Deux ruptures en un an : je me reconstruis en souffrant

[Colibris]

Bonjour,

Près d’un an après mon dernier message sur le premier sujet qui m’avait mené à ce forum (que je consulte régulièrement sans oser encore intervenir dans vos fils), me voici de retour suite à une nouvelle rupture…

J’ai mis beaucoup de temps à entrevoir la lumière suite à l’histoire qui m’avait amenée sur ce forum, mais je me suis accrochée à un maximum de ressources possibles, c’est-à-dire le sport, le début d’une nouvelle activité pro (qui n’a finalement pas évolué comme je le souhaitais malheureusement), de nouvelles activités et rencontres amicales, des voyages et toujours ma thérapie avec un psychologue depuis maintenant plusieurs années. J’ai aussi vécu plusieurs deuils familiaux l’an passé, que je surmonte encore douloureusement aujourd’hui.

Je n’ai plus eu de nouvelles de l’ex qui m’avait amené ici et je m’en suis préservée autant que je le pouvais, la distance géographique aidant. J’ai juste eu vent qu’il était toujours en couple avec cette fille qui m’a « remplacée » quelques semaines après mon départ, et de mon côté je suis restée célibataire jusqu’à ma rencontre avec l’homme à l’origine de ce nouveau fil.

J’ai donc rencontré B. l’été dernier, fin juillet, même si nous nous étions croisé brièvement l’été 2021 alors que j’étais encore en pleine dépression post-rupture. C’est un ami d’enfance d’une de mes proches amies, tous deux ne vivent pas dans ma région.

L’été dernier, nous avons décidé avec mon amie de partir en vacances ensemble comme nous le faisons presque tous les ans. Elle m’a finalement proposé d’aller dans la maison de vacances de B. Ce furent des vacances fantastiques et une véritable bouffée d’oxygène dans cette période marquée par les deuils.

B. s’est montré charmant, drôle, attentionné, bienveillant. Nos échanges étaient riches. J’ai senti un élan (réciproque) envers lui, si bien que deux jours avant que chacun rentre chez soi, nous avons passé les nuits ensemble. Il y avait un feeling évident.

C’était la première fois depuis ma précédente rupture que je ressentais cet élan pour quelqu’un, mais je ne projetais rien, je me savais encore fragilisée et je savais aussi qu’il était fraîchement séparé de quelqu’un avec qui il était resté quelques mois. Il disait avoir essayé de construire quelque chose avec elle mais que les sentiments pour elle n’étaient jamais vraiment venus et qu’ils avaient donc cessés la relation.

Je savais aussi qu’il était resté 10 ans avec une fille qui l’avait quitté 4 ans auparavant et que depuis il n’avait pas vécu d’histoire stable mais qu’il avait beaucoup papillonné sur les applis de rencontre (je ne suis pas contre, mais ce n’est pas mon truc).

Lui savait par bribes ce que j’avais traversé dans ma dernière relation et que j’étais célibataire depuis plus d’un an donc.

Au moment du retour chacun chez soi, nous avons discuté de ce que nous voulions faire de cette relation naissante. Je lui ai demandé où il en était sentimentalement : il voit des filles, aucune ne lui plait vraiment, mais moi que je lui plais beaucoup.

Un drapeau rouge s’est levé dans mon esprit, et je lui ai dit que cela me semblait compliqué d’envisager une relation au vu du contexte (distance géographique, son papillonnage, moi qui ne suis pas encore guérie de ma précédente relation et instable au niveau professionnel, etc.), mais que je le reverrais avec plaisir s’il revenait dans ma région ou que j’allais dans sa ville à l’occasion.

Il a pourtant commencé à beaucoup m’écrire après le retour et une véritable communication a fini par s'installer, jusqu’à ce qu’il me propose de venir me voir quelques jours pour que l’on parte en excursion ensemble dans ma région. J’ai accepté, nous avons encore une fois passé de super moments.

Il m’a ensuite invitée chez lui dans sa ville, on passe un weekend avec notre amie commune et d’autres amis à eux.

Encore une fois nous passons des moments formidables, il me dit vouloir continuer à me voir et j’envisage une relation plus « sérieuse ». Je définis ce que j’en attends, notamment de l’exclusivité. Il me dit avoir cessé de voir ces filles qu’il avait mentionnées et désinstallé les applis de rencontre depuis notre rencontre cet été.

On se voit presque tous les weekends, dans nos villes à tour de rôle. Étant freelance et mobile, je peux facilement passer plusieurs jours d’affilée chez lui. Il me parle au bout d’un mois de ses sentiments forts envers moi qu’il n’avait pas ressenti cela depuis sa grosse séparation il y a 4 ans. Ça me rappelle une autre histoire (voir mon précédent fil), je reste prudente mais vis tout de même le truc. Au bout de deux mois, il me propose que l’on parte en vacances à l’étranger une semaine en novembre, j’accepte avec plaisir mais une petite voix me dit que ça va vite, sans doute trop vite...

Je mets un point d’honneur à vivre la relation en transparence et à communiquer sainement et avec honnêteté et il semble me suivre même si je constate que je me livre plus que lui sur l’intime et les sujets profonds. Tout va toujours étrangement bien pour lui, je détecte une certaine superficialité que je mets sur le compte d’une grande pudeur qu’il exprime. Il dit que l’intimité prend du temps, moi je pense surtout qu’elle se crée par la volonté de faire grandir la relation et de connaître l’autre, mais je respecte sa façon d'être.

J'évoque plus en profondeur le sujet de l'exclusivité, lui demande si notre relation à distance lui convient, notamment par rapport au sexe, etc. Nous semblons sur la même longueur d'onde.

Je commence à éprouver des choses fortes à pour lui. Il est adorable, plein d’attention, à l’écoute, on rit beaucoup. Il a un côté fragile à peine caché qui me touche, il est plein d'esprit, de douceur et d'une vitalité contagieuse. Je l'aime beaucoup.

Sans que l’on parle déjà de vivre ensemble, il se dit prêt à déménager dans ma région si une opportunité professionnelle se présente. Je sens que je m’attache, mais des petits signaux d’alarme continuent de se manifester.

Lorsque nous sommes séparés, il est parfois flou sur son emploi du temps, je sais qu’il sort beaucoup (il bosse dans l’événementiel) mais il ne me dit parfois pas avec qui, me parle finalement peu de ses sorties quand je ne suis pas là, mentionne des « potes » sans donner de prénoms, et ne me présente personne quand je vais chez lui.

Je me dis que cela fait peu de temps que nous sommes ensemble et que je n’ai pas à savoir ce qu’il fait du matin au soir, d’autant qu’on s’écrit énormément et qu’on s’appelle assez souvent. Cela devient d’ailleurs comme une drogue et cela m’inquiète, alors que je ne suis pas habituée à ce genre de communication constante.

Certains soirs, il commence même à disparaître des radars jusqu’au lendemain. Je l’interroge sur ces ruptures de communication inopinées, d’autant que parfois je le vois connecté et mes messages passent à la trappe. Il s’en excuse, s’arrange pour ne plus apparaître en ligne, et me rassure, me dit que nous n’avons pas besoin d’être en contact en permanence, ce que je partage complètement, mais comme c’est lui qui avait instauré ce mode de communication très intense, je commence à ressentir un certain malaise. Je ne suis pas de nature jalouse mais je commence à me poser des questions sur les gens qu'il voit.

Je lui dis que j’ai sans doute besoin d’être rassurée, de mieux connaître son environnement pour être en totale confiance. Il me rassure encore mais, je constate que le rythme de nos communications est parfois inégal. Une sorte de chaud/froid, un contraste de plus en plus frappant entre les moments fantastiques qu’on passe ensemble et les moments où nous sommes séparés.

Je commence à éprouver de plus en plus d’anxiété et lui en fais part, disant que je ne sais plus quoi faire car je me sens en insécurité, que cela vient peut-être de moi, mais ces ressentis sont là.

Il me dit que nous allons y arriver ensemble, qu’il m’aime et que je n’ai pas à m’inquiéter.

Peu de temps après, un autre jour où il était sorti sans m’en parler et après avoir ignoré mes messages je lui redis mon incompréhension. Il me répond qu’il ne comprend pas, qu’il est au bout, ne sait plus quoi faire pour me rassurer et me ghoste. C’est moi qui reprends contact le lendemain en m’excusant.

J’en parle à des amis qui me disent que je dois sans doute me détendre un peu, qu'il semble très amoureux se projette, et je finis par me dire qu’effectivement le problème vient peut-être de moi, que je ne suis pas encore guérie de ma précédente rupture et que je vois sans doute le mal là où il n’est pas…

Pourtant je vois passer aussi des choses sur les réseaux sociaux (sur lesquels il passe beaucoup de temps) qui me questionnent, des likes et commentaires de filles, une en particulier qui revient sans cesse. Je lui en parle, et ce ne sont bien sûr que des « potes », il dit qu’il a beaucoup d’amies filles avec qui il n’y a pas d’ambiguïtés (j’ai moi-même pas mal d’amis masculins)

Je le vois aussi beaucoup échanger avec une de ses collègues dont il ne m’avait jamais parlé avant, et qui vient même télétravailler chez lui, ce que je découvre par hasard au détour d’une conversation anodine.

Encore une fois je communique mon malaise, lui demande pourquoi il ne m’intègre pas plus à son cercle et ne me présente pas ces "potes", alors que lui connait mes amis.

Il me dit que cela va se faire bientôt, que c’est compliqué de faire coïncider tout le monde quand je viens, que cela ne fait que quelques mois que nous sommes ensemble et qu’il y a le temps, mais qu’il m’aime, veut construire avec moi et ne me ferait jamais rien qui puisse nuire à notre relation ou me faire du mal. Et puis il me propose de passer Noël chez ses parents, d’aller au ski en février avec une de ses collègues… Je tente de calmer mes doutes et on continue à se projeter ensemble, à parler doucement d’un avenir commun.

Jusqu’au jour où après notre retour de voyage, en novembre, je trouve une barrette à cheveux sur le sol de sa chambre qui ne m’appartient pas. Je lui dis très calmement. Il réagit en s’énervant, me disant que je n’avais bien sûr pas été la seule fille dans sa vie et que c’est sans doute en faisant le ménage qu’elle avait ressurgi d’un coin de sa chambre… Je lui dis ne pas comprendre pourquoi il réagit de manière si virulente et il me répond qu’il en a marre de devoir toujours me rassurer.

A ce moment-là, je comprends, je sais qu’il me trompe, tout mon corps le sent. Pourtant je ne choisis pas de rompre. Je suis comme hébétée, ça me semble trop gros, trop horrible. Comment pourrait-il être si convaincant lorsqu’il me rassure, me dit qu’il m’aime et me prend dans ses bras, me jurant qu’il n’y a personne d’autre, faisant tous ces projets avec moi, étant si adorable et attentionné dans les moments que l’on partage ?

Je décide encore une fois de mettre un couvercle sur mes doutes et me donne jusqu’à la fin de l’année pour voir comment les choses évoluent. J’ai l’impression d’être folle, car mes tripes me disent que j’ai raison de douter mais il est si convaincant et a l’air si amoureux…

Je vais abréger le récit qui commence à se faire long pour arriver au dénouement…

Peu avant Noël que nous devions passer chez ses parents, je suis seule chez lui, il est parti travailler. J’ai la boule au ventre de ce que je m’apprête à faire, me disant que je suis complètement folle d’en arriver là, mais je n’arrive pas à résister au besoin de savoir… et je trouve sur son ordi des messages sans équivoques avec des filles, notamment celle sur qui j’avais des doutes. Ils parlent de la nuit qu’ils ont passée ensemble en octobre. Ils vont dans les mêmes restos dans lesquels nous allons. Il envoie les mêmes blagues, les mêmes photos à ces filles… Des dizaines/centaines d’échanges par jour avec une autre de ses collègues… C’est tentaculaire.

Je l’appelle pour lui dire que je dois rentrer chez moi. Il débarque immédiatement, s’excuse, me dit qu’il est désolé, que ce n’était que du sexe avec cette fille, qu’il est juste ami avec sa collègue, qu’il m’aime, veut vraiment construire avec moi, va se faire soigner, etc.

Je suis dévastée, sous le choc, mais tout de même lucide et je suis partie… ça fait deux mois aujourd’hui. Notre relation aura duré cinq mois.

C’est peu, ça aurait pu encore s’éterniser et j’aurais sans doute vécu un enfer vu le degré de manipulation en jeu, mais l’impact est fort, au vu de ce qui s’était passé dans ma relation précédente, des deuils que je traverse…

J’y pense encore tous les jours. Je suis triste, désabusée, en colère. Contre lui, mais aussi contre moi. Je m’en veux de ne pas avoir cessé la relation aux premiers doutes, de ne pas m’être écoutée, parce qu’au fond je savais.

C’est la fois de trop, ma relation précédente avait été aussi tellement douloureuse…

Je suis venue ici livrer mon histoire pour mettre de l’ordre dans ma tête sans doute, c’est très lourd à porter.

Je me sens presque honteuse de revivre quelque chose d’aussi pathétique, malgré les années d’expérience, la thérapie, les discussions avec les amis, les questionnements, le travail sur soi, la volonté de faire confiance à la vie et de se refaire confiance.

N’y a-t-il pas un moment où l’on ne peut plus avoir d’espoir ? C’est ce que j’en viens à me dire dernièrement... Je ne me sens plus l'énergie de faire face à cette nouvelle déception, d'autant que j'ai d'autres soucis, notamment de santé qui m'immobilisent chez moi pour de longues semaines et je me sens immensément seule, malgré la présence intermittente de quelques amis.

Merci à celles/ceux qui auront eu le courage de lire ce pavé en entier, et peut-être de me répondre.

[JRME]

Salut Colibris!

C’est Antoine Peytavin, fondateur de jerecuperemonex.com, le premier site sur la rupture amoureuse selon The Times.
Merci pour ton message ! La communauté va très vite te répondre pour t’aider.

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[Georges I. Abdamiaou]

Bonsoir, tu n’y es pour rien, c’est une sous merde et un manipulateur. Bravo d’avoir eu le courage de partir. Tu évoques des doutes assez rapidement, c’est bien tu as gagné de l’expérience, tu as su poser tes limites et te respecter. Ta douleur va s’apaiser, continues de t’aimer.

[sandstorm]

Bonjour

je rejoins IVV. Il a l'air pas très règlo ce gars...; Il a sorti le jeu .... du joueur...: il te dit qu'il papillonne tout en faisant croire à quelque chose (en te disant notamment qu'il t'aime, qu'il se projette etc). du coup dès que tu apprends qu'il voit d'autres personnes en même temps la réponse est déjà prête!: " je te l'avais dit".

de ton coté tu peux te sentir mal d'être allée fouiller. et c'est normal. mais le positif dans tout ça c'est que tu sais qu'il sort les mêmes blaques, envoit les mêmes photos, bref il a une sorte de rituel répétitif, avec chaque femme qu'il cotoie. et cela je pense t'aidera à faire le tri dans tes pensées. ce qu'il t'a dit il l'a dit à d'autres aussi.

De ton coté aussi tu dis te sentir pathétique... Tu parles de ta précédente rupture qui fut douloureuse, tu parles de ta psychothérapie, de tous tes efforts, tes questionnements, tes discussions avec tes ami(e)s. En te lisant j'ai l'impression que tu prends toute la responsabilité de cette histoire, c'est un peu comme ci cet homme ne faisait pas partie de l'équation.... Pourtant c'est lui, et pas toi, qui est responsable de sa façon de gérer ses relations.

[Colibris]

Merci IVV et Sandstorm pour vos messages.

Rentrer dans les détails aurait été encore plus long, mais le niveau de mensonge et de manipulation va même encore au-delà de ce que j’ai pu raconter. Des paroles apparemment anodines que je ne comprenais pas sur le moment, mais qui à la lumière de ce que j’ai découvert indiquent qu’il y avait de la triangulation/perversion consciente. Il est même allé jusqu’à me demander conseil pour acheter un cadeau à l’une de ses amantes, en me disant que c’était pour une « pote ».

Il avait laissé traîner d’autres indices qui ne font sens que maintenant, faisant d’autres références à ses amantes que je n’aurai jamais comprises si je n’avais pas lu ces fameux messages (une goutte d’eau sans doute d’ailleurs parmi son harem, puisque je n’ai vu que sa messagerie Instagram). Il a nié jusqu’au bout, jusqu’à ce que je lise les messages et même là, ne sachant pas ce que j’avais lu exactement, il a continué à me mentir. Il a aussi essayé de se servir du fait que j’avais fouillé dans ses affaires (ce dont effectivement je ne suis pas fière) pour retourner la situation à son avantage. M’a dit qu’au fond je ne l’avais jamais aimé, car j’avais toujours douté de lui…

Même lors de l’épisode de la barrette, il m’a soutenu qu’elle se trouvait sans doute dans sa chambre bien avant notre rencontre, que comment je pouvais penser une chose pareille de lui, qu’il n’était pas un connard sans morale, que j’avais sans doute un problème de jalousie et de confiance, etc.

C’est complètement tordu et je n’en reviens toujours pas qu’on puisse atteindre ce niveau de manipulation. Notre amie commune est elle aussi atterrée, car elle n’avait aucune idée de tout cela, et navrée de me l’avoir mis dans les pattes. En fait, elle avait en quelque sorte arrangé le coup pour qu’on se retrouve cet été, puisqu’il lui avait dit que je lui avais plu lors de notre première brève rencontre en 2021 et qu’elle pensait qu’étant tous deux célibataires un an plus tard, nous pourrions bien nous entendre. Bien sûr ce n’est pas de sa faute, elle aussi s’est fait manipuler, alors qu’elle le connaît pourtant depuis le collège.

C’est un homme très intelligent et qui manie particulièrement bien le langage, très à l’aise socialement. Il occupe d’ailleurs un poste à haute responsabilité où savoir convaincre et faire « passer la pilule » fait partie des compétences qu’il utilise au quotidien.

Bref, ça ne sert à rien de s’attarder sur lui. C’est sur moi que je dois me concentrer et en effet, même si comme le dit IVV j’ai vite décelé le pot aux roses, comme le remarque Sandstorm, je ne peux m’empêcher de me sentir coupable de m’être engagée dans cette histoire, je me dis que j’aurais dû stopper avant, et je sais que je me dis cela parce que cela tape sur des blessures plus anciennes, qui remontent même à l’enfance.

Ayant grandi dans un environnement familial complètement toxique duquel je me suis extraite dès que j’ai pu, j’ai dû porter très tôt d’énormes responsabilités, inimaginables pour une enfant. Je me sens responsable de tout et j’ai tendance à internaliser les comportements des autres, surtout lorsqu’ils sont néfastes. Je sais aussi aujourd’hui que je dois aussi être douce et compatissante avec moi-même, comme je sais l’être avec les autres.

J’y arrive la plupart du temps, mais c’est un long cheminement, semé d’embûches, d’où mon découragement parfois. Je constate aussi souvent dernièrement que poser ses limites mène souvent à des ruptures relationnelles, dans la sphère amicale également.

À presque 40 ans, j’aspire évidemment à ne plus tomber dans ces marasmes relationnels. Beaucoup plus jeune, j’ai aussi connu d’autres relations amoureuses malsaines avec trahison et même violence. J’ai vécu aussi par la suite pendant des années des relations amoureuses saines, une en particulier qui a duré 7 ans, mais le fait que ces derniers temps des personnes aussi destructrices soient entrées dans ma vie m’interroge.

On en parle bien sûr avec ma psy. J’ai beaucoup avancé ces dernières années, mais n’y a-t-il vraiment que du hasard dans nos rencontres ? Pourquoi certains semblent toucher le jackpot alors que d’autres galèrent autant ?

[sandstorm]

Personne ne peut répondre à tes interrogations. Tu es la seule à pouvoir le faire, et ta psy sera d'une grande aide là dedans.

On peut juste faire quelques remarques. Souvent quand on cherche à trouver des causes d'une situation, on a tendance à faire des généralisations. et quand en plus on a tendance à prendre toute la responsabilité ça donne des raisonnements comme "toute ma vie j'ai eu des relations malsaines" ou " il y a un truc qui cloche avec moi". Pourtant dans ton dernier message tu dis que tu as quand même vécu pendant des années des relations saines. Et rester avec quelqu'un pendant 7 ans, dans une relation saine c'est important.

De plus ce type il est menteur et manipulateur, alors forcément ça prend plus de temps pour s'en rendre compte qu'un type qui n'est pas fait pour nous mais qui est honnête.

Peut être la seule chose à retenir c'est que tu devrais plus faire confiance à ton intuition. Au début de la relation il t'a parlait du fait qu'il papilllonait par exemple. Pour les réflexions qu'il te faisait qui n'ont pris sens pour toi qu'après avoir découvert le personnage c'est normal.

Enfin si certains semblent toucher le jackpot ça ne veut pas dire qu'ils l'ont toucher, et s'ils l'ont toucher ça veut pas dire qu'ils sont heureux....

[Selmasultane]

Bonjour Colibris,

Ne te sens pas honteuse , tu as su accorder ta confiance pour démarrer un nouvelle histoire mais aussi ne pas t'eterniser dans cette relation quand elle a mal tourné. Ce sont deux ressources très positives me semble-t-il.

De plus tu analyses cette situation avec recul et clairvoyance .

Pour répondre à tes deux dernières questions:

- non je ne pense pas qu'il n'y ait que du hasard dans nos rencontres . On est probablement attirés par des personnes qui correspondent à des besoins qui évoluent, à différents moments de notre vie ( et ces besoins correspondent parfois à des manques , des motivations confusément liés a notre histoire )

- je ne pense pas du tout qu'il y ait d'un côté le camp de ceux qui touchent le jackpot et ceux qui galèrent de l'autre. Déjà, on ne sait jamais ce qui se passe dans l'intimité d'un couple instagrammable . Et dans une vie , on alterne ces phases en général ;)

Je te souhaite en tout cas bon courage pour traverser cette période difficile

[Colibris]

Merci encore pour vos réponses, ça fait plaisir de vous lire, notamment Sandstorm et Selmasultane qui étaient aussi intervenues sur mon fil de l'an dernier 🙂

Je suis bien d'accord lorsque vous dites qu'il n'y a pas de jackpot, que ce n'est pas tout noir ou blanc, que l'on ne sait jamais ce qui se passe réellement dans un couple et à fortiori dans la tête et l'intimité de chacun, mais parfois, j'en arrive à un tel degré de désespoir que tout se teinte de noir, et je me sens habitée d'un grand sentiment d'injustice, alors que je fais toujours énormément d'efforts pour aller de l'avant. Je sais bien que l'on ne contrôle pas le comportement des autres, que l'on n'est pas responsable de toutes les galères qui nous arrivent, mais là quand je suis au plus bas et que ça ne va pas, je vis cette histoire comme une sorte de malédiction ou au mieux de tragédie grecque.

Ces derniers jours, depuis mon opération qui était programmée depuis des mois et à laquelle je m'étais préparée, je rumine à fond alors que j'étais sur une pente ascendante. Je ne peux plus sortir, faire de sport, ce qui était important dans mon quotidien. Mon ex était censé être là pour m'aider, et certains amis n'ont même pas pris de mes nouvelles. J'essaie de me focaliser sur ceux qui sont là, mais blessure d'abandon bonjour.

J'ai l'impression parfois d'être un boulet, à enchaîner les épreuves et les relations foireuses ces 2/3 dernières années, et je me dis que c'est pour ça que certaines personnes me délaissent, qu'ils en ont marre. J'ai aussi vécu une rupture brutale avec un ami il y a quelques semaines, parce que je n'ai pas laissé passer un commentaire complètement irrespectueux de sa part, balancé en public (selon d'autres amis communs, il avait probablement des vues sur moi). Il n'a pas supporté que les autres me soutiennent et a choisi de prendre ses distances sans même m'en parler directement. Bref, c'est dur dur en ce moment.

J'ai hâte que la roue tourne, mais parfois elle est quand même sérieusement grippée non ? 😅

[Selmasultane]

Bonjour Colibris,

ce sentiment d'injustice, cette tendance à se comparer aux autres (qui paraissent forcément plus heureux ) est très caractéristique des périodes de grand down qui peuvent suivre une rupture .

je compatis , ayant passé l'été 2018 , incapable de faire mes 4 séances + de sport hebdo ( ma thérapie) , de faire du vélotaf, de conduire, de profiter du temps exceptionnel cet été là (où tout le monde célébrait la victoire des bleus) , suite à une entorse grave survenue une semaine après la rupture qui m'a amenée ici, à fumer cigarette sur cigarette chez moi et à remettre à en question jusqu'à ma façon d’être avec mes amis ( trop ceci ? pas assez cela ?)

J'espère que ton opération ne concerne pas un problème de santé trop grave en tout cas.

Si je puis me permettre , prête attention au vocabulaire que tu emploies à ton propre sujet ( "boulet" , "foireux" , "malédiction" , les mots peuvent aussi te conditionner dans le mauvais sens )

bon courage à toi , ce n'est qu'une phase, même si je conçois qu'elle te parait longue et insupportable

[Colibris]

Bonsoir,

Je me souviens en effet @Selmasultane que nous avions vécu à l'époque une histoire qui avait de nombreuses similitudes, et que pour toi la roue avait aussi bien finie par tourner. Mon souci de santé n'est pas grave merci, c'était une intervention en vue d'une amélioration future, en rapport avec le fait de pouvoir mieux se déplacer justement :)

C'est vrai que j'ai souvent une petite voix dans ma tête qui me répète que je n'ai pas le droit au bonheur, comme si je ne le méritais pas en quelque sorte et qu'il y aurait comme une fatalité à vivre ces épreuves. Je sais aussi d'où ça vient, mais peut-être qu'à force de mettre de la conscience dessus cette voix finira par se taire.

Étonnamment (ou pas tant que ça), j'ai reçu un message de B. hier. Il y avait eu quelques échanges peu de temps après mon départ, dans une volonté pour sa part de me récupérer et pour moi de comprendre ce qu'il avait bien pu se passer dans son cerveau pour se comporter ainsi, et puis j'ai vite saisi que c'était au-delà de ma compréhension et probablement de la sienne, que cela ne servait à rien d'autre que prolonger la souffrance et ne m'apporterait aucun soulagement. Je lui avais alors dit que je ne voulais plus être en contact, ce qu'il avait respecté jusqu'à présent.

Lorsque j'ai vu son nom s'afficher hier, cela m'a fait un choc et je me suis mise à pleurer de manière incontrôlable. En gros, il dit qu'il avait hésité à m'écrire mais qu'il pensait encore à moi, qu'il s'excusait pour tout ce qu'il m'avait fait, s'était remis en question, et me demande si nous pourrions nous reparler.

Je n'ai pas répondu et n'ai pas l'intention de le faire, mais force est de constater que je suis encore extrêmement blessée et touchée par tout ça. Le relire a ravivé la douleur et les souvenirs. J'avais eu envie d'y croire à cette histoire, et je sais que la route pour refaire à nouveau confiance à quelqu'un va être bien longue. Parfois j'aurais envie de savoir ce qu'il a à me dire, comment il pourrait justifier tout ce qu'il a fait et ce qu'il s'est passé, mais je balaye très vite cette idée loin de moi, cela ne servirait à rien parce que je ne peux avoir aucune confiance en ses mots et que ce sont ses actes qui ont déjà tout dit. Je dois juste continuer à avancer sans me retourner...

[Selmasultane]

hello,

oui je suis intervenue sur ton post car je me souvenais de nos échanges sur le précédent. La route tourne effectivement , sois en sûre ;)

Je continue à te trouver très lucide . Je crois que cette petit voix maléfique te conditionne effectivement , mais comme tu le dis il s'agit de la conscientiser ( plutôt que de tenter de l'étouffer ou de l'ignorer)

Quant à ce message inopiné .. ta réaction très intense à sa réception est un bon indicateur de l'ampleur du trauma et de la suite à y donner. Comme tu le dis "Je dois juste continuer à avancer sans me retourner..." ;)

[Colibris]

Bonsoir,

J'essaie toujours d'avancer, mais ce soir j'ai eu un moment de faiblesse. En ressassant tous les mensonges qu'il y a eu dans cette relation, la colère est montée, et puis j'ai pris mon téléphone et j'ai répondu à son message de la semaine dernière en lui écrivant qu'on avait jamais rien partagé puisque tout était faux depuis le début, qu'on n'avait plus rien à se dire et qu'il s'était comporté comme une ordure. Je m'en veux d'avoir craqué, j'étais pourtant déterminée à ne pas répondre, et là, ça a été plus fort que moi. Je ne vais pas terrible ces jours-ci, mais maintenant, je me sens encore pire...

[Elieza]

Pourquoi ce besoin de remettre une pièce dans la machine?

[Colibris]

Bonne question, j'ai juste suivi ma colère qui m'a envahie à un moment, me disant que je ne voulais pas qu'il croit que je le pardonne ou que ce qu'il a fait n'était pas si grave. Pour qu'il ne garde pas espoir de me reparler un jour, qu'il cesse de me contacter. J'ai bien conscience maintenant que cela ne sert à rien et met juste de l'huile sur le feu.

[sandstorm]

tu ne voulais pas qu'il croit que...

si tu craques donc c'est parce que tu veux garder une certaine image auprès de lui, tu veux controler en quelque sorte sa perception de toi. or il faut que tu comprennes que tu n'as aucun controle sur sa façon de percevoir les choses et que tu as beau lui dire ceci ou cela, ça ne va pas forcément l'influencer. c'est à lui qu'il revient de se remettre en cause.