Ici, trouvez des conseils et stratégies pour récupérer son ex : silence radio, règles, comportements à éviter. Partagez vos expériences, posez vos questions, et explorez les étapes pour surmonter les interdits et recréer des liens. Que vous débutiez ou cherchiez à comprendre, cet espace est là pour vous guider
#1340308
Ethan101 a écrit : 26 juin 2024, 21:48 Bon anniversaire, Janysse !

J'en profite juste pour te dire que c'est vraiment cool de voir quelqu'un sur le forum s'accomplir comme toi à travers le sport ! J'avais essayé de partager aussi sur le forum à quel point la musculation me permet de garder une structure de vie salvatrice, sans que ça soit bien compris. Ce n'est pas seulement mes muscles qui s'hypertrophient: le fait de me sentir plus fort physiquement, de passer d'un état de faiblesse à un meilleur contrôle de mon corps et de ses possibilités influe directement sur ma confiance en moi. Les femmes ne devraient pas avoir "peur" de se fortifier ainsi. D'ailleurs, je fais de plus en plus de dates direct à la salle de muscu, ça m'apprend déjà beaucoup de choses sur mes potentielles partenaires et je les mets directement dans le bain, haha !

Du coup je trouve ton témoignage sur ce point très cool, j'espère que ça en inspirera !
Peut être parce que cher Ethan tu l’as présenté comme « aller à la salle pour être la meilleure version de toi même »? Et pas comme « je vais l’accomplir à travers le sport et ça va m’aider à aller mieux »? Mais bref.

Bravo Janysse mais je ne peux que te mettre en garde sur cette relation, mais tu sais ce que je veux dire :bisou: :bisou:
#1340313
Elieza a écrit :Bravo Janysse mais je ne peux que te mettre en garde sur cette relation, mais tu sais ce que je veux dire :bisou: :bisou:
Je ne sais pas s'il faut me dire bravo mais oui je sais ce qu'il en est de cette relation. Comme je n'ai rien à perdre, j'ai fini par lui dire que ça m'angoissait de ne pas avoir de nouvelles, que ça me rendait anxieuse. Et là, incroyable, il m'a demandé ce qui m'angoissait exactement, si c'était la peur que la personne décide dans son coin de ne plus me voir. C'est bien la première fois. D'habitude les garçons me disent que j'exagère ou que je devrais lâcher prise. Je lui ai dit que j'avais peur de ça oui, ou qu'il s'agisse d'une marque de désintérêt. Eh bien il a pris le temps de me rassurer, de m'expliquer qu'en ce moment la vie était très compliquée pour lui, que ce n'était pas du tout une question d'intérêt, qu'il avait des problèmes de santé, qu'il attendait d'aller mieux pour me voir.

C'est bien la première fois qu'on me rassure comme ça. Et surtout c'est la première fois que je demande à être rassurée en me sentant légitime, pas comme la meuf névrosée qui stresse pour tout mais parce que mes angoisses sont légitimes et que j'ai besoin que mon partenaire, même si la relation est légère, me rassure. C'est comme ça.

Je sais que ce garçon n'est pas "l'homme de ma vie" et je m'en fiche, parce que cette relation m'apprend effectivement à lâcher prise (et que je vais faire congeler mes ovocytes et faire des enfants toute seule), et à exprimer mes limites dans un cadre sécurisant. Elle m'apprend surtout que c'est possible, que je ne suis pas trop anxieuse, que j'ai le droit d'être rassurée, que j'ai le droit de communiquer mes besoins... Quelle jolie découverte...

Bisous ! :bisou:
#1340372
Coucou tout le monde

Je viens donner quelques nouvelles depuis le coeur de l'été. Je suis en vacances depuis deux semaines, je me repose, j'étais complètement à plat, épuisée par le travail et par la fournaise du Sud. La fraîcheur des Cévennes, les bains quotidiens à la rivière, le temps passé avec mes amis me requinquent petit à petit.

J'ai mis fin à mon histoire avec mon amant de mai. Cela faisait un mois qu'on ne s'était pas vus, je proposais des rendez-vous qu'il déclinait toujours pour une bonne raison mais sans jamais rien reproposer derrière. De mon côté je sentais l'angoisse monter, monter, je ne me sentais pas considérée, j'étais encore une fois dans l'attente. J'ai fini par mettre un stop en expliquant que j'avais besoin de relationner avec quelqu'un qui avait envie de me voir autant moi que lui, que là ça ne me semblait pas être le cas, donc qu'on allait s'en tenir là. Et c'est la première fois de ma vie que je mets fin à une relation qui ne me convient pas. La toute première fois, à 31 ans. J'étais triste de perdre un amant d'une telle douceur, d'être encore celle qui veut plus que l'autre, de m'être encore fait baiser trois fois et puis ciao bonsoir. Mais j'ai gardé en tête que ça y est, j'ai quitté quelqu'un, j'ai réussi à sortir d'une histoire qui me rendait triste, enfin. Et puis la vie a repris son cours avec toujours plus de joie.

Jusqu'au premier jour des vacances. Je me suis réveillée ce premier jour avec un sms long comme un jour sans pain de mon ex, celui qui avait un enfant, celui que j'ai aimé à en crever, qui m'a fait tant de mal, qui est parti, revenu, reparti, entre les mains duquel j'étais comme une poupée de chiffon, incapable de mettre fin à mon calvaire parce que je n'en avais pas les ressources. Il m'écrit qu'il est désolé, que je ne méritais pas tout ça, que je suis la femme la plus merveilleuse qu'il a rencontré dans sa vie, qu'il espère que je lui pardonnerai un jour, que lui ne se pardonne pas le mal qu'il m'a fait. Il se relève tout doucement de la dépression dans laquelle il a plongé, et il repense de plus en plus à moi, à notre histoire qui a été une des plus belles périodes de sa vie, à son comportement que rien ne viendra réparer, à ma souffrance que rien non plus ne viendra réparer. Tu as été une lumière dans ma nuit, il écrit. Il écrit aussi que lorsque je lui ai demandé s'il m'aimait, il n'a pas été foutu de me répondre alors que oui, il m'aimait à en crever comme il n'a jamais aimé personne. Merci d'avoir été là, merci d'avoir existé dit-il encore. Et moi je suis là, au seuil de ces vacances dont j'ai besoin depuis 6 mois, à lire et relire ce message. J'en ai pleuré deux jours.

Je ne sais pas quoi en faire. Je n'ai pas répondu. J'ai eu envie de le revoir, d'en parler avec lui. J'ai eu envie de sa tendresse, de partager une dernière nuit. J'ai été en colère parce que tout ça arrive trop tard, ou parce que ça arrive tout court alors que je menais ma petite barque tranquillement et qu'à nouveau il vient mettre le bazar de façon très égoïste. Pendant un temps ce message a réparé ce quelque chose au fond de moi qui hurle que je suis baisable mais que je ne mérite pas d'être aimée. Que les garçons me baisent avant de me laisser sur le carreau parce que je ne suis pas aimable, que je ne l'ai jamais été. J'ai été aimée. Ce garçon m'a aimée, pour de vrai. Alors je suis peut-être aimable ? Je mérite peut-être d'être aimée ?

Le besoin de tendresse physique et d'affection m'a poussée à faire de nouvelles rencontres. Un garçon rencontré sur une appli est venu jusqu'à mon village pour une après-midi à la rivière. Et puis je lui ai proposé de rester dormir, sans promettre qu'on passerait la nuit ensemble. Dans la soirée, il est venu au pied de mon lit. Je ne savais pas si j'avais envie de lui. Il a pris mon je ne sais pas pour un non et il est reparti dans son plumard. Je l'ai remercié le lendemain d'avoir respecté tout ça. Et il est resté toute la journée. Jusqu'au dernier moment je me suis demandé s'il me plaisait. Il ne s'est rien passé. Lorsqu'il est parti, il était très froid, visiblement très déçu. La bonne élève en moi en a été blessée, je ne supporte pas de décevoir les gens, de leur faire de la peine. Mes amies m'ont remise en place : alors quoi ? T'allais coucher avec lui juste pour pas le décevoir même s'il s'est tapé 2h de route pour venir jusqu'à toi ?

Peu après j'ai proposé à un copain de grimpe de venir faire de l'escalade et une après-midi rivière, en annonçant très clairement que c'était un rencard. Ce garçon est très beau, très charismatique, très gentil, très doux, attentionné. Et il me plaît, et je lui plais. Mais il avait un peu la flemme de venir jusqu'à mon village, pas très motivé. Il a insisté à plusieurs reprises : il est vraiment tranquille tranquille ton coin de rivière ? Après la grimpe on est allés pique-niquer, dans un coin isolé. Après manger, il m'a dit que son coeur était pris, qu'il était amoureux d'une autre fille, mais qu'il voulait profiter un peu. J'ai dit ok ça me va, moi je veux de la tendresse, je suis ouverte à tout fermée à rien, allons-y.

Tout s'est passé très vite. J'avais envie de câlins, de tendresse, mais je me suis retrouvée très rapidement dans un rapport sexuel un peu brutal. C'était une baise hétéro basique triste et banale même si c'était au bord de l'eau. Il avait une capote dans son sac, il avait tout prémédité. Moi je suis romantique et j'avais envie de passer un moment romantique avec un garçon à la rivière, qu'on prenne le temps de se toucher doucement, de se découvrir, de faire monter la sauce. Non. Lui, il avait un objectif en tête bien précis et je me suis laissée faire. Je n'ai pas réussi à lui en parler après. Il n'a pas voulu rester dormir - ben oui il avait eu sa dose. La seule chose gentille qu'il m'ait dite c'est "tu as un joli petit cul". Je crois que je n'ai jamais été autant déçue d'un moment avec un garçon. Je n'ai jamais été autant déçue d'un homme. Je le connaissais doux et gentil, tout le monde l'adore, et il s'est avéré être un amant brutal, centré sur son plaisir à lui, limite pornoman. Je suis tellement déçue. Et en colère contre moi d'avoir eu des attentes, d'avoir espéré quelque chose de doux. De m'être fait baiser quoi.

Cet épisode est très banal, mais il a réveillé le monstre en moi, celui qui pense que je suis baisable mais que je ne suis pas aimable. C'est vraiment cette phrase qui tourne dans ma tête depuis la rencontre avec mon amant de mai : je ne mérite pas mieux, personne ne m'aimera jamais, je ne suis bonne qu'à être baisée. Je ne crois pas qu'il faille nécessairement s'aimer pour se faire l'amour correctement. C'est juste que là je me suis sentie baisée pour mon "joli petit cul" et pas du tout désirée pour ce que je suis. Mon amant de mai ne me faisait pas du tout ressentir ça, bien au contraire. J'aimerais sortir de cette pensée obsédante qui me dévore, que je ne suis que baisable. Parce que je vais clairement vers des personnes qui exacerbent ce sentiment, qui rajoutent du sel sur la plaie, et je n'arrive pas à faire des choix lucides.

Voilà où j'en suis, un été bien plus mouvementé que prévu. Je me dis que je vais redevenir abstinente parce qu'au moins aucun garçon ne peut me faire du mal physiquement dans ces circonstances. En même temps j'ai vraiment besoin de tendresse physique et d'affection et me priver de nouveau de ça après un an sans tendresse me coûterait beaucoup trop.

Petite victoire, quand même : j'ai arrêté de fumer depuis 15 jours.

J'espère que votre été se passe bien, je vous embrasse.
#1340377
Bravo pour l'arrêt clope ! D'après ce que je lis ici, tu prends toujours davantage soin de toi. Tu es sur la bonne voie, n'en doute pas !

L'histoire avec le garçon au bord de la rivière m'a renvoyé à une partie de ma propre histoire: je suis du genre romantique aussi et, en bon effet miroir qui se respecte, ce sont les femmes que j'ai rencontrées qui se révélaient souvent aussi tendres que des bulldozers. :lol:

Mais une phrase m'a fait tiquer: celle où le gars révèle être déjà amoureux d'une autre mais qu'il veut "profiter" avec toi... Alors c'est peut-être moi qui suis attaché à des principes d'un autre âge, mais est-il raisonnable d'espérer autre chose de ce type d'hommes qu'un moment de sexe version "soulagement" (même si tu ne pouvais pas prévoir qu'il serait brutal, par contre)? Être ouvert à tout, ça sonne bien sur le papier, mais ne devrions-nous pas reconnaitre les situations qui sont particulièrement propices à nous plonger dans le mal-être ? :oops:
#1340380
Coucou Ethan !

Tu as tout à fait raison. Je sens bien que mon dialogue intérieur n'est pas très joyeux en ce moment, que fréquenter des garçons pas disponibles, même si je me raconte que c'est ok pour moi, m'amène seulement à reconfirmer encore et encore l'idée que je ne suis pas aimable. Je sais que je me sabote gentiment en faisant ça. Mais je sais pas, ça m'a demandé tellement de courage, de ressources mentales, de confiance et d'estime de moi de dire STOP à mon amant de mai, que je me suis laissée retomber dans mes travers très facilement. Je sais pas trop comment lire cet épisode, alors que j'avais enfin réussi à mettre fin à une relation qui ne me convenait pas.

Mais pour le coup mon amant de mai, qui entretenait d'autres relations avec d'autres amants et amantes, était d'une douceur exquise alors même qu'il s'agissait aussi de passer du bon temps. J'accorde la même douceur, la même attention aux garçons que je désire, mais je suis peut-être trop naïve ou trop romantique ou trop féministe ou tout ça à la fois d'attendre de mes amants, même d'une nuit, la même attention. Pour moi ce n'est jamais une histoire de soulagement mais de partage. Là on n'y était clairement pas avec mon copain de grimpe.

Et lui m'a envoyé un long message vocal pour prendre de mes nouvelles, me remercier pour cette bonne journée, blablabla et puis à la rivière, après le sexe j'ai eu le malheur de lui dire que mon problème du moment c'était que je me sentais très baisable mais pas aimable du tout. Dans son message il me dit que j'ai tout pour trouver l'amour, que je suis juste pas tombée sur le bon, que je suis "sympa et gentille", blablabla. Ça m'a un peu gonflée, et ses compliments tiédasses n'ont rien arrangé. J'ai répondu que je ne lui avais pas demandé de me rassurer ou de m'aimer, que je partageais juste avec lui un peu de qui j'étais, et qu'il fallait qu'on rediscute de notre partie de sexe. Bon rien que ça déjà, la Janysse d'il y a 2 ans et même 6 mois n'en aurait pas été capable. Peut-être que toute cette période de bazar est là pour me permettre de prendre la responsabilité de faire des choix lucides, de parler des choses qui ne me conviennent pas, de m'affirmer dans mes relations, y compris amicales.

Voilà, bizarrement je chemine...

J'espère de tout mon coeur que le forum va survivre parce que vous êtes ma maison...
#1340381
Coucou jolie Janysse,

Aucune progression n' est strictement linéaire .
Tu arrives de mieux en mieux à reconnaître tes besoins a toi, et parfois un peu moins, mais ça n' annule pas le chemin parcouru.
Et on lit bien davantage de pas en avant que de pas en arrière dans ta progression .

bon week end/ week end prolongé / vacances /courage à ceux qui bossent

Bisous fabuleux :bisou:
#1340390
Coucou tout le monde,

C'est le dernier jour des vacances pour moi et je fais le bilan de cet été mouvementé et émotionnellement difficile.

Après mes vacances en Cévennes je suis allée chez mes parents, et ce retour est toujours compliqué. Je vois ma mère vieillir (bientôt 70 ans), mon père être de plus en plus fatigué, je me sens en décalage complet avec eux, je n'arrivais pas à travailler, je me sentais juste angoissée d'être là. Alors j'ai beaucoup grimpé avec un binôme rencontré à la salle d'escalade locale et qui s'est avéré être le premier chéri de ma petite soeur (cette ville n'est pas grande !). Je suis rentrée chez moi, dans le Sud, au bord de la mer et retrouver mon chez moi et la mer m'a enfin apaisée.

J'ai beaucoup réfléchi aux relations dans lesquelles je me suis lancée ces dernières semaines. Vous le savez déjà, qui me lisez depuis tout ce temps, mais j'ai enfin regardé en face la succession de choix de merde que j'ai faits toute ma vie et que je continue de faire. Les gars bien, les gars gentils, je les laisse passer pour ne donner de l'importance qu'à ceux dont je sais dès la première seconde qu'ils vont me faire du mal parce que ce qu'ils me proposent ne me convient pas du tout. Alors j'ai proposé à un garçon rencontré sur une appli en juillet qu'on se revoie. Un garçon gentil, doux, malin, politiquement éduqué, conscients des enjeux cruciaux du féminisme et du patriarcat qui ronge les relations hommes-femmes, mais un garçon pour qui je n'avais pas eu de coup de coeur. Et puis il a voulu me revoir, et puis j'ai dit oui, et puis je me suis dit "donne lui une chance". Et nous avons passé une soirée d'une douceur infinie, et nous avons fait l'amour avec beaucoup de tendresse, exactement comme j'aime. Cette tendresse-là elle m'a fait du bien, elle a calmé l'angoisse et la haine qui remuaient au fond depuis plusieurs semaines. On va se revoir, mais pas tout de suite, dans quelques semaines, et c'est très bien ainsi.

Après cela, je suis partie une semaine faire de l'escalade avec une douzaine de personnes de mon club. C'était physiquement et mentalement hyper exigeant, difficile, et j'ai beaucoup pleuré d'angoisse et de fatigue. Je ne me suis jamais autant dépassée. Je ne me vois plus comme une fille fragile physiquement, je suis devenue forte et j'ai un mental d'acier. Je me sens capable de gravir des montagnes, d'ailleurs c'est littéralement ce que j'ai fait pendant une semaine, des voies de 300 mètres de long/haut, et je me sens aussi capable de les soulever, les montagnes. L'amitié et la camaraderie au sein du club me rendent très heureuse et viennent remplir les trous laissés par les histoires qui m'ont brisé le coeur. Elles les remplissent différemment : lentement, doucement, avec plus de force que les histoires romantiques qui n'ont été que des feux de paille.

Pendant cette semaine, une amie m'a aidée à comprendre ce qui s'était passé avec mon copain de l'escalade au bord de la rivière. Au moment précis où il m'a dit "je suis amoureux d'une fille", j'ai décidé de coucher avec lui, d'y aller, pour me faire du mal, parce que ça me rassure, parce que c'est ce que je connais de mieux. Parce que je cherche encore et encore à confirmer mon schéma, celui qui dit que Janysse elle est baisable mais pas digne d'être aimée, que Janysse est toujours celle qui aime mais pas celle qu'on aime. Je me suis raconté, et je lui ai raconté, et j'ai continué à me raconter après, que ça m'était égal, que je ne voulais que du sexe et de la tendresse mais ça n'est pas vrai.

Cet homme était présent à la semaine d'escalade, nous avons grimpé ensemble, partagé de bons moments de joie. Et puis comme annoncé dans un de mes messages je lui ai dit qu'il fallait qu'on reparle de ce qui s'était passé. Je lui ai dit que je l'avais mal vécu, que je m'étais sentie utilisée, que je n'avais pas aimé ce moment de sexe, qu'il m'avait rendue triste, que ç'avait été violent. Je lui ai dit tout ça, et on en a parlé, il était désolé, dans l'écoute, compréhensif, dans la communication. Il a dit que pour lui non plus ça n'avait pas été exceptionnel, qu'on s'était emballés, etc etc. Bon. Je ne pouvais pas tout lui balancer là. J'ai dit qu'on s'était loupés, qu'on s'était mal baisés alors que ça aurait pu être chouette. Mais je ne sais pas en réalité si ç'aurait pu être chouette, sachant qu'il aime une autre femme et que moi je cherche à me faire baiser pour me faire du mal auprès de garçons qui ne m'aimeront jamais. Je ne lui ai pas dit ça. Il a voulu insister pour me demander mais qu'est-ce que tu cherchais exactement en me proposant un rencard ? J'ai botté en touche. J'ai dit que je ne voulais pas de relation amoureuse avec lui, avec qui que ce soit. Mais ce n'est pas vrai. Il me plaît, et j'espérais que quelque chose était possible avec lui, et que ce quelque chose soit une relation amoureuse, romantique, peut-être même ou surtout, une relation de couple. Mais je ne pouvais pas l'admettre devant lui, je m'étais déjà suffisamment humiliée comme ça (et puis j'avais essayé de l'embrasser au début de la semaine dans un moment d'émotion, et il m'avait recadrée).

Voilà je l'écris ici et c'est la première fois que je me le formule aussi clairement : j'aurais aimé vivre une relation amoureuse avec G. Mais il est amoureux d'une autre fille, et tout ce qu'on sera, c'est des bons copains. Cette conversation nous a fait du bien mais quelque part j'aurais préféré qu'il se comporte en parfait connard parce que ça aurait été plus facile pour moi de me dire "bon c'est un connard tu perds rien", alors que ce mec est une crème, qu'il est malin et gentil et attentionné et beau à crever et la part blessée de mon être me dit avec beaucoup de méchanceté "ben oui tu croyais quoi ? Qu'un mec comme ça pouvait être pour toi ? Ben non, tu ne mérites pas ce genre d'homme, tu n'es pas assez bien pour ça, tu es trop nulle pour être aimée". Et j'aimerais sortir de ce cauchemar.

J'en ai marre de m'humilier auprès d'hommes qui ne veulent pas de moi. J'en ai marre de me dire toutes ces choses atroces. J'en ai marre de faire des choix de merde parce que j'ai trop peur de... de quoi ? Je ne sais même pas.

Hier soir j'ai retrouvé un copain de la grimpe, celui sur lequel j'avais un méga crush et maintenant plus du tout du tout. On papotait, je lui racontais ma semaine avec le club, il connaissait certaines des voies que j'avais faites, on était contents de se retrouver. Je ne vais pas souvent dans ce bar mais il menaçait de pleuvoir et ce soir-là j'ai eu envie d'y aller, tout en sachant très bien que mon ex y va de temps en temps. Je discutais avec mon ami et dans mon champ de vision, décalé sur la gauche, je voyais un couple, du moins un homme et une femme attablés face à face, lui de dos elle de face, et ils s'embrassaient de temps en temps. Au bout d'une heure, en plein milieu d'une phrase et de façon très brusque, j'ai compris que c'était mon ex. Que depuis une heure je regardais mon ex embrasser cette femme sous mon nez. L'ex qui m'a envoyé un pavé pour me dire que j'étais merveilleuse, pavé dont je ne sais toujours pas quoi faire.

J'en ai eu le coeur transpercé. Mon ami m'a dit, "mais en fait t'es pas du tout guérie". Il a proposé qu'on change de bar, il est allé payé pour m'éviter de passer devant eux, et puis on est partis.

Ce matin je me dis - que je ne veux plus m'humilier en couchant avec des garçons qui sont amoureux ou encore amoureux d'une autre. Que je ne veux plus courir après des mecs qui ne veulent pas de moi ou qui ne sont clairement pas pour moi. Que ne je veux plus faire semblant de vouloir juste du cul alors que je veux une vraie histoire, pas forcément de couple classique mais une vraie histoire qui dure. Que je vais revoir mon dernier amant, être honnête sur mes attentes, et si ça le fait pas, retourner dans mon abstinence, me concentrer sur mes projets à moi. C'est bon j'ai eu ma dose de tempête émotionnelle, j'en ai marre, j'aspire à la sérénité et j'en ai ma claque des hommes. Que je vais demander à revoir mon ex, pour lui dire en face que j'ai eu mal à en crever, me libérer de ce poids et passer à autre chose. Que je suis merveilleuse et que si aucun d'eux n'a été capable de le voir et le comprendre alors c'est tant mieux pour moi parce que je mérite d'être avec quelqu'un qui me trouve merveilleuse.

Je suis épuisée physiquement et mentalement, et reprendre le travail, l'écriture de la thèse me fait peur, mais je suis fermement résolue à avancer, laisser ces schémas horribles derrière moi, et trouver la paix.

J'espère que la reprise se passe au mieux pour vous toutes et tous, et je vous embrasse tendrement :bisou:
#1340456
Bonjour tout le monde,

Je suis heureuse de voir que le forum a réouvert pour de bon et je viens donner des nouvelles. Depuis mon dernier message il y a deux mois, la vie a été mouvementée et franchement difficile. Et je ne vais pas très bien.

L'ambiance dans ma colocation s'est dégradée, au point qu'au mois de septembre j'en suis venue à avoir la boule au ventre en rentrant chez moi. Tous les jours. Une de mes colocs m'évitaient systématiquement, dès que j'ouvrais la porte de ma chambre elle fermait la sienne, elle disait à peine bonjour, refusait de croiser mon regard quand on se croisait dans la cuisine. Il a fallu reprendre l'écriture de la thèse, alors que j'étais épuisée par mon été d'ascenseur émotionnel. Il a fallu faire face à la fin de droits au chômage. J'ai des ressources financières familiales mais ça y est, je n'ai plus de revenus, je vis avec 1000 euros par mois. L'angoisse qui montait depuis le début de l'été, a continué à monter, monter, petit à petit. Le sentiment que je ne méritais pas d'être aimée, qui me travaillait depuis ma rencontre avec mon amant de mai, s'est installé de plus en plus. Mon dialogue intérieur tournait autour de ça et l'angoisse continuait à s'installer. Une blessure persistante au pied droit rendait de plus la pratique de l'escalade compliquée.

À la rentrée, j'ai vu ma psy, que je n'avais pas vue depuis deux mois. En discutant avec elle de cet été, j'ai compris que toutes les parties de moi n'étaient pas consentantes au bord de la rivière. Je me suis laissée faire, j'étais sidérée. Je me suis laissée embarquer dans un scénario pornographique, j'ai cédé sans consentir. Je me suis fait agresser. Et je me sens comme une merde depuis.

Fin septembre, un peu par hasard, j'ai appris le décès de mon amant du mois de mai, décédé quelques jours auparavant. C'était ce garçon qui n'arrivait pas à s'investir, qui avait été malade sans me dire ce qu'il avait. J'ai pensé tout de suite au cancer. Quelque chose de plus en moi s'est effondré. Nous n'avions pas d'amis en commun, rien, les obsèques étaient passées, je suis restée seule avec mes larmes, mon chagrin et ma perplexité, sans savoir ce qui s'était passé.

Une semaine plus tard, j'ai revu le garçon trop chouette du mois d'août. On a passé une super soirée et la nuit ensemble, et c'était doux et intense et tendre et tellement joli. Et puis le lendemain matin on a un peu discuté, j'ai dit comme je me l'étais promis, que je ne voulais pas être un plan cul, il m'a dit qu'il ne me voyait pas comme ça. Mais qu'il ne voulait pas s'engager. J'ai demandé s'il voyait d'autres gens, il m'a dit que oui, il voyait une autre fille depuis quelques mois. J'ai dit que tout ça me convenait, que moi non plus je ne voulais pas m'engager. Il est parti de chez moi et je me suis effondrée. J'ai atterri chez une amie qui, voulant me soutenir et me secouer le coco, m'a dit que je devais arrêter cette relation, lui dire que je cherchais une relation sérieuse, que ça n'irait jamais plus loin avec ce mec, que je devais être forte. Sauf que j'avais déjà décidé que je voulais le revoir, que j'allais prendre ce qu'il me donnait parce que je n'avais rien d'autre sous la main, et que ça me coûterait plus de renoncer à cette tendresse-là plutôt que de continuer à le voir en sachant qu'on ne se promettait rien. Et son discours m'a fait me sentir encore plus comme une merde.

Le lendemain, j'ai fait une des pires crises d'angoisse depuis des années. Mon cerveau était en boucle sur "je suis une merde, je ne suis pas aimable, personne ne m'aimera jamais, je ne mérite pas d'être aimée, seulement d'être baisée sans tendresse, je préfère crever". Mes amies sont venues à mon secours et ma psychiatre a réajusté mon traitement. J'ai enchaîné les petits problèmes de santé, sans gravité mais qui s'accumulent. J'ai passé un mois à me sentir mal physiquement dans mon corps, à avoir mal, à être patraque.

J'ai continué à voir F. de temps en temps, en faisant taire mes attentes. En me disant que je ne le connaissais pas, et que je pouvais moi aussi mettre fin à cette relation si elle ne me convenait plus, j'en avais déjà été capable avec mon amant désormais décédé. Je prends ce qu'il y a à prendre sur le moment, la tendresse physique et la douceur dont j'ai besoin, et je me dis qu'une histoire d'amour avec quelqu'un qui m'aime, construire avec quelqu'un, ça sera pour plus tard, avec quelqu'un d'autre, qu'il me faut faire avec ce que j'ai sous la main. Et ça m'apaise. On s'écrit très peu, on se voit peu aussi. Il répond toujours à mes messages, me propose toujours une autre date quand il n'est pas disponible, et lui aussi me propose qu'on se voie. Je me sens bien avec lui quand on se voit. Entre deux rendez-vous, je consacre tellement d'énergie à essayer de prendre soin de moi que je ne pense pas tellement à lui. Et puis il y a eu cette fois où il a mis 6 heures à répondre à ma proposition de se voir ; nouvelle crise d'angoisse, j'ai fini en pleurs dans les bras d'un ami, persuadée qu'il allait me dire que c'était déjà fini. F. a fini par me répondre qu'il avait envie de me voir, qu'il attendait de savoir s'il partait en vacances en Italie avant de me proposer., qu'il était disponible tel ou tel jour comme je préférais. C'est là que j'ai compris que j'étais en train de perdre pied avec la réalité.

Depuis l'équilibre est précaire. Depuis j'ai appris que mon amant de mai était décédé d'un cancer foudroyant, diagnostiqué deux semaines après nos derniers échanges. Il est décédé un mois et demi plus tard. Depuis, les médicaments agissent, je revois ma psy régulièrement même si je n'ai plus beaucoup d'argent. Depuis, j'ai réussi à écrire un chapitre de ma thèse et j'en suis très fière. Mes problèmes de santé s'arrangent les uns après les autres, ma coloc et sa froideur ont décidé d'aller vivre ailleurs (mais elle n'a pas encore commencé les visites et je me sens de nouveau mal chez moi). J'ai rendez-vous en juillet pour ma vitrification ovocytaire. J'ai décidé de soutenir ma thèse en 2025. J'ai décidé qu'un jour j'écrirai un livre pour raconter la violence que j'ai subie - et les hommes que j'ai connus n'y seront pas anonymes.

Cet été des choses me sont remontées, et je suis bien contente que le forum ait réouvert parce qu'il y a des choses que j'ai écrites ici dont je ne me souvenais pas. Un soir, j'avais envie de sexe et de tendresse, alors je me suis maquillée, j'ai mis de la jolie lingerie et des bas, et j'ai attendu mon gars de l'époque qui devait venir chez moi. Et quand il m'a vue apprêtée comme ça, il s'est moqué de moi. "Oh mais tu as même mis un string !" Et m'a traitée de nymphomane. Comment pourrais-je me sentir autrement que comme la pire des merdes quand la personne qui est censée m'aimer et me désirer me balance des horreurs pareilles ?

Je réalise que j'ai vécu une vie de violences psychiques continues et que je continue de me harceler moralement en me disant tous les jours que je ne suis pas aimable et que je suis une merde. Les pièces du puzzle s'imbriquent les unes dans les autres et je sens que je ne suis pas loin de me libérer de tout ça, que ce moment de crise que je vis est aussi là parce que le système se rebelle, parce que le schéma ancré en moi, destructeur mais rassurant, ne veut pas laisser la place à autre chose.

Par exemple, je panique tous les dix jours, mon cerveau s'emballe et je me raconte les pires scénarios possibles vis-à-vis de F., j'attends qu'il me largue en fait, j'attends qu'il me dise qu'il n'a plus envie de me voir, ou qu'il a rencontré quelqu'un d'autre, ou que ça ne va pas le faire, parce que c'est ce que j'ai toujours connu, et parce que ça me soulagerait de revivre une rupture subie, que je connais par coeur, plutôt que de penser qu'il aime vraiment passer du temps avec moi et que je lui plais pour de vrai.

Je me sens fragile et triste et seule. Je n'ai pas de sociabilité quotidienne solide, des gens à qui raconter ma journée, avec qui papoter de tout et de rien. Je vois mes amis deux ou trois fois par semaine mais le reste du temps je suis seule. Il y a deux jours j'ai vécu une nouvelle crise. Une amie a annulé notre session grimpe du week-end parce que son mec lui a fait une surprise et a réservé un week-end quelque part pour eux deux. J'avais bloqué cette date pour elle il y a un mois. Je n'avais rien d'autre de prévu. Je me sentais fragile et seule depuis quelques jours, je me suis écroulée et j'ai passé la journée à pleurer, à me dire que j'étais une merde qui passait après tout le monde, que je n'avais personne pour m'emmener en week-end, qu'il n'y aurait jamais aucun amoureux pour m'emmener en week-end que j'allais crever sans jamais avoir connu ça, que je passerais toujours après tout le monde, que je n'étais une priorité pour personne. La nouveauté c'est que j'ai réussi à lui dire, on en a parlé, elle était désolée, elle m'a dit qu'elle, elle m'emmènerait en week-end.

Un soir où j'étais au bar avec F., j'ai croisé brièvement le regard de mon dernier ex, celui qui était revenu, reparti, qui m'a écrit cet été. J'étais avec F. donc je l'ai à peine remarqué. Le lendemain matin il m'avait écrit un message pour me dire que si je le voulais, il était prêt à me donner des explications, qu'il ne voulait pas être l'ex relou mais qu'il ne voulait pas que je lui en veuille à vie non plus, etc. J'ai fini par le bloquer. Je ne veux plus de contacts avec cette personne, je n'ai pas envie de le revoir.

Voilà. C'est un peu le bordel, et cela reflète le chamboulement mental du moment. Je traverse un moment super dur mais je sais que c'est un moment de crise qui va déboucher sur du mieux. Que la progression n'est pas linéaire, qu'une rechute ne signifie pas que c'est foutu pour toujours. J'aimerais sortir de ce discours interne où je m'insulte en me disant que je suis une merde pas digne d'être aimée mais c'est difficile.

J'aimerais aimer et être aimée, et pas par des tocards qui me prennent pour leur chienne ou leur mère, mais j'y crois plus trop.

Je vous embrasse

Edit : j'ai relu ce que j'avais écrit sur mon gars de l'époque 2017-2018. J'hallucine de lire que je l'aimais comme une folle et que notre relation m'apportait beaucoup de joie parce que maintenant que mes souvenirs remontent, ce garçon m'a fait beaucoup pleurer et me sentir comme une merde, et ce n'est pas seulement parce que j'étais déprimée, mais parce que cette relation était maltraitante pour moi et qu'il me rabaissait en permanence. Et quand je commence enfin à parler de ce qui ne va pas, c'est le festival mon dieu. Aller jusqu'à me dire que je n'étais pas spéciale pour lui ! Qu'il n'a pas envie de me parler tous les jours ! Que j'exagère, que je souffre ouais mais c'est la vie ! J'ai la haine aujourd'hui contre lui. J'en parle avec ma psy, on travaille dessus, mais je lui souhaite très fort d'avoir une vie de merde et d'être malheureux parce que c'est lui la sous-merde, pas moi.
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