- 19 mai 2019, 09:21
#1302175
Il y a 20 ans, je rencontre M. lors d'une fête. Je suis mariée, j'ai 1 enfant, du genre classique "quand on fonde une famille c'est pour la vie". Il ne se passe rien d'autre que des regards, mais cette rencontre me bouleverse. Nous bouleverse. Nous n'avons rien en commun. Rien. Rien que nos yeux qui se bouffent et ce désir improbable. Fin de la fête, fin de l'histoire. Mais M est là, dans d'autres fêtes, et toujours entre nous ce désir. Et puis les années passent. Les enfants grandissent. Mon mari rencontre une femme, plus jeune, plus belle, plus tout. Alors notre histoire pour la vie ne se regarde plus que dans de vieux albums photos. C'est ainsi, et finalement, c'est peut-être mieux d'avoir plusieurs vies.
Par hasard, un jour, dans la rue, comme ça, je recroise M. Plus de mari, et lui aussi vient de se faire larguer. Ces désirs de tant de temps remontent, affluent, s'emportent, et nous qui n'avons rien en commun, aucune vie, aucun schéma, rien de rien, découvrons ébahis que nos corps dansent ensemble, oui, mais que nos âmes aussi. Mais cette histoire n'existe pas. Elle ne peut exister. Trop de murs, de fossés, trop de rien de commun, de blessures irréparables, trop et pas assez d'amour, le vrai, parce que trop de lien différent, d'amitié, de fraternité, de ressemblance dans les rêves et les partages. Alors après quelques mois, lui retrouve sa belle, son amour, son vrai amour, celui qu'on ne rencontre qu'une fois. Je souris tristement.
Mais il me revient. A peine quelques jours plus tard. Il me revient d'une façon que j'aime, et nous nous voyons parfois, nous partageons quelques heures, quelques jours, des rires, des échanges, du désir, beaucoup aussi. Elle le sait, il le lui a dit. lui a dit "c'est comme ça". Elle est d'accord.
Mais leur histoire avait juste besoin de finir, et elle finit. Alors que faire de nous deux ? Et voilà que petit à petit, jour après jour, nous devenons un couple "normal". Avec tous les trucs planplans et le manque de désir qui suit. Il vient même habiter avec moi, tous les jours chez moi, tous les jours, aux yeux des autres, qui ont eu du mal à voir ce qui nous rassemblait nous sommes désormais un "couple" C'est bon, et c'est atroce. Lui me dit qu'il ne m'aime pas. Et qu'il me pense amoureuse de lui. Moi je crois que je l'aime, oui, mais pas comme on aime un amour. Il est mon frère, mon confident, mon ami, le seul à qui j'apparaisse sans masque, il est aussi mon amant, mais je n'ai pas envie de vivre avec lui. Peut-être parce qu'il me répète ça, souvent, qu'il ne m'aime pas ? Alors après ces mois de vie commune, de malaise grandissant, je lui ai demandé de partir. De virer toutes ses affaires de chez moi, parce que c'était chez moi, pas chez nous. Il est parti.
Je suis soulagée, j'avais besoin de me retrouver, d'être à nouveau chez MOI, sans concession à faire, à lui faire. Mais je suis triste aussi.
Nous avons parlé, le lien entre nous est là, toujours, et notre histoire n'est pas finie, c'est juste qu'elle prend un nouveau tour, encore. C'est beau, je trouve, mais c'est triste aussi. Parce que nous n'arrivons pas à faire exister ce truc impossible. Ni lui, ni moi. Cette histoire n'existe pas. Elle ne peut pas exister, nous ne le savons que trop, et pourtant elle est là, depuis tout ce temps. Alors quoi ? Est-ce que nous nous trompons à ce point en voulant croire à nos rêves ? Ou est ce que c'est juste moi qui n'ai pas su voir qu'il n'y avait rien d'autre qu'une classique histoire insipide d'un homme qui prend ce qui lui va, parce que ça lui va, et puis s'en va ?
Par hasard, un jour, dans la rue, comme ça, je recroise M. Plus de mari, et lui aussi vient de se faire larguer. Ces désirs de tant de temps remontent, affluent, s'emportent, et nous qui n'avons rien en commun, aucune vie, aucun schéma, rien de rien, découvrons ébahis que nos corps dansent ensemble, oui, mais que nos âmes aussi. Mais cette histoire n'existe pas. Elle ne peut exister. Trop de murs, de fossés, trop de rien de commun, de blessures irréparables, trop et pas assez d'amour, le vrai, parce que trop de lien différent, d'amitié, de fraternité, de ressemblance dans les rêves et les partages. Alors après quelques mois, lui retrouve sa belle, son amour, son vrai amour, celui qu'on ne rencontre qu'une fois. Je souris tristement.
Mais il me revient. A peine quelques jours plus tard. Il me revient d'une façon que j'aime, et nous nous voyons parfois, nous partageons quelques heures, quelques jours, des rires, des échanges, du désir, beaucoup aussi. Elle le sait, il le lui a dit. lui a dit "c'est comme ça". Elle est d'accord.
Mais leur histoire avait juste besoin de finir, et elle finit. Alors que faire de nous deux ? Et voilà que petit à petit, jour après jour, nous devenons un couple "normal". Avec tous les trucs planplans et le manque de désir qui suit. Il vient même habiter avec moi, tous les jours chez moi, tous les jours, aux yeux des autres, qui ont eu du mal à voir ce qui nous rassemblait nous sommes désormais un "couple" C'est bon, et c'est atroce. Lui me dit qu'il ne m'aime pas. Et qu'il me pense amoureuse de lui. Moi je crois que je l'aime, oui, mais pas comme on aime un amour. Il est mon frère, mon confident, mon ami, le seul à qui j'apparaisse sans masque, il est aussi mon amant, mais je n'ai pas envie de vivre avec lui. Peut-être parce qu'il me répète ça, souvent, qu'il ne m'aime pas ? Alors après ces mois de vie commune, de malaise grandissant, je lui ai demandé de partir. De virer toutes ses affaires de chez moi, parce que c'était chez moi, pas chez nous. Il est parti.
Je suis soulagée, j'avais besoin de me retrouver, d'être à nouveau chez MOI, sans concession à faire, à lui faire. Mais je suis triste aussi.
Nous avons parlé, le lien entre nous est là, toujours, et notre histoire n'est pas finie, c'est juste qu'elle prend un nouveau tour, encore. C'est beau, je trouve, mais c'est triste aussi. Parce que nous n'arrivons pas à faire exister ce truc impossible. Ni lui, ni moi. Cette histoire n'existe pas. Elle ne peut pas exister, nous ne le savons que trop, et pourtant elle est là, depuis tout ce temps. Alors quoi ? Est-ce que nous nous trompons à ce point en voulant croire à nos rêves ? Ou est ce que c'est juste moi qui n'ai pas su voir qu'il n'y avait rien d'autre qu'une classique histoire insipide d'un homme qui prend ce qui lui va, parce que ça lui va, et puis s'en va ?