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Si le coeur vous en dit, racontez-nous votre histoire en détails
par Allys
#1340396
Bonjour,

Je reviens sur le forum, parce que la jolie histoire de famille recomposée que je construisais, viens de d’exploser au bout de 5 ans, à l'initiative de mon compagnon.

Le constat est simple, nous vivons sous le même toit (Chez lui) depuis tout juste un an, et notre vie commune semble incompatible et il ne m’aime plus.

Nos différences trouvaient des moments de respiration dans le "chacun chez soi", mais sous le même toit elles sont devenues trop prégnantes, elles se sont insinuées partout, elles ont entraîné des disputes, des conflits, des ajustements, des compromis mais jamais suffisants.
Les tâches domestiques étaient une grande source de conflit. Lui qui aime l’ordre, les horaires fixes qui budgétise ses dépenses sur les 10 prochaines années, n’a pas supporté de vivre avec moi qui suis plutôt bordélique, un peu bohème, qui procrastine, et est souvent dans le « on verra quand on y sera ». Suite à ses reproches récurrents, j’ai fait de nombreux efforts, mais ils n’étaient jamais suffisants. Au fur et à mesure du temps, il ne voyait que ce qui n’avait pas été fait, il pointait ce que je faisais mal, il ne relevait que le négatif. Je me sentais minable, et je lui en voulais. Mais quand j’en parlais, il me disait que sa façon de fonctionner était la seule possible, car c’était ce qu’il fallait faire.

A cela il faut ajouter des problèmes à mon travail que je déversais chaque soir sans limites sur lui depuis déjà 2 ans. Mais je n'ai pas entendu sa détresse. Je rentrais lessivée, épuisée, et de mauvaise humeur, et je passais des heures à me plaindre. Il ne disait rien et essayait de m’aider, ou de me faire rire. Il y a un an j’ai failli quitter ce travail, mais l’opportunité ne s’est pas concrétisée, alors j’ai continué la mort dans l’âme. Je ne parlais que de ça, je ruminais, je ressassais. Il y a 6 mois il a enfin tiré la sonnette d’alarme et a fini par me dire qu'il ne voulait plus entendre parler de mon travail, que c’était insupportable. J’ai alors fait à nouveau des démarches pour changer de boulot.
En juin j’ai enfin obtenu une réponse positive pour une prise de poste début septembre. Un super endroit, ce dont je rêvais, même si le salaire ne suit pas. J’étais heureuse, mais il m’a dit que lui n’était plus heureux, que notre quotidien lui pesait. J’ai alors cru qu’en faisant des efforts supplémentaires sur le rangement, et avec ce nouveau travail (qui allait me permettre de mieux m’organiser), tout allait rentrer dans l’ordre à la rentrée.

Les vacances se sont plutôt bien passées ensembles, en famille, mais en août tout a dérapé. J’ai eu un accident, fin juillet, une grosse fracture de la jambe. Devant s’occuper de tout, il est devenu irritable, colérique, je ne l’avais jamais vu comme ça (en tout cas pas à ce point). Il a eu des propos blessants, envers moi, et envers ma fille, car il aurait voulu qu’elle fasse la moitié de toutes les taches de la maison (c’est une ado). Il lui faisait reproches sur reproches, et ma fille qui aime beaucoup son beau-père, a fini par être stressée et angoissée, de manger avec nous, de descendre dans le salon, de rentrer à la maison. Nous nous sommes beaucoup disputés, on ne se comprenait plus du tout.

J’ai commencé mon nouveau boulot, et le premier soir, je lui ai dit combien, j’étais heureuse d’avoir enfin changé, que tout était parfait j’étais sur un petit nuage, que toutes mes plaintes étaient terminées. j'étais persuadée que tout allait enfin s’arranger. J’étais pleine d’espoir et d’enthousiasme. Mais ce week-end, il m’a annoncé qu’il ne m’aimait plus et qu’il voulait que l’on se sépare.

Ça fait mal, si mal, j’avais oublié que ça faisait si mal.

Je vais devoir partir de sa maison, et retourner dans la mienne. Mais ma maison tombe en ruine (un dégât sécheresse que l’assurance a refusé de prendre en charge), c’est ce qui a précipité notre installation ensemble, car elle menace de s’écrouler, et il s’inquiétait. Elle est une vieille baraque inchauffable, une passoire énergétique, ou tout est cassé. Nous avons démonté tous les placards pour tout installer chez lui, ainsi que les luminaires. Et je suis encore dans le plâtre (oui j’ai commencé le boulot grâce à un fauteuil roulant malgré mon accident). Il me faudra encore plusieurs semaines de rééducation avant de pouvoir être autonome. Le déménagement dans ces conditions me semble insurmontable, je ne me sens pas capable de trier nos affaires, de récupérer mes meubles, d'emballer notre vie, d'enlever les photos.
Je suis encore dans la phase de déni, j’espère encore que tout va s’arranger, qu’il va changer d’avis, mais je sais que ce ne sera pas le cas, et je dois le dire à ma fille (elle est en internat et ne rentre que vendredi, qu'elle ne verra plus son beau-père qu'elle aime tant.
C’est dur, je ne mange plus et je ne fais que pleurer (pas au boulot, ou c’est vraiment génial), il ne l’a pas encore dit à sa fille (qui voit bien que quelque chose ne va pas), il le lui dira mercredi (ils passent la journée ensembles), mais il en a déjà parlé à ses parents, et à ses frères et sœurs.

Moi je n’ai ni frères, ni sœurs, ni d’amis, et mon père avec qui je suis à nouveau en bon termes (grâce à ce compagnon notamment), est très malade, et n’est pas en état de me soutenir (je ne lui ai pas dit pour le moment). Je me sens abandonnée, nulle, moche et la perspective d’habiter à nouveau seule chez moi, me terrorise. Ma fille n’est là que les week-ends, et mon fils est en chambre d’étudiant, il ne sont donc plus là, et j’ai peur, peur de m’écrouler, peur de sombrer, j’ai peur de finir comme ces personnes que l’on retrouve 5 ans après leur mort dans leur appartement, alors qu’avant de rencontrer mon compagnon, je me sentais bien, ma solitude ne me pesait plus. Tout devoir recommencer me parait insurmontable.

Ce n’est pas juste que ce soit trop tard…
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par Selmasultane
#1340399
oh Allys, ce que je lis me fait beaucoup de peine . Tu es une de mes intervenantes préférées sur ce forum , tu es toujours d' une si grande justesse , et je me suis souvent reconnue en toi, du fait sûrement de la proximité générationnelle.

( d' ailleurs quand tu parles de " déverser tes problèmes sur ton compagnon " , je reconnais cruellement une de mes tendances ,dont l' absence de vie commune avec mon compagnon depuis 2 ans et demi constitue il faut bien le dire un précieux garde fou )

Avant toute chose je voulais te dire que TU N' ES PAS NULLE ET TU N' ES PAS MOCHE. Et que même si ça te parait impossible aujourd' hui, you're gonna be fine .

Pour être ensuite très pragmatique , tu n' es pas censée déménager demain avec une jambe dans le plâtre ou bien ? ( j' ai aussi une grande théorie psychologisante sur les fractures/ entorses concomitantes aux ruptures , mais je vais te l' épargner ;) )
J'ose espérer que ton ex ( je sais ça fait mal ) te laisse un temps ou un préavis quand même , non ? ( cela me semble un minimum après t' avoir exfiltrée de ta maison tel un preux chevalier ) . Donc une chose après l' autre, un pas après l' autre ( c' est le cas de le dire ).

Ne te fais pas trop de souci pour ta fille . A ce que je vois de mon ado de fille ( qui vient aussi de rentrer a l' internat ;) ) , les ados sont très autocentrés . Et toute attachée qu' elle soit à son beau père , sa vie commence a être ailleurs ( avec ses copines notamment ) . Je suis persuadée qu' elle préfèrera être avec sa maman chérie dans une passoire énergétique que dans une maison en DPE B avec un beau père qui lui casse les bonbons sur le rangement et la vaisselle .

Courage
Elieza, Janysse ont aimé ça
par Janysse
#1340400
Ma très chère, très douce Allys,

Je suis extrêmement peinée de lire ces nouvelles et ta détresse du moment... Oui ça fait atrocement mal et on ne s'y fait pas, jamais, et c'est ok d'avoir mal à en crever parce que ça fait mal à en crever.

Cette peur panique de te retrouver seule est tout à fait compréhensible et normale lors d'une rupture, tu le sais très bien. Maintenant, souviens-toi que tu es forte, que tu es solide, que tu as appris à vivre seule avant de rencontrer ton compagnon ; tu allais bien avant, tu iras bien après. Alors oui il va falloir réapprendre à vivre sans lui, sans cette famille recomposée, mais tu ne repars pas de zéro parce que moi je sais que tu as trop bossé et avancé ici pour repartir de zéro.

Les amis tu vas t'en faire, parce que tes enfants étant loin tu vas avoir du temps à investir pour ta pomme à toi et dans des relations d'amitié qui sont précieuses mais souvent négligées et c'est tout un chantier magnifique d'espoir qui s'ouvre à toi même si pour le moment tout paraît sombre et catastrophique - et ça l'est d'une certaine manière.

Pour ce qui est de ta maison je ne saurais quoi te conseiller je n'ai jamais été confrontée à cela mais Selma a raison, un pas après l'autre, et j'espère que tu n'as pas à déménager demain matin...

Selma, ta théorie des blessures concomitantes aux ruptures me convainc de plus en plus...

Je vous embrasse toutes deux avec beaucoup de tendresse, courage Allys :bisou:
par Elieza
#1340401
Coucou Allys,
Coucou les filles,

Douce Allys, que je suis triste de lire ca. Si je me souviens bien en plus tu as la charge d'un enfant handicapé, ou je confonds?

Quoi qu'il en soit, oui, comme Selma le dit, les blessures...
Je ne sais pas où tu es géographiquement mais si je peux t'être d'une quelconque aide, n'hésite pas.
J'espère malgré tout que tu gardes un peu le moral, et je le répète, tu n'es pas seule.
Je t'embrasse très très très fort!
Janysse ont aimé ça
Avatar du membre
par Cyril au soleil
#1340402
Allys je suis vraiment désolé de lire cette situation,
D'autant plus que je n'aurais pas les mots ou les messages qui pourraient être nécessaires dans ce cas.
Tu m'avais aidé par tes interventions sur ma situation, je t'en remercie encore,
Ces moments la tête dans le guidon, le déni, la douleur sont passagés, tout est passagé même si de le lire ici n'apporte pas beaucoup de réconfort,
Accroche toi! Et un pas après l'autre !
par etpourtant
#1340403
Chère Allys!

Merde, merde et remerde ! Punaise que ça fait mal de te lire ! Punaise que la vie est con, punaise que la vie est dure, mais punaise que la vie est là !

Elle est là la vie, tu es là, et c'est la première étape. Elle va te faire pleurer, rager, hurler, envoyer chier, et tu vas pleurer, rager, hurler, envoyer chier. T'es dedans, t'as pris la grande claque, putain que ça fait mal ! Et tu sais que plus tu la ressens, plus ça fait mal, plus vite ça passera.
Parce que ça passera, tu le sais. Parce que tu as appris, tu as vécu, tu sais ce que c'est que le haut et le bas.
Ouais tu vas dire que tu es nulle et moche, que tu ne mérites rien de plus. Oui ça tu vas te le dire, tu vas aussi nous le dire. Mais tu sais que ce n'est qu'un passage, un passage obligé, dur, chiant, un grand vide, mais un passage.

Comment faire alors ? à la limite on s'en fout, ça se démerdera de toutes manières, d'une façon ou d'une autre, c'est l'aventure, l'inconnu. Aujourd'hui tu pleures, eh bien pleure ma belle, c'est le moment de pleurer ! Pleure à fond !

Mais tout ça tu le sais parce que tu l'expliques si bien avec tes mots parfois trash mais tellement justes à ceux qui ne le savent pas ou qui ne veulent pas le voir.

Ce forum est un peu moribond, certes, mais il est là, et il est là pour ça, et c'est là qu'il est beau. Les amis, réels ou virtuels, même si on ne les voit pas souvent, ils sont là, dans l'ombre, mais ils sont là. Et on est là pour toi, pour entendre tes mots, pour te soutenir comme on peut. Et on le fera.

Allys, ma grande, c'est le moment, t'as donné des tonnes à ce forum, à tous ceux qui pleuraient, t'as filé des coups de pompe dans le derche à ceux qui en avaient besoin, à ceux qui étaient dans le déni. Eh bien c'est l'heure, maintenant si t'en as besoin on sera là aussi pour t'en mettre, et des sévères.

Et on sera là aussi comme une épaule qui ne peut pas faire grand chose d'autre que d'être simplement là, quand tu auras besoin d'un peu te reposer la tête quand elle devient lourde.

Courage ma belle, tu peux compter sur nous pour être présents pour toi !
Carpe-Diem-8, Elieza ont aimé ça
par Allys
#1340404
Bonsoir,

Merci à tous et toutes pour vos réponses, ça me fait tellement du bien de vous lire, ça me réconforte.

A Selmasultane
Pour être ensuite très pragmatique , tu n' es pas censée déménager demain avec une jambe dans le plâtre ou bien ? (...) J'ose espérer que ton ex ( je sais ça fait mal ) te laisse un temps ou un préavis quand même , non ? ( cela me semble un minimum après t' avoir exfiltrée de ta maison tel un preux chevalier )
Il me demande de m'organiser et de lui dire ce soir sur quelle temporalité le déménagement va se faire, afin qu'il puisse m'aider. Il ne me mets pas dehors, mais m'a fait part hier du fait que ma présence est une source de stress intense, et qu'il arrivera mieux à le gérer si je peux lui proposer dès maintenant une date butoir et une organisation dans un futur pas trop lointain. Toute ma vie a été transportée d'une maison à l'autre, je me sens tellement diminuée avec le plâtre que tout cela me semble irréalisable en quelques semaines.

A Janysse
Cette peur panique de te retrouver seule est tout à fait compréhensible et normale lors d'une rupture, tu le sais très bien. Maintenant, souviens-toi que tu es forte, que tu es solide, que tu as appris à vivre seule avant de rencontrer ton compagnon ; tu allais bien avant, tu iras bien après. Alors oui il va falloir réapprendre à vivre sans lui, sans cette famille recomposée, mais tu ne repars pas de zéro parce que moi je sais que tu as trop bossé et avancé ici pour repartir de zéro.
Je ne sais pas si je vais y arriver, j'ai peur de ne plus trouver les ressources nécessaires au sens propre (je vais avoir du mal à payer mes factures, l'internat de ma fille avec mon salaire diminué), comme au figuré. Oui j'allais bien avant, mais quand il est entré dans ma vie il s'est rendu indispensable, m'épaulant, m'aidant, trouvant des solutions à mes problématiques.
Je me sens usée, dépassée, j'ai l'impression que je ne suis plus capable d'y arriver. Je vais aussi me retrouver séparée de sa fille, elle va me manquer, je me suis beaucoup attachée à elle, elle était le 3eme enfant que je n'ai jamais eu. Je ne la verrai pas grandir, c'est trop dur.

Elieza
Si je me souviens bien en plus tu as la charge d'un enfant handicapé, ou je confonds?
Mes deux enfants ont un handicap, mais ils ont été bien pris en charge. Ma fille a un autisme de type asperger. Aujourd'hui elle s'en sort bien, elle "gère" comme elle me dit. Elle a la chance d'être seule dans une chambre à l'internat, ce qui lui permet de s'isoler quand la pression sociale est trop forte. Je lui ai annoncé hier la séparation. Elle n'a pas été triste, mais en colère envers mon ex (ça fait mal, mais c'est une réalité qu'il faut que j'accepte) compagnon. Elle est colère car nous venions enfin de finir d'agencer sa chambre chez lui, et qu'elle se sent trahie.


Cyril
Accroche toi! Et un pas après l'autre !
etpourtant
Courage ma belle, tu peux compter sur nous pour être présents pour toi !
Merci, merci à vous tous, ce soir j'ai réussi à avaler quelque chose, c'est déjà une victoire.

:bisou:
Elieza, Janysse, etpourtant ont aimé ça
par Elieza
#1340405
On est là!!! Je sais que ca peut ne pas vouloir dire grand chose, mais on est là. De près de loin. Je réitère, si tu as besoin de quoi que ce soit...
Plein de courage.
par Selmasultane
#1340406
Hello Allys,

Contente que tu aies pu manger un peu.

Je suis bien désolée pour le stress intense de Monsieur, le pauvre chéri, mais ne pense qu' à toi . Tu lui fourniras sa fuckin' date butoir quand tu seras en capacité de le faire, épicétou. Il y a un truc qui s' appelle l' humanité, et on ne fout pas dehors qqn dans ces conditions, on ne le ferait pas pour un inconnu .

En termes financiers , es tu seule à assumer pour tes enfants , ou leur père verse- t' il une pension alimentaire ? ( fixée par jugement ? Révisée lors ton emménagement ? )

Je comprends toutes les pensées négatives qui t' assaillent . Je sens que le renoncement a la recomposition idéale en fait partie , comme toutes les projections idéalisées .
Lors de la rupture qui m' a amenée ici, renoncer a notre recompo de 4, lui avec son fils, moi avec ma fille , a été très douloureux ; me revenait l' image de nos jeux de société etc.. ( beaucoup plus difficile les jeux de société en tête a tête avec ma fille ...tout comme je l' avais été avec ma mère ).
Avec le temps on déconstruit toute cette douleur, et je sais que tu as les ressources nécessaires pour le faire. A posteriori je chéris plus que tout les années seule avec ma fille qui ont suivi cette rupture, toutes les séries qu' on a suivies , rituellement , à deux, nos vacances en tête a tête etc...A tel point que ce n' est que cette année qu' on est partis pour la première fois à trois .
Ce n' est qu' un exemple et je sais que tu es en train de te dire que ta fille prend son envol , l' internat etc..
Mais toi aussi tu trouveras un autre chemin que celui que tu idéalises aujourd' hui .

Bisous fabuleux :bisou:
Elieza ont aimé ça
par Janysse
#1340408
Coucou les copaines,

Bien d'accord avec Selma, son stress à lui on s'en fout, toi t'es dans le plâtre, tu viens de te faire larguer, il va falloir réorganiser toute ton existence et celle de tes enfants, donc il va prendre sur lui deux minutes. Pour ce qui est des ressources financières, j'entends absolument les difficultés qui se profilent, la piste "père de tes enfants" est effectivement à explorer/exploiter.

Bien sûr que tu te sens dépassée, tu es sous le choc et en plus tu es physiquement diminuée. Mais tu es capable de gérer tout ça, de t'en sortir, s'il y a bien quelqu'un ici qui en est capable, c'est toi !

Ce que dit Selma sur les projections de la famille recomposée est particulièrement pertinent. Bien sûr je n'ai pas d'enfants donc je parle de cet endroit-là, mais je veux te dire que faire famille autrement est possible, qu'il y a d'autres façons de vivre que celles dont on nous dit qu'elles sont normales et souhaitables : le couple hétéro-nucléaire, la famille recomposée, etc. J'ai toujours trouvé très violent que les beaux-parents et beaux-enfants se retrouvent du jour au lendemain à couper les liens suite à la séparation du couple, pourquoi ne nous serait-il pas possible de continuer à entretenir des relations d'amour familial avec ces enfants qu'on a élevés ou ces parents qui nous ont élevés ? Ce n'est pas à l'ordre du jour immédiat parce qu'il faut gérer le verre brisé partout, mais rien ne t'empêche à l'avenir de programmer des moments pour toi, ta fille et ta belle-fille (si elles s'entendent), ensemble. Tu peux continuer à être une figure de référence pour elle et elle faire partie de tes enfants. J'ai une amie comme ça qui a eu trois enfants (de trois pères différents qui il me semble ne sont même pas dans le tableau familial), et qui a élevé pendant genre 10 ans les 3 enfants de son compagnon. Après leur séparation, ils sont tous restés très proches, et lorsqu'elle a acheté sa maison, elle a prévu des chambres/couchages pour les six, et quand elle dit "mes enfants", elle parle des six enfants qu'elle a élevés.

De la même façon, si vivre seule te paraît trop insurmontable (psychologiquement, financièrement), il y a l'option de faire une coloc avec un autre parenté séparé ou seul. J'ai aussi connu deux femmes qui, à l'issue de leurs séparations respectives, ont emménagé ensemble avec leurs enfants, "le temps de se retourner". Elles ont vécu ensemble deux ans comme ça, partageant les frais de logement et l'éducation des enfants, et sont devenues des amies très proches (perso c'est mon rêve actuellement).

Bref tout ça pour te dire qu'il y a, comme le dit joliment Selma, un autre chemin qu'il te reste à découvrir et façonner et qui n'a peut-être rien à avoir avec la famille recomposée, ni avec les exemples que je t'ai donnés, qui n'appartiendra qu'à toi et celles et ceux qui partageront ce chemin.

Courage Allys, aujourd'hui c'est l'apocalypse mais la poussière va retomber, la douleur va se faire moins vive, et ta force et tes capacités t'apparaîtront plus clairement. Et on sera toujours là quoiqu'il arrive.

Je t'embrasse
Elieza, Carpe-Diem-8 ont aimé ça
par Allys
#1340410
Bonjour à tous et toutes,

On m'a enfin enlevé mon plâtre, et petit à petit je retrouve un peu de mobilité.

Hier mon ex s’est occupé de moi, enfin de ma jambe (massages, remise en mouvement doux, encouragements) pour que je me « remette rapidement » (Et que je déguerpisse plus vite ?). Hier c’était léger, nous avons partagé une journée en famille, nous avons beaucoup rit, et j’ai réalisé que cela faisait très longtemps que tout n’avait pas été aussi léger. Alors j’y ai cru. J’ai cru que tout était effacé, que la crise était passée, qu’il avait changé d’avis, que maintenant que je n’avais plus mon plâtre, que maintenant que je ne lui prenais plus la tête avec mon boulot, il se rendait compte que la vie avec moi n’était pas si horrible… Alors une fois les enfants couchés j’ai tenté, tenté de voir ce qu’il restait de nous, ce qu’il restait de son attirance pour moi, il fallait que je vois ça. Et j’ai vu…

Il m’a proposé un plan sexe. J’ai évidemment refusé parce que je sais que ça me fera souffrir, parce que je sais qu’il ne peut pas être le mal et le remède, je sais tout ça. Je lui ai demandé s’il était sûr de lui, s’il voulait perdre tout ce que l’on a construit ensemble pendant toutes ces années Il m’a répondu ce qu’il m’avait dit lors de la rupture, que nous n’étions pas compatibles pour la vie commune, que nous ne nous étions jamais rejoints, que finalement nous n’avions pas été un couple, mais deux personnes qui avançaient chacune de leur côté. Comment ai-je pu me tromper à ce point ? Notre histoire c’était du faux ?

Je n’arrive plus à retrouver du sens, plus rien ne me semble familier et sécurisant.
J'en ai tellement rêvé de vivre avec lui, j’en ai tellement rêvé de ce boulot, j'en ai tellement rêvé que l'on me retire ce pâtre, j'en ai tellement rêvé comme la fin d'un cauchemar. Et finalement le cauchemar commence.

Ce matin je n’y arrive pas, je ne fais que pleurer. Je ne veux pas que les enfants me voient comme ça, mais je n’arrive pas à prendre sur moi. Il va pourtant falloir que je sorte de cette pièce…
par Selmasultane
#1340411
Coucou Allys,

bonne nouvelle pour le plâtre enlevé, et pas bonne nouvelle pour le dimanche down .

J'espère que ça va mieux aujourd'hui.

Je ne t'apprendrai rien en te disant qu'il faut prendre avec des pincettes (voire, ne pas écouter du tout) ce que dit l'ex à la rupture , que les propos qu'il tient à ce moment là sont spécifiques à ce moment là , et n'effacent en rien à la belle histoire qui a précédé.

Sinon, je retrouve cette part d'idéalisation , que j'évoquais précédemment ,dans ces propos "J'en ai tellement rêvé de vivre avec lui, j’en ai tellement rêvé de ce boulot, j'en ai tellement rêvé que l'on me retire ce pâtre, j'en ai tellement rêvé comme la fin d'un cauchemar."

Je ne dis pas qu'il faut ne rien attendre de la vie , et faire preuve de pessimisme .Mais c'est toujours intéressant de s'interroger sur nos projections sur le couple, qui n'ont parfois , pas grand chose à voir avec ce qu'est , fondamentalement, l'autre.

Courage et bisous :bisou:
Elieza, Mia76 ont aimé ça
par Janysse
#1340412
Coucou Allys,

À moins que ton ex compagnon n'ait en réalité un autre nom, qu'il t'ait menti pendant 5 ans sur ses sentiments pour toi (ça m'étonnerait), ou qu'il ait en réalité une double vie depuis tout ce temps, je doute sérieusement que tu puisses conclure que votre histoire était du faux.

Pour ce qui est de la légèreté retrouvée, j'ai constaté sur le forum à la lecture de nombreuses histoires (pas de mon expérience personnelle car j'ai toujours eu la chance de pouvoir couper les ponts immédiatement après chaque rupture), qu'une fois que le largueur a largué, qu'il s'est délesté de ce poids et que les choses ont été dites, la relation peut se faire plus légère. Littéralement le largueur (ou la largueuse) est plus léger d'avoir craché le morceau et certaines tensions n'ont plus lieu d'être de son côté. Genre "ouf c'est dit !" Cette légèreté est hélas source de grande confusion du côté du largué... Dites-moi si vous trouvez que je délire !

Félicitations d'avoir refusé d'être son plan cul, tu sais très bien que d'autres auraient dit amen à tout ça, et peut-être bien que toi aussi il fut un temps... Vois-tu le chemin parcouru ?

Je suis d'accord avec Selma, peut-être que la piste à creuser pour donner du sens à tout ce marasme est à chercher du côté des projections sur le couple...

Courage ma douce Allys
Elieza ont aimé ça
par Carrie007
#1340413
Bonjour Allys, bonjour à tous,

Je ne me connecte pratiquement plus au forum mais j'ai eu envie d'intervenir quand j'ai vu ton message. D'autant qu'il est très rare de voir, finalement, des "piliers" ou anciens du forum parler d'eux, de se livrer comme tu le fais.

Je suis vraiment désolée pour toi. Tu as beau savoir que ça passera, que ce n'est pas la fin du monde, c'est néanmoins la fin de ton monde, actuellement. Et tu as beau avoir déjà connu des ruptures, cela fait toujours aussi mal.

Là, tu as perdu ton équilibre puisque tu fonctionnais avec quelqu'un d'autre depuis plusieurs années. C'est pour ça que tu te sens, en ce moment, bancale et épuisée, que tout te semble insurmontable. Mais, tu le sais aussi, tu retrouveras un autre équilibre, toute seule, puis accompagnée, ou non. Il faut juste un peu de temps.

C'est très humain aussi d'y croire encore, de croire encore en ta relation. Déjà, parce que la rupture est très fraîche. Mais aussi parce que cela te semble aujourd'hui impensable de vivre sans lui. Mais quand tu auras pris un peu de recul, tu verras aussi que ta relation n'était pas parfaite, aucune ne l'est d'ailleurs. Tu l'écris déjà, il y avait pas mal de disputes ces derniers temps, à cause de ton boulot mais je pense, et tu le sais aussi, que c'était certainement l'arbre qui cachait la forêt, qu'il y avait d'autres problèmes sous-jacents. Mais tu y penseras en temps utile.

Ce qui est compliqué aussi est que tu as peur de retourner dans ta maison (ce que je comprends parfaitement), surtout que ton ex-compagnon a su se montrer indispensable pour toi. De ce que je me souviens, tu as pas mal galéré (et pas qu'en amour), et c'est comme si cet homme était arrivé comme un sauveur, te donnant tout, puis te reprenant tout. Mais toi aussi tu était une valeur ajoutée dans votre relation, toi aussi tu as donné, ne l'oublie pas.

Là, il faut aller au plus pragmatique.
Comment t'organiser pour déménager. Pour le coup, le plus vite possible, en fonction de la situation, sera le mieux, pour toi principalement. Car plus tu attendras, plus dur cela sera. Personnellement, j'ai toujours eu la chance de pouvoir couper court rapidement après une rupture, mais je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde.

Pour le côté financier, qui est une angoisse, ça c'est sûr, je rejoins les autres, le père de tes enfants t'aide-t-il? Il existe aussi des aides auxquelles tu pourras certainement prétendre.

Ensuite, essaie de te concentrer sur les côtés positifs, notamment ton nouveau boulot dans lequel tu pourras t'épanouir.

Tu le sais, tu vas encore passer par des moments difficiles, des montagnes russes, mais nous sommes beaucoup à penser à toi et à compatir, même de loin.
Elieza ont aimé ça
par Allys
#1340414
Bonjour,

Vos réponses me font tellement du bien. J'ai beau savoir pertinemment ce que vous me dites, le lire me permet de l'accepter. Je sais que je suis forte, je sais que j'ai traversé des moments très durs et que ma vie a été plutôt chaotique, je sais que malgré tout je m’en suis sortie.
Mais je sais aussi que mes blessures, ne sont pas guéries, que mes schémas ne sont pas résolus, et même si je mesure le chemin parcouru, une part de moi cherche encore l’amour inconditionnel que je n’ai jamais reçu de mes parents. Cette part sombre souffre chaque fois que me sent rejetée., chaque fois qu’un regard ne me trouve pas belle, chaque fois que l’on ne me choisit pas, chaque fois que l’on me dit quitte. Cette part de moi cherche constamment la mesure de ma valeur dans le regard de l’autre. Je ne suis pas sûre de pouvoir vaincre ce démon un jour et réussir à construire une relation saine avec quelqu’un.

J’ai grandi dans la solitude et l’abandon, alors que tout le monde me renvoyait ma condition privilégiée de fille unique. J’ai été élevée par des parents qui voulaient un garçon, et qui ne me supportaient pas. J’étais toujours trop. Trop bruyante, trop garçon manqué, trop casse-cou, trop bordélique, et à la fois je n’étais pas assez. Pas assez sage, pas assez gentille, pas assez obéissante, pas assez bonne à l’école. Rien ne trouvait grâce à leurs yeux, et c’est pour cela qu’a 18 ans on m’a fait comprendre que je devais déguerpir.
J’ai beau le savoir, rien ni personne n’arrive à remplir le vide que je ressens., car je n’arrive pas à m’aimer moi même de façon inconditionnelle. Et si je n'y arrive pas comment quelqu'un pourrait le faire à ma place?

J’ai décidé de commencer à emballer mes affaires dès ce soir après le travail. Vous avez raison, entretenir cet entre-deux n’est qu’une illusion, cela me donne l’impression que tout peut encore changer, et me laisse dans une sorte de déni. Je dois affronter la réalité, et préparer ma réinstallation dans ma maison.

Je finis ce message en vous disant que je vais mieux. Mon boulot me fait du bien, et depuis lundi, depuis que je n’ai plus mon plâtre, je me suis forcée à « socialiser » avec mes nouveaux collègues, j’ai discuté et rigolé, et cela m’a fait beaucoup de bien. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi légère au travail, et même si je ressens une déception que cette légèreté arrive enfin, mais trop tard pour mon couple, je suis contente qu’elle arrive. Je crois que je j’étais en burn-out, ou en situation de harcèlement je ne sais pas trop. Je ne me rends pas toujours compte du mal que je subis, de la toxicité de mes relations personnelles ou professionnelles. Je suis toujours en retrait et dans l’évitement. J’éprouve des difficultés à identifier mes émotions et celles des autres (Et ça me joue des tours personnellement ou professionnellement). Et je ne sais pas si un jour j’y arriverai.
par Carrie007
#1340415
Bonjour Allys,

Ce que tu écris est très parlant, criant même.

Je ne me rappelle pas mais as-tu déjà suivi une thérapie? Car il te reste pas mal de traumas de l'enfance, et tu as encore besoin de restaurer, auprès de toi-même, ton image.

Tu as réussi à recréer des liens avec ton père. Tu écris qu'il est malade, je me doute que tu n'as pas envie de l'embêter, mais lui as-tu déjà parlé de tes souffrances, dont il au moins en partie la source?

En tant que maman, tu sais que ce tu as vécu dans ton enfance n'est pas normal. Le seul amour inconditionnel, mis à part peut-être celui que l'on porte à soi-même, et encore, est celui d'un parent pour son enfant (la réciproque coule moins de source selon moi). Et tu ne l'as pas eu. Et ce n'est pas de ta faute, ce n'est certainement pas à toi de porter les bagages trop lourds ou trop encombrants de tes parents.
Ce n'est pas de ta faute car tu n'étais qu'une enfant.

Comment vas-tu sinon? Arrives-tu à avoir des moments plus légers?
par Elieza
#1340416
Hello Allys hello tout le monde.
Je n'ai pas grand chose a ajouter a ce que les copaines ont déja dit. Comment te sens tu? Ca, c'est important.
Bisous pleins d'amour!
par Janysse
#1340417
Coucou tout le monde, douce Allys,

Même question que Carrie, où en es-tu de la thérapie ? Vois-tu un.e psy pour traverser ce moment ?

Ce moment difficile t'oblige à regarder en face de façon très crue et très lucide tes traumas, tes schémas, et à faire le point sur ton chemin. Quand on est poly-trauma et qu'on a grandi dans la violence, il est tout à fait logique qu'une rupture amoureuse vienne réactiver ces angoisses. Tu es encore dans le vif de la blessure et souffrir parce que tu te sens rejetée par ton ex-compagnon qui a décidé de te quitter ne me paraît pas anormal du tout. Ce n'est pas parce que tout hurle en ce moment à l'intérieur que tu n'as pas avancé, que tu es de retour à la case départ dans ton travail sur ces traumas. Cet épisode douloureux, que tu vas surmonter parce que tu es une survivante et que tu connais les choses à mettre en place pour t'en remettre, est l'occasion de reconnaître cette part sombre que tu évoques qui souffre encore, et de t'atteler à en prendre soin, à travailler dessus.

Courage Allys !