le tarot sont toutes des occupations qui arrivaient à me concentrer sur autre chose que mes souvenirs avec mon ex. Avec le temps, j'ai réussi à recommencer à pointer le nez dehors. Oh j'avais aucun goût de sortir et souvent, je devais partir car j'avais trop envie de pleurer. J'ai commencé à aller marcher, à me rendre au cinéma au moins une fois semaine, à écrire un journal pour me défouler. ..
Après 3 mois j'ai eu l'occasion d'un voyage. Il ne se passait pas 1 heure sans que je pense à lui encore à cette époque. Toutefois j'ai pris une décision : après ce voyage, j'arrêterais de penser à nos souvenirs ensemble. Je ferais tout pour me fermer aux souvenirs car ça, c'est être tourné vers le passé et je ne pouvais plus agir ainsi. Je devais me tourner vers l'avenir. Ce voyage serait une transition.
J'ai réussi. Se fixer des défis et objectifs, des petits d'abord et ensuite des plus grands est énormément constructif et salutaire. Peu à peu, j'ai repris goût à la vie. J'ai perdu du poids, renouvelé ma garde robe, rencontré de nouveaux amis. Bref, je passe enfin à autre chose. Je vous écrit et d'ailleurs je réalise à quel point j'ai vraiment réussi car hier était "l'anniversaire" de la rupture : 6 mois hier qu'il m'a largué et c'était la première fois que je n'y pensais pas !

J'ai passé tout droit !
Je pense que 6 mois est le minimum pour vraiment s'en remettre, mais les 3 premiers sont les pires. Passés ceux ci, il faut se relever les manches et vouloir s'en sortir et surtout prendre les moyens pour !
Je répond au commentaire de sandstorm en terminant : l'insulte quand on aime encore énormément la personne risque dans une proportion de 90% de chances de procurer ensuite des regrets. C'est pourquoi ce conseil est donné. On a pas besoin de regrets en plus du reste hein ? Si pour toi ce fut différent, tant mieux. Mais pour ma part je me dis que descendre aussi bas que l'autre ne me fait pas sentit mieux. Au contraire. Aujourdhui, moi, je peux aisément me regarder dans la glace alors que mon ex...avec ses fausses promesses, ses mensonges et ses tromperies ne peut en dire autant. Et même s'il n'en est pas conscient, c'est son problème, pas le mien. Moi je sais qui je suis et ce que je vaux. Je n'ai aucun besoin d'insulter ce gars pour le savoir.
Plein d'amour. Ne lâchez pas !