Ici, trouvez des conseils et stratégies pour récupérer son ex : silence radio, règles, comportements à éviter. Partagez vos expériences, posez vos questions, et explorez les étapes pour surmonter les interdits et recréer des liens. Que vous débutiez ou cherchiez à comprendre, cet espace est là pour vous guider
#1336706
Bonjour,

J'ai lu, ou plutôt dévoré, avec beaucoup d'attention et d'émotion ces 74 pages.
Merci à toi Janysse d'avoir partagé ton histoire, ton évolution toutes ces années, et de le faire encore.
Merci à toutes celles et ceux qui sont intervenus sur ton fil pour les pistes partagées, avec tant de bienveillance. Vos échanges m'ont énormément aidée, m'aident encore, je n'hésite pas à les relire.

Comme tu le dis dans ton dernier message, je trouve que tu as énormément évolué toutes ces années et c'est un plaisir de te lire, et de voir toutes ces évolutions dans ta vie, qu'elles soient dans tes actions ou dans tes réflexions.
Oui ce n'est pas linéaire, il y a parfois des hauts et des bas, mais je trouve que la tendance est ascendante et c'est très encourageant.

Je suis heureuse de lire que tu te sens mieux ces derniers temps, je te souhaite que ça dure. Et si un coup de moins bien arrive (ou plutôt quand il arrivera, on sait tous qu'il en viendra), souviens-toi que jusque là tu t'es toujours relevée et que tu as toutes les ressources en toi pour le faire, encore et encore.

Je te souhaite de poursuivre ton cheminement et de profiter à fond du voyage.
PJ
#1336718
Merci Petite joueuse pour ton passage et tes encouragements :)

Ce matin je commence ma journée en pensant très fort à mon ex. C'est sans doute le mec que j'ai le plus aimé, et avec qui j'ai vécu ma plus jolie histoire. C'en est presque ridicule à côté des 13 ans passés avec la mère de sa fille. Et puis je me souviens d'être douce avec moi-même. J'ai compté, j'ai vraiment compté. C'est moi qui lui ai appris la douceur et la sécurité. Je ne suis pas "rien" à côté de son histoire précédente, je ne suis pas ridicule de l'avoir aimé comme je l'ai fait.

J'essaie de me souvenir que ça fait seulement 1 mois et demi que c'est fini, que c'est normal d'avoir le coeur lourd, que c'est normal d'avoir envie de pleurer en rentrant de la bibliothèque, que c'est normal de l'aimer encore. Que ça passera.

Paradoxalement, c'est un moment que j'aime bien, celui de la reconstruction. Comme je suis encore blessée de cette rupture, il est trop tôt pour envisager quoique ce soit avec quelqu'un d'autre, et ça me libère quelque peu de cette angoisse du célibat à venir. Moi qui suis toujours si arrangeante avec tout le monde, qui ne dit pas toujours non quand j'ai envie parce que j'ai peur de déplaire, je m'autorise à être parfaitement égoïste, à faire les choses qui me plaisent avant tout, à dire non à tout ce qui ne m'intéresse pas. Je prends soin de moi comme de la chose la plus précieuse au monde, tout ce que je fais c'est pour moi, pour mon bonheur, pour mon futur. Je prends soin de moi comme j'ai pris soin de lui.

Voilà, j'avais besoin d'écrire tout ça, que tout ira bien, que je fais tout ce qu'il faut et de la meilleure façon possible, plutôt que de commencer ma journée dans les larmes. Et ça va mieux.

Je vous embrasse
#1336887
Hello tout le monde !

Je voulais vous écrire hier, vous parler un peu de ma vie, vous dire à quel point elle était chouette et à quel point j'étais fière de la vivre.

Ma thèse avance, c'est ma priorité absolue et même si c'est très stressant cela remplit ma vie de joie et d'épanouissement. Je grimpe toujours deux à fois par semaine avec mon petit groupe et c'est complètement fou d'avoir trouvé ça à ce moment de ma vie. Quand je suis sur le bloc ou sur la paroi en falaise, il n'y a plus de place pour les pensées négatives, pour l'angoisse existentielle ou la tristesse, il n'y a que la paroi sous mes doigts, mes pieds qui tiennent, qui poussent, qui sautent, et tout mon être est tendu vers la prochaine prise, et je suis toute entière à ce que je fais, dans le moment présent - c'est très nouveau pour moi, et je ne savais pas jusque là que j'en avais autant besoin.

Et puis... et puis j'ai rencontré quelqu'un à la salle. On a grimpé ensemble, on est allé boire des coups entre copains et puis on a commencé à se voir tous les deux et on a fini par se sauter dessus. C'était très surprenant, doux, tendre, hyper safe mais j'ai commencé à angoisser. J'ai fait une nuit d'insomnie, et je savais que quelque chose n'allait pas trop. Je le comparais souvent dans ma tête à mon ex, et j'avais peur que ça soit aussi rapide après ma rupture. Mais j'ai mis tout ça sous le tapis, et chaque moment qu'on passait ensemble était plus doux et éloignait le souvenir de mon ex. Je pensais que je ne cherchais rien de sérieux, juste de la douceur et de la tendresse, et ça me convenait. Et puis... hier il m'a appelée pour me dire qu'il avait rencontré quelqu'un et qu'il fallait qu'on arrête, qu'il était désolé, qu'il connaissait cette nana d'avant, qu'elle venait de se séparer et qu'elle était revenue vers lui, que ça avait tout chamboulé parce que c'était elle qu'il avait en tête maintenant. Que nos moments étaient géniaux, que j'étais une fille géniale, mais qu'il ne voulait pas jouer sur deux tableaux.

C'était si soudain, si inattendu, j'étais sous le choc. On a réglé ça au téléphone comme deux adultes, j'ai dit que j'étais hyper déçue et dégoûtée mais que c'était comme ça. Il a dit que c'était une question de timing, que c'est toujours une question de timing et ça me fait doucement grincer des dents mais bon. Peut-être que des fois c'est vraiment ça. Je me suis dit que j'étais tombée sur un mec bien, qui fait ça correctement, j'ai mal mais ça passera. Et puis... Il m'a écrit pour me dire que j'étais une fille exceptionnelle, qu'il se souviendrait de chacun de nos moments et que je méritais d'être heureuse avec quelqu'un qui serait vraiment avec moi. Et là j'ai vrillé. Parce que c'était mot pour mot le message de rupture de mon ex, il y a trois mois jour pour jour. Ça m'a mise en colère. Je ne te demande pas de gérer ma peine, ne me demande pas de gérer ta culpabilité. Parce que ce message c'est pour que lui se sente mieux par rapport à ce qu'il fait. Y'a rien pour moi là-dedans, que des miettes de culpabilité. Ma politique c'est ne rien répondre, ne rien donner. Cette fois j'ai répondu à chaud que c'était les mêmes mots que chaque mec qui m'avait jetée m'avait dit ou écrit et que j'y croyais pas une seule seconde. Garde ta pitié pour toi quoi.

J'étais patraque hier soir mais ça allait. Et là aujourd'hui, en rentrant de l'escalade, je n'ai fait que pleurer pendant 3 heures. Ce n'est pas tant ce truc de 3 semaines qui me rend triste, mais ça a rouvert toutes les blessures qui n'étaient pas pansées, tout ce que j'avais foutu sous le tapis, et c'est mon ex que je pleure encore. J'essaie d'être douce avec moi, de me dire que je n'avais rien cherché, qu'il m'est tombé dessus et que c'était hyper chouette, que ce n'est pas de ma faute, mais je m'en veux quand même de m'être ENCORE lancée dans un truc alors que je n'étais pas solide sur mes appuis. J'ai presque honte de revenir écrire ça, d'être toujours la Janysse qui galère avec les mecs et qui se fait jeter, qui fait n'importe quoi alors qu'elle n'est pas guérie.

Je me juge énormément alors que j'aurais besoin d'être douce avec moi. J'ai des projets plein la tête, je me vois vivre seule dans ma maison dans les Cévennes, je me vois faire un enfant seule, deux peut-être, sans mec, dans un chemin de vie qui n'est peut-être pas celui dont on m'a inculqué que c'était le seul valable. Mais dans ces moments-là, quand j'ai vécu autant de tendresse, aussi simple, c'est difficile de rêver de ça, parce que je veux cette tendresse-là, je veux ce truc-là tous les jours, et je ne veux pas vivre sans, vraiment.

J'essaie de prendre du recul, de rester lucide sur le fait que j'étais de toute façon angoissée quelque part donc que ça n'était pas bon pour moi, mais je ne sais plus si c'est un vrai soulagement parce que je n'étais pas prête, ou le soulagement de souffrir maintenant et d'éviter la grande douleur qui vient plus tard parce que tous les hommes finissent toujours par me quitter. C'est très confus dans ma tête, tout ce que je sais c'est que j'ai passé une heure à pleurer par terre sur mon carrelage et que je n'en peux plus de vivre ça. Je ne comprends pas pourquoi c'est aussi compliqué pour moi. Je ne comprend pas pourquoi ça ne marche pas. Est-ce que quelque chose cloche autant que ça chez moi ? Est-ce que je joue vraiment de malchance à chaque fois ?

Je veux garder en tête toute la montagne que j'ai déjà gravie, tout ce qui est acquis pour de bon, mais c'est vrai que ce soir c'est un peu difficile de rester positive et sereine.
#1336892
hello Janysse,

désolée de ce que tu traverses.

Ne t'en veux pas : tu as su saisir et profiter de bons moments avec quelqu'un, et moi j'y vois surtout de l'instinct de vie, et une capacité au bonheur ( et pas une occasion de te flageller parce que tu as vécu ça alors que tu n'étais pas encore cicatrisée . Après tout, si seuls les gens parfaitement droits dans leur bottes avaient droit à vivre une relation, ça n'en laisserait pas beaucoup ;) )

Maintenant la fin de cette relation fait mal, c’est normal .
Mais ça ne dit rien de ton avenir donc il me parait très prématuré de se projeter façon "elle a fait un bébé toute seule" . (seuls les seniors auront la ref ;) ). J'ai reçu il y a quelques jours un texto m'annonçant une naissance , de la part de quelqu'un que j'ai rencontré ici , fort mal en point et ayant perdu espoir pour pas mal de raisons. La vie réserve de belles surprises , j'ai eu très souvent l'occasion de le constater autour de moi, du haut de mon grand âge ;) .

bon courage à toi, bises
#1336895
Coucou Selma

Merci pour tes mots, j'avais besoin de lire ce genre de choses, merci vraiment. Il y a encore deux mois ça me paraissait impossible de vivre de nouveau quelque chose avec quelqu'un, j'idéalisais encore beaucoup mon ex, et cette histoire m'a au moins fait prendre conscience du fait que c'est possible, que ce sera nécessairement différent, que ce ne sera pas avec quelqu'un qui est lui ou comme lui, et que ça n'en sera pas moins bien pour autant, au contraire.

Alors que mes précédentes histoires se terminaient quand il n'y avait plus rien de possible, que la relation était arrivée au point de non retour, que ce qui était à vivre avait été vécu, là c'est le deuil d'une relation qui aurait pu être et ne sera pas que je dois faire, et c'est plus difficile que ce que je pensais. C'est d'autant plus difficile que c'est un gars bien, qui a fait les choses décemment... et que je connais à peine donc que j'idéalise beaucoup. Je crois que c'est plus facile quand les hommes se comportent comme des goujats, parce que la colère qui vient et le dégoût m'aident à me détacher d'eux.

J'essaie de tirer du réconfort dans le fait que la vie change, que rien n'est permanent. Il y a un an nous fêtions l'anniversaire de mon ex et nous étions fous amoureux. Aujourd'hui il ne reste plus rien de cette relation et alors qu'avant ce genre de pensée me rendait triste et sombre, désormais c'est presque joyeux de constater cela, que rien ne dure, même pas le chagrin. Je ne sais pas où je serai dans un an et je suis presque heureuse de savoir que j'ai encore toute une année pour le découvrir. Je suis de nouveau en Cévennes dans mon village chéri, c'était prévu avant que l'autre m'appelle pour mettre fin à ce début de relation, et c'est rigolo parce qu'après la première rupture avec mon ex j'ai atterri là pour une répétition, qu'après la deuxième je devais aussi aller là-bas pour assurer un concert de Noël, et me voilà de nouveau ici. La part blessée et la petite fille terrorisée en moi regardent cela comme le signe d'une malédiction, d'un retour cyclique des choses dramatiques de mon existence mais je crois qu'il s'agit surtout du signe beaucoup plus joyeux que je suis aimée, que j'ai un refuge, que j'ai des ressources immenses, et que je continue de vivre malgré tout ce qu'on me balance dans la figure.

Nous avons regardé les vidéos de ce concert de Noël il y a trois mois aujourd'hui, et j'ai l'impression que c'était dans une autre vie, je me souviens d'avoir été malheureuse comme les pierres, de m'être tenue au bord du gouffre et à deux doigts de basculer et pourtant cette Janysse que je vois chanter elle est forte, elle assure, elle est là, bien ancrée et elle continue de vivre. Celle que je suis aujourd'hui aussi est forte et continue de vivre.

J'ai mobilisé les copines, je me suis autorisée à pleurer dans les bras de ma coloc. Depuis deux jours je me raconte qu'on pourra redevenir copains comme on l'était avant mais en étant honnête et lucide avec moi-même je sais que je ne pourrai pas entendre parler de sa vie personnelle, de son histoire avec elle, alors que j'aurais aimé être à sa place. Je pense qu'on s'est loupés, j'imagine que ça arrive souvent.

J'essaie de garder l'espoir qu'il y aura de belles surprises mais je sais que j'ai la carte "faire un enfant seule" en main et c'est quand même très rassurant.

Je t'embrasse fort, merci encore
#1336900
Bon eh bien aujourd'hui ça ne va pas du tout. Je me sens hyper angoissée, hyper nouée, j'ai la nausée et les larmes aux yeux. Et (peut-être est-ce positif) je suis en colère. Depuis deux jours je me dis que j'ai vraiment pas de chance, que le timing, qu'on s'est loupés etc mais en fait ce n'est pas que le hasard, c'est un choix, c'est le choix que LUI a fait de ne pas continuer avec moi, et pour ça je lui en veux. C'est trop facile de dire que c'est une histoire de timing alors que c'est son choix à lui.

J'ai déjà tellement traversé de trucs, je SAIS que je vais m'en relever mais je suis vraiment dans le dur là.
#1336901
Hello hello!
C’est normal d’être dans le dur un peu, c’est humain!
Le fait que ça l’ai pas fait cette fois c’est pas grave en fait (en plus le gars a été correct), mets en perspective et justement réjouis toi d’avoir été capable ne serait ce que « juste » d’envisager autre chose. Tu lui as plu. Il a eu envie. Et qu’il ait choisi autre chose ne remets pas Janysse en question, son amabilité, sa force, etc…
Des fois, si, le timing joue. Et parfois pas comme on s’y attend. Tu vois avec le recul l’ex qui m’a amenée ici ben j’aurais préféré qu’il fasse sa crise mystique bien avant, j’aurais pas « perdu » 3 ans dans cette histoire. Donc en soit ces quelques semaines, cette parenthèse, plutôt que de la voir comme un échec, essaie de la regarder comme la confirmation que si, tu es debout, capable de ressentir, d’avoir envie, de te projeter.
C’est déjà un pas immense ça!
#1336902
Elieza merci pour tes mots, je sais que tu as raison, je n'arrive simplement pas à le voir comme ça pour le moment. Je n'arrête pas d'être méchante avec moi, de me juger comme une pauvre fille qui ne fait que se faire larguer, qui est coincée dans un schéma, qui fait de la merde encore et encore. J'ai besoin qu'on me dise que de toute façon il n'était pas pour moi, parce que penser que je passe à côté d'un mec aussi chouette c'est juste trop dur.
#1336903
Bon la bienveillance vers soi même c’est chaud hein, je détricote ça avec ma psy en ce moment et c’est hallucinant comme on peut être horrible avec soi même.
Pour le coup cnest lui qui passe à côté de toi, pourquoi ça serait toi qui perdrait quelque chose?
#1336904
Oui c'est tellement dur dans les moments de panique comme ça de rester gentille et bienveillante. J'y arrive de plus en plus dans ma vie de tous les jours, et je pense avoir déjà parcouru un chemin immense parce que je ne me déteste plus et que je me trouve vraiment super comme nana, et ça doit se voir que je suis solide. Mais là c'est la panique à bord, et je suis une vraie mégère avec moi-même.
Elieza a écrit :Pour le coup cnest lui qui passe à côté de toi, pourquoi ça serait toi qui perdrait quelque chose?
Je n'avais pas vu ça comme ça... oui c'est complètement lui qui passe à côté de moi
#1336905
Ben oui. Parce que sa nana là qui déboule parce qu’elle vient de se séparer… pardon hein mais si elle avait été vraiment intéressée elle aurait quitté son mec bien avant pour tenter le coup avec escalade boy.
Donc pour le coup lui il passe à côté de Super Janysse pour une nana tiédasse… tant pis pour lui hein…
#1336906
Je suis contente de te "l'entendre lire" parce que c'est un truc qui me trotte dans la tête depuis le début. Moi je suis là, concrètement, je lui ai même fait à bouffer bordel (acte ultime de soin et d'attention pour moi), en chair et en os, on partage des moments, je suis dispo et j'ai envie, et lui il bazarde tout ça comme ça du jour au lendemain pour cette meuf qui vient juste de se séparer ?! Bonne chance hein. (Bon je rage et si ça se trouve ça sera l'amour fou entre eux hein)

Mais oui clairement il passe à côté de Super Janysse, et il n'a pas la moindre idée de ce qu'il rate.
#1336907
Merci Elieza tu m'as vraiment reboostée ! Je dis pas que je ne retrouverai pas à pleurer de nouveau roulée en boule demain mais j'avais besoin de lire et d'entendre tout ça, merci infiniment d'être encore et toujours là malgré les années qui passent <3
#1336924
Coucou,

Je passe une bonne grosse semaine de merde. Ma copine de l'escalade s'est blessée donc je n'ai pas osé aller à la salle toute seule, je sens que ça me manque. Je me sens hyper seule, et ça me fout en rogne parce qu'avant qu'escalade boy se pointe je savourais ma vie et ma solitude. Maintenant je me sens de nouveau seule au monde et c'est juste hyper désagréable comme sensation. Je voudrais juste retrouver l'équilibre et l'enthousiasme que j'avais avant qu'il me lourde, avant même de le rencontrer.

Mon cerveau alterne les moments de panique en mode "putain tout ce que j'ai perdu, la tendresse, etc" et les moments où j'essaie de me rassurer en me disant que de toute façon y'avait des trucs qui me bottaient moyen chez lui. Donc je ne sais pas trop si c'est la blessure liée à mon ex qui se ravive, ou la blessure immémoriale de mes abandons successifs, ou une blessure d'ego particulièrement profonde. Sans doute un peu des trois. Je me rassure encore en me disant qu'à partir du moment où il l'a choisie elle et pas moi c'est qu'il n'était de toute façon pas à la hauteur.

J'aimerais juste retrouver ma capacité à travailler pour me replonger dans ma thèse et oublier tout le reste.
#1336947
Bonjour tout le monde,

Ça ne va pas mieux. Du tout. Je me réveille tous les matins en pleurant, j'ai les larmes aux yeux toute la journée, et je ne comprends pas pourquoi. Le week-end c'est encore pire. J'ai passé le week-end dernier au fond de mon lit à regarder une série. Vendredi et samedi soir j'ai bu un verre avec une copine puis un copain, mais pendant la journée je n'avais rien de prévu, et j'étais incapable de travailler. Personne n'était libre pour passer du temps avec moi.

La semaine a été rude, moins violente que la dernière, mais la bibliothèque est bloquée depuis lundi, j'ai donc passé mes journées seule sur mon canapé à peiner à me concentrer sur mon travail, en attendant avec impatience les séances d'escalade du soir. Et jeudi soir je me suis blessée à la cheville donc je ne peux plus grimper. J'ai passé la journée d'hier avec une copine à la bibliothèque municipale, c'était tellement dur de me concentrer. On est allé boire un verre et grignoter dans mon quartier chéri jusqu'à assez tard, et c'était très chouette. Et ce matin rebelote, réveil en pleurant, je ne peux plus aller faire de l'escalade dimanche, aujourd'hui je n'ai rien de prévu. En fait comme j'inclus le samedi dans mes jours de travail je ne prévois rien, et comme le dimanche nous partons en général tôt en falaise, je ne prévois rien non plus le samedi soir et je ne me sens pas nulle de ne pas être en train de sortir.

Bref je raconte tous ces détails et on s'en fout sans doute un peu, mais tout ça pour dire que je me sens juste très seule. J'ai écrit à des tas de copines pour faire un truc ce week-end, un peu à la dernière minute certes, mais personne n'est dispo. Je me trouve ridicule parce que des tas de gens sont bien plus seuls que moi, j'ai plein de gens autour de moi, je sors assez souvent même si pas très tard à cause de mes médicaments, je fais plein de choses, et pourtant je suis là à pleurer à chaudes larmes parce que je me sens seule et qu'un crétin de seconde catégorie m'a lourdée pour une autre fille. Je suis très nostalgique des soirées dîner/film avec mon ex le week-end. Je pense que j'espérais retrouver ça avec escalade boy (et de toute façon qui ne voudrait pas de ça?).

Vous devez vous dire que vous m'avez déjà vue traverser tellement de tempêtes et m'en relever à chaque fois, que ceci n'est qu'un épisode de rechute, que la guérison n'est pas linéaire etc. Je sais tout ça moi aussi. Mais j'ai l'impression d'être en train de sombrer alors que l'autre teuteu doit être en train se taper sa nana là. J'ai tellement mal de partout je ne sais plus comment faire.
#1336949
Chère jolie Janysse,

Je vais peut-être m’éloigner du sujet, mais une petite voix en moi me chuchote de dire tout simplement: parles-tu à tes parents dans ces moment-là? As-tu la possibilité de les voir? Je crois que tu es un peu loin d’eux, mais dans le doute, je pose la question.

J’avais peut-être abordé le sujet, il y a longtemps, avant d’abandonner. Ce que j’essaie de dire, c’est que certes, c’est le présent qui te blesse et te plonge dans une solitude que tu as du mal à vivre. Je comprends et je suis désolée pour cela. Je me demande simplement si cela t’aiderait de revenir sur les origines de la carence/blessure/peur, etc.

Je sais bien que tu es suivie et sans aucun doute tu parles de ces choses-là.

Je dis juste que se rassurer auprès des siens, panser ses blessures auprès d’un parent qui nous veut du bien, de retourner à nos sources, ça peut apaiser et aider à repartir sur de nouvelles bases.

Pardon si je touche un point sensible, pardon si je me trompe, pardon si j’empire les choses. Je voulais surtout te dire que malgré la distance, je pense à toi et je suis désolée pour tout cela.

Plein de courage <3
#1336966
Chère Eva,

Merci pour ta douceur. Effectivement je suis loin de mes parents, géographiquement mais aussi d'un point de vue relationnel. Les relations sont compliquées avec ma famille et ce n'est pas vraiment un refuge. Quand je suis à bout je m'échoue chez ma mère qui est toujours là pour me faire à manger, s'occuper de moi et me laisser l'espace nécessaire pour panser mes plaies, mais ce ne sont pas des choses dont je parle vraiment avec elle. Tout ce qu'elle trouve à me dire en général c'est "olala mais tu en trouveras un autre". Ce qui n'est certes pas faux, mais pas très utile sur le moment.

Alors j'ai appelé mes meilleures amies pour avoir un peu de réconfort. Les deux m'ont balancé, chacune à leur tour, que cette histoire ce n'était rien du tout, que c'était juste un plan cul, et que si j'étais dans cet état après ça il fallait vraiment que je travaille sur moi, que j'apprenne à être bien toute seule, que je me blinde, et que ce qui s'était passé était normal et même il avait fait les choses bien. Il y a du vrai. Mais de la part de nanas qui n'ont pas été célibataires depuis 10 ans, je trouve ça légèrement gonflé et un chouille culpabilisant. J'ai dit oui oui, j'ai raccroché, et j'étais encore plus mal. Je crois vraiment que j'ai pleuré sans discontinuer de 9h du matin à 15h de l'après-midi samedi. Une troisième copine m'a balancé que mes amies avaient raison, que tout ce que je traversais n'était pas normal tellement c'était violent, et qu'il fallait que j'appelle ma psychiatre pour trouver une solution urgemment. Aussi, elle m'a donné comme conseil de prétendre que ça va bien parce que les gens sont attirés par des personnes solaires, et que parfois il faut savoir ignorer ses émotions. Bon. Ça m'a semblé tellement ridicule que j'en ai arrêté de pleurer (et deux jours après j'en ris presque tellement c'est con).

Heureusement je suis aussi entourée de personnes sensibles et bienveillantes et qui, sans complaisance aucune, acceptent d'accueillir ma peine sans en questionner l'origine ou la légitimité. Avec elles je me sens valide, je sens que j'ai le droit de me sentir comme je me sens, que c'est comme ça, que ça ne sert à rien de se trouver conne ou nulle d'être malheureuse. J'encaisse un peu trop depuis 9 mois, c'est normal que je craque parfois, c'est normal que cette fin de relation me rende triste, et c'est ok de sombrer un peu aussi.

Et aujourd'hui ça va mieux, je me suis même remise à bosser, toujours un peu angoissée et triste mais quand même un peu plus légère. J'avais besoin de ce gros nettoyage émotionnel, de pleurer tout ce que j'avais avant de repartir au front. Et j'ai appris une chose très importante aussi : qui ne PAS appeler quand ça ne va pas. Et vers qui me tourner avec confiance. Je suis très en colère envers mes amies. Ce qui est très bon signe parce que j'ai passé l'essentiel de ma vie à juste me sentir nulle ou mal quand elles me sortaient des trucs pareils, à me ranger à leurs avis, à faire le paillasson. J'ai passé l'année 2022 à apprendre avec ma psy ce que c'était la colère et visiblement ça porte ses fruits. Une victoire, une.

Je m'arrête là. Je profite de ce moment de mieux pour avancer dans mon travail.

je vous embrasse
#1336981
Chère jolie Janysse,

Je te remercie pour ton gentil mot. J’ai tout de suite regretté mon message, j’ai eu trop peur de te blesser, aussi, j’ai voulu vite l’effacer, avant d’assumer et d’oser me tromper. J’ai réalisé que je parlais de moi dans ces mots que j’écrivais : mes parents sont mon refuge, ils m’apaisent… Je dois apprendre à me dissocier davantage des autres si je souhaite exprimer quelque chose.

Du reste, je te trouve toujours plus forte, malgré tous les moments éprouvants par lesquels tu passes.

Juste deux petites choses que j’aimerais partager avec toi. Il n’y a pas longtemps, j’ai lu une phrase d’une célèbre chanteuse, j’essaie de la traduire: « certaines femmes choisissent de poursuivre des hommes, pendant que d’autres poursuivent leurs rêves. Si tu te demandes dans quelle direction avancer, rappelle-toi que ta carrière ne viendra jamais te dire qu’elle ne t’aime plus ».

Je trouve l’image tellement vraie…

Je viens d’en lire une autre à l’instant: « si tu cherches à poursuivre les papillons, ces derniers s’envoleront. Mais si tu passes ton temps à cultiver ton propre jardin, les papillons viendront à toi. »

La vie n’est pas aussi douce que les images évoquées, mais on sait que le célèbre mot de Voltaire est vrai.

Tes larmes te rappellent combien tu es sensible.

Poursuis tous tes efforts pour la thèse qui t’aimera toujours car elle est le fruit de ton travail et continue de cultiver ton jardin, d’autant qu’au printemps, la saison est propice au renouveau empli d’espoir…

Douces pensées <3
#1336983
Douce Eva,

Ne t'en fais pas, ton message ne m'a pas du tout blessée bien au contraire. Mes relations avec mes parents s'apaisent au fil des années de thérapie et des kilomètres qui nous séparent. Je ne suis plus autant à vif ou en colère même si je travaille encore dessus. Tu fais bien de proposer des pistes. Nous parlons toutes et tous d'un certain endroit, c'est normal d'exprimer son point de vue, de sa fenêtre à soi, personne n'a jamais toutes les cartes en main pour voir au-delà de soi.

Tes petites phrases me rappellent ce pour quoi je travaille, pourquoi je me bats, pourquoi j'existe. Dans les faits la vie est une chienne qui nous balance des épreuves dans la gueule les unes après les autres, mais si je dois réussir un truc, autant que ce soit ça. J'ai trop donné pour ne pas aller jusqu'au bout. Je deviendrai chercheuse - je ne sais pas quoi faire d'autre sinon.

Hier soir je suis allée boire un verre avec une copine sur la placette du quartier, et je suis tombée sur deux copains, et puis une autre copine, et ces retrouvailles improbables étaient toutes douces. Tous ces gens ne se connaissaient pas et c'était joyeux de voir se rencontrer les différents mondes dans lesquels j'évolue, de constater que je suis entourée, que j'ai construit une vie sociale solide et saine, moi qui me suis toujours laissée porter en attendant que ça se passe.

Je suis fière de moi. Je regarde tout ce que j'ai construit et j'éprouve de la gratitude et de la tendresse pour moi.

Je t'embrasse Eva, et toutes celles et ceux qui passeront par-là.
#1336984
Coucou jolie Janysse,

tu peux tout à fait être fière de toi ;-)

Pour rebondir sur les échanges précédents, oui je trouve important de savoir vers qui on peut se tourner ( ou pas) dans telle ou telle situation. On va dire que les compétences des uns correspondent à certaines situations et pas à d'autres.
En ce qui me concerne je n'ai aucune famille vers qui me tourner, déjà parce que j'en ai fort peu , et que les compétences de ma mère en la matière sont ...limitées ( lors de ce terrible été 2018 , elle m’avait dit que faire appel à un psy c'était des conneries et de l'argent gâché en substance :lol: et de manière générale elle a toujours montré pas mal de mépris pour mes peines , de cœur en particulier, sur le mode "faut pas s'écouter" ). Idem, une amie en couple avec la même personne depuis 1998 ( pour de vrai) avait dit "ah bon ben c'est une rupture hein " ( en me donnant l'impression de balayer du revers de la main mon désespoir à l'époque)
Globalement je me sens beaucoup mieux depuis que je n'attends plus des autres ce qu'ils sont incapables de donner,ça me permet d'apprécier davantage leurs bons côtés ;)

Je te sens de plus en plus forte Janysse, bravo pour tout ça et bon courage pour ta thèse, dans ton jardin ;)

bises à toutes :bisou:
#1336999
Coucou Selma,

Ce que tu racontes de tes amies et de ma mère me parle beaucoup ! Je trouve ça complètement hallucinant que des gens qui n'ont jamais connu de rupture douloureuse, genre vraiment zéro, viennent nous expliquer comment gérer le truc. Depuis samedi et ces coups de téléphone je suis en colère contre mes amies et ça me fait du bien parce que je n'ai jamais osé être en colère contre elles - même dans l'intimité de mon for intérieur.
Selmasultane a écrit :Je te sens de plus en plus forte Janysse
Ça c'est vraiment très gentil parce que moi j'en ai pas toujours l'impression. Hier soir une amie m'expliquait que lorsqu'elle repensait à ses histoires passées, tout était désormais archivé, elle se souvenait des bons moments, elle n'avait plus de rancoeur ni de colère, c'était du passé. Je me suis mise à pleurer (je pleure souvent) parce que toutes mes histoires passées, celles racontées ici sur ce forum, me laissent encore un goût amer, j'y pense avec colère, tristesse et beaucoup d'angoisse. Je pleurais en lui disant que mon ex me manquait. Je me sens traumatisée en fait. J'ai l'impression et j'ai peur de revivre encore et encore la même chose. Je pense que je vais demander à ma psy de m'aider à travailler sur ça maintenant.

Je continue mon petit chemin, sans grand enthousiasme, mais je continue.

Bisous
#1337089
Coucou tout le monde,

Depuis un mois que cette nouvelle relation est finie, et quatre mois celle avec mon ex, ça va un petit peu mieux. Ç'a été très difficile mais je me suis remise à écrire ma thèse, je me suis remise à écrire mon journal, je me suis remise à la méditation, je me suis remise à trouver de la joie dans mon quotidien.

J'ai donné un concert dans un bar il y a dix jours avec mon quatuor, et le bar était rempli à craquer, et tout le monde nous écoutait, et pour une fois je me sentais bien, je me sentais sûre de moi, je me sentais heureuse d'être avec mes amies et de chanter ensemble. Le public a tellement aimé que nous avons fait presque 400 euros de chapeau ! Je trouve ça fou, comme c'est la première fois pour moi, qu'on puisse tellement aimer ce qu'on fait, qu'on ait envie de nous DONNER DE L'ARGENT...! J'ai passé le week-end suivant en Cévennes, j'ai mis les pieds dans la rivière glacée, et mes amis m'ont invitée à venir quand je voulais, cet été mais oui bien sûr, tu as ta chambre attitrée maintenant. J'ai un refuge. J'ai un refuge. J'ai un refuge. Ce n'est pas celui auquel je m'attendais (le couple), mais ça y est je l'ai trouvé.

Depuis j'ai repris mon petit train train et je suis plus posée, plus sereine. Je pense à mon ex tous les jours, je pense à escalade boy tous les jours, et je suis en boucle sur certains dialogues internes, mais la méditation m'aide à me détacher de tout ça et laisser passer. J'ai commencé un travail spécifique avec ma psy où nous revenons sur chacune de mes ruptures (il y en a un paquet) pour voir où j'en suis. Globalement, je suis terriblement en colère contre tous ces mecs. Même contre l'ex du tout début de ce fil, il y a maintenant 8 ans. Et cette colère m'épuise parce qu'elle est présente tous les jours. Le boulot maintenant ça va être d'apprendre à pardonner. Sacré programme et je ne m'en sens pas vraiment capable, mais après tout je ne pensais pas être capable de me mettre en colère il y a encore un an et me voilà maintenant à bouillir contre le monde entier, à haïr mes ex, à souhaiter ardemment que mes amies se fassent larguer, etc etc. C'est épuisant de vivre autant d'émotions.

Voilà, je m'accroche. J'écris, je cuisine, je grimpe, je me sens seule, je pleure, je rumine, mais je m'accroche. Prochaine étape : grand ménage de printemps dans ma chambre dont on ne voit même plus le sol... (et pourtant elle fait 20m2, ça vous laisse une idée du bazar dans lequel je vis depuis un mois).

Je vous embrasse
#1337095
Hmmm, vraiment je ne sais pas. Je suis en colère contre eux, je les déteste de m'avoir fait souffrir (plus que de m'avoir quittée avec le recul), de m'avoir rabaissée, de m'avoir utilisée, d'avoir pris encore et encore, de m'avoir aussi mal aimée, de m'avoir abîmée un peu plus à chaque fois. Je suis en colère contre la vie parce que c'est injuste d'avoir vécu tout ça - alors oui la vie est injuste et je pourrais être orpheline ou victime d'inceste ou mutilée ou autre, mais laissez moi être en colère. Je suis en colère contre mes amies qui ne comprennent pas, qui ne peuvent pas comprendre parce qu'elles n'ont jamais vécu ça. Je suis en colère contre ma famille dysfonctionnelle qui m'a bousillée avant même que j'aie l'âge de comprendre quoique ce soit.

Escalade boy ouais, je me sens un peu conne de m'être fait avoir comme ça. Là je suis un peu en colère contre moi, c'est sûr...
#1337096
Janysse a écrit : 19 avr. 2023, 15:31 Hmmm, vraiment je ne sais pas. Je suis en colère contre eux, je les déteste de m'avoir fait souffrir (plus que de m'avoir quittée avec le recul), de m'avoir rabaissée, de m'avoir utilisée, d'avoir pris encore et encore, de m'avoir aussi mal aimée, de m'avoir abîmée un peu plus à chaque fois. Je suis en colère contre la vie parce que c'est injuste d'avoir vécu tout ça - alors oui la vie est injuste et je pourrais être orpheline ou victime d'inceste ou mutilée ou autre, mais laissez moi être en colère. Je suis en colère contre mes amies qui ne comprennent pas, qui ne peuvent pas comprendre parce qu'elles n'ont jamais vécu ça. Je suis en colère contre ma famille dysfonctionnelle qui m'a bousillée avant même que j'aie l'âge de comprendre quoique ce soit.

Escalade boy ouais, je me sens un peu conne de m'être fait avoir comme ça. Là je suis un peu en colère contre moi, c'est sûr...
Janysse... :bisou: et smileygroscalins...
#1337097
Ah mais tu as le droit d'être en colère hein...
Après, mais j'extrapole sur ma propre expérience psy, la colère quelque part elle attend une forme de réparation, ce que tu n'obtiendras pas bien sur.
Et être en colère contre les autres, c'est aussi (ca peut être) une forme de colère contre soi, de s'être laissée faire, de ne pas avoir su choisir ce qui est bien pour nous, de ne pas choisir les bonnes personnes, d'avoir l'impression de se laisser marcher dessus, etc...
Je ne sais pas hein, ma psy me propose parfois des choses auxquelles je ne penserais pas par moi même...

Mais quoi qu'il en soit, tu vas t'en sortir :)
#1337124
Elieza a écrit :la colère quelque part elle attend une forme de réparation, ce que tu n'obtiendras pas bien sur.
Oui tu tapes dans le mille, il y a quelque chose en moi qui attend ça. Et ça prend beaucoup de place, de la place inutile puisque ça ne viendra pas. Je suis en colère d'avoir subi tout ça, et de savoir que rien ne viendra réparer les dégâts qui ont été faits, que c'est à moi de me taper tout le boulot toute seule.

Par rapport à escalade boy je suis clairement en colère contre moi de m'être laissée aller à lui donner de ma personne, de lui avoir fait confiance, d'avoir cru que c'était possible, d'avoir cru à ce qu'il me disait - même si c'était sûrement sincère et vrai dans sa tête à ce moment-là -, je ne me remets pas de la violence et de la brutalité de cette fin. Je suis en colère contre moi de ne pas avoir su dire merde à mes amies qui me racontaient des conneries monumentales et culpabilisantes. Je suis peut -être encore en colère contre moi de n'être pas partie quand il aurait fallu.

J'ai encore du travail, tellement de travail...
#1337187
Coucou !

Eh bien figure toi que oui je vais bien !

Je me suis remise à écrire sur un bon rythme et je prends soin de moi. Je me suis vraiment blessée à l'escalade au point de devoir arrêter de grimper depuis 3-4 semaines, et je vais chez le kiné tous les jours, donc ça me manque beaucoup, mais apparemment j'ai le droit d'y retourner la semaine prochaine ! J'ai plutôt bien vécu cette absence, ne pas être à la salle voulait aussi dire moins penser à escalade boy...

Je médite presque tous les jours, je me suis mise au crochet (nouvelle passion), j'écris tous les matins dans mon journal mes gratitudes du jour. Je n'ai plus peur de passer du temps seule, et même j'ai beaucoup trop d'amis et de choses prévues, alors je chéris les moments de paix ! Je suis beaucoup sortie dernièrement et ça a un peu affecté mon travail, grosse fatigue, donc maintenant je ralentis, je passe des soirées tranquilles pour être en forme pour écrire et travailler le lendemain. J'ai prévu mes vacances dans mes Cévennes chéries cet été, et de rentrer chez mes parents pour travailler. J'ai retrouvé un vrai enthousiasme pour la vie que je mène, de la joie dans ce que je fais, et même de l'excitation en anticipant certaines choses (une sortie escalade à venir, une copine qui vient me rendre visite, une après-midi plage à la mer toute seule, ma séance de yoga du dimanche, etc). Je me fais passer en premier pour tout. Je n'ai pas d'enfant qui serait ma priorité, un jour ce sera le cas, donc je profite pour ne faire que les choses importantes pour moi (en respectant mes engagements auprès des autres cela dit). Là par exemple je suis invitée à un mariage à Paris en juillet d'un vieux copain, mais j'angoisse à l'idée de devoir organiser mon voyage, trouver où dormir, la tenue, la soirée... J'en ai fait une mini-insomnie alors j'ai décidé de ne pas y aller (en essayant de ne pas me sentir coupable, tant pis hein).

Je pense très souvent à mon ex, au gars de l'escalade. Je pense que c'est normal parce que c'est encore récent cette affaire mine de rien. J'aurais presque envie d'aller de nouveau faire des rencontres mais NON. Comme je le disais à Elieza en privé, tous les hommes que j'ai connus ou presque m'ont déçue/blessée/humiliée/violée/quittée (pas battue, j'ai eu de la chance). J'ai envie d'une rencontre, j'ai très envie d'une vie de couple saine et chouette, je suis très nostalgique des doux moments avec mon ex, de la tendresse physique que je n'ai plus, mais j'ai une priorité et elle s'appelle finir ma thèse. Je pense aujourd'hui que je suis capable de me remettre de n'importe quelle déception amoureuse, que je suis hyper forte et increvable. Mais je ne peux pas me permettre de mettre encore et encore mon travail en danger (parce que chaque déception c'est minimum un mois sans bosser pour m'en remettre or désormais le temps compte). Je préfère être seule et être bien, dans une vie très chouette, bien remplie, entourée, qui est une vie hyper privilégiée, avec un réel équilibre et la joie de vivre que je me suis découverte (et qui a trop longtemps été démolie par mes dépressions, des relations nulles, mon enfance etc, et qui est peut-être une des raisons pour lesquelles je ne me suis pas tuée il y a quelques années), plutôt que d'être en train de vivre une relation peu satisfaisante et douloureuse ou d'être en train de me remettre d'une énième déception. J'aspire à la tranquillité d'esprit !

C'est bon merci j'ai assez donné, parce qu'aujourd'hui ça fait un an que ma vie est angoissante, chaotique, un an que mon ex m'a appelée en pleurant parce que son ex avait un nouveau mec, et j'ai passé un an à faire la psy, me remettre d'une première rupture, revivre une relation angoissante et refaire la psy, me faire traiter comme un plan cul après un an de relation, me remettre d'une deuxième rupture, et puis d'une troisième avec l'autre branque, donc j'ai décidé que j'allais arrêter les frais, les conneries, et les mecs. Je m'attache, c'est comme ça, je veux du sérieux, je veux y croire, donc vraiment il ne faut pas que j'aille me fourrer dans des trucs légers parce que je ne peux pas gérer ça. J'ai fait ma paix avec ça. Je sais que j'aurai de nouveau des moments de pas bien, parce que mon humeur est fluctuante (je ne prends pas des cachetons pour rien), mais je sais que c'est temporaire.

Je travaille avec ma psy sur ma colère, on a passé la dernière séance sur mon ex... de 2015, le gars du début de ce fil :lol: ! Et ça avance. Je suis hyper reconnaissante pour moi-même de l'avoir choisie elle, et pour le boulot qu'elle fait avec moi.

La fermeture du forum a été un vrai coup dur, je n'avais plus de refuge, plus de maison, quelque chose en moi s'est dit "bon, maintenant il faut apprendre à vivre toute seule". J'ai l'impression de mener ici une sorte de double vie depuis 12 ans, et 12 ans dans la vie d'une jeune femme de bientôt 30, ça compte beaucoup. Toute ma vie d'adulte je l'ai passée ici, et le forum et ses membres, vous, avez été témoin de chacun de mes drames, de chacune de mes joies, de mes réussites, de mes histoires d'amour et de leur fin, et même si j'ai une vie IRL, des personnes qui m'aiment et qui ont oeuvré pour mon bien, je sais que c'est aussi à vous que je dois d'être encore en vie (quand on m'a parlé des CMP il y a 8 ans, quand on m'a encouragée à prendre des médicaments il y a 6 ans, etc, quand vous m'avez ramassée à la petite cuillère, à chaque fois) et d'être aussi solide aujourd'hui. Il n'y a aucun mot pour exprimer l'immensité de ma gratitude pour toute la force que vous m'avez donnée au fil des années, et j'espère seulement qu'en votre for intérieur vous le savez déjà.

Voilà, mon côté drama queen ne pouvait pas ne pas écrire un pavé pour cette réouverture du forum :lol:

J'espère que tu vas bien N7, que tout le monde va bien, et je vous embrasse bien fort :bisou:
#1337193
Oh Janysse, quel plaisir de te retrouver :bisou:

Une de mes plus grandes tristesses à la fermeture de ce forum était de ne plus savoir ce que tu deviens.

C'est chouette de te lire si douce envers toi même, de t'entendre dire que tu penses à ces ruptures mais que c'est normal ( ça l'est ), que tu veux du sérieux ( tu en as tout à fait le droit ) , que ta tranquillité d'esprit est primordiale, bref d'affirmer tes priorités à toi , d'être consciente de tes besoins à toi, ici , maintenant ;)
#1337207
Moi aussi Elieza <3

Et merci pour ton gentil message Selma, je suis trop heureuse de te retrouver aussi ! C'est un savant numéro d'équilibriste... tu vois aujourd'hui j'ai une petite gueule de bois, ma copine avec qui je devais aller à la mer manger des huîtres demain m'a lâchée, et j'ai passé 30 min à stalker ces deux garçons, donc le moral qui plonge... Mais c'est ok, c'est comme ça, j'ai besoin de sommeil et de repos, alors je me suis calée devant ma série avec mon ouvrage au crochet, je travaille mes chants, ce soir j'ai un bon petit plat cuisiné qui m'attend, demain une journée de travail, un tour à la jardinerie (je dois rempoter mes plantes depuis 1 an et demi les pauvres) et une séance de yoga avec ma copine de l'escalade, donc tout va bien !

Bisous tout plein
#1337244
Coucou tout le monde !

Ce matin je me suis réveillée un peu nostalgique, après une nuit à rêver d'un type vaguement charmant que je croise à la bibliothèque et une soirée à la salle d'escalade à faire de l'oeil à un autre type (un peu plus charmant lui). Je n'ai quasiment jamais parlé à ces gars et c'est très bien comme ça, qu'ils restent loin. La bonne nouvelle donc c'est que je suis retournée à la salle avec l'autorisation de mon kiné ! J'ai beaucoup perdu en force mais pas vraiment en technique, et c'était un vrai bonheur de retrouver mon corps que j'ai toujours pensé fragile et faible (parce que je suis très menue), et que je découvre puissant et fort. Hier soir j'ai dîné avec ma coloc et son mec sur notre terrasse, nous avons bu une bonne bouteille de vin, c'était joyeux, et je me disais que je n'avais besoin de rien de plus pour l'heure.

Et ce matin donc, nostalgie. Pile 5 mois après la dernière rupture avec mon ex, et 2 mois après la fin de mon histoire avec escalade boy. Je pense moins à mon ex, je pense tous les jours à l'autre. Je me disais ce matin, faites qu'il ne revienne pas vers moi parce que je ne sais pas si j'aurai la force de résister. Et qui m'écrit là tout à l'heure ? Escalade boy évidemment. Un truc un peu pété, blabla ça fait un moment que je voulais prendre des nouvelles, blabla ça te dirait d'aller boire un verre ? blabla j'espère que tu fais des prouesses à l'escalade (non connard je me suis déglingué la cheville parce que j'étais trop perturbée par tes conneries).

Je SAIS qu'il ne faut pas y aller. Je le sais. Je retrouve tout juste ma tranquillité d'esprit, je me suis promis d'arrêter les dramas avec des mecs médiocres (non en vrai c'étaient tous des mecs chouettes mais pas vraiment à la hauteur), je ne veux pas être son amie et entendre parler de sa meuf, je ne veux pas être un plan B si c'est tombé à l'eau, je suis incapable de vivre un truc sans projection. Je serais la première à conseiller à n'importe qui ici ou dans mon entourage de fuir.

Je viens juste puiser ici la force de répondre "merci mais non merci" parce que c'est pile le jour où j'ai envie qu'il soit dans mon lit qu'il m'écrit... et qu'une part de moi guettait ce message autant qu'elle redoutait.
#1337246
Coucou Janysse!
On va pas se mentir, son message il pue le "ca a foiré avec l'autre donc voyons voir si y'a pas moyen avec Janysse"...
Donc tu déclines bien poliment en le faisant rouler tout doucement jusque chez sa maman ;)
Courage!!!!
#1337252
Bon, ça m'a pris deux jours mais j'ai fini par lui écrire "Salut, merci je vais bien ! Par contre le verre je ne pense pas que ce soit une bonne idée.". Et il m'a répondu OK dommage, si jamais tu changes d'avis un jour dis-moi sinon bonne continuation.

Je me sens super triste. Je n'arrive pas à me sentir soulagée ou forte ou fière de moi. Je me sens un peu nulle et seule, je crois que quelque part j'attendais qu'il me court après, qu'il me montre qu'il était vraiment intéressé et j'étais vraiment dans l'illusion parce que là ça veut bien dire qu'il tentait juste le coup comme ça pour voir si.

Ça devrait être "une bonne chose de faite", refuser les miettes, me mettre en priorité, savoir que je mérite mieux qu'un gars qui fait la girouette, mais je ne me sens vraiment pas bien parce qu'il me plaisait beaucoup ce mec et j'avais envie de vivre un truc chouette avec lui...
#1337253
Coucou Janysse ,

Tu ne te sens pas bien à ce sujet maintenant mais plus tard tu te sentiras soulagée/forte/fière de toi.

Tu mérites un gars qui ,une fois qu'il t'a rencontrée,ne fait pas volte face , et qui ne se sent pas autorisé à revenir comme si de rien n'était, en faisant bien peu de cas de ton amour propre

Bravo donc ;)
#1337267
Coucou ma Selma,

Merci pour tes mots :)
Selmasultane a écrit :Tu mérites un gars qui ,une fois qu'il t'a rencontrée,ne fait pas volte face , et qui ne se sent pas autorisé à revenir comme si de rien n'était, en faisant bien peu de cas de ton amour propre
J'essaie de me souvenir de ça quand je flanche dans ma tête ! :bisou:
#1337307
Coucou tout le monde,

Il y a des jours où je me sens forte, où je me réveille toute excitée à l'idée de commencer ma journée, de faire ma méditation, de boire mon café en pestant contre les invités de la matinale de France Inter, de m'élancer dans la ville encore fraîche pour retrouver la bibliothèque, qui est l'endroit où j'ai passé toute ma vie depuis 12 ans maintenant, de travailler sur ma thèse, de déjeuner avec mes copines, ou seule avec un bouquin, d'aller chez mon kiné, de rentrer cuisiner ou d'aller grimper avec mes potes. Il y a des jours où je me sens puissante, belle, invincible, joyeuse. Je m'épanouis dans un quotidien serré, dans une routine bien huilée, et avec le temps j'ai appris à vivre l'ordinaire avec joie et excitation. Je ne cours pas après les nouvelles sensations, après le désordre et l'impromptu. J'ai besoin de sécurité, jour après jour, moi qui en ai si peu eu. Je suis fière de construire cette sécurité pour moi, parce que je prends soin de moi, parce que je m'aime, et parce que personne d'autre n'est là pour le faire.

Il y a des jours où écrire ma thèse me remplit toute entière, me remplit du sentiment d'être utile, de faire quelque chose qui a du sens, pour moi mais aussi pour toutes les personnes que j'ai rencontrées, me remplit de l'idée qu'il y a des combats bien plus grands que moi, et qu'en faire partie même un tout petit peu, voilà le vrai privilège. Je mesure la chance que j'ai de vivre cette vie hyper privilégiée, à l'heure où les boulots à la con se multiplient et où les gens se tuent au travail, chief happiness officer et autres consulting en bulshitting. En même temps je me la suis construite moi-même cette vie hyper privilégiée, cette voie à laquelle je m'accroche et que jamais je ne lâcherai. J'ai été aidée, mais c'est moi qui ai bossé.

Et puis, il y a des jours comme aujourd'hui où le moral n'est pas très bon, où les souvenirs de mon ancienne relation m'assaillent, où les larmes coulent malgré moi. Je l'ai tellement aimé cet homme, avec tellement de douceur, tellement de justesse, tellement de tendresse. Et lui m'a traitée comme si je ne méritais pas d'être aimée, comme si je n'étais pas importante, comme si ce que je ressentais, ce que j'étais, n'avait aucune importance. Et je ne comprends pas pourquoi ni comment il a pu me faire ça. Il y a des jours où je réalise que ce sentiment d'être puissante et belle et forte est mon armure contre le reste du monde. Contre les collègues hommes qui organisent un séminaire sans moi, et que j'espère défoncer pendant les concours. Contre mes amies qui ne sont pas disponibles parce qu'elles préfèrent passer du temps avec leur mec. Contre les week-ends passées seule à travailler pour oublier que j'ai bientôt 30 ans, que je prends trois médicaments différents, que tous les hommes que j'ai aimés m'ont quittée, que j'ai passé toute ma vie à la bibliothèque, que j'ai fait 12 ans d'études brillantes et que je suis au chômage, que je n'aurai peut-être jamais mon concours, que je ne rencontrerai peut-être jamais l'amour, ça arrive à plein de monde, alors pourquoi pas moi.

C'est mon seul rempart contre la tristesse et la solitude : me lever, prendre mon cachet n°1, méditer, écrire, cachet n°2, écrire, cachet n°3, grimper, cachet n°4, cuisiner, lire, dormir, recommencer.

Il y a des jours comme ça où je ressens le manque de tendresse, d'affection, de contact physique. Où j'ai besoin de me dire que ma solitude c'est ma force sinon comment continuer ? Des jours où je guette ce garçon dans mon quartier, où je redoute de le croiser tout en espérant que ça arrive pour qu'il se souvienne de ce qu'il a raté, de Super Janysse qu'il a eu l'affront de rejeter, tout en sachant que c'est ridicule et qu'au fond de moi il y a une petite fille qui hurle de détresse.

Je sais que ça passera mais... ça fait quand même mal.

:bisou:
#1337309
Coucou Janysse,
ta force c'est ta volonté d'aimer encore, ta force c'est d'avoir cette rigueur et cette volonté de réussir ces études, ta force c'est d'affronter tes troubles et de lutter contre tes démons, ta force c'est de ne pas te mettre avec n'importe qui à n'importe quel prix, ta force elle est dans ta construction, dans le chemin que tu parcours pour être un meilleur humain.
On peut aussi renoncer, renoncer à vivre, renoncer à tenter, renoncer à avancer, et ce n'est pas ce que tu fais.
Alors je voulais juste te dire bravo, bravo de ne pas baisser les bras, bravo de nous ouvrir ton coeur et bravo de ce que tu es, et de ce que tu deviens.
C'est pas trés utile comme intervention, je le reconnais, mais considéres cela comme un hug virtuel.
#1337310
Merci IVV pour ce câlin virtuel très utile et adorable.

J'ai vu ma psychiatre hier, je lui ai raconté l'affaire escalade boy, elle m'a dit qu'elle était fière de moi et que je pouvais être fière de moi d'avoir dit non. Elle m'a aussi dit qu'il fallait que j'arrête de vouloir une relation avec le premier venu, que j'étais avide d'affection et qu'il fallait me concrétiser toute seule d'abord blablablaBLABLABLA. Comme si c'était de ma faute si le gars était en mode je fais mon marché et a décidé de me jeter pour une autre. J'en ai un peu ras-le-bol de ce discours à la con. Sur le fond je comprends hein, et c'est dur à entendre parce que c'est vrai, mais j'en connais des moins concrétisé·e·s que moi qui sont en couple stable, qui ont un partenaire de vie, fin je sais pas mais on ne me fera pas croire que quand on rencontre quelqu'un à 19 ans on est plus concrétisé que moi là à 30 piges et 8 ans de thérapie dans les pattes. Merde.

Alors je sais qu'être en couple, avoir quelqu'un dans sa vie, c'est pas non plus le secret du bonheur, la panacée etc. Je le sais tout ça, je l'ai vécu. Mais ça me fait quand même mal de voir mes colocs partir chez leur mec le vendredi soir alors que je reste seule devant mon ordi. Les 3/4 du temps je m'en fous, je fais ma petite vie tranquille et j'en suis fort satisfaite, mais je sais pas en ce moment c'est plus difficile. Je me sens jalouse, aigrie. J'en suis à mon 9e jour de règles donc certes, il est normal que le moral chute un peu.

Pourtant je n'ai même pas envie de rencontrer quelqu'un parce que je sais que je vais encore me faire bousiller et on est toustes d'accord sur le fait que tout ce cirque a déjà bien assez duré.

Voilà, beaucoup de colère et de tristesse aujourd'hui. Alors j'attends. J'attends la fin de mes règles interminables, j'attends que demain se lève, j'attends que cette vague de pas bien passe. J'attendais d'aller au bar avec une copine mais plot twist il y a un de mes ex dans le lot. Donc je vais rester bien sagement à la maison, me gaver de chocolat et dormir pour oublier. Et dimanche, la grimpe.

Je vous embrasse
#1337319
Coucou Janysse

Je ne peux rien te conseiller étant donné que je suis dans le même état d'esprit.

Mais sache que t'es vraiment une fille en or et j'aimerais plus que tout au monde que tu trouves quelqu'un de bien. Car tu mérites tout l'amour de la terre !

Des bisous et plein de courage :bisou: :bisou: :bisou:

S.
#1337321
Merci Sophana pour ton soutien :)
Ça me fait plaisir de te lire, comment sont les nouvelles de ton côté ? (en MP si tu veux)

Ça y est ! Le week-end est passé, mes règles sont terminées, et j'ai passé la journée d'hier à grimper en falaise avec mes amies. J'ai énormément donné physiquement et c'est de la joie pure de découvrir que mon corps est capable de choses pareilles. L'adrénaline et les endorphines ont fait leur boulot, je me sens plus légère et plus joyeuse. Et puis aujourd'hui c'est lundi, le meilleur jour de la semaine pour moi (unpopular opinion je sais) !

Je remonte sur mon petit cheval, je remets ma solitude sous le tapis et en avant petit soldat.

Je vous embrasse
#1337378
Coucou tout le monde,

Aujourd'hui ça ne va vraiment pas très bien. J'avais réussi ces 10 derniers jours à retrouver mon équilibre, ma petite routine, je ne sortais pas trop et ça me convenait, je déjeunais avec mes copines de bibliothèque le midi, le soir je rentrais tôt, je cuisinais. J'ai bien avancé dans mon écriture, j'ai repris l'escalade à un bon rythme. Ma consommation de sucre et de cigarette a baissé, et j'ai dû boire un verre de vin en 1 mois. Je me sentais seule par moments, mais j'étais quand même légère et enthousiaste la plupart du temps. Bref, ça allait bien. Même si c'était seulement parce que je mettais sous le tapis tous les trucs trop durs à traiter pour le moment.

Et hier soir, j'ai pris un petit verre avec une amie, un truc décidé un peu à la dernière minute parce qu'il fait beau et chaud, dans l'idée de rentrer tôt pour être en forme ce matin pour travailler. C'était hyper chouette et puis la conversation a complètement basculé. Elle a quitté son mec, ce qui a été un soulagement immense pour moi parce que leur histoire a quand même commencé par une agression et des attouchements de sa part à lui - donc oui elle sortait avec son agresseur. Je lui ai dit que je n'avais jamais été sereine pendant leur relation. Un mois auparavant nous avions bu un verre ensemble avec d'autres copines, elle était dans un sale état à cause de cette relation (pas parce qu'il était violent ou quoique ce soit, pas du tout même), parce qu'elle commençait à se rendre compte que leurs divergences d'opinion et de religion étaient peut-être insurmontables. Moi qu'est-ce que j'ai appris depuis 12 ans ici ? Que quand c'est comme ça, quand on est dans cet état, c'est qu'on sait déjà au fond de soi que ça ne va nulle part et qu'il faut partir. J'ai dû lui tenir un discours de ce goût-là.

Et hier soir elle me dit que ce n'était pas ce qu'elle avait besoin d'entendre, que j'étais très dure avec moi, que je n'avais pas beaucoup d'empathie pour moi, et pas beaucoup d'empathie non plus pour les autres. Que dès qu'il s'agissait de filles qui sont dans des situations amoureuses pas top (genre elle et son incompatibilité, ou une de ses copines dont le mec fait zéro effort pour la voir), j'étais trop dure. Que ça renvoyait sans doute à quelque chose chez moi que je n'aimais pas, et qu'en gros j'étais sans pitié pour les autres à ce moment-là. Autant vous dire que moi là en face je pleurais comme une madeleine. Je lui ai dit que j'étais désolée de lui avoir fait de la peine, que quand je vois la catastrophe comme ça je ne peux pas m'empêcher de dire quelque chose. Elle s'est retenue de me dire ce qu'elle pensait quand ça dégénérait avec mon ex pour cette raison précise, mais moi j'aurais justement eu besoin qu'on me dise que c'était n'importe quoi, comme on le fait ici ! Je me cherche peut-être des excuses parce que je suis incapable de reconnaître que j'ai merdé, parce que derrière je suis incapable de me pardonner.

Je ne sais pas trop où je vais avec ce message. Elle m'a parlé d'humilité aussi (j'en manque cruellement), du fait d'être trop exigeante avec moi, et clairement pas assez avec les mecs, d'apprendre à me pardonner, de reconnaître que les hommes avec qui j'ai été ne sont pas des connards mais des êtres humains imparfaits qui ont fait ce qu'ils ont pu, de reconnaître que moi aussi je suis imparfaite, je ne peux pas être parfaite, je ne peux pas être la meilleure, et je fais des erreurs, et c'est ok, etc etc. Elle m'a demandé combien de temps j'étais restée célibataire, et sans mec en tête, sans rien. Ben ça fait pas beaucoup. Dès que je sors de chez moi je pense aux hommes, je regarde dans la rue, je cherche mon prochain copain. Je me sens minable.

Tout un tas de choses que JE SAIS. J'en parle avec ma psy, je n'arrive pas à me pardonner. Je n'y arrive pas. Et du coup je ne pardonne rien à personne. Je vis dans la rancoeur, le ressentiment, la colère. Je me suis réveillée en pleurant ce matin. Tout me pète à la gueule, une vague de haine, je me sens misérable parce que j'ai l'impression d'être coincée dans cet état depuis toujours, de ne pas avancer. J'en veux à mon amie d'avoir remué la merde. Elle avait besoin de verbaliser le fait que je lui avais fait de la peine et m'a dit tout ça avec beaucoup de douceur, mais moi j'ai l'impression de replonger alors que j'avais retrouvé un fragile équilibre. J'essaie de mesurer le chemin parcouru mais au fond du fond le problème reste entier.

Voilà, je viens vous le dire ici parce que je ne sais pas trop à qui le dire, je me sens très seule et très nulle. Je sais que je suis trop dure, je sais que je manque d'empathie, mais je ne sais PAS comment faire pour changer ça.

Bisous
#1337380
Coucou Janysse,

Réactions en vrac à ton message.

Déjà as tu vraiment besoin de changer tout cas? ( ta dernière phrase ). Tu es comme tu es , tu es imparfaite comme nous tous , est ce si grave ?

( s'il y a bien un énorme avantage à la quarantaine bien tassée, c'est l'indifférence grandissante et en ce qui me concerne à présent quasiment absolue, à l'opinion d'autrui )

Bref, ton amie à eu besoin d'exprimer un jugement , c'est son droit ( et quelque soit la " douceur " dont elle a fait preuve , je reste persuadée qu'elle a éprouvé le besoin de t'atteindre en retour parce qu'elle même s'est sentie blessée, au fond nous restons tous des petits enfants )
Oui tu analyses et ton expérience ici t'a ait développer du recul sur ces sujets, oui tu as envie d'être en couple, so what? Tu es comme tu es .

Ceci dit je me suis surprise plus d'une fois à me modérer dans la vraie vie par rapport à ici. Ainsi à la rentrée dernière, une amie a fait une rencontre de qqs semaines sur un SR, clairement le mec n'était pas investi , ça s'est fini rapidement après un début feu de paille , elle est restée un temps accrochée à l'idée de retour parce qu'il lui a servi le truc habituel du " perdu dans sa vie , début de mise en place de garde alternée etc..". Bref , le truc qu'on a lu mille fois ici .
Autant dire qu'ici j'aurais conseillé de couper net, quand on veut on peut , etc...avec elle , alors qu'elle exprimait des doutes sur son manque de dispo au début, j'ai dit que oui la garde alternée ce n'était pas facile à gérer ( alors que déjà je voyais venir la suite gros comme un camion ), j'ai fait un énorme effort pour me taire quand elle était un peu dans l'illusion de son retour etc...
A contrario lors de la rupture qui m'a amenée ici une amie m'a dit alors que je lui rapportais éplorée un froid échange par message avec the ex ": " il ne te dira pas ce que tu veux entendre " . Ça a piqué mais c'était vrai .

Bref tu n'as pas " merdé" Janysse, tu as fait du mieux que tu as pu avec ce que tu es. Tu peux garder l'avis de ton amie dans un coin de la tête, peut être qu'à une autre occasion tu feras autrement , peut être pas , mais ne te remets pas en cause à ce point en mode flagellation ;)

Bisous fabuleux :bisou:
#1337390
Coucou ma Selma

Merci pour ton message déculpabilisant :bisou:
Selmasultane a écrit :Bref, ton amie à eu besoin d'exprimer un jugement , c'est son droit ( et quelque soit la " douceur " dont elle a fait preuve , je reste persuadée qu'elle a éprouvé le besoin de t'atteindre en retour parce qu'elle même s'est sentie blessée, au fond nous restons tous des petits enfants )
Disons que cet épisode était désagréable pour moi parce qu'elle m'a balancé à la figure des trucs que je n'étais pas dans l'état d'esprit d'entendre. Je suis sortie boire un verre à la cool et me voilà à pleurer au bar parce qu'elle me fait une pseudo psychanalyse que je n'ai PAS demandée, et dont par ailleurs j'ai déjà entendu toutes les versions possibles et imaginables...
Selmasultane a écrit :Ceci dit je me suis surprise plus d'une fois à me modérer dans la vraie vie par rapport à ici. Ainsi à la rentrée dernière, une amie a fait une rencontre de qqs semaines sur un SR, clairement le mec n'était pas investi , ça s'est fini rapidement après un début feu de paille , elle est restée un temps accrochée à l'idée de retour parce qu'il lui a servi le truc habituel du " perdu dans sa vie , début de mise en place de garde alternée etc..". Bref , le truc qu'on a lu mille fois ici .
Autant dire qu'ici j'aurais conseillé de couper net, quand on veut on peut , etc...avec elle , alors qu'elle exprimait des doutes sur son manque de dispo au début, j'ai dit que oui la garde alternée ce n'était pas facile à gérer ( alors que déjà je voyais venir la suite gros comme un camion ), j'ai fait un énorme effort pour me taire quand elle était un peu dans l'illusion de son retour etc...
Ok oui je comprends, ce n'est peut-être pas toujours notre rôle en tant qu'amies d'être un peu trop raides, un peu trop lucides sur la situation. Je garderai ça en tête pour la prochaine fois, en essayant de m'adoucir. Cependant, quand une amie proche, beaucoup plus jeune et instable émotionnellement (mais comme je le suis moi-même hein), se met en couple avec l'homme contre qui elle était prête à déposer une main courante/porter plainte parce qu'il l'a agressée deux semaines auparavant, c'est un peu compliqué de dire "t'inquiète tout va bien" et de ravaler son avis (ce que j'ai néanmoins fait pendant 7 mois).

Je pense que ce qui m'a fait paniquer jeudi soir et vendredi, c'est précisément mon manque de douceur envers moi-même. Je fais une erreur, je blesse une fois quelqu'un, et ça y est je suis la pire personne de la terre, je mérite d'être malheureuse, je ne suis pas aimable, etc etc. Je me vois faire, je vois toutes ces pensées, et je me laisse aspirer dans le tourbillon, et je me juge même au carré en estimant que si j'en suis encore là c'est que je n'avance pas suffisamment, que je ne progresse pas, que je suis au point mort etc etc. J'aimerais en fait être capable d'accepter l'échec avec grâce, et de reconnaître volontiers que je me suis trompée, sans que cela remette toute mon existence en question. J'imagine qu'il y a encore du boulot.

Pour vous rassurer quand même, depuis ça va beaucoup mieux. J'ai passé un week-end merveilleux entre escalade et plage, j'ai rencontré tout un tas de nouvelles personnes très chouettes, et je me suis sentie comblée, remplie de gratitude et de sérénité. Je continue d'écrire ma thèse et je vois l'avenir rempli de promesses de sorties escalade avec tout ce petit monde joyeux et généreux. Je me sens bien, j'en profite.

Je commence à regarder en face et même accepter le fait que je ne suis PAS une personne constante, d'humeur égale, posée. Je suis changeante, fantasque, j'ai des variations d'humeur incontrôlables, je passe du rire aux larmes, de la joie au désespoir, et oui il y a une part de pathologique là-dedans et je suis très bien prise en charge, mais en fait c'est ce que je suis. Je vis tout intensément et j'aurai beau méditer, faire une thérapie et apprendre à gérer mes émotions, elles me déborderont toujours un peu, et c'est ok, parce que c'est qui je suis.

Voilà pour les nouvelles. Je t'embrasse fort Selma, toi et les ami·e·s qui passeront par ici :bisou:
#1337391
Bonjour Janysse,

Déjà, tant mieux si tu te sens bien!

J'avais lu ton avant-dernier message il y a plusieurs jours et il me mettait assez mal à l'aise. Parce que je pense, en fait, que ton amie te connaît bien (bien mieux que nous, ici) et que son message, forcément, t'a plus que touchée. Il t'a ébranlée. Mais qu'elle a dit des vérités.

Tu peux très bien dire à ton amie que cela t'a blessée, mais, peut-être aussi, peux-tu la remercier de s'être en quelque sorte montré bienveillante envers toi. Car même si certains mots ont dû être durs à entendre, elle l'a fait d'un côté pour elle, c'est certain, mais aussi pour toi. Et comme tu le dis, elle l'a fait avec beaucoup de douceur.

En effet, il est parfois compliqué de doser avec quelqu'un de proche, car l'affection est présente.
Il ne faut pas oublier que l'autre n'est pas une copie de nous-même, qu'il ne ressent pas les choses de la même manière.

Tu sais, je ne remercierai jamais assez ma meilleure amie qui a eu des mots durs, que je ne voulais pas entendre, lorsque je m'enlisais dans une histoire qui me détruisait. Cela m'a permis de réfléchir et de prendre des décisions, quelques mois plus tard.

A contrario, une de mes amies dont le mec était un connard fini (et je pèse mes mots) n'a pas accepté que je lui dise ce que je pensais de son mec, car elle n'était pas réceptive. On s'est d'ailleurs éloignées quelques temps (tout en gardant un contact quand même). Mais c'est moi, au final, qu'elle a appelée quand elle était sur le point de le quitter, elle savait que je lui dirais ce que je pensais vraiment, elle était alors prête à l'entendre. Et cela nous a beaucoup rapprochées au final.

Ton amie, je ne pense pas qu'elle ait voulu te faire délibérément de la peine. Elle savait qu'elle t'en ferait, je ne le nie pas, mais je pense surtout qu'elle t'a donné des pistes de réflexion.

Enfin, en effet, tu n'es pas parfaite, et alors! Tu peux manquer un peu d'empathie (perso, j'en ai trop, ce que me dit souvent mon homme, que j'en ai assez pour lui et moi, ce qui fait qu'il peut en manquer de son côté 8-) ), te montrer parfois un peu brusque, brutale, et alors? La Terre ne s'arrêtera pas de tourner, et, surtout, tu as d'autres qualités. Comme ton amie...
Un adage dit qu'un ami est quelqu'un qui vous connaît bien et qui vous aime quand même, tout est dit.

Qu'en penses-tu?
#1337392
Coucou Carrie,

Chouette de te lire par ici ! Merci pour ton message.

Pourquoi t'es-tu sentie mal à l'aise ?

Je comprends ce que tu dis et je sais que tu as raison. Ce qui m'a bouleversée, c'est que les pistes de réflexion, ce qu'elle m'a dit, c'est ce qu'on m'écrit ici depuis des années et des années. Je le sais tout ça et donc la violence pour moi était plutôt de me rendre compte que j'en suis encore là. Et là maintenant où j'en suis de ma vie, après une année horrible et avec une thèse à écrire, je ne me sens pas capable de traiter tout ce merdier. Je le fais deux fois par mois avec ma psy, mais le reste du temps j'essaie juste de trouver un équilibre qui me permette de garder la tête hors de l'eau pour continuer d'écrire et de trouver de la joie dans mon quotidien.

Je sais qu'elle n'a pas voulu me blesser, comme moi je n'ai pas cherché à lui faire du mal en lui disant "quitte le si tu te sens trop mal" et ça elle le sait. Peut-être que je peux lui dire cependant que ça m'a blessée. Ce serait bien la première fois de ma vie mais il faut commencer quelque part non ?
#1337393
Je me suis sentie mal à l'aise car je voulais rebondir sur ce message mais je ne savais pas comment faire, je ne voulais pas te blesser.

Après, es-tu vraiment en statu quo comme tu supposes peut-être l'être? Je ne crois pas. Tu es ce que tu es, en fait. Certains défauts, ou ce que l'on appelle défauts, peuvent s'atténuer ou se gommer, d'autres non.
A titre d'exemple, j'ai appris à devenir patiente (ce que je n'étais pas du tout), mais je continue parfois à être agacée par des choses anodines. C'est comme ça. J'ai avancé, j'avance toujours, mais certains traits de caractère demeurent. Et ce n'est pas grave!
Et pour toi, c'est pareil.

En effet, si tu le sens, je te conseille de dire à ton amie qu'elle t'a blessée. Fais-le surtout comme tu le sens!
#1337394
Je comprends. Je crois en fait que je suis à un moment où ça y est, j'ai appris à apprécier les jolies choses chez moi. Je commence à m'aimer pour tout un tas de raisons, durant cette dernière année je me suis découvert des qualités que je ne pensais pas avoir. J'ai compris que je méritais mieux que ce que je m'autorisais à vivre. Maintenant, il faut que j'apprenne à m'aimer aussi malgré les choses moins chouettes. On a commencé à parler de pardon avec ma psy. J'ai beaucoup de mal à pardonner à mes exs par exemple, parce que je n'arrive tout simplement pas à me pardonner à moi mes erreurs.

Cette discussion avec mon amie et nos derniers échanges ici m'amènent dans cette direction. Mon exigence extrême envers moi-même et envers les autres m'a emmenée vers des sommets de réussite professionnelle, mais ce perfectionnisme à outrance ne me permettra pas d'être en paix avec ce que je suis vraiment. Tout ce que je vois comme des choses que je me dois absolument de changer pour être parfaite, sont en réalité des défauts, des traits de caractère qui font ce que je suis. Et tu as raison, je me suis pourtant beaucoup adoucie avec les années. Mais je resterai peut-être toujours exigeante, un peu dure avec moi-même.

Et là je réalise que ces réflexions tombent en réalité à pic. Je m'explique. L'escalade est un sport exigeant, physiquement et mentalement. Et lorsqu'on est en falaise, seule sur son rocher, on est à nu, tout ressort. Typiquement, presque chaque fois que je grimpe en tête (j'ouvre la voie, en étant assurée mais moins que si la corde était déjà posée, le risque de grosse chute est plus important et ça fait très peur), dans des petits niveaux que je passe sans souci, vient toujours un moment où je panique et où je me mets à pleurer. Les pensées tourbillonnent alors : je suis nulle, pas foutue de grimper cette voie trop facile, je dois en plus emmerder tout le monde avec mes humeurs, pas capable de gérer la panique, etc etc. Ma binôme pense que j'ai un problème de gestion de la frustration parce que je n'arrive pas à faire ce que je voudrais faire. Il y a peut-être un peu de ça, mais je crois surtout que je ne m'autorise pas l'échec. Je ne m'autorise pas à ne pas y arriver. Dans les faits on me redescend en larmes et donc c'est bien un petit échec que j'ai vécu de toute façon. Mais plutôt que de me dire ok là je ne le sens vraiment pas, arrêtons, je me mets dans des états pas possibles. Là où je veux en venir, c'est que ces expériences répétées en falaise me font prendre conscience, en plus de toutes ces discussions, que mon problème n'est pas la frustration, mais bien l'exigence de perfection, la pression que je me mets, malvenue dans ce cadre, qui font tourner un moment de joie et de dépassement de soi au cauchemar mental.

Merci beaucoup à vous de m'avoir aidée à ouvrir les yeux là-dessus.
#1337396
hello les filles ,

je vous lis avec grand intérêt , en particulier le parallèle avec le sport, l'escalade, que je trouve très pertinent .

Le sport est une école de la vie ( #cliché , n'empêche que jouer au volley pendant des décennies, seule fille dans une équipe de garçons, a bien forgé ma personnalité :D )

bisous fabuleux :bisou:
#1337406
Coucou Elieza !
Elieza a écrit : 20 juin 2023, 12:44 Coucou Janysse!
La frustration découle de cette exigence envers toi même en fait…
J’ai pas le temps là mais je reviendrais plus tard.
Je t’embrasse!
Tu veux dire dans le sens où, je me mets la pression (trop) et je n'y arrive pas, et donc je me sens frustrée, parce qu'à la base je suis trop exigeante (ou de la mauvaise façon) ?
Selmasultane a écrit :hello les filles ,

je vous lis avec grand intérêt , en particulier le parallèle avec le sport, l'escalade, que je trouve très pertinent .

Le sport est une école de la vie ( #cliché , n'empêche que jouer au volley pendant des décennies, seule fille dans une équipe de garçons, a bien forgé ma personnalité :D )

bisous fabuleux :bisou:
Coucou Selma :bisou:

J'en profite pour donner quelques petites nouvelles. Je suis toujours dans ma phase up, je me sens bien et sereine. Je suis fatiguée car je me suis couchée tard deux soirs de suite or ce n'est pas du tout dans mes habitudes et ça me flingue, mais je vais bien. J'ai rencontré plein de nouvelles personnes mordues d'escalade et j'ai goûté de nouveau à ce sentiment d'appartenir à quelque chose, à un groupe. De fait, je ne me suis pas sentie seule depuis. Je sais maintenant que si ce besoin d'appartenance est satisfait, si l'amitié de ce petit groupe me remplit comme ça, il n'y a plus de place pour le vide ou la solitude dévorante. Il ne s'agit pas de tout miser de nouveau sur quelques personnes, mais de savourer tranquillement la joie de se retrouver autour d'une passion commune. Et c'est assez nouveau pour moi. Et je remercie encore et encore la Janysse qui s'est bougée le cul en septembre pour s'inscrire à l'escalade.

J'ai croisé de jolis garçons dans mes diverses rencontres. J'ai pris acte du fait que je les trouvais charmants, et basta cosi. Je ne cherche pas à leur plaire, je ne cherche pas leur validation ou leur regard. Je reconnais simplement, et ça fait un bien fou, que d'autres hommes peuvent me plaire, que les souvenirs de mon ex et d'escalade boy s'éloignent (même si j'y pense encore, que j'en rêve parfois), et ça suffit largement. Leur amitié m'est plus précieuse. Ma tranquillité d'esprit est plus précieuse (que vivre un truc qui pourrait mal finir).

Ma thèse avance, même si la fin de l'année approchant c'est un peu dur de tenir le rythme et que je ne pense qu'à faire de l'escalade avant la pause estivale. Mais je sais que les temps qui viennent seront difficiles, l'année prochaine sera vraiment la dernière ligne droite de la thèse, alors je m'autorise à savourer un peu les délices de l'été qui commence. J'ai vécu une année difficile, je me suis trompée, mais j'ai le droit de m'être trompée et j'ai le droit de profiter de la joie que je traverse en ce moment. Il y aura des phases down à n'en pas douter, alors je m'autorise à vivre pleinement ce que je vis maintenant.

Demain j'ai 30 ans. Je vois enfin le bout de cette vingtaine interminable et empreinte de tellement de douleur, de chagrin, de difficultés. Je sais que la vie est faite de ces douleurs que nous devons toutes et tous traverser. Mais je sais aussi que ma trentaine sera différente. Parce que je suis plus forte, que j'ai les ressources nécessaires pour survivre à à peu près tout, parce que j'ai patiemment construit toutes ces années, tissé fil après fil, la vie que je vis aujourd'hui et que je suis fière et heureuse de vivre, malgré la dépression, malgré l'anxiété, malgré mon cerveau pas câblé comme les autres, malgré ma fragilité fondamentale, malgré mon humeur changeante, malgré la peur et l'angoisse, malgré tout ça - avec tout ça.

Voilà, je vous embrasse bien fort ! :bisou:
#1337906
Coucou IVV ! Oui tout va très bien, je suis en vacances et je cours après le temps, et je n'en trouve pas pour écrire ici ! C'est prévu dès que je me serai posée. Mais rassure toi, je vais vraiment bien :)
Bisous
#1337953
Coucou tout le monde !

Comme promis, voici quelques nouvelles. Je vais bien. Vraiment bien. Depuis mon anniversaire le temps est passé à toute vitesse. Mes deux chevilles sont fragilisées suite à des mauvaises chutes en grimpant. C'est très emmerdant et un peu flippant pour l'avenir mais je continue d'aller chez le kiné tous les jours depuis fin avril pour réparer tout ça. Je prends soin de moi ainsi.

À la salle d'escalade, à la bibliothèque, dans mon immeuble même, j'ai rencontré tout un tas de nouvelles personnes. Ces mois de juin-juillet ont réellement été marqués par ces nouvelles rencontres qui sont autant de jolies promesses pour la rentrée. J'ai beaucoup travaillé aussi, en essayant d'atteindre les objectifs que je m'étais fixé avant de partir en vacances. Puis de moins en moins à mesure qu'avançait le mois de juillet, car j'étais de plus en plus fatiguée. J'ai néanmoins réussi à sortir ce qu'il fallait et j'ai complètement arrêté de bosser depuis. J'ai décidé de prendre un mois de vacances au lieu de deux semaines, pour prendre des forces pour la dernière ligne droite d'écriture de la thèse à la rentrée.

J'ai un peu fait la fête - mais je ne bois presque plus d'alcool - mais je suis surtout allée à la rivière, à l'escalade, et à la plage le soir pour bouquiner de 19h à 21h, lorsque la plage se vide, avec moi-même pour seule compagnie. Cela fait quelques temps déjà que je connais la joie tranquille de prendre du temps pour soi. Ce besoin d'être seule pour recharger les batteries se fait de plus en plus fort, de plus en plus précis. Et les moments seule de plus en plus délicieux. Avant, la solitude était une véritable souffrance permanente, j'étais en recherche constante de compagnie parce qu'être seule était mon mode de vie par défaut. J'ai souvent été seule enfant et adolescente, jeune adulte aussi. La solitude était normale, mais c'était une fange de douleur dont j'essayais de m'extraire à tout prix car je ne l'avais pas choisie, je ne voulais pas être seule, je subissais ma solitude. Aujourd'hui les choses ont changé. Je ne suis pas devenue une ermite, loin de là. Je passe encore beaucoup de temps seule, mais ma vie sociale est riche et diverse. Et j'aime mes moments seule. Je ne suis plus dans la recherche frénétique et désespérée d'activités sociales, en tout cas beaucoup moins.

Il y a quelques semaines, une de mes meilleures amies, de très longue date, s'est séparée de son compagnon après 10 ans de relation. C'est lui qui est parti. Je voyais le truc arriver depuis quelques années déjà, mais leur relation tenait toujours. lls se sont rencontrés à 20 ans, et c'est typiquement le genre de relation qui me faisait mal au coeur : une relation stable, durable, une vie en commun, des projets - pendant que je vivais rupture sur rupture. Sauf que cette relation n'était pas du tout une relation de rêve. Depuis des années, le sujet des enfants, un des noeuds du problème, était mis sous le tapis (elle en veut, lui surtout, surtout pas). Depuis des années, ils vivaient l'un à côté de l'autre, prenaient même leurs repas séparément (elle doit surveiller strictement son alimentation, lui aime la junk food). Depuis des années, ils ne faisaient plus l'amour. Depuis des années, il était devenu rabaissant et désagréable avec elle. Et aujourd'hui, à 30 ans, mon amie traverse sa première rupture amoureuse et ne sait pas du tout comment s'y prendre. Au-delà du fait que la part blessée et traumatisée en moi se réjouit de voir le début de l'effondrement de tous ces couples stables autour de moi dont l'existence même me faisait du mal - car c'est sans doute le premier d'une longue liste -, je réalise que j'ai eu plutôt de la chance de ne pas avoir passé 10 ans de ma vie avec un mec qui s'en fout un peu de moi, dans une relation frustrante pour tout le monde (ce qu'aucun d'eux n'osait cependant s'avouer), et de ne pas me retrouver à 30 ans sans la moindre idée de comment vivre seule.

Pendant tout ce temps, j'ai souffert, énormément, vraiment beaucoup, vous le savez très bien, mais je me suis construite. Et lorsque j'ai ma meilleure amie au téléphone en larmes, plusieurs fois dans la semaine, je me dis mais quelle joie de ne pas être dans la même situation, de ne plus être dans cette situation, le coeur brisé par un mec qui me traite mal, triste à mourir et vidée de toute énergie à force d'avoir pleuré. Je suis tranquille comme ça et ça me rend heureuse. Et je suis de plus en plus solide. Bien sûr il m'arrive de me sentir seule. La vision, dans le village cévenol où je passe deux semaines de vacances chez des amis, de couples trentenaires avec de jeunes enfants me gifle le coeur. Et si ça ne m'arrivait jamais ? Et si je restais célibataire toute ma vie ? Et si personne ne voulait m'aimer plus d'une année comme les trois derniers ?

Je suis en vacances dans ce petit village cévenol où je m'étais réfugiée l'été dernier pour cuver mon chagrin après la rupture avec mon ex. Je mesure le chemin parcouru avec beaucoup de joie. Ces derniers jours j'ai beaucoup pensé à mon ex. Je me suis surprise à être très nostalgique de cette relation lorsqu'elle allait bien. Il me manque encore. Ce que nous étions me manque encore cruellement. Je pense à ses cheveux, à ses yeux, à son corps, à son odeur. La cicatrice est encore là, elle le sera peut-être toujours mais elle s'efface petit à petit. Je passe beaucoup de temps à la rivière, à lire, à me baigner, seule, tranquille. Je guéris ainsi.

Je reviens aussi de trois jours de rassemblement militant écolo gaucho. Trois jours de camping, trois jours de vent et de pluie, trois jours de discussions, conférences, ateliers, formations. C'est le genre d'évènement qui donne une dimension supplémentaire à l'existence, au-delà des tracas quotidiens et des blessures individuelles, il s'agit de penser ou panser ensemble un avenir commun dont la possibilité même est menacée de toute part. Je découvre la joie militante, le sens qu'elle peut donner à une vie.

Ce que je traverse actuellement n'est pas un simple rebond post-rupture, que j'ai vécu à de nombreuses reprises, souvent si ce n'est toujours suivi d'une rechute, de l'impérieuse nécessité de me réfugier dans une nouvelle relation ou du désespoir d'une solitude impossible à apprivoiser. Ce que je vis est différent. Je me construis en tant que femme adulte et autonome émotionnellement, en tant que personne responsable de mon monde et du monde que je partage avec d'autres. Cette construction n'est pas vécue sur le mode extatique et euphorique de la reconstruction post-rupture. Elle est lente, profonde, durable.

Je suis partie avec des amis à ce rassemblement. Je me suis dit que j'allais peut-être y rencontrer un beau militant écolo avec qui passer la nuit. J'ai même acheté des capotes, sait-on jamais ! À peine arrivée, après quelques conférences avec mes amis, je me suis dit que c'était mort, je me suis trouvée un peu ridicule et j'ai laissé tomber l'idée en riant de moi-même avec beaucoup de tendresse. Et puis hier, j'ai rencontré ce gars, à une projection. C'était furtif, c'était presque rien. On a discuté un petit moment, il m'a touché le bras, j'ai compris. On s'est recroisé plus tard dans la journée. Entre temps j'avais décidé de partir le soir-même, le climat était hostile, je n'étais pas bien équipée, et la perspective de passer une nouvelle soirée dans le venté glacé et la pluie, puis une mauvaise nuit en tente me paraissait insurmontable. Je lui ai dit que je partais. Je lui ai souhaité une bonne fin de festival, je suis partie. J'ai à peine fait deux mètres, je me suis retournée, il s'était retourné aussi. Nous sommes revenus sur nos pas. On s'est regardé en silence. Je lui ai demandé où il vivait. "Paris, ça fait un peu loin". J'ai dit oui. "C'est dommage". J'ai dit oui. Et nous sommes repartis. Je ne sais même pas comment il s'appelle, je ne le reverrai sans doute jamais. Je ne lui ai pas donné mon numéro, il ne m'a pas donné le sien. Je ne voulais pas me mettre dans un truc où j'attendrais un message ou autre, je ne voulais pas avoir l'esprit encombré par ça. Si j'étais restée nous aurions passé la nuit ensemble, mais ce n'est pas le choix que j'ai fait. J'avais trop besoin de rentrer. J'ai retrouvé mes amis, nous avons démonté les tentes. Je pensais à lui en me demandant si je faisais une erreur. J'y pense encore. Pendant un petit moment, j'ai senti mon coeur battre plus fort, la chaleur me monter aux joues, quelque chose griffer au fond de mon ventre, quelque chose qui dit "Tu vois, c'est encore possible". C'est tout ce que j'emporte de ce joli moment. Tu vois, c'est encore possible. Il a peut-être passé une nuit de plaisir avec une autre fille, en tout cas je le lui souhaite, avec toute la tendresse qu'on peut avoir pour un inconnu qui, d'un regard bleu qui s'ignore, répare un petit peu de nos fêlures intimes.

J'écris tout ça avec les larmes aux yeux. Ce n'est pas de la tristesse. C'est de la gratitude. La gratitude, ce n'est pas une explosion de joie féroce, c'est une sensation douce amère au creux du ventre, c'est un merci qui palpite entre les côtes, c'est un sentiment d'appartenance qui ressemble à la reconnaissance, après un long voyage, d'être rentré chez soi. Je suis mon propre chez-moi.

Et je sais où je vais. Il me reste 15 jours de vacances pour me reposer avant la rentrée. Je vais finir ma thèse. Je vais grimper, beaucoup. Je vais prendre soin des relations nouvelles que j'ai nouées. Je vais continuer à m'aimer comme j'ai appris à le faire depuis un an. Je vais vivre et être heureuse, parce que j'en ai le droit.

Voilà, je vais bien, vraiment bien.

Je vous embrasse fort.
#1337955
Et bien… quelle entrée dans la trentaine… ^^ vivement la quarantaine pour encore plus de Sagesse… ^^

Pour tes chevilles tu pourras faire des exos de renforcement - à voir avec ton kiné un peu plus tard… j’avais eu un accident en 2012 et la cheville avait pris… je me sentais toujours au bord de tomber lorsque je marchais un peu rapidement ou que je tentais courir encore quelques mois après… puis c’est doucement passé… Quand je faisais du kickboxing en 2018 le coach nous avait expliqué l’importance des mouvements d’échauffements pour les articulations : cou, poignets, chevilles… à voir si ça peut te servir avant de reprendre l’escalade…

Concernant ce plus tard que tu pourrais vivre sans compagnon, ni enfants, sans vie de famille en somme, et bien peut-être que tu pourrais - lorsque ces pensées surviennent et si elles te sont douloureuses - te ramener systématiquement dans le présent en te disant Et tout de suite de quoi ai-je besoin, de quoi ai-je envie, qu’est-ce qui me fait du bien ?
Comme tu l’as lu ici, il y a des femmes - le plus souvent de ce que j’ai lu - qui après avoir bien galéré en amour ont trouvé leur compagnon et fondé une famille… je pense à Lili notamment, revenue récemment nous raconter que tout allait bien pour elle à présent… peut-être que ce n’est pas un hasard si certaines choses ne se réalisent pas à un moment donné de nos vies…

« Tu vois, c’est encore possible » je ne sais pas si je le saisi comme tu l’entends, mais à chaque fois que j’ai fait une rencontre amoureuse je n’étais, justement, pas dans les dispositions d’une rencontre amoureuse… pas de préservatifs en poche et encore moins une alliance ^^ je n’avais pas l’état d’esprit à ça… tout simplement… Tu sais, Janysse, tu vas peut-être vivre célibataire encore quelques temps, ou avoir quelques histoires qui vont s’achever de façon triste, et un jour, un soir, tu vas discuter avec quelqu’un sans aucunes arrières pensées et… six mois plus tard tu seras en plein histoire d’amour avec un homme qui te convient et enceinte…

P. S : il y a un sujet dont j’aimerais parler avec toi, si tu as du temps dans tes vacances allongées, dis le moi et j’ouvre ma boite à MP
#1337957
Coucou !
-Sandrine- a écrit :Et bien… quelle entrée dans la trentaine… ^^ vivement la quarantaine pour encore plus de Sagesse… ^^
Je ne sais pas si c'est de la sagesse, je suis lucide sur le fait que mon moral n'est pas toujours très stable. Je profite de ce moment d'accalmie et de paix qui dure en espérant me souvenir à la prochaine tempête que ça aura existé.
-Sandrine- a écrit :Pour tes chevilles tu pourras faire des exos de renforcement - à voir avec ton kiné un peu plus tard… j’avais eu un accident en 2012 et la cheville avait pris… je me sentais toujours au bord de tomber lorsque je marchais un peu rapidement ou que je tentais courir encore quelques mois après… puis c’est doucement passé… Quand je faisais du kickboxing en 2018 le coach nous avait expliqué l’importance des mouvements d’échauffements pour les articulations : cou, poignets, chevilles… à voir si ça peut te servir avant de reprendre l’escalade…
J'ai repris l'escalade il y a deux mois et quelques déjà, je fais du renforcement avec le kiné. Il y en a pour un moment encore mais apparemment c'est normal. Et du coup je passe effectivement beaucoup de temps à m'échauffer pour éviter de me blesser ailleurs !
-Sandrine- a écrit : Concernant ce plus tard que tu pourrais vivre sans compagnon, ni enfants, sans vie de famille en somme, et bien peut-être que tu pourrais - lorsque ces pensées surviennent et si elles te sont douloureuses - te ramener systématiquement dans le présent en te disant Et tout de suite de quoi ai-je besoin, de quoi ai-je envie, qu’est-ce qui me fait du bien ?
Comme tu l’as lu ici, il y a des femmes - le plus souvent de ce que j’ai lu - qui après avoir bien galéré en amour ont trouvé leur compagnon et fondé une famille… je pense à Lili notamment, revenue récemment nous raconter que tout allait bien pour elle à présent… peut-être que ce n’est pas un hasard si certaines choses ne se réalisent pas à un moment donné de nos vies…
Oui j'y pense parfois. Et tu as raison, me ramener dans le présent est une très jolie façon de ne pas me laisser emporter par ces pensées.
-Sandrine- a écrit :« Tu vois, c’est encore possible » je ne sais pas si je le saisi comme tu l’entends, mais à chaque fois que j’ai fait une rencontre amoureuse je n’étais, justement, pas dans les dispositions d’une rencontre amoureuse… pas de préservatifs en poche et encore moins une alliance ^^ je n’avais pas l’état d’esprit à ça… tout simplement… Tu sais, Janysse, tu vas peut-être vivre célibataire encore quelques temps, ou avoir quelques histoires qui vont s’achever de façon triste, et un jour, un soir, tu vas discuter avec quelqu’un sans aucunes arrières pensées et… six mois plus tard tu seras en plein histoire d’amour avec un homme qui te convient et enceinte…
"Tu vois c'est encore possible" de ressentir quelque chose pour quelqu'un, même si c'est minuscule et éphémère. Je me suis blindée et je refuse qu'on m'approche depuis l'histoire d'escalade boy, je me sens fragile à l'extrême à cet endroit-là et je suis terrorisée à l'idée de souffrir de nouveau. J'ai laissé approcher ce garçon parce que le contexte garantissait plus ou moins l'impossibilité de poursuivre dans le temps. Et j'ai choisi de partir parce que j'ai peur de mes réactions, je ne voulais pas me retrouver à penser à ce gars pendant des jours et des semaines après avoir passé une nuit avec lui. Je suis allée à ce festival avec des capotes en poche (parce qu'il vaut mieux en avoir que ne pas en avoir) et parce que j'avais envie de tendresse et de sexe. Je me suis rétractée parce que j'ai peur.

J'ai fait des rencontres amoureuses dans tout un tas de contextes, et tout un tas d'états d'esprit différents. J'ai rencontré des garçons sur Tinder, j'y ai rencontré un amant et puis mon dernier amoureux ; j'ai discuté sans arrière-pensée avec des hommes qui sont devenus parfois des amants puis des ex ; j'ai fait des rencontres en soirée alors que je ne m'y attendais pas, en faisant de l'escalade, etc etc. Et à chaque fois ça a merdé donc je ne suis pas sûre qu'il s'agisse d'être dans les dispositions d'une rencontre ou pas, pas dans mon cas du moins. D'aucuns diraient que le seul point commun dans toutes ces histoires c'est moi, c'est moi le problème. C'est peut-être moi le problème oui, ça semble logique. Mais en fait tout ça, je préfère ne pas y penser. C'est toujours là, quelque part, parce que je suis traumatisée, que j'ai trop souffert et que j'ai peur de ne pas vivre cette expérience que j'ai envie de vivre. Mais ces derniers mois j'ai appris à vivre en mettant ce truc sous le tapis. Je le ressors deux fois par mois chez ma psy et quand j'en sors je retourne vivre ma vie.

Tu vois là j'écris tout ça en pleurant à chaudes larmes parce que j'ai sorti le monstre de sous le tapis. J'ai l'impression de ne pas être normale, de tout faire de travers. Je me sens jugée par la société parce que je suis une femme de 30 ans célibataire incapable de garder un mec. Je me sens jugée par les ayatollahs du développement personnel parce que j'aimerais vivre une relation de couple. Et oui je vais peut-être rester célibataire encore longtemps et/ou vivre des histoires de merde mais ça me fait mal rien que d'y penser. Comme tout ça m'affecte profondément, je préfère faire comme si ça n'existait pas, ne pas y penser, et ça me permet de vivre ma vie joyeusement la plupart du temps.
-Sandrine- a écrit :P. S : il y a un sujet dont j’aimerais parler avec toi, si tu as du temps dans tes vacances allongées, dis le moi et j’ouvre ma boite à MP
Bien sûr, écris-moi quand tu veux :bisou:
#1337958
« me ramener dans le présent est une très jolie façon de ne pas me laisser emporter par ces pensées. »

Et aussi de redéfinir à chaque instant quels sont tes réels souhaits du moment… en quelque sorte, te reconnecter à toi qui vis ta vie dans l’instant présent, avec son propre rythme… celui qui lui va, qui lui convient…

« "Tu vois c'est encore possible" de ressentir quelque chose pour quelqu'un, même si c'est minuscule et éphémère. Je me suis blindée et je refuse qu'on m'approche depuis l'histoire d'escalade boy, je me sens fragile à l'extrême à cet endroit-là et je suis terrorisée à l'idée de souffrir de nouveau. J'ai laissé approcher ce garçon parce que le contexte garantissait plus ou moins l'impossibilité de poursuivre dans le temps. Et j'ai choisi de partir parce que j'ai peur de mes réactions, je ne voulais pas me retrouver à penser à ce gars pendant des jours et des semaines après avoir passé une nuit avec lui. Je suis allée à ce festival avec des capotes en poche (parce qu'il vaut mieux en avoir que ne pas en avoir) et parce que j'avais envie de tendresse et de sexe. Je me suis rétractée parce que j'ai peur. »

Je trouve ça très sage de ta part que tu anticipes tes réactions et que tu agisses en conséquence… c’est très intelligent… c’est te préserver, c’est faire attention à toi… c’est un peu ce que m’avait dit une forumeuse à propos de ma méfiance qui me voulait sans doute du bien… cette peur, Janysse, elle te veut du bien… je le crois, moi… elle t’évite de faire une fixette sur un gars que tu ne connais pas et de ne pas vivre un énième chagrin d’amour à la suite d’une relation impossible… et donc de te concentrer sur ta thèse, sur toi, ton bien être… c’est pour ça qu’elle est là ta peur, Janysse… Elle ne dit rien de toi, sur toi, profondément… elle est là, à un moment de ta vie, juste un moment… et elle n’empêche pas la Sagesse, l’intelligence, le bon sens, la maturité…

J’espère que tu verras un jour que ton dernier amoureux n’était pas le bon mec pour aucune femme… tout simplement parce qu’il n’avait pas réglé son passif amoureux… on entre pas dans une relation si on a pas réglé ça, ça me semble le minimum syndical à avoir à faire, avant… il faut être disponible pour une relation et si on a toujours son ex.e en tête, c’est difficile de l’être… pour moi, tu n’es pas le soucis… pour moi, tu restes avec des hommes qui ne te conviennent pas… sans doute parce que tu « aimerais vivre une relation de couple »

« J'ai l'impression de ne pas être normale, de tout faire de travers. Je me sens jugée par la société parce que je suis une femme de 30 ans célibataire incapable de garder un mec. Je me sens jugée par les ayatollahs du développement personnel parce que j'aimerais vivre une relation de couple. »

Pourtant tu le vois autour de toi, ici, dans ta vie, des gens restent avec d’autres alors que ça ne vas pas… il n’y a rien d’anormal ou de travers… c’est juste humain…
C’est qui cette société, Janysse ? Ta famille ? tes ami.e.s ? tes collègues ? des gens dans la rue qui t’arrêtent pour te questionner sur ta vie personnelle ? tu ne sais pas garder un homme… ? qu’est-ce que ça veut dire ? qu’il y aurait un pouvoir qu’on devrait toutes avoir ? on quitte quelqu’un parce qu’on ne l’aime plus, parce qu’on se rends compte qu’on ne l’aime pas… parce que nos projets de vies sont différents… au début de la relation ou après quelques années, parce que les envies, les désirs se modifient… et ça, tu le sais, Janysse...

Et parfois aussi, on tombe éperdument amoureux, on aime profondément quelqu’un et peu importe ce qu’il se passe - j’écoutais Augustin Trapenard dire, dans une interview, qu’il adorait sa vie telle qu’elle était - pro et sociale - mais qu’il était avec un homme qu’il aimait et que si celui-ci désirait partir vivre en Australie, il le suivrait sans réfléchir… Est-ce que c’est ça que tu veux Janysse, qu’on t’aime ainsi ?
#1337966
-Sandrine ✿⊱╮ a écrit :Je trouve ça très sage de ta part que tu anticipes tes réactions et que tu agisses en conséquence… c’est très intelligent… c’est te préserver, c’est faire attention à toi… c’est un peu ce que m’avait dit une forumeuse à propos de ma méfiance qui me voulait sans doute du bien… cette peur, Janysse, elle te veut du bien… je le crois, moi… elle t’évite de faire une fixette sur un gars que tu ne connais pas et de ne pas vivre un énième chagrin d’amour à la suite d’une relation impossible… et donc de te concentrer sur ta thèse, sur toi, ton bien être… c’est pour ça qu’elle est là ta peur, Janysse… Elle ne dit rien de toi, sur toi, profondément… elle est là, à un moment de ta vie, juste un moment… et elle n’empêche pas la Sagesse, l’intelligence, le bon sens, la maturité…
Oui, j'ai fini par le comprendre hier en conduisant sur la route du retour chez moi. Et tu le dis de façon très claire. Je suis la spécialiste des fixettes sur des gars que je connais à peine et ce week-end j'ai pris la décision de ne pas revivre ça. J'ai plein d'ami·e·s qui peuvent vivre des histoires d'une nuit et passer à autre chose dans la minute, ou coucher avec un ami et puis rester amis. J'en suis tout bonnement incapable. Je me suis protégée en ne restant pas, et c'est nouveau et j'en suis très fière. Je suis très fière d'avoir écouté mon gut feeling, mon instinct premier qui me disait de partir plutôt que de rester pour un peu de tendresse charnelle aux conséquences calamiteuses. Je manque de tendresse physique et émotionnelle mais je ne me sens pas prête à vivre quelque chose avec quelqu'un. J'ai eu trop mal, je cherche encore mon ex dans les silhouettes que je croise. Oui voilà je ne suis pas prête.
-Sandrine ✿⊱╮ a écrit :J’espère que tu verras un jour que ton dernier amoureux n’était pas le bon mec pour aucune femme… tout simplement parce qu’il n’avait pas réglé son passif amoureux… on entre pas dans une relation si on a pas réglé ça, ça me semble le minimum syndical à avoir à faire, avant… il faut être disponible pour une relation et si on a toujours son ex.e en tête, c’est difficile de l’être… pour moi, tu n’es pas le soucis… pour moi, tu restes avec des hommes qui ne te conviennent pas… sans doute parce que tu « aimerais vivre une relation de couple »
Oui. J'ai relu des choses qu'il m'avait dites au tout début de notre relation, que j'avais écrites quelque part. Il me disait clairement qu'il n'était pas sûr d'être prêt, qu'il ne voulait pas me faire de mal, etc etc. Dès le mois d'août 2021, un mois après notre rencontre j'avais peur d'être un pansement. J'y suis allée quand même. Parce que la vie est courte non ? Et qu'un coup de coeur comme ça est si rare. Je ne peux pas dire que je regrette mais alors quoi ? Au nom de "la vie est courte" il faudrait s'abîmer encore et encore dans des relations qui me traumatisent un peu plus à chaque fois ? Il me disait qu'il m'aimait, j'y croyais très fort. Alors quoi ? On ne peut donc avoir confiance en rien ? Un je t'aime n'a-t-il aucune valeur ? Tu as bien résumé la chose. Je suis terrorisée.
-Sandrine ✿⊱╮ a écrit :Pourtant tu le vois autour de toi, ici, dans ta vie, des gens restent avec d’autres alors que ça ne vas pas… il n’y a rien d’anormal ou de travers… c’est juste humain…
C’est qui cette société, Janysse ? Ta famille ? tes ami.e.s ? tes collègues ? des gens dans la rue qui t’arrêtent pour te questionner sur ta vie personnelle ? tu ne sais pas garder un homme… ? qu’est-ce que ça veut dire ? qu’il y aurait un pouvoir qu’on devrait toutes avoir ? on quitte quelqu’un parce qu’on ne l’aime plus, parce qu’on se rends compte qu’on ne l’aime pas… parce que nos projets de vies sont différents… au début de la relation ou après quelques années, parce que les envies, les désirs se modifient… et ça, tu le sais, Janysse...


J'ai très peu d'ami·e·s célibataires. Mes deux colocs sont en couple et le mec de l'une d'entre elles est tout le temps fourré à la maison et ça se papouille et ça se câline et ça dégouline de tendresse. Et ça me fait mal, à chaque fois. J'essaie de ne pas devenir aigrie, mais il est de plus en plus difficile pour moi d'entendre des couples parler de leurs projets. Mais bref, je suis en boucle là-dessus depuis des années, c'est mon grand trauma, c'est comme ça.
-Sandrine ✿⊱╮ a écrit :Et parfois aussi, on tombe éperdument amoureux, on aime profondément quelqu’un et peu importe ce qu’il se passe - j’écoutais Augustin Trapenard dire, dans une interview, qu’il adorait sa vie telle qu’elle était - pro et sociale - mais qu’il était avec un homme qu’il aimait et que si celui-ci désirait partir vivre en Australie, il le suivrait sans réfléchir… Est-ce que c’est ça que tu veux Janysse, qu’on t’aime ainsi ?
Une part de moi a envie de te dire oui, parce que je n'ai jamais été aimée comme ça, et que je ne me suis jamais sentie vraiment importante pour mes partenaires. À part mon dernier ex, avec qui j'ai découvert ce que ça voulait dire d'être une priorité pour l'autre, ce que ça voulait dire d'être avec quelqu'un qui a envie de me voir, de passer du temps avec moi, qui préfère passer du temps avec moi plutôt que de sortir, qui est présent, qui me fait comprendre que le temps passé avec moi est une des meilleures façons de passer son temps. Et ça je ne l'avais jamais vécu, je suis toujours passée après les potes, la famille, d'autres choses, et je m'écrasais bien gentiment parce que je pensais que de toute façon je n'avais pas assez de valeur pour être une priorité. Ça n'a pas duré avec mon ex mais maintenant je sais que c'est ça que je veux, je veux être une priorité, je veux me sentir importante, à la hauteur de l'importance que l'autre a pour moi.

D'un autre côté, je ne suis pas sûre de vouloir être avec quelqu'un prêt à tout quitter pour me suivre, parce que je ne serais pas capable, et je n'ai pas envie, moi, de tout quitter pour quelqu'un. Ma carrière, ma vie sociale, mon monde à moi, c'est tout ce que j'ai et je sais plus que quiconque qu'une relation a souvent si ce n'est toujours une fin. Je m'en suis toujours sortie parce que j'avais ma vie professionnelle et ma vie à moi pour me tirer hors de l'eau, jamais je ne prendrais le risque de tout plaquer pour un mec qui peut me quitter à tout moment.
#1337974
« J'ai relu des choses qu'il m'avait dites au tout début de notre relation, que j'avais écrites quelque part. Il me disait clairement qu'il n'était pas sûr d'être prêt, qu'il ne voulait pas me faire de mal, etc etc. Dès le mois d'août 2021, un mois après notre rencontre j'avais peur d'être un pansement. J'y suis allée quand même. Parce que la vie est courte non ? Et qu'un coup de coeur comme ça est si rare. »

J’entends tout ça… mais il y a également d’autres points sur lesquels porter ton attention… par exemple… tu as décidé de rester avec quelqu’un qui ne voulait pas d’enfant alors que toi tu en veux… il me semble bien avoir lu que tu appréhendais de vivre avec lui parce que tu craignais que sa fille soit « dans tes pattes » quand tu ferais ton yoga… que, de mémoire, tu envisageais même qu’un chacun chez soi en couple ne te dérangerais pas, au contraire, que tu avais besoin de ton espace… je me souviens que tu étais même surprise de te découvrir ainsi… ce sont des points très importants… parce que ça défini un mode de vie… et ce mode de vie devrait être compatible avec ce qu’envisage de vivre ton futur compagnon… Je n’aie eu que des relations à distance… l’homme avec lequel je suis restée le plus longtemps - 7 ans - vivait à une trentaine de kilomètres de chez moi, nous avons vécu ensembles par intermittence, mais jamais nous ne nous sommes installés ensembles… ça nous convenait… ça n’a jamais été un sujet de discussion, de discorde… jamais… c’était comme ça et ça nous allait… Lorsque je lisais que tu étais si triste pour Escalade boy, j’étais - un peu à l’image de tes amies - un peu dans l’incompréhension… de ce que je me souviens, vous n’avez pas parlé de vos projets de vie… tu ne sais pas si cet homme était compatible sur le long terme… ce n’est pas quelqu’un avec qui tu avais vécu longtemps, que tu connaissais, que tu aimais… j’ai l’impression que tu as plus « pleuré » la perte de l’illusion de quelque chose de possible - je ne saurais pas le formuler autrement… tu sembles également attaché à ces sensations fortes que tu décris souvent… de mon point de vue, pour vivre une relation qui a le plus de chance de durer, on doit savoir ce que veut l’autre, l’entendre, l’accepter… et soit on accepte de faire des compromis, des ajustements sur certaines choses, soit pas… et dans le dernier cas… on se sépare intelligemment…

« Au nom de la vie est courte » je pense qu’il te faut faire attention à toi… et t’écouter… et - d’après ce que je lis - donc, ne pas te lancer - comme tu as su si bien le faire à ce festival - dans des histoires avec des hommes que tu ne connais parce que tu ressens un petit quelque chose alors que tu ne peux pas gérer une aventure sans lendemain… mais prendre le temps de bien connaitre quelqu’un, qui te fait - ou pas - ressentir quelque chose… et seulement entamer une relation si vos projets de vie sont compatibles… si son comportement avec toi te rassure… tout ça, c’est pour toi que tu le feras… Je pense que ce serait un bon exercice pour toi de décrire ta vie idéale… moi j’en ai deux… aux antipodes l’une de l’autre ^^ mais… ce sont mes vies idéales… la seconde va peut-être se concrétiser…

En attendant, le passé est le passé, Janysse, autant s’en servir comme enseignement… tu vas certainement encore ressentir beaucoup de peur… mais elle passera, ça, j’en suis certaine…
#1338029
-Sandrine a écrit :J’entends tout ça… mais il y a également d’autres points sur lesquels porter ton attention… par exemple… tu as décidé de rester avec quelqu’un qui ne voulait pas d’enfant alors que toi tu en veux… il me semble bien avoir lu que tu appréhendais de vivre avec lui parce que tu craignais que sa fille soit « dans tes pattes » quand tu ferais ton yoga… que, de mémoire, tu envisageais même qu’un chacun chez soi en couple ne te dérangerais pas, au contraire, que tu avais besoin de ton espace… je me souviens que tu étais même surprise de te découvrir ainsi… ce sont des points très importants… parce que ça défini un mode de vie… et ce mode de vie devrait être compatible avec ce qu’envisage de vivre ton futur compagnon…
Oui parce que j'avais trop peur de le perdre, d'être seule, blablabla etc. Le problème habituel quoi ! J'appréhendais non pas "d'avoir sa fille dans mes pattes pendant que je ferais mon yoga", ce n'est pas tout à fait ça. Je constatais depuis des mois l'état de crasse et de bordel de sa maison, qu'un enfant de 3 ans ça prend énormément d'énergie et d'attention, et j'avais peur, une fois dans la même maison que lui, de me retrouver à faire la bonniche, à devoir tout gérer physiquement (le ménage, la bouffe, s'occuper de la gamine), à me taper toute la charge mentale (liste des courses, attention à ta déclaration d'impôts, mon chéri on n'a plus de pq, etc etc, toutes choses que je gérais DÉJÀ). Or, je suis à un moment de ma vie où j'écris une thèse, c'est un travail titanesque, je me suis battue des années et j'ai travaillé d'arrache-pied pour ça. Ce qui m'angoissait, c'était la perspective de me retrouver à habiter dans une maison loin de la ville, donc loin de la bibli et de mes amis, à gérer cette baraque toute seule parce que lui c'est un gros crasseux, à devoir en plus élever un enfant (qui n'est pas le mien par-dessus le marché) et je me suis vue malheureuse comme les pierres à ne pas réussir à terminer ma thèse. C'est plutôt ça le deal. Aujourd'hui avec le recul je pense que je n'avais juste pas envie de vivre avec LUI. J'ai envie de vivre à deux avec quelqu'un, mais pas avec un adulescent alcoolique qui se repose sur bobonne pour tout faire. Comme je l'ai écrit à de nombreuses reprises, à l'heure actuelle ma priorité c'est ma thèse, et élever un enfant de 3 ans et s'occuper de son père dépressif, c'est pas vraiment compatible avec ce projet - et ma santé mentale. Bien sûr je le vois aujourd'hui avec lucidité. À l'époque j'ai freiné des quatre fers parce que je sentais le danger, sans trop savoir exactement ce que ça voulait dire, peut-être sans vouloir me l'avouer tout à fait.
-Sandrine a écrit :Lorsque je lisais que tu étais si triste pour Escalade boy, j’étais - un peu à l’image de tes amies - un peu dans l’incompréhension… de ce que je me souviens, vous n’avez pas parlé de vos projets de vie… tu ne sais pas si cet homme était compatible sur le long terme… ce n’est pas quelqu’un avec qui tu avais vécu longtemps, que tu connaissais, que tu aimais… j’ai l’impression que tu as plus « pleuré » la perte de l’illusion de quelque chose de possible - je ne saurais pas le formuler autrement… tu sembles également attaché à ces sensations fortes que tu décris souvent… de mon point de vue, pour vivre une relation qui a le plus de chance de durer, on doit savoir ce que veut l’autre, l’entendre, l’accepter… et soit on accepte de faire des compromis, des ajustements sur certaines choses, soit pas… et dans le dernier cas… on se sépare intelligemment…
Je comprends que tu ne comprennes pas. Moi je sais pourquoi j'ai réagi comme ça : troisième rupture en 9 mois, des années de trauma accumulées, de rejets, le constat que littéralement tous les hommes me quittent, toutes ces choses s'empilent les unes aux autres, le vide affectif à combler, l'angoisse de finir seule, etc etc etc blablabla on connaît la chanson. Il y a des gens qui ne peuvent pas comprendre, et c'est ok.
-Sandrine a écrit :Je pense que ce serait un bon exercice pour toi de décrire ta vie idéale
Ok. J'ai 35 ans, j'ai soutenu ma thèse, une thèse excellente et novatrice. J'en ai publié le manuscrit et ce livre a eu du succès, suffisamment pour me permettre de décrocher un poste permanent de chercheuse, ce qui m'a permis d'acheter une jolie maison de village dans mon village cévenol. J'ai eu un poste à Marseille, Paris ou Toulouse, je vis en Cévennes et je me déplace régulièrement sur l'une de ces villes pour le travail. J'ai rencontré l'homme qui partage ma vie il y a quelques années, on vit ensemble en Cévennes, je suis enceinte de notre premier enfant. C'est un homme respectueux, intelligent, qui est capable de me rassurer, avec qui je me sens bien. Il n'est pas alcoolique, il n'est pas dépressif ou alors il a fait une thérapie. On s'aime. Nous avons une chatte, une chienne. Faire le potager m'emmerde mais lui il adore ça (ça m'arrange). Il a ses passions, j'ai les miennes, mais nous partageons les mêmes valeurs fondamentales pour nous (politiques, morales, etc). J'ai terminé ma thérapie après 10 ou 12 ans, et je n'ai plus besoin de prendre de médicaments. Je suis une jeune chercheuse reconnue et je dirige mes premiers étudiants. J'organise, dans notre maison des Cévennes, des séminaires avec des collègues, mes étudiants et étudiantes. C'est une maison d'intellos où s'élaborent plein de belles choses. Comme j'ai un poste à vie assuré, je milite dans une organisation écolo de gauche sans craindre pour ma place. Je mets mes compétences au service du monde. Et je vais bien.

Et tout ça peut exister sans la présence d'un chéri parce que je sais que ça peut ne pas arriver. Je ferai un ou des enfants seule s'il le faut, j'achèterai ma maison seule, j'aurai une chatte et une chienne toute seule, et je me forcerai à faire mon potager moi-même s'il le faut. En fait une part de moi a arrêté de croire que je rencontrerai la bonne personne avec qui partager tout ça. Tout jusqu'ici m'a toujours montré le contraire donc bon.

Je suis de passage chez mes parents. C'est un peu difficile de constater l'écart qui se creuse, l'envie pressante déjà de repartir, à peine arrivée, la culpabilité d'avoir juste envie de me barrer. Du côté de mon père et ma belle-mère, il y a tout un délire de recomposition familiale auquel ma soeur adhère. Moi je ne peux pas. Je ne me retrouve pas dans cette nouvelle famille, je n'ai rien à dire à ces personnes, je m'en tape un peu en fait. J'ai besoin de faire famille avec d'autres personnes que ma famille de sang. Je me sens coupable de ressentir ce besoin. J'ai hâte de rentrer chez moi parce qu'être ici et parler de toutes les choses que j'avais mises sous le tapis ici sur ce post ont fait remonter des trucs pas cool et je me sens mélancolique et seule. Je préférais quand tout allait bien et que toute la merde était contenue dans un coin, que je ne pensais pas à mon célibat, à ma peur, à mon angoisse.
#1338033
Bonsoir Janysse

Je retiens ça :

« et je me suis vue malheureuse comme les pierres à ne pas réussir à terminer ma thèse. »

Le conseil de Mademoiselle Bulle que tu avais toi même retrouvé : profite de ton célibat…

Je comprends que tu ne comprennes pas. »

Janysse… le passage sur mon incompréhension est au passé… et là «  j’ai l’impression que tu as plus « pleuré » la perte de l’illusion de quelque chose de possible » j’utilise le présent. J’aurais pu effectivement ajouter à la suite de cette phrase au présent : «  entre autres choses » qui aurait effectivement recouvertes « troisième rupture en 9 mois, des années de trauma accumulées, de rejets, le constat que littéralement tous les hommes me quittent, toutes ces choses s'empilent les unes aux autres, le vide affectif à combler, l'angoisse de finir seule »

D’où mon envie, Janysse, de te donner des conseils les plus pragmatique possible pour t’éviter de vivre ça à nouveau, est-ce que c’est ce dont tu as besoin ? comment je peux t’aider ?
Quand revois tu ta psy ?

J’ai retrouvé ça sur ton fil pour ta culpabilité :

viewtopic.php?f=3&t=51222&start=520#p1243063

Prends deux ou trois minutes pour réfléchir : où serais tu bien, et avec qui serais tu bien… ?

Janysse… tu n’es pas bien dans ta famille maintenant, et tu y restes maintenant… tu n’es pas obligée de faire ça… prétexte un incident à ton appart ou je ne sais quoi si c’est plus simple de procéder ainsi, mais là tu es mal, écoute toi, ne te juge pas… respecte tes sensations, elles disent quelque chose…

Tout le monde a le droit de vouloir une famille de coeur, on a bien plusieurs ami.e.s, plusieurs amour.e.s, pourquoi pas plusieurs familles… tout le monde a le droit d’avoir une famille de coeur, chez certaine personne elle est leur principale famille… C’est un besoin ? ok… prenons ce mot dans le sens le plus primaire… et accepte tous tes besoins comme quelque chose d’aussi naturel et nécessaire qu’aller uriner… que se passe t-il si tu ne va pas uriner, Janysse… ? cystite, pyélonéfrite…contente ce besoin d’une famille de coeur… rassasie le, même…

P.S : je lirais et répondrais à tes MP plus tard, prends soin de toi c'est le pus important là, et merci pour ton écoute :bisou:
#1338044
Coucou
-Sandrine a écrit : Le conseil de Mademoiselle Bulle que tu avais toi même retrouvé : profite de ton célibat…
Oui c'est ce que je fais en ce moment, la plupart du temps !
-Sandrine a écrit :D’où mon envie, Janysse, de te donner des conseils les plus pragmatique possible pour t’éviter de vivre ça à nouveau, est-ce que c’est ce dont tu as besoin ? comment je peux t’aider ?
Quand revois tu ta psy ?

J’ai retrouvé ça sur ton fil pour ta culpabilité :

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Prends deux ou trois minutes pour réfléchir : où serais tu bien, et avec qui serais tu bien… ?

Janysse… tu n’es pas bien dans ta famille maintenant, et tu y restes maintenant… tu n’es pas obligée de faire ça… prétexte un incident à ton appart ou je ne sais quoi si c’est plus simple de procéder ainsi, mais là tu es mal, écoute toi, ne te juge pas… respecte tes sensations, elles disent quelque chose…
Je vois ma psy dans deux semaines, on est sur un rythme d'une fois toutes les 3-4 semaines car je n'ai plus les moyens de venir deux fois par mois. J'ai relu le passage que tu as relevé, et ça m'a fait beaucoup de bien de constater à quel point j'ai changé. Ce n'est pas tant le discours sur la culpabilité qui m'a frappée que celui sur la souffrance comme zone de confort. Ce n'est plus vraiment le cas, je ne pense plus me complaire dans la douleur parce que c'est ce que je connais le mieux et/ou que ça me fait ressentir des choses. J'en suis revenue.

Merci Sandrine pour ton attention et ta bienveillance mais je vais bien, et je gère mon séjour dans ma famille à ma façon. Certes je n'y suis pas super à l'aise, mais je préfère vivre ça 2x10 jours dans l'année plutôt que de me sentir coupable à tout bout de champ parce que j'évite mes parents qui n'attendent qu'une chose, que je rentre les voir. Je me sens coupable, c'est comme ça. J'en ai beaucoup parlé avec ma psy, et je suis arrivée à un équilibre qui moi me convient, qui est d'y aller, faire ma bonne action, pour avoir la paix le reste de l'année et lâcher prise sur tout un tas de trucs. Ce ne sont pas les meilleurs moments de l'année mais j'ai besoin de m'y confronter et je ne vais pas rentrer chez moi ;)

Cette famille de coeur, j'ai commencé à la construire depuis quelques temps. Ça prend du temps et je ne sais pas encore quelle forme elle prendra et ça n'est pas si simple, beaucoup de gens dans mon entourage sont proches de leur famille de sang et ne cherchent donc pas du tout au-delà, ou bien sont en couple depuis longtemps et font bloc dans la vie avec leur partenaire, etc. Je sais que c'est une des raisons qui m'avaient poussée à choisir mon ex, le fait que son père vive en territoire ultramarin, que ses frères et soeurs soient disséminés dans le monde et que sa mère soit décédée, bref que lui aussi ait besoin de faire famille.
-Sandrine a écrit :P.S : je lirais et répondrais à tes MP plus tard, prends soin de toi c'est le pus important là, et merci pour ton écoute :bisou:
Quand tu veux ! :bisou:
#1338199
Coucou tout le monde !

Je suis enfin rentrée chez moi, toute seule, mes colocs sont absentes depuis bientôt deux semaines et c'est une vraie joie d'être seule chez moi, tranquille, d'avoir la paix. Après ce mois passé ici et là, j'avais besoin de silence, de me recentrer sur mon travail, sur mon bien-être. Je travaille beaucoup, je vais à la plage, j'ai repris l'escalade et retrouvé mes copaines de grimpe, j'ai repris ma méditation matinale, je bois des coups au bar, la vie est globalement joyeuse.

J'ai osé dire à une amie qui avait annulé notre sortie plage au dernier moment pour faire autre chose avec une autre copine que j'étais déçue, au lieu de faire la carpette comme d'habitude. C'est minuscule mais j'ai osé m'affirmer, au-delà de la peur qu'elle ne m'aime plus, pour dire que j'avais été blessée.

J'ai croisé escalade boy dans la rue, lui était en voiture, moi à pied, j'ai fait comme si je ne l'avais pas vu, et il m'a écrit 1 minute plus tard pour me dire "hey je t'ai vue rue de Machin :)". Je n'ai même pas ouvert le message. Ça m'a perturbée quelques heures et puis j'ai complètement zappé.

J'ai décidé d'essayer d'arrêter de fumer, pour de vrai, j'ai une cigarette électronique maintenant, je diminue ma consommation.

Et puis ça y est, c'est vraiment la rentrée, le soleil se couche plus tôt, les nuits sont plus fraîches. Je commence à stresser pour ma thèse. C'est censé être ma dernière année et j'alterne entre "ça va le faire tu es trop forte ma Janysse" et "oh mon dieu on ne va jamais y arriver". J'essaie de mettre tout ça de côté pour avancer et ne pas laisser ces projections me paralyser. Et puis j'ai mes règles, ça fait 7 jours (pas de panique c'est normal), et comme à chaque fois ça commence à me bouffer le moral. Je me sens hyper fragile. J'ai rêvé d'escalade boy. Je l'ai stalké sur les réseaux. J'ai stalké plein d'ancien·ne·s camarades sur les réseaux, des gens perdus de vue ou quittés en mauvais termes. Ça se marie, ça achète, ça fait des tours du monde. Moi je suis là à 30 ans avec mon chômage après 12 ans d'études, éternel coeur brisé. Je sais que ce n'est qu'un aspect de la réalité, particulièrement négatif et distordu. Dans les faits je n'ai que 30 ans, j'ai des ressources financières suffisantes, un chouette appart dans un quartier que j'adore, dans une ville que j'aime, une vie bien remplie par le chant, l'escalade, je suis en train d'écrire une thèse qui m'ouvrira de très belles portes, j'ai la chance d'être célibataire et donc d'avoir la paix et de ne pas être en train de souffrir pour un gars, en fait tout va bien. Et globalement je vais bien. Mais il y a des coups de mou comme ça.

Cette semaine j'ai vu une amie de longue date, mon amie qui a eu, je pense, encore plus de galères amoureuses que moi puisque jusqu'à présent sa plus longue relation avait duré 3 mois, et tous les hommes qu'elle rencontrait la quittaient. Elle est avec quelqu'un qui lui convient vraiment depuis un an, tout se passe bien, elle va emménager avec lui, ils ont acheté un van, ils vont acheter une maison. Je suis vraiment contente pour elle après toutes ces années de souffrance affective, mais c'était vraiment dur d'entendre tout ça. J'ai l'impression en quelque sorte qu'il ne reste plus que moi sur le bord de la route des célibataires endurcies. J'écris tout ça les larmes aux yeux, mais je sais que ça passera, quand j'aurai fini de me vider mon sang. Je suis forte, je suis entourée, mais des fois j'aimerais pouvoir rentrer chez moi et me blottir dans les bras de mon amoureux en regardant un documentaire.

Par ailleurs, je pense que je suis arrivée à une nouvelle étape de mon deuil de ma relation précédente. Maintenant je SAIS que j'aurais été malheureuse si on était resté ensemble, si on avait emménagé ensemble. Il y a tout le côté charge mentale, maison crade, gestion du foyer etc que je me serais tapé et qui m'aurait épuisée rapidement. Mais surtout, surtout, je comprends maintenant avec lucidité et tendresse mon mouvement de recul et de rejet lorsqu'il m'a proposé de vivre avec lui. Je suis partie de chez mes parents à 18 ans, dès que j'ai pu. J'ai déménagé à des centaines de kilomètres. Je suis en thérapie depuis avril 2015. J'ai passé toute ma vie à essayer de m'extirper de cette famille dysfonctionnelle, de guérir de mes traumas, de trouver l'apaisement. Et là, qu'est-ce qu'on me proposait ? Un mec qui grandi dans la violence physique et verbale de son père, qui n'a jamais fait le deuil de sa mère décédée quand il avait 20 ans, aux addictions multiples, qui a fait un enfant avec une femme qui a aussi grandi dans un foyer violent avec un père alcoolique et une mère méprisante, deux adultes donc, complètement névrosés et dépressifs qui ne se prennent pas en charge, qui ont géré leur séparation comme de la merde et qui ont une relation hyper conflictuelle, une gamine au milieu qui doit être complètement perturbée, qui ne comprenait clairement pas ce que Janysse faisait dans le lit de papa, parce que Janysse n'avait jamais été présentée comme l'amoureuse de papa, etc etc. En bref, j'allais foutre les pieds dans une autre famille dysfonctionnelle, limite pire que la mienne !!! Alors que je me bats depuis 12 ans pour sortir de là ! Et là, j'allais y retourner ? Devenir la psy de service ? Me prendre dans la gueule toutes leurs conneries ? Leurs deuils pas terminés (j'en ai déjà fait les frais) ? Mais mon dieu mais MERCI, heureusement que cette relation est terminée !!

Voilà, une fin de vacances en demi-teinte. Je suis vraiment heureuse d'être rentrée chez moi et de reprendre ma vie. Je me sens un peu seule ces temps-ci, mais j'attends que la vague passe et je redouble d'attention et de soin pour moi-même.

J'espère que tout le monde va bien, je vous embrasse !
#1338237
Bon eh bien, la vague de tristesse solitude n'est pas passée, au contraire.

Hier mes plans avec mes copines sont tombés à l'eau, une prépare sa rentrée donc elle est sous l'eau, l'autre que je devais voir le soir est malade, bon très bien. J'ai passé mon samedi seule, j'ai beaucoup pleuré en attendant le soir pour enfin aller me coucher. Ce matin je me lève, pas très bien, mais ça va aller, je vais grimper deux heures avec une copine, après je vais déjeuner chez moi et puis je file à la plage pour me ressourcer avec un bon livre. Déjà à ma séance d'escalade je me sens fragile, ma copine me demande comment je vais, j'ai les larmes aux yeux. Je pars à la plage, c'est l'horreur, impossible de trouver une place pour me garer. Je tombe sur une dame qui part, j'attends patiemment derrière elle, et au moment où elle sort, une voiture en place accélère en trombe et se gare. Genre irrespect le plus total. Là je craque. Je n'ai pas trouvé d'autre place pour me garer, pas possible d'aller plus loin car je n'ai plus d'essence, je rentre chez moi en pleurant tout le long du chemin, en essayant de me concentrer pour ne pas faire de connerie sur la voie rapide. N'importe quoi.

Je me sens seule à crever et ça ne passe pas. J'en ai marre d'être seule. J'en ai marre d'être un plan B, d'être un plan cul, de ne pas être importante. Je me bats, je me bouge, je vous jure que je fais tout ce qui est possible, j'ai prévu de retourner à la plage plutôt en soirée, quand les gens commenceront à rentrer chez eux, je vais appeler une amie, je ne vais pas rester à me morfondre dans mon lit, mais merde quoi. Ça faisait plusieurs mois que ça allait bien, vraiment bien et là boum d'un coup, depuis 4 jours tout s'effrite, tout s'effondre, et je me retrouve de nouveau face à une solitude que je n'arrive plus à gérer. J'en ai marre de passer mes vendredi et samedi soirs seule ou à prier pour que les gens n'annulent pas. J'en ai marre d'aller à la plage seule. J'en ai marre d'être seule, j'en ai marre d'avoir mal. J'en ai marre d'être fragile, de devoir faire autant attention à mon quotidien, bien dormir, bien manger, ne surtout pas déroger à ma routine sinon je plonge. J'en ai marre d'avoir peur de l'avenir comme ça, de me sentir diminuée et triste lorsqu'une amie m'annonce qu'elle est heureuse en couple. J'en ai marre d'être celle qu'on baise et puis qu'on quitte, celle qui est douce et gentille et tu es une fille exceptionnelle vraiment mais je préfère tenter ailleurs.

Je ne me sens pas vide mais je me sens seule. Peut-être que c'est normal, qu'une dépressive chronique, anxieuse comme moi ne pouvait pas ne pas replonger après 4 mois de grand beau. Peut-être que c'est la rentrée, le passage chez mes parents lors duquel je me suis sentie complètement en décalage avec ma famille, le fait d'avoir passé deux semaines toute seule, bien que j'aie adoré avoir la paix. Peut-être que c'est d'entendre mon amie me parler de ses projets de couple, d'être ramenée à ma conviction et ma terreur que ça ne m'arrivera jamais. Que je ne suis pas capable d'être en couple comme ça. Que je suis trop fragile, trop anxieuse, trop insécure, pas assez solide, pas assez forte, pas assez mature, pas assez bien en fait, pour vivre ça.

Tout me semble trop dur et insurmontable alors que je suis capable de traverser tout ça avec grâce, je le sais mais aujourd'hui c'est le fond du trou. C'était tellement chouette d'avoir quelqu'un, de passer mes week-ends avec lui, de travailler côte à côte, de se faire un petit resto le samedi soir, de regarder une émission d'intellos le dimanche soir en mangeant des pizzas. Hier j'ai sorti tout l'arsenal, j'ai fait 1h30 de yoga, 2h de cuisine, et ça allait mieux. Mais je suis fatiguée. J'aimerais que ma vie soit simple, que vivre ma vie soit simple, j'ai l'impression que c'est tellement difficile pour moi, de faire en sorte que tout se tienne et de tenir toute seule.

Je ne veux pas être avec quelqu'un là tout de suite maintenant, je voudrais juste que cette sensation de trop plein ou de désespoir cesse, j'aimerais ne plus me sentir seule.
#1338249
Coucou Janysse,

Je passe juste te faire un gros bisou de soutien dans ce moment de down. Aussi déprimant et plombant et pesant qu'il soit, c'est un moment de down , que tu arriveras , demain , ou dans quelques jours à mettre en perspective avec ces 4 mois de grand beau , dans la balance .
( il m' est arrivé dans mes moments down d' être au bord des larmes parce qu' un produit était manquant dans ma commande Auchan drive donc je comprends tout a fait pourquoi une place de parking volée peut contrarier ;) )

Tu n'es pas un robot instagrammable et au fond je trouve plutôt rassurant que tu arrives à observer ce moment " sans" , à en analyser assez finement les causes probables avec une grande lucidité .

Je trouve également très positif la façon dont tu comprends que tu as refusé de vivre avec ton ex pour te " sauver" toi. Parfois on ne comprend qu' a posteriori pourquoi les " coups de tête " en apparence étaient des reflexes profondément salvateurs .

:bisou: :bisou:
#1338251
Coucou ma Selma

Merci beaucoup pour ton message de soutien <3

Ce matin je me suis levée comme une fleur, toute légère, j'ai médité, fait mon shampoing, cuisiné pour ce midi, je suis arrivée à 9h tapante à la BU toute contente et j'ai commencé ma journée. Et les nouvelles pleuvent depuis ce matin : mariages, bébés, PACS... Mais que se passe-t-il ???

Je sais que ma vie n'a pas moins de valeur parce que je suis solo, ou que le bonheur des autres ne diminue en rien ma capacité au bonheur, ou que cela ne dit rien sur mes possibilités de vivre la même chose un jour, bientôt peut-être mais MERDE. C'est dur là.
#1338272
Hello Janysse,

Comment ça va aujourd'hui ?

C'est sans doute difficile a entendre, mais les bonheurs des autres , non seulement ne diminuent pas ta capacité au bonheur, mais sont également plutôt une grande raison d'optimisme non ?
Il n' y a pas d'un côté ceux qui pour qui la vie est un long fleuve idyllique et tranquille et de l'autre côté, ceux qui sont condamnés à galérer . Je suis certaine que ceux qui annoncent ainsi les évènements heureux ont connu leur part de galères , ils n'en juste pas fait la publicité. Rien n' est linéaire et monochrome . Pour personne ;) Et les" PACS , mariages et bébés " portent en eux , aussi, une part de renoncement ou de compromis ( rarement instagrammés non plus )

:bisou: :bisou:
#1338277
Coucou Selma,

Je sais que tu as raison mais il y a quelque chose en moi qui panique un peu, animé par l'impression que "mon tour ne viendra jamais". Comme si j'étais une laissée pour compte de l'amour, coincée sur l'aire d'autoroute des relations foireuses tandis que tout le monde est déjà reparti en ayant fait le plein (métaphore autoroutière qui vaut ce qu'elle vaut, soit). C'est une façon très négative de voir la réalité puisque dans les faits, tout va bien dans ma vie, mais ça m'angoisse tout de même énormément. On me dit qu'il faut lâcher prise sur cette envie d'être en couple sinon ça ne m'arrivera jamais de façon saine sauf que je n'y arrive pas, d'où la terreur d'être condamnée à revivre encore et encore les mêmes histoires. D'où aussi ma décision de ne plus laisser personne approcher.

Ceci dit, je vais beaucoup mieux. J'ai retrouvé la joie et le plaisir dans ce que je fais, j'ai décidé de m'investir plus dans mon club d'escalade. C'est un espace où l'on parle de nos vies mais surtout, surtout, d'escalade et ça me fait du bien de ne pas être "exposée" à des récits de vies amoureuses joyeuses et réussies. Voilà, je me sens incapable de parler de ça ou d'en entendre parler, sans avoir envie de pleurer (et clairement là j'ai les larmes aux yeux), donc je fais en sorte que ça n'arrive pas. Je me sens aigrie, limite à plus me réjouir du malheur des autres parce que ça me rassure de ne pas être la seule à être triste, qu'à me réjouir de leur bonheur. J'en ai un peu honte mais c'est comme ça. C'est dur de me lever le matin toute légère et de tomber sur ma coloc et son mec qui se papouillent au petit-dej. D'autant plus qu'avant qu'ils soient ensemble, elle était beaucoup plus dispo, on déjeunait ou on dînait ensemble, et quand il est là ils font leur vie à deux, résultat nous n'avons pas vraiment de vie de coloc. On ne partage pas grand chose et ça ne m'aide pas vraiment à ne pas me sentir seule.

Voilà, maintenant que je suis toute retournée et émue, je vais remettre tout ça sous le tapis, faire comme si je ne me sentais pas seule, et continuer à vivre.

bisous :bisou:
#1338344
Coucou tout le monde,

Je passe ici pour vous dire que je vais beaucoup mieux, j'ai retrouvé ma joie de vivre (comme quoi c'est vraiment cyclique cette affaire), ma routine, mes ami·e·s et mes copains/copines, le plaisir d'avoir la paix toute seule chez moi, je vais bien. J'ai retrouvé la falaise, j'ai énormément progressé, je suis fière de moi. Ma coloc et son mec partent s'installer ensemble donc youpi j'aurai la paix, et elle m'a parlé de leurs problèmes relationnels ce matin, donc je me dis oui c'est vrai n'oublie pas que tu ne sais pas ce qui se passe dans un couple aussi merveilleux puisse-t-il paraître de l'extérieur, et toi quoiqu'il arrive tu es TRANQUILLE.

J'ai croisé escalade boy à la salle il y a une dizaine de jours. Bon, on a fait notre vie chacun de notre côté, et voilà, je l'ai ostensiblement ignoré. J'ai fait ma séance comme s'il n'était pas là. J'y pense encore souvent mais il appartient au passé. Je pense aussi souvent à mon ex. Je suis entourée de beaux garçons : il y a ce type que je croise à la fac et qui me donne chaud quand on prend un café ensemble ; il y a ces gars à la salle avec qui je grimpe parfois et qui me font un peu d'effet ; il y a ce copain de grimpe à qui j'ai commencé à penser un peu trop, et quand je le regarde grimper j'ai des choses très peu catholiques en tête mes amis. Mais je pense à mon ex, à la texture de sa peau, l'odeur de sa peau, celles de ses cheveux sous mes doigts. Je pense à cette histoire avec escalade boy, je pense aux insomnies que j'ai faites quand mon ex est revenu, quand j'ai commencé à fréquenter escalade boy. Je pense à ma thèse et je me dis mon dieu mais je n'ai pas le temps pour une histoire en fait, et se pourrait-il que je n'en aie pas envie là maintenant ? Je pense à ce copain de grimpe donc, et moi qui suis devenue tellement plus sûre de ma valeur, du fait que je suis une très jolie fille, que je suis Super Janysse, je me demande s'il y a une chance que je lui plaise. Je pense à ce copain grimpeur, et à sa "pote" Jeannette qui vient lui rendre visite dans 3 semaines, et j'espère à la fois que c'est sa chérie et que ce n'est pas sa chérie. Et je m'agace moi-même car jusqu'ici nos rapports étaient amicaux, sportifs, camarades, loin de toute idée romantique ou érotique et maintenant quand je le vois grimper j'ai envie de le mettre dans mon lit - jusqu'ici j'avais l'esprit libre de tout garçon, de toute validation masculine et c'était bien plus simple. Je ne sais pas si ce sont mes hormones qui crient famine (sans doute), si c'est le contrecoup de mon moment de solitude il y a deux semaines (peut-être), si c'est un intérêt sincère (peut-être aussi) et : je flippe - autant que je suis ravie.

En plus, ma grand-mère est décédée la semaine dernière. J'essaie de remonter chez mes parents mais j'ai dû renoncer à prendre le train aujourd'hui parce qu'il y a eu deux accidents graves sur les lignes que je prenais. Je dois préparer mon comité de thèse. Je n'ai pas écrit une ligne depuis deux mois. La semaine prochaine je suis en résidence pour préparer les prochains concerts avec mon groupe donc je ne pourrai pas bosser non plus. Toute ma famille est là-haut et moi je suis coincée ici et je n'arrive pas à y aller et je n'ai pas envie d'y aller en même temps que je voudrais déjà y être, je voudrais les soutenir et qu'ils me soutiennent. Je pensais que ce décès ne m'affecterait pas parce qu'on ne partageait plus rien depuis 20 ans et qu'elle était un peu raciste et moi je suis fille d'immigré, mais force est de constater que je me sens angoissée depuis la nouvelle, que je me sens paniquer pour rien, que je pense à ce copain de grimpe qui s'en fiche sûrement de moi - et je repense à Albert (qui s'en souvient ici ? Mon musicien qui aimait les garçons EN FAIT ?) et je me dis Janysse, ma Janysse chérie... déconne pas.

Voilà. Je crois que j'ai besoin de retrouver ma famille, enterrer la grand-mère, passer ce comité de thèse, passer cette résidence, me remettre dans mon écriture, et on verra plus tard pour les garçons, si ça me travaille toujours ou si je suis passée à autre chose et que j'ai retrouvé la paix.

Je vous embrasse :bisou:
#1338428
Hello,

Ça y est, on a enterré ma grand-mère. C'était éprouvant car la famille ne va pas bien du tout. Je savais que c'était la dernière fois quand je l'ai vue cet été donc ça n'a pas été si dur pour moi, mais ma mère, les tantes les oncles, ça ne va pas du tout. Je suis restée un peu, j'ai aidé à ranger et nettoyer l'appartement qu'il faut vider, j'ai écrit le témoignage que j'ai lu à l'église. Ma part est minuscule mais je l'ai faite.

Maintenant la vie reprend. Le comité de thèse est passé, vous êtes sur la bonne voie, vous n'avez pas vraiment besoin de notre aide, allez-y, faites ce que vous avez à faire. Dernière ligne droite. Je suis à la fois confiante et terrifiée mais c'est très excitant.

Quant à ces histoires de garçons, j'en ai discuté avec une amie qui m'a raisonnée. Elle m'a dit que j'avais le droit de ressentir des choses, que j'avais le droit d'avoir du désir pour eux, que c'était positif ; ça veut dire qu'il y a de la vie. Ça ne mange pas de pain de prendre un café avec ce joli garçon, battre un peu des cils, et repartir faire ma vie après ; bien sûr que c'est agréable de voir des beaux garçons grimper, et y'a pas de mal à se rincer l'oeil. Et rien de tout ça ne m'oblige à passer à l'acte, à agir dessus. Bon ben ça m'a gravement détendue sur la question. Je n'ai pas à avoir peur, je n'ai pas non plus à me sentir coupable de ressentir ce genre de choses - je m'étais "promis" de faire une croix sur les garçons jusqu'à la fin de la thèse, mais c'est trop violent, trop dur comme interdiction et franchement pas nécessaire. Bien loin de la délicatesse avec laquelle j'essaie pourtant de me traiter depuis un an.

bisous tout le monde
#1338805
Coucou tout le monde,

Je viens donner les petites nouvelles du mois !

J'ai passé trois semaines éprouvantes inaugurées par le décès de ma grand-mère, suivi d'une blessure à la cheville donc arrêt de l'escalade, une décision difficile à prendre pour ma carrière, un téléphone en rade, un sale coup de mes collègues (mecs)... l'anxiété était maximale pendant plusieurs semaines mais ça y est j'en suis sortie. Je prends mon mal en patience pour ma cheville et j'ai remplacé l'escalade par le yoga. J'ai aussi passé plusieurs week-ends très chouettes avec les copaines ou à la bibliothèque, ce qui m'a aidée à gérer mes angoisses et à ne pas me sentir seule.

Globalement la vie est plutôt chouette, j'avance dans ma thèse, je suis confiante et je suis fière de moi. Je chante, je travaille. J'explore de nouvelles relations amicales, je consolide celles que j'ai déjà, je fais de nouvelles rencontres dans mon club d'escalade, à la bibliothèque, en grimpant. J'essaie d'arrêter de fumer (échec). Je prends soin de mon monde - dans un monde qui s'écroule.

Je manque encore parfois de tendresse, de douceur physique, mais c'est par vagues, et en ce moment je ne me sens pas du tout en manque. Je savoure de nouveau ma tranquillité d'esprit, loin des tourments des relations amoureuses. Je tire beaucoup de joie des choses que je vis, avec enthousiasme et entrain. Je ne sais pas si je suis heureuse, mais en tout cas je ne suis pas malheureuse et je vais même bien. Et ça me suffit.

Je pense toujours à mon copain de l'escalade, de plus en plus même. Mais on ne se voit que de temps en temps en sortie ou pour boire des coups en groupe et c'est très bien comme ça. Je suis contente de sentir mon coeur battre un peu plus fort quand il arrive, la chaleur me monter au creux des reins, ça veut dire qu'il y a de la vie, du désir. Et avoir du désir pour les autres c'est aussi avoir du désir pour soi. Je n'ai pas l'intention d'agir sur cette émotion, elle est là, elle me fait plaisir, et voilà. Objectif thèse.

J'espère que tout le monde va bien, je vous embrasse fort :bisou:
#1338809
Salut Janysse, merci de tes nouvelles, ça fait plaisir de te lire apprécier les petits bonheurs de la vie.
J'aime beaucoup ta partie sur le ressenti de tes émotions et ta contemplation de celles ci, et la conclusion sur le désir.

C'est du bon boulot. Bravo.
Des bisous
#1339256
Bonjour tout le monde,

Je viens écrire dans un moment de bleu. Les deux dernières semaines se sont déroulées au pas de course. Je suis montée à Paris pour un congrès sur plusieurs jours, j'ai enchaîné avec des répètes et deux dates dans le Sud, tout en continuant la thèse et en essayant de ne pas paniquer. Je suis très fatiguée et je pense que ça ne m'aide pas à rester sereine.

À Paris, j'ai recroisé un garçon qui a fait la même école que moi il y a presque dix ans. Je l'ai toujours trouvé mignon, je ne sais pas exactement d'où on se connaît ou si je l'avais juste stalké à l'époque. Toujours est-il qu'il est venu me parler, il connaissait mon prénom, on papote vite fait. Je savais qu'il serait là car j'avais vu son nom sur le programme. J'apprends qu'il est devenu sociologue, qu'il est musicien. Je me dis wouah mais c'est merveilleux ça existe donc ! Et puis il a une copine, évidemment. Quelques jours plus tard je le contacte pour lui demander de me raconter comment il a fait pour gérer sa vie de chercheur et sa vie de chanteur en même temps ; il me répond pas de souci on s'appelle cette semaine si tu veux ; je lui laisse mon numéro, pas de nouvelles depuis mercredi dernier.

Tant pis, je continue ma vie. Je retourne à l'escalade, ma cheville va mieux, enfin, même si ça tire parfois et que j'angoisse à l'idée de devoir tout arrêter. Je grimpe avec les copains de la salle, on partage de chouettes moments, ça me fait du bien. Il y a ce copain de l'escalade, qui n'est pas celui que j'aime bien, qui devient un peu plus tactile. Il m'aide à faire un mouvement et je sens ses mains autour de ma taille. Et ça me plaît bien.

Je lui écris pour lui proposer d'aller grimper et boire un coup un soir. Il me répond que sa chérie est chez lui pour une semaine, qu'il ira grimper la semaine d'après. Mon coeur se serre, je me sens triste.

Entre temps, j'ai écrit un mail à un professeur très important pour lui demander un rendez-vous. Je l'ai rencontré en personne à Paris, il m'a proposé un rendez-vous, je ne pouvais pas, il fallait que je redescende, il m'a dit écrivez-moi. Je lui ai écrit, j'attends sa réponse. C'est très très important.

Pour tout vous dire, jusqu'au message de mon pote mentionnant sa chérie, je me sentais plutôt bien. Je pense de plus en plus rarement à mon ex, j'ai presque oublié nos moments de tendresse, pareil pour escalade boy que je ne croise plus. J'ai repris l'écriture de ma thèse, j'ai un petit rythme mais j'avance. J'ai été complimentée à de nombreuses reprises à Paris pour ma présentation, j'ai fait de jolies rencontres qui m'ont donné de l'espoir et du courage pour aller au bout de cette thèse. Je ne me sentais pas en manque d'affection ou d'amour ou de tendresse, j'étais même plutôt fort satisfaite de mon célibat, contente d'avoir la paix, d'être libre, d'être moi.

Et puis, il y a eu le type de Paris. Le silence du professeur. La chérie de mon pote. Je me sens rejetée par des hommes qui ne font même pas partie de ma vie. C'est complètement absurde et je suis en colère contre moi. J'essaie de rester lucide et honnête envers moi-même : les séances de grimpe sont aussi des moments de validation masculine, je n'envisageais rien du tout avec mon pote mais j'étais bien contente de le dragouiller un peu. Je ne sais pas pourquoi tout ça me met dans un tel état. Il y a peut-être la fatigue accumulée. L'angoisse en sous-texte. Il y a eu ce moment où, dimanche soir, sur la route du retour, dans la nuit, les filles de mon groupe de chant se sont réjouies de retrouver leur amoureux qui les attend à la maison. Une petite griffure au coeur. Il y a ma meilleure amie qui est restée 10 ans avec quelqu'un, qui s'est séparée en juillet - et je me suis dit ça y est enfin je ne suis plus la seule à être seule - et qui s'est déjà retrouvé un petit gars. Une petit griffure à l'âme. Je ne sais pas. Toujours est-il qu'un seul petit message à la con a suffi pour balayer ma sérénité et exposer des tristesses anciennes que j'espérais tenir en respect.

Je ne sais même pas ce que je veux. Je ne sais pas si je veux un mec, si je veux un amant, si je veux juste de l'attention, juste de la tendresse ou juste la paix. Il y a parfois ces moments de down qui sortent de nulle part. Je suis véritablement heureuse d'avoir la paix, je ne me sens pas la force de vivre quelque chose avec quelqu'un, déjà parce que je suis terrorisée et aussi parce que je n'ai ni le temps ni l'espace mental pour ça. Alors pourquoi ? Pourquoi cette fragilité ? Cette tristesse ? Est-ce qu'on est encore dans ce schéma de merde qui me pousse à m'intéresser à des hommes pas dispo ? Ou est-ce que c'est tout simplement qu'à 30 ans, y'en a plus trop des hommes dispo ?

Je me sens seule. Je ne me sens pas aimable. Et je suis fatiguée de faire ce constat parce que ça fait 9 ans que je suis en thérapie.

Elle est où ma rédemption ?
#1339258
Salut Jaja,

Installes Tinder, ça va calmer tes ardeurs et te faire réaliser à quel point on est peut être mieux seuls .
Je te prédis une centaine de match en 24h, et peut être un profil intéressant sur le tas et 99% de chiens de la casse (peut être), mais je vais parler à la scientifique, c'est la loi faible des grands nombres, donc tu matches avec cet armada de zozos et au pire tu corriges les fautes d'orthographe dans leurs messages au mieux tu as une discussion intéressante avec quelqu'un.

C'est peut être bizarre comme proposition mais il me semble que tu n'as jamais essayé, et tu connais mon motto, penser contre soi.

Des bisous, t'es trop intelligente, ou trop cérébrale, mais il va falloir faire avec, parce qu'on ne se refait pas.
#1339259
Coucou toi

Et si, Tinder je connais bien... J'y ai rencontré un gars début 2020 (ça s'est fini en coeur brisé pour moi) et mon ex à l'été 2021 (et là aussi j'ai eu le coeur brisé). J'y ai perdu beaucoup de temps et de plumes, et je me suis promis de ne jamais y refoutre les pieds. Donc c'est bon là j'ai donné...
#1339265
Bonsoir Janysse

" Je suis véritablement heureuse d'avoir la paix, je ne me sens pas la force de vivre quelque chose avec quelqu'un, déjà parce que je suis terrorisée et aussi parce que je n'ai ni le temps ni l'espace mental pour ça. Alors pourquoi ? Pourquoi cette fragilité ? Cette tristesse ? Est-ce qu'on est encore dans ce schéma de merde qui me pousse à m'intéresser à des hommes pas dispo ? "

Je cherchais un autre message d'Albane et je suis tombée sur celui-ci :

viewtopic.php?p=1300246#p1300246

C'est son petit 1 que je trouve intéressant... peut-être que ça te paraitrait chouette en ce moment d'avoir quelqu'un sur qui rêvasser un peu... que ça pourrait égayer ton quotidien sans te faire prendre trop de risques non plus... d'avoir un probable possible avec quelqu'un... et là, forcément, des hommes engagés... ça réduit les chances, voire les anéanties...

J'ai continué de lire et suis arrivée à ce très beau message de Miu plein de poésie que je te mets là en espérant qu'il te redonne du baume au coeur :

"Moi je pense que chacun de nous est un royaume qui flotte dans l'océan. On se croise, on s'ouvre l'un à l'autre, on peut se fermer à un moment donné, on a des choses à exposer, à cacher, à s'échanger, à nourrir, à tailler, à naitre, et à se faner, à renaitre, à mourir. J'aime beaucoup être en relation avec les gens, peu importe de connaissance, d'amitié ou d'amour, mais j'aime également être avec moi-même. Je pense pas que je suis seule donc je suis solo. Je suis seule mais je suis avec moi même et je suis bien."

Prends soin de toi
#1339270
Coucou Numéro 7,

merci beaucoup d'être allée déterrer tout ça ! Albane était parfaitement lucide et juste sur mon cas. Je n'étais peut-être pas prête à entendre à l'époque mais cela me paraît limpide aujourd'hui. Il m'aura quand même fallu quatre ans de plus et cinq histoires foirées pour en arriver au stade où seule l'abstinence me paraît désirable.

J'ai lu un peu la suite, j'ai lu ma détresse, ma détestation de moi-même, et pour la première fois je ne m'y retrouve pas. J'ai envie de prendre dans mes bras cette Janysse qui crève de douleur, parce que je sais combien elle a mal, je sais toutes les déceptions qui l'attendent, mais aussi parce que je sais qu'un jour elle sortira de cette haine.

Aujourd'hui tout est très différent. Je ne vis pas mon célibat/abstinence comme une malédiction, quelque chose que je m'inflige en attendant le moment d'aller de nouveau faire des rencontres. Au contraire, c'est mon refuge, mon rempart contre les relations foireuses, contre les choix de merde que je ne cesse de faire en matière d'homme, contre les chiens perdus qui voient en moi la lumière et leur salut mais refusent ma part d'ombre. C'est mon rempart contre le rejet. Les trois ruptures que j'ai traversées en 9 mois ont laissé un champ de ruines et je n'ai pas fini de tout remettre en état.

Alors avoir quelqu'un en tête ? Oui, d'aussi loin que je me souvienne j'ai fantasmé sur des histoires impossibles. Mais je ne veux plus de ça, je ne veux pas avoir un garçon en tête et perdre du temps et de l'énergie mentale à y penser.

Aujourd'hui je me sens mieux. Jean-Michel sociologue ne m'a pas appelée ? Tant mieux ! Mon pote de l'escalade avec qui je n'avais de toute façon pas envie d'envisager quoique ce soit (et sur qui je n'ai jamais fantasmé pour le coup) a une chérie ? Mais tant mieux pour lui !

Je ne veux plus que mon quotidien soit égayé par le fait de penser à des garçons qui ne veulent pas de moi. Pour une féministe militante c'est à la fois triste et pathétique. Je veux vivre avec eux des amitiés joyeuses et des moments de camaraderie, boire des coups et aller grimper, je veux que ce soit ça qui égaye mon quotidien. Je veux trouver cette gaieté minuscule du quotidien dans une tournure de phrase bien écrite dans mon manuscrit, dans un fou rire avec des copines, dans la satisfaction d'un bon repas, dans un débat intellectuel sans fin, dans les frissons qui me viennent lorsque nous chantons à trois voix, dans la joie féroce qui explose quand je suis arrivée en haut de ma falaise et que mon partenaire en bas se réjouit avec moi. Je veux remplir ma vie de ces choses-là, qu'elles me nourrissent et me portent, et pas qu'elles viennent remplir frénétiquement le vide existentiel que j'ai toujours cherché à combler en pensant sans cesse à des garçons.

Je crois que sur ce point-là, j'ai quand même sacrément avancé.
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