- 12 août 2022, 10:18
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Bonjour tout le monde,
Quelques nouvelles ! Un mois tout pile depuis que j'ai mis fin à notre relation.
L'espèce de brume douloureuse dans laquelle j'errais commence à se lever un peu. Je suis rentrée chez mes parents et c'est un peu dur parce qu'on devait y aller ensemble. Cette fois j'allais affronter ce retour jamais évident avec mon chéri pour me soutenir. Bon ben pas cette fois hein.
Ma mère s'occupe de moi, me fait à manger, me fout la paix. Je me suis remise au boulot parce que j'ai pris beaucoup, beaucoup de retard. Et l'anxiété de ne pas y arriver cette fois (je prépare des cours pour des licence 1, je n'ai jamais fait ça de ma vie, je suis super lente, je me trouve nulle, il ne me reste qu'un mois pour lire et préparer 50 textes) a au moins l'avantage de me faire penser à autre chose qu'à mon ex.
Me faire penser aussi à autre chose qu'à la peur que j'ai de finir seule, de ne jamais rencontrer quelqu'un avec qui construire et partager. Je revois aussi des amies d'enfance, de lycée. J'en ai une qui est en couple depuis 10 ou 11 ans. Je lui disais, super amère, que je n'étais jamais partie en vacances à deux, et seulement 3 fois en weekend en amoureux dans ma vie (dont deux fois avec le dernier, la fois précédente en 2015). Elle m'a répondu du tac au tac "Je ne suis jamais partie en vacances avec des ami·e·s". J'ai creusé un peu, pour savoir comment ça allait avec son mec. Réponse "Ça va ! On sait pas trop si ça va par habitude ou si c'est vraiment chouette". Et de me décrire un rythme de vie très décalé en raison de leurs boulots respectifs, à tel point qu'ils n'ont que le dimanche en commun pour se voir, et qu'elle a fini par se coucher le soir à 18h30 pour se caler sur lui. Très peu d'amis, seulement deux ou trois couples, elle ne sort jamais boire un verre, faire la fête. Pas d'activités "extra-scolaires". Un boulot qui lui plaît mais où elle est sous-payée. Pas la vie de couple qui me fait rêver quand j'y pense...
Je suis retombée, en relisant de vieux trucs ici, sur un fil ouvert par je ne sais plus qui pour les "trentenaires célibataires" (la case sociale/catégorie socio qui me terrorise), où tout le monde (majoritairement des femmes) déplorait son célibat et se morfondait d'être seule. MlleBulle les secouait en les exhortant à profiter plutôt de tous ces moments de liberté, de tout ce qu'elles pouvaient faire seules, et qu'elles ne pourraient plus faire quand elles seraient avec quelqu'un - parce que ça arriverait.
Bon. Ok alors. Vie de couple rangée depuis 10 ans = pas si ouf que ça, surtout à même pas 30 ans. Mon amie est enfermée dans quelque chose dont elle ne veut ou ne peut pas sortir - c'est son droit le plus strict mais elle avait quand même l'air de dire que ma vie avait l'air chouette et bien remplie. Et c'est vrai qu'en fait pendant ces 10 ans, j'ai voyagé, seule parfois, je suis partie vivre à l'étranger, deux fois, j'ai déménagé 3 fois, je me suis fait des amis un peu partout, j'ai fait et réalisé plein de projets, j'ai fait tout un tas d'expériences, et j'en ai encore plein sous le capot.
Je me sens encore terrifiée à l'idée que "ça n'arrive pas", cette histoire d'amour saine et durable à laquelle j'aspire profondément, mais je me concentre sur les mots de MlleBulle et j'ai décidé de profiter du temps libre qui m'est imparti pour réaliser les projets qui comptent vraiment pour moi, me faire du bien, découvrir plein de choses - quand je serai dans un couple sérieux avec potentiellement enfants et chien (oui j'aime les chiens maintenant), je n'aurai plus le temps de rien.
Pour être tout à fait honnête, quand il m'a demandé de venir vivre avec lui, j'ai eu peur parce que je sentais que ça ne venait pas du bon endroit, mais aussi parce que je ne me voyais pas encore abandonner cette liberté que j'ai conquise en vivant seule. Je me suis vue essayer de rédiger ma thèse avec un enfant de 3 ans (qui n'est pas le mien donc) dans les pattes, m'occuper de la maison, des courses, et j'ai eu peur d'être malheureuse.
Tout ça se fait sur fond de tristesse, de colère qui pointe parfois le bout de son nez. J'ai complètement renoncé à une "dernière" discussion. À mon retour chez moi, je lui demanderai de déposer mes affaires chez une amie et j'irai les récupérer ensuite.
Je vous embrasse