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Après un an, il n'est "plus amoureux"


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Hello !

sans doute pourrait on mieux concilier la scolarité à la française (encore conçue de façon très encyclopédique) et la part dédiée à l'expression (et la connaissance) de la personnalité.

J'étais excellente élève moi aussi , tout en n'aimant pas l'école et sa mécanique grégaire.

Ce que tu me dis me rappelle ma mère qui au collège discutait avec un de ses collègues ( elle faisait partie de l'équipe enseignante de mon collège :mrgreen: )du fait que j’excellais sûrement autant en mathématiques, latin, allemand, parce que c'était une façon assez sûre de ne pas laisser de place à l'émotion ( ce fut d'ailleurs son seul trait d'intérêt pour la psychologie en général, et la mienne en particulier, de toute mon enfance :lol: )
Y réfléchir un peu plus tôt m'aurait sans doute permis de réfléchir à ce besoin de contrôle qui explique pas mal de choses dans ma vie, amoureuse ne particulier.
M'enfin, vieux motard que jamais.(mouarf)

Par ailleurs ce que tu dis de l'accès aux soins psy est vrai . Assez paradoxalement (ou pas) la France reste un des plus gros consommateurs d’anxiolytiques et l'engouement pour la méditation est vraiment fort. J'en parlais avec une amie, qui m'a transmis le message d'absence mail d’une collègue [i]" absente pour cause de stage de méditation"[/i] , et elle me disait que sa fille en nième année de médecine spécialisation psy va enrichir son cursus sur ce thème.

Je comprends que ces perspectives de déménagement t’effraient -( j'ai déménagé en 2002-2003-2006-2012-2016-2017 et ça m'a épuisée :D ) ; mais cela va être de formidables (au sens propre) sources d’enrichissement aussi ;) quel pays ? (en mp si tu veux)
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[quote="Selmasultane"]Ce que tu me dis me rappelle ma mère qui au collège discutait avec un de ses collègues ( elle faisait partie de l'équipe enseignante de mon collège )du fait que j’excellais sûrement autant en mathématiques, latin, allemand, parce que c'était une façon assez sûre de ne pas laisser de place à l'émotion ( ce fut d'ailleurs son seul trait d'intérêt pour la psychologie en général, et la mienne en particulier, de toute mon enfance )[/quote] Les maths, le latin et l'allemand souffrent d'une certaine image je pense.. J'éprouvais un profond désintérêt pour les maths et n'étais pas spécialement enthousiasmée par l'allemand (que j'adore maintenant, comme quoi) et j'étais déjà bien atteinte niveau contrôle de... absolument tout ce que je pouvais !

J'aurais vraiment aimé qu'on me dise, petite Janysse de 11 ans, qu'être triste ne veut pas dire qu'on est faible ou fragile, qu'éprouver de la colère ne fait pas de nous une mauvaise fille, une sale gosse ou quelqu'un de pas bien, que le plaisir fait partie de la vie, etc etc. J'aurais traversé bien des épreuves autrement.

Oui car la méditation est une technique de soi bien connue des sociétés d'Asie du Sud que les recherches en médecine occidentale valident tout juste aujourd'hui (et comme d'habitude, il faut que l'Occident valide ce qui vient d'ailleurs pour que ce soit reconnu, ahem). Elle encourage justement à accepter, accueillir ce qui se présente et à s'en distancier. Je suis persuadée que c'est une pratique d'utilité publique ! Le problème surtout ce sont les pratiques de prescription d'anxiolytiques qui ne sont pas accompagnées de thérapies adaptées... Surtout que ces médicaments ont un fort pouvoir d'accoutumance et des effets dépressifs. Ce qui me rend folle c'est le prix des consultations en psychologie en libéral et le fait que ça ne soit pas remboursé ! La santé mentale est un luxe en France j'ai l'impression...

Oui j'ai hâte d'avoir déménagé, de voir autre chose, de changer de perspective. Je sens que j'ai besoin d'une pause loin de Paris, ne serait-ce que pour échapper aux sollicitations de mon directeur de thèse qui veut toujours que j'en fasse plus...

Je te dis tout vite en mp :bisou:
Modifié par Janysse
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Bonjour bonjour,

Quelques nouvelles pas top. Depuis 2-3 semaines mon moral n'était pas au beau fixe, j'étais épuisée tout le temps, et surtout terriblement anxieuse au point de ne pas être capable de me concentrer sur mes lectures ou mon écriture. Le verdict est tombé, il s'agit probablement d'un nouvel épisode dépressif avec aggravation de mon anxiété ! Je suis ravie. Je suis au fond de mon lit, je dois rendre un article dans quelques heures, je n'y arrive pas. Mon cerveau saute toutes les 15 minutes. Des choses simples me paraissent immensément compliquée. Si je pense trop, je panique et je pleure. Me savoir dans cet état me fait angoisser. J'angoisse d'angoisser.

Ma psychiatre a triplé ma dose de médicament. C'était soit ça, soit un nouvel antidépresseur, une nouvelle molécule avec son cortège d'effets secondaires, une nouvelle substance à supporter pour mon corps qui n'en peut déjà plus. Je ne peux pas me le permettre, j'ai des trucs à écrire, des cours à donner, une vie à mener ! Résultat je suis défoncée depuis trois jours. Dans une bulle. Je ne comprends pas ce qu'on me dit, je me perds dans mon quartier, je sursaute, je me sens agacée par tout et tout le monde ; agressée par tout et tout le monde. Je me dis mais c'est pas vrai, encore ? Encore dans cet état ? Mais c'est sans fin bon dieu, sans fin !

C'est comme ça, c'est le hasard, ça tombe sur moi. Ça pourrait être de l'asthme, ou une maladie auto-immune, une autre saleté chronique. Mon corps va bien, c'est la tête qui déconne. La dépression ça se soigne, dans deux tiers des cas. L'anxiété par contre, c'est à vie. Il paraît qu'on peut apprendre à vivre avec, par contre on ne peut pas vraiment vivre sans.

Un collègue m'a dit récemment que réussir sa thèse tient à plusieurs choses. L'une d'elles étant "la résistance à la dépression". J'ai rigolé. Je commence ma thèse j'en suis déjà à mon troisième épisode (diagnostiqué). C'est peut-être une force. Je sais à quoi ça ressemble, je sais ce que ça fait, je sais la reconnaître. Je me dis que d'autres pourront s'effondrer alors que moi je plie, je ploie comme le roseau depuis toutes ces années.

Bon, voilà. J'écris ici parce que je suis triste de devoir dire à mes amis, à mon entourage "je refais une dépression", ça m'inquiète. La première fois, il y a le soutien, la sollicitude, l'inquiétude de tout le monde. Mais la deuxième, la troisième ? J'ai peur d'être un boulet pour les gens. "Tiens Janysse nous fait encore une dépression - Bah comme d'habitude". Je me sens très seule. Je sais que je ne le suis pas forcément, mais c'est un sentiment trop vif. Ceci dit, je préfère ça plutôt que compter sur le soutien et l'amour d'un mec qui n'a pas une once d'empathie. Je passe en revue mentalement les gens que je connais : mes amis, mes parents, ma psy, mes collègues. Je n'ai pas l'impression que leur compagnie pourrait me consoler. La seule personne dont je voudrais un peu d'amour et de soutien et d'empathie, ben c'est moi en fait. C'est nouveau ça, de penser ça, de le ressentir, d'en prendre conscience. C'est peut-être bon signe, ou alors ça veut dire "isolement et repli sur soi". Sur l'échelle de Hamilton c'est un symptôme de la dépression.

Bon je m'arrête. Je retourne travailler.
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Ma chère Janysse,

L'hiver n'est pas une période prospère pour le côté mentale.

Je ne peux pas vraiment ressentir tout ce que tu traverses, mais je voudrais te dire que ça passera, comme autant des épreuves difficiles ont été vaincues par toi. T'es courageuse, intelligente, sensible, résistante.

J'ai une copine qui faisait 3 fois la dépression et elle a été hospitalisée 3 fois (1 mois par fois) dans l'hôpital psy durant sa thèse. Elle a été tellement intelligente et courageuse qu'elle a eu sa thèse en chimie malgré tout.

Elle est rentrée au Vietnam il y a 4 ans. Sa vie est bien entourée maintenant par les proches, les collègues et les voyages. Je send qu'elle est encore fragile mais ça passe tj pour de mieux.

Le froid d'hiver, le ciel gris et le besoin d'être conforté nous rendent tristes souvent.

Courage ma jolie, courage. Quand je suis bcp stressée, comme en ce moment, je me fais un bon thé avec du miel, puis je regarde un film ou une série, puis je dors. Un bon sommeil aide bcp.

Bon courage pour ton article et bon wk ma chère.

Je te fais de gros bisous fabuleux :bisou:
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Coucou Miu,

merci pour ton message et ta douceur <3

Ça commence à aller un tout petit peu mieux, j'ai avancé dans mon article, mon niveau d'anxiété a l'air de baisser un peu. Je suis même allée à une fête où je ne connaissais presque personne hier soir ! J'ai mis un pull un peu fou, tout le monde m'a complimentée dessus. Je me suis sentie super à l'aise, j'ai passé une bonne soirée (j'en suis presque surprise !).

Je n'ai toujours pas fini ce fichu article (que j'adore écrire en plus pourtant), mais demain il sera bouclé, je me le suis promis (et accessoirement c'est le dernier dernier délai !).

Il est vrai que l'hiver et le froid me minent le moral encore plus (en plus je crois que je retombe malade :? ). Mais je tiens mon cap, je me dis que je suis forte.

Je t'embrasse aussi fabuleusement ma chère Miu :bisou:
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  • 2 semaines après...
Bonjour tout le monde,

J'ai envie d'écrire aujourd'hui, dimanche désoeuvré, grisaille hivernale, le cerveau embrumé d'avoir trop dormi, d'avoir aussi trop bu. Et puis, cela fait un an. Un an ! Un an qu'il a décrété la "pause", un an qu'il m'a dit qu'il ne me supportait plus, un an.

Je me demande où est passée la nostalgie. Je me souviens des jours anciens, et je me dis que c'était une autre vie, une autre moi. J'ai eu tellement mal ces dernières années, j'ai cru mourir cent fois, eu envie de mourir des dizaines d'autres, et pourtant je suis toujours là, et je me sens forte, et je me sens vivante. Je peux enfin m'avouer que pendant tout ce temps que nous étions ensemble, je ne me projetais pas. Que j'étais guidée par la menace d'une rupture, par l'angoisse permanente de faire durer mon couple, même si je savais qu'il ne me convenait pas.

La route est encore infinie mais j'avance, petit à petit. Je commence à comprendre, pas seulement intellectuellement, mais au fin fond de mes tripes, que ce n'est pas à mon amoureux de combler mon manque d'amour. Que j'ai manqué d'amour, que c'est à moi seule de réparer. Et alors, je me sens bien.

Aujourd'hui est un jour spécial, où les souvenirs remontent et où les fantômes dansent ; où j'ai tendance à penser à mes amies, toutes en couple aujourd'hui avec des mecs qui les emmènent en weekend, qui les emmènent en vacances, qui les couvrent d'attention, de bienveillance, de toutes ces choses qui m'ont atrocement manquées, qui me manquent toujours. Je suis triste de constater que je n'ai jamais vécu de relation amoureuse véritablement satisfaisante, que je me suis toujours censurée par peur de déplaire, de ne pas paraître aimable. Que j'ai toujours choisi les mauvais partenaires, qui n'ont pas supporté qui j'étais, qui me renvoyait à ce que je n'aimais pas chez moi : "tu es trop fragile" "tu es trop instable émotionnellement" "tu n'es pas assez légère" - au lieu de me dire "tu es drôle" "tu es brillante" "tu es courageuse" "tu es fiable et loyale". Appuyer où ça fait mal plutôt que de m'aider à m'aimer. Car cela fera toujours mal, je serai toujours anxieuse, instable, fragile, c'est ce que je suis. Et j'ose croire qu'il y aura des garçons, ou plutôt des hommes, pour aimer cette part de moi aussi.

Je me suis rendu compte récemment qu'ils me reprochaient tous mon manque de légèreté. Alors j'ai toujours pensé que je n'étais pas légère. Et puis ça a fait tilt, il y a deux, trois jours, lors d'une grande fête, très tard et avec beaucoup de monde, où j'ai ri, j'ai fait rire, où je me suis trouvé charmante, enjouée, et légère, légère, et ce n'était pas nouveau car j'ai toujours été comme ça. Je me suis alors rendu compte de l'hypocrisie, de l'arnaque suprême : des mecs fondamentalement dépressifs et mal dans leur vie qui exigent de moi d'être légère. Comme on le dit souvent ici, on ne donne dans une relation que ce que l'on a déjà. Je ne pouvais pas être légère avec ces garçons, car eux-mêmes ne l'étaient pas. Je sais que cela semble être d'une banalité affligeante, mais c'est une prise de conscience importante pour moi.

Je vais être honnête, ce n'est pas que d'un seul coup j'aie fait des progrès immenses, mais que mon traitement fait sacrément effet. La vie est exactement la même, mais j'ai l'impression d'être libérée de ce filtre noir qui obscurcissait tout, les bons comme les mauvais moments. J'entends les compliments et je les accepte. C'est complètement fou. Un collègue m'a dit "on sait qu'on peut compter sur toi", et j'ai entendu, exactement "on sait qu'on peut compter sur toi", et pas autre chose.

J'ai revu récemment et régulièrement les garçons de notre ancien groupe de musique, dont le fameux Albert dont j'ai fait une obsession amoureuse franchement absurde et ridicule. Je me dis que j'étais bien malheureuse et seule pour m'auto-piétiner ainsi dans une entreprise aussi folle et douloureuse. Mais depuis tout est différent. Je me souviens d'avoir passé tant de temps à leur courir après, à vouloir me faire aimer. Efforts que j'ai totalement cessé depuis plusieurs années. Et j'ai été presque ébahie de constater, simplement, sans fard et sans filtre, qu'ils m'aiment eux aussi, qu'ils m'aiment vraiment.

Je me sens forte, déterminée, et je me fais confiance pour faire les bons choix pour moi, comme j'ai toujours fait jusqu'ici. Sauf en matière d'hommes vous allez me dire. Oui c'est sûr, alors je reste célibataire, le chantier est trop immense pour m'encombrer de quelqu'un qui ne m'aimerait qu'à moitié, ou me dirait encore que je manque de légèreté. Je suis lasse de me voir reprocher ce que je suis profondément, lasse de me faire quitter. Alors, ça me convient. Je suis toujours terrifiée à l'idée de finir seule, de ne jamais connaître un vrai amour serein et durable avec quelqu'un qui sait m'aimer et que je saurai aimer. Mais j'y pense moins, alors ça va.

Voilà, je suis décousue, mes propos teintés de nostalgie ou de lenteur, mais je vais bien. Mon médicament me ralentit le matin, décoller est compliqué, mais je préfère ça à crever de désespoir, de tristesse, de solitude. Je ne sais pas combien de temps ça durera, mais je prends ce qu'il y a à prendre pour l'heure. Je serai de nouveau triste quand je serai de nouveau triste. Pour l'heure, tout va pour le mieux. Sans folie, sans passion, mais sans violence ni souffrance non plus.

Je suis ici depuis si longtemps ! Au moins huit ans... J'ai toujours trouvé un refuge sûr et bienveillant, jamais complaisant, dans ce forum. Je suis très contente de pouvoir vous écrire ces douces nouvelles. Les mots n'existent pas pour exprimer la mesure de ma gratitude. Sachez juste toutes et tous que je vais bien, que c'est grâce à un paquet de personnes ici, qui se reconnaîtront aisément.

À bientôt

Janysse
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Hello jolie Janysse,

je me rends compte que je n'avais pas répondu à ton passage de la mi novembre, pourtant je te lis toujours attentivement , et tes interventions me font toujours beaucoup réfléchir. (j'irai détailler un peu plus sur le post de Miu )

Le père de ma fille est entré dans un épisode dépressif assez fort (décidément la grisaille hivernale :( ) , c'est beaucoup de soucis...

Tes réflexions sont très intéressantes ; tu vois , non seulement je trouve que tu progresses , mais tu fais progresser tes lecteurs ;)

Ce que tu dis notamment sur tes compagnons successifs et leurs reproches sur ton manque de légèreté , alors qu'eux mêmes n'étaient pas forcément de joyeux drilles.
Attendre autant d'un partenaire, c'est lui donner vraiment trop de pouvoir sur soi même ( je ne sais pas si je suis claire, car je suis enrhumée - fuckin' grisaille hivernale bis ) .

Bizarrement (ou pas) depuis ma rupture de l'année dernière, j'ai l'impression de pouvoir donner entièrement libre cours à ma gaieté et à ma légèreté ( c'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai mis fin à ma relation de quelques mois cette année, je sentais qu'on revenait dans un mécanisme trop contraignant pour moi).C'est un sentiment extraordinaire de liberté, qui au fil des mois a presque entièrement pris le pas sur la blessure de la rupture, une éventuelle peur de la solitude, ou le besoin de faire l'objet d'une attention quotidienne et exclusive de l'être aimé.


prends soin de toi Janysse et à bientôt,

bisous fabuleux :bisou:
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  • 2 semaines après...
  • 3 semaines après...
[quote=Albane06 post_id=1309745 time=1576337659 user_id=37268] Janysse !

Enfin! Je n'ose y croire!
Je reviens très vite et plus longuement mais je suis tellement heureuse pour toi.
J'ai l'impression que tu as enfin fait le bon pas en avant... à très vite!
Ça me fait très plaisir [/quote]
Eh oui !! Je n'ose y croire moi-même non plus ! :lol:

Un rapide coucou pour vous souhaiter à toutes et tous une très belle année 2020. Sachez que je vais bien, que j'ai pris de vraies vacances, passé de très bons moments avec mes ami.e.s, et que si la nostalgie m'a souvent envahie pour mon ex pendant ces congés de fin d'année, j'ai appris à la gérer et la considérer comme normale, comme la trace douce amère des jolies choses que j'ai eu la chance de vivre - et ne signifiant en aucun cas qu'il n'y en aura pas d'autres.

Je suis encore fragile, branlante sur mes petites jambes, mais je commence à trouver que je suis une chouette personne, riche de nombreuses choses qui font que j'aime passer du temps avec moi, que je me souhaite le meilleur, et tant de beautés encore. Il y a toujours au loin cette peur d'être abandonnée, qui ressort parfois, qui fait partie de moi. Il y a aussi cette peur de finir seule, de ne jamais connaître un vrai amour tranquille, serein et plein, pas les passions désespérées et violentes que j'ai connues jusqu'ici. Elle sera peut-être aussi toujours là, je ne sais pas. Pour l'heure je crois que je me sens confiante, en moi-même, en l'avenir, je me sens incroyablement forte en fait. De m'être sortie de tout ce merdier, de continuer à briller quand même. D'affronter mes peurs ainsi, sans insouciance, avec un vrai courage.

Je sais que de belles choses arrivent. Elles sont déjà là. J'ai aussi l'espoir qu'un jour je rencontrerai un homme qui verra en moi ce que je suis, et pas ce qu'il a envie de voir. Qui verra la rigolote derrière la jolie fille, la maladresse derrière l'élégance, la fragilité derrière les réussites, les peurs derrière l'autorité, l'intransigeance derrière la générosité, les larmes derrière les rires, l'impatience derrière la détermination, la rancoeur et la colère sous l'art de la conversation. Et qui aimera tout ça quand même, comme j'apprends à l'aimer tout doucement.

Je vous envoie à toutes et tous toute la bienveillance dont je suis capable (la jauge monte aussi par là), et beaucoup beaucoup d'amour, puisse cette nouvelle année être une année de joie, de rencontres, d'expériences enrichissantes, puissiez vous tirer de toutes les douleurs qui nous amènent ici les un.e.s et les autres, de très très belles choses. :bisou:
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  • 1 mois après...

Coucou tout le monde !


Je viens donner quelques nouvelles ! Le début d'année, le premier mois de janvier, a été très compliqué. J'ai été dans l'incertitude pendant des semaines quant à mon déménagement à l'autre bout du monde (partira ? partira pas ?), et en fonction des infos des uns et des autres, d'un jour à l'autre je partais ou je restais. À vivre des sauts comme ça d'adrénaline, de stress, j'ai complètement vrillé, je suis devenue à moitié folle.


Je me sentais forte, d'une énergie débordante, déterminée et engagée. Je me suis beaucoup mobilisée dans les mouvements sociaux, en plus de mes engagements à côté et de mon travail de thèse très prenant. J'ai été surproductive, hyperactive, je me suis sentie absolument invincible, hypersociale, au point de sortir souvent, de parler à beaucoup de gens, de lancer des regards de braise à beaucoup (trop) de garçons. J'ai fini par comprendre que je faisais une petite hypomanie, et j'ai terminé le mois complètement épuisée. Je ne dormais plus, j'étais nerveuse et tendue tout le temps, excitée et hyper anxieuse, le moindre bruit dans mon immeuble me rendait dingue, j'ai entamé une croisade contre des voisins hyper bruyants que j'allais voir jusqu'à 2 ou 3 fois par semaine pour qu'ils la bouclent, j'ai passé des nuits d'angoisse à me demander s'ils allaient finir par se taire, si j'allais pouvoir dormir (c'était horrible). Donc j'ai décidé de me calmer, de dire non à certains projets qui me tentaient, de me désengager de certaines luttes, de me ménager. La redescente a été épuisante, j'étais tout le temps fatiguée, mais pas d'effondrement de l'humeur. Et maintenant je vais vraiment bien, c'est fou.


Et c'est tellement bien. Il y a des jours de nostalgie, des jours où je me sens sensible, où j'ai envie de pleurer, des jours où je pleure, d'autres où je me traîne, et il y en a où le soleil brille fort, où la vie brille fort, et tout est beau et dense, et puis enfin, des jours ni brillants ni sombres, juste remplis de travail, de sourires pour mes camarades de bibli, de cafés et de déjeuners avec des personnes que j'aime, ou que j'apprends à connaître, et c'est juste bien. Mon traitement fait sacrément effet, il n'y a pas à dire. J'ai appris à me calmer aussi, les cachets ne font pas tout.


Je ne pars donc pas à l'autre bout du monde, pour plein de raisons, et ça me soulage. Financièrement, logistiquement, c'est bien plus simple, c'est bien comme ça. Pour autant je quitte bien Paris dans quelques semaines, pour le travail. Changement de vie en perspective. Je donne mon préavis sous peu, je pense qu'à ce moment-là ça va percuter, je vais prendre en pleine face que je quitte mon cocon, ma ville, et cette vie de jeune adulte que je me suis construite dans les larmes, les rires, l'épuisement, cette vie qui a été dure mais tellement belle, essentielle, si riche, et qui l'est encore. Je quitte Paris pour le soleil, le Sud, les cigales, la mer, la chaleur, les soirées chaudes et la peau moite, tout ce qui me fait vibrer en été. Je quitte Paris pour un long été. Mais la vie n'est pas finie, et je reverrai Paris.


Et puis, parce que je me sens bien, j'ai voulu être volage, rencontrer des garçons, avoir un amant, comme cet été, mais sur place et qui me plairait mieux. Le soir du nouvel an, mes meilleurs amis m'ont inscrite sur tinder. Beaucoup de garçons qui ne me plaisaient pas, du genre "beaux" mais atrocement lisses, et puis j'ai fini par liker un, puis deux, puis un troisième, quelques uns au final. J'ai bu un verre avec l'un d'eux, j'ai su tout de suite qu'on ne se reverrait pas. Et puis là récemment, j'ai bu un autre verre avec un autre qui m'a plu. On s'est revu. Au bar, puis chez moi. Il m'écrit des messages pour savoir si je suis bien rentrée, si j'ai passé une bonne journée. Il me plaît beaucoup plus que prévu, c'est une surprise. On s'est encore revu, et je lui ai annoncé que je quittais Paris, je préférais être une personne décente et correcte, être honnête et lui dire d'emblée. Je lui ai dit aussi qu'il me plaisait beaucoup.


Et depuis je pense à lui. Beaucoup. Et ce n'était pas prévu. Il est doux, attentionné, il fait la cuisine, il gagne son propre argent, il est posé, calme, réfléchi, bavard comme moi, le côté surexcité en moins. Il paie au bar quand c'est son tour. Il se lave les mains dès qu'il arrive chez moi. On se lassera peut-être d'ici 10 ou 15 jours alors je profite comme il m'a dit "profitons-en tant que ça dure" et je suis d'accord. Et j'ai très envie de le revoir. Son regard, ses taches de rousseur, son sourire, sa voix grave, son corps, son odeur - qui plane encore dans mes draps.


J'essaie de ne pas paniquer - je change de vie dans 6 semaines. J'essaie de ne pas paniquer. J'essaie de m'autoriser à être charmée, à aimer ça, à vivre ça. De me dire que moi aussi j'ai le droit d'en profiter. Et qui vivra verra.


Je vous embrasse :bisou:

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Et depuis je pense à lui. Beaucoup. Et ce n'était pas prévu. Il est doux, attentionné, il fait la cuisine, il gagne son propre argent, il est posé, calme, réfléchi, bavard comme moi, le côté surexcité en moins. Il paie au bar quand c'est son tour. Il se lave les mains dès qu'il arrive chez moi. On se lassera peut-être d'ici 10 ou 15 jours alors je profite comme il m'a dit "profitons-en tant que ça dure" et je suis d'accord. Et j'ai très envie de le revoir. Son regard, ses taches de rousseur, son sourire, sa voix grave, son corps, son odeur - qui plane encore dans mes draps.


J'essaie de ne pas paniquer - je change de vie dans 6 semaines. J'essaie de ne pas paniquer. J'essaie de m'autoriser à être charmée, à aimer ça, à vivre ça. De me dire que moi aussi j'ai le droit d'en profiter. Et qui vivra verra.


Je vous embrasse :bisou:

 

Salut ma chère jolie Janysse,


J'ai lu tes nouvelles depuis quelques jours, et jusque là j'ai du temps pour te répondre.


Tout d'abord je suis bien contente pour toi, bcp de bonnes belles choses pour l'emménagement et la vie sentimentale. Je te comprends tout à fait ta période où t'es hyperactive et t'as l'énergie pour tout faire, et puis après cette dépense d'énergie, c'est pouffff, ça tombe par terre :P Car moi aussi, j'ai eu des périodes comme ça, quand j'étais plus jeune, et même maintenant ça m'arrive des fois. Je pense que cela arrive, comme t'as évoqué une fois, au taux hormones durant le cycle mensuel chez les filles. Je suis très sensible lors de ces jours chaque mois aussi, entre l'euphorie et l'angoisse 8-)


Concernant ta relation naissante avec le jeune homme, c'est chouette. Mais je te conseille quand même d'être prudente pour ne pas t'attacher trop vite à lui. T'es une fille sensible et tu veux vivre des choses, surtout ta vie sentimentale entièrement. C'est très beau et touchant, mais tant que t'es encore fragile, cela est dangereux.


Et l'expression "Profitons - en tant que ça dure" me parait un peu pressé et instable. J'espère pas que vous vous profitez tant que ça dure, car je peux imaginer en cas de fin, ça pourrait te laisser un grand dégât. Mais j'espère plutôt que vous vous rythmez et que vous vous faites du bien l'un à l'autre tant que l'envie vous le dit et pour que ça dure.


T'as tout à fait raison de te laisser charmée, aimée, de la façon bénéfique à toi.


Prends soin de toi. Gros bisous fabuleux ma jolie :bisou: :bisou: :bisou:

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Coucou Miu !


Merci pour ton message :)


Cette période d'hyperactivité n'était pas très agréable, j'avais surtout l'impression que la machine s'emballait sans pouvoir rien contrôler, et la seule façon de ne pas paniquer c'était d'en faire encore plus sans réfléchir. J'ai vécu ces moment dans l'angoisse, je sais maintenant qu'il faut que je fasse attention de ce côté là aussi, il n'y a visiblement pas que la dépression qui me pend au nez !


Merci pour ta prévenance pour ce qui est de ce nouveau garçon, mais je ne pense pas que sa proposition d'en profiter "tant que ça dure" soit dans le sens où tu la comprends, pressée ou instable. J'y vois au contraire l'idée de se faire du bien l'un à l'autre comme tu l'écris juste après, sans s'emballer, tranquillement, sans pression, sans obligation de se (re)voir. Il est venu chez moi hier soir, cela faisait 10 jours qu'on ne s'était pas vu et c'est ok. "Pour que ça dure", ça n'est pas à l'ordre du jour. Je ne cherche même pas forcément ça. Je ne cherche rien en fait, si ce n'est de la tendresse de temps en temps, de passer de bons moments - et c'est le cas, pourquoi chercher plus loin ? Ça durera le temps que ça durera :)


Je t'embrasse bien fort Miu <3

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  • 3 semaines après...

Cher.e.s toustes,


Wow. Par où commencer ?


Je suis confinée. Nous sommes très nombreuses et nombreux dans ce cas. Ç'a commencé par des restrictions, de plus en plus strictes, le confinement général devenait inévitable. Mais j'aimerais aussi parler de ce qui s'est passé avant.


Avec mon amant, nous avons continué à nous voir. Une fois nous sommes allés au restaurant. Il a payé, et il est rentré chez lui. C'est la première fois qu'un garçon m'invite comme ça au restaurant, sans attendre du sexe en retour, sans grande occasion particulière, juste pour me faire plaisir. Il y a eu un moment terrible où mon humeur a plongé avec mon cycle hormonal, où mon directeur m'a traitée comme une gamine, infantilisant paternaliste, au point que je pleurais silencieusement à l'autre bout du fil. Le lendemain, un autre homme, le père d'une élève à qui je donne des cours le weekend, m'a traitée de façon similaire, en me disant à demi-mots que je faisais mal mon travail, et qu'il allait m'expliquer comment faire. J'ai pleuré sur le quai du métro, dans le métro. Entre temps il y a eu des manifestations auxquelles j'ai pris part, c'était beau mais épuisant. J'ai revu mon amant, il est resté dormir, resté pour le petit déjeuner, nous sommes restés dans les bras l'un de l'autre pendant deux heures. Puis il est parti, je lui ai écrit que j'avais déjà envie de le revoir, il m'a répondu qu'il me remerciait pour l'accueil - et c'est tout.


Mon moral déjà en berne a encore plus sombré. J'ai attaqué la semaine épuisée et triste, sans nouvelles de lui. Je me suis détestée de me laisser abattre pour un garçon, qui n'est qu'un plan cul, de me laisser pleurer pour un pauvre message. La pression au boulot s'est intensifiée, et j'ai senti que je lâchais prise. Mais je suis accro au travail, alors j'ai continué. Avec l'aide de ma psy et d'une amie, j'ai fini par réussir à demander une pause à mon directeur (j'en étais arrivée à rêver de lui, parler de lui tout le temps, angoisser, etc.) qui me l'a accordée. Mon amie m'a aussi fait envoyer un message à mon amant, un message cash qui lui dit que je quitte Paris dans trois semaines, que j'aime passer du temps avec lui, alors que dirait-il de passer plus de temps ensemble sans prise de tête ? (Cette dernière partie est... pas tout à fait vraie).


Réponse immédiate : oui bien sûr, avec plaisir, je me souviens que tu n'es pas allée au cinéma depuis longtemps, alors faisons ciné-resto-nuit ensemble ? Et mon coeur s'est envolé. Puis les cinémas et les restaurants ont fermé, alors nous avons simplement passé la soirée ensemble chez moi, nous avons cuisiné, rigolé sur les programmes des candidats dans notre arrondissement, sans se lâcher, beaucoup fait l'amour, des câlins, des baisers, des regards tendres. Je lui ai dit que je voulais en savoir plus sur lui, connaître son chez lui, il a dit ok. J'ai senti qu'il se détendait, qu'il s'ouvrait un peu. Il n'a pas peur de la tendresse, pas peur du contact physique, pas peur de dire ce qu'il pense. Je suis mordue ça y est. Je ne veux pas ne plus le voir parce que je déménage. C'était la dernière fois qu'on s'est vu.


Lundi tout s'est accéléré. Mon déménagement a été annulé. Je suis retournée faire des courses en vue de la quarantaine que je pensais passer chez moi, seule, à Paris, dans l'idée que lui habite tout près, à 20min à pieds, qu'on pourrait peut-être essayer de filouter malgré le confinement. Je crois que cette perspective était la seule chose qui me retenait de fuir. Il y aura peut-être moyen de s'arranger a-t-il dit, alors que si tu étais partie dans le Sud, on ne pourrait pas, restons positifs. Maintenant je sais que ça l'emmerde que je déménage.


J'ai un peu travaillé. Une amie m'a appelée, et m'a dit "Janysse, je te connais, tu ne peux pas rester seule". J'ai paniqué. J'ai appelé ma meilleure amie pour lui demander si je pouvais passer la quarantaine avec elle, mais son colocataire a refusé. J'ai paniqué de plus belle. J'ai perdu la tête. C'était en fin d'après-midi. J'ai compris que je ne pouvais pas rester seule. J'ai appelé ma mère, qui m'a dit de rentrer. Là, j'ai passé 2h à trouver un moyen de rentrer. J'ai demandé à Monsieur Tendre (appelons le ainsi, "mon amant" ne convient pas, il n'est pas à moi) s'il voulait qu'on se voit ce soir-là avant que je ne m'en aille, lui aussi envisageait de partir. Il n'a pas voulu, il était stressé, il attendait les annonces du président. Ça m'a paru raisonnable. Après les annonces mon billet a été annulé, mon train supprimé. J'ai encore plus paniqué et passé ma soirée au téléphone avec ma famille, en larmes, à actualiser le site de la SNCF, et j'ai fini par trouver un billet pour le lendemain 9h, jusqu'à une grande ville à 100km de chez moi, où ma famille viendrait me chercher en voiture.


Le bus était vide, le métro aussi, la gare était pleine, le train aussi. Dans la voiture, on m'a fait porter un masque. Nous avons croisé les premiers barrages de police peu après 12h. Et je suis arrivée chez mes parents. J'ai passé la journée à écrire à mes ami.e.s et à M. Tendre, qui m'a envoyé des memes, des photos, des vidéos drôles. Le soir, j'étais couchée à 21h.


Aujourd'hui, je me suis levée tôt, j'ai médité, j'ai petit-déjeuné, j'ai voulu commencer à instaurer une nouvelle routine de travail. Et puis j'ai lu des échanges par Whatsapp avec des ami.e.s. Ma meilleure amie est dépitée parce que son copain qui habite dans un pays frontalier ne pourra pas la rejoindre, qu'ils vont passer la quarantaine séparés, pendant des semaines. J'ai dit que je compatissais, que moi aussi je balisais de pas revoir M. Tendre pendant des semaines, qu'il fallait se souvenir que c'était le cas pour tout le monde. Mais on s'est mal compris. Elle a répondu que non, il y a des couples réunis qui n'ont pas à affronter 1 voire 2 mois de séparation. J'ai précisé que je voulais dire que tout le monde allait souffrir de la situation. Elle a redit que non justement, par exemple une autre amie, elle, avait hâte parce qu'elle allait être confinée avec son copain alors qu'ils sont d'habitude à (longue) distance, que certains étaient avec leurs proches, etc., que tout le monde n'allait pas souffrir pareil. Qu'elle voulait juste un peu d'empathie. Cette empathie qu'elle m'a refusée quand je l'ai appelée en larmes pour la supplier de m'accueillir chez elle. J'ai répondu que j'étais désolée etc., je ne veux pas m'engueuler avec mon amie maintenant....


Une crise de larmes m'a secouée, je n'ai pas pu travailler, j'écris ici depuis une heure. Je suis effondrée. J'ai réussi à rentrer chez ma maman, je ne serai pas seule pendant cette période, mais je suis dévastée par l'angoisse et la peur. Mon père est une personne à risque, or deux personnes dans son foyer côtoient du public chaque jour. J'ai peur. Je pense à Monsieur Tendre et je crève de savoir que je ne reverrai pas avant des semaines. Alors que nous ne sommes pas un couple, que va-t-il advenir de nous ? Est-ce que je vais lui manquer ? Est-ce qu'on va réussir à garder un lien par messagerie, alors qu'on ne se connaît pas tant que ça ? Est-ce que mon amie va me pardonner d'avoir manqué d'empathie ? Est-ce que je vais pardonner à mon amie d'avoir manqué d'empathie ? J'ai l'impression que dans ce marasme ma peur de l'abandon revient au galop, les mauvaises pensées aussi, je me sens nulle d'avoir réagi comme ça alors même que c'est normal, que tout le monde a peur, que tout le monde a mal. Et je sais bien que cela pourrait être pire, je pourrais être seule coincée dans mon tout petit appartement parisien, ou moi-même malade, ou comme Miu, expulsée du pays dès lors que la vie reprendra son cours normal (mais reprendra-t-elle vraiment son cours normal après ?). Et tout ce à quoi je peux penser c'est, "et si j'étais restée, est-ce qu'on aurait pu se voir ?".


Je suis désolée pour ce texte interminable. J'avais un besoin féroce d'écrire tout ça, de mettre des mots, de dire ce qui nous arrive. De dire aussi malgré la peine et la peur, la joie que j'ai d'avoir rencontré Monsieur Tendre, de pouvoir penser à son corps, son odeur, ses beaux yeux bleus, la douceur de ses regards et la tendresse de ses gestes, des choses si jolies comme ce moment où il m'a dit "tu me plais aussi".


Je vous embrasse très fort, et vous envoie tout mon courage et mon amour, à vous qui êtes confiné.e.s chez vous, peut-être seul.e, peut-être le coeur brisé. Je pense à vous toustes, et j'écris aussi pour vous.


À très vite :bisou:

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Bonjour Janysse.


Je me permets de rebondir brièvement sur la réaction de ton "amie" qui personnellement me fait "bondir". Pardon de te livrer mon sentiment de manière aussi directe, mais ton "amie" est une grosse gamine. Au fond, je pense qu'elle a d'avantage exprimé sa colère de la situation qu'une opposition à ton endroit, mais tout de même. Elle n'a pas à s'en prendre à qui que ce soit pour passer sa frustration. Et puis, objectivement, la situation est-elle si catastrophique que cela, bien que je conçois que certains puissent l'accueillir de manière passablement inconfortable ?


Janysse, je crois que tu as une vie intérieure suffisamment riche pour faire face à ce confinement imposé. Tu as les outils pour y répondre, j'en suis absolument certaine depuis le temps que je te lis. Envoie promener cette peur de l'abandon, car tu n'es pas seule, ce n'est "qu'une peur", une foutue construction de ton esprit. Tu es forte, tu peux le surmonter actuellement. Du reste, tes réflexions actuelles m'amènent à me demander si cette peur si profondément ancrée en toi, ne te conduirait pas à t'entourer de personnes qui ne te sont pas bénéfiques, voire qui entretiennent ton malaise, et à accepter des choses moyennement acceptables. Je suis à peu près sûre que tu as déjà exploré cette possibilite. Je ne veux pas remettre en cause tes choix, mais sur ce bref récit, en tous les cas, ton "amie" m'a parue être une de ces personnes.


Courage Janysse. Rappelle-toi que tu es forte.

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  • 4 semaines après...

Bonjour Patachou,


Merci beaucoup pour ta réponse. Je suis désolée de revenir vers toi aussi tard, mais j'ai pensé tous les jours à ton message. Il m'a questionnée, dérangée, alors j'ai su que tu avais tapé juste.


Je n'ai pas pu m'empêcher de me sentir nulle quand elle m'a écrit ce message aussi sec, mais tu fais bien de me rappeler que je n'ai pas à me sentir nulle parce qu'une personne se comporte elle de façon nulle avec moi.


Depuis je l'ai eu une fois au téléphone, pendant une heure, c'était chouette et simple. Et puis la semaine d'après, son copain a finalement réussi à la rejoindre de l'étranger (comme quoi c'est vraiment à géométrie variable cette histoire de confinement) en mentant à la douane. Depuis, quasi pas de nouvelles. Je n'en ai pas cherché non plus. J'ai eu ce réflexe un peu immature de me dire que c'était dégueulasse, qu'elle allait pouvoir être avec son copain alors que moi je me demandais tous les jours ce qu'il se passerait quand je reverrais M. Tendre. On devait s'appeler à un moment avec une autre amie, la fameuse confinée avec son copain étranger. Je n'avais pas très envie, et puis personne n'a relancé, moi non plus. Je n'avais pas envie de me retrouver avec les deux frétillantes de joie avec leurs mecs.


Elle devait m'appeler ce soir, et puis elle me dit qu'on décale à demain car elle doit appeler cette autre amie qui avait décalé la veille à aujourd'hui. Ça me vexe, je ne sais même pas pourquoi. Depuis une semaine ça ne va pas trop, et même si comme tu le disais Patachou j'ai effectivement trouvé les ressources en moi pour faire face au confinement, cette semaine j'ai un peu craqué. Je suis un peu à fleur de peau. Je ne sais pas si j'ai envie de lui parler. En fait, je réalise que je vis ma relation avec elle parfois dans l'insécurité, dans le sens où je la considère comme ma meilleure amie, mais je ne crois pas que ce soit réciproque. Elle parle de cette autre amie comme de sa meilleure amie. C'est peut-être tout à fait puéril et immature de chercher à avoir "une meilleure amie" comme lorsqu'on a 12 ans. Cela fait longtemps que je n'ai pas été la meilleure amie de quelqu'un. Je crois que j'ai juste terriblement besoin de sécurité et de stabilité affective et que je me comporte comme en couple, que je ne choisis pas les personnes qui vont me procurer ce sentiment. En regardant dans le passé mes relations amicales, j'ai beaucoup été amie avec des filles qui m'ont laissé tomber à des moments où j'avais besoin d'elles. Une qui décide de partir en vacances avec une autre, parce que ça coûte moins cher et que la Corse c'est mieux que l'Angleterre. La même qui m'explique qu'elle n'a pas assez de tickets de métro pour venir dans mon arrondissement alors qu'elle est de passage à Paris avec son copain, et que je viens de me faire larguer.


Et puis surtout mon amie dont je parle au début, je ne lui pardonne pas le nouvel an 2018 qu'elle a passé avec son copain, chez mon ex et sa bande de potes, avec cette autre amie, pendant que je souhaitais mourir tous les jours. Elle avait ses raisons, et je pense que de son point de vue tout va bien car lorsqu'elle m'a demandé si j'avais un problème avec ça j'ai répondu que non, je comprenais. Alors que je ne comprends toujours pas comment on peut laisser son amie suicidaire fraîchement larguée passer le nouvel an seule et aller pendant ce temps faire la fête chez l'ex de cette amie. Je n'aurais jamais fait ça. Je me suis promis que je ne serai jamais cette personne.


Mais je ne peux pas perdre mon amie. Je ne peux pas me retrouver seule comme ça. Je sais que la peur de l'abandon n'est qu'une peur mais elle continue de dicter un certain nombre de mes choix.


Je vais m'arrêter là parce que je pleure déjà, le confinement met mes nerfs à rude épreuve et je me sens un peu seule, même si ma maman est là et s'occupe de moi. Je ne veux pas me laisser aller à des pensées négatives, je sais que c'est l'anxiété qui parle. Mais je garde en tête tes mots Patachou. Ça me fait mal au c** de l'admettre mais tu as probablement raison.


Aussi, je suis forte. Je suis une des personnes les plus fortes que je connaisse, merci de me le rappeler.


Mille baisers

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  • 2 semaines après...

Bonjour tout le monde,


Je passe pour écrire, j'en ai un peu besoin. Je n'en reviens pas que nous soyons encore confinés - parfois je doute que nous ayons été libres un jour. Je prends chaque moment comme il vient mais je désespère à l'idée que la vie normale ne le sera pas avant encore des mois.


Mes plans ont été, comme tout le monde, bouleversés. Mon déménagement annulé m'a mise dans le pétrin vis-à-vis de ma potentielle nouvelle propriétaire, qui m'a mis la pression pendant 10 jours pour que je signe le nouveau bail début juin. Ça m'a refroidie. Impossible de me projeter lui ai-je dit, hors de question de quitter Paris en plein confinement, sans régler mes dernières affaires, sans revoir les gens qui comptent. Pas de réponse depuis 3 jours, j'ai sans doute perdu l'appart, ça me soulage, un poids en moins. Comme une relation pesante, un peu.


Parmi les gens qui comptent, il y a M. Tendre, que je n'ai pas vu depuis plus d'un mois. Je me demande s'il y a pires circonstances pour commencer ou se questionner sur une relation (il y a sans doute pire, mais admettons que c'est bien pourri comme situation). On s'écrit tous les jours, on s'est appelé en visio quelques fois - je n'ai jamais fait ça avec un garçon, mes exs rechignaient tous au téléphone, le dernier trouvant toujours des excuses pour ne pas m'appeler. J'ai très envie de le retrouver, et en même temps ça me fait peur, car le confinement déforme tout, de même que la distance.


Avant le confinement, il ne me restait que 2 semaines à vivre à Paris, et j'avais l'intention d'aborder le sujet du "allons-nous continuer à nous voir ?". Mais ce n'est pas arrivé, alors même que la question reste entière. C'était juste un plan cul ce garçon, et puis j'en suis la première surprise, il me plaît vraiment beaucoup. Mais je me méfie de moi : suis-je en train de m'enticher comme une conne de mon plan cul ? Est-ce qu'en fait je ne suis pas du tout en train de m'enticher de lui mais je me jette sur le premier venu parce que j'ai envie de vivre un truc chouette ? Des questions pas du tout bienvenues en ce moment, puisqu'évidemment je ne pourrai avoir un début de réponse qu'en le revoyant.


On s'écrit tous les jours, longuement, mais sans mots doux. Je ne sais pas où nous en sommes, je ne sais pas ce que nous sommes. Hier j'ai osé lui dire que j'avais très envie de me retrouver dans ses bras, il m'a répondu "Ça fait plaisir (...) et puis c'est cool quand ça arrive". Je me suis sentie conne conne conne. Même confinée je me retrouve à courir après un mec au pire moment. Je ne sais pas si c'est de la pudeur ou de la gêne ou du désintérêt. Si je me pose la question c'est que ça sent le sapin. Je déteste ce confinement qui laisse la place, trop de place, à toutes ces interrogations. Dans une autre vie, j'aurais déjà été fixée.


Je passe mon temps sur ce forum à encourager les uns et les autres à écouter les sonnettes d'alarmes et repérer les red flags et je suis plus que dépitée de constater que je ne suis pas capable de repérer les signes moi-même. Soit mon coeur s'emballe - ce garçon, qui me plaît, son odeur, son corps, son intelligence - soit je deviens intransigeante - s'il n'est pas à fond, ça ne vaut pas le coup. Je sens bien qu'aucun de ces deux extrêmes n'est bon.


J'ai si peur de souffrir, de revivre la même histoire nulle encore une fois, que je n'arrive pas à être lucide sur ce truc-là. J'ai tellement peur que je me dis parfois que ça m'arrangerait qu'il me dise "on s'arrête là".


Je mouline pour rien je le sais, je ne saurai rien de plus avant de l'avoir revu.


J'espère que tout le monde va bien, je vous embrasse

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Bonjour J. ,


Malheureusement, je ne vais sûrement pas t'aider dans mes propos, puisque je suis certain que tu as déjà tout dans la tête.

Il faut prendre en compte que le confinement est une étape plus que désagréable que nous traversons tous...Cela modifie et perturbe notre perception des choses (d'ailleurs on en a plus du tout, du moins celle qui est tangible, éloignement oblige).

La situation est pesante, certes mais inamovible pour l'instant et forcément, même si on a des coups de moins bien (et encore heureux, sinon on serait tous des psychopathes - oui mais des panzani- )


Pour ton appart' ben oui, c'était prévisible avec la situation actuelle, dont acte, ce n'est qu'une "péripétie" de la vie .

Pour ton pote/amant/copain/futur officiel (rayer la mention inutile) , et si tu attendais de voir comment cela va évoluer avant de faire des plans sur la comète?

De toutes façons, il n'y a pas 36 solutions, vous continuer tels qu'avant, vous arrêtez ou vous embrayez sur une autre relation plus "profonde" (mauvais jeu de mot, je sais).

Je crois qu'il faut (surtout en ce moment) être factuel, quitte à croire que l'on est fait de glace...


D'ailleurs qui te dit qu'il n'a pas exactement la même réflexion que toi sur le qui/que/quoi/donc/où de votre relation ?

Garder en mémoire que ces moments là (qui ne représenteront que peu de temps au final -0.3% de ta vie entière, c'est peanuts, non?) sont "out of time" donc ne peuvent déboucher sur aucune considération rationnelle.


Pour ce qui est des "mots doux" s'ils doivent arriver, ils le feront en leur temps

Le fait de dire que tu as envie de le retrouver me semble très normale et non pas con (je ne crois pas que ce soit ça, "courir après un mec")


Moralité : wait and see ... nothing else .


Ndlr : il est normal (je le répète encore une fois) que tu ais ce genre d'interrogation(s) mais prends bien en compte que la situation n'est pas normale donc l'esprit a tendance à vriller un peu.


Courage à toi , force et honneur !

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Salut KKH,


Au contraire ton message m'aide beaucoup, merci de remettre les pendules à l'heure !!

C'est vrai que cette période n'a aucun sens et que le temps commence à devenir long, d'où la moulinette.


J'aurai beau me poser toutes les questions possibles et inimaginables ça ne fera pas avancer le schmilblick vu qu'on est tous COINCÉ·ES à la maison.


Je sais que je suis une fille géniale bourrée de qualités, mais mon dieu la patience n'en a jamais fait partie haha !


Merci encore pour ton intervention pleine de bon sens :)


Et belle journée confinée !

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  • 3 semaines après...

Bonjour tout le monde,


Je passe donner des nouvelles. Je vais étonnamment bien. J'ai fini par me faire au confinement. Il faut dire que je suis dans des conditions ARCHI privilégiées, dorlotée par ma mère qui est aux petits oignons, je n'en fous pas une rame à la maison. J'avais mis de côté toutes les questions angoissantes. Quelque part, la suspension de la vie comme ça, a été un sacré répit. Mais depuis que le temps a repris, bon dieu mais quelle angoisse.


Je remonte à Paris cette semaine au motif impérieux que je déménage, mais j'ai peur de me faire contrôler et qu'on juge mon motif pas suffisamment impérieux. Je rentre chez moi pour organiser mon déménagement, que j'avais complètement laissé en plan. J'ai un appart dans ma nouvelle ville, plus question de repousser ou reculer. Je suis très triste de partir. J'ai toute ma vie là-bas.


Tout plein de questions logistiques me tombent dessus. Refaire les peintures abîmées de l'appart. Réfléchir à acheter une voiture pour ma nouvelle ville. Mais je n'ai pas assez d'argent. Trouver une nouvelle psy. Pareil, ça coûte un bras. Ma psy actuelle me faisait les séances à 30e mais les tarifs moyens tournent autour de 50 à 60e. Et pour les thérapies que moi je veux suivre, ça monte à 70e. Je trouve ça absolument outrancier. Je suis lasse de devoir continuer de mettre de l'argent dedans parce que j'ai besoin d'une thérapie solide. Depuis 18 mois c'est entre 60 et 120 euros par mois que je dépense. Je suis en colère que ça ne soit pas remboursé par la sécurité sociale. Peut-être que dans mon nouveau CMP ce sera possible d'être suivie en psychothérapie en plus de la psychiatrie. J'ai choisi d'être mal payée, d'être précaire, pour pouvoir poursuivre ce que fondamentalement j'ai envie de faire. Mais après 9 ans d'études à me décarcasser ça fait un peu mal au cul d'être toujours à compter mes sous comme ça. Bon ça personne ne peut rien y faire, c'est un choix que j'ai fait qui est parfois difficile à assumer, la plupart du temps j'en suis très heureuse. De toute façon j'ai un problème avec l'argent, j'ai toujours peur d'en manquer. Quitte à me priver de tout juste pour pouvoir épargner à la fin du mois. Le vrai problème c'est que j'ai choisi un métier qui devrait être bien plus payé. Mais il paraît que c'est tellement plus important de faire du consulting en venture capitalism que de faire de la recherche, y compris en virologie (hum hum), que bon.


En fait je suis en colère de éventuellement ne pas pouvoir me payer tranquillement la psychothérapie dont j'ai besoin. Impuissante. C'est rien à côté des gens qui se sentent impuissants à nourrir correctement leurs 3 enfants parce que leur boulot ne paie pas assez. Du coup je me sens encore plus en colère en y pensant.


Voilà j'avais juste un peu besoin d'écrire. J'ai été privilégiée au point de regretter le confort de mon confinement, et je me prends un peu tout ça dans la figure. C'est une journée un peu sombre, ça ira mieux demain. Et puis je vais retrouver M. Tendre et mes ami.es à Paris, ça va être chouette.


J'espère que tout le monde va bien, je vous embrasse

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Bonjour jolie Janysse,


Début du déconfinement oblige, tout remonte un peu à la surface… Là, il n'est plus question de rester dans le giron de maman, il va falloir recommencer à vivre véritablement. Et tu sais quoi? Tu vas y arriver.


Pour ce qui est de ton déménagement, bien entendu que c'est un motif légitime. D'ailleurs, désormais, les camions de déménagement des entreprises peuvent même circuler le dimanche, chose interdite en temps normal. Tu ne seras pas la seule dans ce cas. Il y a des gens qui doivent muter, il y a des gens qui vont se séparer après un confinement de 2 mois…


Quant à tes interrogations sur ta future prise en charge psy, il y a en effet des CMP qui proposent bien davantage qu'un RDV infirmier ou avec un psychiatre tous les trois mois. Il y des psychothérapeutes qui font de la sophro ou de l'hypnose ou de l'EMDR par exemple. Mais après, tout dépend de ton CMP de rattachement, tu verras.

Il y aussi dans plein de villes des thérapeutes qui proposent des séances à moindre coût à ceux qui ne peuvent pas payer le tarif habituel.

Je vois un thérapeute EMDR et hypnose depuis 1 an, à raison d'une séance toutes les 3 ou 4 semaines (bon là je ne l'ai pas vu depuis quelques temps, confinement oblige). La séance est à 80 euros, non remboursée bien sûr. Il a mis dans sa salle d'attente un mot à l'attention de ses patients leur proposant de payer un peu plus cher leur séance, lui fera aussi un effort de son côté, permettant ainsi à des gens ayant moins de moyens de pouvoir bénéficier d'une thérapie de qualité. Donc il y a des solutions. Mais oui c'est anormal que ce ne soit pas pris en compte par l'assurance maladie ou au moins sa mutuelle; surtout qu'au lendemain du confinement, beaucoup de gens auront besoin de voir un thérapeute.

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Coucou Carrie,


Contente de te lire :)

 

Début du déconfinement oblige, tout remonte un peu à la surface… Là, il n'est plus question de rester dans le giron de maman, il va falloir recommencer à vivre véritablement. Et tu sais quoi? Tu vas y arriver.

 

Hahaha mon dieu mais c'est exactement ça, ça faisait des années que je n'étais pas restée aussi longtemps chez ma mère, et tu as raison j'ai complètement régressé pendant cette période (mais c'était trop bon...). Je vais reprendre les rênes de ma vie d'adulte, et ma barque que je menais plutôt pas trop mal jusque là. Merci pour tes mots.


Pour la prise en charge psy, c'est super ce que fait ton thérapeute ! J'ai aussi beaucoup d'exemples autour de moi, une copine psy qui débute et fait des séances à 20e, une amie dont la psychologue (EMDR et TCC) lui fait les séances à 10 euros tellement elle a peu de ressources, il n'y a pas de raison que je ne trouve pas. Et puis c'est vrai que mon nouveau CMP proposera peut-être ce genre de thérapie. Dans mon centre actuel j'avais été suivie par une psychologue pendant 4 ans mais à raison de 20 minutes par semaine ça ne me convenait plus. Par contre, les deux psychiatres que j'ai eues étaient géniales.


Ma psychologue actuelle est en or, je suis aussi très triste de la quitter (quitter ma psy qui a l'âge de ma mère et sa douceur, quitter le giron de maman...), elle est tellement humaine et à l'écoute, elle m'a proposé plein de choses : TCC, EMDR, hypnose, c'était super, j'ai fait beaucoup de progrès et je sais que j'ai besoin d'avoir accès à ces thérapies combinées. On a même fait une séance par téléphone, juste pour discuter, et elle ne m'a rien demandé alors que j'ai vu que des psys faisaient quand même payer 50e la session par visioconférence. Je chouine un peu alors qu'en vrai j'ai toujours pu me débrouiller jusque là et qu'il y a effectivement des solutions.


Ça reste anormal (on est tout à fait d'accord là-dessus) de devoir faire du bricolage pour avoir une prise en charge correcte. La mutuelle de mon boulot ne prend pas en charge ces séances, celle de mon père oui, mais elle lui coûte 200 euros par mois. Je suis loin d'être à plaindre on est bien d'accord, alors je ne sais pas trop comment, mais j'aimerais un jour m'engager, soit dans mon école, soit dans une association, pour la santé mentale des étudiants. C'est un des publics les plus précaires et certaines structures universitaires sont absolument dépourvues de service d'aide psychologique. Quand j'étais à la fac en province j'ai eu accès à de super soins, psy notamment, mais une fois arrivée à Paris ç'a été bien plus compliqué. Il n'existe qu'un gros centre de médecine préventive pour quasiment TOUTES les universités et écoles de Paris, impossible de mettre en place des suivis psychothérapeutiques pour les étudiants.


D'ailleurs en fait je dis ça mais ça me revient, je crois que l'assurance maladie est en train d'expérimenter un dispositif en île de France et dans deux autres régions en France, de remboursement des séances de psychothérapie pour les 6-21 ans. C'est déjà ça, mais il est vrai que de nombreuses personnes à la sortie du confinement auraient grandement besoin d'un soutien psychologique.


Bref, je suis super contente de te lire, et j'espère que tu vas bien :bisou:

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Hello :) ,


 

Hahaha mon dieu mais c'est exactement ça, ça faisait des années que je n'étais pas restée aussi longtemps chez ma mère, et tu as raison j'ai complètement régressé pendant cette période (mais c'était trop bon...). Je vais reprendre les rênes de ma vie d'adulte, et ma barque que je menais plutôt pas trop mal jusque là. Merci pour tes mots.

Tant mieux si tu as pu "apprécier" cette période à sa juste valeur.


Je vais faire une comparaison un peu scabreuse. Beaucoup de gens n'ont pas du tout bien vécu le confinement, d'autres l'ont au contraire très très bien vécu. Et la plupart, dont je fais partie, a pris son mal en patience en sachant qu'à un moment donné ça allait aller mieux. Et bien ce phénomène me fait quelque peu penser aux gens qui sortent de prison. Beaucoup de gens ayant connu une peine conséquente de détention ont beaucoup de difficulté à retourner à la vie libre même si les liens familiaux ont été maintenus durant l'incarcération. Car, pendant x années, on a pensé pour eux. On leur a dit quand ils devaient se lever (pour travailler par exemple), quand ils devaient prendre leur douche, quand ils pouvaient manger, quand ils avaient de la visite, quand il pouvaient sortir pour la promenade, etc... C'est gonflant dit comme ça mais le cerveau fait en sorte que cela devienne une habitude et donc la normalité. Et pour beaucoup en fait, cela leur convient très bien. Ce n'est pas pour rien que beaucoup d'ex-détenus déclarent après quelques mois de sortie des dépressions et des phobies sociales (agoraphobie et claustrophobie).


Là, si je peux me permettre, pendant deux mois, tu t'es laissée vivre chez ta maman. Elle a "pensé" pour toi en quelque sorte. Ne t'en veux pas, tu en avais certainement besoin. Maintenant, ça doit repartir et ça peut être très angoissant. Mais, je le répète, tu en es capable et tu vas réussir.



 

Ma psychologue actuelle est en or, je suis aussi très triste de la quitter (quitter ma psy qui a l'âge de ma mère et sa douceur, quitter le giron de maman...), elle est tellement humaine et à l'écoute, elle m'a proposé plein de choses : TCC, EMDR, hypnose, c'était super, j'ai fait beaucoup de progrès et je sais que j'ai besoin d'avoir accès à ces thérapies combinées.
Peut-être connaît-elle quelqu'un à te conseiller dans ta future région? Tu ne risques rien à lui demander.

Je pense qu'il doit y avoir des solutions dans beaucoup d'endroits, il n'y a aucune raison que tu ne trouves pas un psy qui te convienne et que tu puisses payer facilement.


 

La mutuelle de mon boulot ne prend pas en charge ces séances, celle de mon père oui, mais elle lui coûte 200 euros par mois.

Tu sais, je paie pas loin de 100 balles par mois et elle ne rembourse pas grand chose au-delà de ce qui est classique.

J'ai fait quelques séances d'acupuncture il y a quelques années, avec une généraliste qui me faisait d'ailleurs une feuille de soins, j'étais remboursée … 89 centimes par ma mutuelle!!! Le timbre était plus cher que ce que j'étais remboursé!


 

Je suis loin d'être à plaindre on est bien d'accord, alors je ne sais pas trop comment, mais j'aimerais un jour m'engager, soit dans mon école, soit dans une association, pour la santé mentale des étudiants. C'est un des publics les plus précaires et certaines structures universitaires sont absolument dépourvues de service d'aide psychologique.

Et bien c'est un projet que tu peux garder dans un coin de la tête pour plus tard, quand tu seras mieux installée dans ta vie à tous points de vue. Si je ne me trompe pas, tu te destines à la recherche (universitaire?), tu pourras toujours t'investir dans un projet à ce moment-là, plus tard.

J'ai vu un reportage il y a quelques temps qui expliquait que le recours au psy (par des entretiens, des outils voire la méditation) deviendrait quelque chose d'aussi banal que de se laver les dents d'ici plusieurs décennies. Il sera normal alors de parler de santé mentale ou de bien-être car ceux qui en parlent beaucoup aujourd'hui sont encore taxés parfois de farfelus (comme à une époque, le fait de se laver était quelque chose jugée de bizzaroïde).


Enfin, j'aimerais te demander une chose, Janysse.

Je n'ai pas relu ton fil mais je sais que tu peux déjà mesurer ton évolution. Et il est tentant de venir ici quand ça ne va pas, quand tu ne vas pas bien. Continue, c'est bien entendu fait pour ça. Mais moi, ce qui me ferait plaisir aussi, est que tu viennes poster quand tu vas bien. Pourquoi? Parce que cela te permettra aussi, quand tu te reliras, de voir à quel point il y a aussi du soleil dans ta vie au milieu de ces angoisses.

Je sais que lorsqu'on va bien, on a tendance à ne pas forcément l'écrire ou venir le dire alors que cela me semblerait important pour toi à faire. Simplement, dans une période où ça va, que tu te dises "tiens, je pense aux copains de JRME, je vais aller faire un petit coucou sur mon fil pour leur dire que ça va", et écrire pourquoi ça va. Qu'en penses-tu?


Je t'embrasse :bisou:

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Coucou !

 

Là, si je peux me permettre, pendant deux mois, tu t'es laissée vivre chez ta maman. Elle a "pensé" pour toi en quelque sorte. Ne t'en veux pas, tu en avais certainement besoin. Maintenant, ça doit repartir et ça peut être très angoissant. Mais, je le répète, tu en es capable et tu vas réussir.

 

Oui j'en ai bien conscience et je lui en suis très reconnaissante. Et j'en avais effectivement besoin, 4 jours avant le début du confinement je m'étais mise en arrêt car je frôlais (encore une fois) le burn out... Ce qui m'angoisse, au-delà de la sortie de prison (comparaison pertinente je trouve) et de devoir de nouveau gérer ma vie, c'est de repartir pour quitter ma vie justement, gérer un déménagement, franchir une nouvelle étape. Je sais que bientôt l'excitation reprendra le dessus et que je vais y arriver, même si pour le moment c'est l'angoisse qui règne.

 

Peut-être connaît-elle quelqu'un à te conseiller dans ta future région? Tu ne risques rien à lui demander.

Je pense qu'il doit y avoir des solutions dans beaucoup d'endroits, il n'y a aucune raison que tu ne trouves pas un psy qui te convienne et que tu puisses payer facilement.

 

Je lui ai demandé et elle ne connaît personne, mais je m'en inquièterai de nouveau le moment venu, chaque chose en son temps (comme dit ma mère, justement).

 

Janysse a écrit :

La mutuelle de mon boulot ne prend pas en charge ces séances, celle de mon père oui, mais elle lui coûte 200 euros par mois.

Tu sais, je paie pas loin de 100 balles par mois et elle ne rembourse pas grand chose au-delà de ce qui est classique.

J'ai fait quelques séances d'acupuncture il y a quelques années, avec une généraliste qui me faisait d'ailleurs une feuille de soins, j'étais remboursée … 89 centimes par ma mutuelle!!! Le timbre était plus cher que ce que j'étais remboursé!

 

:o :o C'est aberrant, surtout pour ce prix par mois... J'ai de la chance, je paie la mienne (celle du boulot) 11 euros et elle est très correcte ! Enfin sauf pour les soins de "médecine douce" mais j'imagine que d'autres gens de ma boîte paient 10 fois plus pour les mêmes garanties.

 

J'ai vu un reportage il y a quelques temps qui expliquait que le recours au psy (par des entretiens, des outils voire la méditation) deviendrait quelque chose d'aussi banal que de se laver les dents d'ici plusieurs décennies. Il sera normal alors de parler de santé mentale ou de bien-être car ceux qui en parlent beaucoup aujourd'hui sont encore taxés parfois de farfelus (comme à une époque, le fait de se laver était quelque chose jugée de bizzaroïde).

 

Ce serait formidable...

 

Enfin, j'aimerais te demander une chose, Janysse.

Je n'ai pas relu ton fil mais je sais que tu peux déjà mesurer ton évolution. Et il est tentant de venir ici quand ça ne va pas, quand tu ne vas pas bien. Continue, c'est bien entendu fait pour ça. Mais moi, ce qui me ferait plaisir aussi, est que tu viennes poster quand tu vas bien. Pourquoi? Parce que cela te permettra aussi, quand tu te reliras, de voir à quel point il y a aussi du soleil dans ta vie au milieu de ces angoisses.

Je sais que lorsqu'on va bien, on a tendance à ne pas forcément l'écrire ou venir le dire alors que cela me semblerait important pour toi à faire. Simplement, dans une période où ça va, que tu te dises "tiens, je pense aux copains de JRME, je vais aller faire un petit coucou sur mon fil pour leur dire que ça va", et écrire pourquoi ça va. Qu'en penses-tu?

 

Mais oui, absolument. Je viens déjà écrire parfois quand ça va, mais ces posts sont noyés dans la masse de "ça va pas". Résultat j'ai effectivement l'impression d'aller mal depuis longtemps et tout le temps alors que je traverse aussi de vraies périodes de joies et de bien-être. Je devrais aussi en garder la trace, tu as tout à fait raison.


Je t'embrasse :)

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  • 2 semaines après...

Bonjour à tout le monde,


Je suis rentrée à Paris, dans l'angoisse, la perspective du déménagement, quitter ma vie, quitter ma ville. Les premiers jours ont été durs, et puis la vie a repris son cours. J'ai de nouveau été capable de faire mes courses, m'occuper de moi, faire mon yoga, régler mes rendez-vous et toutes les choses que j'ai à faire avant de partir. Et Carrie avait raison, j'y suis arrivée, j'y arrive très bien.


Et puis j'ai revu Monsieur Tendre, après deux mois de confinement, sans se voir, à s'écrire tous les jours, à s'appeler parfois. J'ai tellement rêvé de lui, de le retrouver, de me retrouver dans ses bras, de retrouver un peu de contact charnel, des baisers, cette chaleur des corps, sa douceur. On s'est revu une fois, deux fois, et c'était charmant, c'était doux. Je me suis vue sur la plage à Sète, dans les cafés du Sud, dans cette nouvelle ville qu'il ne connaît pas, dans les Cévennes à randonner, inquiète tout de même de la tournure que prendraient les choses. Je me suis retrouvée à pleurer souvent chez moi, angoissée. J'ai rêvé de nous deux en même temps que je préparais ce que j'allais dire quand il m'annoncerait la fin.


Le soir où on s'est retrouvé je lui ai dit que j'aimerais qu'on continue à se voir, même si je partais à Montpellier. Il a répondu un oui timide, a regardé dans le vide, puis a botté en touche. Je me suis convaincue que c'était un oui, que ça allait continuer.


Ma meilleure amie est venue m'aider à faire du rangement et des cartons il y a quelques jours. C'était un vrai bonheur de la retrouver, de rire, de discuter. J'ai tellement parlé de lui, de ses gentilles attentions, de ses messages, de ses yeux bleus, de ses bras autour de mes épaules dans la rue alors que mes ex répugnaient tous à me prendre la main en public, de toutes ces choses toutes douces que je n'avais pas connues avec eux. Mais je savais au fond que j'étais en train de rêver. Lorsque je lui disais que j'avais hâte de le voir, de le retrouver, qu'il était tellement chouette, il répondait à côté. Je m'emballais en pleurant le soir parce que je savais. Mon amie m'a dit "ne tombe pas amoureuse", et j'ai compris.


Et la fin est arrivée aujourd'hui. Je suis allée chez lui, je lui ai offert une jolie plante pour son anniversaire, nous avons fini dans sa chambre, mais quelque chose clochait. Je lui ai demandé ce qui le tracassait. Il avait le coeur qui battait fort et les mains qui tremblaient, et je connais par coeur ce coeur qui bat et ces mains qui tremblent parce qu'ils avaient tous le coeur qui battait et les mains qui tremblaient quand ils m'ont quittée. Il a dit "il faut qu'on parle sérieusement de ce qui arrive, de ce qui se passe" j'ai dit oui. Il a dit que ce qu'on avait, se voir une fois, deux fois par semaine, ça lui convenait. Que mon départ dans le Sud ne ferait qu'étendre les rendez-vous, mais que ça ne le dérangeait pas que je parte au final. Dès que je lui ai dit que je partais, il a considéré que ce truc avait une date d'expiration. Moi j'ai dit que je n'imaginais pas tomber sur quelqu'un d'aussi chouette. Que je m'étais attachée.


Je me suis rhabillée, j'ai ramassé mes affaires. Il a dit que j'étais une fille cool. Ha. Ha. Il a demandé si j'étais énervée. J'ai dit que non, que j'étais juste très déçue et très triste. Qu'il me plaisait beaucoup, que je l'aimais vraiment bien. Il a dit encore qu'il ne voulait pas que ça s'arrête mais que ça l'embêterait que je revienne tous les weekends pour le voir. Qu'on pouvait rester en contact, se voir quand je remonterai à Paris, se voir quand même. J'ai dit non. J'ai dit que ce n'étais pas possible. Que je ne voulais pas me retrouver à l'attendre, à me demander s'il allait venir me voir ce weekend, à m'attacher pour qu'il me dise dans trois mois qu'il ne veut plus. Il a dit qu'il avait peur de ça. On s'est enlacé très fort avant de se dire au revoir, j'ai lâché une larme, il avait les yeux rouges. Et puis je suis partie.


C'était il y a à peine une heure. Tout s'est passé très vite. J'essaie de combattre cette idée que je ne valais pas le coup. Que je ne vaux pas le coup. Je crois au contraire que je vaux sacrément le coup. Mais pourquoi alors ne pas vouloir plus ? Pourquoi ne pas vouloir m'aimer ? Pourquoi je rencontre enfin un garçon chouette et décent, qui ne veut pas aller plus loin ? Qui ne s'est pas attaché en fait. Je sais qu'il a eu l'honnêteté d'arrêter les choses à temps, de ne pas me faire miroiter quelque chose qu'il ne pouvait pas ou ne voulait pas me donner. Mais j'ai le coeur tordu. Je savais que ça allait arriver, depuis le début, mais j'ai mal quand même. J'ai tellement envie de vivre une belle relation amoureuse que je me suis emballée sur le premier mec qui passait, rencontré sur tinder (j'aurais peut-être dû m'y attendre, j'ai peut-être été naïve).


Malgré ça, je suis fière de moi. De m'être protégée, d'avoir refusé un truc qui ne m'aurait pas convenu, de m'être respectée suffisamment pour ne pas accepter quelque chose qui m'aurait profondément blessée. D'avoir assez d'amour pour moi pour ne pas me contenter des miettes qu'il m'offrait. Ça simplifie les choses en plus. Maintenant plus rien ne me retient ici. Moi qui pleurait à l'idée de déménager, je n'ai plus qu'une hâte, c'est partir loin, commencer une nouvelle vie, oublier tout ça.


Je pourrais écrire des pages sur tout ce qui m'a plu chez lui, sur le sexe qui était formidable, sur son humour et ses gestes tendres, sur son très beau visage et sa belle âme, mais cela ne m'aidera pas je crois. J'ai l'impression d'avoir perdu beaucoup.


Ma meilleure amie me dit qu'au contraire, j'ai gagné tellement. J'ai connu une jolie histoire pas compliquée, un garçon chouette qui me respecte, je saurai à l'avenir les reconnaître. Elle dit que j'ai mis derrière moi toutes ces histoires pourries avec des mecs nuls ; que c'est le début de quelque chose de mieux, que je rencontrerai un gars qui voudra être avec moi. Que le contexte n'a pas aidé, que je change de vie, que je ne pars pas pour six mois mais beaucoup plus, que lui aussi (il cherche un nouveau boulot, peut-être à l'étranger), que le confinement nous est aussi tombé dessus, que ça n'aurait sur le long terme fait de bien à personne. Que ça aurait été infernal. Je sais qu'elle a raison mais bon dieu ça pique. J'ai encore son odeur sur moi.


Voilà. J'aurais aimé venir écrire des choses plus gaies mais la tristesse que je ressens ce soir, et pour un moment encore, passera, et que les choses gaies sont déjà là. J'ai ma vie, que je me suis construite, je vis mon rêve. Et lui a été une jolie histoire que je chérirai encore un temps, avec le coeur qui se serre un peu et beaucoup de regret, jusqu'à ce que la vie se passe.


J'aurais pu l'aimer beaucoup plus, j'aurais voulu l'aimer beaucoup plus. Mais je m'aime plus que ça encore.


Je vous embrasse

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Bonsoir ma jolie Janysse,


Tu as le cœur en berne ce soir mais demain ou après-demain sera différent.


Déjà, je pense que tu sais que là aussi, avec ce garçon, tu as répété le schéma récurrent de ces dernières années, celui qui te rend triste mais qui est si confortable en même temps.

Cela me rappelle ton boss à une époque, puis ton ami homosexuel sur lequel tu faisais une fixette, puis ton ex de l'an passé qui te montrait peu de réel intérêt finalement... En effet, commencer une nouvelle histoire alors que tu savais que tu allais partir quelques mois plus tard, qu'entre vous, tacitement, vous saviez qu'il y aurait une date de péremption, cela ne pouvait se finir que comme cela s'est terminé.

Mais, car oui il y a un mais, je trouve que ça s'améliore. Dans tes choix déjà et aussi dans tes réactions et dans tes actes. Tu ne le vois peut-être pas mais moi je le vois. Tu n'as jamais été si près d'obtenir ce que tu veux vraiment. Accroche-toi a ça, n'attends pas, fais le maximum pour atteindre tes projets et tu verras que ce sera facile. Regarde loin devant toi, pas par terre, pas derrière, pas (trop) le nombril non plus, regarde bien devant. N'aies pas peur surtout.


Je pense que tu comprendras ce que je t'écris là dans quelques temps.


Je t'embrasse :bisou:

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Coucou Janysse, je passe en coup de vent.

Tu as bien fait, et tu le sais. Et c'est normal de se demander si on ne vaut pas le coup, c'est dans notre nature et il ne faut pas le combattre. C'est pas grave. C'est encore tout frais donc tu peux encore plus t'autoriser un coup de mou.

Quelque part c'est mieux, tu arrives à Montpellier sur une page blanche, et qui sait ce qui t'y attend là bas ?

Je t'envoie tout mon courage et te souhaite une bonne nuit...

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Bonjour Agathe et Carrie,


Merci pour vos mots de réconfort.

 

Déjà, je pense que tu sais que là aussi, avec ce garçon, tu as répété le schéma récurrent de ces dernières années, celui qui te rend triste mais qui est si confortable en même temps.

Cela me rappelle ton boss à une époque, puis ton ami homosexuel sur lequel tu faisais une fixette, puis ton ex de l'an passé qui te montrait peu de réel intérêt finalement... En effet, commencer une nouvelle histoire alors que tu savais que tu allais partir quelques mois plus tard, qu'entre vous, tacitement, vous saviez qu'il y aurait une date de péremption, cela ne pouvait se finir que comme cela s'est terminé.

 

Je savais sans réussir à me l'avouer que ça n'irait nulle part. Mais je n'avais pas vu ça comme une répétition de mon schéma. Je pensais enfin avoir mis ça derrière moi. Malheureusement je sais que tu as raison et ça me désespère un peu. C'est sans fin.


Je l'adorais ce mec mais peut-être que ç'aurait pu être n'importe qui d'autre.


J'ai tellement travaillé, tellement donné, tellement sacrifié pour en arriver où je suis, j'en suis si heureuse et si fière, et je continuerai de me battre et de m'investir et d'aimer ce que je fais jusqu'au bout, toute ma vie. Mais au fond je rêve juste de vivre une vraie relation amoureuse, de vivre avec mon copain, de partir en vacances à deux. Je voudrais juste m'endormir toutes les nuits dans les bras d'un homme que j'aime et qui m'aime, et me réveiller avec lui, et lui raconter ma journée, et entendre parler de la sienne. J'aimerais pouvoir inscrire un nom dans les remerciements de ma thèse. Depuis des années je regarde des apparts pour deux à Paris. Depuis 6 ans en fait. Je ne comprends pas comment font les autres.


Je n'ai pas l'impression de demander la lune, et en même temps ça me paraît absolument impossible. Je sais que j'ai encore toute la vie et beaucoup de chemin à faire mais je suis fatiguée. Je voudrais juste me poser dans un couple tranquille et serein.


Je vous embrasse

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Hey Janisse, tu n'as retenu de mon message que le "négatif", ça en dit beaucoup tu ne trouves pas ? ;)


Il y en a qui ne verront que la seule chose positive parmi 1000 trucs hyper négatifs et il y a les autres :roll:. N'oublie pas que je te dis aussi qu'il y a du mieux. C'est ça que tu devrais retenir car ça signifie que si tu continues ton petit bonhomme de chemin, ton travail sur toi, etc... et surtout à croire en toi, tu finiras par l'avoir ton nid pour deux.


Je t'ai déjà dit que je me voyais beaucoup en toi au même âge, autant que mon expérience serve à quelqu'un. Ne fais pas les mêmes erreurs que moi, ça n'engendre que des regrets au final. Ne rêve pas ta vie, vis-la, accroche-toi à ce qui te tient à cœur, crois en toi, n'attends pas car un jour il risque d'être trop tard. Et les années filent vite, très vite. Hier encore j'avais 30 ans. J'ai fêté récemment mes 40 ans, je n'ai rien vu passer de ces 10 années...

Il ne faut pas tout prévoir, il y a aussi une part non négligeable d'imprévus, parfois d'ailleurs très agréables, mais garde en tête une ou deux choses que tu veux vraiment dans ta vie et accroche-toi.

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Oui je sais, je suis désolée, je sais qu'il y a du positif mais ce matin j'ai du mal à avoir le courage de le voir.


J'ai pourtant l'impression de vivre ma vie, pas de la rêver, je ne suis pas passive, je suis actrice, je bouge, j'avance, je m'investis dans des choses qui me rendent vivante. Je n'attends pas, enfin je n'en ai pas l'impression. Je me trompe peut-être mais j'espère que non. Ça me fait très peur ce que tu me dis, en même temps je ne crois pas être en train de passer à côté de ma vie ? À côté de l'amour très clairement. Mais je n'y vois pas très clair ce matin. Je me sens très abattue et ça me fait tout voir en noir.

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Je ne sais pas si tu passes ou non à côté de ta vie. Mais le fait d'être toujours dans l'action ne signifie pas non plus qu'on soit acteur de sa vie. Le fait de toujours bouger, de faire 1000 choses cache aussi souvent un truc qui cloche.


Ce que tu fais, est-ce que ça te rend véritablement heureuse ou est-ce juste un moyen de masquer quelque chose ?

Qu'est-ce que tu veux vraiment ? Une carrière ? Te marier ? Des enfants ? Faire le tour du monde ? T'engager dans l'humanitaire ? Écrire un livre ? Je ne sais pas en fait et peu importe.

Oui tu bouges et tu évolues dans la bonne direction, ça c'est sûr. Mais moi, de mon siège, je vois quand même quelqu'un qui attend que la vie lui amène quelque chose. Ce n'est pas un reproche, mais tu es tellement bouffée par tes peurs que tu ne peux pas, pour le moment, obtenir ce que tu veux.


Ne t'es-tu pas dit, récemment, un truc du genre "quand j'aurai ceci ou cela, ça ira mieux ?" (et ça peut être n'importe quoi).


C'est difficile d'exprimer à l'écrit ce que je veux te dire. Mais je veux simplement te faire passer le message que demain c'est aujourd'hui, et c'est à toi de faire en sorte que ça ne devienne pas hier. Comme je te l'écrivais dans mon message d'hier soir, je crois que ça fera écho en toi un peu plus tard.


Mais, je le répète, tu évolues vachement bien Janysse :)!!!

Modifié par Carrie007
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Bonjour,


On a demandé Captain Kou2piéôQ ?


Je ne peux que plussoyer les filles .. tu as fait un sacré bout de chemin et on sait tous que l'on passe par des moments un peu moins bien, surtout en ce moment et si on rajoute un déménagement dans une autre région, ce qui n'est pas anodin dans la vie, ça déstabilise et quand on est un peu fragile, ben ça pèse et le côté obscur l'emporte sur le côté luminou .



 

Mais je n'avais pas vu ça comme une répétition de mon schéma. Je pensais enfin avoir mis ça derrière moi.

Bah non.. ce n'est pas possible de briser des schémas en claquant des doigts (en si peu de temps), on s'appelle pas Thanos hein...

Le danger (mais on y est tous passé) c'est justement de croire que l'on a passé la branche, jusqu'à ce qu'elle nous revienne dans la gueule ...bah that's life ... la prochaine fois, on l'évitera...

Je l'adorais ce mec mais peut-être que ç'aurait pu être n'importe qui d'autre.

C'est exactement ce à quoi je pensais (ça m'arrive, oui)... donc le fond du problème n'est pas lié à la personne, juste que tu as tellement "envie de..." que tu es prête à des concessions importantes (le "je savais que ça n'irait nulle part mais j'y crois quand même")

au détriment d'autres choses peut être plus importantes...

 

je continuerai de me battre et de m'investir et d'aimer ce que je fais jusqu'au bout, toute ma vie. Mais au fond je rêve juste de vivre une vraie relation amoureuse, de vivre avec mon copain, de partir en vacances à deux. .

Juste une petite réflexion, mais si cela s'avère incompatible?...

Peux-tu envisager de ménager la chèvre et le chou ?(oui j'adore cette citation, désolé).

 

Je ne comprends pas comment font les autres.

Tout dépend de quels autres tu parles ...

Crois moi, tu es loin de la vérité dans ce domaine, le concept "Je voudrais juste m'endormir toutes les nuits dans les bras d'un homme que j'aime et qui m'aime, et me réveiller avec lui, et lui raconter ma journée, et entendre parler de la sienne." n'est pas la norme (malheureusement) et on fait avec les atouts que l'on a et c'est difficile la plupart du temps.

 

mais je suis fatiguée. Je voudrais juste me poser dans un couple tranquille et serein.

Si tu veux vraiment te "reposer", tu ne pourras le faire que toute seule ..(bon ok c'est mon point de vue)

Le couple "tranquille et serein" ne peut intervenir quand les deux parties sont "sereines et tranquilles" sinon cela rajoute une couche de stress ...

Profites donc de ton déménagement pour profiter de la région dans laquelle tu vas aller (qui est une belle région), tu vas découvrir un autre rythme de vie qui sera, à mon avis, bien plus adapté pour toi, d'autres personnes, donc le plan idéal pour remonter la pente, sachant que tu es presque au sommet , ce serait dommage de gâcher ce que tu as déjà fait...


Bon courage à toi !

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Je ne sais pas si tu passes ou non à côté de ta vie. Mais le fait d'être toujours dans l'action ne signifie pas non plus qu'on soit acteur de sa vie. Le fait de toujours bouger, de faire 1000 choses cache aussi souvent un truc qui cloche.


Ce que tu fais, est-ce que ça te rend véritablement heureuse ou est-ce juste un moyen de masquer quelque chose ?

 

Je crois oui. Parfois ça me gonfle, c'est dur, c'est exigeant, mais au final j'aime ça et je ne me vois pas faire autre chose.

 

Qu'est-ce que tu veux vraiment ? Une carrière ? Te marier ? Des enfants ? Faire le tour du monde ? T'engager dans l'humanitaire ? Écrire un livre ?

 

Une carrière, des enfants, un foyer, des amis. Retrouver mes amis l'été dans une maison de vacances avec nos enfants respectifs. Je ne crois pas au mariage, si ce n'est que c'est une disposition légale protectrice pour les deux partenaires. Mais vivre une grande histoire oui. Écrire des livres au passage pourquoi pas.

 

Oui tu bouges et tu évolues dans la bonne direction, ça c'est sûr. Mais moi, de mon siège, je vois quand même quelqu'un qui attend que la vie lui amène quelque chose. Ce n'est pas un reproche, mais tu es tellement bouffée par tes peurs que tu ne peux pas, pour le moment, obtenir ce que tu veux.


Ne t'es-tu pas dit, récemment, un truc du genre "quand j'aurai ceci ou cela, ça ira mieux ?" (et ça peut être n'importe quoi).

 

Ça me fait mal, c'est très juste. Et bien sûr, je me dis ça tout le temps. "Quand je verrai Monsieur Tendre ça ira bien". "Quand je serai à Montpellier la vie sera plus simple" "Quand je serai en thèse tout sera top". Sauf que voilà, je vais partir à Montpellier, Monsieur Tendre rayé de la carte, et je suis en thèse depuis un an, et c'est pas sûr que ça aille mieux. "Quand j'aurai un poste au CNRS tout sera génial" "quand j'aurai un amoureux la vie sera parfaite". Mais surtout "quand je serai guérie, quand je m'aimerai, quand je m'en serai sortie, ça ira mieux". Je sais que j'ai besoin de faire encore du travail, de déconstruire toutes ces croyances que j'ai qu'au fond je ne vaux pas le coup, que l'amour n'est pas fait pour moi, que je construis pour plus tard, un jour où tout ira mieux.

 

Mais, je le répète, tu évolues vachement bien Janysse !!!

Merci Carrie, j'espère que cela ira mieux encore. Ce matin honnêtement j'ai le coeur en miettes. Pas à cause de lui, je me suis auto-brisé le coeur.

 

Janysse a écrit : ↑lun. 25 mai 2020 10:07

Mais je n'avais pas vu ça comme une répétition de mon schéma. Je pensais enfin avoir mis ça derrière moi.

Bah non.. ce n'est pas possible de briser des schémas en claquant des doigts (en si peu de temps), on s'appelle pas Thanos hein...

Le danger (mais on y est tous passé) c'est justement de croire que l'on a passé la branche, jusqu'à ce qu'elle nous revienne dans la gueule ...bah that's life ... la prochaine fois, on l'évitera...

 

Je suis en thérapie depuis 5 ans, ça me paraît un peu plus que claquer des doigts. Mais j'entends que la vie est plus longue encore.

 

Janysse a écrit : ↑lun. 25 mai 2020 10:07

Je l'adorais ce mec mais peut-être que ç'aurait pu être n'importe qui d'autre.

C'est exactement ce à quoi je pensais (ça m'arrive, oui)... donc le fond du problème n'est pas lié à la personne, juste que tu as tellement "envie de..." que tu es prête à des concessions importantes (le "je savais que ça n'irait nulle part mais j'y crois quand même")

au détriment d'autres choses peut être plus importantes...

 

Oui si je suis complètement honnête avec moi-même, c'était un garçon absolument charmant mais on ne se connaît pas. J'avais juste très envie de m'attacher et voilà. Mes amies proches vivent des histoires d'amour à distance, dans des circonstances compliquées aussi. Même si je partais, je me suis dit pourquoi pas moi aussi ? Mais en fait dès le moment où j'ai compris qu'il me plaisait un peu trop, je me suis fait du mal. Parce qu'au fond ce que je veux, là maintenant, c'est partir dans le Sud, découvrir la région, et surtout faire ma thèse bon sang, ce qui implique des déplacements, parfois longs, avec très peu de disponibilité pour une vie amoureuse en fait. J'étais heureuse en février, de partir avec l'esprit libre, de me consacrer à moi, de m'imaginer sur les routes du Sud avec ma caméra et mes carnets, forte et aventurière. J'ai fait n'importe quoi, et cette fin d'histoire était la meilleure chose à faire.

 

Janysse a écrit : ↑lun. 25 mai 2020 10:07

je continuerai de me battre et de m'investir et d'aimer ce que je fais jusqu'au bout, toute ma vie. Mais au fond je rêve juste de vivre une vraie relation amoureuse, de vivre avec mon copain, de partir en vacances à deux. .

Juste une petite réflexion, mais si cela s'avère incompatible?...

Peux-tu envisager de ménager la chèvre et le chou ?(oui j'adore cette citation, désolé).

 

J'ai jamais compris cette expression, c'est assez révélateur. J'espère que ça ne l'est pas, j'ai plein de collègues plus âgé·es qui ont des enfants, des conjoints et conjointes, et tout va bien. Je ne vois pas pourquoi ça ne pourrait pas être pareil pour moi.

 

Tout dépend de quels autres tu parles ...

Crois moi, tu es loin de la vérité dans ce domaine, le concept "Je voudrais juste m'endormir toutes les nuits dans les bras d'un homme que j'aime et qui m'aime, et me réveiller avec lui, et lui raconter ma journée, et entendre parler de la sienne." n'est pas la norme (malheureusement) et on fait avec les atouts que l'on a et c'est difficile la plupart du temps.

 

Ceux dont les couples fonctionnent ? J'ai l'impression qu'il existe des couples vieux de 10, 15, 25 ans, et qui s'aiment toujours ? Toutes les familles des garçons que j'ai fréquentés étaient comme ça. Je ne suis pas dans leur intimité mais j'ai l'impression que c'est possible. Même connaître ça une fois, j'aimerais bien. J'ai sans doute une image idéalisée du truc, mais je voudrais à tout prix éviter le schéma de mes parents, relation de merde, violente, et insatisfaisante pour tout le monde. Avec des enfants qui souffrent.

 

Profites donc de ton déménagement pour profiter de la région dans laquelle tu vas aller (qui est une belle région), tu vas découvrir un autre rythme de vie qui sera, à mon avis, bien plus adapté pour toi, d'autres personnes, donc le plan idéal pour remonter la pente, sachant que tu es presque au sommet , ce serait dommage de gâcher ce que tu as déjà fait...


Bon courage à toi !

 

Oui j'ai de belles choses qui m'attendent, de quoi me requinquer de ces derniers mois stressants (et de cette situation nullissime). Merci Kakahuet pour ton avis et le coup de pied aux fesses.

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Bonjour Janysse,

J’ai un peu réfléchi à ce qu’il serait possible de dire pour t’aider. Alors je ne sais pas, mais voici ce que tes derniers messages m’inspirent :


- il avait été question à un moment dans ton fil du syndrome de la bonne élève qui veut tout bien réussir. J’ai l’impression, à te lire, qu’il y a deux choses qui se mêlent dans ton désir hyper douloureux de vivre une belle histoire d’amour sereine, de t’éveiller dans les bras d’un homme qui t’aime et que tu aimes, etc. : d’un côté, le désir, complètement légitime, de vivre une belle histoire d’amour etc., et de l’autre l’angoisse de te dire que les autres y arrivent, et pas toi. Tu fais d’ailleurs allusion à tes amies, à tes collègues, qui réussiraient là où tu as l’impression d’échouer (avoir une relation à distance dans des conditions compliquées, concilier vie pro et vie amoureuse avec enfants). Je pense que tu t’ajoutes une couche supplémentaire de douleur et de pression en restant dans cette représentation, selon laquelle tu serais la mauvaise élève de la classe « amour », en quelque sorte. Cette idée est d’ailleurs d’autant plus forte que tu te dis, quand un homme ne veut pas continuer avec toi, que c’est parce que tu ne vaux pas assez, n’es pas assez « bonne ». Donc vraiment la mauvaise élève.


- or, 2ème point, c’est assez faux, je crois (et d’autres te l’ont écrit), que plein de gens réussissent là où tu penses échouer. Les trajectoires ne sont pas linéaires. Tu peux, comme moi, rencontrer à 18 ans un homme qui t’aime passionnément, te fait deux enfants, et te largue 18 ans plus tard en te laissant complètement détruite, et après, crois-moi, c’est dur de retrouver une relation sereine. Tu peux aussi, comme une amie, te retrouver à 38 ans à pleurer dans une soirée entre amis en disant que jamais aucun homme ne t’a véritablement aimée, et 1 mois après, rencontrer quelqu’un, et 3 ans plus tard, acheter un appartement avec cet homme dont tu es enceinte. Tu peux aussi être en apparence heureuse dans un couple stable, mais être trompée, insatisfaite, ou rêver encore de ton amour de jeunesse. Ça n’a aucun rapport avec le niveau d’études ou la réussite professionnelle : les femmes dont je te parle sont professionnellement épanouies, normaliennes, profs en prépa, titulaires d’une thèse, ou ont fait des études très longues, mais dans ce microcosme, les trajectoires personnelles sont infiniment diversifiées. Bilan: cesse de se comparer aux autres, ils/elles ne vivent pas ta vie, chacun a son chemin à parcourir et ce n’est pas parce que tout a l’air de rouler pour la voisine que tout roule vraiment ou roulera toujours. Ce qui signifie aussi que tu dois rester ouverte à ce que la vie t’apportera.


- et de ce point de vue, je rejoins les autres intervenants, tu as progressé. Déjà, dans ton bagage affectif, tu as maintenant une relation avec un garçon tendre et respectueux, c’est bien et tu pourras te reposer sur ce souvenir pour oser demander plus, porter ton besoin, dans une prochaine relation. Par ailleurs, dès le début (21 février, j’ai vérifié :grinning: ), tu mentionnais le fait que Monsieur Tendre voulait plutôt « profiter des bons moments ». Dans le lexique Tinder/sdr, ça veut quand même très souvent dire relation sans engagement et à durée limitée. Ça n’est pas forcément nul, ça peut avoir bien des avantages quand ça se passe de manière honnête et dans le respect mutuel. Tu as voulu tenter, pourquoi pas! Maintenant tu sais (ou tu as la confirmation) que ce n’est pas forcément pour toi, parce que tu en veux plus. Et tu as le droit. Mais je pense, moi, qu’il faut dire assez vite que tu attends plus d’une relation (et clairement, c’est le cas chez toi). L’autre le sait et en fait ce qu’il veut, ça passe ou ça casse, mais au moins tu ne t’embarques pas dans les doutes, l’illusion, et les tentatives un peu désespérées de réassurance (« j’ai voulu croire que... »). En outre, quand tu n’assumes pas ouvertement ton besoin, l’autre le sent, et peut être rebuté parce que ça crée une sorte de pression. Autant, par conséquent, arriver avec les idées claires sur soi-même et assumer son désir ; je pense sincèrement que c’est plus sexy que d’essayer de se conformer à un modèle qui ne nous convient pas (profiter des bons moments... c’est cool quand on est capable de le faire sans s’inquiéter, mais pour l’instant - pour l’instant, ça peut parfaitement changer - je ne crois pas que ce soit possible pour toi).


Là il faut laisser passer la tristesse et la déception, c’est normal que ce soit difficile. Mais le meilleur t’attend!

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Bonjour Louise,


Merci beaucoup pour ton message.

 

- il avait été question à un moment dans ton fil du syndrome de la bonne élève qui veut tout bien réussir. J’ai l’impression, à te lire, qu’il y a deux choses qui se mêlent dans ton désir hyper douloureux de vivre une belle histoire d’amour sereine, de t’éveiller dans les bras d’un homme qui t’aime et que tu aimes, etc. : d’un côté, le désir, complètement légitime, de vivre une belle histoire d’amour etc., et de l’autre l’angoisse de te dire que les autres y arrivent, et pas toi. Tu fais d’ailleurs allusion à tes amies, à tes collègues, qui réussiraient là où tu as l’impression d’échouer (avoir une relation à distance dans des conditions compliquées, concilier vie pro et vie amoureuse avec enfants). Je pense que tu t’ajoutes une couche supplémentaire de douleur et de pression en restant dans cette représentation, selon laquelle tu serais la mauvaise élève de la classe « amour », en quelque sorte. Cette idée est d’ailleurs d’autant plus forte que tu te dis, quand un homme ne veut pas continuer avec toi, que c’est parce que tu ne vaux pas assez, n’es pas assez « bonne ». Donc vraiment la mauvaise élève.

 

C'est tout à fait ça. Tu fais le lien entre des choses qui me paraissaient bien confuses, mais je dois admettre que tu vois juste. J'ai tellement été conditionnée à être la bonne élève que même là, il faut que je réussisse. D'ailleurs je me décris souvent comme "belle, brillante mais nulle en amour". Surtout nulle en amour. Et c'est vrai que derrière la douleur et la tristesse que j'exprime d'arriver encore à la fin d'une non-relation, il y a une pression monstre. Je suis terrorisée à l'idée de ne jamais vivre de grande histoire d'amour. Alors quand je rencontre un garçon qui peut plus ou moins faire l'affaire - parce qu'en fait il me montre de l'intérêt - je croise les doigts pour que ce soit "le bon". Je suis assez consciente du fait que je suis pétrie de représentations qui me font du mal, et je bosse d'arrache-pieds pour comprendre. C'est complètement con mais j'ai l'impression de ne pas avoir la moyenne dans cette matière, pour filer la métaphore - qui n'en est hélas pas une.

 

- or, 2ème point, c’est assez faux, je crois (et d’autres te l’ont écrit), que plein de gens réussissent là où tu penses échouer. Les trajectoires ne sont pas linéaires. Tu peux, comme moi, rencontrer à 18 ans un homme qui t’aime passionnément, te fait deux enfants, et te largue 18 ans plus tard en te laissant complètement détruite, et après, crois-moi, c’est dur de retrouver une relation sereine. Tu peux aussi, comme une amie, te retrouver à 38 ans à pleurer dans une soirée entre amis en disant que jamais aucun homme ne t’a véritablement aimée, et 1 mois après, rencontrer quelqu’un, et 3 ans plus tard, acheter un appartement avec cet homme dont tu es enceinte. Tu peux aussi être en apparence heureuse dans un couple stable, mais être trompée, insatisfaite, ou rêver encore de ton amour de jeunesse. Ça n’a aucun rapport avec le niveau d’études ou la réussite professionnelle : les femmes dont je te parle sont professionnellement épanouies, normaliennes, profs en prépa, titulaires d’une thèse, ou ont fait des études très longues, mais dans ce microcosme, les trajectoires personnelles sont infiniment diversifiées. Bilan: cesse de se comparer aux autres, ils/elles ne vivent pas ta vie, chacun a son chemin à parcourir et ce n’est pas parce que tout a l’air de rouler pour la voisine que tout roule vraiment ou roulera toujours. Ce qui signifie aussi que tu dois rester ouverte à ce que la vie t’apportera.

 

Ça c'est un gros problème dans ma vie que je n'arrive pas à surmonter. Je suis tout le temps dans la comparaison. Celle-là a un mec et pas moi - qu'est-ce que j'ai fait de travers ? Cette personne a une charge de cours et pas moi - je prends du retard dans ma carrière. Cette amie lit 8 livres universitaires par mois et moi je galère à en lire 2 - elle va s'en sortir et pas moi. Etc etc. Ça me bouffe et on en parle avec ma psy depuis plus d'un an, mais j'en suis encore là. Avec des collègues expérimentés qui me disent que mon travail est excellent et sensible, qui me demandent des conseils (à moi !), qui voient en moi un futur grand nom, et je me trouve toujours nulle et je n'y crois pas. C'est un peu pareil dans tous les domaines de ma vie je crois. Je sais qu'il faut que je continue le travail sur ça en priorité - mais c'est long bon dieu, c'est long.

 

- et de ce point de vue, je rejoins les autres intervenants, tu as progressé. Déjà, dans ton bagage affectif, tu as maintenant une relation avec un garçon tendre et respectueux, c’est bien et tu pourras te reposer sur ce souvenir pour oser demander plus, porter ton besoin, dans une prochaine relation. Par ailleurs, dès le début (21 février, j’ai vérifié ), tu mentionnais le fait que Monsieur Tendre voulait plutôt « profiter des bons moments ». Dans le lexique Tinder/sdr, ça veut quand même très souvent dire relation sans engagement et à durée limitée. Ça n’est pas forcément nul, ça peut avoir bien des avantages quand ça se passe de manière honnête et dans le respect mutuel. Tu as voulu tenter, pourquoi pas! Maintenant tu sais (ou tu as la confirmation) que ce n’est pas forcément pour toi, parce que tu en veux plus. Et tu as le droit. Mais je pense, moi, qu’il faut dire assez vite que tu attends plus d’une relation (et clairement, c’est le cas chez toi). L’autre le sait et en fait ce qu’il veut, ça passe ou ça casse, mais au moins tu ne t’embarques pas dans les doutes, l’illusion, et les tentatives un peu désespérées de réassurance (« j’ai voulu croire que... »). En outre, quand tu n’assumes pas ouvertement ton besoin, l’autre le sent, et peut être rebuté parce que ça crée une sorte de pression. Autant, par conséquent, arriver avec les idées claires sur soi-même et assumer son désir ; je pense sincèrement que c’est plus sexy que d’essayer de se conformer à un modèle qui ne nous convient pas (profiter des bons moments... c’est cool quand on est capable de le faire sans s’inquiéter, mais pour l’instant - pour l’instant, ça peut parfaitement changer - je ne crois pas que ce soit possible pour toi).

 

Je crois aussi que j'aimerais garder de jolis souvenirs très doux, sans amertume de ce truc-là. J'ai toujours su ce qu'il (ne) cherchait (pas), et je me suis convaincue que ça pouvait être différent, ou que moi aussi. Mais j'avais surtout besoin de mon shot de tendresse, de mon shot de rêverie et de câlins, de me réveiller le matin avec lui et de faire durer le truc tout en sachant qu'il aurait fallu être claire dès le début. Je n'ai pas réussi à assumer parce que même là, même avec ce mec que je connaissais depuis 3 semaines, j'avais peur du rejet. Même si je pense sincèrement avoir voulu tenter le coup du truc léger. Mais chassez le naturel il revient au galop et en me mettant la pression j'ai dû aussi lui mettre la pression, je m'en rends compte maintenant. Et tu as raison, c'est une leçon. Ce n'est pas pour moi. Et tant pis. J'ai été moi, j'ai été ce que je suis aujourd'hui, et je ne peux pas m'en vouloir d'avoir fait comme j'ai pu avec ce que je pouvais. Mais je suis prévenue.

 

Là il faut laisser passer la tristesse et la déception, c’est normal que ce soit difficile. Mais le meilleur t’attend!

 

Merci Louise. J'ai hyper mal mais ironiquement j'ai l'habitude, je sais que ça finit par passer même si j'ai encore des jours difficiles devant moi. Mais je me raccroche effectivement à l'espoir que le meilleur est encore à venir.

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Bonjour Janysse,


Je vais te donner mon avis sur ce que m'inspirent tes derniers posts et je' vais aller un peu à contre courant des autres intervenants . Ce ne sera qu'une piste de réflexion pour toi si tu le souhaites. ce n'est d'ailleurs qu'un avis, et je peux me tromper puisque je ne te connais pas.


Je quote ce passage :


"Je suis terrorisée à l'idée de ne jamais vivre de grande histoire d'amour."


Cela, déjà, m'interpelle. Tu ne parle pas de vivre une histoire d'amour, mais une grande histoire d'amour. Les mots choisis sont importants


" Alors quand je rencontre un garçon qui peut plus ou moins faire l'affaire - parce qu'en fait il me montre de l'intérêt - je croise les doigts pour que ce soit "le bon". Je suis assez consciente du fait que je suis pétrie de représentations qui me font du mal, et je bosse d'arrache-pieds pour comprendre. C'est complètement con mais j'ai l'impression de ne pas avoir la moyenne dans cette matière, pour filer la métaphore - qui n'en est hélas pas une."


Quand je lis cela, je ne vois pas, moi, une jeune femme victime d'un syndrome d'abandon (ou de rejet), et qui foire ses histoires à cause d'une dépendance affective-je reviendrais aprés sur le manque de confiance . Mais au contraire, il me semble voir une personne qui estime - probablement parce qu'on le lui a dit et répété et qui a fini par croire que ce serait cela sa réalité, - qu'elle ne doit recevoir que le meilleur : une grande histoire d'amour, une grande carrière, etc...


Il me semble -et encore une fois ce n'est qu'un avis et juste une piste de réflexion - que tes posts ici, ton discours, sont dirigés, probablement inconsciemment par toi, de manière à obtenir des autres cette réassurance que oui , tu vas avoir ce meilleur, ce must en fait, parceque ce que ce qu'il y en en -dessous de ce must, çà ce n'est pas pour Janysse.


C'est le fait de ne pas obtenir ce "must' qui entraine ton manque de confiance , et non pas ton manque de confiance qui entraine tes échecs.

En réalité, c'est l'échec qui fait vaciller tes certitudes. Tu me sembles incapable d'accepter l'échec, d'où cette pression que tu mets dans ce que tu fais, et cela témoigne pour moi, et je le dis avec précaution Janysse, d'un grand manque d'humilité, malgré tes écrits qui me semblent inconsciemment destinés à activer chez les autres cette re-confirmation que : oui, tu es brillante, oui, tu es super, oui tu fais bien etc ... (il y a pour moi une forme de manipulation ..).


Souvent, cela se voit chez des enfants qui ont été surprotégés par leurs parents/mère, mais je peux me tromper puisqu'encoe une fois je ne te connais pas.


IL me semble que tu devrais commencer à accepter l'idée même que l'échec peut t'arriver à toi comme il peut arriver à tout un chacun. Ce faisant, tu te remettras dans la place qui est la tienne : je ne suis ni meilleure ni pire que d'autres, et cela t'enlèvera une énorme pression interne, car tu n'essaieras plus, ainsi, de coller à une projection de la réalité qui a dû t'être inculquée j'imagine au fur et à mesure de tes réussites scolaires, ou que tu t'es peut-être inculquée toi-même.


Tu peux et tu dois exister aussi via tes échecs c'est celà, plus que tes réussites (je parle pour toi Janysse, car pour d'autres c'est bien entendu l'inverse) ), qui te fera grandir, et les accepter avec grâce et non en adoptant une posture de victime.

Courage

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Fort intéressant en effet, ce message de Blur, y compris quand on partage un peu la même névrose que Janysse...


Je ne voudrais pas polluer ce post avec une discussion trop générale, et on verra bien ce que Janysse répondra, mais est-ce qu’il n’y a pas une différence quand même entre vouloir être la meilleure, croire que seul le meilleur nous est destiné (donc « une grande histoire d’amour », tout comme on peut/veut devenir un « grand nom » dans son domaine de recherche) et le fait de ne pas se contenter du médiocre? Je veux dire par là que vouloir une relation où l’autre ose nous prendre la main dans la rue, comme les ex de Janysse ne voulaient pas le faire :shock: :shock: , où il/elle nous câline au réveil et pense à nous écrire en fin de journée pour demander des nouvelles, cela ne me semble pas démesuré. On peut être un minimum exigeant sur la qualité de la relation, sans pour autant se prendre pour une princesse, non?


Bien sûr, il faut accepter qu’on peut connaître des échecs, quand on part avec ces attentes, et il faut les vivre sans tomber d’un extrême à l’autre et considérer qu’on est nulle parce que ça n’a pas marché... tout ne tient pas à soi. Cela m’avait été dit sur mon fil d’ailleurs, et à raison je crois: prendre l’échec d’une relation pour preuve de son propre manque de valeur révèle au fond un grand orgueil, le sentiment que nous sommes le/la seul(e) à faire fonctionner ou non la relation. J’espère que cela donnera à penser à Janysse!

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Bonjour

Effectivement c'est un sujet intéressant (un peu HS mais bon)

Je crois qu'à un moment donné il faut arriver à savoir (et ce n'est PAS facile) où mettre ses propres curseurs (sans tomber ni dans la "facilité" ni dans le nombrilisme).

Mais ce n'est que mon avis et je ne tiens pas à polluer le fil :)

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Bonjour tout le monde,


Je vous remercie pour tous ces échanges que je suis depuis hier, je ne réponds que maintenant car j'ai eu un peu de mal à digérer tout cela.


Quand je parle de "grande histoire d'amour" je pense à n'importe quoi qui durerait plus d'un an, qui impliquerait une vie commune et des vacances à deux. C'est atrocement cliché mais même une histoire de 3 ans je serais contente de l'avoir vécue.


Je ne comprends pas encore tout mais je sais que Blur tape juste, sinon je ne me sentirais pas aussi mal à l'aise. J'ai effectivement un besoin constant de validation, et j'ai appris je crois qu'en me diminuant en permanence, cela déclenchait en face cette validation. Et je continue. Je me compare sans cesse aux autres, j'essaie de me prouver que je suis meilleure qu'elleux, dans tel ou tel domaine. Je ressentais beaucoup de mépris (beaucoup moins maintenant) pour les autres. Je suis jalouse de tout et de tout le monde et ça me pourrit la vie. Et ça me fait hyper mal de lire que je manque d'humilité ou que je suis manipulatrice mais je dois admettre que c'est sans doute vrai.


Mais c'est très dur. Parce qu'être orgueilleuse et manipulatrice, se croire au-dessus des autres c'est "grave" comme défaut, ça n'est pas comme être gourmand ou impatient ou radin. C'est tout sauf aimable. Et si je peux aimer Janysse perdue et qui a tout le temps peur d'être abandonnée je ne sais pas si je peux aimer Janysse vaniteuse et manipulatrice. Je suis à deux doigts de me dégoûter.


Et si j'écris que je suis pas loin de me dégoûter, ça n'est pas uniquement pour qu'on me rassure. J'ai passé mon adolescence à dire à mes amies que j'étais nulle et que je voulais mourir, parce que oui j'avais besoin d'être rassurée mais aussi parce que je le ressentais sincèrement.


Je n'ai pas été surprotégée. J'ai grandi dans la peur et la violence (psychique, verbale, parfois physique). Je suis issue de l'immigration côté paternel, et j'ai été parfois humiliée par ma famille maternelle. Mon père est une personne agressive, violente, sur la défensive, quelqu'un de très orgueilleux, méprisant, humiliant, qui se croit au-dessus de tout le monde. Toute cette violence n'a d'égale que l'humiliation et la violence qu'il a subies en arrivant en France, moi je suis persuadée qu'il y a un petit trauma, mais du coup j'ai clairement pris de lui. J'ai peut-être été élevée par lui dans l'idée qu'il fallait que je prouve ma valeur aux autres, qu'une fille d'Arabe pouvait faire mieux que ces connards de petits bourgeois qui lui avaient craché dessus. Je n'avais pas droit à l'erreur, ni à l'échec. Une mauvaise note était impardonnable. Alors scolairement, je me suis interdit d'échouer. Et je n'ai jamais échoué. Je n'ai pas le droit. Et ça aussi ça me pourrit la vie, parce que j'en ai fait une question d'identité. Ado j'étais laide, mal fringuée car pas de sous, triste et apeurée, mais au moins j'étais bonne élève. Aujourd'hui j'ai une vie amoureuse ponctuée de choix inconsidérés qui me rendent tristes mais au moins je "réussis". Je repense souvent à cette discussion Kylian.


Ma petite soeur est pareille. Au-delà de notre relation catastrophique, elle est complètement folle elle aussi. Elle aussi s'arrache les cheveux, et réussit scolairement. Quand elle était ado, elle avait eu 14 de moyenne à la suite d'un conseil de classe quelconque. Mon père qui estimait que ce n'était pas assez l'avait descendue et elle en avait pleuré. Elle a été surprotégée par ma mère c'est certain en revanche, qui se justifie en disant qu'elle voulait contrebalancer la violence de mon père. Moi j'ai tout pris et je continue aujourd'hui. Mon père estime que je fais n'importe quoi dans ma vie professionnelle et ne se gêne pas pour me le signifier (je n'ai jamais voulu être médecin ou avocat, il ne me pardonne pas).


Je ne sais pas pour autant si je n'accepte que le meilleur dans une relation amoureuse. Pourquoi alors est-ce que je me suis contentée du strict minimum, et même bien en-dessous, pendant toutes ces années ?


Je réponds peut-être à côté mais je suis encore très confuse, et je pense que j'ai besoin de prendre du recul et qu'avec le temps j'y verrai un peu plus clair. Je sais que ma vie amoureuse désastreuse est le reflet de cette très grande violence que je me fais/ai subie. Je ne sais pas encore comment travailler dessus. Je clôture ma thérapie avec ma psy actuelle la semaine prochaine, mais je sais pas quoi commencer quand j'irai voir une nouvelle thérapeute.


Un grand merci pour ces échanges, Blur, Carrie, Louise, Kylian, pas toujours très agréables à lire mais qui ouvrent de nouvelles pistes c'est certain.


Je vous embrasse

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Bonjour Janysse,


Je lis ton sujet avec beaucoup d'intérêt depuis le début, et je sens qu'aujourd'hui tu passes à une phase encore plus "libératrice". Elle pique cette phase, mais tu es très très très lucide sur tout ce qui peut avoir contribué à cet état instable que tu décris.


Je souhaitais rebondir sur un important passage de ton dernier post, d'abord parce qu'il est probablement à l'origine de cette quête permanente que tu as de la validation, de ce besoin permanent que tu as de te montrer "bonne, douce, altruiste". Ce passage c'est quand tu parles de tes origines, de l'intégration.

Ce passage il me parle tout particulièrement car je suis moi aussi "issu de l'immigration", pas le même pays, pas la même culture, pas les mêmes dates probablement. Je n'ai pas subi de violences psy ou physiques dans mon enfance, mais par contre, je retrouve dans mon éducation, dans celle de mes parents aussi, ce besoin d'être parfait pour ne pas paraître différent, pour sortir du carcan de "parasite". Parce que mon nom est différent (ah punaise les surnoms à l'école.. macaroni... spaghetti, rital...tu vois le truc...), parce que mes parents étaient à l'époque considérés comme des parasites (et je pèse mes mots). Parce qu'ils vivaient dans des cabanes en planches avant de pouvoir construire leurs maisons... Il leur a donc fallu s'intégrer, à tout prix, changer les prénoms, parler français le plus parfaitement possible (interdiction de parler la langue d'origine à la maison), se protéger, avoir un métier etc...

Et une conséquence de tout ça, c'est l'oubli de soi, complet... Pas de sentiments, jamais, on ne pleure pas, on ne se plaint pas, on n'en a pas le droit. Et on tisse des carapaces... Et forcément, ça se transmet à la génération d'après... Une génération pour laquelle il est très difficile d'exprimer ses sentiments, de fixer ses limites... Une génération de "glaçons" émotionnels....

Cette piste, je pense que tu la connais bien et que tu l'explores à fond aussi, et la libération passe par le pardon. Le pardon à cette génération qui a fait du mieux qu'elle pouvait pour survivre, pour s'intégrer dans une culture, un pays différent. Le pardon à soi aussi, de leur en avoir voulu parfois.


Voilà, quelques mots pour te dire que je comprends ce volet de ta vie, et pour te soutenir aussi dans cette quête du pardon, qui n'est pas simple à donner, parce qu'il y a peut-être des choses aussi que l'on ne peut pas pardonner, et que l'on n'a pas à pardonner. Alors pardonnons ce que l'on peut pardonner.


Bon courage à toi :)

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Mais c'est très dur. Parce qu'être orgueilleuse et manipulatrice, se croire au-dessus des autres c'est "grave" comme défaut, ça n'est pas comme être gourmand ou impatient ou radin. C'est tout sauf aimable. Et si je peux aimer Janysse perdue et qui a tout le temps peur d'être abandonnée je ne sais pas si je peux aimer Janysse vaniteuse et manipulatrice. Je suis à deux doigts de me dégoûter.

 

 

Coucou ma jolie Janysse,


Je voudrais te dire de ne pas avoir peur de toi-même, et surtout d'avoir confiance en toi, en tes forces et en ce que tu voudrais devenir.


Ce que Blur suggère, ne t'accuse pas l'orgueil ni manipulation. C'est une piste à y songer sans se faire obsédé.


Quand j'étais plus jeune, j'ai subi, moi aussi, énormément de pression de mes parents sur les résultats scolaires et je ne peux que partager avec toi toutes les angoisses, les sacrifices que l'idée d'être la meilleure fait subir à ses adeptes.


J'espère que tu ne te puniras pas à l'idée que tu pourrais être quelqu'un de mauvais. J'ai longuement réfléchi sur la partie "obscure" de chaque personnalité lorsqu'un ami à mon ex m'a accusé méchante, hypocrite, contente de malheur des autres...Je pense que peut-être quelque part chez chacun de nous, il existe les parts qui ne sont pas très jolies, les traits du caractère de me***, mais Dieu le sait, oh on se combat pour devenir mieux, pour devenir aimable, pour pouvoir s'aimer soi-même.


L'idée de devenir meilleur, de vouloir être aimé est encourageant et motivant. J'espère que tu peux continuer à utiliser ta persévérance, ta force intérieure, ton courage pour devenir la meilleure version de toi-même. On ne peut qu'être orgueilleuse et manipulatrice lorsqu'on blesse quelqu'un ou attaque quelque chose. Prends confiance en ta personnalité et en l'image de la femme que tu voudrais devenir.


Je me rappelle cet ami à mon ex qui m'a des fois maudit qu'un jour mon ex me quitterait pour quelqu'un d'autre et que je souffrirais. Lui, qui m'a accusée méchante tandis que ses propos étaient vraiment blessants et odieux. Pourtant je n'ai pas de rancune envers cet ami, qui avait été un très très bon ami à moi aussi pendant une époque. J'ai regretté seulement de ne pas avoir comporté correctement et d'avoir engendré le malentendu.


Pardonner aux autres et pardonner à soi-même, c'est très important, je pense, pour ne pas tomber dans un gouffre de monstre.


J'ai confiance que tu auras suffisamment de recul pour ne pas garder en tête l'image d'une mauvaise femme que tu ne voudrais à aucun moment être.


Comme Kylian a dit, accepter son échec ne nous fait pas qqn de faible.


J'espère aussi que tu ne seras non plus hantée par l'image d'une Janysse perdue, effrayée d'être abandonnée. Le chemin que t'as parcouru et que tu parcours d'aujourd'hui te rend de plus en plus mature, grande, stable, sensible mais pas susceptible.


Courage Janysse.


Et tant que je suis encore sur Aix, t'es tj bienvenue dans mon appart ; ) C'est pas trop loin entre Montpellier à Aix hein ;) :)



Belle journée à toi, et bon déménagement. Le sud est super, je te jure, ça va te changer des idées avec le ciel bleu, la mer turquoise, les gens fêtards , le soleil et la joie de vivre :D C'est une expérience de vie.



Gros bisous fabuleux à toi :bisou:

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J’ajouterai à ce que dit Miu qu’on peut avoir des comportements manipulateurs sans être fondamentalement une manipulatrice... quand je dis à mon jeune fils que ça me ferait tellement plaisir qu’il me fasse mon café le dimanche matin, je le manipule un peu en jouant sur l’affect, mais ça ne fait pas de moi un être atrocement mauvais (enfin j’espère !). M’enfin, c’est mieux de savoir que c’est une manipulation pour se botter les fesses de temps en temps et sortir soi-même du lit pour le faire, ce fameux café. À toi de transposer à ton cas :grinning:
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Bonjour Janysse,


Une piste de réflexion donc, qui a peut être pu t'aider à te livrer et libérer encore davantage et de trouver d'autres pistes.


Néanmoins, je reviens sur certaines chose que tu as écrites :


"Mais c'est très dur. Parce qu'être orgueilleuse et manipulatrice, se croire au-dessus des autres c'est "grave" comme défaut, ça n'est pas comme être gourmand ou impatient ou radin. C'est tout sauf aimable. Et si je peux aimer Janysse perdue et qui a tout le temps peur d'être abandonnée je ne sais pas si je peux aimer Janysse vaniteuse et manipulatrice. Je suis à deux doigts de me dégoûter."


Vois- tu comment la Janysse adulte s'efface à nouveau et laisse la place à la Janysse enfant, comment on passe de la rationalité à l'affect ?


Je n'ai pas dit que tu étais orgueillleuse, manipulatrice, vaniteuse : c'est toi qui le perçois ainsi --) pourquoi as tu ainsi interprêté les choses ? c'est important que tu le comprennes .

Car tu te doutes bien qu'en interprêtant ainsi les choses, tu es revenue à ton " je suis nulle" et d'office à ta même position habituelle (tu es revenue à ta "zone de confort" habituelle si je puis dire, zone de confort qui n'est jamais confortable mais toujours rassurante). Si cela te parle, tu peux essayer de creuser un peu.


Non , je n'ai jamais pensé ni écris que tu étais orgeuilleuse, vaniteuse, manipulatrice --) c'est à dire narcissique. Cela n'a rien à voir :-)

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