- 02 mai 2020, 17:19
#1315752
Bonjour à tous,
Je n'avais pas l'habitude, comme certainement beaucoup d'entre vous, de raconter ma vie sur un forum. Mais voilà aujourd'hui les choses sont différentes et j'éprouve le besoin d'écrire mon histoire de la manière la plus objective possible pour y voir un peu plus clair, et peut-être pouvoir obtenir quelques conseils...
Je suis désolé par avance pour la longueur du pavé, mais j’avais besoin d’entrer dans les détails, ne serait-ce que pour moi. Merci à ceux qui prendront le temps de me lire.
Mon ex et moi nous connaissons depuis plus de 10 ans maintenant. J’aurai 29 ans dans quelques mois et elle 26.
Nous avons fréquenté le même cercle d'amis dans notre adolescence, et nous sommes rapidement devenus amants. Elle, elle voulait plus que cela mais pour des raisons liées à mon type d'attachement, à la perte d'une de mes copines et probablement à l'âge aussi, je n'ai jamais voulu construire une relation sérieuse à cette époque. Cela lui a fait beaucoup de mal, car elle m'aimait déjà énormément. C'est quelque chose qu’elle me reprochera plus tard, mais je vais y venir.
Après quelques années à batifoler ensemble, et à vivre nos expériences chacun de notre côté, elle a rencontré quelqu’un et s’est mis en couple avec lui, cette histoire durera 2 ans et demi.
A cette période et à la suite de problèmes familiaux assez importants, je venais de reprendre mes études. Un peu cancre et surtout indiscipliné dans mon adolescence j’ai d’abord dû obtenir un équivalent du bac, puis j’ai entrepris par volonté de contraste et de conquête (un peu risible je sais) d’intégrer une « grande école ». Après ma première année je me suis mis à penser à elle tous les jours ou presque, j’ai réalisé que j’étais en train de rater quelque chose de fort. Une autre année a passée et elle était toujours en couple. Je me sentais seul et j’avais peur de ne plus jamais avoir l’occasion de vivre ce que je voulais avec elle.
Je l’ai recontactée, courtisée, elle semblait flattée et cela a coïncidé avec une période de doutes dans son couple. Nous avons rapidement recouché ensemble, et malgré une longue période de doutes (4/5 mois) liée à l’appréhension qu’elle avait de moi et du mal que je lui avais fait, elle a finalement décidé de quitter son ex pour se mettre avec moi.
Très amoureux, nous avons tout partagé mais le quotidien n’a pas été facile non plus. Nous ne vivions pas vraiment ensemble, elle venait souvent les WE dans mon studio d’étudiant ou nous nous retrouvions chez les parents de l’un ou de l’autre dans la ville dont nous venons. J’étais très concentré sur mes études et je ne laissais pas beaucoup de place à notre vie de couple, par peur de perdre le rythme. Elle ne savait pas trop quoi faire de son côté, je l’ai donc encouragé à compléter sa licence avec un diplôme dans un domaine qui l’intéressait vraiment et dans lequel elle se sentirait bien. Après quelques recherches et tentatives avortés, je l’ai aidée à préparer ses candidatures, encouragée à la lecture, accompagnée aux épreuves, toujours en essayant de lui montrer qu’avec de la volonté on pouvait arriver à tout ou presque. Malgré deux échecs j’ai tout fait pour l’encourager. Je réalise aujourd’hui que j’ai trop calqué mon expérience et ma manière de fonctionner sur la sienne.
Bref, côté relation de couple, je n’étais pas le plus disponible, mais j’espérais sincèrement pouvoir me consacrer pleinement à notre couple dans l’avenir. Malgré quelques randonnées et quelques petits WE nous n’avons pas pris de vacances en commun pendant nos 2 ans et demi de relation de couple. J’ai beaucoup investi dans le travail et aller au bout de mon projet d’études me semblait la priorité absolue, j’étais très stressé et en conséquence je n’ai pas fait beaucoup de concessions. J’ai laissé de côté les passions pour lesquelles elle m’avait certainement admiré, et je me suis forcé à tenir le cap. Elle m’a soutenue malgré ses frustrations et quelques disputes et remise en question de notre avenir en commun (sans jamais nier les sentiments ou notre lien), me reprochant notamment le fait de la voir comme ma « récréation » entre mes cours et de ne pas nous accorder assez de temps et d'attention.
Et puis récemment… un élément a ébranlé sa vie personnelle et familiale, son père a décidé de quitter ce monde à la suite d’un épisode dépressif qu’elle considère lié au travail. Il était parti travailler loin de sa famille et la solitude n’a certainement pas arrangée les choses. C’était cet été. J’ai bien sur été aussi présent que possible pour elle et sa famille. Même si je l’ai vécu avec elle je ne peux pas vraiment savoir ce que je représente la perte d’un père dans ces conditions. Elle vit actuellement un immense sentiment d’abandon auquel s’ajoute la culpabilité et l’incompréhension.
A la fin de l’été j’ai dû prendre une décision. Partir à l’autre bout de la France (et malheureusement symboliquement assez proche de là où travaillait son père) pour finir mon cycle de master ou rester à ses cotés pour simplement être avec elle. Plusieurs personnes de mon entourage et du sien m’ont dit de continuer mes études. Aujourd’hui je ne sais plus quoi en penser... mais bref, je suis parti, et j’ai dû contracter un emprunt pour financer cette année…
Avec un emploi du temps surchargé je n’ai pas trop pu revenir dans la ville dont nous sommes tous les deux originaires, mais je sors beaucoup plus que les derniers temps, mon cursus encourage le networking (et au fond j'en ai horreur), je vis l'expérience de ma formation et je me sens respirer loin des problèmes familiaux et du poids des évènements de cet été. Quant à elle, elle n’a pas trop cherché à me rejoindre non plus, elle est simplement venue une fois, prise par le travail mais aujourd'hui je crois aussi qu’elle cogitait déjà à notre rupture. J'espérais que mon dynamisme pourrait l'atteindre mais nous n'étions pas d'accord sur nos projets de vie immédiat, j'avais besoin de vivre en ville pour mes études et aller jusqu'à la thèse, 4 ans supplémentaires (j'avais déjà des doutes de vouloir aller au bout de ce chemin, aujourd'hui vous l'imaginez, c'est pire)... Elle ne voulait pas entendre parler de ville, même temporairement.Je mettais cependant un point d’honneur à l’avoir tous les jours au téléphone ou presque. Nous parlions de tout et de rien, du quotidien… pas forcément de projets communs à moyen ou long terme et je réalise aujourd’hui mon immaturité de ce côté-là.
Face à l’éloignement nous avons convenu d’un commun accord de s’accorder le droit d’avoir nos propres aventures chacun de notre côté, mais sans remettre en cause notre couple. La seule condition était que nous n’en parlions pas et d’éviter toute personne trop proche de nos cercles d’amis en commun.
Pour les vacances et fêtes de fin d’année je suis évidemment rentré dans ma région. Elle était très enthousiaste d’abord à l’idée qu’on se revoit après presque deux mois de distance. Moi j’étais très heureux aussi, mais j’étais fatigué et préoccupé par mes dossiers à rendre et les examens à venir. Mais tout n'est pas rose, sa perte de libido que je considérais normale depuis cet été ne s'arrange pas (mais à bien y réfléchir c'était peut-être un peu le cas avant). Après quelques jours passés ensemble et à l’occasion d’un jogging elle a évoqué pour la première fois qu’elle pensait avoir plus besoin de mon amitié que de notre relation de couple en ce moment. Et une seconde phrase de ce type après un repas en famille alors que nous allions nous coucher, « mon cœur je crois que je ne suis plus très amoureuse ». J’ai évité de prolonger la discussion (j’avais un peu peur je crois et je ne réalisais pas la profondeur de ce qui se tramait) que j’ai conclu par un « on verra comment ça se passe après les vacances ».
Malgré cela quand je suis reparti elle m’a envoyé des messages amoureux, me disant que je lui manquais déjà terriblement et plein d’autres … puis en début d’année notre première « vraie » crise. Le jour de l’anniversaire de son père, suivant une plaisanterie mal placée de ma part, elle m’a envoyé des messages pour me dire qu’elle ne savait plus trop où elle en était, qu'elle n'arrivait pas à nous projeter et qu'elle avait besoin de temps. Elle a repris son discours des vacances, et je lui ai répondu de manière plus ferme, en lui faisant savoir que si elle ne voulait pas de mon amour, elle n'avait qu'à prendre ses décisions seules, que je ne voulais pas d'un oiseau en cage.. Enervés tous les deux, nous avons cessé la discussion, j'ai envoyé un message plus tard pour m'excuser d'avoir manqué de tact (qu'est-ce que je m'en veux de ne pas avoir réagi à ce moment là, mais en plein milieu de mon année, le nez dans le guidon...). Le lendemain nous étions réconciliés, elle s'est excusée aussi et me disait espérer une vie commune plus simple, avec moins d’argent, moins de travail, moins de pressions. Je lui ai dis que j’espérais la même chose, et promis que dans les années à venir c’était ce que je désirais également pour notre avenir.
Puis finalement la séparation débute au mois de février, je la sens plus distante, elle me redit avoir besoin de temps. Quelques jours plus tard elle m’annonce en pleurs au téléphone avoir couché avec un autre homme. Me dit que je ne comprends pas sa peine. Qu’elle n’a pas sentiments pour lui mais qu’entre nous s’est finis, qu’elle n’a jamais réussi à avoir de plan cul (de mon côté j’ai eu quelques aventures mais je savais où était mon attachement affectif) … moi complètement paniqué je l'appelle et lui envoie des messages tous les jours, je décide de la rejoindre en pleine période d’examen, je ne dors pas plus de quelques heures par nuit trop préoccupé par mes révisions et par sa décision. Nous nous voyons sur quatre jours, qui coïncident en parallèle avec le déménagement de la maison familiale pour lequel toute la famille est présente. Elle ne voulait pas que je vienne ce WE là, mais je supportais pas l'idée de la séparation sans pouvoir la voir en face, je lui laisse cependant le choix de me voir ou non, je lui dis juste que je serai dans le coin. Elle refuse que je participe au déménagement mais à sa demande nous nous voyons le soir les jours précédents et en début de semaine suivante. Nous discutons, recouchons ensemble… je lui propose de partir en voyage, lui dit que je peux et je veux changer certaines choses dans ma façon d’être, que je réalise bien que ces derniers mois étaient très compliqués, qu’elle avait subi mes études (elle me dit que oui elle les a subi mais qu’elle ne veut pas être la femme qui me les fait arrêter) … d’un soir à l’autre elle passe du rire aux larmes, pleure dans mes bras évoquant l’abandon de son père ou des évènements plutôt joyeux au travail (éducatrice).
Elle me dit d’abord ne pas pouvoir prendre de décision dans les jours qui viennent puis finalement le lundi alors que nous devions passer un moment ensemble au restaurant me dit que c’est fini, qu’elle n’a plus de sentiments, qu’elle ne m’aime plus, que c’est trop tard, qu’elle a trop espérée, qu’elle fait peut-être la plus grosse connerie de sa vie mais que je prends trop de place, qu’il faut qu’elle se prouve qu’elle peut le faire toute seule … paniqué je la supplie, lui dit que c’est la femme de ma vie… bref … elle me rétorque qu’elle n’est pas ma « petite chose », me dit qu'en ce moment sa vie c'est de la merde, qu’études ou pas elle fera sa vie, qu'elle veut faire pousser des plantes (un truc qui revenait à chaque fois qu'elle doutait trop d'elle également), qu’elle n’a pas l’énergie ni l’envie pour notre relation, qu'elle espérait que la distance nous éloigne, que des choses n'allaient déjà pas avant cet été (et je suis bien d'accord avec elle sur ce point, la différence tenant au fait que j'espère pouvoir changer ces choses qui pour une part sont de mon ressort personnel)… Malgré sa position ferme, je la sens complètement perdue, les larmes aux yeux, la gorge nouée...
Le soir même elle m’envoie un message pour s’excuser de « tout ça ». J’interprète ce message comme étant un regret, et lui propose de se revoir pour à nouveau en parler. Grave erreur. Elle accepte et me propose de venir visiter la nouvelle maison. Heureux, je pensais la voir seule. En fait, sa mère était là, heureuse de me voir (et moi aussi) mais j’étais passablement gêné d’être en plein chamboulement amoureux face à elle, et elle ne savait pas vraiment ou se mettre non plus visiblement. Mon ex elle faisait comme si de rien n’était, grand sourire, semblait me narguer en me faisant visiter la maison pièce après pièce et en me parlant d'un barbecue auquel elle aurait pu assister mais « vu qu'on devait se voir » elle a dit non. Nous partons, et là je recraque évidemment. Enervée par le fait que je n’accepte pas sa décision, elle me lance que notre relation est finie, que plus jamais nous ne serions ensemble, elle me claque la portière de la voiture au nez comme seul au revoir.
Je repars désespéré dans la ville où j’étudie. Je n’arrive pas y croire, j’ai des angoisses terribles comme je n’en ai jamais eu et je prends rendez-vous avec une thérapeute pour mieux comprendre mes réactions et la situation. De son côté pas d’excuses, pas d’appels, rien. Un seul message « je pense à toi et j’espère que tu vas bien » une semaine après.
Des amis en commun (surtout les miens, ma seconde famille) viennent passer un WE à la maison quelques semaines plus tard, elle le sait et essaie d’engager la discussion sur Facebook en me demandant de mes nouvelles. Toujours sous le choc et ne sachant plus quoi penser de moi ni d’elle, je ne réponds pas, surtout que je dois assurer le boulot derrière… elle conclue par un « je te pense, prends soin de toi ».
Un peu plus d'une semaine après, juste avant le confinement, je décide de reprendre contact avec elle par message. Lui fait savoir que j’avais besoin de silence pour faire le point. La conversation se poursuit, je n’évoque pas le couple ni l’autre homme. Elle me dit s’occuper sur un terrain pendant le confinement, je lui demande simplement lequel (en me doutant très bien de sa réponse) et elle m’avoue habiter chez ce nouveau mec et être confinée chez lui tout en me disant que ce n’est pas facile pour elle de me dire ça et qu’elle espère qu’on pourra se voir bientôt pour discuter et qu’elle tient énormément à moi. J’ai répondu par un message « bilan » sans trop d’émotions, en lui disant succintement ce que je voyais comme problèmes dans notre couple et que probablement la rupture avait été nécessaire pour elle comme pour moi (dans mon esprit : elle se « libérer », moi réaliser certaines choses). Et en concluant que nous avions encore pas mal à partager et que nous verrions bien ce que nous deviendrions. Ce à quoi elle répond : « je t’aime tellement… si tu savais… », « on va prendre le temps, penser à l'avenir comme tu dis » et en me remerciant pour le vécu de la relation et d’avoir été là pour elle au moment le plus dur de sa vie.
Je n’ai jamais répondu à ce message. Mes émotions étaient trop fortes, c'était trop contradictoire. J’ai préféré en chier dans mon coin, encore dans le déni, le désespoir et la colère plutôt que de continuer à subir ce genre d’attitude.
3 semaines passent … et puis il y a deux semaines, un lundi matin elle m’envoie un premier message car soi-disant elle s’inquiète pour la santé de mon colocataire (ami en commun) et en me disant qu’elle pense à moi. Je ne réponds pas dans l’immédiat. Elle enchaine alors les messages sur différents réseaux dans la matinée, jusqu’à s’énerver pour que je lui réponde, et en me disant qu’elle repensait beaucoup à moi et « à nous » ces derniers temps. Je réponds un peu plus tard, calmement et avec humour mais méfiant tout de même. On discute. Elle me dit qu’elle ne comprend pas la rupture, qu’elle repasse en boucle tout ce qu’on a vécu, qu’elle rêve de moi, qu’elle a mal au ventre tellement je lui manque un jour et que le lendemain elle ne voit que mes défauts… je lui dis calmement que je préfèrerais discuter par téléphone pour parler de notre relation. Elle se braque un peu en disant que je fais des grandes phrases, croyant que je me joue d'elle, mais accepte l’idée d’un coup de fil. Je lui dis de me faire savoir quand elle est disponible dans la semaine et ferme la conversation en lui disant que ça m’avait fait plaisir d’échanger avec elle. Elle me répond qu’elle aussi.
1 jour, 2 jours, 3 jours passent et pas de nouvelles. Je me dis que j’ai été trop froid avec elle par message alors qu’elle n’avait pas l’air bien (Lundi de Pâques sans famille, sans son père…). Je lui renvoi un message en lui disant que j’aimerais bien entendre sa voix et que j’espère qu’elle va bien. Elle me répond, mais pas du tout sur le même ton que les messages précédents et me fait savoir qu’elle ne veut pas m’appeler entre deux portes. On convient d’un appel le lendemain en fin d’après-midi.
Elle m’appelle en fin de matinée, je prends tout de même son appel, nous parlons de tout et de rien, de nos quotidiens confinés pendant presque une heure, on rigole.. Je suis content de l’entendre. Je pense qu’elle aussi. Je lui demande pourquoi elle m’a envoyé ses messages. Elle me demande de parler le premier de mon ressenti, elle estime que je suis le plus fort (je réalise qu'elle ne se doute peut-être pas de l'état dans lequel je suis depuis la rupture). J’accepte, lui fait savoir que je suis allé chercher loin les raisons de notre rupture (sans rentrer dans les détails). Les émotions commencent à reprendre le dessus. Elle me dit qu’elle ne sait pas si on se remettra ensemble dans quelques temps ou pas… qu’elle repense à tout ce qu’on a vécu ensemble … me dit qu’elle et moi de toutes façons et qu'importe la relation c’est « à la vie à la mort », elle pleure … je n’en suis pas loin non plus… elle me dit que c’est lié à son père, à sa situation un peu inactive de cet hiver, à certaines erreurs dans notre couple... J’acquiesce, je relativise certaines choses en me remettant en cause également…
Doucement la pente devient savonneuse : je lui demande que si on a compris tout ça, il serait pas judicieux d'aller plus loin… elle me rétorque que « non mais le temps n'ai pas passé… et j’ai une nouvelle relation, je suis pas chez moi, c’est plus simple, plus sauvage… ». J’essaie de changer de sujet, m’embourbe un peu… on parle encore un peu, et au bout d’un moment elle me fait part de son envie de raccrocher, que ça recommence comme les mois précédents où je parle en monologue et elle se ferme… Je dis d’accord, j’essaie d’en placer une dernière (oups), elle me reprend. Je lui dis que si elle pense avoir tout dit alors ça me va. Elle me répond que non, tout n’a pas été dit mais qu’elle veut raccrocher. Je plaisante un peu. Je lui dis que tant qu’il y a une autre personne je ne peux pas vraiment être là. Je lui souhaite le meilleur. Elle me demande de passer le bonjour à mon coloc, et me lâche un « je vous aime tous les deux ». Deux heures au téléphone qui m'auront complètement retourné.. alors que je croyais avoir mitigé l'espoir suite à ses messages, je réalise combien mes émotions me dictent autrement.
Après cette conversation je lui ai envoyé deux messages sur facebook, le premier elle y répond plutôt enjouée avec un smiley et un cœur, le second où je lui parle de la publication d'une auteure elle y répond très froidement « ouai j’ai vu ».
Je ne sais plus vraiment quoi penser ou quoi faire. Ça fait deux semaines que j’ai repris mon silence radio, je n’arrive toujours pas vraiment à y croire… et pourtant elle habite bien ailleurs… ne voulant pas vivre sous le même toit que sa mère pour ouvrir une autre page plus indépendante de sa vie probablement … Elle a finalement gardé les projets et les dossiers de candidature que je l’avais aidé à construire alors qu’au moment de la séparation elle rejetait tout en bloc... Elle pense même peut-être aller étudier un an en ville, que si ces projets là ne marchent pas, elle partira peut-être en voyage.. mais que la vie est imprévisible.. je me rassure un peu en me disant qu'elle ne se projete pas non plus avec lui sur le long terme, mais c'est seulement ce qu'elle me dit.
Je réalise combien j’ai manqué de maturité pour faire grandir notre histoire... aujourd’hui elle est avec un homme au début de sa trentaine qui a une situation professionnelle stable et confortable, un terrain, une maison… Bientôt 3 mois de séparation, j’alterne entre l’envie de lui écrire (elle m’a dit avoir hésitée aussi à m’écrire…), l’envie de la recontacter à la suite des messages qu’elle m’avait envoyée il y a deux semaines tout en hésitant sur l’attitude à adopter… et surtout le désespoir de la perdre définitivement. Je tourne un peu en rond c’est vrai, malgré les appels des amis, de la famille, les applis de rencontre, et la reprise de contact avec d’autres filles avec qui je m’entends bien je n’ai qu’elle en tête le matin. Je ne rêve que d’elle. Je n’arrive plus à me concentrer sur mon travail. Je réalise que mon épanouissement ne se trouve pas au bout de mes études, ou plutôt qu'elles ne sont pas une finalité, que j’aspire à autre chose, à une vie plus simple également… moins dans la contrainte, moins dans l’intellectualisation. Je veux retrouver certaines de mes passions, en découvrir d'autres.. prendre le temps de vivre en somme. Je regrette de ne pas avoir saisie plus tôt la profondeur de ce besoin de renouveau qu'elle peut ressentir aujourd'hui. J'ai l'impression que notre histoire est dans une impasse, les problèmes préexistants, les évènements de la vie , la distance, le next. Qu'aurais-je pu faire ? être plus mature certainement. Abandonner mes études sans autres projets ? elle même ne l'aurait pas voulu... mais moi ... peut-être ...
J'ai essayé de ne pas réaliser d'interdits suite à notre séparation physique, de ne pas me mettre en demande, d'être le plus compréhensif et le plus droit possible en prenant sur moi et en me remettant en question. Je n'ai pas cherché à contacter sa famille, mais un de ses cousins est venu me dire que malgré la séparation j'aurai toujours une place dans la famille, qu'ils m'appréciaient énormément.. Je sais bien que la reconquête ne dépend pas que de moi et au fond c’est ce qui me fait le plus mal, ne pas avoir prise. Je crois que ce trait de caractère a contribué à la rupture. Alors j’essaie justement de lâcher prise et de travailler sur mon côté grand sauveur assez dirigiste, mais je veux en même temps tout faire qu’elle puisse envisager concrètement un nouveau chapitre à notre histoire. Je dois dépasser cette forme de dépendance affective qui n'existait pas auparavant entre nous (ou alors sous une autre forme plus sournoise), mais je ne peux pas m'empêcher de penser à ce que je dois faire pour la récupérer. Commencer par moi, ça c'est certain, mais j'ai tellement envie de lui faire savoir tout ce que je comprends de notre situation actuelle. Je me demande pourquoi je n'ai pas fait plus d'efforts pour cette relation et moins pour mon ambition personnelle (toute relative) qu'elle a décriée lors de de notre séparation. Nous mesurons toujours mieux la valeur de ce que l'on a en le perdant. Je me sens bête.
Mais malgré tout je suis donc encore là. Certains de mes proches et ma thérapeute (logique) me conseillent de fuir pour mon bien, de ne pas entretenir l'espoir, de ne rien faire, que mon ex a juste essayée d'arrondir les angles de la rupture pour ne pas endosser le rôle du bourreau (quid de la mention de la relation avec le next au téléphone qui n'avait pas l'air si difficile à évoquer dans ce cas...) ou encore alors qu'elle me garde sous le coude (mais je crois la psychologie humaine et la sienne plus délicate ou complexe que cela, naivement peut-être).
Voilà j’ai fini de vider mon sac, je laisse la place à vos réactions si vous en avez. Je crois qu’écrire tout cela m’a déjà permis de me sentir un peu mieux aujourd’hui.
Merci encore à ceux qui m'auront lu.
Bonne soirée à tous.
Fugit
Je n'avais pas l'habitude, comme certainement beaucoup d'entre vous, de raconter ma vie sur un forum. Mais voilà aujourd'hui les choses sont différentes et j'éprouve le besoin d'écrire mon histoire de la manière la plus objective possible pour y voir un peu plus clair, et peut-être pouvoir obtenir quelques conseils...
Je suis désolé par avance pour la longueur du pavé, mais j’avais besoin d’entrer dans les détails, ne serait-ce que pour moi. Merci à ceux qui prendront le temps de me lire.
Mon ex et moi nous connaissons depuis plus de 10 ans maintenant. J’aurai 29 ans dans quelques mois et elle 26.
Nous avons fréquenté le même cercle d'amis dans notre adolescence, et nous sommes rapidement devenus amants. Elle, elle voulait plus que cela mais pour des raisons liées à mon type d'attachement, à la perte d'une de mes copines et probablement à l'âge aussi, je n'ai jamais voulu construire une relation sérieuse à cette époque. Cela lui a fait beaucoup de mal, car elle m'aimait déjà énormément. C'est quelque chose qu’elle me reprochera plus tard, mais je vais y venir.
Après quelques années à batifoler ensemble, et à vivre nos expériences chacun de notre côté, elle a rencontré quelqu’un et s’est mis en couple avec lui, cette histoire durera 2 ans et demi.
A cette période et à la suite de problèmes familiaux assez importants, je venais de reprendre mes études. Un peu cancre et surtout indiscipliné dans mon adolescence j’ai d’abord dû obtenir un équivalent du bac, puis j’ai entrepris par volonté de contraste et de conquête (un peu risible je sais) d’intégrer une « grande école ». Après ma première année je me suis mis à penser à elle tous les jours ou presque, j’ai réalisé que j’étais en train de rater quelque chose de fort. Une autre année a passée et elle était toujours en couple. Je me sentais seul et j’avais peur de ne plus jamais avoir l’occasion de vivre ce que je voulais avec elle.
Je l’ai recontactée, courtisée, elle semblait flattée et cela a coïncidé avec une période de doutes dans son couple. Nous avons rapidement recouché ensemble, et malgré une longue période de doutes (4/5 mois) liée à l’appréhension qu’elle avait de moi et du mal que je lui avais fait, elle a finalement décidé de quitter son ex pour se mettre avec moi.
Très amoureux, nous avons tout partagé mais le quotidien n’a pas été facile non plus. Nous ne vivions pas vraiment ensemble, elle venait souvent les WE dans mon studio d’étudiant ou nous nous retrouvions chez les parents de l’un ou de l’autre dans la ville dont nous venons. J’étais très concentré sur mes études et je ne laissais pas beaucoup de place à notre vie de couple, par peur de perdre le rythme. Elle ne savait pas trop quoi faire de son côté, je l’ai donc encouragé à compléter sa licence avec un diplôme dans un domaine qui l’intéressait vraiment et dans lequel elle se sentirait bien. Après quelques recherches et tentatives avortés, je l’ai aidée à préparer ses candidatures, encouragée à la lecture, accompagnée aux épreuves, toujours en essayant de lui montrer qu’avec de la volonté on pouvait arriver à tout ou presque. Malgré deux échecs j’ai tout fait pour l’encourager. Je réalise aujourd’hui que j’ai trop calqué mon expérience et ma manière de fonctionner sur la sienne.
Bref, côté relation de couple, je n’étais pas le plus disponible, mais j’espérais sincèrement pouvoir me consacrer pleinement à notre couple dans l’avenir. Malgré quelques randonnées et quelques petits WE nous n’avons pas pris de vacances en commun pendant nos 2 ans et demi de relation de couple. J’ai beaucoup investi dans le travail et aller au bout de mon projet d’études me semblait la priorité absolue, j’étais très stressé et en conséquence je n’ai pas fait beaucoup de concessions. J’ai laissé de côté les passions pour lesquelles elle m’avait certainement admiré, et je me suis forcé à tenir le cap. Elle m’a soutenue malgré ses frustrations et quelques disputes et remise en question de notre avenir en commun (sans jamais nier les sentiments ou notre lien), me reprochant notamment le fait de la voir comme ma « récréation » entre mes cours et de ne pas nous accorder assez de temps et d'attention.
Et puis récemment… un élément a ébranlé sa vie personnelle et familiale, son père a décidé de quitter ce monde à la suite d’un épisode dépressif qu’elle considère lié au travail. Il était parti travailler loin de sa famille et la solitude n’a certainement pas arrangée les choses. C’était cet été. J’ai bien sur été aussi présent que possible pour elle et sa famille. Même si je l’ai vécu avec elle je ne peux pas vraiment savoir ce que je représente la perte d’un père dans ces conditions. Elle vit actuellement un immense sentiment d’abandon auquel s’ajoute la culpabilité et l’incompréhension.
A la fin de l’été j’ai dû prendre une décision. Partir à l’autre bout de la France (et malheureusement symboliquement assez proche de là où travaillait son père) pour finir mon cycle de master ou rester à ses cotés pour simplement être avec elle. Plusieurs personnes de mon entourage et du sien m’ont dit de continuer mes études. Aujourd’hui je ne sais plus quoi en penser... mais bref, je suis parti, et j’ai dû contracter un emprunt pour financer cette année…
Avec un emploi du temps surchargé je n’ai pas trop pu revenir dans la ville dont nous sommes tous les deux originaires, mais je sors beaucoup plus que les derniers temps, mon cursus encourage le networking (et au fond j'en ai horreur), je vis l'expérience de ma formation et je me sens respirer loin des problèmes familiaux et du poids des évènements de cet été. Quant à elle, elle n’a pas trop cherché à me rejoindre non plus, elle est simplement venue une fois, prise par le travail mais aujourd'hui je crois aussi qu’elle cogitait déjà à notre rupture. J'espérais que mon dynamisme pourrait l'atteindre mais nous n'étions pas d'accord sur nos projets de vie immédiat, j'avais besoin de vivre en ville pour mes études et aller jusqu'à la thèse, 4 ans supplémentaires (j'avais déjà des doutes de vouloir aller au bout de ce chemin, aujourd'hui vous l'imaginez, c'est pire)... Elle ne voulait pas entendre parler de ville, même temporairement.Je mettais cependant un point d’honneur à l’avoir tous les jours au téléphone ou presque. Nous parlions de tout et de rien, du quotidien… pas forcément de projets communs à moyen ou long terme et je réalise aujourd’hui mon immaturité de ce côté-là.
Face à l’éloignement nous avons convenu d’un commun accord de s’accorder le droit d’avoir nos propres aventures chacun de notre côté, mais sans remettre en cause notre couple. La seule condition était que nous n’en parlions pas et d’éviter toute personne trop proche de nos cercles d’amis en commun.
Pour les vacances et fêtes de fin d’année je suis évidemment rentré dans ma région. Elle était très enthousiaste d’abord à l’idée qu’on se revoit après presque deux mois de distance. Moi j’étais très heureux aussi, mais j’étais fatigué et préoccupé par mes dossiers à rendre et les examens à venir. Mais tout n'est pas rose, sa perte de libido que je considérais normale depuis cet été ne s'arrange pas (mais à bien y réfléchir c'était peut-être un peu le cas avant). Après quelques jours passés ensemble et à l’occasion d’un jogging elle a évoqué pour la première fois qu’elle pensait avoir plus besoin de mon amitié que de notre relation de couple en ce moment. Et une seconde phrase de ce type après un repas en famille alors que nous allions nous coucher, « mon cœur je crois que je ne suis plus très amoureuse ». J’ai évité de prolonger la discussion (j’avais un peu peur je crois et je ne réalisais pas la profondeur de ce qui se tramait) que j’ai conclu par un « on verra comment ça se passe après les vacances ».
Malgré cela quand je suis reparti elle m’a envoyé des messages amoureux, me disant que je lui manquais déjà terriblement et plein d’autres … puis en début d’année notre première « vraie » crise. Le jour de l’anniversaire de son père, suivant une plaisanterie mal placée de ma part, elle m’a envoyé des messages pour me dire qu’elle ne savait plus trop où elle en était, qu'elle n'arrivait pas à nous projeter et qu'elle avait besoin de temps. Elle a repris son discours des vacances, et je lui ai répondu de manière plus ferme, en lui faisant savoir que si elle ne voulait pas de mon amour, elle n'avait qu'à prendre ses décisions seules, que je ne voulais pas d'un oiseau en cage.. Enervés tous les deux, nous avons cessé la discussion, j'ai envoyé un message plus tard pour m'excuser d'avoir manqué de tact (qu'est-ce que je m'en veux de ne pas avoir réagi à ce moment là, mais en plein milieu de mon année, le nez dans le guidon...). Le lendemain nous étions réconciliés, elle s'est excusée aussi et me disait espérer une vie commune plus simple, avec moins d’argent, moins de travail, moins de pressions. Je lui ai dis que j’espérais la même chose, et promis que dans les années à venir c’était ce que je désirais également pour notre avenir.
Puis finalement la séparation débute au mois de février, je la sens plus distante, elle me redit avoir besoin de temps. Quelques jours plus tard elle m’annonce en pleurs au téléphone avoir couché avec un autre homme. Me dit que je ne comprends pas sa peine. Qu’elle n’a pas sentiments pour lui mais qu’entre nous s’est finis, qu’elle n’a jamais réussi à avoir de plan cul (de mon côté j’ai eu quelques aventures mais je savais où était mon attachement affectif) … moi complètement paniqué je l'appelle et lui envoie des messages tous les jours, je décide de la rejoindre en pleine période d’examen, je ne dors pas plus de quelques heures par nuit trop préoccupé par mes révisions et par sa décision. Nous nous voyons sur quatre jours, qui coïncident en parallèle avec le déménagement de la maison familiale pour lequel toute la famille est présente. Elle ne voulait pas que je vienne ce WE là, mais je supportais pas l'idée de la séparation sans pouvoir la voir en face, je lui laisse cependant le choix de me voir ou non, je lui dis juste que je serai dans le coin. Elle refuse que je participe au déménagement mais à sa demande nous nous voyons le soir les jours précédents et en début de semaine suivante. Nous discutons, recouchons ensemble… je lui propose de partir en voyage, lui dit que je peux et je veux changer certaines choses dans ma façon d’être, que je réalise bien que ces derniers mois étaient très compliqués, qu’elle avait subi mes études (elle me dit que oui elle les a subi mais qu’elle ne veut pas être la femme qui me les fait arrêter) … d’un soir à l’autre elle passe du rire aux larmes, pleure dans mes bras évoquant l’abandon de son père ou des évènements plutôt joyeux au travail (éducatrice).
Elle me dit d’abord ne pas pouvoir prendre de décision dans les jours qui viennent puis finalement le lundi alors que nous devions passer un moment ensemble au restaurant me dit que c’est fini, qu’elle n’a plus de sentiments, qu’elle ne m’aime plus, que c’est trop tard, qu’elle a trop espérée, qu’elle fait peut-être la plus grosse connerie de sa vie mais que je prends trop de place, qu’il faut qu’elle se prouve qu’elle peut le faire toute seule … paniqué je la supplie, lui dit que c’est la femme de ma vie… bref … elle me rétorque qu’elle n’est pas ma « petite chose », me dit qu'en ce moment sa vie c'est de la merde, qu’études ou pas elle fera sa vie, qu'elle veut faire pousser des plantes (un truc qui revenait à chaque fois qu'elle doutait trop d'elle également), qu’elle n’a pas l’énergie ni l’envie pour notre relation, qu'elle espérait que la distance nous éloigne, que des choses n'allaient déjà pas avant cet été (et je suis bien d'accord avec elle sur ce point, la différence tenant au fait que j'espère pouvoir changer ces choses qui pour une part sont de mon ressort personnel)… Malgré sa position ferme, je la sens complètement perdue, les larmes aux yeux, la gorge nouée...
Le soir même elle m’envoie un message pour s’excuser de « tout ça ». J’interprète ce message comme étant un regret, et lui propose de se revoir pour à nouveau en parler. Grave erreur. Elle accepte et me propose de venir visiter la nouvelle maison. Heureux, je pensais la voir seule. En fait, sa mère était là, heureuse de me voir (et moi aussi) mais j’étais passablement gêné d’être en plein chamboulement amoureux face à elle, et elle ne savait pas vraiment ou se mettre non plus visiblement. Mon ex elle faisait comme si de rien n’était, grand sourire, semblait me narguer en me faisant visiter la maison pièce après pièce et en me parlant d'un barbecue auquel elle aurait pu assister mais « vu qu'on devait se voir » elle a dit non. Nous partons, et là je recraque évidemment. Enervée par le fait que je n’accepte pas sa décision, elle me lance que notre relation est finie, que plus jamais nous ne serions ensemble, elle me claque la portière de la voiture au nez comme seul au revoir.
Je repars désespéré dans la ville où j’étudie. Je n’arrive pas y croire, j’ai des angoisses terribles comme je n’en ai jamais eu et je prends rendez-vous avec une thérapeute pour mieux comprendre mes réactions et la situation. De son côté pas d’excuses, pas d’appels, rien. Un seul message « je pense à toi et j’espère que tu vas bien » une semaine après.
Des amis en commun (surtout les miens, ma seconde famille) viennent passer un WE à la maison quelques semaines plus tard, elle le sait et essaie d’engager la discussion sur Facebook en me demandant de mes nouvelles. Toujours sous le choc et ne sachant plus quoi penser de moi ni d’elle, je ne réponds pas, surtout que je dois assurer le boulot derrière… elle conclue par un « je te pense, prends soin de toi ».
Un peu plus d'une semaine après, juste avant le confinement, je décide de reprendre contact avec elle par message. Lui fait savoir que j’avais besoin de silence pour faire le point. La conversation se poursuit, je n’évoque pas le couple ni l’autre homme. Elle me dit s’occuper sur un terrain pendant le confinement, je lui demande simplement lequel (en me doutant très bien de sa réponse) et elle m’avoue habiter chez ce nouveau mec et être confinée chez lui tout en me disant que ce n’est pas facile pour elle de me dire ça et qu’elle espère qu’on pourra se voir bientôt pour discuter et qu’elle tient énormément à moi. J’ai répondu par un message « bilan » sans trop d’émotions, en lui disant succintement ce que je voyais comme problèmes dans notre couple et que probablement la rupture avait été nécessaire pour elle comme pour moi (dans mon esprit : elle se « libérer », moi réaliser certaines choses). Et en concluant que nous avions encore pas mal à partager et que nous verrions bien ce que nous deviendrions. Ce à quoi elle répond : « je t’aime tellement… si tu savais… », « on va prendre le temps, penser à l'avenir comme tu dis » et en me remerciant pour le vécu de la relation et d’avoir été là pour elle au moment le plus dur de sa vie.
Je n’ai jamais répondu à ce message. Mes émotions étaient trop fortes, c'était trop contradictoire. J’ai préféré en chier dans mon coin, encore dans le déni, le désespoir et la colère plutôt que de continuer à subir ce genre d’attitude.
3 semaines passent … et puis il y a deux semaines, un lundi matin elle m’envoie un premier message car soi-disant elle s’inquiète pour la santé de mon colocataire (ami en commun) et en me disant qu’elle pense à moi. Je ne réponds pas dans l’immédiat. Elle enchaine alors les messages sur différents réseaux dans la matinée, jusqu’à s’énerver pour que je lui réponde, et en me disant qu’elle repensait beaucoup à moi et « à nous » ces derniers temps. Je réponds un peu plus tard, calmement et avec humour mais méfiant tout de même. On discute. Elle me dit qu’elle ne comprend pas la rupture, qu’elle repasse en boucle tout ce qu’on a vécu, qu’elle rêve de moi, qu’elle a mal au ventre tellement je lui manque un jour et que le lendemain elle ne voit que mes défauts… je lui dis calmement que je préfèrerais discuter par téléphone pour parler de notre relation. Elle se braque un peu en disant que je fais des grandes phrases, croyant que je me joue d'elle, mais accepte l’idée d’un coup de fil. Je lui dis de me faire savoir quand elle est disponible dans la semaine et ferme la conversation en lui disant que ça m’avait fait plaisir d’échanger avec elle. Elle me répond qu’elle aussi.
1 jour, 2 jours, 3 jours passent et pas de nouvelles. Je me dis que j’ai été trop froid avec elle par message alors qu’elle n’avait pas l’air bien (Lundi de Pâques sans famille, sans son père…). Je lui renvoi un message en lui disant que j’aimerais bien entendre sa voix et que j’espère qu’elle va bien. Elle me répond, mais pas du tout sur le même ton que les messages précédents et me fait savoir qu’elle ne veut pas m’appeler entre deux portes. On convient d’un appel le lendemain en fin d’après-midi.
Elle m’appelle en fin de matinée, je prends tout de même son appel, nous parlons de tout et de rien, de nos quotidiens confinés pendant presque une heure, on rigole.. Je suis content de l’entendre. Je pense qu’elle aussi. Je lui demande pourquoi elle m’a envoyé ses messages. Elle me demande de parler le premier de mon ressenti, elle estime que je suis le plus fort (je réalise qu'elle ne se doute peut-être pas de l'état dans lequel je suis depuis la rupture). J’accepte, lui fait savoir que je suis allé chercher loin les raisons de notre rupture (sans rentrer dans les détails). Les émotions commencent à reprendre le dessus. Elle me dit qu’elle ne sait pas si on se remettra ensemble dans quelques temps ou pas… qu’elle repense à tout ce qu’on a vécu ensemble … me dit qu’elle et moi de toutes façons et qu'importe la relation c’est « à la vie à la mort », elle pleure … je n’en suis pas loin non plus… elle me dit que c’est lié à son père, à sa situation un peu inactive de cet hiver, à certaines erreurs dans notre couple... J’acquiesce, je relativise certaines choses en me remettant en cause également…
Doucement la pente devient savonneuse : je lui demande que si on a compris tout ça, il serait pas judicieux d'aller plus loin… elle me rétorque que « non mais le temps n'ai pas passé… et j’ai une nouvelle relation, je suis pas chez moi, c’est plus simple, plus sauvage… ». J’essaie de changer de sujet, m’embourbe un peu… on parle encore un peu, et au bout d’un moment elle me fait part de son envie de raccrocher, que ça recommence comme les mois précédents où je parle en monologue et elle se ferme… Je dis d’accord, j’essaie d’en placer une dernière (oups), elle me reprend. Je lui dis que si elle pense avoir tout dit alors ça me va. Elle me répond que non, tout n’a pas été dit mais qu’elle veut raccrocher. Je plaisante un peu. Je lui dis que tant qu’il y a une autre personne je ne peux pas vraiment être là. Je lui souhaite le meilleur. Elle me demande de passer le bonjour à mon coloc, et me lâche un « je vous aime tous les deux ». Deux heures au téléphone qui m'auront complètement retourné.. alors que je croyais avoir mitigé l'espoir suite à ses messages, je réalise combien mes émotions me dictent autrement.
Après cette conversation je lui ai envoyé deux messages sur facebook, le premier elle y répond plutôt enjouée avec un smiley et un cœur, le second où je lui parle de la publication d'une auteure elle y répond très froidement « ouai j’ai vu ».
Je ne sais plus vraiment quoi penser ou quoi faire. Ça fait deux semaines que j’ai repris mon silence radio, je n’arrive toujours pas vraiment à y croire… et pourtant elle habite bien ailleurs… ne voulant pas vivre sous le même toit que sa mère pour ouvrir une autre page plus indépendante de sa vie probablement … Elle a finalement gardé les projets et les dossiers de candidature que je l’avais aidé à construire alors qu’au moment de la séparation elle rejetait tout en bloc... Elle pense même peut-être aller étudier un an en ville, que si ces projets là ne marchent pas, elle partira peut-être en voyage.. mais que la vie est imprévisible.. je me rassure un peu en me disant qu'elle ne se projete pas non plus avec lui sur le long terme, mais c'est seulement ce qu'elle me dit.
Je réalise combien j’ai manqué de maturité pour faire grandir notre histoire... aujourd’hui elle est avec un homme au début de sa trentaine qui a une situation professionnelle stable et confortable, un terrain, une maison… Bientôt 3 mois de séparation, j’alterne entre l’envie de lui écrire (elle m’a dit avoir hésitée aussi à m’écrire…), l’envie de la recontacter à la suite des messages qu’elle m’avait envoyée il y a deux semaines tout en hésitant sur l’attitude à adopter… et surtout le désespoir de la perdre définitivement. Je tourne un peu en rond c’est vrai, malgré les appels des amis, de la famille, les applis de rencontre, et la reprise de contact avec d’autres filles avec qui je m’entends bien je n’ai qu’elle en tête le matin. Je ne rêve que d’elle. Je n’arrive plus à me concentrer sur mon travail. Je réalise que mon épanouissement ne se trouve pas au bout de mes études, ou plutôt qu'elles ne sont pas une finalité, que j’aspire à autre chose, à une vie plus simple également… moins dans la contrainte, moins dans l’intellectualisation. Je veux retrouver certaines de mes passions, en découvrir d'autres.. prendre le temps de vivre en somme. Je regrette de ne pas avoir saisie plus tôt la profondeur de ce besoin de renouveau qu'elle peut ressentir aujourd'hui. J'ai l'impression que notre histoire est dans une impasse, les problèmes préexistants, les évènements de la vie , la distance, le next. Qu'aurais-je pu faire ? être plus mature certainement. Abandonner mes études sans autres projets ? elle même ne l'aurait pas voulu... mais moi ... peut-être ...
J'ai essayé de ne pas réaliser d'interdits suite à notre séparation physique, de ne pas me mettre en demande, d'être le plus compréhensif et le plus droit possible en prenant sur moi et en me remettant en question. Je n'ai pas cherché à contacter sa famille, mais un de ses cousins est venu me dire que malgré la séparation j'aurai toujours une place dans la famille, qu'ils m'appréciaient énormément.. Je sais bien que la reconquête ne dépend pas que de moi et au fond c’est ce qui me fait le plus mal, ne pas avoir prise. Je crois que ce trait de caractère a contribué à la rupture. Alors j’essaie justement de lâcher prise et de travailler sur mon côté grand sauveur assez dirigiste, mais je veux en même temps tout faire qu’elle puisse envisager concrètement un nouveau chapitre à notre histoire. Je dois dépasser cette forme de dépendance affective qui n'existait pas auparavant entre nous (ou alors sous une autre forme plus sournoise), mais je ne peux pas m'empêcher de penser à ce que je dois faire pour la récupérer. Commencer par moi, ça c'est certain, mais j'ai tellement envie de lui faire savoir tout ce que je comprends de notre situation actuelle. Je me demande pourquoi je n'ai pas fait plus d'efforts pour cette relation et moins pour mon ambition personnelle (toute relative) qu'elle a décriée lors de de notre séparation. Nous mesurons toujours mieux la valeur de ce que l'on a en le perdant. Je me sens bête.
Mais malgré tout je suis donc encore là. Certains de mes proches et ma thérapeute (logique) me conseillent de fuir pour mon bien, de ne pas entretenir l'espoir, de ne rien faire, que mon ex a juste essayée d'arrondir les angles de la rupture pour ne pas endosser le rôle du bourreau (quid de la mention de la relation avec le next au téléphone qui n'avait pas l'air si difficile à évoquer dans ce cas...) ou encore alors qu'elle me garde sous le coude (mais je crois la psychologie humaine et la sienne plus délicate ou complexe que cela, naivement peut-être).
Voilà j’ai fini de vider mon sac, je laisse la place à vos réactions si vous en avez. Je crois qu’écrire tout cela m’a déjà permis de me sentir un peu mieux aujourd’hui.
Merci encore à ceux qui m'auront lu.
Bonne soirée à tous.
Fugit
Modifié en dernier par Fugit le 03 mai 2020, 11:41, modifié 3 fois.