Ici, trouvez des conseils et stratégies pour récupérer son ex : silence radio, règles, comportements à éviter. Partagez vos expériences, posez vos questions, et explorez les étapes pour surmonter les interdits et recréer des liens. Que vous débutiez ou cherchiez à comprendre, cet espace est là pour vous guider
#1308069
Selmasultane a écrit :Ce que tu me dis me rappelle ma mère qui au collège discutait avec un de ses collègues ( elle faisait partie de l'équipe enseignante de mon collège )du fait que j’excellais sûrement autant en mathématiques, latin, allemand, parce que c'était une façon assez sûre de ne pas laisser de place à l'émotion ( ce fut d'ailleurs son seul trait d'intérêt pour la psychologie en général, et la mienne en particulier, de toute mon enfance )
Les maths, le latin et l'allemand souffrent d'une certaine image je pense.. J'éprouvais un profond désintérêt pour les maths et n'étais pas spécialement enthousiasmée par l'allemand (que j'adore maintenant, comme quoi) et j'étais déjà bien atteinte niveau contrôle de... absolument tout ce que je pouvais !

J'aurais vraiment aimé qu'on me dise, petite Janysse de 11 ans, qu'être triste ne veut pas dire qu'on est faible ou fragile, qu'éprouver de la colère ne fait pas de nous une mauvaise fille, une sale gosse ou quelqu'un de pas bien, que le plaisir fait partie de la vie, etc etc. J'aurais traversé bien des épreuves autrement.

Oui car la méditation est une technique de soi bien connue des sociétés d'Asie du Sud que les recherches en médecine occidentale valident tout juste aujourd'hui (et comme d'habitude, il faut que l'Occident valide ce qui vient d'ailleurs pour que ce soit reconnu, ahem). Elle encourage justement à accepter, accueillir ce qui se présente et à s'en distancier. Je suis persuadée que c'est une pratique d'utilité publique ! Le problème surtout ce sont les pratiques de prescription d'anxiolytiques qui ne sont pas accompagnées de thérapies adaptées... Surtout que ces médicaments ont un fort pouvoir d'accoutumance et des effets dépressifs. Ce qui me rend folle c'est le prix des consultations en psychologie en libéral et le fait que ça ne soit pas remboursé ! La santé mentale est un luxe en France j'ai l'impression...

Oui j'ai hâte d'avoir déménagé, de voir autre chose, de changer de perspective. Je sens que j'ai besoin d'une pause loin de Paris, ne serait-ce que pour échapper aux sollicitations de mon directeur de thèse qui veut toujours que j'en fasse plus...

Je te dis tout vite en mp :bisou:
Modifié en dernier par Janysse le 15 nov. 2019, 14:34, modifié 1 fois.
#1308224
Bonjour bonjour,

Quelques nouvelles pas top. Depuis 2-3 semaines mon moral n'était pas au beau fixe, j'étais épuisée tout le temps, et surtout terriblement anxieuse au point de ne pas être capable de me concentrer sur mes lectures ou mon écriture. Le verdict est tombé, il s'agit probablement d'un nouvel épisode dépressif avec aggravation de mon anxiété ! Je suis ravie. Je suis au fond de mon lit, je dois rendre un article dans quelques heures, je n'y arrive pas. Mon cerveau saute toutes les 15 minutes. Des choses simples me paraissent immensément compliquée. Si je pense trop, je panique et je pleure. Me savoir dans cet état me fait angoisser. J'angoisse d'angoisser.

Ma psychiatre a triplé ma dose de médicament. C'était soit ça, soit un nouvel antidépresseur, une nouvelle molécule avec son cortège d'effets secondaires, une nouvelle substance à supporter pour mon corps qui n'en peut déjà plus. Je ne peux pas me le permettre, j'ai des trucs à écrire, des cours à donner, une vie à mener ! Résultat je suis défoncée depuis trois jours. Dans une bulle. Je ne comprends pas ce qu'on me dit, je me perds dans mon quartier, je sursaute, je me sens agacée par tout et tout le monde ; agressée par tout et tout le monde. Je me dis mais c'est pas vrai, encore ? Encore dans cet état ? Mais c'est sans fin bon dieu, sans fin !

C'est comme ça, c'est le hasard, ça tombe sur moi. Ça pourrait être de l'asthme, ou une maladie auto-immune, une autre saleté chronique. Mon corps va bien, c'est la tête qui déconne. La dépression ça se soigne, dans deux tiers des cas. L'anxiété par contre, c'est à vie. Il paraît qu'on peut apprendre à vivre avec, par contre on ne peut pas vraiment vivre sans.

Un collègue m'a dit récemment que réussir sa thèse tient à plusieurs choses. L'une d'elles étant "la résistance à la dépression". J'ai rigolé. Je commence ma thèse j'en suis déjà à mon troisième épisode (diagnostiqué). C'est peut-être une force. Je sais à quoi ça ressemble, je sais ce que ça fait, je sais la reconnaître. Je me dis que d'autres pourront s'effondrer alors que moi je plie, je ploie comme le roseau depuis toutes ces années.

Bon, voilà. J'écris ici parce que je suis triste de devoir dire à mes amis, à mon entourage "je refais une dépression", ça m'inquiète. La première fois, il y a le soutien, la sollicitude, l'inquiétude de tout le monde. Mais la deuxième, la troisième ? J'ai peur d'être un boulet pour les gens. "Tiens Janysse nous fait encore une dépression - Bah comme d'habitude". Je me sens très seule. Je sais que je ne le suis pas forcément, mais c'est un sentiment trop vif. Ceci dit, je préfère ça plutôt que compter sur le soutien et l'amour d'un mec qui n'a pas une once d'empathie. Je passe en revue mentalement les gens que je connais : mes amis, mes parents, ma psy, mes collègues. Je n'ai pas l'impression que leur compagnie pourrait me consoler. La seule personne dont je voudrais un peu d'amour et de soutien et d'empathie, ben c'est moi en fait. C'est nouveau ça, de penser ça, de le ressentir, d'en prendre conscience. C'est peut-être bon signe, ou alors ça veut dire "isolement et repli sur soi". Sur l'échelle de Hamilton c'est un symptôme de la dépression.

Bon je m'arrête. Je retourne travailler.
#1308231
Ma chère Janysse,

L'hiver n'est pas une période prospère pour le côté mentale.

Je ne peux pas vraiment ressentir tout ce que tu traverses, mais je voudrais te dire que ça passera, comme autant des épreuves difficiles ont été vaincues par toi. T'es courageuse, intelligente, sensible, résistante.

J'ai une copine qui faisait 3 fois la dépression et elle a été hospitalisée 3 fois (1 mois par fois) dans l'hôpital psy durant sa thèse. Elle a été tellement intelligente et courageuse qu'elle a eu sa thèse en chimie malgré tout.

Elle est rentrée au Vietnam il y a 4 ans. Sa vie est bien entourée maintenant par les proches, les collègues et les voyages. Je send qu'elle est encore fragile mais ça passe tj pour de mieux.

Le froid d'hiver, le ciel gris et le besoin d'être conforté nous rendent tristes souvent.

Courage ma jolie, courage. Quand je suis bcp stressée, comme en ce moment, je me fais un bon thé avec du miel, puis je regarde un film ou une série, puis je dors. Un bon sommeil aide bcp.

Bon courage pour ton article et bon wk ma chère.

Je te fais de gros bisous fabuleux :bisou:
#1308369
Coucou Miu,

merci pour ton message et ta douceur <3

Ça commence à aller un tout petit peu mieux, j'ai avancé dans mon article, mon niveau d'anxiété a l'air de baisser un peu. Je suis même allée à une fête où je ne connaissais presque personne hier soir ! J'ai mis un pull un peu fou, tout le monde m'a complimentée dessus. Je me suis sentie super à l'aise, j'ai passé une bonne soirée (j'en suis presque surprise !).

Je n'ai toujours pas fini ce fichu article (que j'adore écrire en plus pourtant), mais demain il sera bouclé, je me le suis promis (et accessoirement c'est le dernier dernier délai !).

Il est vrai que l'hiver et le froid me minent le moral encore plus (en plus je crois que je retombe malade :? ). Mais je tiens mon cap, je me dis que je suis forte.

Je t'embrasse aussi fabuleusement ma chère Miu :bisou:
#1309056
Bonjour tout le monde,

J'ai envie d'écrire aujourd'hui, dimanche désoeuvré, grisaille hivernale, le cerveau embrumé d'avoir trop dormi, d'avoir aussi trop bu. Et puis, cela fait un an. Un an ! Un an qu'il a décrété la "pause", un an qu'il m'a dit qu'il ne me supportait plus, un an.

Je me demande où est passée la nostalgie. Je me souviens des jours anciens, et je me dis que c'était une autre vie, une autre moi. J'ai eu tellement mal ces dernières années, j'ai cru mourir cent fois, eu envie de mourir des dizaines d'autres, et pourtant je suis toujours là, et je me sens forte, et je me sens vivante. Je peux enfin m'avouer que pendant tout ce temps que nous étions ensemble, je ne me projetais pas. Que j'étais guidée par la menace d'une rupture, par l'angoisse permanente de faire durer mon couple, même si je savais qu'il ne me convenait pas.

La route est encore infinie mais j'avance, petit à petit. Je commence à comprendre, pas seulement intellectuellement, mais au fin fond de mes tripes, que ce n'est pas à mon amoureux de combler mon manque d'amour. Que j'ai manqué d'amour, que c'est à moi seule de réparer. Et alors, je me sens bien.

Aujourd'hui est un jour spécial, où les souvenirs remontent et où les fantômes dansent ; où j'ai tendance à penser à mes amies, toutes en couple aujourd'hui avec des mecs qui les emmènent en weekend, qui les emmènent en vacances, qui les couvrent d'attention, de bienveillance, de toutes ces choses qui m'ont atrocement manquées, qui me manquent toujours. Je suis triste de constater que je n'ai jamais vécu de relation amoureuse véritablement satisfaisante, que je me suis toujours censurée par peur de déplaire, de ne pas paraître aimable. Que j'ai toujours choisi les mauvais partenaires, qui n'ont pas supporté qui j'étais, qui me renvoyait à ce que je n'aimais pas chez moi : "tu es trop fragile" "tu es trop instable émotionnellement" "tu n'es pas assez légère" - au lieu de me dire "tu es drôle" "tu es brillante" "tu es courageuse" "tu es fiable et loyale". Appuyer où ça fait mal plutôt que de m'aider à m'aimer. Car cela fera toujours mal, je serai toujours anxieuse, instable, fragile, c'est ce que je suis. Et j'ose croire qu'il y aura des garçons, ou plutôt des hommes, pour aimer cette part de moi aussi.

Je me suis rendu compte récemment qu'ils me reprochaient tous mon manque de légèreté. Alors j'ai toujours pensé que je n'étais pas légère. Et puis ça a fait tilt, il y a deux, trois jours, lors d'une grande fête, très tard et avec beaucoup de monde, où j'ai ri, j'ai fait rire, où je me suis trouvé charmante, enjouée, et légère, légère, et ce n'était pas nouveau car j'ai toujours été comme ça. Je me suis alors rendu compte de l'hypocrisie, de l'arnaque suprême : des mecs fondamentalement dépressifs et mal dans leur vie qui exigent de moi d'être légère. Comme on le dit souvent ici, on ne donne dans une relation que ce que l'on a déjà. Je ne pouvais pas être légère avec ces garçons, car eux-mêmes ne l'étaient pas. Je sais que cela semble être d'une banalité affligeante, mais c'est une prise de conscience importante pour moi.

Je vais être honnête, ce n'est pas que d'un seul coup j'aie fait des progrès immenses, mais que mon traitement fait sacrément effet. La vie est exactement la même, mais j'ai l'impression d'être libérée de ce filtre noir qui obscurcissait tout, les bons comme les mauvais moments. J'entends les compliments et je les accepte. C'est complètement fou. Un collègue m'a dit "on sait qu'on peut compter sur toi", et j'ai entendu, exactement "on sait qu'on peut compter sur toi", et pas autre chose.

J'ai revu récemment et régulièrement les garçons de notre ancien groupe de musique, dont le fameux Albert dont j'ai fait une obsession amoureuse franchement absurde et ridicule. Je me dis que j'étais bien malheureuse et seule pour m'auto-piétiner ainsi dans une entreprise aussi folle et douloureuse. Mais depuis tout est différent. Je me souviens d'avoir passé tant de temps à leur courir après, à vouloir me faire aimer. Efforts que j'ai totalement cessé depuis plusieurs années. Et j'ai été presque ébahie de constater, simplement, sans fard et sans filtre, qu'ils m'aiment eux aussi, qu'ils m'aiment vraiment.

Je me sens forte, déterminée, et je me fais confiance pour faire les bons choix pour moi, comme j'ai toujours fait jusqu'ici. Sauf en matière d'hommes vous allez me dire. Oui c'est sûr, alors je reste célibataire, le chantier est trop immense pour m'encombrer de quelqu'un qui ne m'aimerait qu'à moitié, ou me dirait encore que je manque de légèreté. Je suis lasse de me voir reprocher ce que je suis profondément, lasse de me faire quitter. Alors, ça me convient. Je suis toujours terrifiée à l'idée de finir seule, de ne jamais connaître un vrai amour serein et durable avec quelqu'un qui sait m'aimer et que je saurai aimer. Mais j'y pense moins, alors ça va.

Voilà, je suis décousue, mes propos teintés de nostalgie ou de lenteur, mais je vais bien. Mon médicament me ralentit le matin, décoller est compliqué, mais je préfère ça à crever de désespoir, de tristesse, de solitude. Je ne sais pas combien de temps ça durera, mais je prends ce qu'il y a à prendre pour l'heure. Je serai de nouveau triste quand je serai de nouveau triste. Pour l'heure, tout va pour le mieux. Sans folie, sans passion, mais sans violence ni souffrance non plus.

Je suis ici depuis si longtemps ! Au moins huit ans... J'ai toujours trouvé un refuge sûr et bienveillant, jamais complaisant, dans ce forum. Je suis très contente de pouvoir vous écrire ces douces nouvelles. Les mots n'existent pas pour exprimer la mesure de ma gratitude. Sachez juste toutes et tous que je vais bien, que c'est grâce à un paquet de personnes ici, qui se reconnaîtront aisément.

À bientôt

Janysse
#1309077
Hello jolie Janysse,

je me rends compte que je n'avais pas répondu à ton passage de la mi novembre, pourtant je te lis toujours attentivement , et tes interventions me font toujours beaucoup réfléchir. (j'irai détailler un peu plus sur le post de Miu )

Le père de ma fille est entré dans un épisode dépressif assez fort (décidément la grisaille hivernale :( ) , c'est beaucoup de soucis...

Tes réflexions sont très intéressantes ; tu vois , non seulement je trouve que tu progresses , mais tu fais progresser tes lecteurs ;)

Ce que tu dis notamment sur tes compagnons successifs et leurs reproches sur ton manque de légèreté , alors qu'eux mêmes n'étaient pas forcément de joyeux drilles.
Attendre autant d'un partenaire, c'est lui donner vraiment trop de pouvoir sur soi même ( je ne sais pas si je suis claire, car je suis enrhumée - fuckin' grisaille hivernale bis ) .

Bizarrement (ou pas) depuis ma rupture de l'année dernière, j'ai l'impression de pouvoir donner entièrement libre cours à ma gaieté et à ma légèreté ( c'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai mis fin à ma relation de quelques mois cette année, je sentais qu'on revenait dans un mécanisme trop contraignant pour moi).C'est un sentiment extraordinaire de liberté, qui au fil des mois a presque entièrement pris le pas sur la blessure de la rupture, une éventuelle peur de la solitude, ou le besoin de faire l'objet d'une attention quotidienne et exclusive de l'être aimé.


prends soin de toi Janysse et à bientôt,

bisous fabuleux :bisou:
#1309745
Janysse !

Enfin! Je n'ose y croire!
Je reviens très vite et plus longuement mais je suis tellement heureuse pour toi.
J'ai l'impression que tu as enfin fait le bon pas en avant... à très vite!
Ça me fait très plaisir
#1310490
Albane06 a écrit : 14 déc. 2019, 16:34 Janysse !

Enfin! Je n'ose y croire!
Je reviens très vite et plus longuement mais je suis tellement heureuse pour toi.
J'ai l'impression que tu as enfin fait le bon pas en avant... à très vite!
Ça me fait très plaisir
Eh oui !! Je n'ose y croire moi-même non plus ! :lol:

Un rapide coucou pour vous souhaiter à toutes et tous une très belle année 2020. Sachez que je vais bien, que j'ai pris de vraies vacances, passé de très bons moments avec mes ami.e.s, et que si la nostalgie m'a souvent envahie pour mon ex pendant ces congés de fin d'année, j'ai appris à la gérer et la considérer comme normale, comme la trace douce amère des jolies choses que j'ai eu la chance de vivre - et ne signifiant en aucun cas qu'il n'y en aura pas d'autres.

Je suis encore fragile, branlante sur mes petites jambes, mais je commence à trouver que je suis une chouette personne, riche de nombreuses choses qui font que j'aime passer du temps avec moi, que je me souhaite le meilleur, et tant de beautés encore. Il y a toujours au loin cette peur d'être abandonnée, qui ressort parfois, qui fait partie de moi. Il y a aussi cette peur de finir seule, de ne jamais connaître un vrai amour tranquille, serein et plein, pas les passions désespérées et violentes que j'ai connues jusqu'ici. Elle sera peut-être aussi toujours là, je ne sais pas. Pour l'heure je crois que je me sens confiante, en moi-même, en l'avenir, je me sens incroyablement forte en fait. De m'être sortie de tout ce merdier, de continuer à briller quand même. D'affronter mes peurs ainsi, sans insouciance, avec un vrai courage.

Je sais que de belles choses arrivent. Elles sont déjà là. J'ai aussi l'espoir qu'un jour je rencontrerai un homme qui verra en moi ce que je suis, et pas ce qu'il a envie de voir. Qui verra la rigolote derrière la jolie fille, la maladresse derrière l'élégance, la fragilité derrière les réussites, les peurs derrière l'autorité, l'intransigeance derrière la générosité, les larmes derrière les rires, l'impatience derrière la détermination, la rancoeur et la colère sous l'art de la conversation. Et qui aimera tout ça quand même, comme j'apprends à l'aimer tout doucement.

Je vous envoie à toutes et tous toute la bienveillance dont je suis capable (la jauge monte aussi par là), et beaucoup beaucoup d'amour, puisse cette nouvelle année être une année de joie, de rencontres, d'expériences enrichissantes, puissiez vous tirer de toutes les douleurs qui nous amènent ici les un.e.s et les autres, de très très belles choses. :bisou:
#1312562
Coucou tout le monde !

Je viens donner quelques nouvelles ! Le début d'année, le premier mois de janvier, a été très compliqué. J'ai été dans l'incertitude pendant des semaines quant à mon déménagement à l'autre bout du monde (partira ? partira pas ?), et en fonction des infos des uns et des autres, d'un jour à l'autre je partais ou je restais. À vivre des sauts comme ça d'adrénaline, de stress, j'ai complètement vrillé, je suis devenue à moitié folle.

Je me sentais forte, d'une énergie débordante, déterminée et engagée. Je me suis beaucoup mobilisée dans les mouvements sociaux, en plus de mes engagements à côté et de mon travail de thèse très prenant. J'ai été surproductive, hyperactive, je me suis sentie absolument invincible, hypersociale, au point de sortir souvent, de parler à beaucoup de gens, de lancer des regards de braise à beaucoup (trop) de garçons. J'ai fini par comprendre que je faisais une petite hypomanie, et j'ai terminé le mois complètement épuisée. Je ne dormais plus, j'étais nerveuse et tendue tout le temps, excitée et hyper anxieuse, le moindre bruit dans mon immeuble me rendait dingue, j'ai entamé une croisade contre des voisins hyper bruyants que j'allais voir jusqu'à 2 ou 3 fois par semaine pour qu'ils la bouclent, j'ai passé des nuits d'angoisse à me demander s'ils allaient finir par se taire, si j'allais pouvoir dormir (c'était horrible). Donc j'ai décidé de me calmer, de dire non à certains projets qui me tentaient, de me désengager de certaines luttes, de me ménager. La redescente a été épuisante, j'étais tout le temps fatiguée, mais pas d'effondrement de l'humeur. Et maintenant je vais vraiment bien, c'est fou.

Et c'est tellement bien. Il y a des jours de nostalgie, des jours où je me sens sensible, où j'ai envie de pleurer, des jours où je pleure, d'autres où je me traîne, et il y en a où le soleil brille fort, où la vie brille fort, et tout est beau et dense, et puis enfin, des jours ni brillants ni sombres, juste remplis de travail, de sourires pour mes camarades de bibli, de cafés et de déjeuners avec des personnes que j'aime, ou que j'apprends à connaître, et c'est juste bien. Mon traitement fait sacrément effet, il n'y a pas à dire. J'ai appris à me calmer aussi, les cachets ne font pas tout.

Je ne pars donc pas à l'autre bout du monde, pour plein de raisons, et ça me soulage. Financièrement, logistiquement, c'est bien plus simple, c'est bien comme ça. Pour autant je quitte bien Paris dans quelques semaines, pour le travail. Changement de vie en perspective. Je donne mon préavis sous peu, je pense qu'à ce moment-là ça va percuter, je vais prendre en pleine face que je quitte mon cocon, ma ville, et cette vie de jeune adulte que je me suis construite dans les larmes, les rires, l'épuisement, cette vie qui a été dure mais tellement belle, essentielle, si riche, et qui l'est encore. Je quitte Paris pour le soleil, le Sud, les cigales, la mer, la chaleur, les soirées chaudes et la peau moite, tout ce qui me fait vibrer en été. Je quitte Paris pour un long été. Mais la vie n'est pas finie, et je reverrai Paris.

Et puis, parce que je me sens bien, j'ai voulu être volage, rencontrer des garçons, avoir un amant, comme cet été, mais sur place et qui me plairait mieux. Le soir du nouvel an, mes meilleurs amis m'ont inscrite sur tinder. Beaucoup de garçons qui ne me plaisaient pas, du genre "beaux" mais atrocement lisses, et puis j'ai fini par liker un, puis deux, puis un troisième, quelques uns au final. J'ai bu un verre avec l'un d'eux, j'ai su tout de suite qu'on ne se reverrait pas. Et puis là récemment, j'ai bu un autre verre avec un autre qui m'a plu. On s'est revu. Au bar, puis chez moi. Il m'écrit des messages pour savoir si je suis bien rentrée, si j'ai passé une bonne journée. Il me plaît beaucoup plus que prévu, c'est une surprise. On s'est encore revu, et je lui ai annoncé que je quittais Paris, je préférais être une personne décente et correcte, être honnête et lui dire d'emblée. Je lui ai dit aussi qu'il me plaisait beaucoup.

Et depuis je pense à lui. Beaucoup. Et ce n'était pas prévu. Il est doux, attentionné, il fait la cuisine, il gagne son propre argent, il est posé, calme, réfléchi, bavard comme moi, le côté surexcité en moins. Il paie au bar quand c'est son tour. Il se lave les mains dès qu'il arrive chez moi. On se lassera peut-être d'ici 10 ou 15 jours alors je profite comme il m'a dit "profitons-en tant que ça dure" et je suis d'accord. Et j'ai très envie de le revoir. Son regard, ses taches de rousseur, son sourire, sa voix grave, son corps, son odeur - qui plane encore dans mes draps.

J'essaie de ne pas paniquer - je change de vie dans 6 semaines. J'essaie de ne pas paniquer. J'essaie de m'autoriser à être charmée, à aimer ça, à vivre ça. De me dire que moi aussi j'ai le droit d'en profiter. Et qui vivra verra.

Je vous embrasse :bisou:
#1312621
Janysse a écrit : 21 févr. 2020, 18:49
Et depuis je pense à lui. Beaucoup. Et ce n'était pas prévu. Il est doux, attentionné, il fait la cuisine, il gagne son propre argent, il est posé, calme, réfléchi, bavard comme moi, le côté surexcité en moins. Il paie au bar quand c'est son tour. Il se lave les mains dès qu'il arrive chez moi. On se lassera peut-être d'ici 10 ou 15 jours alors je profite comme il m'a dit "profitons-en tant que ça dure" et je suis d'accord. Et j'ai très envie de le revoir. Son regard, ses taches de rousseur, son sourire, sa voix grave, son corps, son odeur - qui plane encore dans mes draps.

J'essaie de ne pas paniquer - je change de vie dans 6 semaines. J'essaie de ne pas paniquer. J'essaie de m'autoriser à être charmée, à aimer ça, à vivre ça. De me dire que moi aussi j'ai le droit d'en profiter. Et qui vivra verra.

Je vous embrasse :bisou:
Salut ma chère jolie Janysse,

J'ai lu tes nouvelles depuis quelques jours, et jusque là j'ai du temps pour te répondre.

Tout d'abord je suis bien contente pour toi, bcp de bonnes belles choses pour l'emménagement et la vie sentimentale. Je te comprends tout à fait ta période où t'es hyperactive et t'as l'énergie pour tout faire, et puis après cette dépense d'énergie, c'est pouffff, ça tombe par terre :P Car moi aussi, j'ai eu des périodes comme ça, quand j'étais plus jeune, et même maintenant ça m'arrive des fois. Je pense que cela arrive, comme t'as évoqué une fois, au taux hormones durant le cycle mensuel chez les filles. Je suis très sensible lors de ces jours chaque mois aussi, entre l'euphorie et l'angoisse 8-)

Concernant ta relation naissante avec le jeune homme, c'est chouette. Mais je te conseille quand même d'être prudente pour ne pas t'attacher trop vite à lui. T'es une fille sensible et tu veux vivre des choses, surtout ta vie sentimentale entièrement. C'est très beau et touchant, mais tant que t'es encore fragile, cela est dangereux.

Et l'expression "Profitons - en tant que ça dure" me parait un peu pressé et instable. J'espère pas que vous vous profitez tant que ça dure, car je peux imaginer en cas de fin, ça pourrait te laisser un grand dégât. Mais j'espère plutôt que vous vous rythmez et que vous vous faites du bien l'un à l'autre tant que l'envie vous le dit et pour que ça dure.

T'as tout à fait raison de te laisser charmée, aimée, de la façon bénéfique à toi.

Prends soin de toi. Gros bisous fabuleux ma jolie :bisou: :bisou: :bisou:
#1313093
Coucou Miu !

Merci pour ton message :)

Cette période d'hyperactivité n'était pas très agréable, j'avais surtout l'impression que la machine s'emballait sans pouvoir rien contrôler, et la seule façon de ne pas paniquer c'était d'en faire encore plus sans réfléchir. J'ai vécu ces moment dans l'angoisse, je sais maintenant qu'il faut que je fasse attention de ce côté là aussi, il n'y a visiblement pas que la dépression qui me pend au nez !

Merci pour ta prévenance pour ce qui est de ce nouveau garçon, mais je ne pense pas que sa proposition d'en profiter "tant que ça dure" soit dans le sens où tu la comprends, pressée ou instable. J'y vois au contraire l'idée de se faire du bien l'un à l'autre comme tu l'écris juste après, sans s'emballer, tranquillement, sans pression, sans obligation de se (re)voir. Il est venu chez moi hier soir, cela faisait 10 jours qu'on ne s'était pas vu et c'est ok. "Pour que ça dure", ça n'est pas à l'ordre du jour. Je ne cherche même pas forcément ça. Je ne cherche rien en fait, si ce n'est de la tendresse de temps en temps, de passer de bons moments - et c'est le cas, pourquoi chercher plus loin ? Ça durera le temps que ça durera :)

Je t'embrasse bien fort Miu <3
#1313941
Cher.e.s toustes,

Wow. Par où commencer ?

Je suis confinée. Nous sommes très nombreuses et nombreux dans ce cas. Ç'a commencé par des restrictions, de plus en plus strictes, le confinement général devenait inévitable. Mais j'aimerais aussi parler de ce qui s'est passé avant.

Avec mon amant, nous avons continué à nous voir. Une fois nous sommes allés au restaurant. Il a payé, et il est rentré chez lui. C'est la première fois qu'un garçon m'invite comme ça au restaurant, sans attendre du sexe en retour, sans grande occasion particulière, juste pour me faire plaisir. Il y a eu un moment terrible où mon humeur a plongé avec mon cycle hormonal, où mon directeur m'a traitée comme une gamine, infantilisant paternaliste, au point que je pleurais silencieusement à l'autre bout du fil. Le lendemain, un autre homme, le père d'une élève à qui je donne des cours le weekend, m'a traitée de façon similaire, en me disant à demi-mots que je faisais mal mon travail, et qu'il allait m'expliquer comment faire. J'ai pleuré sur le quai du métro, dans le métro. Entre temps il y a eu des manifestations auxquelles j'ai pris part, c'était beau mais épuisant. J'ai revu mon amant, il est resté dormir, resté pour le petit déjeuner, nous sommes restés dans les bras l'un de l'autre pendant deux heures. Puis il est parti, je lui ai écrit que j'avais déjà envie de le revoir, il m'a répondu qu'il me remerciait pour l'accueil - et c'est tout.

Mon moral déjà en berne a encore plus sombré. J'ai attaqué la semaine épuisée et triste, sans nouvelles de lui. Je me suis détestée de me laisser abattre pour un garçon, qui n'est qu'un plan cul, de me laisser pleurer pour un pauvre message. La pression au boulot s'est intensifiée, et j'ai senti que je lâchais prise. Mais je suis accro au travail, alors j'ai continué. Avec l'aide de ma psy et d'une amie, j'ai fini par réussir à demander une pause à mon directeur (j'en étais arrivée à rêver de lui, parler de lui tout le temps, angoisser, etc.) qui me l'a accordée. Mon amie m'a aussi fait envoyer un message à mon amant, un message cash qui lui dit que je quitte Paris dans trois semaines, que j'aime passer du temps avec lui, alors que dirait-il de passer plus de temps ensemble sans prise de tête ? (Cette dernière partie est... pas tout à fait vraie).

Réponse immédiate : oui bien sûr, avec plaisir, je me souviens que tu n'es pas allée au cinéma depuis longtemps, alors faisons ciné-resto-nuit ensemble ? Et mon coeur s'est envolé. Puis les cinémas et les restaurants ont fermé, alors nous avons simplement passé la soirée ensemble chez moi, nous avons cuisiné, rigolé sur les programmes des candidats dans notre arrondissement, sans se lâcher, beaucoup fait l'amour, des câlins, des baisers, des regards tendres. Je lui ai dit que je voulais en savoir plus sur lui, connaître son chez lui, il a dit ok. J'ai senti qu'il se détendait, qu'il s'ouvrait un peu. Il n'a pas peur de la tendresse, pas peur du contact physique, pas peur de dire ce qu'il pense. Je suis mordue ça y est. Je ne veux pas ne plus le voir parce que je déménage. C'était la dernière fois qu'on s'est vu.

Lundi tout s'est accéléré. Mon déménagement a été annulé. Je suis retournée faire des courses en vue de la quarantaine que je pensais passer chez moi, seule, à Paris, dans l'idée que lui habite tout près, à 20min à pieds, qu'on pourrait peut-être essayer de filouter malgré le confinement. Je crois que cette perspective était la seule chose qui me retenait de fuir. Il y aura peut-être moyen de s'arranger a-t-il dit, alors que si tu étais partie dans le Sud, on ne pourrait pas, restons positifs. Maintenant je sais que ça l'emmerde que je déménage.

J'ai un peu travaillé. Une amie m'a appelée, et m'a dit "Janysse, je te connais, tu ne peux pas rester seule". J'ai paniqué. J'ai appelé ma meilleure amie pour lui demander si je pouvais passer la quarantaine avec elle, mais son colocataire a refusé. J'ai paniqué de plus belle. J'ai perdu la tête. C'était en fin d'après-midi. J'ai compris que je ne pouvais pas rester seule. J'ai appelé ma mère, qui m'a dit de rentrer. Là, j'ai passé 2h à trouver un moyen de rentrer. J'ai demandé à Monsieur Tendre (appelons le ainsi, "mon amant" ne convient pas, il n'est pas à moi) s'il voulait qu'on se voit ce soir-là avant que je ne m'en aille, lui aussi envisageait de partir. Il n'a pas voulu, il était stressé, il attendait les annonces du président. Ça m'a paru raisonnable. Après les annonces mon billet a été annulé, mon train supprimé. J'ai encore plus paniqué et passé ma soirée au téléphone avec ma famille, en larmes, à actualiser le site de la SNCF, et j'ai fini par trouver un billet pour le lendemain 9h, jusqu'à une grande ville à 100km de chez moi, où ma famille viendrait me chercher en voiture.

Le bus était vide, le métro aussi, la gare était pleine, le train aussi. Dans la voiture, on m'a fait porter un masque. Nous avons croisé les premiers barrages de police peu après 12h. Et je suis arrivée chez mes parents. J'ai passé la journée à écrire à mes ami.e.s et à M. Tendre, qui m'a envoyé des memes, des photos, des vidéos drôles. Le soir, j'étais couchée à 21h.

Aujourd'hui, je me suis levée tôt, j'ai médité, j'ai petit-déjeuné, j'ai voulu commencer à instaurer une nouvelle routine de travail. Et puis j'ai lu des échanges par Whatsapp avec des ami.e.s. Ma meilleure amie est dépitée parce que son copain qui habite dans un pays frontalier ne pourra pas la rejoindre, qu'ils vont passer la quarantaine séparés, pendant des semaines. J'ai dit que je compatissais, que moi aussi je balisais de pas revoir M. Tendre pendant des semaines, qu'il fallait se souvenir que c'était le cas pour tout le monde. Mais on s'est mal compris. Elle a répondu que non, il y a des couples réunis qui n'ont pas à affronter 1 voire 2 mois de séparation. J'ai précisé que je voulais dire que tout le monde allait souffrir de la situation. Elle a redit que non justement, par exemple une autre amie, elle, avait hâte parce qu'elle allait être confinée avec son copain alors qu'ils sont d'habitude à (longue) distance, que certains étaient avec leurs proches, etc., que tout le monde n'allait pas souffrir pareil. Qu'elle voulait juste un peu d'empathie. Cette empathie qu'elle m'a refusée quand je l'ai appelée en larmes pour la supplier de m'accueillir chez elle. J'ai répondu que j'étais désolée etc., je ne veux pas m'engueuler avec mon amie maintenant....

Une crise de larmes m'a secouée, je n'ai pas pu travailler, j'écris ici depuis une heure. Je suis effondrée. J'ai réussi à rentrer chez ma maman, je ne serai pas seule pendant cette période, mais je suis dévastée par l'angoisse et la peur. Mon père est une personne à risque, or deux personnes dans son foyer côtoient du public chaque jour. J'ai peur. Je pense à Monsieur Tendre et je crève de savoir que je ne reverrai pas avant des semaines. Alors que nous ne sommes pas un couple, que va-t-il advenir de nous ? Est-ce que je vais lui manquer ? Est-ce qu'on va réussir à garder un lien par messagerie, alors qu'on ne se connaît pas tant que ça ? Est-ce que mon amie va me pardonner d'avoir manqué d'empathie ? Est-ce que je vais pardonner à mon amie d'avoir manqué d'empathie ? J'ai l'impression que dans ce marasme ma peur de l'abandon revient au galop, les mauvaises pensées aussi, je me sens nulle d'avoir réagi comme ça alors même que c'est normal, que tout le monde a peur, que tout le monde a mal. Et je sais bien que cela pourrait être pire, je pourrais être seule coincée dans mon tout petit appartement parisien, ou moi-même malade, ou comme Miu, expulsée du pays dès lors que la vie reprendra son cours normal (mais reprendra-t-elle vraiment son cours normal après ?). Et tout ce à quoi je peux penser c'est, "et si j'étais restée, est-ce qu'on aurait pu se voir ?".

Je suis désolée pour ce texte interminable. J'avais un besoin féroce d'écrire tout ça, de mettre des mots, de dire ce qui nous arrive. De dire aussi malgré la peine et la peur, la joie que j'ai d'avoir rencontré Monsieur Tendre, de pouvoir penser à son corps, son odeur, ses beaux yeux bleus, la douceur de ses regards et la tendresse de ses gestes, des choses si jolies comme ce moment où il m'a dit "tu me plais aussi".

Je vous embrasse très fort, et vous envoie tout mon courage et mon amour, à vous qui êtes confiné.e.s chez vous, peut-être seul.e, peut-être le coeur brisé. Je pense à vous toustes, et j'écris aussi pour vous.

À très vite :bisou:
#1313963
Bonjour Janysse.

Je me permets de rebondir brièvement sur la réaction de ton "amie" qui personnellement me fait "bondir". Pardon de te livrer mon sentiment de manière aussi directe, mais ton "amie" est une grosse gamine. Au fond, je pense qu'elle a d'avantage exprimé sa colère de la situation qu'une opposition à ton endroit, mais tout de même. Elle n'a pas à s'en prendre à qui que ce soit pour passer sa frustration. Et puis, objectivement, la situation est-elle si catastrophique que cela, bien que je conçois que certains puissent l'accueillir de manière passablement inconfortable ?

Janysse, je crois que tu as une vie intérieure suffisamment riche pour faire face à ce confinement imposé. Tu as les outils pour y répondre, j'en suis absolument certaine depuis le temps que je te lis. Envoie promener cette peur de l'abandon, car tu n'es pas seule, ce n'est "qu'une peur", une foutue construction de ton esprit. Tu es forte, tu peux le surmonter actuellement. Du reste, tes réflexions actuelles m'amènent à me demander si cette peur si profondément ancrée en toi, ne te conduirait pas à t'entourer de personnes qui ne te sont pas bénéfiques, voire qui entretiennent ton malaise, et à accepter des choses moyennement acceptables. Je suis à peu près sûre que tu as déjà exploré cette possibilite. Je ne veux pas remettre en cause tes choix, mais sur ce bref récit, en tous les cas, ton "amie" m'a parue être une de ces personnes.

Courage Janysse. Rappelle-toi que tu es forte.
#1314708
Bonjour Patachou,

Merci beaucoup pour ta réponse. Je suis désolée de revenir vers toi aussi tard, mais j'ai pensé tous les jours à ton message. Il m'a questionnée, dérangée, alors j'ai su que tu avais tapé juste.

Je n'ai pas pu m'empêcher de me sentir nulle quand elle m'a écrit ce message aussi sec, mais tu fais bien de me rappeler que je n'ai pas à me sentir nulle parce qu'une personne se comporte elle de façon nulle avec moi.

Depuis je l'ai eu une fois au téléphone, pendant une heure, c'était chouette et simple. Et puis la semaine d'après, son copain a finalement réussi à la rejoindre de l'étranger (comme quoi c'est vraiment à géométrie variable cette histoire de confinement) en mentant à la douane. Depuis, quasi pas de nouvelles. Je n'en ai pas cherché non plus. J'ai eu ce réflexe un peu immature de me dire que c'était dégueulasse, qu'elle allait pouvoir être avec son copain alors que moi je me demandais tous les jours ce qu'il se passerait quand je reverrais M. Tendre. On devait s'appeler à un moment avec une autre amie, la fameuse confinée avec son copain étranger. Je n'avais pas très envie, et puis personne n'a relancé, moi non plus. Je n'avais pas envie de me retrouver avec les deux frétillantes de joie avec leurs mecs.

Elle devait m'appeler ce soir, et puis elle me dit qu'on décale à demain car elle doit appeler cette autre amie qui avait décalé la veille à aujourd'hui. Ça me vexe, je ne sais même pas pourquoi. Depuis une semaine ça ne va pas trop, et même si comme tu le disais Patachou j'ai effectivement trouvé les ressources en moi pour faire face au confinement, cette semaine j'ai un peu craqué. Je suis un peu à fleur de peau. Je ne sais pas si j'ai envie de lui parler. En fait, je réalise que je vis ma relation avec elle parfois dans l'insécurité, dans le sens où je la considère comme ma meilleure amie, mais je ne crois pas que ce soit réciproque. Elle parle de cette autre amie comme de sa meilleure amie. C'est peut-être tout à fait puéril et immature de chercher à avoir "une meilleure amie" comme lorsqu'on a 12 ans. Cela fait longtemps que je n'ai pas été la meilleure amie de quelqu'un. Je crois que j'ai juste terriblement besoin de sécurité et de stabilité affective et que je me comporte comme en couple, que je ne choisis pas les personnes qui vont me procurer ce sentiment. En regardant dans le passé mes relations amicales, j'ai beaucoup été amie avec des filles qui m'ont laissé tomber à des moments où j'avais besoin d'elles. Une qui décide de partir en vacances avec une autre, parce que ça coûte moins cher et que la Corse c'est mieux que l'Angleterre. La même qui m'explique qu'elle n'a pas assez de tickets de métro pour venir dans mon arrondissement alors qu'elle est de passage à Paris avec son copain, et que je viens de me faire larguer.

Et puis surtout mon amie dont je parle au début, je ne lui pardonne pas le nouvel an 2018 qu'elle a passé avec son copain, chez mon ex et sa bande de potes, avec cette autre amie, pendant que je souhaitais mourir tous les jours. Elle avait ses raisons, et je pense que de son point de vue tout va bien car lorsqu'elle m'a demandé si j'avais un problème avec ça j'ai répondu que non, je comprenais. Alors que je ne comprends toujours pas comment on peut laisser son amie suicidaire fraîchement larguée passer le nouvel an seule et aller pendant ce temps faire la fête chez l'ex de cette amie. Je n'aurais jamais fait ça. Je me suis promis que je ne serai jamais cette personne.

Mais je ne peux pas perdre mon amie. Je ne peux pas me retrouver seule comme ça. Je sais que la peur de l'abandon n'est qu'une peur mais elle continue de dicter un certain nombre de mes choix.

Je vais m'arrêter là parce que je pleure déjà, le confinement met mes nerfs à rude épreuve et je me sens un peu seule, même si ma maman est là et s'occupe de moi. Je ne veux pas me laisser aller à des pensées négatives, je sais que c'est l'anxiété qui parle. Mais je garde en tête tes mots Patachou. Ça me fait mal au c** de l'admettre mais tu as probablement raison.

Aussi, je suis forte. Je suis une des personnes les plus fortes que je connaisse, merci de me le rappeler.

Mille baisers
#1315410
Bonjour tout le monde,

Je passe pour écrire, j'en ai un peu besoin. Je n'en reviens pas que nous soyons encore confinés - parfois je doute que nous ayons été libres un jour. Je prends chaque moment comme il vient mais je désespère à l'idée que la vie normale ne le sera pas avant encore des mois.

Mes plans ont été, comme tout le monde, bouleversés. Mon déménagement annulé m'a mise dans le pétrin vis-à-vis de ma potentielle nouvelle propriétaire, qui m'a mis la pression pendant 10 jours pour que je signe le nouveau bail début juin. Ça m'a refroidie. Impossible de me projeter lui ai-je dit, hors de question de quitter Paris en plein confinement, sans régler mes dernières affaires, sans revoir les gens qui comptent. Pas de réponse depuis 3 jours, j'ai sans doute perdu l'appart, ça me soulage, un poids en moins. Comme une relation pesante, un peu.

Parmi les gens qui comptent, il y a M. Tendre, que je n'ai pas vu depuis plus d'un mois. Je me demande s'il y a pires circonstances pour commencer ou se questionner sur une relation (il y a sans doute pire, mais admettons que c'est bien pourri comme situation). On s'écrit tous les jours, on s'est appelé en visio quelques fois - je n'ai jamais fait ça avec un garçon, mes exs rechignaient tous au téléphone, le dernier trouvant toujours des excuses pour ne pas m'appeler. J'ai très envie de le retrouver, et en même temps ça me fait peur, car le confinement déforme tout, de même que la distance.

Avant le confinement, il ne me restait que 2 semaines à vivre à Paris, et j'avais l'intention d'aborder le sujet du "allons-nous continuer à nous voir ?". Mais ce n'est pas arrivé, alors même que la question reste entière. C'était juste un plan cul ce garçon, et puis j'en suis la première surprise, il me plaît vraiment beaucoup. Mais je me méfie de moi : suis-je en train de m'enticher comme une conne de mon plan cul ? Est-ce qu'en fait je ne suis pas du tout en train de m'enticher de lui mais je me jette sur le premier venu parce que j'ai envie de vivre un truc chouette ? Des questions pas du tout bienvenues en ce moment, puisqu'évidemment je ne pourrai avoir un début de réponse qu'en le revoyant.

On s'écrit tous les jours, longuement, mais sans mots doux. Je ne sais pas où nous en sommes, je ne sais pas ce que nous sommes. Hier j'ai osé lui dire que j'avais très envie de me retrouver dans ses bras, il m'a répondu "Ça fait plaisir (...) et puis c'est cool quand ça arrive". Je me suis sentie conne conne conne. Même confinée je me retrouve à courir après un mec au pire moment. Je ne sais pas si c'est de la pudeur ou de la gêne ou du désintérêt. Si je me pose la question c'est que ça sent le sapin. Je déteste ce confinement qui laisse la place, trop de place, à toutes ces interrogations. Dans une autre vie, j'aurais déjà été fixée.

Je passe mon temps sur ce forum à encourager les uns et les autres à écouter les sonnettes d'alarmes et repérer les red flags et je suis plus que dépitée de constater que je ne suis pas capable de repérer les signes moi-même. Soit mon coeur s'emballe - ce garçon, qui me plaît, son odeur, son corps, son intelligence - soit je deviens intransigeante - s'il n'est pas à fond, ça ne vaut pas le coup. Je sens bien qu'aucun de ces deux extrêmes n'est bon.

J'ai si peur de souffrir, de revivre la même histoire nulle encore une fois, que je n'arrive pas à être lucide sur ce truc-là. J'ai tellement peur que je me dis parfois que ça m'arrangerait qu'il me dise "on s'arrête là".

Je mouline pour rien je le sais, je ne saurai rien de plus avant de l'avoir revu.

J'espère que tout le monde va bien, je vous embrasse
#1315412
Bonjour J. ,

Malheureusement, je ne vais sûrement pas t'aider dans mes propos, puisque je suis certain que tu as déjà tout dans la tête.
Il faut prendre en compte que le confinement est une étape plus que désagréable que nous traversons tous...Cela modifie et perturbe notre perception des choses (d'ailleurs on en a plus du tout, du moins celle qui est tangible, éloignement oblige).
La situation est pesante, certes mais inamovible pour l'instant et forcément, même si on a des coups de moins bien (et encore heureux, sinon on serait tous des psychopathes - oui mais des panzani- )

Pour ton appart' ben oui, c'était prévisible avec la situation actuelle, dont acte, ce n'est qu'une "péripétie" de la vie .
Pour ton pote/amant/copain/futur officiel (rayer la mention inutile) , et si tu attendais de voir comment cela va évoluer avant de faire des plans sur la comète?
De toutes façons, il n'y a pas 36 solutions, vous continuer tels qu'avant, vous arrêtez ou vous embrayez sur une autre relation plus "profonde" (mauvais jeu de mot, je sais).
Je crois qu'il faut (surtout en ce moment) être factuel, quitte à croire que l'on est fait de glace...

D'ailleurs qui te dit qu'il n'a pas exactement la même réflexion que toi sur le qui/que/quoi/donc/où de votre relation ?
Garder en mémoire que ces moments là (qui ne représenteront que peu de temps au final -0.3% de ta vie entière, c'est peanuts, non?) sont "out of time" donc ne peuvent déboucher sur aucune considération rationnelle.

Pour ce qui est des "mots doux" s'ils doivent arriver, ils le feront en leur temps
Le fait de dire que tu as envie de le retrouver me semble très normale et non pas con (je ne crois pas que ce soit ça, "courir après un mec")

Moralité : wait and see ... nothing else .

Ndlr : il est normal (je le répète encore une fois) que tu ais ce genre d'interrogation(s) mais prends bien en compte que la situation n'est pas normale donc l'esprit a tendance à vriller un peu.

Courage à toi , force et honneur !
#1315457
Salut KKH,

Au contraire ton message m'aide beaucoup, merci de remettre les pendules à l'heure !!
C'est vrai que cette période n'a aucun sens et que le temps commence à devenir long, d'où la moulinette.

J'aurai beau me poser toutes les questions possibles et inimaginables ça ne fera pas avancer le schmilblick vu qu'on est tous COINCÉ·ES à la maison.

Je sais que je suis une fille géniale bourrée de qualités, mais mon dieu la patience n'en a jamais fait partie haha !

Merci encore pour ton intervention pleine de bon sens :)

Et belle journée confinée !
#1316114
Bonjour tout le monde,

Je passe donner des nouvelles. Je vais étonnamment bien. J'ai fini par me faire au confinement. Il faut dire que je suis dans des conditions ARCHI privilégiées, dorlotée par ma mère qui est aux petits oignons, je n'en fous pas une rame à la maison. J'avais mis de côté toutes les questions angoissantes. Quelque part, la suspension de la vie comme ça, a été un sacré répit. Mais depuis que le temps a repris, bon dieu mais quelle angoisse.

Je remonte à Paris cette semaine au motif impérieux que je déménage, mais j'ai peur de me faire contrôler et qu'on juge mon motif pas suffisamment impérieux. Je rentre chez moi pour organiser mon déménagement, que j'avais complètement laissé en plan. J'ai un appart dans ma nouvelle ville, plus question de repousser ou reculer. Je suis très triste de partir. J'ai toute ma vie là-bas.

Tout plein de questions logistiques me tombent dessus. Refaire les peintures abîmées de l'appart. Réfléchir à acheter une voiture pour ma nouvelle ville. Mais je n'ai pas assez d'argent. Trouver une nouvelle psy. Pareil, ça coûte un bras. Ma psy actuelle me faisait les séances à 30e mais les tarifs moyens tournent autour de 50 à 60e. Et pour les thérapies que moi je veux suivre, ça monte à 70e. Je trouve ça absolument outrancier. Je suis lasse de devoir continuer de mettre de l'argent dedans parce que j'ai besoin d'une thérapie solide. Depuis 18 mois c'est entre 60 et 120 euros par mois que je dépense. Je suis en colère que ça ne soit pas remboursé par la sécurité sociale. Peut-être que dans mon nouveau CMP ce sera possible d'être suivie en psychothérapie en plus de la psychiatrie. J'ai choisi d'être mal payée, d'être précaire, pour pouvoir poursuivre ce que fondamentalement j'ai envie de faire. Mais après 9 ans d'études à me décarcasser ça fait un peu mal au cul d'être toujours à compter mes sous comme ça. Bon ça personne ne peut rien y faire, c'est un choix que j'ai fait qui est parfois difficile à assumer, la plupart du temps j'en suis très heureuse. De toute façon j'ai un problème avec l'argent, j'ai toujours peur d'en manquer. Quitte à me priver de tout juste pour pouvoir épargner à la fin du mois. Le vrai problème c'est que j'ai choisi un métier qui devrait être bien plus payé. Mais il paraît que c'est tellement plus important de faire du consulting en venture capitalism que de faire de la recherche, y compris en virologie (hum hum), que bon.

En fait je suis en colère de éventuellement ne pas pouvoir me payer tranquillement la psychothérapie dont j'ai besoin. Impuissante. C'est rien à côté des gens qui se sentent impuissants à nourrir correctement leurs 3 enfants parce que leur boulot ne paie pas assez. Du coup je me sens encore plus en colère en y pensant.

Voilà j'avais juste un peu besoin d'écrire. J'ai été privilégiée au point de regretter le confort de mon confinement, et je me prends un peu tout ça dans la figure. C'est une journée un peu sombre, ça ira mieux demain. Et puis je vais retrouver M. Tendre et mes ami.es à Paris, ça va être chouette.

J'espère que tout le monde va bien, je vous embrasse
#1316115
Bonjour jolie Janysse,

Début du déconfinement oblige, tout remonte un peu à la surface… Là, il n'est plus question de rester dans le giron de maman, il va falloir recommencer à vivre véritablement. Et tu sais quoi? Tu vas y arriver.

Pour ce qui est de ton déménagement, bien entendu que c'est un motif légitime. D'ailleurs, désormais, les camions de déménagement des entreprises peuvent même circuler le dimanche, chose interdite en temps normal. Tu ne seras pas la seule dans ce cas. Il y a des gens qui doivent muter, il y a des gens qui vont se séparer après un confinement de 2 mois…

Quant à tes interrogations sur ta future prise en charge psy, il y a en effet des CMP qui proposent bien davantage qu'un RDV infirmier ou avec un psychiatre tous les trois mois. Il y des psychothérapeutes qui font de la sophro ou de l'hypnose ou de l'EMDR par exemple. Mais après, tout dépend de ton CMP de rattachement, tu verras.
Il y aussi dans plein de villes des thérapeutes qui proposent des séances à moindre coût à ceux qui ne peuvent pas payer le tarif habituel.
Je vois un thérapeute EMDR et hypnose depuis 1 an, à raison d'une séance toutes les 3 ou 4 semaines (bon là je ne l'ai pas vu depuis quelques temps, confinement oblige). La séance est à 80 euros, non remboursée bien sûr. Il a mis dans sa salle d'attente un mot à l'attention de ses patients leur proposant de payer un peu plus cher leur séance, lui fera aussi un effort de son côté, permettant ainsi à des gens ayant moins de moyens de pouvoir bénéficier d'une thérapie de qualité. Donc il y a des solutions. Mais oui c'est anormal que ce ne soit pas pris en compte par l'assurance maladie ou au moins sa mutuelle; surtout qu'au lendemain du confinement, beaucoup de gens auront besoin de voir un thérapeute.
#1316118
Coucou Carrie,

Contente de te lire :)
Carrie007 a écrit :Début du déconfinement oblige, tout remonte un peu à la surface… Là, il n'est plus question de rester dans le giron de maman, il va falloir recommencer à vivre véritablement. Et tu sais quoi? Tu vas y arriver.
Hahaha mon dieu mais c'est exactement ça, ça faisait des années que je n'étais pas restée aussi longtemps chez ma mère, et tu as raison j'ai complètement régressé pendant cette période (mais c'était trop bon...). Je vais reprendre les rênes de ma vie d'adulte, et ma barque que je menais plutôt pas trop mal jusque là. Merci pour tes mots.

Pour la prise en charge psy, c'est super ce que fait ton thérapeute ! J'ai aussi beaucoup d'exemples autour de moi, une copine psy qui débute et fait des séances à 20e, une amie dont la psychologue (EMDR et TCC) lui fait les séances à 10 euros tellement elle a peu de ressources, il n'y a pas de raison que je ne trouve pas. Et puis c'est vrai que mon nouveau CMP proposera peut-être ce genre de thérapie. Dans mon centre actuel j'avais été suivie par une psychologue pendant 4 ans mais à raison de 20 minutes par semaine ça ne me convenait plus. Par contre, les deux psychiatres que j'ai eues étaient géniales.

Ma psychologue actuelle est en or, je suis aussi très triste de la quitter (quitter ma psy qui a l'âge de ma mère et sa douceur, quitter le giron de maman...), elle est tellement humaine et à l'écoute, elle m'a proposé plein de choses : TCC, EMDR, hypnose, c'était super, j'ai fait beaucoup de progrès et je sais que j'ai besoin d'avoir accès à ces thérapies combinées. On a même fait une séance par téléphone, juste pour discuter, et elle ne m'a rien demandé alors que j'ai vu que des psys faisaient quand même payer 50e la session par visioconférence. Je chouine un peu alors qu'en vrai j'ai toujours pu me débrouiller jusque là et qu'il y a effectivement des solutions.

Ça reste anormal (on est tout à fait d'accord là-dessus) de devoir faire du bricolage pour avoir une prise en charge correcte. La mutuelle de mon boulot ne prend pas en charge ces séances, celle de mon père oui, mais elle lui coûte 200 euros par mois. Je suis loin d'être à plaindre on est bien d'accord, alors je ne sais pas trop comment, mais j'aimerais un jour m'engager, soit dans mon école, soit dans une association, pour la santé mentale des étudiants. C'est un des publics les plus précaires et certaines structures universitaires sont absolument dépourvues de service d'aide psychologique. Quand j'étais à la fac en province j'ai eu accès à de super soins, psy notamment, mais une fois arrivée à Paris ç'a été bien plus compliqué. Il n'existe qu'un gros centre de médecine préventive pour quasiment TOUTES les universités et écoles de Paris, impossible de mettre en place des suivis psychothérapeutiques pour les étudiants.

D'ailleurs en fait je dis ça mais ça me revient, je crois que l'assurance maladie est en train d'expérimenter un dispositif en île de France et dans deux autres régions en France, de remboursement des séances de psychothérapie pour les 6-21 ans. C'est déjà ça, mais il est vrai que de nombreuses personnes à la sortie du confinement auraient grandement besoin d'un soutien psychologique.

Bref, je suis super contente de te lire, et j'espère que tu vas bien :bisou:
#1316197
Hello :) ,

Janysse a écrit :Hahaha mon dieu mais c'est exactement ça, ça faisait des années que je n'étais pas restée aussi longtemps chez ma mère, et tu as raison j'ai complètement régressé pendant cette période (mais c'était trop bon...). Je vais reprendre les rênes de ma vie d'adulte, et ma barque que je menais plutôt pas trop mal jusque là. Merci pour tes mots.
Tant mieux si tu as pu "apprécier" cette période à sa juste valeur.

Je vais faire une comparaison un peu scabreuse. Beaucoup de gens n'ont pas du tout bien vécu le confinement, d'autres l'ont au contraire très très bien vécu. Et la plupart, dont je fais partie, a pris son mal en patience en sachant qu'à un moment donné ça allait aller mieux. Et bien ce phénomène me fait quelque peu penser aux gens qui sortent de prison. Beaucoup de gens ayant connu une peine conséquente de détention ont beaucoup de difficulté à retourner à la vie libre même si les liens familiaux ont été maintenus durant l'incarcération. Car, pendant x années, on a pensé pour eux. On leur a dit quand ils devaient se lever (pour travailler par exemple), quand ils devaient prendre leur douche, quand ils pouvaient manger, quand ils avaient de la visite, quand il pouvaient sortir pour la promenade, etc... C'est gonflant dit comme ça mais le cerveau fait en sorte que cela devienne une habitude et donc la normalité. Et pour beaucoup en fait, cela leur convient très bien. Ce n'est pas pour rien que beaucoup d'ex-détenus déclarent après quelques mois de sortie des dépressions et des phobies sociales (agoraphobie et claustrophobie).

Là, si je peux me permettre, pendant deux mois, tu t'es laissée vivre chez ta maman. Elle a "pensé" pour toi en quelque sorte. Ne t'en veux pas, tu en avais certainement besoin. Maintenant, ça doit repartir et ça peut être très angoissant. Mais, je le répète, tu en es capable et tu vas réussir.


Janysse a écrit : Ma psychologue actuelle est en or, je suis aussi très triste de la quitter (quitter ma psy qui a l'âge de ma mère et sa douceur, quitter le giron de maman...), elle est tellement humaine et à l'écoute, elle m'a proposé plein de choses : TCC, EMDR, hypnose, c'était super, j'ai fait beaucoup de progrès et je sais que j'ai besoin d'avoir accès à ces thérapies combinées.
Peut-être connaît-elle quelqu'un à te conseiller dans ta future région? Tu ne risques rien à lui demander.
Je pense qu'il doit y avoir des solutions dans beaucoup d'endroits, il n'y a aucune raison que tu ne trouves pas un psy qui te convienne et que tu puisses payer facilement.

Janysse a écrit : La mutuelle de mon boulot ne prend pas en charge ces séances, celle de mon père oui, mais elle lui coûte 200 euros par mois.
Tu sais, je paie pas loin de 100 balles par mois et elle ne rembourse pas grand chose au-delà de ce qui est classique.
J'ai fait quelques séances d'acupuncture il y a quelques années, avec une généraliste qui me faisait d'ailleurs une feuille de soins, j'étais remboursée … 89 centimes par ma mutuelle!!! Le timbre était plus cher que ce que j'étais remboursé!

Janysse a écrit :Je suis loin d'être à plaindre on est bien d'accord, alors je ne sais pas trop comment, mais j'aimerais un jour m'engager, soit dans mon école, soit dans une association, pour la santé mentale des étudiants. C'est un des publics les plus précaires et certaines structures universitaires sont absolument dépourvues de service d'aide psychologique.
Et bien c'est un projet que tu peux garder dans un coin de la tête pour plus tard, quand tu seras mieux installée dans ta vie à tous points de vue. Si je ne me trompe pas, tu te destines à la recherche (universitaire?), tu pourras toujours t'investir dans un projet à ce moment-là, plus tard.
J'ai vu un reportage il y a quelques temps qui expliquait que le recours au psy (par des entretiens, des outils voire la méditation) deviendrait quelque chose d'aussi banal que de se laver les dents d'ici plusieurs décennies. Il sera normal alors de parler de santé mentale ou de bien-être car ceux qui en parlent beaucoup aujourd'hui sont encore taxés parfois de farfelus (comme à une époque, le fait de se laver était quelque chose jugée de bizzaroïde).

Enfin, j'aimerais te demander une chose, Janysse.
Je n'ai pas relu ton fil mais je sais que tu peux déjà mesurer ton évolution. Et il est tentant de venir ici quand ça ne va pas, quand tu ne vas pas bien. Continue, c'est bien entendu fait pour ça. Mais moi, ce qui me ferait plaisir aussi, est que tu viennes poster quand tu vas bien. Pourquoi? Parce que cela te permettra aussi, quand tu te reliras, de voir à quel point il y a aussi du soleil dans ta vie au milieu de ces angoisses.
Je sais que lorsqu'on va bien, on a tendance à ne pas forcément l'écrire ou venir le dire alors que cela me semblerait important pour toi à faire. Simplement, dans une période où ça va, que tu te dises "tiens, je pense aux copains de JRME, je vais aller faire un petit coucou sur mon fil pour leur dire que ça va", et écrire pourquoi ça va. Qu'en penses-tu?

Je t'embrasse :bisou:
#1316239
Coucou !
Carrie007 a écrit :Là, si je peux me permettre, pendant deux mois, tu t'es laissée vivre chez ta maman. Elle a "pensé" pour toi en quelque sorte. Ne t'en veux pas, tu en avais certainement besoin. Maintenant, ça doit repartir et ça peut être très angoissant. Mais, je le répète, tu en es capable et tu vas réussir.
Oui j'en ai bien conscience et je lui en suis très reconnaissante. Et j'en avais effectivement besoin, 4 jours avant le début du confinement je m'étais mise en arrêt car je frôlais (encore une fois) le burn out... Ce qui m'angoisse, au-delà de la sortie de prison (comparaison pertinente je trouve) et de devoir de nouveau gérer ma vie, c'est de repartir pour quitter ma vie justement, gérer un déménagement, franchir une nouvelle étape. Je sais que bientôt l'excitation reprendra le dessus et que je vais y arriver, même si pour le moment c'est l'angoisse qui règne.
Carrie007 a écrit :Peut-être connaît-elle quelqu'un à te conseiller dans ta future région? Tu ne risques rien à lui demander.
Je pense qu'il doit y avoir des solutions dans beaucoup d'endroits, il n'y a aucune raison que tu ne trouves pas un psy qui te convienne et que tu puisses payer facilement.
Je lui ai demandé et elle ne connaît personne, mais je m'en inquièterai de nouveau le moment venu, chaque chose en son temps (comme dit ma mère, justement).
Carrie007 a écrit :Janysse a écrit :
La mutuelle de mon boulot ne prend pas en charge ces séances, celle de mon père oui, mais elle lui coûte 200 euros par mois.
Tu sais, je paie pas loin de 100 balles par mois et elle ne rembourse pas grand chose au-delà de ce qui est classique.
J'ai fait quelques séances d'acupuncture il y a quelques années, avec une généraliste qui me faisait d'ailleurs une feuille de soins, j'étais remboursée … 89 centimes par ma mutuelle!!! Le timbre était plus cher que ce que j'étais remboursé!
:o :o C'est aberrant, surtout pour ce prix par mois... J'ai de la chance, je paie la mienne (celle du boulot) 11 euros et elle est très correcte ! Enfin sauf pour les soins de "médecine douce" mais j'imagine que d'autres gens de ma boîte paient 10 fois plus pour les mêmes garanties.
Carrie007 a écrit :J'ai vu un reportage il y a quelques temps qui expliquait que le recours au psy (par des entretiens, des outils voire la méditation) deviendrait quelque chose d'aussi banal que de se laver les dents d'ici plusieurs décennies. Il sera normal alors de parler de santé mentale ou de bien-être car ceux qui en parlent beaucoup aujourd'hui sont encore taxés parfois de farfelus (comme à une époque, le fait de se laver était quelque chose jugée de bizzaroïde).
Ce serait formidable...
Carrie007 a écrit : Enfin, j'aimerais te demander une chose, Janysse.
Je n'ai pas relu ton fil mais je sais que tu peux déjà mesurer ton évolution. Et il est tentant de venir ici quand ça ne va pas, quand tu ne vas pas bien. Continue, c'est bien entendu fait pour ça. Mais moi, ce qui me ferait plaisir aussi, est que tu viennes poster quand tu vas bien. Pourquoi? Parce que cela te permettra aussi, quand tu te reliras, de voir à quel point il y a aussi du soleil dans ta vie au milieu de ces angoisses.
Je sais que lorsqu'on va bien, on a tendance à ne pas forcément l'écrire ou venir le dire alors que cela me semblerait important pour toi à faire. Simplement, dans une période où ça va, que tu te dises "tiens, je pense aux copains de JRME, je vais aller faire un petit coucou sur mon fil pour leur dire que ça va", et écrire pourquoi ça va. Qu'en penses-tu?
Mais oui, absolument. Je viens déjà écrire parfois quand ça va, mais ces posts sont noyés dans la masse de "ça va pas". Résultat j'ai effectivement l'impression d'aller mal depuis longtemps et tout le temps alors que je traverse aussi de vraies périodes de joies et de bien-être. Je devrais aussi en garder la trace, tu as tout à fait raison.

Je t'embrasse :)
#1316585
Bonjour à tout le monde,

Je suis rentrée à Paris, dans l'angoisse, la perspective du déménagement, quitter ma vie, quitter ma ville. Les premiers jours ont été durs, et puis la vie a repris son cours. J'ai de nouveau été capable de faire mes courses, m'occuper de moi, faire mon yoga, régler mes rendez-vous et toutes les choses que j'ai à faire avant de partir. Et Carrie avait raison, j'y suis arrivée, j'y arrive très bien.

Et puis j'ai revu Monsieur Tendre, après deux mois de confinement, sans se voir, à s'écrire tous les jours, à s'appeler parfois. J'ai tellement rêvé de lui, de le retrouver, de me retrouver dans ses bras, de retrouver un peu de contact charnel, des baisers, cette chaleur des corps, sa douceur. On s'est revu une fois, deux fois, et c'était charmant, c'était doux. Je me suis vue sur la plage à Sète, dans les cafés du Sud, dans cette nouvelle ville qu'il ne connaît pas, dans les Cévennes à randonner, inquiète tout de même de la tournure que prendraient les choses. Je me suis retrouvée à pleurer souvent chez moi, angoissée. J'ai rêvé de nous deux en même temps que je préparais ce que j'allais dire quand il m'annoncerait la fin.

Le soir où on s'est retrouvé je lui ai dit que j'aimerais qu'on continue à se voir, même si je partais à Montpellier. Il a répondu un oui timide, a regardé dans le vide, puis a botté en touche. Je me suis convaincue que c'était un oui, que ça allait continuer.

Ma meilleure amie est venue m'aider à faire du rangement et des cartons il y a quelques jours. C'était un vrai bonheur de la retrouver, de rire, de discuter. J'ai tellement parlé de lui, de ses gentilles attentions, de ses messages, de ses yeux bleus, de ses bras autour de mes épaules dans la rue alors que mes ex répugnaient tous à me prendre la main en public, de toutes ces choses toutes douces que je n'avais pas connues avec eux. Mais je savais au fond que j'étais en train de rêver. Lorsque je lui disais que j'avais hâte de le voir, de le retrouver, qu'il était tellement chouette, il répondait à côté. Je m'emballais en pleurant le soir parce que je savais. Mon amie m'a dit "ne tombe pas amoureuse", et j'ai compris.

Et la fin est arrivée aujourd'hui. Je suis allée chez lui, je lui ai offert une jolie plante pour son anniversaire, nous avons fini dans sa chambre, mais quelque chose clochait. Je lui ai demandé ce qui le tracassait. Il avait le coeur qui battait fort et les mains qui tremblaient, et je connais par coeur ce coeur qui bat et ces mains qui tremblent parce qu'ils avaient tous le coeur qui battait et les mains qui tremblaient quand ils m'ont quittée. Il a dit "il faut qu'on parle sérieusement de ce qui arrive, de ce qui se passe" j'ai dit oui. Il a dit que ce qu'on avait, se voir une fois, deux fois par semaine, ça lui convenait. Que mon départ dans le Sud ne ferait qu'étendre les rendez-vous, mais que ça ne le dérangeait pas que je parte au final. Dès que je lui ai dit que je partais, il a considéré que ce truc avait une date d'expiration. Moi j'ai dit que je n'imaginais pas tomber sur quelqu'un d'aussi chouette. Que je m'étais attachée.

Je me suis rhabillée, j'ai ramassé mes affaires. Il a dit que j'étais une fille cool. Ha. Ha. Il a demandé si j'étais énervée. J'ai dit que non, que j'étais juste très déçue et très triste. Qu'il me plaisait beaucoup, que je l'aimais vraiment bien. Il a dit encore qu'il ne voulait pas que ça s'arrête mais que ça l'embêterait que je revienne tous les weekends pour le voir. Qu'on pouvait rester en contact, se voir quand je remonterai à Paris, se voir quand même. J'ai dit non. J'ai dit que ce n'étais pas possible. Que je ne voulais pas me retrouver à l'attendre, à me demander s'il allait venir me voir ce weekend, à m'attacher pour qu'il me dise dans trois mois qu'il ne veut plus. Il a dit qu'il avait peur de ça. On s'est enlacé très fort avant de se dire au revoir, j'ai lâché une larme, il avait les yeux rouges. Et puis je suis partie.

C'était il y a à peine une heure. Tout s'est passé très vite. J'essaie de combattre cette idée que je ne valais pas le coup. Que je ne vaux pas le coup. Je crois au contraire que je vaux sacrément le coup. Mais pourquoi alors ne pas vouloir plus ? Pourquoi ne pas vouloir m'aimer ? Pourquoi je rencontre enfin un garçon chouette et décent, qui ne veut pas aller plus loin ? Qui ne s'est pas attaché en fait. Je sais qu'il a eu l'honnêteté d'arrêter les choses à temps, de ne pas me faire miroiter quelque chose qu'il ne pouvait pas ou ne voulait pas me donner. Mais j'ai le coeur tordu. Je savais que ça allait arriver, depuis le début, mais j'ai mal quand même. J'ai tellement envie de vivre une belle relation amoureuse que je me suis emballée sur le premier mec qui passait, rencontré sur tinder (j'aurais peut-être dû m'y attendre, j'ai peut-être été naïve).

Malgré ça, je suis fière de moi. De m'être protégée, d'avoir refusé un truc qui ne m'aurait pas convenu, de m'être respectée suffisamment pour ne pas accepter quelque chose qui m'aurait profondément blessée. D'avoir assez d'amour pour moi pour ne pas me contenter des miettes qu'il m'offrait. Ça simplifie les choses en plus. Maintenant plus rien ne me retient ici. Moi qui pleurait à l'idée de déménager, je n'ai plus qu'une hâte, c'est partir loin, commencer une nouvelle vie, oublier tout ça.

Je pourrais écrire des pages sur tout ce qui m'a plu chez lui, sur le sexe qui était formidable, sur son humour et ses gestes tendres, sur son très beau visage et sa belle âme, mais cela ne m'aidera pas je crois. J'ai l'impression d'avoir perdu beaucoup.

Ma meilleure amie me dit qu'au contraire, j'ai gagné tellement. J'ai connu une jolie histoire pas compliquée, un garçon chouette qui me respecte, je saurai à l'avenir les reconnaître. Elle dit que j'ai mis derrière moi toutes ces histoires pourries avec des mecs nuls ; que c'est le début de quelque chose de mieux, que je rencontrerai un gars qui voudra être avec moi. Que le contexte n'a pas aidé, que je change de vie, que je ne pars pas pour six mois mais beaucoup plus, que lui aussi (il cherche un nouveau boulot, peut-être à l'étranger), que le confinement nous est aussi tombé dessus, que ça n'aurait sur le long terme fait de bien à personne. Que ça aurait été infernal. Je sais qu'elle a raison mais bon dieu ça pique. J'ai encore son odeur sur moi.

Voilà. J'aurais aimé venir écrire des choses plus gaies mais la tristesse que je ressens ce soir, et pour un moment encore, passera, et que les choses gaies sont déjà là. J'ai ma vie, que je me suis construite, je vis mon rêve. Et lui a été une jolie histoire que je chérirai encore un temps, avec le coeur qui se serre un peu et beaucoup de regret, jusqu'à ce que la vie se passe.

J'aurais pu l'aimer beaucoup plus, j'aurais voulu l'aimer beaucoup plus. Mais je m'aime plus que ça encore.

Je vous embrasse
#1316587
Bonsoir ma jolie Janysse,

Tu as le cœur en berne ce soir mais demain ou après-demain sera différent.

Déjà, je pense que tu sais que là aussi, avec ce garçon, tu as répété le schéma récurrent de ces dernières années, celui qui te rend triste mais qui est si confortable en même temps.
Cela me rappelle ton boss à une époque, puis ton ami homosexuel sur lequel tu faisais une fixette, puis ton ex de l'an passé qui te montrait peu de réel intérêt finalement... En effet, commencer une nouvelle histoire alors que tu savais que tu allais partir quelques mois plus tard, qu'entre vous, tacitement, vous saviez qu'il y aurait une date de péremption, cela ne pouvait se finir que comme cela s'est terminé.
Mais, car oui il y a un mais, je trouve que ça s'améliore. Dans tes choix déjà et aussi dans tes réactions et dans tes actes. Tu ne le vois peut-être pas mais moi je le vois. Tu n'as jamais été si près d'obtenir ce que tu veux vraiment. Accroche-toi a ça, n'attends pas, fais le maximum pour atteindre tes projets et tu verras que ce sera facile. Regarde loin devant toi, pas par terre, pas derrière, pas (trop) le nombril non plus, regarde bien devant. N'aies pas peur surtout.

Je pense que tu comprendras ce que je t'écris là dans quelques temps.

Je t'embrasse :bisou:
#1316588
Coucou Janysse, je passe en coup de vent.
Tu as bien fait, et tu le sais. Et c'est normal de se demander si on ne vaut pas le coup, c'est dans notre nature et il ne faut pas le combattre. C'est pas grave. C'est encore tout frais donc tu peux encore plus t'autoriser un coup de mou.
Quelque part c'est mieux, tu arrives à Montpellier sur une page blanche, et qui sait ce qui t'y attend là bas ?
Je t'envoie tout mon courage et te souhaite une bonne nuit...
#1316605
Bonjour Agathe et Carrie,

Merci pour vos mots de réconfort.
Carrie007 a écrit :Déjà, je pense que tu sais que là aussi, avec ce garçon, tu as répété le schéma récurrent de ces dernières années, celui qui te rend triste mais qui est si confortable en même temps.
Cela me rappelle ton boss à une époque, puis ton ami homosexuel sur lequel tu faisais une fixette, puis ton ex de l'an passé qui te montrait peu de réel intérêt finalement... En effet, commencer une nouvelle histoire alors que tu savais que tu allais partir quelques mois plus tard, qu'entre vous, tacitement, vous saviez qu'il y aurait une date de péremption, cela ne pouvait se finir que comme cela s'est terminé.
Je savais sans réussir à me l'avouer que ça n'irait nulle part. Mais je n'avais pas vu ça comme une répétition de mon schéma. Je pensais enfin avoir mis ça derrière moi. Malheureusement je sais que tu as raison et ça me désespère un peu. C'est sans fin.

Je l'adorais ce mec mais peut-être que ç'aurait pu être n'importe qui d'autre.

J'ai tellement travaillé, tellement donné, tellement sacrifié pour en arriver où je suis, j'en suis si heureuse et si fière, et je continuerai de me battre et de m'investir et d'aimer ce que je fais jusqu'au bout, toute ma vie. Mais au fond je rêve juste de vivre une vraie relation amoureuse, de vivre avec mon copain, de partir en vacances à deux. Je voudrais juste m'endormir toutes les nuits dans les bras d'un homme que j'aime et qui m'aime, et me réveiller avec lui, et lui raconter ma journée, et entendre parler de la sienne. J'aimerais pouvoir inscrire un nom dans les remerciements de ma thèse. Depuis des années je regarde des apparts pour deux à Paris. Depuis 6 ans en fait. Je ne comprends pas comment font les autres.

Je n'ai pas l'impression de demander la lune, et en même temps ça me paraît absolument impossible. Je sais que j'ai encore toute la vie et beaucoup de chemin à faire mais je suis fatiguée. Je voudrais juste me poser dans un couple tranquille et serein.

Je vous embrasse
#1316607
Hey Janisse, tu n'as retenu de mon message que le "négatif", ça en dit beaucoup tu ne trouves pas ? ;)

Il y en a qui ne verront que la seule chose positive parmi 1000 trucs hyper négatifs et il y a les autres :roll:. N'oublie pas que je te dis aussi qu'il y a du mieux. C'est ça que tu devrais retenir car ça signifie que si tu continues ton petit bonhomme de chemin, ton travail sur toi, etc... et surtout à croire en toi, tu finiras par l'avoir ton nid pour deux.

Je t'ai déjà dit que je me voyais beaucoup en toi au même âge, autant que mon expérience serve à quelqu'un. Ne fais pas les mêmes erreurs que moi, ça n'engendre que des regrets au final. Ne rêve pas ta vie, vis-la, accroche-toi à ce qui te tient à cœur, crois en toi, n'attends pas car un jour il risque d'être trop tard. Et les années filent vite, très vite. Hier encore j'avais 30 ans. J'ai fêté récemment mes 40 ans, je n'ai rien vu passer de ces 10 années...
Il ne faut pas tout prévoir, il y a aussi une part non négligeable d'imprévus, parfois d'ailleurs très agréables, mais garde en tête une ou deux choses que tu veux vraiment dans ta vie et accroche-toi.
#1316609
Oui je sais, je suis désolée, je sais qu'il y a du positif mais ce matin j'ai du mal à avoir le courage de le voir.

J'ai pourtant l'impression de vivre ma vie, pas de la rêver, je ne suis pas passive, je suis actrice, je bouge, j'avance, je m'investis dans des choses qui me rendent vivante. Je n'attends pas, enfin je n'en ai pas l'impression. Je me trompe peut-être mais j'espère que non. Ça me fait très peur ce que tu me dis, en même temps je ne crois pas être en train de passer à côté de ma vie ? À côté de l'amour très clairement. Mais je n'y vois pas très clair ce matin. Je me sens très abattue et ça me fait tout voir en noir.
#1316611
Je ne sais pas si tu passes ou non à côté de ta vie. Mais le fait d'être toujours dans l'action ne signifie pas non plus qu'on soit acteur de sa vie. Le fait de toujours bouger, de faire 1000 choses cache aussi souvent un truc qui cloche.

Ce que tu fais, est-ce que ça te rend véritablement heureuse ou est-ce juste un moyen de masquer quelque chose ?
Qu'est-ce que tu veux vraiment ? Une carrière ? Te marier ? Des enfants ? Faire le tour du monde ? T'engager dans l'humanitaire ? Écrire un livre ? Je ne sais pas en fait et peu importe.
Oui tu bouges et tu évolues dans la bonne direction, ça c'est sûr. Mais moi, de mon siège, je vois quand même quelqu'un qui attend que la vie lui amène quelque chose. Ce n'est pas un reproche, mais tu es tellement bouffée par tes peurs que tu ne peux pas, pour le moment, obtenir ce que tu veux.

Ne t'es-tu pas dit, récemment, un truc du genre "quand j'aurai ceci ou cela, ça ira mieux ?" (et ça peut être n'importe quoi).

C'est difficile d'exprimer à l'écrit ce que je veux te dire. Mais je veux simplement te faire passer le message que demain c'est aujourd'hui, et c'est à toi de faire en sorte que ça ne devienne pas hier. Comme je te l'écrivais dans mon message d'hier soir, je crois que ça fera écho en toi un peu plus tard.

Mais, je le répète, tu évolues vachement bien Janysse :)!!!
Modifié en dernier par Carrie007 le 25 mai 2020, 11:32, modifié 1 fois.
#1316613
Bonjour,

On a demandé Captain Kou2piéôQ ?

Je ne peux que plussoyer les filles .. tu as fait un sacré bout de chemin et on sait tous que l'on passe par des moments un peu moins bien, surtout en ce moment et si on rajoute un déménagement dans une autre région, ce qui n'est pas anodin dans la vie, ça déstabilise et quand on est un peu fragile, ben ça pèse et le côté obscur l'emporte sur le côté luminou .


Janysse a écrit : 25 mai 2020, 10:07 Mais je n'avais pas vu ça comme une répétition de mon schéma. Je pensais enfin avoir mis ça derrière moi.
Bah non.. ce n'est pas possible de briser des schémas en claquant des doigts (en si peu de temps), on s'appelle pas Thanos hein...
Le danger (mais on y est tous passé) c'est justement de croire que l'on a passé la branche, jusqu'à ce qu'elle nous revienne dans la gueule ...bah that's life ... la prochaine fois, on l'évitera...
Janysse a écrit : 25 mai 2020, 10:07 Je l'adorais ce mec mais peut-être que ç'aurait pu être n'importe qui d'autre.
C'est exactement ce à quoi je pensais (ça m'arrive, oui)... donc le fond du problème n'est pas lié à la personne, juste que tu as tellement "envie de..." que tu es prête à des concessions importantes (le "je savais que ça n'irait nulle part mais j'y crois quand même")
au détriment d'autres choses peut être plus importantes...
Janysse a écrit : 25 mai 2020, 10:07 je continuerai de me battre et de m'investir et d'aimer ce que je fais jusqu'au bout, toute ma vie. Mais au fond je rêve juste de vivre une vraie relation amoureuse, de vivre avec mon copain, de partir en vacances à deux. .
Juste une petite réflexion, mais si cela s'avère incompatible?...
Peux-tu envisager de ménager la chèvre et le chou ?(oui j'adore cette citation, désolé).
Janysse a écrit : 25 mai 2020, 10:07Je ne comprends pas comment font les autres.
Tout dépend de quels autres tu parles ...
Crois moi, tu es loin de la vérité dans ce domaine, le concept "Je voudrais juste m'endormir toutes les nuits dans les bras d'un homme que j'aime et qui m'aime, et me réveiller avec lui, et lui raconter ma journée, et entendre parler de la sienne." n'est pas la norme (malheureusement) et on fait avec les atouts que l'on a et c'est difficile la plupart du temps.
Janysse a écrit : 25 mai 2020, 10:07 mais je suis fatiguée. Je voudrais juste me poser dans un couple tranquille et serein.
Si tu veux vraiment te "reposer", tu ne pourras le faire que toute seule ..(bon ok c'est mon point de vue)
Le couple "tranquille et serein" ne peut intervenir quand les deux parties sont "sereines et tranquilles" sinon cela rajoute une couche de stress ...
Profites donc de ton déménagement pour profiter de la région dans laquelle tu vas aller (qui est une belle région), tu vas découvrir un autre rythme de vie qui sera, à mon avis, bien plus adapté pour toi, d'autres personnes, donc le plan idéal pour remonter la pente, sachant que tu es presque au sommet , ce serait dommage de gâcher ce que tu as déjà fait...

Bon courage à toi !
#1316616
Carrie007 a écrit : 25 mai 2020, 11:02 Je ne sais pas si tu passes ou non à côté de ta vie. Mais le fait d'être toujours dans l'action ne signifie pas non plus qu'on soit acteur de sa vie. Le fait de toujours bouger, de faire 1000 choses cache aussi souvent un truc qui cloche.

Ce que tu fais, est-ce que ça te rend véritablement heureuse ou est-ce juste un moyen de masquer quelque chose ?
Je crois oui. Parfois ça me gonfle, c'est dur, c'est exigeant, mais au final j'aime ça et je ne me vois pas faire autre chose.
Carrie007 a écrit : 25 mai 2020, 11:02Qu'est-ce que tu veux vraiment ? Une carrière ? Te marier ? Des enfants ? Faire le tour du monde ? T'engager dans l'humanitaire ? Écrire un livre ?
Une carrière, des enfants, un foyer, des amis. Retrouver mes amis l'été dans une maison de vacances avec nos enfants respectifs. Je ne crois pas au mariage, si ce n'est que c'est une disposition légale protectrice pour les deux partenaires. Mais vivre une grande histoire oui. Écrire des livres au passage pourquoi pas.
Carrie007 a écrit :Oui tu bouges et tu évolues dans la bonne direction, ça c'est sûr. Mais moi, de mon siège, je vois quand même quelqu'un qui attend que la vie lui amène quelque chose. Ce n'est pas un reproche, mais tu es tellement bouffée par tes peurs que tu ne peux pas, pour le moment, obtenir ce que tu veux.

Ne t'es-tu pas dit, récemment, un truc du genre "quand j'aurai ceci ou cela, ça ira mieux ?" (et ça peut être n'importe quoi).
Ça me fait mal, c'est très juste. Et bien sûr, je me dis ça tout le temps. "Quand je verrai Monsieur Tendre ça ira bien". "Quand je serai à Montpellier la vie sera plus simple" "Quand je serai en thèse tout sera top". Sauf que voilà, je vais partir à Montpellier, Monsieur Tendre rayé de la carte, et je suis en thèse depuis un an, et c'est pas sûr que ça aille mieux. "Quand j'aurai un poste au CNRS tout sera génial" "quand j'aurai un amoureux la vie sera parfaite". Mais surtout "quand je serai guérie, quand je m'aimerai, quand je m'en serai sortie, ça ira mieux". Je sais que j'ai besoin de faire encore du travail, de déconstruire toutes ces croyances que j'ai qu'au fond je ne vaux pas le coup, que l'amour n'est pas fait pour moi, que je construis pour plus tard, un jour où tout ira mieux.
Carrie007 a écrit :Mais, je le répète, tu évolues vachement bien Janysse !!!
Merci Carrie, j'espère que cela ira mieux encore. Ce matin honnêtement j'ai le coeur en miettes. Pas à cause de lui, je me suis auto-brisé le coeur.
Kakahuet a écrit :Janysse a écrit : ↑lun. 25 mai 2020 10:07
Mais je n'avais pas vu ça comme une répétition de mon schéma. Je pensais enfin avoir mis ça derrière moi.
Bah non.. ce n'est pas possible de briser des schémas en claquant des doigts (en si peu de temps), on s'appelle pas Thanos hein...
Le danger (mais on y est tous passé) c'est justement de croire que l'on a passé la branche, jusqu'à ce qu'elle nous revienne dans la gueule ...bah that's life ... la prochaine fois, on l'évitera...
Je suis en thérapie depuis 5 ans, ça me paraît un peu plus que claquer des doigts. Mais j'entends que la vie est plus longue encore.
Kakahuet a écrit :Janysse a écrit : ↑lun. 25 mai 2020 10:07
Je l'adorais ce mec mais peut-être que ç'aurait pu être n'importe qui d'autre.
C'est exactement ce à quoi je pensais (ça m'arrive, oui)... donc le fond du problème n'est pas lié à la personne, juste que tu as tellement "envie de..." que tu es prête à des concessions importantes (le "je savais que ça n'irait nulle part mais j'y crois quand même")
au détriment d'autres choses peut être plus importantes...
Oui si je suis complètement honnête avec moi-même, c'était un garçon absolument charmant mais on ne se connaît pas. J'avais juste très envie de m'attacher et voilà. Mes amies proches vivent des histoires d'amour à distance, dans des circonstances compliquées aussi. Même si je partais, je me suis dit pourquoi pas moi aussi ? Mais en fait dès le moment où j'ai compris qu'il me plaisait un peu trop, je me suis fait du mal. Parce qu'au fond ce que je veux, là maintenant, c'est partir dans le Sud, découvrir la région, et surtout faire ma thèse bon sang, ce qui implique des déplacements, parfois longs, avec très peu de disponibilité pour une vie amoureuse en fait. J'étais heureuse en février, de partir avec l'esprit libre, de me consacrer à moi, de m'imaginer sur les routes du Sud avec ma caméra et mes carnets, forte et aventurière. J'ai fait n'importe quoi, et cette fin d'histoire était la meilleure chose à faire.
Kakahuet a écrit :Janysse a écrit : ↑lun. 25 mai 2020 10:07
je continuerai de me battre et de m'investir et d'aimer ce que je fais jusqu'au bout, toute ma vie. Mais au fond je rêve juste de vivre une vraie relation amoureuse, de vivre avec mon copain, de partir en vacances à deux. .
Juste une petite réflexion, mais si cela s'avère incompatible?...
Peux-tu envisager de ménager la chèvre et le chou ?(oui j'adore cette citation, désolé).
J'ai jamais compris cette expression, c'est assez révélateur. J'espère que ça ne l'est pas, j'ai plein de collègues plus âgé·es qui ont des enfants, des conjoints et conjointes, et tout va bien. Je ne vois pas pourquoi ça ne pourrait pas être pareil pour moi.
Kakahuet a écrit :Tout dépend de quels autres tu parles ...
Crois moi, tu es loin de la vérité dans ce domaine, le concept "Je voudrais juste m'endormir toutes les nuits dans les bras d'un homme que j'aime et qui m'aime, et me réveiller avec lui, et lui raconter ma journée, et entendre parler de la sienne." n'est pas la norme (malheureusement) et on fait avec les atouts que l'on a et c'est difficile la plupart du temps.
Ceux dont les couples fonctionnent ? J'ai l'impression qu'il existe des couples vieux de 10, 15, 25 ans, et qui s'aiment toujours ? Toutes les familles des garçons que j'ai fréquentés étaient comme ça. Je ne suis pas dans leur intimité mais j'ai l'impression que c'est possible. Même connaître ça une fois, j'aimerais bien. J'ai sans doute une image idéalisée du truc, mais je voudrais à tout prix éviter le schéma de mes parents, relation de merde, violente, et insatisfaisante pour tout le monde. Avec des enfants qui souffrent.
Kakahuet a écrit :Profites donc de ton déménagement pour profiter de la région dans laquelle tu vas aller (qui est une belle région), tu vas découvrir un autre rythme de vie qui sera, à mon avis, bien plus adapté pour toi, d'autres personnes, donc le plan idéal pour remonter la pente, sachant que tu es presque au sommet , ce serait dommage de gâcher ce que tu as déjà fait...

Bon courage à toi !
Oui j'ai de belles choses qui m'attendent, de quoi me requinquer de ces derniers mois stressants (et de cette situation nullissime). Merci Kakahuet pour ton avis et le coup de pied aux fesses.
#1316623
Bonjour Janysse,
J’ai un peu réfléchi à ce qu’il serait possible de dire pour t’aider. Alors je ne sais pas, mais voici ce que tes derniers messages m’inspirent :

- il avait été question à un moment dans ton fil du syndrome de la bonne élève qui veut tout bien réussir. J’ai l’impression, à te lire, qu’il y a deux choses qui se mêlent dans ton désir hyper douloureux de vivre une belle histoire d’amour sereine, de t’éveiller dans les bras d’un homme qui t’aime et que tu aimes, etc. : d’un côté, le désir, complètement légitime, de vivre une belle histoire d’amour etc., et de l’autre l’angoisse de te dire que les autres y arrivent, et pas toi. Tu fais d’ailleurs allusion à tes amies, à tes collègues, qui réussiraient là où tu as l’impression d’échouer (avoir une relation à distance dans des conditions compliquées, concilier vie pro et vie amoureuse avec enfants). Je pense que tu t’ajoutes une couche supplémentaire de douleur et de pression en restant dans cette représentation, selon laquelle tu serais la mauvaise élève de la classe « amour », en quelque sorte. Cette idée est d’ailleurs d’autant plus forte que tu te dis, quand un homme ne veut pas continuer avec toi, que c’est parce que tu ne vaux pas assez, n’es pas assez « bonne ». Donc vraiment la mauvaise élève.

- or, 2ème point, c’est assez faux, je crois (et d’autres te l’ont écrit), que plein de gens réussissent là où tu penses échouer. Les trajectoires ne sont pas linéaires. Tu peux, comme moi, rencontrer à 18 ans un homme qui t’aime passionnément, te fait deux enfants, et te largue 18 ans plus tard en te laissant complètement détruite, et après, crois-moi, c’est dur de retrouver une relation sereine. Tu peux aussi, comme une amie, te retrouver à 38 ans à pleurer dans une soirée entre amis en disant que jamais aucun homme ne t’a véritablement aimée, et 1 mois après, rencontrer quelqu’un, et 3 ans plus tard, acheter un appartement avec cet homme dont tu es enceinte. Tu peux aussi être en apparence heureuse dans un couple stable, mais être trompée, insatisfaite, ou rêver encore de ton amour de jeunesse. Ça n’a aucun rapport avec le niveau d’études ou la réussite professionnelle : les femmes dont je te parle sont professionnellement épanouies, normaliennes, profs en prépa, titulaires d’une thèse, ou ont fait des études très longues, mais dans ce microcosme, les trajectoires personnelles sont infiniment diversifiées. Bilan: cesse de se comparer aux autres, ils/elles ne vivent pas ta vie, chacun a son chemin à parcourir et ce n’est pas parce que tout a l’air de rouler pour la voisine que tout roule vraiment ou roulera toujours. Ce qui signifie aussi que tu dois rester ouverte à ce que la vie t’apportera.

- et de ce point de vue, je rejoins les autres intervenants, tu as progressé. Déjà, dans ton bagage affectif, tu as maintenant une relation avec un garçon tendre et respectueux, c’est bien et tu pourras te reposer sur ce souvenir pour oser demander plus, porter ton besoin, dans une prochaine relation. Par ailleurs, dès le début (21 février, j’ai vérifié :grinning: ), tu mentionnais le fait que Monsieur Tendre voulait plutôt « profiter des bons moments ». Dans le lexique Tinder/sdr, ça veut quand même très souvent dire relation sans engagement et à durée limitée. Ça n’est pas forcément nul, ça peut avoir bien des avantages quand ça se passe de manière honnête et dans le respect mutuel. Tu as voulu tenter, pourquoi pas! Maintenant tu sais (ou tu as la confirmation) que ce n’est pas forcément pour toi, parce que tu en veux plus. Et tu as le droit. Mais je pense, moi, qu’il faut dire assez vite que tu attends plus d’une relation (et clairement, c’est le cas chez toi). L’autre le sait et en fait ce qu’il veut, ça passe ou ça casse, mais au moins tu ne t’embarques pas dans les doutes, l’illusion, et les tentatives un peu désespérées de réassurance (« j’ai voulu croire que... »). En outre, quand tu n’assumes pas ouvertement ton besoin, l’autre le sent, et peut être rebuté parce que ça crée une sorte de pression. Autant, par conséquent, arriver avec les idées claires sur soi-même et assumer son désir ; je pense sincèrement que c’est plus sexy que d’essayer de se conformer à un modèle qui ne nous convient pas (profiter des bons moments... c’est cool quand on est capable de le faire sans s’inquiéter, mais pour l’instant - pour l’instant, ça peut parfaitement changer - je ne crois pas que ce soit possible pour toi).

Là il faut laisser passer la tristesse et la déception, c’est normal que ce soit difficile. Mais le meilleur t’attend!
#1316633
Bonjour Louise,

Merci beaucoup pour ton message.
louise75 a écrit :- il avait été question à un moment dans ton fil du syndrome de la bonne élève qui veut tout bien réussir. J’ai l’impression, à te lire, qu’il y a deux choses qui se mêlent dans ton désir hyper douloureux de vivre une belle histoire d’amour sereine, de t’éveiller dans les bras d’un homme qui t’aime et que tu aimes, etc. : d’un côté, le désir, complètement légitime, de vivre une belle histoire d’amour etc., et de l’autre l’angoisse de te dire que les autres y arrivent, et pas toi. Tu fais d’ailleurs allusion à tes amies, à tes collègues, qui réussiraient là où tu as l’impression d’échouer (avoir une relation à distance dans des conditions compliquées, concilier vie pro et vie amoureuse avec enfants). Je pense que tu t’ajoutes une couche supplémentaire de douleur et de pression en restant dans cette représentation, selon laquelle tu serais la mauvaise élève de la classe « amour », en quelque sorte. Cette idée est d’ailleurs d’autant plus forte que tu te dis, quand un homme ne veut pas continuer avec toi, que c’est parce que tu ne vaux pas assez, n’es pas assez « bonne ». Donc vraiment la mauvaise élève.
C'est tout à fait ça. Tu fais le lien entre des choses qui me paraissaient bien confuses, mais je dois admettre que tu vois juste. J'ai tellement été conditionnée à être la bonne élève que même là, il faut que je réussisse. D'ailleurs je me décris souvent comme "belle, brillante mais nulle en amour". Surtout nulle en amour. Et c'est vrai que derrière la douleur et la tristesse que j'exprime d'arriver encore à la fin d'une non-relation, il y a une pression monstre. Je suis terrorisée à l'idée de ne jamais vivre de grande histoire d'amour. Alors quand je rencontre un garçon qui peut plus ou moins faire l'affaire - parce qu'en fait il me montre de l'intérêt - je croise les doigts pour que ce soit "le bon". Je suis assez consciente du fait que je suis pétrie de représentations qui me font du mal, et je bosse d'arrache-pieds pour comprendre. C'est complètement con mais j'ai l'impression de ne pas avoir la moyenne dans cette matière, pour filer la métaphore - qui n'en est hélas pas une.
louise75 a écrit :- or, 2ème point, c’est assez faux, je crois (et d’autres te l’ont écrit), que plein de gens réussissent là où tu penses échouer. Les trajectoires ne sont pas linéaires. Tu peux, comme moi, rencontrer à 18 ans un homme qui t’aime passionnément, te fait deux enfants, et te largue 18 ans plus tard en te laissant complètement détruite, et après, crois-moi, c’est dur de retrouver une relation sereine. Tu peux aussi, comme une amie, te retrouver à 38 ans à pleurer dans une soirée entre amis en disant que jamais aucun homme ne t’a véritablement aimée, et 1 mois après, rencontrer quelqu’un, et 3 ans plus tard, acheter un appartement avec cet homme dont tu es enceinte. Tu peux aussi être en apparence heureuse dans un couple stable, mais être trompée, insatisfaite, ou rêver encore de ton amour de jeunesse. Ça n’a aucun rapport avec le niveau d’études ou la réussite professionnelle : les femmes dont je te parle sont professionnellement épanouies, normaliennes, profs en prépa, titulaires d’une thèse, ou ont fait des études très longues, mais dans ce microcosme, les trajectoires personnelles sont infiniment diversifiées. Bilan: cesse de se comparer aux autres, ils/elles ne vivent pas ta vie, chacun a son chemin à parcourir et ce n’est pas parce que tout a l’air de rouler pour la voisine que tout roule vraiment ou roulera toujours. Ce qui signifie aussi que tu dois rester ouverte à ce que la vie t’apportera.
Ça c'est un gros problème dans ma vie que je n'arrive pas à surmonter. Je suis tout le temps dans la comparaison. Celle-là a un mec et pas moi - qu'est-ce que j'ai fait de travers ? Cette personne a une charge de cours et pas moi - je prends du retard dans ma carrière. Cette amie lit 8 livres universitaires par mois et moi je galère à en lire 2 - elle va s'en sortir et pas moi. Etc etc. Ça me bouffe et on en parle avec ma psy depuis plus d'un an, mais j'en suis encore là. Avec des collègues expérimentés qui me disent que mon travail est excellent et sensible, qui me demandent des conseils (à moi !), qui voient en moi un futur grand nom, et je me trouve toujours nulle et je n'y crois pas. C'est un peu pareil dans tous les domaines de ma vie je crois. Je sais qu'il faut que je continue le travail sur ça en priorité - mais c'est long bon dieu, c'est long.
louise75 a écrit :- et de ce point de vue, je rejoins les autres intervenants, tu as progressé. Déjà, dans ton bagage affectif, tu as maintenant une relation avec un garçon tendre et respectueux, c’est bien et tu pourras te reposer sur ce souvenir pour oser demander plus, porter ton besoin, dans une prochaine relation. Par ailleurs, dès le début (21 février, j’ai vérifié ), tu mentionnais le fait que Monsieur Tendre voulait plutôt « profiter des bons moments ». Dans le lexique Tinder/sdr, ça veut quand même très souvent dire relation sans engagement et à durée limitée. Ça n’est pas forcément nul, ça peut avoir bien des avantages quand ça se passe de manière honnête et dans le respect mutuel. Tu as voulu tenter, pourquoi pas! Maintenant tu sais (ou tu as la confirmation) que ce n’est pas forcément pour toi, parce que tu en veux plus. Et tu as le droit. Mais je pense, moi, qu’il faut dire assez vite que tu attends plus d’une relation (et clairement, c’est le cas chez toi). L’autre le sait et en fait ce qu’il veut, ça passe ou ça casse, mais au moins tu ne t’embarques pas dans les doutes, l’illusion, et les tentatives un peu désespérées de réassurance (« j’ai voulu croire que... »). En outre, quand tu n’assumes pas ouvertement ton besoin, l’autre le sent, et peut être rebuté parce que ça crée une sorte de pression. Autant, par conséquent, arriver avec les idées claires sur soi-même et assumer son désir ; je pense sincèrement que c’est plus sexy que d’essayer de se conformer à un modèle qui ne nous convient pas (profiter des bons moments... c’est cool quand on est capable de le faire sans s’inquiéter, mais pour l’instant - pour l’instant, ça peut parfaitement changer - je ne crois pas que ce soit possible pour toi).
Je crois aussi que j'aimerais garder de jolis souvenirs très doux, sans amertume de ce truc-là. J'ai toujours su ce qu'il (ne) cherchait (pas), et je me suis convaincue que ça pouvait être différent, ou que moi aussi. Mais j'avais surtout besoin de mon shot de tendresse, de mon shot de rêverie et de câlins, de me réveiller le matin avec lui et de faire durer le truc tout en sachant qu'il aurait fallu être claire dès le début. Je n'ai pas réussi à assumer parce que même là, même avec ce mec que je connaissais depuis 3 semaines, j'avais peur du rejet. Même si je pense sincèrement avoir voulu tenter le coup du truc léger. Mais chassez le naturel il revient au galop et en me mettant la pression j'ai dû aussi lui mettre la pression, je m'en rends compte maintenant. Et tu as raison, c'est une leçon. Ce n'est pas pour moi. Et tant pis. J'ai été moi, j'ai été ce que je suis aujourd'hui, et je ne peux pas m'en vouloir d'avoir fait comme j'ai pu avec ce que je pouvais. Mais je suis prévenue.
louise75 a écrit :Là il faut laisser passer la tristesse et la déception, c’est normal que ce soit difficile. Mais le meilleur t’attend!
Merci Louise. J'ai hyper mal mais ironiquement j'ai l'habitude, je sais que ça finit par passer même si j'ai encore des jours difficiles devant moi. Mais je me raccroche effectivement à l'espoir que le meilleur est encore à venir.
#1316647
Bonjour Janysse,

Je vais te donner mon avis sur ce que m'inspirent tes derniers posts et je' vais aller un peu à contre courant des autres intervenants . Ce ne sera qu'une piste de réflexion pour toi si tu le souhaites. ce n'est d'ailleurs qu'un avis, et je peux me tromper puisque je ne te connais pas.

Je quote ce passage :

"Je suis terrorisée à l'idée de ne jamais vivre de grande histoire d'amour."

Cela, déjà, m'interpelle. Tu ne parle pas de vivre une histoire d'amour, mais une grande histoire d'amour. Les mots choisis sont importants

" Alors quand je rencontre un garçon qui peut plus ou moins faire l'affaire - parce qu'en fait il me montre de l'intérêt - je croise les doigts pour que ce soit "le bon". Je suis assez consciente du fait que je suis pétrie de représentations qui me font du mal, et je bosse d'arrache-pieds pour comprendre. C'est complètement con mais j'ai l'impression de ne pas avoir la moyenne dans cette matière, pour filer la métaphore - qui n'en est hélas pas une."

Quand je lis cela, je ne vois pas, moi, une jeune femme victime d'un syndrome d'abandon (ou de rejet), et qui foire ses histoires à cause d'une dépendance affective-je reviendrais aprés sur le manque de confiance . Mais au contraire, il me semble voir une personne qui estime - probablement parce qu'on le lui a dit et répété et qui a fini par croire que ce serait cela sa réalité, - qu'elle ne doit recevoir que le meilleur : une grande histoire d'amour, une grande carrière, etc...

Il me semble -et encore une fois ce n'est qu'un avis et juste une piste de réflexion - que tes posts ici, ton discours, sont dirigés, probablement inconsciemment par toi, de manière à obtenir des autres cette réassurance que oui , tu vas avoir ce meilleur, ce must en fait, parceque ce que ce qu'il y en en -dessous de ce must, çà ce n'est pas pour Janysse.

C'est le fait de ne pas obtenir ce "must' qui entraine ton manque de confiance , et non pas ton manque de confiance qui entraine tes échecs.
En réalité, c'est l'échec qui fait vaciller tes certitudes. Tu me sembles incapable d'accepter l'échec, d'où cette pression que tu mets dans ce que tu fais, et cela témoigne pour moi, et je le dis avec précaution Janysse, d'un grand manque d'humilité, malgré tes écrits qui me semblent inconsciemment destinés à activer chez les autres cette re-confirmation que : oui, tu es brillante, oui, tu es super, oui tu fais bien etc ... (il y a pour moi une forme de manipulation ..).

Souvent, cela se voit chez des enfants qui ont été surprotégés par leurs parents/mère, mais je peux me tromper puisqu'encoe une fois je ne te connais pas.

IL me semble que tu devrais commencer à accepter l'idée même que l'échec peut t'arriver à toi comme il peut arriver à tout un chacun. Ce faisant, tu te remettras dans la place qui est la tienne : je ne suis ni meilleure ni pire que d'autres, et cela t'enlèvera une énorme pression interne, car tu n'essaieras plus, ainsi, de coller à une projection de la réalité qui a dû t'être inculquée j'imagine au fur et à mesure de tes réussites scolaires, ou que tu t'es peut-être inculquée toi-même.

Tu peux et tu dois exister aussi via tes échecs c'est celà, plus que tes réussites (je parle pour toi Janysse, car pour d'autres c'est bien entendu l'inverse) ), qui te fera grandir, et les accepter avec grâce et non en adoptant une posture de victime.
Courage
#1316663
Fort intéressant en effet, ce message de Blur, y compris quand on partage un peu la même névrose que Janysse...

Je ne voudrais pas polluer ce post avec une discussion trop générale, et on verra bien ce que Janysse répondra, mais est-ce qu’il n’y a pas une différence quand même entre vouloir être la meilleure, croire que seul le meilleur nous est destiné (donc « une grande histoire d’amour », tout comme on peut/veut devenir un « grand nom » dans son domaine de recherche) et le fait de ne pas se contenter du médiocre? Je veux dire par là que vouloir une relation où l’autre ose nous prendre la main dans la rue, comme les ex de Janysse ne voulaient pas le faire :shock: :shock: , où il/elle nous câline au réveil et pense à nous écrire en fin de journée pour demander des nouvelles, cela ne me semble pas démesuré. On peut être un minimum exigeant sur la qualité de la relation, sans pour autant se prendre pour une princesse, non?

Bien sûr, il faut accepter qu’on peut connaître des échecs, quand on part avec ces attentes, et il faut les vivre sans tomber d’un extrême à l’autre et considérer qu’on est nulle parce que ça n’a pas marché... tout ne tient pas à soi. Cela m’avait été dit sur mon fil d’ailleurs, et à raison je crois: prendre l’échec d’une relation pour preuve de son propre manque de valeur révèle au fond un grand orgueil, le sentiment que nous sommes le/la seul(e) à faire fonctionner ou non la relation. J’espère que cela donnera à penser à Janysse!
#1316664
Bonjour
Effectivement c'est un sujet intéressant (un peu HS mais bon)
Je crois qu'à un moment donné il faut arriver à savoir (et ce n'est PAS facile) où mettre ses propres curseurs (sans tomber ni dans la "facilité" ni dans le nombrilisme).
Mais ce n'est que mon avis et je ne tiens pas à polluer le fil :)
#1316665
Bonjour tout le monde,

Je vous remercie pour tous ces échanges que je suis depuis hier, je ne réponds que maintenant car j'ai eu un peu de mal à digérer tout cela.

Quand je parle de "grande histoire d'amour" je pense à n'importe quoi qui durerait plus d'un an, qui impliquerait une vie commune et des vacances à deux. C'est atrocement cliché mais même une histoire de 3 ans je serais contente de l'avoir vécue.

Je ne comprends pas encore tout mais je sais que Blur tape juste, sinon je ne me sentirais pas aussi mal à l'aise. J'ai effectivement un besoin constant de validation, et j'ai appris je crois qu'en me diminuant en permanence, cela déclenchait en face cette validation. Et je continue. Je me compare sans cesse aux autres, j'essaie de me prouver que je suis meilleure qu'elleux, dans tel ou tel domaine. Je ressentais beaucoup de mépris (beaucoup moins maintenant) pour les autres. Je suis jalouse de tout et de tout le monde et ça me pourrit la vie. Et ça me fait hyper mal de lire que je manque d'humilité ou que je suis manipulatrice mais je dois admettre que c'est sans doute vrai.

Mais c'est très dur. Parce qu'être orgueilleuse et manipulatrice, se croire au-dessus des autres c'est "grave" comme défaut, ça n'est pas comme être gourmand ou impatient ou radin. C'est tout sauf aimable. Et si je peux aimer Janysse perdue et qui a tout le temps peur d'être abandonnée je ne sais pas si je peux aimer Janysse vaniteuse et manipulatrice. Je suis à deux doigts de me dégoûter.

Et si j'écris que je suis pas loin de me dégoûter, ça n'est pas uniquement pour qu'on me rassure. J'ai passé mon adolescence à dire à mes amies que j'étais nulle et que je voulais mourir, parce que oui j'avais besoin d'être rassurée mais aussi parce que je le ressentais sincèrement.

Je n'ai pas été surprotégée. J'ai grandi dans la peur et la violence (psychique, verbale, parfois physique). Je suis issue de l'immigration côté paternel, et j'ai été parfois humiliée par ma famille maternelle. Mon père est une personne agressive, violente, sur la défensive, quelqu'un de très orgueilleux, méprisant, humiliant, qui se croit au-dessus de tout le monde. Toute cette violence n'a d'égale que l'humiliation et la violence qu'il a subies en arrivant en France, moi je suis persuadée qu'il y a un petit trauma, mais du coup j'ai clairement pris de lui. J'ai peut-être été élevée par lui dans l'idée qu'il fallait que je prouve ma valeur aux autres, qu'une fille d'Arabe pouvait faire mieux que ces connards de petits bourgeois qui lui avaient craché dessus. Je n'avais pas droit à l'erreur, ni à l'échec. Une mauvaise note était impardonnable. Alors scolairement, je me suis interdit d'échouer. Et je n'ai jamais échoué. Je n'ai pas le droit. Et ça aussi ça me pourrit la vie, parce que j'en ai fait une question d'identité. Ado j'étais laide, mal fringuée car pas de sous, triste et apeurée, mais au moins j'étais bonne élève. Aujourd'hui j'ai une vie amoureuse ponctuée de choix inconsidérés qui me rendent tristes mais au moins je "réussis". Je repense souvent à cette discussion Kylian.

Ma petite soeur est pareille. Au-delà de notre relation catastrophique, elle est complètement folle elle aussi. Elle aussi s'arrache les cheveux, et réussit scolairement. Quand elle était ado, elle avait eu 14 de moyenne à la suite d'un conseil de classe quelconque. Mon père qui estimait que ce n'était pas assez l'avait descendue et elle en avait pleuré. Elle a été surprotégée par ma mère c'est certain en revanche, qui se justifie en disant qu'elle voulait contrebalancer la violence de mon père. Moi j'ai tout pris et je continue aujourd'hui. Mon père estime que je fais n'importe quoi dans ma vie professionnelle et ne se gêne pas pour me le signifier (je n'ai jamais voulu être médecin ou avocat, il ne me pardonne pas).

Je ne sais pas pour autant si je n'accepte que le meilleur dans une relation amoureuse. Pourquoi alors est-ce que je me suis contentée du strict minimum, et même bien en-dessous, pendant toutes ces années ?

Je réponds peut-être à côté mais je suis encore très confuse, et je pense que j'ai besoin de prendre du recul et qu'avec le temps j'y verrai un peu plus clair. Je sais que ma vie amoureuse désastreuse est le reflet de cette très grande violence que je me fais/ai subie. Je ne sais pas encore comment travailler dessus. Je clôture ma thérapie avec ma psy actuelle la semaine prochaine, mais je sais pas quoi commencer quand j'irai voir une nouvelle thérapeute.

Un grand merci pour ces échanges, Blur, Carrie, Louise, Kylian, pas toujours très agréables à lire mais qui ouvrent de nouvelles pistes c'est certain.

Je vous embrasse
#1316666
Bonjour Janysse,

Je lis ton sujet avec beaucoup d'intérêt depuis le début, et je sens qu'aujourd'hui tu passes à une phase encore plus "libératrice". Elle pique cette phase, mais tu es très très très lucide sur tout ce qui peut avoir contribué à cet état instable que tu décris.

Je souhaitais rebondir sur un important passage de ton dernier post, d'abord parce qu'il est probablement à l'origine de cette quête permanente que tu as de la validation, de ce besoin permanent que tu as de te montrer "bonne, douce, altruiste". Ce passage c'est quand tu parles de tes origines, de l'intégration.
Ce passage il me parle tout particulièrement car je suis moi aussi "issu de l'immigration", pas le même pays, pas la même culture, pas les mêmes dates probablement. Je n'ai pas subi de violences psy ou physiques dans mon enfance, mais par contre, je retrouve dans mon éducation, dans celle de mes parents aussi, ce besoin d'être parfait pour ne pas paraître différent, pour sortir du carcan de "parasite". Parce que mon nom est différent (ah punaise les surnoms à l'école.. macaroni... spaghetti, rital...tu vois le truc...), parce que mes parents étaient à l'époque considérés comme des parasites (et je pèse mes mots). Parce qu'ils vivaient dans des cabanes en planches avant de pouvoir construire leurs maisons... Il leur a donc fallu s'intégrer, à tout prix, changer les prénoms, parler français le plus parfaitement possible (interdiction de parler la langue d'origine à la maison), se protéger, avoir un métier etc...
Et une conséquence de tout ça, c'est l'oubli de soi, complet... Pas de sentiments, jamais, on ne pleure pas, on ne se plaint pas, on n'en a pas le droit. Et on tisse des carapaces... Et forcément, ça se transmet à la génération d'après... Une génération pour laquelle il est très difficile d'exprimer ses sentiments, de fixer ses limites... Une génération de "glaçons" émotionnels....
Cette piste, je pense que tu la connais bien et que tu l'explores à fond aussi, et la libération passe par le pardon. Le pardon à cette génération qui a fait du mieux qu'elle pouvait pour survivre, pour s'intégrer dans une culture, un pays différent. Le pardon à soi aussi, de leur en avoir voulu parfois.

Voilà, quelques mots pour te dire que je comprends ce volet de ta vie, et pour te soutenir aussi dans cette quête du pardon, qui n'est pas simple à donner, parce qu'il y a peut-être des choses aussi que l'on ne peut pas pardonner, et que l'on n'a pas à pardonner. Alors pardonnons ce que l'on peut pardonner.

Bon courage à toi :)
#1316670
Janysse a écrit : 26 mai 2020, 11:16
Mais c'est très dur. Parce qu'être orgueilleuse et manipulatrice, se croire au-dessus des autres c'est "grave" comme défaut, ça n'est pas comme être gourmand ou impatient ou radin. C'est tout sauf aimable. Et si je peux aimer Janysse perdue et qui a tout le temps peur d'être abandonnée je ne sais pas si je peux aimer Janysse vaniteuse et manipulatrice. Je suis à deux doigts de me dégoûter.
Coucou ma jolie Janysse,

Je voudrais te dire de ne pas avoir peur de toi-même, et surtout d'avoir confiance en toi, en tes forces et en ce que tu voudrais devenir.

Ce que Blur suggère, ne t'accuse pas l'orgueil ni manipulation. C'est une piste à y songer sans se faire obsédé.

Quand j'étais plus jeune, j'ai subi, moi aussi, énormément de pression de mes parents sur les résultats scolaires et je ne peux que partager avec toi toutes les angoisses, les sacrifices que l'idée d'être la meilleure fait subir à ses adeptes.

J'espère que tu ne te puniras pas à l'idée que tu pourrais être quelqu'un de mauvais. J'ai longuement réfléchi sur la partie "obscure" de chaque personnalité lorsqu'un ami à mon ex m'a accusé méchante, hypocrite, contente de malheur des autres...Je pense que peut-être quelque part chez chacun de nous, il existe les parts qui ne sont pas très jolies, les traits du caractère de me***, mais Dieu le sait, oh on se combat pour devenir mieux, pour devenir aimable, pour pouvoir s'aimer soi-même.

L'idée de devenir meilleur, de vouloir être aimé est encourageant et motivant. J'espère que tu peux continuer à utiliser ta persévérance, ta force intérieure, ton courage pour devenir la meilleure version de toi-même. On ne peut qu'être orgueilleuse et manipulatrice lorsqu'on blesse quelqu'un ou attaque quelque chose. Prends confiance en ta personnalité et en l'image de la femme que tu voudrais devenir.

Je me rappelle cet ami à mon ex qui m'a des fois maudit qu'un jour mon ex me quitterait pour quelqu'un d'autre et que je souffrirais. Lui, qui m'a accusée méchante tandis que ses propos étaient vraiment blessants et odieux. Pourtant je n'ai pas de rancune envers cet ami, qui avait été un très très bon ami à moi aussi pendant une époque. J'ai regretté seulement de ne pas avoir comporté correctement et d'avoir engendré le malentendu.

Pardonner aux autres et pardonner à soi-même, c'est très important, je pense, pour ne pas tomber dans un gouffre de monstre.

J'ai confiance que tu auras suffisamment de recul pour ne pas garder en tête l'image d'une mauvaise femme que tu ne voudrais à aucun moment être.

Comme Kylian a dit, accepter son échec ne nous fait pas qqn de faible.

J'espère aussi que tu ne seras non plus hantée par l'image d'une Janysse perdue, effrayée d'être abandonnée. Le chemin que t'as parcouru et que tu parcours d'aujourd'hui te rend de plus en plus mature, grande, stable, sensible mais pas susceptible.

Courage Janysse.

Et tant que je suis encore sur Aix, t'es tj bienvenue dans mon appart ; ) C'est pas trop loin entre Montpellier à Aix hein ;) :)


Belle journée à toi, et bon déménagement. Le sud est super, je te jure, ça va te changer des idées avec le ciel bleu, la mer turquoise, les gens fêtards , le soleil et la joie de vivre :D C'est une expérience de vie.


Gros bisous fabuleux à toi :bisou:
#1316671
J’ajouterai à ce que dit Miu qu’on peut avoir des comportements manipulateurs sans être fondamentalement une manipulatrice... quand je dis à mon jeune fils que ça me ferait tellement plaisir qu’il me fasse mon café le dimanche matin, je le manipule un peu en jouant sur l’affect, mais ça ne fait pas de moi un être atrocement mauvais (enfin j’espère !). M’enfin, c’est mieux de savoir que c’est une manipulation pour se botter les fesses de temps en temps et sortir soi-même du lit pour le faire, ce fameux café. À toi de transposer à ton cas :grinning:
#1316676
Bonjour Janysse,

Une piste de réflexion donc, qui a peut être pu t'aider à te livrer et libérer encore davantage et de trouver d'autres pistes.

Néanmoins, je reviens sur certaines chose que tu as écrites :

"Mais c'est très dur. Parce qu'être orgueilleuse et manipulatrice, se croire au-dessus des autres c'est "grave" comme défaut, ça n'est pas comme être gourmand ou impatient ou radin. C'est tout sauf aimable. Et si je peux aimer Janysse perdue et qui a tout le temps peur d'être abandonnée je ne sais pas si je peux aimer Janysse vaniteuse et manipulatrice. Je suis à deux doigts de me dégoûter."

Vois- tu comment la Janysse adulte s'efface à nouveau et laisse la place à la Janysse enfant, comment on passe de la rationalité à l'affect ?

Je n'ai pas dit que tu étais orgueillleuse, manipulatrice, vaniteuse : c'est toi qui le perçois ainsi --) pourquoi as tu ainsi interprêté les choses ? c'est important que tu le comprennes .
Car tu te doutes bien qu'en interprêtant ainsi les choses, tu es revenue à ton " je suis nulle" et d'office à ta même position habituelle (tu es revenue à ta "zone de confort" habituelle si je puis dire, zone de confort qui n'est jamais confortable mais toujours rassurante). Si cela te parle, tu peux essayer de creuser un peu.

Non , je n'ai jamais pensé ni écris que tu étais orgeuilleuse, vaniteuse, manipulatrice --) c'est à dire narcissique. Cela n'a rien à voir :-)
#1316717
Bonjour,
etpourtant a écrit :Cette piste, je pense que tu la connais bien et que tu l'explores à fond aussi, et la libération passe par le pardon. Le pardon à cette génération qui a fait du mieux qu'elle pouvait pour survivre, pour s'intégrer dans une culture, un pays différent. Le pardon à soi aussi, de leur en avoir voulu parfois.

Voilà, quelques mots pour te dire que je comprends ce volet de ta vie, et pour te soutenir aussi dans cette quête du pardon, qui n'est pas simple à donner, parce qu'il y a peut-être des choses aussi que l'on ne peut pas pardonner, et que l'on n'a pas à pardonner. Alors pardonnons ce que l'on peut pardonner.
Merci beaucoup pour ton message etpourtant. Je pense qu'il y a une dimension sociologique forte dans ce que je vis et ressens (bon en même temps, si je ne le pensais pas je n'aurais plus qu'à changer de métier). Ce passage sur le pardon me marque beaucoup, j'ai énormément de mal à pardonner, je ne sais pas si j'ai déjà réussi à pardonner à quelqu'un. J'en veux pas mal à mes parents pour tout un tas de raisons : de ne pas m'avoir appris la langue de ma famille, d'avoir refusé de m'écouter quand j'ai manifesté un profond mal-être à l'adolescence, de ne pas m'avoir donné ma place d'aînée dans la fratrie, de m'avoir faite telle que je suis aussi mal dans ma vie. Mais tout le monde a des traumas d'enfant, et c'est peut-être puéril de s'accrocher encore à cette colère et cette rancune alors qu'ils ont peut-être juste fait comme ils ont pu avec ce qu'ils avaient. J'aime aussi l'idée qu'il y a des choses à ne pas pardonner pour autant. J'ai grandi dans la peur et l'angoisse de la punition, et ça ce n'est pas normal.

Je pense aussi que j'ai fait ma mission d'être la meilleure, dans un esprit plutôt revanchard, dans l'idée que je portais le destin de ma famille dans ce que je faisais. Pour ma mère qui était la deuxième d'une fratrie de 4, qui a grandi dans l'ombre d'une soeur aînée exécrable et humiliante (cette femme est toujours exécrable d'ailleurs) ; pour mon père pour les humiliations que vous savez. Mais c'est peut-être très arrogant de croire que moi toute seule je vais réparer ces torts-là, ce n'est peut-être d'ailleurs pas à moi de le faire, pas ma mission.

Pour la manipulation j'ai l'impression que c'est plus grave que le coup du café. Peut-être que je me trompe, mais je vois la manipulation comme quelque chose de très négatif, et en même temps je sais que j'essaie de manipuler les gens. Dernier exemple en date, M. Tendre ne m'avait jamais invitée chez lui (sonnette d'alarme vous avez dit ?) alors je lui ai acheté une plante, trop encombrante pour qu'on l'emmène en promenade avec nous, pour le forcer à me proposer de passer chez lui. Bien sûr il n'a pas été dupe, et moi je me sens très nulle d'avoir fait ça. Je n'aurais pas dû. Je lui ai sans doute mis la pression pendant des semaines et il a pris la fuite et il a eu raison.

C'est très dur de ne pas me dire que je suis passée à côté d'un type super. On s'entendait super bien, c'était simple et blablabla mais en fait on n'était pas d'accord sur l'essentiel, à savoir où aller. J'essaie de m'en souvenir. Je repense à nos quelques moments et je me dis qu'il m'a donné bien plus que mes ex en quelques semaines. Ma meilleure amie dit que les garçons comme ça ça court les rues. Je ne devrais pas mais j'espère avoir été pour lui un petit peu plus qu'un plan cul.
blur a écrit :Vois- tu comment la Janysse adulte s'efface à nouveau et laisse la place à la Janysse enfant, comment on passe de la rationalité à l'affect ?

Je n'ai pas dit que tu étais orgueillleuse, manipulatrice, vaniteuse : c'est toi qui le perçois ainsi --) pourquoi as tu ainsi interprêté les choses ? c'est important que tu le comprennes .
Car tu te doutes bien qu'en interprêtant ainsi les choses, tu es revenue à ton " je suis nulle" et d'office à ta même position habituelle (tu es revenue à ta "zone de confort" habituelle si je puis dire, zone de confort qui n'est jamais confortable mais toujours rassurante). Si cela te parle, tu peux essayer de creuser un peu.


Oui absolument, mais je ne comprends pas comment je fais ça. Pourquoi je ne peux pas rester l'adulte. Le je suis nulle de confort, j'approuve absolument, c'est tellement plus simple. Ma meilleure amie me dit d'arrêter de me complaire dans mon malheur. À chaque fois ça me fait super mal. J'ai l'impression d'être en faute, d'avoir fait quelque chose de mal, alors qu'à la base je cherchais juste un peu de réconfort, qu'on me rassure. Peut-être que c'est ça le fond du problème, toujours le même, à savoir que j'ai besoin d'être rassurée. Je ne sais pas honnêtement.

J'ajouterai juste qu'on (mes parents) m'a très souvent répété, dans mon enfance et mon adolescence que le monde ne tournait pas autour de moi, que c'était tout le temps "moi moi je je", "mon jouet", "mon truc", "mon machin à moi", que j'étais une gamine, que je devais apprendre à partager mes choses, et arrêter de tout ramener à moi. Mes ex m'ont déjà dit aussi d'arrêter de tout ramener à moi, que le monde ne tournait pas autour de moi. Je pense qu'il y a un gros souci là aussi. En fait je suis parfois convaincue d'être secrètement une mauvaise personne, égoïste, narcissique et agressive, et devoir le cacher à tout le monde pour être aimée.

Je prends un jour après l'autre, j'ai complètement arrêté de bosser (je suis littéralement payée à rien foutre par de l'argent public), je suis dans les affaires à régler avant le déménagement, je suis en quête de cartons, je les remplis, ce n'est jamais fini, je pense à tout ce qui m'attend, je prévois un weekend de fête chez une amie, je remplis le temps d'autres choses que les projections et les films que je m'étais faits avant.

Voilà, beaucoup de travail.

Douce miu, merci pour ton message, je passerai volontiers sur Aix que je ne connais pas, je serai alors tout près.

Bisous
#1316722
En fait je suis parfois convaincue d'être secrètement une mauvaise personne, égoïste, narcissique et agressive, et devoir le cacher à tout le monde pour être aimée.
Et paf ! Ça appuie là où ça fait bien mal.
Je me reconnais tellement dans cette phrase. J'ai même tellement retourné le problème que j'arrive plus à savoir si je suis qqn de bien qui se protège par de l'agressivité ou si je suis qqn d'horrible qui porte un masque et manipule.
On adore cette crise identitaire...même si j'ai ma petite idée sur la vérité.

Courage janysse :bisou:
#1316735
Merci Agathe pour ton message.

Je crois que j'ai trop retourné le problème et que je n'y vois plus du tout clair. J'ai besoin de prendre (beaucoup beaucoup) de recul sur cette histoire, me concentrer sur mon déménagement et mes amis, et on verra ensuite.

Je t'embrasse
#1316876
Coucou

Ça fait une semaine que c'est fini, et ça me paraît loin, dans une autre vie. Entre temps j'ai démonté mes meubles, vidé mes étagères, rempli des tas de cartons, et mon petit cocon que j'ai tant chéri est devenu un bordel monumental tout sauf accueillant. J'ai revu des ami·es. J'ai revu Albert qui m'a présenté son copain. Si j'avais cru écrire ça un jour, il y a de ça 3-4 ans ! La vie ne se déroule jamais comme prévu :lol: Et c'était sympa de le revoir, mais ça m'a gonflée. De leur faire à manger, de me taper la vaisselle, pas une proposition rien. D'avoir passé 5 ans à m'occuper de lui et des autres juste pour qu'ils m'aiment un peu, à faire la bonniche un peu. J'ai revu d'autres ami·es, des potes plus récents, rencontrés juste avant le confinement, et c'était doux et tendre et chouette, et rassurant et iels m'ont aidée à faire à manger, à faire la vaisselle. Je n'exige pas du tout ça de mes invité·es mais c'est plus qu'apprécié. Autre fun fact, le type de mon école dont je m'étais entichée l'année dernière, celui qui a une copine, l'a épousée dernièrement. Pourquoi elle nous raconte tout ça vous pensez ? Je ne sais pas. Juste pour dire que la vie continue, qu'elle est toujours aussi pleine de belles personnes, que j'apprends à m'entourer de ces belles personnes qui me font du bien. Et mon coeur est déchiré entre la tristesse de laisser derrière moi tout ce que je laisse, l'excitation de commencer une nouvelle vie, et la gratitude pour tout ce(ux) que j'ai connu(s).

J'ai peur de partir, je fais des cauchemars toutes les nuits, quand j'arrive à dormir. Je me demande pourquoi je fais ça. Pourquoi je quitte cette vie que j'ai construite si difficilement, si patiemment, et dont je suis très fière, pourquoi je quitte mon appartement, pourquoi je quitte Paris, pourquoi je ne suis pas une jeune cadre dynamique, consultante dans un truc d'environnement à gagner 3000 euros par mois ? Pourquoi je pars à l'autre bout de la France pour passer mes journées dans des villages pollués, dans des laboratoires de science, pourquoi je fais ça pour 1400 euros par mois, pourquoi ? Et si j'étais restée, est-ce que Monsieur Tendre aurait bien voulu tenter ? Pourquoi je veux faire de ma vie une succession de déplacements, et s'ils me considèrent tous comme une copine à durée déterminée ?

Et aucune de ces questions n'a de réponse. Si ce n'est : je l'ai choisi. C'est mon choix, et j'en suis malgré tout fière et heureuse, c'est aussi ce que je suis. Et le garçon qui m'aimera, peut-être qu'il m'aimera justement pour ça.

Je suis très triste quand je pense à Monsieur Tendre, j'ai le coeur en miettes, et je pleure beaucoup. Je me sens très lasse et fatiguée, je crois qu'il me manque un peu, mais pas assez pour que je sois malheureuse. Je ne suis pas malheureuse en fait. Je n'ai ni le temps ni la place. Je cours à mes rendez-vous, je fais mes cartons, j'angoisse pour toute la logistique, j'ai peur de ce changement. Où diable aurais-je bien pu le caser ? Je n'étais pas disponible non plus en fait. Ça ne pouvait effectivement que se terminer comme ça. Et je crois que c'est aussi quelque chose que je répète dernièrement : me lancer avec mon dernier ex alors que je suis en pleine dépression (j'écrivais dans mon journal à l'époque que je n'avais rien à lui offrir), m'enticher du type casé alors que je sortais à peine de ma relation avec ledit ex, vouloir lancer quelque chose de sérieux avec Monsieur Tendre alors que je changeais de vie 8 semaines plus tard.

Je suis dans la phase où j'espère qu'un jour on se reverra, qu'on sera tous les deux libres et dispos et roule ma poule. Alors que la vie peut se passer de mille façons différentes entre temps. Ma psy dit que la vie n'est pas finie, qu'il ne faut jamais dire jamais, mais j'ai trop connu la peine qu'engendre l'espoir pour m'accrocher à cela. Je me dis un jour peut-être. Mais qui peut savoir ? Je n'ai pas non plus de colère, juste énormément de frustration qu'il ne m'ait pas laissé rentrer dans sa vie ; soit qu'il se protégeait de la fin, qu'il tenait l'attachement à distance, ou qu'il n'avait pas envie, tout simplement. Avec un tout petit peu de recul, je regrette quand même de ne pas avoir exprimé mes envies plus clairement, et avant. Ça n'aurait peut-être rien changé à ses sentiments ou plutôt leur absence, mais je me serais rendu service.

Voilà, je pleure beaucoup beaucoup mais je me sens un peu plus apaisée. Je laisse aussi derrière moi des souvenirs douloureux, des personnes pas forcément bonnes pour moi. Je pense que les galères ne sont pas finies, mais qu'il y a aussi de belles choses qui m'attendent. En attendant c'est bientôt l'été, les parcs ont finalement rouvert, je suis en bonne santé (physique), mes proches aussi, je vais vivre au bord de la mer, j'ai un bon salaire pour ça, et j'ai appris à cultiver la joie.

:bisou:
#1317000
Coucou

Hier j'ai écrit une lettre à Monsieur Tendre, je lui ai écrit tout ce que je n'ai pas osé lui dire, à quel point il me plaisait, que je me projetais avec lui, que j'avais envie de construire. Je l'ai écrite dans mon journal bien sûr, qu'il la lise me ferait juste de la peine, je ne veux pas m'exposer à son silence ou pire, sa bienveillance embarrassée.

Je prends un jour l'un après l'autre, j'accomplis mes tâches, difficilement, il me faut beaucoup d'effort pour agir, pour manger. Je me laisse franchement aller. Ma mère arrive aujourd'hui pour m'aider à emballer tout ce qui reste de mes vies parisiennes. Je me projette à Montpellier, j'achète des billets pour partir en weekend. J'ai posé mon premier jour de congé depuis que j'ai commencé mon contrat.

Pour Monsieur Tendre je me dis que c'est le timing, que c'était la bonne personne au mauvais moment, que je changeais de vie, lui aussi, qu'il s'est protégé, a mis de la distance, pas moi. Je me raconte une histoire d'amour impossible et de peine partagée plutôt que d'admettre que je ne lui plaisais pas assez. Plutôt que d'admettre que la bonne personne au mauvais moment n'est pas la bonne personne. J'espère chaque jour un peu plus un message d'amour qui ne viendra jamais. Le bus est passé devant chez lui, je me suis sentie mal. Ce chez lui je ne l'ai vu qu'une fois et en forçant la porte. Je me suis imposée. J'ai paniqué parce qu'au bout de 3 mois il ne m'avait toujours pas invitée chez lui. Il me parlait 3 fois par semaine des bons petits plats qu'il cuisinait, photos à l'appui, et jamais il n'a attrapé une de mes perches pour m'inviter, jamais il n'a cuisiné pour moi, accompli ce geste de soin qu'on fait pour ceux qui comptent. Là ça me met un peu en colère. Contre lui ou contre moi je ne sais pas trop, mais je constate qu'une fois encore j'ai donné donné, et même s'il était tendre et respectueux, et que c'était clairement ma meilleure histoire finalement, j'ai donné plus que lui n'a donné. J'ai vraiment un problème avec ça. Je suis une personne généreuse, je donne beaucoup de moi aux autres, mais je me rends compte maintenant (et en relisant vos messages), que je donne aussi pour qu'on m'aime, pour qu'on m'apprécie, pour qu'on se dise Janysse est tellement généreuse. Mais est-ce que ça enlève fondamentalement le sens à ces dons ? Si je donne inconsciemment pour être aimée, je le fais aussi avec un plaisir immense. Don contre-don, tout ça.

Je tourne en rond, j'ai besoin de partir.

J'ai fait une séance d'EMDR avec ma psy. Au cours de la séance, sont revenus au galop tous nos échanges ici, tous ces mots que vous avez pris le temps, avec générosité, de m'écrire, tout est remonté, j'ai crié, pleuré, je me suis vidée. Ça va mieux mais j'ai le cerveau retourné, des souvenirs qui remontent. Le jour où mon père a cassé une assiette par colère, où j'ai eu peur, peur, peur. Quand ma mère a eu un cancer. Je n'arrête pas d'oublier cet épisode de nos vies. C'est le bazar dans ma tête. Je fais ce que m'a dit ma psy, je met dans un coin tout ce qui remonte pour débriefer avec elle la prochaine fois. Je pense que je vais poursuivre ce genre de thérapie dans ma nouvelle ville. Ce que Carrie écrit sur le post de I Had a dream m'a fait réfléchir. Parler une heure par semaine avec ma psy m'a fait énormément avancer ces 18 derniers mois mais je crois qu'une thérapie plus brève avec EMDR m'aidera encore plus.

J'ai beaucoup réfléchi aussi à cette histoire de rêver sa vie plutôt que la vivre. En début de semaine il faisait beau et chaud et les terrasses ont rouvert chez nous. Je rêvais d'un verre en terrasse, au soleil, avec une bière etc. Ce truc que j'ai fantasmé depuis 2 mois. Une amie était partante, nous nous sommes installées en terrasse, j'ai passé un très bon moment, mais ça n'était pas comme dans mon fantasme. Je crois que je sais très bien fantasmer et beaucoup moins profiter de l'instant présent. Je ne sais pas si c'est ce que vous avez voulu dire, mais je réfléchis.

Enfin, je me suis rendue compte de ce mécanisme qui consiste chez moi à dire "je suis nulle" pour attirer la réassurance de l'autre. Je me vois et je m'entends faire. Je le verbalise parfois si je suis avec une personne de confiance. Mais je suis incapable de ne pas le faire, ça doit faire beaucoup trop longtemps (flash souvenir à l'instant, je me revois enfant dire à ma mère, tout le temps "je suis nulle" et elle me rassurer) que je fonctionne comme ça. Comment me rassurer alors ? Comment me rassurer sans exiger de l'autre des paroles rassurantes, sans me comparer aux autres ? Dès que je regarde où j'en suis dans mon travail par exemple, je panique, je suis loin derrière, je n'ai pas assez lu pas assez fait, je ne lis pas assez vite, je ne suis pas assez.

Voilà pour les réflexions que nos derniers échanges ont fini par inspirer. Merci encore. Elles ont fait leur chemin, par l'EMDR peut-être. Je n'ai pas la réponse à toutes ces questions, et je sais que j'ai encore besoin de beaucoup être rassurée. Mais je commence à comprendre les contours du dessin.

Allez, dernière ligne droite avant le grand départ.

Je vous embrasse
#1317001
Bonjour Janysse
Janysse a écrit : 04 juin 2020, 09:52 Pour Monsieur Tendre je me dis que c'est le timing, que c'était la bonne personne au mauvais moment, que je changeais de vie, lui aussi, qu'il s'est protégé, a mis de la distance, pas moi. Je me raconte une histoire d'amour impossible et de peine partagée plutôt que d'admettre que je ne lui plaisais pas assez.
Comme l'a très justement dit Selmasultane sur un autre thread, se dire que la fin de la relation est due à un obstacle indépendant de vos volontés à chacun est beaucoup plus hollywoodien que de regarder la vérité en face et se dire que lui ne s'est certainement jamais projeté avec toi. Oui, ça pique, mais il y a de fortes probabilités que ce soit ça la vraie raison. Car, aujourd'hui, avec les moyens de transport et de communication mis à disposition, ça pouvait fonctionner entre vous, même à distance (et cela n'aurait pas durer toute votre vie).

Je me rappelle aussi de ce que Paige racontait quand elle faisait ses études loin de son chéri (avec qui elle est toujours aujourd'hui), et pourtant c'était il y a plus de 20-25 ans, elle allait à la cabine téléphonique (terme que les moins de 20 ou 30 ans ne doivent pas connaître) pour lui parler. Et leur couple a tenu.

Janysse a écrit :Je suis une personne généreuse, je donne beaucoup de moi aux autres, mais je me rends compte maintenant (et en relisant vos messages), que je donne aussi pour qu'on m'aime, pour qu'on m'apprécie, pour qu'on se dise Janysse est tellement généreuse. Mais est-ce que ça enlève fondamentalement le sens à ces dons ? Si je donne inconsciemment pour être aimée, je le fais aussi avec un plaisir immense. Don contre-don, tout ça.

Je ne te connais pas suffisamment pour savoir si tu es une personne généreuse. La "vraie" générosité est rare, très rare.
Je vais pendre un exemple lambda. Croiser un SDF dans la rue, lui offrir à manger et parler ensuite, au détour d'une conversation anodine avec des amis, de la famille, de ce geste dépourvu de retour (le SDF ne pourra pas te rendre la pareille, il te remerciera c'est tout), est-ce réellement de la générosité ou un moyen de monter dans sa propre estime ou dans celle des autres?
Alors oui, le geste est généreux, pas de doute là-dessus car rien n'obligeait à le faire. Mais n'y-a-t-il pas une intention bien cachée derrière tout ça?
Perso, je sais que ce genre de geste me fait aussi et surtout du bien à moi, c'est peut-être une forme de générosité envers moi-même!

A toi de t'interroger sur le sens de ces "dons"... Et en même temps, est-ce si important que ça? Car dans mon exemple, tout le monde est content finalement: le SDF qui aura à manger, et moi qui me sens bien après avoir fait ce geste.

Janysse a écrit :J'ai beaucoup réfléchi aussi à cette histoire de rêver sa vie plutôt que la vivre. En début de semaine il faisait beau et chaud et les terrasses ont rouvert chez nous. Je rêvais d'un verre en terrasse, au soleil, avec une bière etc. Ce truc que j'ai fantasmé depuis 2 mois. Une amie était partante, nous nous sommes installées en terrasse, j'ai passé un très bon moment, mais ça n'était pas comme dans mon fantasme. Je crois que je sais très bien fantasmer et beaucoup moins profiter de l'instant présent. Je ne sais pas si c'est ce que vous avez voulu dire, mais je réfléchis.
Entre autre, oui
A force de fantasmer les choses, on ne peut qu'être déçu/e de la réalité.
Rêver prendre un verre en terrasse après ces semaines de confinement est tout à fait naturel. Y mettre par contre autant d'implication (je ne trouve pas le mot) l'est beaucoup moins.

Tu chemines Janysse mais tu es encore beaucoup trop centrée sur toi, tu ne regardes pas suffisamment ce qui se passe autour.
Je vais reprendre un exemple déjà donné sur le forum. Imagine que tu es serveuse et que tu portes un plateau rempli de verres pleins. Si tu regardes tes pieds, tu as de grands risques de te vautrer. Si par contre tu regardes là où tu veux aller, il y a de grandes chances que tu y parviennes sans encombre.

Qu'en penses-tu?
#1317003
Bonjour Carrie,
Carrie007 a écrit :Comme l'a très justement dit Selmasultane sur un autre thread, se dire que la fin de la relation est due à un obstacle indépendant de vos volontés à chacun est beaucoup plus hollywoodien que de regarder la vérité en face et se dire que lui ne s'est certainement jamais projeté avec toi. Oui, ça pique, mais il y a de fortes probabilités que ce soit ça la vraie raison. Car, aujourd'hui, avec les moyens de transport et de communication mis à disposition, ça pouvait fonctionner entre vous, même à distance (et cela n'aurait pas durer toute votre vie).

Je me rappelle aussi de ce que Paige racontait quand elle faisait ses études loin de son chéri (avec qui elle est toujours aujourd'hui), et pourtant c'était il y a plus de 20-25 ans, elle allait à la cabine téléphonique (terme que les moins de 20 ou 30 ans ne doivent pas connaître) pour lui parler. Et leur couple a tenu.
Oui, je sais. C'est pour ça que j'ai coupé le contact. Ma meilleure amie, qui voulait sans doute alléger ma peine, m'a mis cette idée en tête. Quand je lui ai répliqué que les circonstances dans lesquelles son couple actuel est né étaient encore pires (séparation d'avec son précédent copain, vies étalées sur trois pays différents, distance, manque d'argent etc), elle a botté en touche. J'avais oublié à quel point ça faisait mal d'aimer/se projeter sans réciprocité.
Carrie007 a écrit :Je ne te connais pas suffisamment pour savoir si tu es une personne généreuse. La "vraie" générosité est rare, très rare.
Je vais pendre un exemple lambda. Croiser un SDF dans la rue, lui offrir à manger et parler ensuite, au détour d'une conversation anodine avec des amis, de la famille, de ce geste dépourvu de retour (le SDF ne pourra pas te rendre la pareille, il te remerciera c'est tout), est-ce réellement de la générosité ou un moyen de monter dans sa propre estime ou dans celle des autres?
Alors oui, le geste est généreux, pas de doute là-dessus car rien n'obligeait à le faire. Mais n'y-a-t-il pas une intention bien cachée derrière tout ça?
Perso, je sais que ce genre de geste me fait aussi et surtout du bien à moi, c'est peut-être une forme de générosité envers moi-même!

A toi de t'interroger sur le sens de ces "dons"... Et en même temps, est-ce si important que ça? Car dans mon exemple, tout le monde est content finalement: le SDF qui aura à manger, et moi qui me sens bien après avoir fait ce geste.
Ma famille m'a toujours répété que j'étais une sale égoïste, que je ne pensais qu'à moi, que je ne voulais pas partager. Quand un ancien amoureux m'a dit que j'étais généreuse, ça m'a fait tout drôle. J'ai voulu y croire peut-être que ça n'est pas vrai. Pour moi il n'y a pas de don sans motivation, quelle qu'elle soit. Ça ne veut pas dire que c'est un faux don, ou de la fausse générosité. Ce qui compte c'est de donner je crois.
Carrie007 a écrit :Tu chemines Janysse mais tu es encore beaucoup trop centrée sur toi, tu ne regardes pas suffisamment ce qui se passe autour.
Je vais reprendre un exemple déjà donné sur le forum. Imagine que tu es serveuse et que tu portes un plateau rempli de verres pleins. Si tu regardes tes pieds, tu as de grands risques de te vautrer. Si par contre tu regardes là où tu veux aller, il y a de grandes chances que tu y parviennes sans encombre.

Qu'en penses-tu?
Oui, c'est une chose que tu m'as déjà écrite ici. Mais très sincèrement je ne comprends toujours pas. On me dit de faire un travail sur moi, de me recentrer sur moi, d'être heureuse avec moi, d'apprendre à m'aimer, etc etc. Je ne comprends pas ce que je dois faire là, ce que je fais mal. Ce que ça veut dire de regarder où je veux aller, j'ai l'impression de ne faire que ça depuis 10 ans. Je suis vraiment perdue.
#1317005
Janysse a écrit : 04 juin 2020, 10:54 Oui, c'est une chose que tu m'as déjà écrite ici. Mais très sincèrement je ne comprends toujours pas.
C'est que tu es encore sur le cheminement.
Il y a des choses que mon psy me disait qui ne me faisait pas du tout écho. E puis, paf, d'un coup, des mois après ou même parfois des années après, enfin je comprenais ce qu'il voulait me faire comprendre.
#1317011
J'espère alors que le cheminement continuera. Je refuse de continuer à me retrouver tous les ans avec une peine de coeur qui ressemblerait encore aux autres. Je me dis que j'ai fait du chemin déjà. J'ai trop de choses dans la tête, j'ai besoin d'agir là, plus de pleurer au fond de mon lit.
Bisous
#1317019
Coucou Janysse,

Je souhaitais justement venir prendre de tes nouvelles. Je t'ai lu.. J'ai lu tes pensées d'il y a quelque temps et je dois dire que je partage absolument tout.. J'aimerais aussi avoir la chance de vivre avec un copain, partir en vacances avec lui, dormir à ses côtés... Et en même temps je me dis que le jour où je vivrai tout ça je pourrais jamais m'en remettre si ça s'arrête.. J'aurais partagé trop de choses avec lui...

Encore dans le fantasme et le rêve je te rejoins absolument. En y réfléchissant je me dis comme toi que j'étais dans une relation pas réciproque et que je l'ai idéalisé en rêvant nos moments bien que j'appréciais les peu de moments auxquels j'ai eu droit avec mon ex. Mais la desidealisation est venue lorsque j'ai vu qu'il aimait encore les photos de son ex (juste avant moi) bien qu'il soit avec sa next... Et en fait chui un peu déçue des autres... Comme si la vie de couple ça rime forcément avec rupture, déception et tromperie...

Bref tout ça pour te dire que je ne peux pas t'aider mais lire tes ressentis me font me poser des questions et m'aident à avancer.

As-tu écrit finalement à mr tendre ou non ?

Courage à toi sois forte !

Je te souhaite tout le meilleur pour ton déménagement.

:bisou:

S.
#1317025
Hello jolie Janysse !

Montpellier, comme tu as de la chance :-Heart c'est chouette et ça arrive à point nommé je crois.

Sinon j'ai lu tout, et tout ce qui t'a été écrit est très juste , je ne vois pas que rajouter d'intelligent .

J'ai envie de t'écrire que tu n'as que 25 ans ( je crois ? ) et que tu te mets une pression folle à tous les niveaux , la grande histoire d'amour, la carrière, tout ça, mais j'aurais l'impression de te servir le très galvaudé " tu as toute la vie devant toi " et de minimiser ta peine, ce qui n'est pas mon propos. ( d'autant que je n'ai pas trouvé la vingtaine si légère et insouciante moi même )
De surcroît je pense qu'il n'y a aucun âge pour être à ce point exigeant avec soi même. Louise( je crois ) écrivait quelque chose de très très juste , c'est que chacun a son chemin de vie, que les choses ne sont pas gravées dans le marbre . Bref se comparer sans cesse à la photo heureuse de tel ou tel couple a un instant T en se disant qu'ils ont ce que tu n'as pas , c'est vraiment se condamner à la morosité permanente.

Et puis monsieur Tendre. Je ne diabolise pas les sites de rencontre ( quoi que, je pense que ce n'est pas une super idée quand on se sent fragile ) mais pour la( sans doute )vieille que je suis , Tinder=plan cul quand même ( ou plan cul amélioré ;) ) Il y a sans doute des mariages qui en sont issus hein, mais il ne faut peut être pas perdre ça de vue, ou à tout le moins, te protéger affectivement un peu plus quand tu fais des rencontres par ce biais . ( ou par un autre d'ailleurs ) .

Ton histoire de verre en terrasse me fait penser à une des phrases fétiches de ma mère " rien n'est jamais aussi merveilleux qu'on l'avait projeté, rien n'est jamais aussi horrible qu'on l'avait craint " . Ça paraît une ode à la médiocrité désabusée mais c'est en fait un conseil de vie assez pertinent :D

Bref, après cette intervention pas très structurée, dont j'espère qu'elle ne te blesse pas ( à défaut d'être utile ) je t'embrasse et te souhaite un bon déménagement ( Montpellier :-Heart )
#1317238
Coucou Sophana et Selma,
Je ne vous réponds que maintenant, je suis tout juste rentrée chez mes parents après une semaine de déménagement.

Merci pour ton gentil mot Sophana. J'ai écrit une lettre à M. Tendre mais je l'ai gardée pour moi, je n'ai plus envie de lui écrire. J'ai beaucoup trop donné de moi dans cette histoire, je ne vais pas continuer à lui donner encore. Il serait sans doute touché, sans doute aussi qu'il me répondrait quelque chose de gentil, mais à quoi bon ? C'est une banale histoire où l'un·e s'attache plus que l'autre.
Selmasultane a écrit :Et puis monsieur Tendre. Je ne diabolise pas les sites de rencontre ( quoi que, je pense que ce n'est pas une super idée quand on se sent fragile ) mais pour la( sans doute )vieille que je suis , Tinder=plan cul quand même ( ou plan cul amélioré ) Il y a sans doute des mariages qui en sont issus hein, mais il ne faut peut être pas perdre ça de vue, ou à tout le moins, te protéger affectivement un peu plus quand tu fais des rencontres par ce biais . ( ou par un autre d'ailleurs ) .
Je me suis inscrite précisément parce que je ne me sentais pas fragile, je me sentais forte, bien, mais j'avais envie/besoin de tendresse, de peau à peau, de caresses, de câlins. Et il m'a donné tout ça. Sauf que moi, rapidement, je n'ai plus voulu que ça, j'ai voulu plus. Je voulais qu'on se mette ensemble en fait et lui pas, et voilà. Site de rencontre ou pas, ça ne change rien je pense. Je connais de très nombreux couples rencontrés sur Tinder. Je me suis dit que je voulais une histoire légère, et puis je me suis dit pourquoi pas moi ? J'ai changé d'avis au milieu. Ma meilleure amie me dit que j'ai trop donné, que faire à manger à quelqu'un c'est déjà beaucoup, que jamais elle n'a fait ça avec un plan cul elle. Je me suis sentie nulle, de ne pas savoir comment ça fonctionnait. Et puis en fait je ne veux plus me sentir nulle, j'ai fait ce que j'ai pu avec les armes que j'avais, j'ai beaucoup donné, et j'ai eu en face un garçon qui a beaucoup pris, volontiers, qui a vu venir le truc autant que moi et qui a laissé courir. Je ne suis pas entièrement responsable de ce fiasco.
Selmasultane a écrit :J'ai envie de t'écrire que tu n'as que 25 ans ( je crois ? ) et que tu te mets une pression folle à tous les niveaux , la grande histoire d'amour, la carrière, tout ça, mais j'aurais l'impression de te servir le très galvaudé " tu as toute la vie devant toi " et de minimiser ta peine, ce qui n'est pas mon propos. ( d'autant que je n'ai pas trouvé la vingtaine si légère et insouciante moi même )
De surcroît je pense qu'il n'y a aucun âge pour être à ce point exigeant avec soi même. Louise( je crois ) écrivait quelque chose de très très juste , c'est que chacun a son chemin de vie, que les choses ne sont pas gravées dans le marbre . Bref se comparer sans cesse à la photo heureuse de tel ou tel couple a un instant T en se disant qu'ils ont ce que tu n'as pas , c'est vraiment se condamner à la morosité permanente.
Bientôt 27 mais ça ne change rien à tes propos très justes. Cette pression je la ressens de plus en plus, je me sens prisonnière, j'ai fini hier en larmes chez ma psy pour la dernière fois, à lui demander comment faire cesser la peur, la peur de ne pas être aimée, la peur de finir seule, la peur de ne pas réussir, la peur de ne pas réussir à ne plus avoir peur, la peur de ne jamais m'en sortir, la peur de ne jamais réussir à accepter l'échec, celle de toujours sentir ce poids dans le corps et la gorge, de ne jamais être légère. Je pense tous les jours à ça. À mon célibat, à l'amour qui m'échappe, à tout ce que je ne suis pas, à cette peur, et j'ai peur, je panique. Absolument tous les jours.

Je me sens dévastée. Ce déménagement a été épuisant, douloureux. Mon père a été odieux avec moi. J'ai osé m'affirmer, dire ce qui ne me convenait pas, et j'en ai pris plein la figure. Je me rends compte à quel point il peut être humiliant, rabaissant, j'ai entendu ça absolument toute mon enfance et mon adolescence. Au point de trouver parfaitement normal qu'un amoureux me rabaisse à son tour. J'ai besoin de fuir, de mettre le maximum de distance entre nous.

Je m'étais fait une montagne de ce déménagement, quitter Paris en grande pompe, remettre mes clés en larmes, partir le coeur arraché, mais non, rien de tout ça. Une preuve de plus pour moi-même que je fantasme ma vie dans tous ses détails. Je n'ai pas versé une larme, et j'ai récuré pendant 2 jours entiers mon nid vide, mon état des lieux a duré 20 min, rien de plus à dire, tout est propre, tout est nickel, vous voulez dire au revoir ? Non. Je suis partie. Je crois que j'étais prisonnière de Paris, j'étais installée alors que ce n'est pas le moment de m'installer, et d'y être aussi bien m'empêchait de bouger, d'avancer.

Bientôt le Sud ; j'ai des projets. Arrêter de fumer, me mettre à courir, reprendre l'escalade, faire des sorties nature. Partir seule en weekend, puis en vacances, vadrouiller sur les routes du Sud dans ma voiture, rencontrer des gens, et travailler, enfin le terrain, enfin sortie des livres, rencontrer la vraie vie des gens. Commencer une nouvelle thérapie. Je ne veux plus vivre dans cet état de dévastation interne permanent. On me dit que c'est excitant ce que je vis, que je devrais être emballée et excitée mais je n'arrive pas à ressentir tout cela, je me sens seulement triste et seule, au point de ne plus réussir à me réjouir quand mon amie me parle de ses vacances avec son amoureux, ils ont tenu le confinement, la distance, et ils vont enfin vivre ensemble, et c'est génial, et je ne veux pas en entendre parler, au point de trouver insupportable de voir des amoureux se tenir la main dans la rue. J'ai conscience que c'est très autocentré comme réaction. Je ne veux plus être comme ça, je veux me sentir libre et légère, j'en peux plus de cette tristesse poisseuse, de ces larmes quotidiennes, de l'envie, la jalousie, la lourdeur, la colère, la haine parfois, et la peur bien sûr, je voudrais très fort changer. Je n'ai pas la moindre idée de comment faire, j'ai déjà fait beaucoup, je n'ai aucune patience je le sais aussi.

Je me déverse encore, et je me lamente et je voudrais pouvoir écrire comme la vie est belle et comme je suis légère mais je me sens très déprimée et épuisée surtout. Et, ça faisait longtemps, désespérée. J'espère qu'avec du repos et le soleil du Sud la légèreté va revenir, que j'arriverai à digérer tout ce qui est arrivé ces deux dernières semaines. D'ici là j'ai encore du rangement, des valises à faire, etc. Je repars samedi, déjà. J'ai l'espoir que la vie qui vient sera belle aussi.

Je vous embrasse
#1317350
Salut ma jolie Janysse,

J'espère que tu arrives à bien organiser et bien vivre ton déménagement. Au début ça peut être dur à cause du changement de quotidien, des habitudes, de l'environnement. Et puis, ça ira, surtout c'est un court temps.

Ton déménagement actuel me fait penser à mon passage à Ho Chi Minh pour mon stage il y a 1 an et demi. Un passage très très difficile dans une période sombre de ma vie. A l'époque, j'avais fait le recours au changement de lieu pour me tourner la page. Puis finalement j'ai compris que tout est à l'intérieur de moi. L'environnement, l'endroit, les nouvelles connaissances n'y peuvent rien si je ne commence pas par une avance à l'intérieur de moi-même.

J'espère que tu vas te régaler ici, dans ce sud succulent, inondé de lumière et des éclats de rire et l'atmosphère fêtarde, insouciante, avec des bogoss grands bruns légers (des fois bien c**nnards aussi 8-) )

Ceci dit, tu pourras bientôt te vadrouiller sur aix alors. Oublie pas que dans 2 semaines, ça sera la saison de lavande. Et les champs immenses de lavande sont juste à 45mn de chez moi :D

Prends soin de toi, et à bientôt en vrai (j'espère ^=^)

Gros bisous fabuleux ma jolie :bisou:
#1317356
Coucou miu,

J'arrive au bout, je pars demain.
miu a écrit :Ton déménagement actuel me fait penser à mon passage à Ho Chi Minh pour mon stage il y a 1 an et demi. Un passage très très difficile dans une période sombre de ma vie. A l'époque, j'avais fait le recours au changement de lieu pour me tourner la page. Puis finalement j'ai compris que tout est à l'intérieur de moi. L'environnement, l'endroit, les nouvelles connaissances n'y peuvent rien si je ne commence pas par une avance à l'intérieur de moi-même.
C'est très vrai. Je me souviens, fin 2015, je souffrais encore de la rupture narrée (haha) au début de ce fil, j'ai voulu partir en Italie pour 6 mois, un an, faire une année de césure, un stage, parce que ce pays m'a toujours "guérie", à chaque fois que j'y suis allée j'en suis rentrée apaisée à certains égards (en fait les deux dernières fois ont été nulles mais je ne le savais pas à ce moment). Et mon ex meilleure amie m'a fait une remarque très juste, et je la garde encore en moi, elle m'a dit "il faut partir pour les bonnes raisons, pas pour fuir quelque chose parce que ce quelque chose est en toi et qu'il partira avec toi." Et ce truc de partir pour les bonnes raisons, et ne pas être en fuite, a fait que je suis restée à Paris finalement, 5 ans de plus. Là je pars pour les bonnes raisons je le sais, je ne fuis pas. Je sais que j'apporte avec moi tout un tas de bagages plus ou moins lourds, mais justement je les prends avec moi, je n'essaie pas de les laisser derrière. :)

Et oui, je ne serai pas si loin, et je ne connais pas Aix ;)

Gros bisous
#1317357
il faut partir pour les bonnes raisons, pas pour fuir quelque chose parce que ce quelque chose est en toi et qu'il partira avec toi.
Bonjour, cette remarque est ô combien pertinente !

Et cela concerne tous les événements de notre vie, y compris ce que l'on doit laisser partir. Mon ourson bleu qui dort dans un placard depuis 50 ans, si je me dis "il faut que je le vire, je suis adulte et j'ai honte de garder des trucs comme ça, si jamais ma nana tombe dessus, que va-t-elle penser etc...", ben si je le vire, quelque part j'aurai des moments de regrets, j'ai fait une connerie etc... parce que je l'ai viré pour de mauvaises raisons, pour fuir un truc, pour refuser que j'ai été enfant, parce que je suis inquiet de ce que les autres peuvent penser de moi etc...
Par contre si je me dis que je le laisse partir parce qu'il a fait son temps, parce que je n'en ai plus besoin, je l'aime mais je fais de la place, il me reste un joli souvenir, ben là c'est complètement différent... Et il s'en va en paix.

Je ne sais pas si mon exemple est clair et approprié :)
#1317363
etpourtant a écrit : 12 juin 2020, 09:48
il faut partir pour les bonnes raisons, pas pour fuir quelque chose parce que ce quelque chose est en toi et qu'il partira avec toi.
Bonjour, cette remarque est ô combien pertinente !

Et cela concerne tous les événements de notre vie, y compris ce que l'on doit laisser partir. Mon ourson bleu qui dort dans un placard depuis 50 ans, si je me dis "il faut que je le vire, je suis adulte et j'ai honte de garder des trucs comme ça, si jamais ma nana tombe dessus, que va-t-elle penser etc...", ben si je le vire, quelque part j'aurai des moments de regrets, j'ai fait une connerie etc... parce que je l'ai viré pour de mauvaises raisons, pour fuir un truc, pour refuser que j'ai été enfant, parce que je suis inquiet de ce que les autres peuvent penser de moi etc...
Par contre si je me dis que je le laisse partir parce qu'il a fait son temps, parce que je n'en ai plus besoin, je l'aime mais je fais de la place, il me reste un joli souvenir, ben là c'est complètement différent... Et il s'en va en paix.

Je ne sais pas si mon exemple est clair et approprié :)
Coucou !

Haha j'avoue que j'ai du mal à voir au-delà de la métaphore car j'ai effectivement un vieux doudou dans mes placards depuis 15 ans... Quand je te relis j'ai un truc qui me titille quelque part, je n'arrive pas à mettre le doigt ou des mots dessus, mais je sais que ça a à voir avec le fait que j'arrive pas à lâcher plein de trucs. Ma psy me dit que la peur est une béquille pour ne citer que cela...

Bisous
#1318594
Bonjour tout le monde,

Je viens donner quelques nouvelles :)

J'ai déménagé il y a plus d'un mois maintenant. J'ai quitté Paris le coeur anesthésié de tristesse et de peur, la période de transition a été horrible, et puis je suis partie avec ma valise et mes carnets, et je suis arrivée dans ma nouvelle ville. Les premiers jours ont été un peu difficiles, le temps de prendre mes marques, qui fait quoi dans mon nouveau labo, où faire mes courses, quand acheter mon pain, cuisiner midi et soir car il n'y a ni cantine ni commerces, stresser pour la logistique, acheter des biens d'urgence, une couette, des cintres, courir partout, tout le temps, dans cette ville nouvelle.

Et puis, la joie. J'ai les larmes aux yeux de joie ne serait-ce que d'y penser. Je travaille énormément, le soir souvent, le weekend, j'ai mille choses à penser, j'en fais beaucoup, et j'aime ça, le boulot est passionnant, je suis exactement où je dois être, j'en ai conscience et je vis chaque journée avec intensité ; je me couche le soir avec le sentiment d'avoir vécu une vie entière en une journée. Et chaque journée est belle. Les personnes qui m'entourent sont bienveillantes, drôles, gentilles, empathiques. Nous sommes différents, nous ne travaillons pas dans la même discipline, mais nous avons un milliard de choses à nous dire. Nous sortons beaucoup, au bar, au resto, à la rivière, au lac, chez les uns et les autres, nous sommes un petit groupe, ce petit groupe dont j'ai toujours rêvé, et nous faisons la fête. Et mon dieu je n'avais pas aimé faire la fête comme ça depuis si longtemps. La vie est simple, évidente.

Je suis reconnaissante de chaque journée qui passe, pour chaque personne que je rencontre. Je ne sais pas si c'est l'enthousiasme des débuts, la dernière fois que j'ai travaillé à cet endroit, je pleurais tous les jours. Je m'autorise à me sentir surexcitée, à me sentir heureuse, je m'autorise à lâcher prise, à faire n'importe quoi dans la piscine, à faire des blagues à tout va, je m'autorise je crois à être moi. Je portais un masque au début, je me voyais faire, je constatais ma manière d'être qui n'était pas ce que je suis, et puis un jour quelque chose a lâché, et j'ai tout abandonné de ma réserve. Et je me sens vivante. Je suis là pour travailler, mais la vie a été dure ces derniers mois, l'hiver a été long, rude, j'ai encaissé beaucoup de choses, alors maintenant j'ai le droit de vivre, de profiter de l'été, de me laisser entraîner par l'été.

C'est l'été, c'est le Sud, c'est la joie simple, et je sais que des temps plus durs arrivent, reviennent, qu'alors je pourrai replonger. Je ne passe pas une journée sans penser à M. Tendre. Il me semble à dix mille kilomètres, dans une vie que j'ai vécue mais qui n'est plus. Je ne passe pas une journée sans penser à mon célibat. Je me sens détachée pour l'heure, mais je sais que la tristesse et la peur peuvent revenir. Je n'ai pas encore trouvé de nouveau.elle psychiatre, le CMP est débordé, mais j'ai encore le temps de voir venir, je n'ai pas d'urgence. J'ai rendez-vous avec une psychologue mardi soir. Je veux reprendre ma thérapie, ne pas me laisser "berner" par la gaîté présente, le travail n'est pas terminé.

Depuis quelques temps, l'espoir est revenu, d'un jour aimer quelqu'un et être aimée par quelqu'un qui sera bon pour moi. Mais d'abord, le travail ; j'ai quand même une thèse à faire.

Ma coloc se passe très bien, nous nous entendons très bien, on fait des activités ensemble. Je me sens bien. Je me suis tout de suite sentie bien dans mon nouvel appartement. J'ai gagné en confort de vie. Financièrement aussi. Et il fait toujours beau, et pour moi qui suis assoiffée de soleil, c'est le bonheur.

Il y a ce garçon au labo. Il a l'âge de ma petite soeur, c'est un tout jeune, il a une copine dans un autre pays d'Europe, je ne sais pas ce que j'en pense, je ne sais pas pourquoi j'en parle ici. Mon attention s'est fixée sur lui, comme pour remplir le vide de M. Tendre, et c'est pour ça aussi que je dois encore travailler, parce que je cherche à tout prix à remplir le vide avec un garçon, parce que j'ai toujours en tête un garçon, que je n'ai jamais l'esprit libre. Pourtant là c'est différent, je ne veux rien avec lui. J'aime passer du temps avec lui, discuter de tout et de rien, de musique et de politique, de cuisine et de science, d'avenir et de tout le reste, et il part dans deux semaines pour vivre un an dans d'autres pays, mais j'ai l'impression d'avoir gagné un ami. Il va me manquer je lui ai dit, et mon regard cherche son regard autour de la table, avec un verre de vin, on a vécu des aventures depuis un mois, on s'est perdu en rando, on a fait du pédalo, on a dansé sur Britney Spears, on s'est raconté nos vies. Je veux qu'il rejoigne sa copine dans le grand Nord, qu'il soit très heureux avec elle, qu'il vive de belles choses et qu'il revienne me voir dans un an, je serai toujours là, et on aura un tas de choses à se raconter. C'est un garçon bon, gentil, honnête, intelligent, doux, posé, et je suis reconnaissante de l'avoir croisé, ne serait-ce que quelques semaines dans ma vie. Pourquoi j'en parle ? Il me plaît je ne vais pas mentir, mais je ne sais pas comment. Je ne le vois pas comme un éventuel amant, je n'ai pas ce désir là de lui, même si j'ai ce désir de lui parler au labo, de le voir, de sentir sa main sur mon épaule, de rire, il est très drôle. J'en parle aussi parce que je crois reconnaître en lui un espoir, celui de rencontrer un garçon qui sera aussi chouette que lui, mais qui sera disponible. Je sais que les gentils existent, et je sais maintenant qu'on peut s'entendre. C'est très confus ce que je raconte, mais l'essentiel est que ça va.

Voilà, je suis revenue vous dire que je vais bien, très bien. Que j'ai le coeur gonflé d'amour, et que je déborde de joie ; que cet amour je l'ai aussi pour moi.

Je vous embrasse avec toute ma tendresse
#1319051
Coucou tout le monde,

Le bonheur aura été de courte durée. Deux jours après mon dernier post ici, mon mental s'est dégradé, je ne sais pas pourquoi. J'ai passé une semaine atroce où je ne voyais que les choses négatives, je pleurais tous les jours, je me sentais mal. Je me suis remise sur tinder, par pur ennui, juste pour combler le vide, pour avoir envie de vibrer un peu avec un garçon. Mais je n'arrive pas à m'intéresser à un autre garçon, je pense à M. Tendre tous les jours, je me rends compte que je l'idéalise à fond, je ne vois que lui, que ses qualités, toutes ces choses chez lui que j'aimais, je n'arrive pas à m'en remettre de façon raisonnable.

Je ne comprends pas comment j'ai pu passer de "tout va mieux que jamais" à "achevez-moi par pitié". Après cela, les moments de joie et de légèreté sont revenus, ça allait beaucoup mieux, j'ai fait plein de choses chouettes avec mes collègues, j'ai donné et reçu beaucoup de joie et d'amour. Et puis les vacances sont arrivées, et ma meilleure amie avec. Elle est restée 3-4 jours ; c'était interminable, je me suis sentie mal du début à la fin. Elle a débarqué avec tous ses problèmes à régler d'appartement à l'étranger où elle emménage, de recherche d'emploi, moi j'étais en plein effondrement psychique et physique après ces semaines de terrain, on n'était pas sur la même longueur d'ondes. Je me suis trouvée amère, désagréable, dure, fragile. Envieuse, jalouse. Mauvaise. Dans la comparaison permanente, dans la haine de moi. Lorsqu'elle passait ses coups de fil à son copain, que je les entendais rire ensemble, être complices, prévoir leur emménagement, je me mettais systématiquement à pleurer, c'était juste insupportable pour moi. J'ai dû pleurer 2h par jour depuis qu'elle est là. Je n'arrive pas à me réjouir pour elle, j'essaie de ne pas me détester pour ça par-dessus le marché mais je me sens foncièrement nulle et mauvaise.

Je m'en veux que ça ne se soit pas hyper bien passé. Je m'en veux d'avoir pensé que c'était trop long, que j'avais besoin d'être seule, de repos. Il y a vaguement eu une histoire de sous, elle a mis 5 tickets déjeuner pour payer un resto un soir, je l'ai remerciée d'avoir mis les tickets, et en faisant nos comptes le lendemain elle a demandé que je la rembourse de sa part, en me disant "je les ai payés ces tickets", et certes elle n'a pas beaucoup de sous et n'a pas eu de salaire en juillet, mais j'ai été heurtée de ce fonctionnement. C'est idiot je sais. J'ai peur de perdre mon amie. Je l'appelle ma meilleure amie, je suis à peu près convaincue qu'elle ne me désigne pas comme ça, tant pis, ça fait de toute façon des années que je n'ai pas été la meilleure amie de quelqu'un, moi ça me fait plaisir et puis c'est vrai. Il y a des choses qui ne vont pas, et je réalise maintenant que je suis loin d'être la seule responsable, mais si je ne l'ai plus, qui ai-je ?

En fait je me sens désespérée. Je suis obsédée par la pensée d'être seule. Je suis seule, je n'ai pas d'amoureux, je ne connaîtrai jamais l'amour, pour être bien avec quelqu'un il faut d'abord être bien avec soi, or je n'y arrive pas, je me sens triste et lasse, je suis malheureuse, comme je suis malheureuse je ne pourrai pas être heureuse avec quelqu'un, etc etc, et j'ai juste envie de lâcher l'affaire, je refuse de continuer à vivre une existence sans amour, à dormir sans amoureux, à n'avoir personne à qui raconter mes journée, personne avec qui ricaner au téléphone, chercher des apparts, prévoir des vacances, s'engueuler à propos de l'appart, des vacances, je dis que je refuse mais je n'ai pas le choix en fait, mais je n'ai plus le courage, plus la force, je voudrais juste disparaître.

J'ai peur de replonger en dépression, qu'il faille remonter ma dose, encore, que j'en sorte jamais en somme. Je n'en vois pas le bout. Je fais tout ce qu'il faut, je prends mes cachets, je vois des psys depuis 5 ans, j'y passe un fric fou, j'essaie de prendre soin de moi, d'être indulgente, de m'aimer, mais je me retrouve toujours aussi désespérée, je n'y crois plus. Je ne sais pas si c'est la fatigue ou la dépression qui parle, la part de moi autocentrée, dure, amère. Je ne veux pas être une personne amère, aigrie. Je ne sais plus quoi faire pour ne plus me sentir mal.

Je vous embrasse
#1319190
Bonjour Kylian,

J'ai lu et relu ton message avant de te répondre. Merci de poser les bonnes questions avec autant de bienveillance, te lire m'a beaucoup apaisée.
Kylian a écrit :[« Je ne comprends pas comment j'ai pu passer de "tout va mieux que jamais" à "achevez-moi par pitié". »]

Peut-être que tu es du genre « extrême », dans les bons comme dans les mauvais moments…

Par ailleurs, n’aurais-tu pas un certain besoin (plus ou moins inconscient) de « replonger » de temps à autre ?
Je suis effectivement du genre extrême, hypersensible, intense. La moindre émotion est un raz-de-marée, je suis facilement débordée. Et j'ai fini par comprendre, grâce à vous toustes ici, qu'en effet la détresse était ma zone de confort, que j'y retournais régulièrement. Je ne sais pas comment faire pour enrayer la machine. J'ai eu récemment des moments plus positifs, des sursauts de "allez, on va vivre", mais c'est dur, tout me coûte, voir des amies, me lever le matin... Il n'y a qu'au bord de la piscine seule avec mon chat que je trouve la paix.
Kylian a écrit :Tu te considères parfois comme un monstre… Tu as des défauts (comme tout un chacun), mais la bonne nouvelle, c’est que si tu étais vraiment un monstre, tu n’aurais pas peur d’en être un… Il t’arrive peut-être de mal te comporter, d’être mauvaise (pour reprendre ton terme), d’avoir de mauvaises pensées, etc. Mais quelqu’un de foncièrement méchant ne craint pas de l’être ; il ne culpabilise pas, etc. Certaines personnes mal dans leur peau se montrent parfois mauvaises, bien plus parce qu’elles souffrent que parce qu’elles sont pourries jusqu’à la moelle. Bien sûr, cela n’excuse pas tout, mais cela explique certains comportements.

Concernant les problèmes à régler, certains en parlent plus que d’autres, mais tout le monde en a… Vu que tu as déjà tes propres problèmes à gérer, je comprends que tu peines à aider ta meilleure amie… Je ne sais pas comment se déroule votre relation, mais l’un des soucis, c’est lorsque cela ne va que dans un sens… Si elle est là lorsque tu en as besoin mais que l’entendre parler de ses propres problèmes t’insupporte, par exemple. Est-ce le cas ?
Non pas du tout, c'est toujours allé dans les deux sens, de façon très simple et évidente. Seulement cette fois, elle ne voulait pas ou n'était pas en capacité de m'apporter le soutien dont j'avais besoin, et pareil de mon côté.
Kylian a écrit :Tu avais déjà besoin d’être seule avant son arrivée ? Tu ne pouvais pas le lui expliquer, décaler la date de sa venue ?

Pour ce qui est de ta difficulté à être contente pour elle, elle peut effectivement s’expliquer (cf. ton mal-être). Après, oui, si j’étais ta « meilleure amie » et que je l’apprenais, je ne le prendrais pas forcément très bien.
J'ai travaillé jusqu'à 19h, et elle est arrivée 3 heures plus tard. Je n'ai pas eu le temps de me rendre compte que j'avais besoin d'être seule, j'ai passé ces dernières semaines entourées de tout un tas de gens, tout le temps, je ne savais pas que j'aurais besoin de souffler. Et il était de toute façon impossible de décaler son séjour, qu'elle a calé entre une visite à sa mère et une recherche d'appartement à l'étranger.

Je lui ai écrit pour lui dire que j'étais désolée de ne pas avoir été de la meilleure compagnie, que je traversais des moments de grande détresse, que ça n'avait rien à voir avec elle. Sa réponse a été gentille, pas débordante de chaleur. J'ai peur d'avoir cassé quelque chose. Je sais qu'elle déteste par-dessus tout les gens qui ne sont pas capables de se réjouir pour les autres. Je me dis qu'elle a peut-être découvert qui j'étais au fond et ne veut plus être mon amie. De toute façon je n'étais pas sa meilleure amie moi, donc bon.
Kylian a écrit :[« mais si je ne l'ai plus, qui ai-je ? »]

Comme en matière amoureuse… Si une relation ne te convient vraiment plus… Si le besoin prend le pas sur l’envie…
Je n'y vois pas vraiment clair là-dessus, c'est certain.
Kylian a écrit :Pour ce qui est du domaine amoureux, il est vrai qu’il est difficile de construire une relation saine et équilibrée avec autrui lorsque l’on ne se sent pas bien dans ses propres baskets. Par contre, il serait erroné de croire que seules les personnes qui se sentent bien dans leurs propres baskets parviennent à rencontrer un partenaire et à construire une relation plus ou moins longue avec ce dernier. (Tu es déjà parvenue à nouer des relations amoureuses…) L’on sait très bien que dans les faits, bon nombre de personnes en couple ne sont pas forcément très épanouies (dans leur couple et en solo) et ne s’aiment pas forcément véritablement. Combien de personnes se mettent en couple car elles ne parviennent pas à s’épanouir en solo, justement ? Énormément ; peut-être même la majorité… (L’on peut d’ailleurs l’observer en cas de rupture ; ces personnes se remettent très rapidement à la recherche d’un nouveau partenaire, elles vivent mal le célibat, etc.) Et parfois, ces couples durent, car les « névroses » des partenaires sont compatibles, etc. Donc oui, se sentir bien dans ses propres baskets est un préalable indispensable lorsque l’on souhaite construire une relation saine et équilibrée avec autrui. Néanmoins, ce n’est pas parce que tu ne te sens pas bien dans tes propres baskets que tu finiras ta vie seule. Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle, mais beaucoup de gens ne se sentent pas forcément ultra bien dans leur propre peau et sont pourtant en couple (depuis longtemps, parfois).

Peut-être que ton « angle d’attaque » ne t’aide pas à te sentir mieux, également. Lorsque tu te dis : « il faut que je me sente bien dans mes propres baskets… sinon je ne rencontrerai jamais l’amour », tu te focalises essentiellement sur « sinon je ne rencontrerai jamais l’amour ». Alors, lorsque tu constates que tu ne te sens pas mieux, cela ajoute à ton chagrin, tu déprimes encore plus. Apprendre à se sentir bien dans ses propres baskets, c’est bien évidemment un travail de longue haleine, et ce n’est pas pour rencontrer un amoureux qu’il faut l’effectuer… Peut-être qu’au cours de ce long et fastidieux travail, tu croiseras un homme sur ton chemin… À ce moment-là, le travail ne sera sans doute pas achevé, car cela demande parfois toute une vie, mais peut-être que cela fonctionnera avec l’homme en question… Le travail en solo sera alors accompagné d’un travail en duo… Tout un chacun a des failles… Le plus difficile en matière amoureuse, ce n’est pas de rencontrer quelqu’un (ça, c’est très facile), c’est de rencontrer une personne compatible avec soi.
Ce que tu dis est très juste, ma psychologue m'a dit à peu près la même chose juste après. Je ne cherche pas à être en couple à tout prix, j'ai déjà eu des relations amoureuses, mais j'étais frustrée, insatisfaite, malheureuse en fait. Je voudrais éviter de reproduire cela, je ne veux pas être plus malheureuse en duo qu'en solo... Mais je manque cruellement de tendresse, de caresses, de baisers, d'amour en fait, et c'est bon, sur les dix dernières années j'ai été 2 ans et demi en couple, alors je sais vivre seule, j'ai aimé ça, j'ai aimé mon célibat, j'ai accompli tout un tas de trucs, j'ai appris à prendre soin de moi, mais maintenant j'aimerais partager ma vie avec quelqu'un, de façon saine et équilibrée, etc etc. Je rêve de coups de téléphone, de vacances à deux, de réveils câlins, et je n'en peux plus de ne pas vivre ça. Bien sûr que j'idéalise la relation amoureuse, parce que je ne sais pas ce que c'est vraiment. On m'a dit un jour qu'une relation commençait vraiment au bout de 3 ans, que c'était au bout de ce temps que les choses devenaient sérieuses. Ça m'a profondément blessée.
Kylian a écrit :(D’ailleurs, lorsque j’étais chez Miu, l’on parlait des relations amoureuses avec un pote célibataire – sympathique, au demeurant – à elle et je me disais : « purée, il est désespérant ; il vaut vraiment mieux être seule qu’avec un homme pareil » ; je le lui ai d’ailleurs dit… Il disait de ces trucs à ce sujet… Que le sexe et la beauté physique comptent plus que le reste ; que les femmes de plus de 20 ans ne sont pas très jolies ; que contrairement aux femmes, les hommes recherchent avant tout une femme physiquement belle, car ils souhaitent avoir de beaux enfants – ce qui signifie qu’après avoir fait de beaux enfants, il quittera probablement sa femme devenue trop vieille pour une plus jeune ; etc. Et il disait que tous les hommes sont comme lui… Heureusement que non. J’ai préféré rester toute seule plutôt que d’aller au SPA avec lui ; pourtant, j’aime bien le SPA… )
Évidemment, avec des types pareils dans la nature, il vaut mieux rester seule on est bien d'accord !!!!
Kylian a écrit :Je préfère également épargner les hommes à qui je ne peux apporter ce qu’ils souhaitent. Peut-être que le fait d’avoir une vie intérieure riche aide un petit peu… Ce n’est pas le vide intersidéral, quoi ; l’on ressent, vit, imagine, etc., plein de choses, même lorsque l’on a du chagrin… L’on se sent parfois moins seul avec soi-même qu’avec autrui...
Je pense avoir une vie intérieure très riche, et me sentir mieux seule qu'avec d'autres personnes parfois, je ne suis pas pleine de vide, j'ai pu le penser il y a quelques années, me sentir vide, je ne me sens plus vide. Mais je crève de ne pas sentir d'autre peau contre la mienne.
Kylian a écrit :Ton besoin d’amour, d’affection, etc., est compréhensible ; on a tous besoin d'un minimum d'affection. Mais tu le cherches/l’attends tellement que cela constitue un obstacle à ton épanouissement personnel. Bon, c’est très théorique, mais l’idéal serait que tu laisses le « sinon je ne rencontrerai jamais l’amour » de côté, que tu prennes soin de toi sans (trop) penser à cela pour le moment ; et qui sait, tu croiseras peut-être un homme sympathique sur ta route… À ce moment-là, méfie-toi quand même de ton propre besoin d’amour qui pourrait te mettre des œillères, histoire de ne pas reproduire le même schéma, de savoir si c’est vraiment l’homme en question qui t’intéresse ou si c’est juste ton besoin (qui ne demande qu’à être comblé) qui s’exprime.
Je comprends bien la théorie. Je l'ai pratiquée pendant un an et demi. J'ai vécu pour moi, en prenant soin de moi, sans penser à rencontrer quelqu'un, et puis quand je me suis sentie assez forte et épanouie par moi-même, j'ai voulu rencontrer quelqu'un. Et je me suis pris une énorme claque. C'est une histoire à la con avec un mec rencontré sur tinder, mais j'y ai cru très fort, parce que c'était mon besoin d'amour plus qu'autre chose qui parlait. Mais j'aimerais comprendre, qui s'en sort vraiment ? Qui réussit vraiment à se défaire de ce besoin d'amour ? À ne plus être traversé avec autant de violence par la vie ? Je ne crois pas que j'y arriverai un jour, je suis comme ça, pétrie de fragilités, et je suis assoiffée de tendresse, à part changer qui je suis, comment est-ce que je peux arriver à me détacher de tout cela ?
#1319271
Coucou ma jolie Janysse,

J'espère que tu vas bien. Si tu veux changer un peu de l'air, tu pourras venir passer quelques jours à Aix chez moi. Je bosse bcp, mais dans la journée, tu peux balader seule en ville et vadrouiller dans les supers jolis villages autour d'aix et le soir on pourra aller boire un verre en ville, comme ce que moi et Kylian a fait. Ca pourrait être sympa pour toi ^^

Porte - toi bien. Gros bisous fabuleux ma jolie :bisou:
#1319583
Coucou Kylian et Miu, je vous réponds super tard mais je n'ai pas eu une minute à moi finalement... Entre les choses à régler chez mes parents, ma mère en visite pendant plusieurs jours puis une autre amie qui arrivait le jour où ma maman partait... Des vacances pas très reposantes somme toute ! Qui ont d'ailleurs pris fin, je suis repartie travailler, fatiguée mais en meilleur état qu'avant les vacances, j'ai arrêté de pleurer tous les jours et d'avoir envie de mourir, j'ai retrouvé le goût des choses et des gens, mes collègues, je vais bien. J'ai recommencé à rencontrer des garçons, aucun ne me plaît pour l'heure, mais ça ne peut pas me faire de mal. Je quitte bientôt Mtp pour aller vivre quelques temps dans la campagne, je rêve de cette retraite tranquille...

Merci pour ta gentille proposition Miu, je ne vois pas encore quand je pourrai avoir le temps, mais il est vrai que nous ne sommes pas loin, il faut en profiter ! :bisou:
Kylian a écrit :[« des sursauts de "allez, on va vivre", mais c'est dur, tout me coûte, voir des amies, me lever le matin... Il n'y a qu'au bord de la piscine seule avec mon chat que je trouve la paix. »]

C’est peut-être très dur parce que tu fais en quelque sorte tout/trop d’un coup (à l’occasion de chaque « sursaut ») et que ce n’est pas encore stable… De plus, comme tu n’y es pas habituée, cela (la moindre petite chose du quotidien) demande beaucoup d’efforts au début… Pour ce qui est d’être entouré de beaucoup de monde, cela apporte ou consomme de l’énergie selon les individus (plus ou moins solitaires).

[« J'ai peur d'avoir cassé quelque chose. Je sais qu'elle déteste par-dessus tout les gens qui ne sont pas capables de se réjouir pour les autres. »]

Peut-être qu’elle passera outre, tu verras bien... C’est juste que lorsqu’une amie nous envie et n’est pas contente pour nous, cela donne un peu l’impression qu’elle ne nous aime pas vraiment… Il y a déjà plein de non-amis qui se comportent ainsi, alors lorsque c’est une amie, cela chagrine un petit peu…

[« Je n'y vois pas vraiment clair là-dessus, c'est certain. »]

Tu disais : « Si je ne l’ai plus, qui ai-je ? » C’est de son amitié (= ce qu’elle t’apporte) dont tu as le plus besoin ? Ou tu l’adores pour ce qu’elle est ? As-tu envie de passer du temps avec elle, car elle est chouette, etc., ou cette relation ne te convient plus vraiment ?
J'ai besoin de prendre du recul, être un peu seule, réfléchir, prendre soin de moi. Peut-être qu'au fond ce que j'aime c'est son amitié. Je vois assez clairement les ami·es que j'ai, pourquoi je les aime, et pas seulement pour ce qu'iels m'apportent. Pour mon amie j'ai un doute en fait, il y a plein de choses chez elle qui m'énervent, notamment cette manière qu'elle a de dire qu'elle a beaucoup d'empathie pour les autres, qu'elle a des valeurs, et d'en manquer très régulièrement lorsqu'un "cas pratique" se présente. Le pire étant qu'elle dise "je suis quelqu'un qui juge très peu les gens", alors que je me sens pas mal jugée sur plein de choses. Mais je ne veux pas rentrer dans la liste de ce qui ne va pas, elle part vivre dans un autre pays, et moi j'ai une thèse à faire, du temps loin de l'autre ne peut pas nous faire de mal. Je crois que c'est nécessaire même.
Kylian a écrit :[« Bien sûr que j'idéalise la relation amoureuse, parce que je ne sais pas ce que c'est vraiment. »]

Je comprends… Les relations amoureuses ne sont pas toutes pareilles et tous les couples rencontrent certaines difficultés à un moment donné. Inutile de se comparer et d’envier autrui ; si autrui a des qualités, il a également des défauts ; il est juste différent de toi. Toi, tu es célibataire, mais tu effectues des études qui te plaisent, etc. Objectivement, il y a plusieurs choses qui vont bien dans ta vie. D’autres sont en couple mais exercent un métier qui ne leur plaît pas spécialement, etc. Il y a toujours du positif et du « moins positif » dans la vie de chacun et dans la vie des couples.

[« On m'a dit un jour qu'une relation commençait vraiment au bout de 3 ans, que c'était au bout de ce temps que les choses devenaient sérieuses. Ça m'a profondément blessée. »]

Alors, certains disent que l’amour ne dure que 3 ans ; d’autres semblent dire qu’une relation ne commence vraiment à être sérieuse qu’au bout de 3 ans… Je comprends que cela t’ait blessée, étant donné que tu n’es pas arrivée jusque-là ; mais vis tes expériences sans penser à cela. Certaines relations deviennent rapidement sérieuses, d’autres ne le deviennent jamais. Certaines personnes ont de très mauvaises surprises au bout de 4 ans, etc. Le tout, c’est d’être sur la même longueur d’onde avec son partenaire de vie.
J'ai depuis entendu pas mal d'histoires de couples qui durent, pas dans les débuts tout roses, où l'un avait quitté l'autre puis était revenu, l'une avait été trompée pendant 5 mois par sa chérie alors qu'à mes yeux c'était LE couple super enviable, etc etc. Effectivement aucune relation n'est "parfaite", et aucune vie ne l'est non plus. J'ai des choses très très positives dans ma vie, je devrais arrêter de me la pourrir parce qu'"une case" n'est pas "remplie"..
Kylian a écrit :[« Mais je manque cruellement de tendresse, de caresses, de baisers […] Mais je crève de ne pas sentir d'autre peau contre la mienne. »]

Je trouve cela intéressant, car je ne suis pas très tactile (plutôt cérébrale) … Ce qui semble beaucoup te manquer, c’est le contact physique, les manifestations physiques de la tendresse, entre autres.

Je te dirais bien que cela peut se trouver en dehors d’une relation amoureuse, mais j’ai cru comprendre que ce n’est pas trop fait pour toi en réalité, car tu finis par « trop » t’attacher et par souffrir...

[« je suis assoiffée de tendresse »]

« Je manque cruellement de … », « je crève de… », « je suis assoiffée de… », etc. Ce sont des expressions extrêmement fortes.

Ne parviens-tu pas à t’apporter un minimum de tendresse toute seule ? N’as-tu pas trouvé d’autres sources de tendresse/réconfort ? Car la tendresse, on peut la trouver en dehors des relations amoureuses et en dehors des relations hommes/femmes… Ce n’est certes pas tout à fait la même, mais tu dis être « assoiffée de tendresse », comme si tu en étais complètement dépourvue…

Lorsque l’on est habitué à l’inverse de la tendresse, il est certain que l’on a plus besoin de tendresse que de dureté… Et pourtant, l’on a parfois du mal à l’accueillir, à la recevoir… Étant donné que tu n’es pas habituée à la tendresse, j’ai quand même l’impression que tu as un peu de mal à accueillir une certaine tendresse ; la tienne, notamment. Et tu la cherches donc désespérément ailleurs ; dans le cadre amoureux, en l’espèce…
Tu as raison, je ne sais pas être tendre avec moi-même. Mais au-delà de ça, les caresses et les baisers, les regards doux, je ne peux pas vraiment me les donner à moi-même. J'ai envie d'un autre que moi. Mes petites collègues, qui sont mes nouvelles copines, sont des amours, très tactiles, très câlines. Je suis également très cérébrale mais aussi très tactile (peut-être suis-je trop tout?). Je dépéris sans contact physique. J'utilise des mots forts à dessein, j'ai mal à en crever sans tendresse physique. La première fois que mon kiné de l'an dernier m'a manipulée/massée, j'ai failli pleurer, personne ne m'avait touchée ne serait ce que la main depuis des mois. J'ai passé du temps pendant les vacances à câliner mon chat, et cela m'a apporté un réconfort immense, je le concède volontiers. Je ne peux pas prendre d'animaux ici, mais vivre avec un animal peut être une source de tendresse.
Kylian a écrit :[« Qui réussit vraiment à se défaire de ce besoin d'amour ? »]

Qui n’a pas besoin d’amour ? Je pense que tout un chacun a un minimum besoin d’amour, d’affection, etc., sachant que l’amour revêt plusieurs formes.

Quant à celles et ceux qui sont célibataires depuis longtemps, qui ne s’en sortent pas trop mal en solo, qui ne sont pas forcément « dépendants affectifs » mais qui aimeraient rencontrer l’amour-amoureux, il est compréhensible qu’ils vivent mal le célibat à la longue…

Il y a juste une différence entre la « dépendance affective » (expression parfois fourre-tout) et le besoin « commun » d’amour. Tout est une question de dosage, je pense ; la frontière entre les deux est parfois mince/floue. (Quelques exemples pourraient peut-être nous éclairer : lorsqu’un individu préfère nouer ou rester dans une relation insatisfaisante plutôt que d’être célibataire ; lorsque l’on est plus intéressé par « le couple » / « l’amour reçu » que par la personne en question ; lorsque l’on est plus intéressé par ce que l’autre nous apporte que par ce qu’il est réellement, etc.) Même lorsque l’on est en couple, une certaine « dépendance », un certain « attachement » se crée ; le souci, c’est lorsqu’elle prend le pas sur le reste.
Ma nouvelle psy ne pense pas que je sois dépendante affective (ou plus). Je pense tout simplement que depuis dix ans j'ai été 2 ans et demi-3 ans en couple, dans des relations non satisfaisantes, que je vis seule depuis 9 ans, je m'assume, je réussis ce que j'entreprends, je suis forte, c'est bien, je sais vivre seule, j'aimerais passer à la suite, construire avec quelqu'un. La vie que j'ai choisie pour le moment me le permet difficilement, au-delà du fait que je bouge tout le temps, je suis en relation exclusive avec ma thèse, qui est ma priorité absolue. J'ai décidé d'accepter d'avoir fait ce choix. L'histoire avec M. Tendre s'éloigne aussi. Nous aurions peut-être réussi à construire quelque chose malgré la situation bancale (d'autres y arrivent hein), mais ce qu'il me proposait était juste nul.
Kylian a écrit :Cela me fait d’ailleurs penser au « garçon du labo » dont tu as récemment parlé… « Il y a ce garçon au labo. Il a l'âge de ma petite soeur, c'est un tout jeune, il a une copine dans un autre pays d'Europe, je ne sais pas ce que j'en pense, je ne sais pas pourquoi j'en parle ici. Mon attention s'est fixée sur lui, comme pour remplir le vide de M. Tendre, et c'est pour ça aussi que je dois encore travailler, parce que je cherche à tout prix à remplir le vide avec un garçon, parce que j'ai toujours en tête un garçon, que je n'ai jamais l'esprit libre. […] Pourquoi j'en parle ? Il me plaît je ne vais pas mentir, mais je ne sais pas comment. » Lorsque je t’ai lue, j’ai parfois eu l’impression que tu essayais de t’auto-convaincre que c’était différent avec lui (« pourtant là c'est différent, je ne veux rien avec lui »), mais que c’était quand même assez confus dans ta tête et que s’il était resté, tu aurais peut-être reproduit le même schéma… Certains propos étaient « ambigus » (« j’aime sentir sa main sur mon épaule », etc.) ; plus généralement, la façon dont tu en as parlé m’a en quelque sorte mis la puce à l’oreille…
Je ne sais pas, passés les premiers temps il est juste devenu un gentil stagiaire avec qui on partageait plein de choses, comme un petit frère. Et c'était quelqu'un de très tactile, et ces contacts physiques me réconfortaient, comme les câlins avec les copines. Pas plus. Après je me fourvoie peut-être, après tout ça fait 15 ans que je me fourre le doigt dans l'oeil. Je suis fatiguée de tout analyser de ma vie, de "travailler sur moi". C'est épuisant, moralement, surtout quand on est pas sûr d'avancer ou d'avoir avancé.
Kylian a écrit :[« à part changer qui je suis, comment est-ce que je peux arriver à me détacher de tout cela ? »]

Tu peux évoluer, apprendre à mieux gérer certaines choses, à te rassurer, etc. ; mais tu ne pourras pas totalement changer qui tu es, c’est certain. C’est notamment pourquoi j’espère que tu croiseras la route d’un homme qui t’aimera telle que tu es, avec tes qualités et tes défauts, avec tes fragilités ; je te le souhaite sincèrement. Malgré les déceptions, je reste convaincue que cela existe. Fuis les hommes qui ne t’aiment pas vraiment et qui exacerbent tes failles (= tous ceux qui tapent consciemment ou non là où cela fait mal ; cela fait ressortir le mauvais et non le bon qui est en toi) ; poursuis le travail déjà entrepris, et le cas échéant, tu parviendras peut-être à mieux accueillir la personne qui se présentera à toi. Puis vous travaillerez ensuite ensemble, main dans la main (car le travail n’est jamais fini).
Et moi je le souhaite de tout mon coeur...

Je vous embrasse :bisou:
#1320270
Numéro 7 a écrit : 02 sept. 2020, 14:00 J'ai pensé à toi en trouvant ceci

Ne pas se réjouir du bonheur des autres est parfaitement normal
Coucou Numéro 7,

Merci pour cet article, je m'y retrouve pas mal, surtout dans l'idée de sans cesse minimiser mes réussites. Ça me déculpabilise un peu.

Cette rentrée est décidément bien difficile. Les jours se succèdent, franchement gris, sans relief. Même le travail me paraît fastidieux. Je cauchemarde toutes les nuits. J'ai encore du mal à encaisser les bonnes nouvelles d'emménagements, fiançailles, achats communs, etc, des gens plus ou moins proches autour de moi. Ça pleut de partout ; j'aimerais ne rien savoir. Je pense à Monsieur Tendre, j'essaie de ne pas avoir honte du fait qu'il me manque encore, de ne pas me trouver nulle pour ça. Ou folle. Je me suis remise sur Tinder il y a un mois et demi, sans grand succès. Des rendez-vous qui n'aboutissent pas, des garçons qui ne m'intéressent pas, d'autres qui arrêtent de me répondre avoir m'avoir rencontrée. Je sais que ça me mine le moral mais je continue.

Il y a quand même des jolies choses, des moments de gaité, de vraies bonnes nouvelles et des perspectives excitantes. J'ai une voiture maintenant, alors je peux aller à la plage toute seule, et passer deux heures à lire, me baigner, être juste avec moi et apprécier sincèrement ces moments de joie simple, seule avec moi-même. Je me suis fait plein de copaines depuis mon arrivée, des trentenaires célibataires pour la plupart, drôles à souhait, attentionné·es ; je sais que même si je suis parfois rongée par un sentiment de solitude, ces personnes sont pourtant bel et bien là, je ne suis pas seule au monde. On part en weekend ensemble, on fait des activités, des soirées, on est un petit groupe de potes. Et moi j'en ai toujours rêvé.

Ma nouvelle psy est très carrée ; j'ai choisi une thérapie TCC et EMDR, et pour le moment c'est super dur, mais elle me donne un vrai espoir d'aller mieux un jour. Pour elle c'est sûr, ça va arriver, un jour j'irai bien, je n'aurai plus de médicaments, plus d'envies suicidaires, plus de thérapie, et je serai capable d'affronter la vie toute seule, sereinement. Je n'y croyais plus, je recommence à y croire un peu.

Il y a des hauts et des bas, j'ai accepté que j'allais plus mal que ce que je pensais. Ça me prend parfois encore de pleurer toutes les larmes de mon corps parce que je n'ai pas d'amoureux, que je ne trouve même pas de plan cul sur tinder, parce que je voudrais faire équipe avec un garçon et vivre une vie à deux. La tristesse est incontrôlable, je fais tout pour ne pas l'entretenir mais des fois elle me déborde. Et puis ça se calme, et je reprends ma vie. Et je me souviens que ma psy va m'aider à aller mieux, que ça ne peut qu'aller mieux ; un jour je serai fière de ce que je suis, je serai sincèrement heureuse pour les autres, et je me ficherai d'être mieux ou moins bien qu'elleux, et tout ira mieux. Je me sentirai légère, remplie, accomplie, juste bien. Du moins plus dépressive, ça serait déjà pas mal.

Demain je pars en mission pendant un mois dans un village perdu pour ma thèse. J'ai un peu peur mais ça va être génial. Je pars à l'aventure sur les routes avec ma petite voiture, ma caméra et mon carnet. Je suis épuisée de me suradapter en permanence à tout, tout le monde, au point de ne plus savoir qui je suis, ce que je veux, pourquoi. Mais cette fille-là, c'est exactement celle que je suis, et j'ai hâte de la retrouver demain.

Je suis encore dans le noir, mais cette fois je vois de la lumière.

Je vous embrasse,
Janysse
#1322467
Coucou tout le monde,

Je viens donner quelques nouvelles. Décidément, le temps s'écoule bien étrangement cette année. Mon premier mois de terrain est passé à la fois très lentement et très vite. J'ai vite pris goût à la solitude, plongée entièrement dans mon enquête, à réfléchir, me promener, rencontrer des gens, me poser des questions. Il y a eu des moments durs, d'une douleur indicible qui m'a débordée en même temps que les larmes, j'ai hurlé de désespoir dans mon oreiller que j'étais seule, sans amour, que je vivais une vie sans amour. Et puis, comme d'habitude, la tempête est passée. J'apprends à me résoudre à ces moments de pure douleur mentale, ils sont là, ils repartent, c'est comme ça. Quand ça ne va pas, je prends ma voiture. Moi qui suis écolo militante depuis 10 ans je ne pensais pas dire ça un jour. Mais ce mois de vie à la campagne m'a obligée à la prendre quotidiennement, pour aller faire des courses, aller à la poste, faire le moindre truc en fait. Et là, à rouler sur des petites routes avec la montagne tout autour et le ciel bleu éclatant, les couleurs de l'été qui meurt, je me sens bien, je me sens vivante, je vis exactement ce que je rêve de vivre depuis un an : je suis une ethnologue en vadrouille dans le Sud de la France.

Le retour chez moi a été bref, compliqué, je suis partie en weekend chez une amie, j'ai passé ce weekend à me comparer à elle, à me trouver nulle, me dire que je ne fais pas les choses assez bien, à paniquer en somme, et elle-même prise par des obligations n'avait pas la disponibilité pour recevoir mes insécurités. Je me dis qu'au moins maintenant je m'en rends compte. Le travail avec ma psy avance, enfin avançait jusqu'au reconfinement, elle a annulé tous ses rendez-vous. Elle m'oblige à soulever le tapis sous lequel j'avais minutieusement, et pendant des années, empilé tous les trucs qui ne vont pas. Elle met des mots sur mes maux aussi : TOCs, personnalité obsessionnelle, peut-être HPI. Et moi qui vis dans des catégories, accrochées aux carreaux de mon planning mensuel que je trace à la main toutes les 4 semaines et que je remplis consciencieusement, ça me rassure, de mettre des étiquettes. J'ai largement dépassé le stade où le mot "dépression" effraie et stigmatise. Je sais qu'à terme le risque est de m'enfermer dans ces catégories, de ne me penser plus qu'à travers ces diagnostics et ces pathologies, mais sur le moment cela m'apaise. Cela donne un sens à ma souffrance, un sens très distancié et très intellectuel, mais j'ai toujours eu besoin de ce côté très théorique pour faire sens de mon expérience sensible marquée par la violence. Je me dis que je ne suis pas folle, juste cabossée, peut-être un peu plus que les autres. Et c'est OK.

Je suis très vite repartie sur le terrain, dans un autre village du Sud, dévorée par l'inquiétude et l'angoisse comme à chaque début de mission, et puis très vite les portes se sont ouvertes, les langues déliées, et mon enquête a commencé à prendre une tournure intéressante, à foisonner de questions, de pistes, de possibilités. Au bout d'une semaine à peine je me suis rapatriée chez moi pour me confiner avec mes colocs. Depuis je suis chez moi. Après des premiers jours de panique et d'angoisse, oh mon dieu, il faut que je traite mes données, je ne vais jamais y arriver, etc, j'ai fini par mettre au point un planning, une discipline faite de 9h de travail, 1h de yoga, et le reste du temps à cuisiner, lire, tricoter, discuter avec mes colocs.

Je crois finalement que j'aime les confinements. Ils me permettent de mettre en place une bulle faite de pur travail intellectuel, long, exigeant, ardu et qui demande du temps pour se déployer, loin des distractions du monde. On ne nous laisse pas d'autre choix que le repli sur la sphère domestique, vers les territoires intimes de notre être. Et c'est exactement ce dont j'avais besoin. Je parle d'un endroit hyper privilégié évidemment, j'ai un salaire quoiqu'il arrive, un grand appartement lumineux à souhait, une vie confortable, un travail-passion.

Il y a plein de choses chiantes, la vie est faite de choses chiantes à souhait. Mais en vous écrivant aujourd'hui, je sais que je vais bien. Bien sûr, je prends toujours mes petits cachets pour la dépression, mes TOCs n'ont pas disparu et je suis toujours persuadée d'être nulle, pas assez bonne, pas assez brillante, etc etc etc. Mais mis à part cela, qui est un peu la toile de fond de mon existence, je vais bien. Je me félicite chaque jour d'être venue ici, d'avoir quitté Paris que j'ai pourtant aimée à la folie. Depuis mon 6e étage, j'ai vue sur toute la ville, et le ciel bleu inonde ma chambre de soleil - il est 8h30 et j'ai ouvert les fenêtres. Bientôt, je reverrai la mer.

J'espère que vous allez toutes et tous bien, que le reconfinement n'est pas trop dur pour les un·es et les autres, que vous trouvez de la joie et de la lumière malgré ces temps agités, et très sombres.

Je vous embrasse
#1322473
Coucou ma jolie Janysse,

Je suis contente de lire tes nouvelles. T'as l'air d'être en forme et tu profites bien de la vie, du calme de confinement et du temps avec tes colocs.

C'est vrai que les villages ruraux dans le sud ont de super charme. En octobre, j'ai pu parcourir quelques si jolis coins au bout du monde, authentiques, picturaux et isolés :D

Je me mets à prendre le goût pour le confinement aussi, sans être exagérée :D C'est le temps pour soi, pour accomplir le travail solitaire et gérer des choses comme un.une grand.e

Ton travail est dur, long, chargé. Mais j'ai confiance en toi. Tu vas fort réussir ta thèse, et après cela, un métier, une carrière, etc...T'es encore toute jeune. La vie s'ouvre belle et bien, surtout lorsqu'on est encore jeune, plein d'occasions, plein de chemins, de choix. Juste faut avancer, sans trop en avoir peur, se laisser inspirée par de nouveaux bons vents. Et l'amour, oh là la, le fameux amour, ça viendra lorsque ça viendra. Et il est sûr que ça viendra :D

Tu me fais rêver encore de ton séjour dans les villages là :lol: Découvrir le monde est toujours un besoin essentiel, pour ne pas tomber dans un quotidien usant.

Je te souhaite plein de courage et de joie de vivre, pour mener à bien ton projet et pour que ta vie soit en pleine de douceur, de tranquillité mais manque pas de passionnel :D

Gros bisous fabuleux ma Janysse :bisou: :bisou: :bisou:
#1322474
Hello Janysse
Très heureuse de te lire, et très contente pour toi. Je te sens quelque peu apaisée, et je te souhaite d'en profiter (non pas que cela soit forcément temporaire).
Pour le diagnostic HPI, j'y pense depuis bien longtemps depuis que je lis tes posts (ça fait donc bien 3-4 ans). Je le suis moi même, diagnostiquée (j'aime pas ce mot, ce n'est pas une maladie) depuis l'école primaire. Tu m'as dit plusieurs fois que tu pensais que ce n'était pas la raison ni un moyen de justifier tes/nos troubles d'humeur. Tu as tout à fait le droit de penser ça, et si tu sens que c'est vrai pour toi, alors tu es la mieux placée. Je pense le contraire, pour moi ça explique énormément de choses. Il est très difficile de se mettre dans une case, encore plus de mettre son fonctionnement/personnalité dans une case. J'ai fait une mini crise de panique il y a quelques semaines, car j'étais dans un gros gros down et je me suis 100% reconnue dans le descriptif de la bipolarité type 1. J'ai eu super peur, j'ai eu peur qu'avec le temps ça ne s'améliore pas, j'ai eu peur qu'un jour mes envies de suicide deviennent réelles et que je songe vraiment à passer à l'action (pas du tout le cas aujd). Puis j'ai laissé passé un peu de temps, j'ai attendu de sortir de mon down, d'avoir les idées plus claires. J'ai beaucoup écrit, tout ce qui me passait par la tête. J'ai lu que le diagnostic bipolaire était souvent compliqué à poser, qu'il se confondait parfois avec le borderline (où je me reconnais énormément aussi, abandon tout ça), et ... le HPI/HPE.

Ces sujets me passionnent donc, même si je controle la quantité d'infos que je consomme, je trouve une forme d'apaisement à m'informer sur tout ça. J'ai passé une semaine à ingurgiter tout ce que je pouvais (aussi je précise, je n'ai jamais eu de conduite auto destructrice autre que de l'hyperphagie ; pas de scarification, pas de mutilation, pas d'anorexie, je ne consomme aucune drogue).

Ma conclusion ça a été qu'il fallait faire preuve de bienveillance et d'acceptation envers soi même. On a pas forcément besoin de "se soigner" quand c'est la société qui est malade. La société n'es pas adaptée aux personnes sensibles. Et pourtant qu'est ce qu'elle en a besoin. Il faut prendre soin de soi, bien sûr. Si je re-sombre dans qq temps, peut être que je re consulterai. Mais je pense qu'une part du travail, ou du moins, des "choses à faire", sont de s'accepter comme on est. Oui, tout nous touche, oui on a peur d'être abandonné, oui on a peur de souffrir, oui un rien nous fait pleurer de rire, ou pleurer de douleur. Mais je refuse de m'autocensurer, je refuse de cesser de croire à la magie des choses, à l'amour, à l'art. Je refuse de "cacher ma différence". Rentrer dans le moule, un peu, juste ce qu'il faut pour que ça m'arrange moi. Cela demande bcp d'énergie, mais ça libère. Moi aussi j'adore le confinement, car je me sens dans ma bulle, et je peux réfléchir tranquillement.

Voilà, ma pensée n'est pas très structurée et je n'ai pas de conclusion. Je voulais juste rebondir sur ton besoin de se mettre une étiquette.

Je t'embrasse
#1325796
Bonsoir tout le monde,

Je repasse ici après des mois d'absence. J'avais commencé à rédiger une réponse pour Miu et Agathe, et puis je me suis laissée embarquer dans une routine chronophage, et puis la vie est devenue chouette, et j'ai oublié de revenir ici.

Je voulais vous parler de ce garçon que j'ai évoqué sur un autre post. Un copain avec qui on rigolait au bar, et puis j'ai senti qu'il me plaisait, que je lui plaisais, et lorsque nous avons eu le droit de faire 20km lors du dernier confinement, il m'a emmenée faire une promenade en vélo au bord de la mer. Un peu plus tard j'ai passé la nuit chez lui. Et nous avons commencé une histoire toute douce, toute tendre, et dont nous n'avons jamais parlé.

J'avais énormément de doutes. Il ne me faisait pas "vibrer". Je n'étais pas en train de sombrer dans un désir anxieux, de remplir ma vie de lui, de lui seulement, parce que ma vie était déjà si remplie de si belles choses. Son corps était différent des corps des autres : plus moelleux, plus imposant, plus gros en fait, et ça me refroidissait. Je ne savais pas si je le trouvais beau. C'était un bonhomme de 36 ans bien installé dans sa petite vie, et je pensais qu'il ne voulait pas d'enfant, alors moi qui adore me monter la tête et me raconter des histoires au lieu de parler pour de vrai, je l'ai tenu à distance. Pourtant j'avais face à moi un garçon généreux, soutenant, intelligent, tendre, romantique, bienveillant, et qui me faisait pleurer de rire, qui acceptait mes poils partout, mes médicaments 5 fois par jour, et mes départs sur le terrain. Il m'invitait chez lui, et je l'invitais chez moi, c'était équilibré. Je suis partie deux mois sur le terrain entre janvier et mars, je suis revenue pour le voir lui, et il est venu me voir moi, parfois à la dernière minute, faisant 2h de route au dernier moment juste pour qu'on passe 24h ensemble. Personne n'a jamais fait ça pour moi. Et je continuais mon travail, ma vie, avec cet homme génial dans ma vie, qui me soutenait, et je ne me sentais plus seule pour la première fois, je me sentais bien, je me sentais en sécurité affective, je ne me sentais pas amoureuse folle mais je me sentais bien. Un jour au détour d'une conversation j'ai osé parlé d'enfants comme ça en passant, et il a dit qu'il en voulait. Ça m'a rassurée, je ne voulais pas me lancer dans une histoire avec un homme qui ne veut pas d'enfants, me retrouver dans 10 ans à me séparer de mon compagnon parce qu'il ne veut pas d'enfants et moi oui. Je ne sais pas pourquoi je me suis focalisée là-dessus, mais après cette mini-discussion, j'ai senti mon coeur enfler, et je me suis projetée, je me suis dit allez, ça y est c'est parti, c'est peut-être lui, peut-être pas, mais ça va durer.

En fait pendant tout ce temps, j'avais quand même des doutes. Un retour à Paris en ligne de mire, la peur ancienne d'être rejetée. Ma psychologue a fait un boulot formidable, me demandant à chaque séance où j'en étais, si j'avais enfin réussi à aborder LA conversation, celle de notre statut, couple ou pas, où ça va, nos attentes. Elle m'a demandé d'écrire la conversation idéale avec lui comme "devoirs de psy", je l'ai écrite, j'en ai été satisfaite, rassérénée, et elle n'en a pas parlé à la séance suivante, alors j'ai tout rangé sous le tapis comme d'habitude, et nous n'avons jamais eu cette conversation. Nous nous sommes affichés avec nos amis communs, il m'appelait sa copine et moi c'était mon chéri, je l'ai présenté à mes amis, et mon coeur a commencé à pétiller un peu. Je ne savais pas où ça allait, mais je me voyais avec lui. Ce n'était pas passionnel, torride, enflammé, c'était bien mieux que ça.

Récemment ma psychiatre a augmenté ma dose d'anxiolytiques, quelque chose n'allait pas, j'étais obsédée par mon poids, par le sucre, et cet homme adore le sucre, les gâteaux, on en mangeait tout le temps, je me suis sentie aigrie, j'ai commencé à lui en vouloir de me proposer autant de gâteaux. Je n'ai jamais parlé de rien, je faisais juste la fille obsédée par son poids, la maigrichonne qui se trouve trop grosse, ostensiblement.

Et puis, le drame. Je suis rentrée de ma mission de terrain. Nous nous sommes retrouvés, nous avons passé le weekend ensemble, il m'a proposé une balade surprise deux jours plus tard avant le couvre-feu, le lendemain soir il a dîné/dormi chez moi, et le vendredi soir j'ai dîné/dormi chez lui. J'avais des choses à faire pour moi ce weekend là. Je sentais que ça n'allait pas bien de son côté, ses parents malades et lui fils unique, un burn out au travail, alors j'ai proposé une soirée, un petit dîner chez moi, et qu'on prenne notre matinée dans la semaine, ce jeudi, pour aller se promener au bord de la mer, je m'occupais de tout, je voulais prendre soin de lui. Il accepte, on se dit qu'on a hâte. Je ne réponds pas trop, je suis préoccupée par le travail, par mon poids, par ma thérapie, j'angoisse et je dors mal, je ne suis pas très disponible par message, je me dis qu'on se rattrapera en tendresse mercredi soir.

Le mercredi matin, il m'écrit pour me dire qu'il ne viendra pas. Qu'on peut se voir le soir avant le couvre-feu. Je ne comprends pas, je demande si tout va bien, s'il ya un souci il faut qu'on en parle, je suis déçue, j'avais tout prévu, je me faisais une joie de le voir, de dormir avec lui, de l'emmener à la mer. Il répond qu'il n'en avait pas trop eu l'impression, et qu'il faut qu'on discute. Autant vous dire que la journée, avec la perspective du confinement le soir, a été catastrophique. Et puis j'ai réussi à me convaincre qu'il voulait juste parler de notre statut.

Nous nous sommes retrouvés, et il m'a quittée. Il ne se sent pas à 100% dans la relation, avec ses parents, le travail. Et puis il avait l'impression de n'être qu'un amant pour moi, il ne voyait pas où ça allait, il avait l'impression que je ne lui laissais pas de place dans ma vie, que ça n'était que temporaire, que je repartirais à Paris, qu'il avait l'impression de me prendre du temps sur mon travail, que pour la promenade à la mer il a préféré annuler plutôt que m'infliger ça (c'est le mot qu'il a dit), qu'il stressait à chaque fois qu'il me voyait, qu'il avait l'impression de s'imposer entre moi et mon travail, que sur le terrain c'était pareil. J'ai halluciné. Je me suis énervée, j'ai dit que j'étais assez grande pour décider comment organiser mon temps, que je lui donnais avec plaisir, qu'il n'y avait pas d'histoire de s'imposer, que ça durait depuis 2 mois cette histoire ?? Je lui ai dit que j'étais là, que Paris c'était loin, que peut-être je ne repartirai pas, que je voulais être avec lui, ne pas le perdre.

C'était horrible. Je me suis décomposée à côté de lui, je pleurais à gros sanglots, et lui ne m'a accordé pas un seul regard, pas un seul geste de réconfort, pas une larme. Son indifférence a retiré d'un seul coup toute la tendresse qu'il y avait eu entre nous. Je suis partie.

Deux jours plus tard, faits de cauchemars et de larmes à n'en plus pouvoir, à pleurer dans mon café, pleurer dans mon sommeil, pleurer de douleur, je lui ai écrit, je lui ai dit qu'on s'était mal compris, que je voulais être avec lui, qu'on aurait dû parler avant, qu'on aurait dû communiquer, que moi je me projetais, je lui ai écrit la déclaration que je ne lui ai jamais faite. Je ne lui avais jamais dit que j'étais bien avec lui et que je voulais rester avec lui. J'avais trop peur. De quoi je ne sais pas, j'avais peur, je n'osais pas. Alors que je n'ai jamais eu de mal à dire cela avant. Je n'attendais pas de réponse j'avais besoin de lui dire ça, que j'avais tout aimé avec lui. Il a répondu qu'il n'avait pas osé non plus en parler avant, qu'il avait l'impression de ne pas avoir de place dans mon futur et que ça avait pris le dessus sur tout.

Je sais maintenant pourquoi il faut communiquer. Je sais maintenant à quoi ça ressemble, un regret qui vous transperce de part en part, qui vous donne la nausée, des cauchemars, qui vous meurtrit jusqu'au fond de l'âme. Encore un qui me quitte. Encore une relation ratée, parce que je n'ai pas su communiquer. En même temps je suis lucide, je sais bien que derrière le "Je n'avais pas de place dans ton futur", il faut aussi entendre "tu n'avais pas de place dans mon futur". J'ai l'impression de passer à côté de quelque chose de très joli. Je sais que je m'en remettrai même si aujourd'hui je voudrais crever tellement j'ai mal. J'ai honte de m'être fait quitter encore, et aussi vite. J'ai honte de n'avoir pas été capable d'être adulte et juste dire "tu me plais, je voudrais qu'on soit un couple un vrai", d'avoir rêvé un avenir tout doux où j'étais seule, dans ma tête, sans jamais lui en parler.

Je me dis qu'il y a du progrès. Que j'ai choisi cette fois un homme bon pour moi, à part qu'il ne sait pas communiquer non plus. Que j'ai appris la leçon de la façon la plus cruelle qui soit mais qu'elle est bien comprise cette fois.

Voilà. Je me sens coupable de cet échec, de cette non-communication. De lui avoir fait sentir mes doutes sans jamais rectifier le tir. Je ne voulais pas d'un amant, je voulais construire, j'aurais dû le lui dire. Ça n'aurait peut-être rien changé, mais je n'aurais pas eu de regret. Je vais tâcher de panser mes plaies, de retrouver le courage d'affronter la vie, de retrouver le courage d'espérer une belle histoire un jour.

J'aurais voulu revenir avec des nouvelles plus joyeuses. Je garde l'espoir qu'un jour elles le seront réellement.

Je vous embrasse
#1325798
Hello jolie Janysse,

Je sens que tu te dévores de culpabilité . C'est souvent notre premier réflexe a l'annonce d'une rupture subie, surtout quand les raisons évoquées par celui qui rompt renvoient à nos manquements supposés ( comme dans " tu ne m'as pas fait assez de place dans ta vie..." ) .

Et pourtant, vraiment je pense que celui qui quitte ne le fait pas à cause de l'autre mais bien pour lui . Pour des raisons qui lui sont propres, auxquelles on ne peut rien. C'est sans doute difficile de se débarrasser de cette illusion de contrôle pour se dire " c'est la vie, c'est comme ça"

Quand je lis votre début d'histoire , je vois que tu l'invites, tu passes du temps avec lui, tu lui fais une place dans ta vie . Je ne vois rien d'anormal à ne pas exposer un plan pluriannuel de couple aussi tôt. Bref, je ne trouve pas du tout , de ma fenetre, que tu aies été détachée et distante.
Que lui ait ses propres insécurités, qu'il juge que cette relation ne les comblait pas assez, et bien c'est son problème , à lui , et tu n'y peux rien .
Par ailleurs , tu lui écris que tu as tout aimé avec lui . Ce n 'est pas l'impression que j'ai , non plus . ( ou plutôt effectivement, j'ai la sensation que tu aimais la securité, la garantie de stabilité qu'il représentait, validée par l'appellation officielle de votre entourage , le couple aux yeux du monde , donc que tu aimais tout avec lui, mais pas forcément que tu l'aimais lui ) Mais le biais de positivité est sans doute normale dans les tentatives désespérées d'effacer la douleur causée par la rupture ( je me souviens avoir dit à mon ex qu'il était " une belle personne " lors de la rupture :roll: alors qu'en fait j'en étais venue à le penser de moins en moins lors des mois précédent notre rupture et que je ne le pense plus du tout à présent. Sans compter que je déteste cette expression galvaudée " belle personne " )

Bref, je pense que ça n'aurait rien changé que tu lui fasses cette déclaration plus tôt . Et je crois pas non plus que ça t'aurait permis de vivre cette rupture le coeur léger, sans regret .

Une rupture subie ça fait mal , et la douleur est toujours teintée de regret. Courage pour ça jolie Janysse, ça fait très mal pour le moment , mais ça aussi, ça passera

Bisous fabuleux :bisou:
#1325799
Coucou Janysse,

Je voulais juste te dire que je pense fort à toi. Tu sais s'il a ressenti qu'il avait pas de place dans ta vie il aurait pu t'en parler sans te quitter directement. Je trouve ça injuste que tu te culpabilises autant... Comme l'a dit Selmasultane tu as pris du temps pour lui.. Sois douce avec toi ! Si c'était juste une peur ou un doute il aurait pu t'en parler sans te quitter.. Je trouve qu'il n'a pas voulu arranger les choses et donc t'as pas à t'en vouloir autant.

J'imagine la douleur que tu ressens... Je t'envoie le peu de force que j'ai.

:bisou:
#1325804
Selmasultane a écrit :Hello jolie Janysse,

Je sens que tu te dévores de culpabilité . C'est souvent notre premier réflexe a l'annonce d'une rupture subie, surtout quand les raisons évoquées par celui qui rompt renvoient à nos manquements supposés ( comme dans " tu ne m'as pas fait assez de place dans ta vie..." ) .

Et pourtant, vraiment je pense que celui qui quitte ne le fait pas à cause de l'autre mais bien pour lui . Pour des raisons qui lui sont propres, auxquelles on ne peut rien. C'est sans doute difficile de se débarrasser de cette illusion de contrôle pour se dire " c'est la vie, c'est comme ça"

Quand je lis votre début d'histoire , je vois que tu l'invites, tu passes du temps avec lui, tu lui fais une place dans ta vie . Je ne vois rien d'anormal à ne pas exposer un plan pluriannuel de couple aussi tôt. Bref, je ne trouve pas du tout , de ma fenetre, que tu aies été détachée et distante.
Que lui ait ses propres insécurités, qu'il juge que cette relation ne les comblait pas assez, et bien c'est son problème , à lui , et tu n'y peux rien .
Coucou Selma,

Je suis heureuse de te lire, j'ai l'impression de rentrer à la maison quelque part. J'ai été émotionnellement distante, parce que je ne savais pas où j'en étais, que j'avais peur de tout, mais je suis d'accord avec toi, mes actes ont toujours montré que je le laissais entrer dans ma vie, je cuisinais pour lui, j'organisais mes semaines en fonction de nos rendez-vous, j'allais lui tricoter des chaussettes, lui broder un motif qui lui plaisait (il m'avait d'ailleurs dit "ne perds pas ton temps à ça tu as peut-être mieux à faire... ???!!), je lui ai même fait plus de place qu'aux autres, je lui ai montré mon attachement de maintes manières, et il s'y est installé, il a assisté à mes conf en ligne, il est venu sur le terrain, il s'est impliqué. Je ne vois pas ce que j'aurais pu faire "de plus", je ne crois même pas qu'il aurait fallu faire "plus", tu as raison, si ça ne lui suffisait pas pour une raison ou une autre je n'y peux rien, et ce n'est pas à moi de combler ses insécurités.
Selmasultane a écrit :Par ailleurs , tu lui écris que tu as tout aimé avec lui . Ce n 'est pas l'impression que j'ai , non plus . ( ou plutôt effectivement, j'ai la sensation que tu aimais la securité, la garantie de stabilité qu'il représentait, validée par l'appellation officielle de votre entourage , le couple aux yeux du monde , donc que tu aimais tout avec lui, mais pas forcément que tu l'aimais lui ) Mais le biais de positivité est sans doute normale dans les tentatives désespérées d'effacer la douleur causée par la rupture ( je me souviens avoir dit à mon ex qu'il était " une belle personne " lors de la rupture alors qu'en fait j'en étais venue à le penser de moins en moins lors des mois précédent notre rupture et que je ne le pense plus du tout à présent. Sans compter que je déteste cette expression galvaudée " belle personne " )
Tu as raison, c'est bien ce que j'ai écrit, et j'en suis consciente. J'ai tout aimé avec lui, pas de lui. J'ai aimé la sécurité et la stabilité, j'aimais le sentiment de plénitude, la sensation que quelqu'un était là "to have my back", pour me rattraper si je tombais. J'ai compris avec ma psy cet hiver que je n'avais pas dans ma vie ce soutien émotionnel de mon entourage, je ne le trouve pas dans ma famille, ni dans mes amitiés en ce moment, ma "meilleure amie" étant toute impliquée dans son couple, loin géographiquement et ses mots impuissants à me réconforter. Je ne connais pas assez mes nouvelles connaissances pour m'appuyer sur elleux, me sentir soutenue. Il est donc normal que je cherche ce soutien dans une relation amoureuse. J'ai décidé d'arrêter de m'en blâmer, ce n'est pas de ma faute si j'ai grandi sans amour. Donc oui, absolument, j'aimais plus ce qu'il m'apportait que lui-même, sans doute. J'en étais consciente, et je voulais garder ce confort tout nouveau, cette sécurité affective encore un peu, et peut-être qu'on serait tombé amoureux. Pour une fois, j'avais l'impression de me reposer, de me sentir en sécurité, de savoir qu'il était là même si le reste n'allait pas. Je ne recherche rien d'autre que cela, il rassurait mes peurs, il prenait soin de moi, je n'ai jamais connu autant de tendresse avant, j'ai cru que j'avais trouvé mon Refuge, l'endroit où me reposer avant de repartir affronter la vie, à deux.
Selmasultane a écrit :Bref, je pense que ça n'aurait rien changé que tu lui fasses cette déclaration plus tôt . Et je crois pas non plus que ça t'aurait permis de vivre cette rupture le coeur léger, sans regret .

Une rupture subie ça fait mal , et la douleur est toujours teintée de regret. Courage pour ça jolie Janysse, ça fait très mal pour le moment , mais ça aussi, ça passera

Bisous fabuleux
Tu as sans doute raison, cela n'aurait rien changé aux maladies de ses parents, à son travail qui devient pesant, à son incapacité à communiquer, à son indisponibilité émotionnelle. Mais peut-être que... C'est ce "peut-être que" qui s'effacera je l'espère avec le temps. Avec la souffrance aussi. En fait je n'ai rien vu venir je suis vraiment abasourdie.

Disons que je commence à penser que je suis incapable de construire. Je ne comprends pas, vraiment cela m'échappe absolument, comment, pourquoi, les couples autour de moi durent, pourquoi même les gens qui essuient des ruptures le font parfois après plusieurs années, pourquoi avec moi cela ne dure pas. Ça me fait très mal. 10 ans de galère amoureuse, de déceptions, de couples qui ne durent pas, qui font mal. Je ne peux plus entendre celles et ceux qui me disent que "tu en trouveras d'autres" "c'était pas le bon" et "tu es encore jeune, tu as le temps, ça viendra". Je trouve plus difficile d'y croire à chaque nouvelle rupture. Je ne comprends pas pourquoi ça arrive aux autres et pas à moi.
Sophana a écrit :Coucou Janysse,

Je voulais juste te dire que je pense fort à toi. Tu sais s'il a ressenti qu'il avait pas de place dans ta vie il aurait pu t'en parler sans te quitter directement. Je trouve ça injuste que tu te culpabilises autant... Comme l'a dit Selmasultane tu as pris du temps pour lui.. Sois douce avec toi ! Si c'était juste une peur ou un doute il aurait pu t'en parler sans te quitter.. Je trouve qu'il n'a pas voulu arranger les choses et donc t'as pas à t'en vouloir autant.

J'imagine la douleur que tu ressens... Je t'envoie le peu de force que j'ai.
Coucou Sophana, merci pour ton message. C'est tout à fait vrai, je n'ai pas osé parlé, mais lui non plus. On peut avoir 36 ans et n'avoir jamais appris à communiquer, j'espère que je n'en serai pas là dans 10 ans. Ça allait sans doute dans le mur dès le départ. Je vais tâcher de ne pas m'en vouloir, d'être plus douce avec moi-même.

Je vous embrasse toutes deux
#1325842
Coucou Janysse,

Oui tu as raison, non seulement tu n'aurais pas pu en faire davantage, mais il n'aurait pas fallu en faire davantage.

Je comprends ton désarroi. Ayant moi même été peu entourée ou soutenue dans ma famille , je comprends ce que c'est de voir s'écrouler ce qu'on croyait un rempart .

Quant à la " capacité" d'entretenir des relations longues ...déjà il ne s'agit pas que de ta capacité à toi, il faut que 2 capacités et volontés soient présentes pour entretenir cette pérennité ( la volonté seule suffit souvent dans bien des domaines , universitaire ' professionnel , mais pas dans d'autres , aussi frustrant que ce soit de l'accepter ) .

Tous les chemins de vie ont une valeur Janysse, il n'y a pas de figure imposée. J'ai 20 ans de plus que toi et un cercle de 5 amies chères depuis presque 25 . On a toutes eu des chemins différents, certaines mariées très tôt, d'autres ayant rencontré leur amoureux " sur le tard " , certaines célibataires, d'autres divorcées , certaines avec enfants, d'autres sans ...

Il n'y a pas de parcours plus valable ou moins enviable qu'un autre , chacune a fait comme elle le pouvait au moment où elle le pouvait ;)

Et même si je sais que tu as en as marre de te l'entendre dire, car tu souffres , mais tu ne soupçonnes même pas comme les choses peuvent bouger et changer et connaître de multiples évolutions dans les 20 ans à venir. Ta souffrance d'aujourd'hui n'est pas gravée dans le marbre Janysse ;)
#1325889
Coucou Selma
Selmasultane a écrit :Je comprends ton désarroi. Ayant moi même été peu entourée ou soutenue dans ma famille , je comprends ce que c'est de voir s'écrouler ce qu'on croyait un rempart .
C'est tout à fait ça. Ce n'est pas le monde qui s'écroule, je n'en suis plus là, avec l'expérience et mine de rien tout le travail que j'ai fait depuis 6 ans, je ne me sens pas sans ressource, abandonnée, laissée sur le chemin, le monde ne s'écroule pas autour de moi. C'est plutôt sa violence, la dureté de la vie qui se font plus criantes, plus cruelles, sans lui, sans la bulle que nous avions, sans la douceur qu'on inventait à deux, quand même, jusqu'au dernier moment.

Au moins maintenant je sais que ça existe, je sais que c'est ça que je veux, ce refuge-là, cette sécurité, cette douceur, un homme qui prend soin de moi autant que je prends soin de lui, pas de façon pathologique, juste pour se faire du bien.
Selmasultane a écrit :Quant à la " capacité" d'entretenir des relations longues ...déjà il ne s'agit pas que de ta capacité à toi, il faut que 2 capacités et volontés soient présentes pour entretenir cette pérennité ( la volonté seule suffit souvent dans bien des domaines , universitaire ' professionnel , mais pas dans d'autres , aussi frustrant que ce soit de l'accepter ) .

Tous les chemins de vie ont une valeur Janysse, il n'y a pas de figure imposée. J'ai 20 ans de plus que toi et un cercle de 5 amies chères depuis presque 25 . On a toutes eu des chemins différents, certaines mariées très tôt, d'autres ayant rencontré leur amoureux " sur le tard " , certaines célibataires, d'autres divorcées , certaines avec enfants, d'autres sans ...

Il n'y a pas de parcours plus valable ou moins enviable qu'un autre , chacune a fait comme elle le pouvait au moment où elle le pouvait

Et même si je sais que tu as en as marre de te l'entendre dire, car tu souffres , mais tu ne soupçonnes même pas comme les choses peuvent bouger et changer et connaître de multiples évolutions dans les 20 ans à venir. Ta souffrance d'aujourd'hui n'est pas gravée dans le marbre Janysse
C'est quelque chose que j'ai beaucoup de mal à entendre, à comprendre, à assimiler. Dans la théorie je vois l'idée, mais dans ma chair ça brûle très fort, je n'arrive pas à ne pas me comparer aux autres, à ne pas être jalouse, envieuse, amère. Peut-être que j'y arriverai un jour, après tout il y a quelques années j'écrivais ici à quel point j'avais envie de mourir, que je crevais de solitude, que je ne savais pas quoi faire de moi-même. Je crois que je suis quand même plus épanouie et complète maintenant qu'il y a 4 ou 5 ans, quand je pleurais de douleur parce qu'un garçon gay ne m'aimait pas en retour... Il y a encore du travail mais si je regarde en arrière j'ai parcouru un sacré chemin déjà.

Reste ce besoin absolu, impérieux, de tendresse, de peau à peau, de nuits à deux, de réveils à deux, de rêves à deux. Je ne crois pas que je pourrai y renoncer un jour. Je ne peux que m'efforcer d'accepter cette grande absence, de trouver ce réconfort ailleurs. La période de "distanciation sociale" n'aide pas, moi qui suis très tactile, je ne peux même plus câliner mes ami·es.

Une amie que j'ai eue hier soir au téléphone m'a dit que ça vaudrait peut-être le coup d'avoir une nouvelle conversation à coeur ouvert avec lui, pour comprendre ce qui s'est joué, débloquer certaines choses, voir si on ne peut pas surmonter ça ensemble, apprendre à communiquer maintenant. Je me suis mise à douter. Et si ? Peut-être ? Peut-être qu'il pourrait revenir ?

Une copine aujourd'hui m'a dit qu'il était très secret, qu'ils ne parlaient jamais de leurs vies intimes, bien qu'ils se connaissent depuis 3 ans. En 3 ans, elle ne l'a jamais connu avec une fille, peut-être des conquêtes ici ou là qu'elle soupçonne, une fille avec qui ça a duré 3 jours, et puis moi, qui est la seule relation "long terme" (5 mois...) qu'elle lui connaisse. Elle dit qu'il a peut-être un problème avec l'engagement. Je me suis dit et si ? Peut-être ? Si on s'expliquait, qu'on déjouait les peurs de part et d'autre ?

Et puis je me suis souvenue de tout, de tout ce que j'ai lu ici depuis 10 ans maintenant, de tous ces avis, ces conseils, ces mots précieux et terriblement rares dans l'entourage du largué. Il n'y a pas de phobie de l'engagement. Il n'y a pas de retour. Il n'y a pas de dernière conversation. Il n'y a pas d'espoir. Il n'y a rien à comprendre. Il y a seulement un homme qui m'a quittée, et c'est tout ce qu'il faut retenir. Il ne veut pas être avec moi, il ne m'aime pas, point final. Et s'il nous présentait dans deux mois sa nouvelle copine, l'épousait et lui faisait 3 enfants, je ne serais pas surprise. Ce ne sera pas moi. Je me le répète sans cesse, ça fait mal mais l'espoir tue plus encore.

Je suis heureuse d'avoir collecté au fil du temps autant de ressources et d'outils, autant de lucidité, autant de capacité à accepter. Finalement avoir été quittée 6 ou 7 fois n'aura pas été vain. Je me sens nauséeuse et lourde en ce moment, j'ai arrêté de pleurer, quelque chose est bloqué. Je sais que le plus dur arrive, passée la sidération première. Je vais tâcher de réinvestir cette vie bizarre que je mène, et dans laquelle il avait toute sa place, même s'il n'a pas voulu le voir.

Belle soirée
#1325894
Coucou Janysse,

Comme quoi je suis tout à fait d'accord avec Selma sur toutes les lignes. J'ai l'impression que tu te compares assez souvent et toujours avec les autres. Et tu sais que cette perspective nous fait plus du mal que du bien? Janysse est unique et ses copines copains sont uniques aussi. Parce qu'on est unique, nos chemins de vie vécus (pro ou sentimentale) prennent les tournures invraisemblables. Et cela ne pose pas la question si notre vie est digne d'être vécue, non?

Les histoires d'amour sont jouées par deux côtés. Puisqu'on ne sait jamais ce qui nous arrivera demain car on ne peut pas prendre la télécommande et appuyer sur les boutons pour que l'autre fasse comme l'on veut 8-) (Et franchement tant mieux, sinon l'autre deviendrait simplement un robot/l'objet à nous satisfaire quoi), je pense qu'il nous vaut mieux nous nourrir pour devenir moins fragile. C'est comme un arbre dont la racine est solide, malgré les tempêtes, les orages, il survivra. Et je sais que tu as énormément de choses à t'alimenter, à te nourrir pour agrandir toi - même, pour te forger, pour t'enrichir, pour te solidifier.

Je pense que ce que tu écris de temps à autre, que ta meilleure copine est loin et a d'autres préoccupations que de te donner l'épaule pour appuyer, que ta famille ne te soutient pas trop, je comprends tout à fait cela (car pour moi c'était à peu près pareil), mais il me semble, tous ces soutiens là viennent quand même de l'extérieur. As -tu vraiment demandé, avant tout, à toi de te soutenir, de te donner les mots doux, de te relever par toi-même sans te dire: J'ai mal. Faut que quelqu'un soit là pour que je m'appuie sur, sinon je m'écroulerais.

Tu ne t'écroulerais pas. La vie et le monde sont tellement alléchants. Ton travail, tes passions, les nouvelles choses à découvrir, les gens à rencontrer...Tes plusieurs propres expériences témoignent que tu t'es laissée pas aller. Une rupture est dure, deux ruptures sont dures, mais si le schéma se répète, c'est qu'il y a quelque chose qui cloche. En attendant de résoudre l'énigme, le monde et ta vie continuent. On pourra avancer tout en cherchant à expliquer des choses, à trouver les solutions sans tourner en rond.

Une fleur bleue est tout d'abord la fleur. Elle est belle et née pour fleurir quoi que ce soit. Etre fragile ne signifie pas être cassée.

J'ai l'impression que tu cherches toujours et même en vain l'amour ailleurs. As - tu donné suffisamment l'amour à toi-même d'abord? Aime - toi, vraiment. L'amour est né en soi, de soi avant tout.


Prends soin de toi. Gros bisous fabuleux ma jolie.
#1325896
Hello Jolie Janysse!

J'aurais bien sûr préféré que tu nous reviennes avec de meilleures nouvelles, mais tu es revenue, et c'est déja ça.
Regarde, au lieu de te terrer de honte dans ton coin parce que tu "aurais encore une fois échoué", tu prends ton clavier et tu viens nous raconter tout ça...c'est déja hyper courageux.
ET oui, moi aussi je lis, d'année en année, une jeune femme qui grandit, qui évolue, qui devient de plus en plus douce avec elle même...et qui va finir par rencontrer son homme...mais pas l'homme qui la fera tenir debout, juste l'homme qui la completera...

Courage jolie J.
Je n'ai aps trop le temps d'écrire ce soir mais je pense a toi!
#1325915
miu a écrit :Coucou Janysse,

Comme quoi je suis tout à fait d'accord avec Selma sur toutes les lignes. J'ai l'impression que tu te compares assez souvent et toujours avec les autres. Et tu sais que cette perspective nous fait plus du mal que du bien? Janysse est unique et ses copines copains sont uniques aussi. Parce qu'on est unique, nos chemins de vie vécus (pro ou sentimentale) prennent les tournures invraisemblables. Et cela ne pose pas la question si notre vie est digne d'être vécue, non?
Coucou miu :bisou:

Oui tu as raison c'est effectivement ça. Je me compare tout le temps, j'en suis consciente, je m'en rends compte mais je n'arrive pas à m'arrêter. Je me sens en compétition pour tout, tout le temps. Je le sais. Je ne sais pas comment faire pour que ça s'arrête.
miu a écrit :Je pense que ce que tu écris de temps à autre, que ta meilleure copine est loin et a d'autres préoccupations que de te donner l'épaule pour appuyer, que ta famille ne te soutient pas trop, je comprends tout à fait cela (car pour moi c'était à peu près pareil), mais il me semble, tous ces soutiens là viennent quand même de l'extérieur. As -tu vraiment demandé, avant tout, à toi de te soutenir, de te donner les mots doux, de te relever par toi-même sans te dire: J'ai mal. Faut que quelqu'un soit là pour que je m'appuie sur, sinon je m'écroulerais.
Je fais ce que je peux pour me soutenir moi-même, et je suis arrivée à un moment de ma vie où je ne m'écroule plus toute seule. Je me suis longtemps sentie coupable de vouloir du soutien des autres, de chercher l'amour, de chercher de la compagnie. Mais c'est normal, aucune vie n'est menée en solo, je cherche du soutien dans un partenaire parce que j'ai du mal à le trouver ailleurs. Je le trouve en moi bien sûr, de plus en plus, mais j'ai besoin, comme tout être humain, d'être épaulée un peu ailleurs, nous ne sommes pas des îles, nous sommes en relation. Et je crois que ce covid de merde nous rend la chose plus criante encore, nous sommes faits pour être en relation les uns avec les autres... Je comprends qu'il s'agit de ne pas tout attendre des autres, mais je crois que j'en suis plus là, je ne sais pas...
miu a écrit :Tu ne t'écroulerais pas. La vie et le monde sont tellement alléchants. Ton travail, tes passions, les nouvelles choses à découvrir, les gens à rencontrer...Tes plusieurs propres expériences témoignent que tu t'es laissée pas aller. Une rupture est dure, deux ruptures sont dures, mais si le schéma se répète, c'est qu'il y a quelque chose qui cloche. En attendant de résoudre l'énigme, le monde et ta vie continuent. On pourra avancer tout en cherchant à expliquer des choses, à trouver les solutions sans tourner en rond.

J'ai l'impression que tu cherches toujours et même en vain l'amour ailleurs. As - tu donné suffisamment l'amour à toi-même d'abord? Aime - toi, vraiment. L'amour est né en soi, de soi avant tout.
Ma psy dit que ça arrive. Qu'il y a une part d'aléatoire, que tout le monde ne trouve pas "le bon" ou "la bonne" comme ça du premier coup, que les ruptures sont aujourd'hui légion, que je suis normale. Je sais qu'il y a "quelque chose qui cloche". J'ai grandi dans la peur, dans l'insécurité, dans la violence, j'ai été humiliée, insultée, mal aimée, et aujourd'hui je ne sais pas aimer, je ne sais pas communiquer, je ne sais pas m'aimer. Je travaille dessus, j'y passe 130 euros par mois, je fais l'impasse sur d'autres choses qui me feraient plaisir, des cours de chant, de guitare, ou juste épargner. Je sais que je ne m'aime pas assez. Je fais ce que je peux, nous ne sommes pas tous nés avec les mêmes armes, les mêmes capacités. Je fais ce que je peux. Je crois aussi qu'un partenaire bon et généreux, patient et tendre, ça peut aussi aider à aller mieux, à s'aimer un peu mieux. Je ne lui demande pas de m'aimer à ma place.
Elieza a écrit :Hello Jolie Janysse!

J'aurais bien sûr préféré que tu nous reviennes avec de meilleures nouvelles, mais tu es revenue, et c'est déja ça.
Regarde, au lieu de te terrer de honte dans ton coin parce que tu "aurais encore une fois échoué", tu prends ton clavier et tu viens nous raconter tout ça...c'est déja hyper courageux.
ET oui, moi aussi je lis, d'année en année, une jeune femme qui grandit, qui évolue, qui devient de plus en plus douce avec elle même...et qui va finir par rencontrer son homme...mais pas l'homme qui la fera tenir debout, juste l'homme qui la completera...

Courage jolie J.
Je n'ai aps trop le temps d'écrire ce soir mais je pense a toi!
Coucou Elieza :bisou:

Je voudrais très très fort que tu aies raison. Je ne sais pas où il est ce bonhomme mais je voudrais très fort le rencontrer. Je tiens debout toute seule maintenant, enfin presque, il y a les médicaments, la thérapie, etc. Peut-être que je me mens, mais ce serait trop dur de me dire que j'en suis encore là après tout ce temps, ce travail, tout cet argent. Je crois qu'écrire une thèse ça n'est rien à côté de ce travail de titan que j'ai entamé depuis plusieurs années. Je ne sais plus qui supplier pour le rencontrer cet homme.

Je n'arrive plus à travailler, j'ai l'impression d'être dans le brouillard. J'ai commandé une chaise longue pour ma terrasse, et des livres de sociologie sur l'amour. J'ai besoin de comprendre ce qui m'arrive. Samedi j'ai fait une rando, hier une après-midi jeux au parc avec une copine et des amis à elle. Demain midi je déjeune avec mes collègues. Je continue de vivre, je n'ai pas le choix. Une amie m'a dit que je suis dans un train, que j'ai ralenti quand j'ai rencontré mon ex, que maintenant il est hors de question de s'arrêter pour attendre qu'il monte. Alors voilà, je suis repartie sur mon petit vélo, mon petit train est reparti, je le vois comme ça.

Merci pour vos messages :bisou:

Je vous embrasse
#1325925
Coucou ma Janysse,

Je suis désolée d'écrire des mots un peu durs, mais je voudrais te montrer que tu possèdes tous les atouts dans tes mains pour aller mieux, pour aller bien.
Janysse a écrit : Je me compare tout le temps, j'en suis consciente, je m'en rends compte mais je n'arrive pas à m'arrêter. Je me sens en compétition pour tout, tout le temps. Je le sais. Je ne sais pas comment faire pour que ça s'arrête.
Quand j'étais plus jeune, je ressentais pareil, tout le temps en compétition car je voudrais m'affirmer, avoir une place importante, je voudrais que les gens me reconnaissent. Mais cette envie et le fait de la réaliser m'ont pompé énormément l'énergie. Et je n'étais rarement sereine. J'avais un mal être d'être effacée, moquée, même méprisée. Pendant 15 ans (presque la moitié de ma vie), je vivais dans l'esprit compétitif permanent. Malgré le fait que mes efforts ont souvent été bien récompensés par les réussites mais au fond de moi, j'étais fragile et peureuse. A moindre échec d'examen, concours ou moindre déception d'amitié, d'amour, j'étais effondrée. Au lieu de prendre le temps et la force pour bâtir et nourrir la confiance en moi-même de manière solide, saine, équilibre, je me suis bannie en me disant comme quoi j'étais nulle, extravagante, bizarre, moche :roll: Jusqu'au moment où je suis partie du Viet Nam, sortie de mon monde d'enfance - ado, la découverte de nouveau continent, des choses, des gens que je connaissais pas, je me suis également éloignée de l'idée de compétitivité. J'ai compris que le monde est vaste, qu'on est tous différent et l'on porte tous en soi une importance. Je pense que ça fait une partie de devenir mature, de mener la vie dans une grandeur, une responsabilité, une indépendance et une capacité d'assumer le bonheur ainsi que le malheur.
Janysse a écrit : Je fais ce que je peux pour me soutenir moi-même, et je suis arrivée à un moment de ma vie où je ne m'écroule plus toute seule. Je me suis longtemps sentie coupable de vouloir du soutien des autres, de chercher l'amour, de chercher de la compagnie. Mais c'est normal, aucune vie n'est menée en solo, je cherche du soutien dans un partenaire parce que j'ai du mal à le trouver ailleurs. Je le trouve en moi bien sûr, de plus en plus, mais j'ai besoin, comme tout être humain, d'être épaulée un peu ailleurs, nous ne sommes pas des îles, nous sommes en relation. Et je crois que ce covid de merde nous rend la chose plus criante encore, nous sommes faits pour être en relation les uns avec les autres... Je comprends qu'il s'agit de ne pas tout attendre des autres, mais je crois que j'en suis plus là, je ne sais pas...
Tout d'abord, j'ai l'impression pourtant, peut-être que je me trompe, que tu ne fais pas encore tout ce que tu peux pour te relever, que tu n'utilises pas toutes tes ressources. La Janysse qu'on lit sur le forum depuis des années, elle est fragile mais elle accumule année par année des outils, des moyens, de force pour s'en sortir à chaque crise d'angoisse, d'amour, d'amitié, d'études. Tu es tout à fait capable, j'en suis certaine, de te mettre debout toute seule, sans avoir besoin de faire le recours aux autres.
Janysse a écrit :Deux jours plus tard, faits de cauchemars et de larmes à n'en plus pouvoir, à pleurer dans mon café, pleurer dans mon sommeil, pleurer de douleur... Je sais maintenant à quoi ça ressemble, un regret qui vous transperce de part en part, qui vous donne la nausée, des cauchemars, qui vous meurtrit jusqu'au fond de l'âme. Encore un qui me quitte.
En lisant ces phrases, même si on se dit que ton monde s'écroule pas, mais il est encore sacrément secoué, comme à chaque séparation plus ou moins d'amour. Veux - tu ne plus vivre ces pleurs à fond, ces cauchemars, et cette âme meurtrie? Si oui, gérer ses émotions est, il me semble, plus urgent que gérer la séparation d'une histoire que tu ne sais même pas d'amour ou de sécurité.

vouloir du soutien des autres, de chercher l'amour, de chercher de la compagnie, je cherche du soutien dans un partenaire parce que j'ai du mal à le trouver ailleurs, 'être épaulée un peu ailleurs En te lisant, franchement, j'ai pas l'impression que tu veux être épaulée juste "un peu ailleurs". Mais au contraire, peut-être (et j'espère) que j'ai tort, je trouve que tu as la tendance de chercher à être épaulée pas seulement "juste un peu" ailleurs. Relisant ton échange avec Selma: "J'ai aimé la sécurité et la stabilité, j'aimais le sentiment de plénitude, la sensation que quelqu'un était là "to have my back", pour me rattraper si je tombais. J'ai compris avec ma psy cet hiver que je n'avais pas dans ma vie ce soutien émotionnel de mon entourage, je ne le trouve pas dans ma famille, ni dans mes amitiés en ce moment, ma "meilleure amie" étant toute impliquée dans son couple, loin géographiquement et ses mots impuissants à me réconforter. Je ne connais pas assez mes nouvelles connaissances pour m'appuyer sur elleux, me sentir soutenue. Il est donc normal que je cherche ce soutien dans une relation amoureuse." Je voudrais encore une fois te demander: Qu'est ce que t'as cherché en toi pour t'appuyer sur toi-même d'abord?

Contrairement à toi qui pense qu'on n'est pas une île et que notre vie n'est pas faite pour mener en solo. Moi je pense que chacun de nous est un royaume qui flotte dans l'océan. On se croise, on s'ouvre l'un à l'autre, on peut se fermer à un moment donné, on a des choses à exposer, à cacher, à s'échanger, à nourrir, à tailler, à naitre, et à se faner, à renaitre, à mourir. J'aime beaucoup être en relation avec les gens, peu importe de connaissance, d'amitié ou d'amour, mais j'aime également être avec moi-même. Je pense pas que je suis seule donc je suis solo. Je suis seule mais je suis avec moi même et je suis bien.

C'est super d'avoir le soutien, l'écoute, la compagnie de la part de famille, d'ami, d'amour et c'est tout à fait normal d'aller le chercher. Mais à force de le chercher à tout prix, on est quelque part frustré n'ayant pas obtenir cela, ou pas à la hauteur qu'on voudrait...


Je relis ton écrit en septembre l'an dernier lorsque tu n'étais pas, il me semble, en couple, j'ai l'impression que tu semblais plus sereine, en plénitude: Il y a quand même des jolies choses, des moments de gaité, de vraies bonnes nouvelles et des perspectives excitantes. J'ai une voiture maintenant, alors je peux aller à la plage toute seule, et passer deux heures à lire, me baigner, être juste avec moi et apprécier sincèrement ces moments de joie simple, seule avec moi-même. Je me suis fait plein de copaines depuis mon arrivée, des trentenaires célibataires pour la plupart, drôles à souhait, attentionné·es ; je sais que même si je suis parfois rongée par un sentiment de solitude, ces personnes sont pourtant bel et bien là, je ne suis pas seule au monde. On part en weekend ensemble, on fait des activités, des soirées, on est un petit groupe de potes. Et moi j'en ai toujours rêvé.
Janysse a écrit : Ma psy dit que ça arrive. Qu'il y a une part d'aléatoire, que tout le monde ne trouve pas "le bon" ou "la bonne" comme ça du premier coup, que les ruptures sont aujourd'hui légion, que je suis normale. Je sais qu'il y a "quelque chose qui cloche". J'ai grandi dans la peur, dans l'insécurité, dans la violence, j'ai été humiliée, insultée, mal aimée, et aujourd'hui je ne sais pas aimer, je ne sais pas communiquer, je ne sais pas m'aimer. Je travaille dessus, j'y passe 130 euros par mois, je fais l'impasse sur d'autres choses qui me feraient plaisir, des cours de chant, de guitare, ou juste épargner. Je sais que je ne m'aime pas assez. Je fais ce que je peux, nous ne sommes pas tous nés avec les mêmes armes, les mêmes capacités. Je fais ce que je peux. Je crois aussi qu'un partenaire bon et généreux, patient et tendre, ça peut aussi aider à aller mieux, à s'aimer un peu mieux. Je ne lui demande pas de m'aimer à ma place.
Il y a toujours une attente Janysse, dans ta façon de penser, un petit espoir tissé vers ce garçon bon et généreux, patient et tendre pour que tu ailles mieux, pour que tu t'aimes un peu mieux. Non, Janysse, même sans lui ou pas encore lui, tu pourras par Toi - Même aller mieux, T'aimer mieux, même par Toi Seule.

D'ailleurs, ça me tique sur le monsieur Tendre, puis le garçon à Marseille, puis ce garçon au corps mou grand. Je ne sais pas si je suis trop dure, mais pourquoi j'ai l'impression que tu as la tendance d'accumuler tes histoires d'amour, sans vraiment prendre le temps pour les digérer proprement, simplement sans te torturer, sans te blâmer. J'ai l'impression que tu te jettes corps et esprit sur les garçons dont tu ne sais même pas si tu tomberais amoureuse. Chaque fois toujours avec autant d'espoir, d'attente, d'acharnement, euphorie, angoisse et souffrance. Je veux dire, que chaque fois toujours comme la première fois, désarmée.

Tu écris souvent ici que tu ne peux pas vivre sans chair à chair, sans les caresses, sans la chaleur du partenaire à chaque matin au réveil ou la nuit consolée. Pourquoi tu ne trouves pas déjà simplement un sex friend pour combler ce manque cruel physique, si c'est un besoin fondamental?

Perso, je n'approuve pas trop ce principe de sex friend, mais si on en a tellement besoin comme vital, pourquoi pas, et puis si cela ne fait pas mal à personne.

Tu dis que t'as grandi dans la peur, dans l'insécurité, dans la violence, avec l'humiliation, l'insulte, le mal aimée, et que tu ne sais pas aujourd'hui aimer, ni communiquer, ni t'aimer assez. Perso, je te trouve une capacité formidable de communication. Tu exprimes de manière magnifique tes ressentis, tes sensations, ce que tu vis. Exprimer lie à communiquer. Je ne crois pas que tu sais pas communiquer. Savoir aimer, ça s'apprend. On l'apprend toujours. Même les enfants nés d'amour, aimés peuvent souvent ne pas savoir bien aimer en grandissant.

T'es sur le chemin de maturité, Janysse. Tu as encaissé, tu as accumulé pas mal de vécus, d'expériences, de leçons, de théories, de pratiques aussi. Il arrive le moment où tu prends la confiance en toi, la responsabilité en toi de te prendre soin de toi, d'être responsable de toi - même (de tes bonheurs, de tes malheurs), de les assumer. Pense que t'es grande, t'es capable, tu peux!

Prends soin de toi et courage Janysse. Ce sont quelques mes pensées, je sais pas si je me trompe trop, mais au moins qui sait, cela pourrait te donner quelques pistes.

Bisous gros fabuleux ma jolie Janysse :bisou:
#1325927
miu a écrit : 06 avr. 2021, 17:35 Moi je pense que chacun de nous est un royaume qui flotte dans l'océan. On se croise, on s'ouvre l'un à l'autre, on peut se fermer à un moment donné, on a des choses à exposer, à cacher, à s'échanger, à nourrir, à tailler, à naitre, et à se faner, à renaitre, à mourir. J'aime beaucoup être en relation avec les gens, peu importe de connaissance, d'amitié ou d'amour, mais j'aime également être avec moi-même. Je pense pas que je suis seule donc je suis solo. Je suis seule mais je suis avec moi même et je suis bien.

Whaouh que c'est joliment dit... :bisou:
#1326013
Coucou Miu,

Merci pour tes mots. J'ai mis du temps à les digérer, mon premier réflexe a été de me dire que tu te plantais complètement, que ce n'était pas juste, que j'en pouvais plus de lire ou m'entendre dire qu'il faut d'abord être forte toute seule, d'abord s'aimer toute seule avant d'envisager quoique ce soit avec quelqu'un d'autre, être seule, se relever seule etc. J'en ai marre d'être toute seule justement, et je crois que mon envie de construire avec quelqu'un, de connaître enfin ce que c'est d'être en couple dans la durée, est légitime, et je ne me vois pas y renoncer. Ceci dit, j'ai pris le temps de te relire plusieurs fois, de me replier sur moi et réfléchir, et certaines choses ont commencé à faire leur chemin en moi.
miu a écrit :Tout d'abord, j'ai l'impression pourtant, peut-être que je me trompe, que tu ne fais pas encore tout ce que tu peux pour te relever, que tu n'utilises pas toutes tes ressources. La Janysse qu'on lit sur le forum depuis des années, elle est fragile mais elle accumule année par année des outils, des moyens, de force pour s'en sortir à chaque crise d'angoisse, d'amour, d'amitié, d'études. Tu es tout à fait capable, j'en suis certaine, de te mettre debout toute seule, sans avoir besoin de faire le recours aux autres.
Je pense que tu as raison, mais je ne saurais pas nommer ces ressources, je ne sais pas à quoi elles ressemblent, je ne sais pas où les trouver. Je n'arrive pas à les rationaliser, les intellectualiser.
miu a écrit :En lisant ces phrases, même si on se dit que ton monde s'écroule pas, mais il est encore sacrément secoué, comme à chaque séparation plus ou moins d'amour. Veux - tu ne plus vivre ces pleurs à fond, ces cauchemars, et cette âme meurtrie? Si oui, gérer ses émotions est, il me semble, plus urgent que gérer la séparation d'une histoire que tu ne sais même pas d'amour ou de sécurité.
Je crois que c'est normal, trois jours après la rupture, de pleurer toutes les larmes de son corps. Aujourd'hui ça va mieux. Je me suis remise au travail, je fais des blagues, je vois mes ami·es. Je me projette de nouveau dans mon futur à moi, je m'efforce de me réjouir des belles choses qui arrivent. Et je m'autorise à pleurer, à être triste, à faire des cauchemars, j'essaie de ne pas tout bloquer comme j'ai déjà pu le faire, faire comme si ça n'existait pas pour passer au prochain le plus vite possible. J'ai le droit d'être meurtrie, j'ai le droit d'avoir besoin de temps, de réconfort, de traîner dans mon lit, voilà je m'autorise tout ça (il faut dire que le fait d'avoir un salaire à la fin du mois et pas de comptes à rendre à qui que ce soit par rapport à mes jours de congés, facilite les choses).
miu a écrit :En te lisant, franchement, j'ai pas l'impression que tu veux être épaulée juste "un peu ailleurs". Mais au contraire, peut-être (et j'espère) que j'ai tort, je trouve que tu as la tendance de chercher à être épaulée pas seulement "juste un peu" ailleurs. Relisant ton échange avec Selma: "J'ai aimé la sécurité et la stabilité, j'aimais le sentiment de plénitude, la sensation que quelqu'un était là "to have my back", pour me rattraper si je tombais. J'ai compris avec ma psy cet hiver que je n'avais pas dans ma vie ce soutien émotionnel de mon entourage, je ne le trouve pas dans ma famille, ni dans mes amitiés en ce moment, ma "meilleure amie" étant toute impliquée dans son couple, loin géographiquement et ses mots impuissants à me réconforter. Je ne connais pas assez mes nouvelles connaissances pour m'appuyer sur elleux, me sentir soutenue. Il est donc normal que je cherche ce soutien dans une relation amoureuse." Je voudrais encore une fois te demander: Qu'est ce que t'as cherché en toi pour t'appuyer sur toi-même d'abord?
Disons que je me sens un peu nulle si je me dis "il FAUT tenir toute seule", "tu DOIS être forte toute seule". Ce sont des injonctions que j'ai de plus en plus de mal à vivre, parce qu'en l'état je ne peux pas y répondre. La voie proposée par ma psy, à savoir reconnaître mes blessures fondamentales, en prendre acte et assumer le fait que je serai toujours anxieuse, toujours un petit peu fragile, et que trouver du réconfort ailleurs de temps en temps pour me soulager c'est complètement ok, me fait plus de bien. Je sais que j'ai tendance à me poser en victime (de moi-même) et à culpabiliser gratuitement, mais voilà, aujourd'hui je me dis que c'est ok de pas y arriver toute seule tout le temps, que je fais un travail pour devenir plus solide, que je deviens plus solide petit à petit, que c'est ok d'appeler à l'aide des fois.
miu a écrit :Il y a toujours une attente Janysse, dans ta façon de penser, un petit espoir tissé vers ce garçon bon et généreux, patient et tendre pour que tu ailles mieux, pour que tu t'aimes un peu mieux. Non, Janysse, même sans lui ou pas encore lui, tu pourras par Toi - Même aller mieux, T'aimer mieux, même par Toi Seule.
Par contre pour ce qui est des relations amoureuses, tu as parfaitement raison. Toute ma vie est tendue vers "le moment où je rencontrerai le bon", et j'attends sans doute qu'il me soulage d'une partie de mon mal-être même si je n'attends plus d'être "sauvée" comme il y a quelques années. J'essaie de prendre soin de moi. Déjà, j'entends de moins en moins la petite voix qui me dit que je suis une grosse merde qui ne mérite ni d'être aimée ni de vivre. En fait je ne l'entends plus du tout. Et avec ce dernier garçon, j'ai été moi-même, je n'ai pas essayé de me conformer à ce que je pensais qu'il aimait, et ça c'est un sacré progrès. Je fais des exercices donnés par ma psy pour consoler la petite fille qui souffre au fond. Je lis des choses qui me font du bien. Je prends acte de mes réussites. Je nettoie mon lieu de vie, je me cuisine des plats qui font du bien, parce que bien se nourrir, cuisiner sont des actes d'amour. Je mets de la conscience dans les choses que je fais pour moi. Et je m'efforce d'être bienveillante avec les autres, de reconnaître leur souffrance, de leur proposer une épaule, un soutien, qu'iels acceptent ou non. Je fais ce que je peux en fait. Je ne sais pas si c'est à ça que tu fais référence.
miu a écrit :D'ailleurs, ça me tique sur le monsieur Tendre, puis le garçon à Marseille, puis ce garçon au corps mou grand. Je ne sais pas si je suis trop dure, mais pourquoi j'ai l'impression que tu as la tendance d'accumuler tes histoires d'amour, sans vraiment prendre le temps pour les digérer proprement, simplement sans te torturer, sans te blâmer. J'ai l'impression que tu te jettes corps et esprit sur les garçons dont tu ne sais même pas si tu tomberais amoureuse. Chaque fois toujours avec autant d'espoir, d'attente, d'acharnement, euphorie, angoisse et souffrance. Je veux dire, que chaque fois toujours comme la première fois, désarmée.
Oui. La peur de ne jamais être aimée, de ne pas trouver quelqu'un avec qui faire ma vie, l'impression que le temps presse, la pression sociale autour de moi, font que je me précipite sur le premier venu. Quoique ce n'est pas vrai pour le dernier. Nous avons été amis plusieurs mois avant que je fasse un pas vers lui, j'ai pris le temps de comprendre s'il était bon pour moi, de voir s'il répondait à certains de mes besoins/envies, s'il était fiable, avant de m'attacher. Bon du coup j'ai loupé l'étape principal à savoir "est-ce qu'on veut la même chose dans cette relation ?" mais j'apprends de mes erreurs et je ne la referai pas. Mais il est vrai que mon cerveau affolé a commencé à penser "olala mais où vais-je bien pouvoir rencontrer le prochain ???". Mais je crois que je suis contradictoire dans mes propos, j'ai besoin de plus de temps pour intégrer tout ça peut-être...
miu a écrit :Tu écris souvent ici que tu ne peux pas vivre sans chair à chair, sans les caresses, sans la chaleur du partenaire à chaque matin au réveil ou la nuit consolée. Pourquoi tu ne trouves pas déjà simplement un sex friend pour combler ce manque cruel physique, si c'est un besoin fondamental?

Perso, je n'approuve pas trop ce principe de sex friend, mais si on en a tellement besoin comme vital, pourquoi pas, et puis si cela ne fait pas mal à personne.
J'ai testé le coup du plan cul avec un garçon il y a un an et demi, puis avec Monsieur Tendre. Clairement ça n'est pas pour moi, je m'attache trop vite et je suis trop déçue. J'ai trop d'attentes. J'ai appris que ce genre de relations ne me font pas du bien, donc je préfère ne rien initier en ce sens.
miu a écrit :T'es sur le chemin de maturité, Janysse. Tu as encaissé, tu as accumulé pas mal de vécus, d'expériences, de leçons, de théories, de pratiques aussi. Il arrive le moment où tu prends la confiance en toi, la responsabilité en toi de te prendre soin de toi, d'être responsable de toi - même (de tes bonheurs, de tes malheurs), de les assumer. Pense que t'es grande, t'es capable, tu peux!

Prends soin de toi et courage Janysse. Ce sont quelques mes pensées, je sais pas si je me trompe trop, mais au moins qui sait, cela pourrait te donner quelques pistes.

Bisous gros fabuleux ma jolie Janysse
Merci miu pour tes mots et ta bienveillance. Le chemin est encore long, et je crois vraiment qu'il n'est pas nécessaire qu'il soit solitaire, mais d'ici là c'est seule que je dois cheminer, et j'en suis plus que capable.

Je t'embrasse :bisou:
#1326120
Janysse a écrit : Coucou Miu,

Merci pour tes mots. J'ai mis du temps à les digérer, mon premier réflexe a été de me dire que tu te plantais complètement, que ce n'était pas juste, que j'en pouvais plus de lire ou m'entendre dire qu'il faut d'abord être forte toute seule, d'abord s'aimer toute seule avant d'envisager quoique ce soit avec quelqu'un d'autre, être seule, se relever seule etc. J'en ai marre d'être toute seule justement, et je crois que mon envie de construire avec quelqu'un, de connaître enfin ce que c'est d'être en couple dans la durée, est légitime, et je ne me vois pas y renoncer. Ceci dit, j'ai pris le temps de te relire plusieurs fois, de me replier sur moi et réfléchir, et certaines choses ont commencé à faire leur chemin en moi.
Coucou ma Janysse,

Tu vois, ce que j'aime beaucoup chez toi, c'est que tu as toujours une grande force et du recul face aux mots durs ou face aux avis que tu trouvais injustes, pour te remettre en question, y songer et en tirer quelque chose après.


Bien évidemment l'envie de trouver quelqu'un, être en couple solide et construire la vie à deux est tout à fait courante, normale, et souhaitable. Et personne ne te le dit, je pense, de renoncer à ce projet de vie. Mais j'ai l'impression que tu souffres beaucoup de ne pas (ou ne pas encore) connaitre ce modèle de vie.

Entre envisager/avoir l'envie et la frustration de ne pas (ou pas encore) obtenir ce qu'on veut est un très grand écart. Tu sais, je peux avoir l'envie de publier un livre, mais je ne souffre pas de ne pas (ou pas encore) avoir un livre publié. Par contre je me donne les moyens pour le faire. Je me patiente d'écrire page par page, je prends le plaisir de réfléchir, de penser, trouver les mots, tisser les idées, en croyant qu'un jour tout cela formulera un joli livre qui me plaira et qui pourrait plaire à beaucoup de monde.


Je crois qu'être en couple n'est pas un but ultime ou une fin heureuse. Cela ne résout pas non plus tous nos problèmes, surtout la partie intérieure. Mais toi, la princesse de souffrance et de rêves :D , j'ai l'impression que tu Idéalises énormément la vie à deux :mrgreen:

Janysse a écrit :
Je pense que tu as raison, mais je ne saurais pas nommer ces ressources, je ne sais pas à quoi elles ressemblent, je ne sais pas où les trouver. Je n'arrive pas à les rationaliser, les intellectualiser.
....
J'essaie de prendre soin de moi. Déjà, j'entends de moins en moins la petite voix qui me dit que je suis une grosse merde qui ne mérite ni d'être aimée ni de vivre. En fait je ne l'entends plus du tout. Et avec ce dernier garçon, j'ai été moi-même, je n'ai pas essayé de me conformer à ce que je pensais qu'il aimait, et ça c'est un sacré progrès. Je fais des exercices donnés par ma psy pour consoler la petite fille qui souffre au fond. Je lis des choses qui me font du bien. Je prends acte de mes réussites. Je nettoie mon lieu de vie, je me cuisine des plats qui font du bien, parce que bien se nourrir, cuisiner sont des actes d'amour. Je mets de la conscience dans les choses que je fais pour moi. Et je m'efforce d'être bienveillante avec les autres, de reconnaître leur souffrance, de leur proposer une épaule, un soutien, qu'iels acceptent ou non. Je fais ce que je peux en fait. Je ne sais pas si c'est à ça que tu fais référence.
Bah Janysse, toutes ces choses que tu fais souvent là, qui te font du bien, font partie de ton patrimoine, de tes ressources. Tant qu'ils te font plaisir. La force intérieure commence à partir de là, de se faire du plaisir, de se sentir bien, de ressentir la joie à travers des actes ou des choses qui semblent banals ou non excitants, comme cuisiner un bon plat, nettoyer son coin de vie, savourer ses réussites, apprécier le moment avec ses amis...Je trouve que tu vis énormément de choses chouettes et que tu as pas mal d'amis amies. Je sais pas moi, tout ça ne te remplit pas seulement la journée mais te donne aussi de la force, de l'énergie pour t'ouvrir au monde, aux gens. Perso, quand je mange un bon plat que j'ai pris soin de préparer, je le savoure vraiment vraiment, et je m'en suis émerveillée. J'apprécie profondément ce que la vie nous offre chaque moment, chaque jour. Et toi?

Janysse a écrit :
Je crois que c'est normal, trois jours après la rupture, de pleurer toutes les larmes de son corps. Aujourd'hui ça va mieux. Je me suis remise au travail, je fais des blagues, je vois mes ami·es. Je me projette de nouveau dans mon futur à moi, je m'efforce de me réjouir des belles choses qui arrivent. Et je m'autorise à pleurer, à être triste, à faire des cauchemars, j'essaie de ne pas tout bloquer comme j'ai déjà pu le faire, faire comme si ça n'existait pas pour passer au prochain le plus vite possible. J'ai le droit d'être meurtrie, j'ai le droit d'avoir besoin de temps, de réconfort, de traîner dans mon lit, voilà je m'autorise tout ça . (il faut dire que le fait d'avoir un salaire à la fin du mois et pas de comptes à rendre à qui que ce soit par rapport à mes jours de congés, facilite les choses)
Oui t'as totalement droit à la tristesse, à la douleur face à la rupture. Mais cette rupture n'est pas injuste. Le fait que tu ne connais pas encore une vie de couple durable (à ton rêve) comme ce que beaucoup de tes ami.e.s connaissent (selon toi) n'est pas injuste non plus.
Janysse a écrit :
Disons que je me sens un peu nulle si je me dis "il FAUT tenir toute seule", "tu DOIS être forte toute seule". Ce sont des injonctions que j'ai de plus en plus de mal à vivre, parce qu'en l'état je ne peux pas y répondre. La voie proposée par ma psy, à savoir reconnaître mes blessures fondamentales, en prendre acte et assumer le fait que je serai toujours anxieuse, toujours un petit peu fragile, et que trouver du réconfort ailleurs de temps en temps pour me soulager c'est complètement ok, me fait plus de bien. Je sais que j'ai tendance à me poser en victime (de moi-même) et à culpabiliser gratuitement, mais voilà, aujourd'hui je me dis que c'est ok de pas y arriver toute seule tout le temps, que je fais un travail pour devenir plus solide, que je deviens plus solide petit à petit, que c'est ok d'appeler à l'aide des fois.
Oui, tu as tout à fait raison d'accepter ta personnalité anxieuse, fragile, de ne plus te bannir ou te culpabiliser, et de travailler pour consolider ces aspects là. Comme je te dis toujours, tu es beaucoup plus forte que tu crois. Tu peux compter sur toi-même. Comme Albert Camus a écrit: "Il n'est pas facile de de devenir ce qu'on est". Peut - être tu pourras accepter aussi le fait que t'es une fille grande, forte, mature?
Janysse a écrit : Oui. La peur de ne jamais être aimée, de ne pas trouver quelqu'un avec qui faire ma vie, l'impression que le temps presse, la pression sociale autour de moi, font que je me précipite sur le premier venu. Quoique ce n'est pas vrai pour le dernier. Nous avons été amis plusieurs mois avant que je fasse un pas vers lui, j'ai pris le temps de comprendre s'il était bon pour moi, de voir s'il répondait à certains de mes besoins/envies, s'il était fiable, avant de m'attacher. Bon du coup j'ai loupé l'étape principal à savoir "est-ce qu'on veut la même chose dans cette relation ?" mais j'apprends de mes erreurs et je ne la referai pas. Mais il est vrai que mon cerveau affolé a commencé à penser "olala mais où vais-je bien pouvoir rencontrer le prochain ???". Mais je crois que je suis contradictoire dans mes propos, j'ai besoin de plus de temps pour intégrer tout ça peut-être...
Perso, je pense qu'en général même si le garçon ou la fille répond à toutes ces critères, cela ne suffit peut - être pas pour que la relation tienne en route longtemps. L'envie de l'humain pourra changer à un moment donné, et l'envie de deux humains pourra ne pas rimer à un moment ou un autre :D Ceci résonne comme si je suis un peu pessimiste de l'amour, mais je pense qu'une relation dans la durée ne vaut pas mieux qu'une relation tout court (courte ou longue) qui nous fait sentir heureux durant sa durée.

Ta relation avec ce garçon t'as rendu heureuse à un certain moment? Prends le temps pour savourer ou resavourer encore un petit peu ce bonheur. Peu n'importe ça sera qui le prochain, le visage de ce bonheur tu connais maintenant. Et le garçon prochain esquissera ce trait de bonheur avec toi.
Janysse a écrit :
Merci miu pour tes mots et ta bienveillance. Le chemin est encore long, et je crois vraiment qu'il n'est pas nécessaire qu'il soit solitaire, mais d'ici là c'est seule que je dois cheminer, et j'en suis plus que capable.
Non, le chemin n'est pas obligée d'être solitaire. Déjà pour moi, être solitaire n'est pas quelque chose d'horrible ni triste ni pitoyable. Mais si toi tu n'aimes pas être solitaire, tu pourras inviter quelqu'un à faire un bout de chemin avec toi, pourvu que vous en soyez contents. Et puis, seule ou à plusieurs, l'importance c'est de sentir bien. C'est ce que je te souhaite.

Prends soin de toi.

Gros bisous fabuleux.
#1326370
Coucou jolie Miu
miu a écrit :Bien évidemment l'envie de trouver quelqu'un, être en couple solide et construire la vie à deux est tout à fait courante, normale, et souhaitable. Et personne ne te le dit, je pense, de renoncer à ce projet de vie. Mais j'ai l'impression que tu souffres beaucoup de ne pas (ou ne pas encore) connaitre ce modèle de vie.
Oui, j'en souffre énormément.
miu a écrit :Entre envisager/avoir l'envie et la frustration de ne pas (ou pas encore) obtenir ce qu'on veut est un très grand écart. Tu sais, je peux avoir l'envie de publier un livre, mais je ne souffre pas de ne pas (ou pas encore) avoir un livre publié. Par contre je me donne les moyens pour le faire. Je me patiente d'écrire page par page, je prends le plaisir de réfléchir, de penser, trouver les mots, tisser les idées, en croyant qu'un jour tout cela formulera un joli livre qui me plaira et qui pourrait plaire à beaucoup de monde.
Je comprends parfaitement la métaphore, très belle d'ailleurs. Je crois que je fais le max pour avancer, pour guérir, pour apprendre à prendre soin de moi et à m'aimer, dans l'espoir qu'un jour je construirai quelque chose de chouette et de sain avec quelqu'un.
miu a écrit :Je crois qu'être en couple n'est pas un but ultime ou une fin heureuse. Cela ne résout pas non plus tous nos problèmes, surtout la partie intérieure. Mais toi, la princesse de souffrance et de rêves , j'ai l'impression que tu Idéalises énormément la vie à deux
C'est vrai que je le vois comme ça, comme un objectif de vie qui, une fois rempli, m'apportera joie et sérénité. Je sais très bien, rationnellement, que c'est absurde et faux, mais une part de moi ne peut s'empêcher de le ressentir comme ça. Avec ce dernier garçon, quand j'ai commencé à me sentir bien, en sécurité, et épanouie, je me suis dit "ça y est, j'ai trouvé mon refuge, on va construire quelque chose, je me sens bien, c'est donc ça ?". Et oui j'idéalise énormément la vie à deux, parce que je ne sais pas ou plus ce que c'est, je ne sais pas comment faire pour ne plus idéaliser (si ce n'est enfin le vivre ?).
miu a écrit :Bah Janysse, toutes ces choses que tu fais souvent là, qui te font du bien, font partie de ton patrimoine, de tes ressources. Tant qu'ils te font plaisir. La force intérieure commence à partir de là, de se faire du plaisir, de se sentir bien, de ressentir la joie à travers des actes ou des choses qui semblent banals ou non excitants, comme cuisiner un bon plat, nettoyer son coin de vie, savourer ses réussites, apprécier le moment avec ses amis...Je trouve que tu vis énormément de choses chouettes et que tu as pas mal d'amis amies. Je sais pas moi, tout ça ne te remplit pas seulement la journée mais te donne aussi de la force, de l'énergie pour t'ouvrir au monde, aux gens. Perso, quand je mange un bon plat que j'ai pris soin de préparer, je le savoure vraiment vraiment, et je m'en suis émerveillée. J'apprécie profondément ce que la vie nous offre chaque moment, chaque jour. Et toi?
Il est vrai que je vis tout un tas de choses chouettes, que ma vie est vraiment belle, j'habite dans une très jolie ville au bord de la mer, j'ai plein de potes, des vrai·es ami·es aussi, je fais une thèse qui me passionne et j'en reçois même de la reconnaissance, je prends soin de moi et de ma santé, mentale et physique, et je réalise que je m'épuise dans une quête incessante d'amour, de tendresse, d'affection, d'un amoureux, qui sera enfin celui qui... celui qui quoi ? Je voudrais très fort pouvoir me détacher de cette obsession qui me bouffe la vie, littéralement, alors que je mène la vie dont j'ai rêvée, que je me suis façonnée, moi, toute seule, en étant forte et travailleuse et courageuse. Je n'apprécie pas pleinement ce que je vis, parce que tout ce que je vis est orienté vers : quand vais-je donc rencontrer l'amour de ma vie ?
miu a écrit :Peut - être tu pourras accepter aussi le fait que t'es une fille grande, forte, mature?
Je n'y avais jamais pensé...
miu a écrit :Oui t'as totalement droit à la tristesse, à la douleur face à la rupture. Mais cette rupture n'est pas injuste. Le fait que tu ne connais pas encore une vie de couple durable (à ton rêve) comme ce que beaucoup de tes ami.e.s connaissent (selon toi) n'est pas injuste non plus.
C'est très difficile en ce moment, parce que tout le monde autour de moi, littéralement 5 ou 6 de mes ami·es ici, sont en train d'acheter ou d'emménager avec leur partenaire. Ce n'est peut-être juste pas le moment pour moi, et il n'y a pas de raison que ça n'arrive pas, mais j'ai peur que ça ne m'arrive pas. Je vois tout le monde avancer dans leur vie de couple, de jeunes trentenaires, même en thèse, même à distance, même pendant la pandémie. C'est dur.
miu a écrit :Ta relation avec ce garçon t'as rendu heureuse à un certain moment? Prends le temps pour savourer ou resavourer encore un petit peu ce bonheur. Peu n'importe ça sera qui le prochain, le visage de ce bonheur tu connais maintenant. Et le garçon prochain esquissera ce trait de bonheur avec toi.
Oui, elle m'a rendue très heureuse. Et pour une fois ce n'était pas "lui" qui me "rendait" heureuse, c'était ce que nous avions, ce que nous construisions malgré tout.

Je suis allée voir une ostéo il y a dix jours, pour prendre soin de mon corps en même temps que mon coeur, et ça m'a fait un bien fou. Pendant une semaine j'ai eu l'impression que cette histoire n'avait jamais existé, je me suis sentie légère, je me suis remise dans le travail, j'ai même réussi à avancer avec ma psy sur des sujets qui me bloquaient avant, j'ai commencé à accepter que j'avais eu une enfance et une adolescence très douloureuses, que c'était fait, qu'il fallait avancer. J'ai compris grâce à tous les deuils amoureux que j'ai traversés, comment faire le deuil d'autres choses.

Et puis le moral est retombé cette semaine, j'ai beaucoup rêvé qu'on était encore ensemble, j'ai vu des copines qu'on a en commun et ça m'a plombée, je réalise qu'il commence à beaucoup me manquer, que j'étais très attachée, que c'est dur. Ça ne m'empêche pas de vivre, de faire des projets, de continuer ma vie avec plus de courage encore, mais ça y est, j'entre dans la période un peu nulle ou ça va, mais pas trop non plus, j'aimerais qu'il revienne, mais je sais que ça n'arrivera pas, etc. Je panse mes blessures. Je me rends compte qu'il m'a fait porter beaucoup de choses à la rupture, alors que la raison principale c'était qu'il n'était pas amoureux, et je me suis beaucoup sentie coupable pour rien. J'ai appris de mes copines qu'il était un adepte des relations courtes, si j'avais su je n'y serais pas allée (mais je n'ai pas demandé, je n'ai pas voulu savoir...).

Plus j'y pense moins je comprends ce qui s'est passé.

Je prends mes distances avec nos ami·es commun·es. Je suis censée aider une copine à déménager le week-end prochain, mais elle sort depuis récemment avec le meilleur ami de mon ex (ils se sont mis ensemble juste après nous). Elle en parle quand on se voit, c'est difficile à entendre. Si mon ex est présent à ce déménagement je n'hésiterai pas à dire que je préfère éviter tout contact. Aujourd'hui une copine m'a parlé d'une de ses coucheries avec une fille l'an dernier. Ça m'a fait mal. Je ne suis pas prête à entendre quoique ce soit. Il faut que je coupe tous les canaux de communication. Et je repars sur le terrain dès que je peux, ça m'évitera de devoir le croiser au bar si ça rouvre.

Voilà, je m'attelle à me reconstruire tout doucement...

Je t'embrasse fort fort fort Miu, et les ami·es qui passeront par là :bisou:
#1326381
Coucou ma jolie Janysse,

Je suis contente que tu sembles d'aller mieux.
Janysse a écrit : 24 avr. 2021, 18:26 Et oui j'idéalise énormément la vie à deux, parce que je ne sais pas ou plus ce que c'est, je ne sais pas comment faire pour ne plus idéaliser (si ce n'est enfin le vivre ?)
Drôle ton idéalisation. Pour moi, la désidéalisation a été tellement simple et décevante. Juste en lisant les histoires de couple d'ici, en parlant avec mes amis, en observant les familles dans ma connaissance, en lisant les journaux, les bouquins...Les gens s'aiment puis se désaiment, puis aiment d'autres.
Janysse a écrit :Je me rends compte qu'il m'a fait porter beaucoup de choses à la rupture, alors que la raison principale c'était qu'il n'était pas amoureux, et je me suis beaucoup sentie coupable pour rien.

Plus j'y pense moins je comprends ce qui s'est passé.
Oui, je pense qu'en général, les gens laissent tomber leur relation lorsqu'ils ne sont pas/plus amoureux, malgré mille d'autres raisons qu'ils ont citées pour rendre leur décision raisonnable, sensée, acceptable. Et c'est fou aussi que les gens persistent à une relation "fanée", "ternie" en se disant qu'ils sont encore amoureux/amoureuse d'un ex fantôme. Au nom de l'amour, on se fait tout et n'importe quoi :mrgreen:
Janysse a écrit : Je prends mes distances avec nos ami·es commun·es.
Voilà, je m'attelle à me reconstruire tout doucement...
Oui ma belle, je pense qu'il te vaut mieux prendre la distance, au moins pour quelques temps, avec tes ami.e.s communes pour éviter de te faire les films et de te faire mal toute seule.

Ce n'est jamais évident une rupture. Courage courage ma jolie.

Le beau temps arrive, bientôt le déconfinement. Profite bien de ton temps pour savourer la vie :bisou:

Prend soin de toi. Très gros bisous fabuleux :bisou:
#1326383
Coucou Miu !
miu a écrit :Oui ma belle, je pense qu'il te vaut mieux prendre la distance, au moins pour quelques temps, avec tes ami.e.s communes pour éviter de te faire les films et de te faire mal toute seule.
Oui c'est ça qui me fait très peur, je me dis que peut-être si on se revoit, il va se rendre compte qu'il s'est planté, peut-être qu'il va changer d'avis, peut-être que... Je l'imagine avec une autre et j'ai envie de vomir, je me réveille les larmes aux yeux le matin... Je sais que ce je raconte sont des banalités, mais j'avais oublié à quel point ça fait mal et c'est chiant une rupture !!
miu a écrit :Le beau temps arrive, bientôt le déconfinement. Profite bien de ton temps pour savourer la vie
Oui, j'ai besoin de sortir, boire des verres, vivre des choses, remplir ma vie ici d'autres choses que de souvenirs avec lui... Vivre de nouveau pour moi !

Gros bisous ma belle miu :bisou:
#1326469
Coucou tout le monde

Je reviens écrire un peu, je me sens très seule et je ne sais pas à qui dire les choses que j'aimerais dire.

Je pleure tous les jours, plusieurs fois par jour. Au deuil de ma dernière relation se mêlent tout un tas de deuils beaucoup plus durs à faire. Je n'ai pas de refuge. Ma famille est la source de beaucoup de mes difficultés. Mon père est violent et autoritaire, ma soeur est pareille, ma mère est à côté de la plaque, n'a jamais pris au sérieux ma souffrance, m'invitant à relativiser quand je lui parlais de mon envie de disparaître. Et aujourd'hui encore, je ne sais pas relativiser, ou j'exagère tout selon elle. C'est difficile de réaliser que mes ressentis sont légitimes, que ma souffrance a le droit d'exister, et que les personnes qui auraient dû être là pour me soutenir ne l'ont jamais fait, ont même contribué à saper mon envie de vivre, et ne seront jamais d'aucun réconfort face à ma souffrance. La seule personne qui m'écoute vraiment est ma psy. Et moi. Je n'ai pas d'autre refuge que moi-même.

J'ai repris la méditation et ça me console un peu, je m'autorise à pleurer toutes les larmes de mon corps, je m'autorise à reconnaître que j'étais peut-être un peu amoureuse, et que même si ça n'a duré que 5 mois j'ai le droit d'être malheureuse, d'être triste, de me sentir mal. Je ne pleure pas uniquement la perte de cet homme, ou de notre relation, de ce refuge où j'ai trouvé si reposant, si apaisant de me poser enfin. Je pleure la sécurité affective que je n'ai jamais eue. Je pleure l'enfance que je n'ai pas eue. Je pleure le refuge que je n'ai pas auprès de ma famille et que je n'aurai jamais.

Pour autant j'ai décidé de rentrer dans ma famille la semaine prochaine, parce que j'ai besoin que quelqu'un s'occupe de moi, me fasse à manger, ma lessive, prenne en charge mon quotidien, parce que je n'y arrive plus. Que ça m'épuise. J'ai besoin de ma maman même si c'est ma maman qui a laissé mon père et ma soeur m'humilier pendant 15 ans. J'ai décidé d'affronter ma famille, d'affirmer mes positions, de communiquer, de refuser de faire ce que je n'ai pas envie de faire pour une fois. Ça n'est pas sans conséquence m'a dit ma psy. J'ai répondu que je savais, qu'à partir de ce moment je risquais de me retrouver toute seule s'ils décidaient de ne plus me parler ou de me faire la gueule. Elle a répondu "Vous êtes déjà toute seule". Je n'arrive pas à me remettre de cette phrase. J'ai toujours été toute seule.

J'ai envie de tout envoyer valser, mes relations avec ma famille, ma meilleure amie pas fiable, j'ai envie de leur cracher mon venin à la figure, de ne plus jamais leur parler, de leur faire mal, de les faire saigner comme ils me font saigner.

Voilà pourquoi je veux construire avec quelqu'un, un nouveau refuge, pour me reposer de temps en temps parce que c'est pas humain d'affronter tout toute seule tout le temps. Je n'ai pas d'autre refuge que moi-même et ça fait de moi quelqu'un de très fort mais c'est épuisant aussi. Je ne suis pas folle, ou nulle, ou stupide. C'est juste immensément difficile de rencontrer quelqu'un, c'est déjà un petit miracle en soi de rencontrer quelqu'un qui nous plaît et à qui on plaît, alors qu'en plus cette personne accepte et comprenne que je sois une femme forte et ambitieuse, dépendante affective, bourrée de défauts et de pathologies diverses, (ce qui suppose qu'il soit lui-même déconstruit, un peu zinzin comme moi mais qu'il ait travaillé sur ses blessures), ben ça relève franchement de l'alignement cosmique suprême.

Ça fait tout juste 10 ans que je suis arrivée sur ce forum. J'ai parcouru un sacré chemin je crois, même si la douleur est toujours la même, je sais d'où elle vient. Et je mérite mieux que ça. Et un jour je rencontrerai mon amour et on construira ce joli refuge tout doux, tendre et apaisant, et on élèvera nos enfants dans l'amour et la bienveillance, parce que moi aussi je suis digne d'amour et de joie. Et d'ici là, je n'ai pas d'autre refuge que moi-même, c'est la grande leçon.

Je vous embrasse
#1326489
Coucou tout le monde

Le soir c'est difficile. J'avais oublié à quel point. Je pleure, je me sens triste, seule, démunie, je ne sais plus quoi faire face à ma douleur. J'écris ici, je sais que quelqu'un me lira.

Mon ex m'a supprimée de ses amis facebook. C'est débile mais ça m'a fait mal. J'avais encore de l'espoir. Mais cet homme ne m'a jamais aimée et ne m'aimera jamais. Je dois intégrer ça. 5 mois , c'était suffisant pour vivre de belles choses, me projeter et l'aimer d'une certaine façon. Pour lui c'était sans doute pas grand chose.

Je m'enfonce dans la noirceur. J'ai mal, la petite fille au fond a mal, et je ne sais plus quoi faire pour nous apaiser, pour lui dire que je l'aime et que je suis là pour elle, que je suis solide et que tout ira bien, qu'elle n'a plus à avoir peur, parce que moi j'ai peur, que je suis fragile et qu'il n'y a personne pour me rassurer.

J'ai relu mon fil depuis ma dernière grosse rupture début 2019. J'ai relu tous les conseils, tous les messages, tout tout tout. Je n'arrive pas à savoir si j'ai avancé, si j'ai appris à m'aimer, si j'ai appris à me donner de la valeur, à m'estimer, à considérer que je mérite un mec bien. J'ai appris à découvrir mes goûts, ce que j'aime faire, ce que je n'aime pas faire, ce que je veux, ce que je ne veux pas. Et pourtant je me retrouve au même endroit, à pleurer dans mon lit chez ma mère parce qu'un homme m'a quittée.

Ce n'est pas possible. Il faut que je me secoue. Je ne peux pas replonger encore une fois. Je ne comprends pas pourquoi les ruptures me bouleversent à ce point, pourquoi elles remettent autant mon monde en question, pourquoi j'en vis autant aussi.

Je voudrais juste pouvoir pleurer dans les bras de quelqu'un, en sécurité.
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