Theodora Posté(e) le 22 avril 2009 Auteur Partager Posté(e) le 22 avril 2009 Pas vraiment du "nouveau", mais un "état des lieux". Je rentre de vacances qui m'ont fait du bien : je reviens avec plein de munitions pour remplir le vide que je sens parfois encore : des échanges remplis de sens avec des amis, beaucoup que j'ai revus, deux que j'ai rencontrés pour la 1e fois "in vivo" ;) ; des tableaux plein le coeur et la tête - frénésie d'expositions et musées - ; des spectacles (ah ! Racine !) ; des dvd et des CD d'opéra plein ma valise, et des livres à n'en plus finir ; des livres aussi dont on m'a parlé et que j'ignorais, et que je vais commander ; des lieux magiques qu'on m'a fait découvrir ou que j'ai retrouvés … Paris, la plus belle ville du monde (quand on n'y habite plus :D ). Je me sens plus riche de ces moments partagés et de cette beauté : l'art est l'exact contraire du divertissement. Loin de nous divertir, de nous écarter de nous-même, il nous ramène toujours au centre de qui nous sommes : il permet d'atteindre, d'une manière qui me reste à la fois mystérieuse et réelle, l'essence de l'être. Soi et l'universel. Soi dans l'universel. L'âme humaine … A part ça, qu'est-ce qui est intéressant, les amis, mmmmm ? :D J'ai une grande chance, je la mesure chaque jour, d'aimer si passionnément tout cela. Et mon relèvement passe par là, je l'ai senti intuitivement dès le début, je le vérifie chaque jour davantage. Drôle de truc, mais c'est le mien ! Des petits moments "down" pendant ces vacances : des lieux que nous fréquentions souvent ensemble, où je retournais seule pour la 1e fois, ces expo qu'il aimait aussi, le théâtre, nos échanges … L'envie de le recontacter. Je ne l'ai pas fait, mais je l'ai eue souvent. Hier soir, j'ai dû lui envoyer un mail (pour lui scanner le 2e tiers d'I.R que nous payions ensemble, étant pacsés, et qui est arrivé chez moi). J'ai fait bref, mais gentil, en rajoutant aux détails techniques trois/quatre lignes pour lui dire que j'avais passé de très bonnes vacances, que j'allais bien, que j'espérais que lui aussi et qu'il n'était plus en colère contre moi. Car pour ceux qui ont suivi mon histoire (les courageux ! :lol: ), la dernière conversation téléphonique il y a bientôt 3 semaines je crois, avait clairement montré qu'il était en colère de ma façon de faire "table rase" des photos et autres souvenirs communs insupportables pour moi. Il s'était montré blessé, vexé, quelque part en souffrance, sans que je puisse savoir s'il s'agissait de sentiments qui étaient blessés ou d'une blessure d'amour-propre. Je n'attends pas de réponse à ce mail, et connaissant l'oiseau, il n'y en aura vraisemblablement pas : il a la rancune et le ressentiment tenace, même si … je n'ai de mon point de vue rien fait de particulièrement méchant ni blessant. J'ai simplement tenté de [i]dealer[/i] comme je le pouvais avec une grande souffrance et une grande sensation de manque que ces souvenirs ravivaient. D'une manière un peu radicale, certes, mais je ne suis pas autrement. On peut vivre en s'arrachant un bras, on ne peut pas vivre si on laisse s'installer une gangrène. Enfin, pas moi. Mais j'ai souhaité, par ces quelques lignes disons … aimables et ouvertes, lui montrer que je ne lui en veux plus (par moment, ça remonte encore un peu, l'amertume, mais il n'a pas à le savoir), que je n'ai pas de colère contre lui. Outre le fait que c'est la vérité, je souhaite également par cette attitude lui faire prendre conscience de la sienne, en "miroir". Celle d'un homme qui me largue pour une autre, et qui en outre se paie le luxe d'être en colère contre moi, lorsque je lui dis que je commence à me détacher de notre histoire et à être mieux dans ma vie. Et qui ose me dire que "je mets notre relation à la poubelle" (non non, moi c'est juste des photos que j'ai jetées :lol: ). Peut-être qu'à la suite de ce mail, une sorte de "main légèrement tendue" de ma part, il aura l'intelligence et le courage de comprendre que faire passer l'amour propre et l'ego avant l'affection et l'empathie … témoigne d'un coeur sec et d'une attitude … quelque part "indigne". De lui, de moi, et de ce qui fut "nous". Et peut-être pas. Quoi qu'il en soit, je n'attends rien de particulier. Et je crois que je continue à me détacher, petit à petit de cette histoire. Et de lui. Et de lui, donc … Une part de moi continue à penser que c'est dommage, que c'est un beau gâchis. Une autre, la plus forte, … n'a pas d'autre choix que de continuer dans cette voie. Avec vous, les amis ! ;) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
karen Posté(e) le 22 avril 2009 Partager Posté(e) le 22 avril 2009 il a sans doute reagi comme cela parce qu il te considere comme acquises non. on va bien voir s il te reponds. t es forte theo, t es trop forte. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
steph909 Posté(e) le 22 avril 2009 Partager Posté(e) le 22 avril 2009 "Une part de moi continue à penser que c'est dommage, que c'est un beau gâchis. Une autre, la plus forte, … n'a pas d'autre choix que de continuer dans cette voie." Voila, tout est dit... Je suis aussi dans cette optique. Courage Miss et tant pis pour lui ;) Ps : j aime te lire... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Spirit Posté(e) le 22 avril 2009 Partager Posté(e) le 22 avril 2009 Bonjour Théo. Merci pour ton partage, et les dernières nouvelles. Toujours heureux de te lire. Je suis sensible à cette idée d'avancer "sans anesthésie", les yeux ouverts sur notre douleur. Je trouve que cela participe d'une qualité d'âme particulière, à l'heure du traitement symptomatique immédiat du moindre bobo du corps ou du cœur. Personnellement, je ne recours au médicament que s'il n'est pas possible de faire autrement, et dans la même optique, je crois que j'ai eu à cœur de prendre toute la mesure cataclysmique du puits sans fond qu'à causé/révélé le départ de celle qui m'a aimée vraiment. Un deuil ne se fait pas sous morphine. Il faut être là, corps et âme, pour le vivre et le comprendre, se comprendre. Alors que je trouve que définir l'art reste une gageure, ce que tu en dis me plaît. L'exact contraire du divertissement... oui, à coup sûr ! Je comprends ton besoin de t'y plonger, et particulièrement en ces temps troublés. Toujours la quête de sens qui nous guide. Dépasser l'absurde insupportable, surmonter le cruel arbitraire. Il ne s'agit pas de se faire mousser. C'est vital. La violence de l'image sur le bras et la ganrène vaut justement celle de la rupture. Je pense méditer là dessus... Quant à ton oiseau ( :lol: ), peut-être qu'il réalise ce qu'il a fait en prenant sa décision et c'est peut-être ce qui semble le fâcher. Que tu ne seras pas qu'une ex toujours éprise de lui, mais que tu feras ton propre chemin, et que cela passe par cette amputation à la fois réelle et symbolique, malvenue à ses yeux. Mais bon, tant pis pour lui hein, le pauvre petit chouchou ! ne rentrons pas dans le jeu infini de l'interprétation, et tu as raison de faire ce qui te semble bon. Pas de compte à rendre, sauf son respect. Moi j'erre dans les méandres kafkaiens de l'administration pour récupérer une voiture soi-disant mal stationnée (la signalisation était en défaut !)... et au milieu de ce périple idiot, j'ai remis la main sur le livre d'un parcours initiatique que j'avais oublié à mi-lecture. Un livre qui parle du hasard-qui-n'existe-pas. Toutes ces embrouilles avaient-elles pour but que l'univers me rappelle à l'existence de cet écrit dont j'ai recommencé la lecture, les larmes aux yeux ? Un jour, ce sera mon tour de partir à la recherche des [i]Sept plumes de l'aigle[/i]. Je suis déjà sur la route. Bise, et beaucoup de courage. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Aakon Posté(e) le 22 avril 2009 Partager Posté(e) le 22 avril 2009 (modifié) Toujours un plaisir de te lire Théo. Tu gères comme un chef. Tu parviens à faire preuve d'une grande lucidité sur ta situation et à te déplacer à merveilles dans la brume post-rupture alors que le nous autres mortels avons du mal à éviter les murs. Vivent les rencontres in vivo et in mojito :mrgreen: Modifié le 22 avril 2009 par Aakon Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Theodora Posté(e) le 22 avril 2009 Auteur Partager Posté(e) le 22 avril 2009 (modifié) Merci Karen, Steph, et Spirit. :D [b]Karen[/b], je ne sais pas si je suis forte … Sans doute qu'à force de vouloir l'être, je finis par l'être vraiment. Mais t'aurais dû me voir au début : c'était dramatique. Simplement, j'en ai eu assez, à un moment, d'être pathétique ! ;) Actuellement, oui, ça va beaucoup mieux. Même si j'ai encore le coeur brisé, mais bon, puisqu'il persiste à continuer à battre, il finira bien par se réparer :) . J'attends cela avec impatience quelquefois, et d'autre fois sans impatience. Quant à savoir s'il me tenait pour acquise … en fait, je ne sais pas. Dans notre relation, c'est lui qui avait souvent peur que je ne le quitte (il a une grosse peur de l'abandon, sur laquelle il n'a jamais travaillé, parce que justement c'est une trop grande peur). Je n'ai pas eu le sentiment qu'il me tenait pour acquise, alors. Du coup, je ne sais pas. Peut-être est-il juste "vexé". Peut-être a-t-il de la peine. Mais de quoi ? Ah ! c'est trop d'interprétation pour moi ! :D [b]Steph[/b], contente aussi de te lire à nouveau. ;) On va dans la même direction, alors … Tu sais, ils ne nous ont pas donné le choix. Quoi faire à part accepter ce qui nous est échu et aller plus loin ? On est en chemin. [b]Spirit[/b], merci. Oui, cette fois-ci, j'ai senti qu'il fallait vraiment vivre à fond la souffrance. Dans ma précédente rupture, j'avais fui (sans que ce soit intentionnel au début) dans l'alcool (un anxiolytique, au passage), les sorties incessantes, l'étourdissement, l'oubli à tout prix. Cette fois ci, je n'en ai même pas eu envie. Au contraire, j'ai su (avec une absolue certitude) que l'histoire que nous avions vécue méritait que je traverse l'enfer sans même cligner des yeux, si possible. ;) Alors j'ai tout regardé bien en face. Je ne suis pas fière de grand chose, en général, mais de ce que j'ai réussi à faire là, oui. Au milieu de cet enfer, j'ai réussi à m'étonner. Il y a eu des moments atroces (mais tu le sais bien, et vous tous aussi) où j'ai pensé devenir folle de douleur, ou bien mourir. "Corps et âme", dis-tu : c'est exactement ça. Pas moins. Alors que les livres débordent déjà de chez moi, voici que tu en évoques un autre, que j'ai dû croiser autrefois, car je connais le titre et je crois même me souvenir de la couverture, en collection poche … Bon, il fera partie de ma prochaine commande chez M. LaFnac. :D Quant à l'image du "bras", en fait c'est drôle, quand j'écrivais cela j'avais dans la tête le souvenir d'un truc vrai, une image qui m'avait frappée : il y a des loups et des renards, qui, lorsqu'ils sont pris dans les mâchoires d'un piège, se rongent eux-même avec les dents le membre qui les retient prisonnier, afin d'être libres. Et afin de vivre. J'ai un peu le sentiment que c'est ce que j'ai été (que je suis encore) obligée de faire. Avec peur, souffrance, et totalement contre mon gré, mais je l'ai fait et je continue à le faire. Sauf que ça fait moins mal, à présent. J'espère que tu vas bien, que tu parviens à laisser le passé être passé. A espérer. A faire confiance. Je t'embrasse. Modifié le 22 avril 2009 par Theodora Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Theodora Posté(e) le 22 avril 2009 Auteur Partager Posté(e) le 22 avril 2009 [quote="Aakon"]Toujours un plaisir de te lire Théo. Tu gères comme un chef. Tu parviens à faire preuve d'une grande lucidité sur ta situation et à te déplacer à merveilles dans la brume post-rupture alors que le nous autres mortels avons du mal à éviter les murs. [/quote] Tu rigoles, Aakon ? Des murs j'en ai tellement pris au début (surtout quand le monsieur hésitait entre une pétasse et moi-même :mrgreen: ) qu'au bout d'un moment ça a fini par me lasser un tantinet … Du coup, je les dégomme à grand coup de taekwondo, maintenant. TCHAK ! :mrgreen: Et ça plaît pas à mon ex … Quand je serai grande c'est sûr, je serai un chevalier teutonique sans états d'âme, et j'irai dégommer tout ce qui bouge pas (les murs, donc) à grands coups d'épée. T'verras … :mrgreen: [quote="Aakon"] Vivent les rencontrent in vivo et in mojito :mrgreen:[/quote] Ça … sûr que ça a nettement plus de goût qu'[i]in vitro[/i] comme maintenant … ;) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Albane Posté(e) le 23 avril 2009 Partager Posté(e) le 23 avril 2009 Bonjour à tous et à toi Théo, depuis que j'en ai parlé sur le post de loute, je ressasse la leçon du mythe de Sysiphe... dont tu citais une des phrases les plus difficiles à comprendre sans doute... "Il faut imaginer Sysiphe heureux" Il faut…. Impératif catégorique, nous le devons mais pour quelle raison, pour affronter l'existence et son absurdité, mais de quelle manière cela peut il nous aider? Heureux de quoi? de sa triste condition? de l'absurdité de l'existence? heureux résigné à son sort? Je ne crois pas ce n'est pas ma compréhension, la compréhension que j'ai de cette phrase dont tu disais qu'elle était tout un programme, c'est que Sysiphe est fier d'avoir affronté les dieux et d'avoir affronté son destin avec ses propres armes, son humanité, sans remords ni soutien d'une croyance, sans faux espoir. Il assume pleinement son destin et ne le subit pas. Il se sent alors pleinement homme et heureux de l'être. Sysiphe c'est nous face à notre douleur... ton dernier post en est à mon sens la plus belle explication de texte, car elle est vécue. quant au terme imaginer... tu le dis toi même il faut un peu se forcer pour être courageux... imaginer, peut être ne l'est-il pas en fin de compte heureux, mais ce qui compte c'est ce que nous en faisons nous, notre interprétation. Courage à vous tous, on est tous des Sysiphe et ta manière de pousser ton rocher Théo est diantrement courageuse. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Theodora Posté(e) le 23 avril 2009 Auteur Partager Posté(e) le 23 avril 2009 "[i]Il faut imaginer Sisyphe heureu[/i]x" Oui Albane, pour le terme "imaginer", je vois les choses ainsi que tu les vois : c'est à nous-même de faire le travail nécessaire pour changer (ou infléchir) notre regard sur les choses, les événements, et sur Sisyphe, donc. ;) Quant à Sisyphe, condamné à pousser des jours durant son énorme rocher jusqu'au sommet de la montagne pour le regarder dévaler en quelques minutes la pente qu'il a eu tant de mal à grimper … et tout ça pour recommencer sans fin cet impossible accomplissement … tu y vois, entre autres choses, le "bonheur" (ou la joie) de celui qui s'est ressenti pleinement homme en défiant les dieux et en assumant son destin. Je pense que c'est une vraiment bonne idée. Curieusement, pourtant, je ne m'étais jamais posé la question de la nature du bonheur de Sisyphe, parce que quand j'ai lu ce livre, il y a longtemps, j'avais ressenti d'emblée une évidence (à moins que ce ne soit Camus qui le suggère quelque part, je ne me souviens plus de tout !) : son bonheur était uniquement possible parce qu'en poussant son rocher, il était dans le présent, et seulement le présent. Il ne pensait ni à "avant" (le nombre infini de fois où il a déjà poussé son rocher pour "rien") ni à "après" (l'anéantissement perpétuel de ses efforts et, l'inanité, écrite d'avance, de l'effort même qu'il est en train de faire). En fait Sisyphe peut être heureux en étant dans l'instant, sans projection trop lointaine dans le passé (la tristesse des milliers d'efforts inutiles) ni dans l'avenir (l'angoisse des efforts inutiles perpétuels). On peut être heureux, je suppose, en habitant l'instant présent (nous particulièrement, qui quand nous nous tournons vers le passé rencontrons la tristesse, et vers l'avenir l'anxiété d'un avenir pour l'heure vide). Sauf que c'est super difficile à faire, je trouve. Peut-être, donc, l'une des clefs du bonheur de Sispyhe est-elle dans le choix de vivre l'instant. Une sorte d'instant perpétuel. Là où l'effort porte en lui-même son propre sens, donc sa propre récompense — le sens ni la "récompense" ne résidant pas en un quelconque résultat "durable", ni même en un quelconque "résultat" tout court. Mais c'est juste une évidence pour moi, que je n'avais jamais questionnée, (alors que les évidences sont précisément faites pour qu'on les questionne, paresseuse que je fus :D ). Et cette idée ne fait que s'ajouter aux tiennes. Les mythes ont cela de fascinant qu'une seule interprétation ne les épuise pas. Des histoires, des mots, des images très "simples" et des interprétations multiples, peut-être même infinies, chaque époque ayant les siennes. [size=85]Sûr qu'en ce moment, comme toi et comme tous ceux d'ici, je pousse mon rocher … mais j'te jure, Albane, que je vais cogiter pendant la montée pour trouver un moyen de te l'immobiliser en haut de la montagne (que plus immobile que ça … t'es mort !) Après, je prendrai le temps de me fumer tranquille une cig' au sommet, en regardant le rocher pétrifié (d'un air ironiquement détaché 8-) ), et en contemplant le vaste monde. Puis j'aurai plus qu'à redescendre, les mains dans les poches, pour aller voir ailleurs si j'y suis … Et … t'sais quoi ? Je parie que j'y suis aussi … :mrgreen: [/size] Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Theodora Posté(e) le 27 avril 2009 Auteur Partager Posté(e) le 27 avril 2009 (modifié) Du nouveau, à présent … Vendredi soir, je l'avais contacté par mail (neutre) pour des questions administratives à régler (impôts, pacs, les deux étant liés). Je lui avais précisé qu'on pouvait traiter cela par mail s'il le souhaitait, mais sans lui "interdire" d'appeler. Je me contentais donc de lui suggérer ma préférence (contact indirect). Il m'a répondu par retour du courrier, en me disant que c'était peut-être mieux, effectivement, qu'on ne se parle pas. Je ne m'attendais donc pas à un appel. Or, il a appelé hier après-midi, j'étais là, et j'ai pris l'appel. Le résultat : j'ai abordé d'emblée le sujet du pacs (je n'ai jamais reçu la notification officielle d'avis de rupture, pour cause d'inefficacité du cabinet d'huissiers), on s'est mis rapidement d'accord sur une marche à suivre, on a échangé des infos là-dessus. Bref, en 5 minutes c'était plié. Ensuite, j'ai juste demandé : "[i]comment vas-tu ?[/i]". Et là … un silence de 20 secondes suivi d'un enchaînement genre : "[i]au fait, à propos de …[/i]" Alors, je l'ai interrompu, en lui disant que j'avais vraiment envie de savoir comment il allait, que ce n'était pas une question rhétorique. (A partir de là, la plupart du temps, j'ai eu, au téléphone, un homme … blessé, la voix remplie de larmes, cherchant des mots qu'il ne trouvait pas :shock: ). Je lui ai alors dit que j'espérais qu'il était heureux, que même si je lui en avais bcp voulu par moment, à présent c'était passé, (c'est vrai) et que, au fond de moi, son bonheur m'importait et m'importerait toujours (c'est vrai aussi). J'ai à nouveau formulé la chose sous forme de question : [i]"est-ce que tu es heureux dans ta vie[/i]" ? Et là, il n'a rien répondu, sauf, finalement, pour me dire avec une voix cassée, (obligé de se moucher sans arrêt, le pauvre :? ) que c'était là "[i]un sujet qu'il ne voulait pas aborder avec moi[/i]". Bon, peut-être est-ce par délicatesse envers moi, qu'il ne veut pas afficher un bonheur insolent … mais alors, pourquoi pleurait-il ? :? :? :? J'ai alors enchaîné en disant que c'était dommage qu'il ne parvienne pas à me parler de ses ressentis, et que, s'il voulait qu'on soit amis ( :mrgreen: j'adore lui proposer mon amitié à venir :mrgreen: ), il faudrait qu'il soit capable de me parler de lui, et pas seulement du temps qu'il fait … Que mes amis, précisément, sont des gens avec lesquels je parle de moi, et qui me parlent d'eux. Et pas de la conjoncture économique mondiale, sur laquelle il y a certes des choses à dire, mais dont on peut parler avec à peu près n'importe qui. :roll: Pour tenter de vous résumer une longue conversation (près d'1h30) : il est toujours avec la bimbo … A ce sujet, je lui ai dit qu'il avait sans doute eu un énorme besoin d'affection pour être parti avec la première venue, car ai-je ajouté, "[i]cette fille est la 1e venue"[/i]. Qu'il méritait mieux que cela. Et là, il a répondu :"[i]tu sais, la plupart des gens se contentent de tellement peu … la plupart des relations sont des relations … pffffff" [/i](j'ai deviné :mrgreen: qu'une "[i]relation pfffff[/i]" c'était pas grand chose …). Dans le contexte, ça m'a semblé s'appliquer à la relation qu'il vivait … :shock: J'interprète peut-être, mais on était en train de parler de sa relation. Je lui ai répondu qu'il avait toujours montré un grand besoin d'exigence, et que s'il s'imaginait pouvoir renoncer à ses exigences - et à lui-même - comme ça, il se trompait lourdement. Et j'ai ajouté que je savais très bien qu'il était lucide là-dessus, qu'il avait certes besoin d'affection, mais qu'il en était, au fond de lui, parfaitement conscient. Il a ri, et il a acquiescé. Je vous passe les détails. On a énormément parlé de "nous", de nos erreurs, bien mieux analysées des deux côtés à présent. Il pleurait souvent, c'était très émotionnel de sa part (moi, je n'ai pas pleuré même si j'ai eu plusieurs fois les larmes aux yeux, et je n'ai presque pas eu la voix qui tremblait : lui, pratiquement les 2/3 de la conversation). J'ai pu lui dire qu'il me manquait, et que, parfois, j'avais la vanité de supposer que je lui manquais aussi, mais que d'autre fois j'essayais d'être lucide en me disant que non, ou pas énormément, puisqu'il avait quelqu'un d'autre. Là … il s'est énervé (avec encore des larmes dans la voix) genre "[i]ah oui, bien sûr, tu ne me manques pas, tu ne me manques jamais, t'as bien raison de te dire ça, si ça peut te faire du bien [/i] …" A ce moment, je l'ai senti si malheureux, que je lui ai dit : [i]"ne t'inquiète pas, nous nous reverrons, nous serons amis, je suis désolée de t'imposer un long délai pour cela, mais on se reverra, ne sois pas triste[/i]". Et là, il a éclaté en sanglots. :shock: J'ai eu de la peine, pour lui, qui me semblait perdu. J'ai [size=150]failli[/size] lui proposer de venir le voir (car je n'aime pas le sentir perdu, c'est encore un peu comme si j'étais "responsable" de lui, comme si son bonheur, au fond, dépendait de moi …). Et puis, je me suis souvenue que je devais penser à moi. Que je n'étais pas encore prête à le revoir. Même si j'ai eu le sentiment, à ce moment précis, que si nous nous revoyions … ma foi, bien des choses pourraient se passer. Mais lesquelles ? [i]Nescio[/i] … je ne sais pas. On a continué à parler. Il a estimé, m'a-t-il dit, que notre relation, les 2 dernières années, ne nous rendait heureux ni l'un ni l'autre et, après nous avoir permis de grandir et d'avancer, nous bloquait, nous freinait, nous rendait "moins vivants" (il n'a pas tort, rétrospectivement, même si moi, je ne voulais ou ne pouvais pas, alors, regarder cette idée en face. Depuis j'ai fait du chemin). On en a parlé, calmement, chacun d'entre nous ayant compris des tas de choses, et on était d'accord sur tout, c'était surprenant. Et il a conclu en disant : "[i]tu te rends compte, si tout cela nous arrive même à nous, même avec tout cet amour, notre intelligence, notre sincérité … [/i]" Il s'est arrêté, parce qu'il pleurait à nouveau :shock: mais j'ai compris le bout de phrase qu'il n'avait pas dit : "… a[i]lors ça veut dire qu'aucune relation n'est viable[/i]". On a parlé encore et encore, et à la fin, c'est moi qui ai dû évoquer le pbm des impôts qu'il avait parfaitement oublié … :lol: On a réglé ça aussi, on se rappelle jeudi soir pour faire ensemble la déclaration sur internet. J'ai mis fin à la conversation après cela. Je ne peux pas vous raconter toute la conversation, c'est trop long. Mais l'impression que j'en retire est la suivante : je ne suis pas la seule à ressentir l'amputation d'une partie de moi-même. Une moitié de lui lui a été arrachée, bimbo ou pas bimbo. Il est rempli de regrets, à un point que je n'imaginais même pas (mais c'est sans doute sa culpabilité qui en rajoute, moi, je ne l'ai pas puisque je n'ai pas rompu). Et … alors qu'il devrait être heureux (car amoureux), j'ai eu un homme en larmes au téléphone, les 2/3 du temps, souvent gouverné par ses émotions (j'étais une fois encore celle qui était en contrôle). Il éprouve un manque de moi aussi grand qu'a pu être le manque que j'ai eu de lui. Mais ce manque diminue, pour moi. Pas pour lui, apparemment. Comme je le disais sur le fil d'Aakon, si c'est [size=150]ça[/size] être amoureux, je préfère rester célibataire … :mrgreen: Cela dit : il vit toujours autre chose, peut-être même envisage-t-il de se mettre "en ménage" (à un moment parce qu'il parlait d'acheter, peut-être, un appartement, je lui ai posé la question, il a dit [i]"je ne sais pas, peut-être, mais … je suis très lucide[/i]"). [size=85]Hem … comme le fait que je vivais entourée de livres était un sujet de discussion entre nous, quand on envisageait de vivre un jour ensemble …je n'ai pas pu résister, et je lui ai dit alors "en tout cas, tu dois être super rassuré, tu ne risqueras pas de voir ton appart' envahi par les livres". :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: [/size] Je ne veux pas croire qu'il ait encore des sentiments amoureux pour moi. Je ne peux pas me le permettre et en plus ce serait uniquement une interprétation de ma part, dictée par … quoi, mes désirs ? mon ego ? mon manque de lui ? mon attachement ? Mais franchement, l'attachement qu'il a pour moi est énorme. Il me semble même plus grand qu'à la fin de notre relation. Pardon à vous parce que je viens, il me semble, de réécrire "[i]Guerre et Paix[/i]" [i](et non pas " :mrgreen: guère épais")[/i] en 12 volumes et demi. Et encore, je vous ai épargnés ! :D Si vous avez quelques lumières, quelques avis, après avoir eu le courage de vous cogner le pavé ci-dessus, je suis sûre que ça vous vaudra une place au paradis, ou, au moins 1000 années d'indulgences plénières … ;) Bonne journée à tous, et à chacun d'entre vous. PS : e[size=85]n tout cas, je vous recommande chaudement la question "[i]comment vas-tu ?[/i]". C'est con, hein, on s'attend à une réponse genre "[i]bien merci et toi ?[/i]" et … hop … c'est complètement dément cette question … la prochaine fois, je lui demande d'emblée ce qu'il pense du sens de l'existence … peut-être qu'il répondra enfin "bien merci, et toi ?" [/size] :mrgreen: Modifié le 27 avril 2009 par Theodora Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
becca2345 Posté(e) le 27 avril 2009 Partager Posté(e) le 27 avril 2009 Coucou Théo, Au final ça rejoint ce que je te disais précédemment à savoir qu'à mon sens tu étais plus heureuse que ton ex. Pour un homme qui a une nouvelle copine il est drôlement émotif dès qu'il s'agit de parler d'une relation passée que lui même a décidé de rompre. Là on a l'impression que les rôles sont inversés ... Néanmoins, comme tu me l'as dit souvent les paroles importent peu seuls les actes comptent. Je pense que tu ne lui es pas indifférente et peut être se rend-il compte tout doucement qu'il a fait une erreur mais préfère rester avec sa bimbo parce que c'est plus rassurant pour lui. Toi pendant ce temps là tu lui montres que tu avances sans lui, que tu te construis une belle vie où il aura une simple place d'ami quand TU l'auras décidé. Je t'embrasse Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Spirit Posté(e) le 27 avril 2009 Partager Posté(e) le 27 avril 2009 Je trouve tout bonnement génial et émouvant que tu aies pu avoir cette conversation. Là ou mon "ex" est devenue une idée abstraite, de nature presque onirique, ne vivant plus que dans des souvenirs qui se transforment au gré du temps, cet échange direct concrétise bien dans la réalité l'homme que tu avait au bout du fil. Un homme qui apparemment souffre aussi. S'il ne faut pas s'en réjouir, cela permet de ne pas idéaliser l'autre, ou de se croire par trop "inférieur(e)" dans notre position peu enviable. Le quittant aussi porte son fardeau. "[i]Comment vas-tu ?[/i]" est certes une question courante, une pseudo-politesse du quotidien que l'on servirait presque à un inconnu et que je déteste sous cette forme, mais c'est aussi, quand elle est posée avec la volonté d'écouter et là se situe toute sa raison d'être, ouvrir la porte à tout ce que l'on peut dire de soi et de ce que l'on ressent. Tu as été bien avisée de la poser, d'insister, et je suis heureux qu'un échange aussi sincère, profond et honnête ait pu se produire sans que tu en fasses les frais. Je t'en sens renforcée dans ta position. Il y a un passage de ce qu'il dit qui me touche particulièrement, car j'avais exprimé cette idée sous une autre forme dans le récit de ma propre histoire. [quote]"tu te rends compte, si tout cela nous arrive même à nous, même avec tout cet amour, notre intelligence, notre sincérité … " Il s'est arrêté, parce qu'il pleurait à nouveau :shock: mais j'ai compris le bout de phrase qu'il n'avait pas dit : "… alors ça veut dire qu'aucune relation n'est viable".[/quote] C'est quelque chose que j'ai pensé profondément, et que je n'ai jamais été en mesure de dépasser, et qui m'entrave dans mon cheminement. On pourra dire "c'est que ce n'était pas aussi aimant, intelligent, sincère" qu'on a voulu le croire... mais mon intuition me dit que c'est faux. La grosse différence, c'est que dans le cas de votre relation, c'est ton ex qui le pense (peut-être que toi aussi ?). Dans le mien, il n'y a probablement que moi qui le pense car elle n'a jamais exprimé une telle idée. Par extension, je dois constater que malgré la sagesse en amour de plusieurs personnes du forum, elles en sont aussi arrivées à la rupture. Que comprendre, que tirer de cela, si ce n'est qu'il n'y a ni règle, ni loi, ni protection, que la rupture semble aussi aléatoire et aveugle que la mort ? Ou sommes-nous trop vite enclins à baisser les bras et à abandonner, croyant au désamour, n'écoutant que le sentiment immédiat ? Au moins deux femmes proches de moi m'ont confiée que l'amour, pour elles, c'était aussi une décision. Et donc, du moins en partie un acte de volonté. Quoi qu'il en soit, encore une marche franchie pour Théo. :) Algo, j'ai bien pris note de ta remarque sur le fait de recontacter mon ex... et j'en suis resté coi. Ca me perturbe rien que de l'envisager. J'y répondrai sur mon fil je crois, pour ne pas perturber ce sujet. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Aakon Posté(e) le 27 avril 2009 Partager Posté(e) le 27 avril 2009 Salut Théo (et les autres :) ) Votre conversation m'a profondément ému. Je me trompe peut être mais étant donnée l'attitude du monsieur, c'est comme s'il y avait un problème plus gros, quelque chose de caché, quelque chose qui le freine et l'empèche d'avancer. Tu ne veux pas croire qu'il puisse t'aimer encore mais il n'a pas l'hatitude du marie parti avec une bimbo pour retrouver sa jeunesse et la fraicheur d'une nouvelle relation. J'ai l'impression que c'est un homme qui coyait aux contes de fées et qui n'y croit plus. Malgès [i]"tout cet amour, [votre] intelligence, [votre] sincérité"[/i], la routine ou la vie en générale a peut être enlevé un peu de sa saveur à la relation les dernières années. Lui peut être (pure supposion) croyant encore à la perfection des contes de fées s'est vu pris de doutes en ne comprenant pas que les plus belles relations sont faites de challenges et non de perfection. Mais il semble à présent rattrapé par ses sentiments, mais ne semble toujours pas avoir compris qu'il faut se battre pour son amour et son couple et être actif. Il semble au contraire découragé (le mal des personnes passives qui ne veulent pas se battre ou fournir d'effort) et se dire que toute belle fleur se fanera même la plus belle, alors à quoi bon? [i]"tu te rends compte, si tout cela nous arrive même à nous, même avec tout cet amour, notre intelligence, notre sincérité … "[/i] Je suis peut être à coté de la plaque mais c'est le sentiment qu'il me reste après la lecture de ton message. J'ai le sentiment d'un homme perdu, qui croyait faire le bon choix et qui ne comprend pas ce qu'il lui arrive; un homme qui pense avoir perdu ce qu'il y a de mieux mais à qui ce "mieux" ne convenait plus et qui ne savait pas quoi faire d'autre que de changer plutôt que de rendre ce "mieux" meilleurs. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Spook Posté(e) le 27 avril 2009 Partager Posté(e) le 27 avril 2009 Salut Théo, Je viens de lire tout ton fil, excepté le dernier port de neveragain, désolé, j'ai abdiqué pour ce post là !!! Sorry neveragain.... Donc malheureusement il est trop tard pour faire un nouveau pavé, mais il me vient tout de suite à l'idée qque chose dont j'ai parlé avec ma therapeute. Comme tu l'a deja remarqué, nos ex ont certains pb ou du moins comportements communs. Quand je lui ai parlé des ses réactions, elle m'a très vite dit de me méfier de la manipulation, que dans cette guerre des nerfs, chacun essaye de manipuler l'autre pour s'en sortir au mieux. Le fait que ton ex se rapproche de toi parce qu'il te voit allez mieux, le ferait-il dans le cas inverse ??!!!!...... On a des gosses en fasse de nous qui pourrais bien en rajouter sur les larmes pour nous manipuler. Maintenant il y a les phrases, et les actes, si il veut se rapprocher de toi, il vire la bimbo. Bien entendu tu ne peux pas lui dire ou lui demander, tu sais quels sont leur reaction face a une demande, mais lui dire que il est avec qqun d'autre et qu'en consequence, rien n'est possible. J'essaye de te reparler plus longuement plus tard, de mon coté aussi j'ai besoin d'aide et de conseils. A bientot. Spook Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Theodora Posté(e) le 27 avril 2009 Auteur Partager Posté(e) le 27 avril 2009 [quote="becca2345"] Néanmoins, comme tu me l'as dit souvent les paroles importent peu seuls les actes comptent. Je pense que tu ne lui es pas indifférente et peut être se rend-il compte tout doucement qu'il a fait une erreur mais préfère rester avec sa bimbo parce que c'est plus rassurant pour lui. [/quote] Merci [b]Becca[/b], de me rappeler fort à propos que seuls les actes comptent … je sais bien que c'est ma position depuis que je suis entrée en SR, et que je l'ai souvent affirmée ici. Mais compte tenu de cette dernière conversation, il se pourrait que j'ai tendance à l'oublier dans les jours qui viennent … Or, il ne faut surtout pas que je retombe dans l'illusion, ni dans l'attente qui va avec, ni même dans l'espoir (ce truc épouvantablement résistant, que je croyais bien avoir noyé, poignardé, empoisonné à la toxine botulique et pendu). La bête a la vie dure, et je dois être extrêmement vigilante dans les jours qui viennent, et peut-être les semaines. Je pense qu'il reste avec elle peut-être effectivement parce que c'est plus simple, mais surtout parce qu'elle lui offre de l'amour et qu'il est en manque d'amour. Il a toujours douté de mon amour pour lui (cela venait de ses propres peurs, dont celle de n'être pas assez "parfait" pour qu'on puisse l'aimer). Il m'épuisait avec ses affirmations "tu ne m'aimes pas". Ou "pas assez". Ou "plus". Ou "plus comme au début". Ou "moins". Bref … je ne savais même plus quoi lui dire, ni quoi faire, pour le rassurer et ça finissait par me sembler tellement injuste que ça me mettait en colère car ça m'effrayait. Lors de la conversation il a dit … "[i]j'ai enfin compris une chose essentielle, lors de cette rupture, c'est que tu m'aimais. C'est que tu m'aimais vraiment[/i]". J'ai pensé "quel gâchis". Et puis j'ai repensé à quelque chose qui m'avait traversé l'esprit au début de la rupture. Que cette rupture était (peut-être) un moyen inconscient de tester la force de mon amour pour lui. Sauf que là, je ne pense plus qu'il s'agissait d'un test. Mais je me demande … je me demande si, à un niveau inconscient, il n'a pas provoqué le cataclysme … pour être enfin certain de mon amour pour lui … au prix même de cet amour. C'est une "simple" hypothèse. Et je n'ai aucun moyen de la confirmer, sauf à lui poser la question. Et après ? A supposer même qu'il valide l'hypothèse (s'il est conscient du mécanisme), à quoi ça me servirait d'avoir raison ? Je ne la poserai donc pas. [quote="Spirit"] C'est quelque chose que j'ai pensé profondément, et que je n'ai jamais été en mesure de dépasser, et qui m'entrave dans mon cheminement. On pourra dire "c'est que ce n'était pas aussi aimant, intelligent, sincère" qu'on a voulu le croire... mais mon intuition me dit que c'est faux. La grosse différence, c'est que dans le cas de votre relation, c'est ton ex qui le pense (peut-être que toi aussi ?). [/quote] Oui, [b]Spirit[/b], tu as raison de continuer à croire en la "beauté" de votre relation. Tu ne t'es pas trompé, et moi non plus, en la matière. Effectivement, l'idée qu'avoir vécu un tel amour, à la fois fort et beau, et durable aussi, voue toutes les autres relations qu'on pourrait avoir par la suite à … l'échec ou plutôt à être, toujours et définitivement inférieures à l'amour qu'on a éprouvé, un jour, une fois … Cette idée, tu l'as, et mon ex l'a aussi. Ça t'a, - tu le soulignes - vraisemblablement arrêté, ou bloqué, dans ta vie amoureuse, en ce sens que ça t'a peut-être empêché de voir (ou de reconnaître) celle que tu pourrais aimer à nouveau. Mais il n'y a pas de fatalité. Et il n'est jamais trop tard, tant qu'on est vivant. Mais je ne partage pas cette idée. Je sais qu'on peut aimer de toute son âme plusieurs fois, qu'on peut rencontrer plusieurs amours "vrais" (c'est à dire "beaux" car j'ai compris depuis longtemps que le "beau" et le "vrai" c'est pareil), à condition … qu'on soit suffisamment exigeant avec soi-même (et suffisamment patient) pour ne pas "se compromettre" avec "moins" et pour savoir attendre tout le temps qu'il faut. Et pour accepter l'idée de vivre seul, parce qu'on ne veut pas moins que cet amour là. [quote="Spirit"]Au moins deux femmes proches de moi m'ont confiée que l'amour, pour elles, c'était aussi une décision. Et donc, du moins en partie un acte de volonté. [/quote] Je pense à une phrase de Yourcenar qui formule exactement ce que je pense de ce que tu viens d'écrire : "[i]quelque chose d'aussi délibéré et involontaire que l'amour[/i]". Tout est dit en peu de mots. Cela semble un paradoxe, mais les paradoxes contiennent davantage de vérité que les idées simples (et simplistes). Je t'embrasse. J'espère que tu avances avec les yeux ouverts (ceux de la confiance en la vie), parce que forcément, un nouvel amour (un vrai) t'attend quelque part dans bientôt. [quote="Aakon"] Lui peut être (pure supposion) croyant encore à la perfection des contes de fées s'est vu pris de doutes en ne comprenant pas que les plus belles relations sont faites de challenges et non de perfection. Mais il semble à présent rattrapé par ses sentiments, mais ne semble toujours pas avoir compris qu'il faut se battre pour son amour et son couple et être actif. Il semble au contraire découragé (le mal des personnes passives qui ne veulent pas se battre ou fournir d'effort) et se dire que toute belle fleur se fanera même la plus belle, alors à quoi bon? [/quote] Ce que tu dis est vrai, [b]Aakon[/b], en tout cas, c'est aussi ma perception des choses, à deux niveaux : De la conversation, je retire le sentiment qu'il est absolument [b]certain[/b] qu'il ne rencontrera plus jamais d'amour comme celui qu'il a vécu avec moi. Cela rejoint ce que disait Spirit. Il accepte donc de se contenter de moins, - il est lucide sur ce point - parce qu'il est, au fond, convaincu qu'il ne retrouvera jamais plus de sa vie un amour comme celui qui nous a lié et qu'il a éprouvé pour moi, et qu'il a, pourtant, besoin d'affection. C'est pour ça qu'il a dit que [i]"la plupart des gens se contentent de peu[/i]" … (la fameuse "[i]relation pfffff[/i]" :mrgreen: ) : sous-entendu : [i]"pourquoi pas moi, au fond, puisque je ne retrouverai jamais un amour comme celui que nous avons vécu[/i]". Seulement, il se trompe. D'une part on peut retrouver un amour vrai, d'autre part, son niveau d'exigence est élevé, même s'il tend à l'oublier actuellement. Et ça, un jour, ça va le rattraper. Et je le soupçonne d'en être conscient. Et ça m'amène à ton second point. Toute relation longue (et même courte, parfois) est faire effectivement de "challenges" (à côté de moments intenses). Cela, il a refusé de le prendre en compte (mais il avait aussi le charme de la nouveauté dans son lit :mrgreen: ). Or, la nouveauté, y'a rien de plus "daté", au bout d'un moment :mrgreen: . Il n'en est pas encore là. Mais, quand on monte dans un bus, à moins de se réveiller et de descendre en route … on arrive forcément à destination. Il y arrivera donc, à son heure. Perso, j'attends pas au terminus des bus, j'ai d'autre choses à apprendre, une autre vie à construire, et elle sera belle. Par ailleurs, tu écris : "[i]J'ai le sentiment d'un homme perdu, qui croyait faire le bon choix et qui ne comprend pas ce qu'il lui arrive; un homme qui pense avoir perdu ce qu'il y a de mieux mais à qui ce "mieux" ne convenait plus et qui ne savait pas quoi faire d'autre que de changer plutôt que de rendre ce "mieux" meilleurs.[/i] C'est [b]exactement[/b] cela. J'ai l'impression que tu le connais ! ;) [quote="Spook"]Comme tu l'a deja remarqué, nos ex ont certains pb ou du moins comportements communs. Quand je lui ai parlé des ses réactions, elle m'a très vite dit de me méfier de la manipulation, que dans cette guerre des nerfs, chacun essaye de manipuler l'autre pour s'en sortir au mieux. Le fait que ton ex se rapproche de toi parce qu'il te voit allez mieux, le ferait-il dans le cas inverse ??!!!!......[/quote] Je ne sais pas s'il se rapproche, Spook. Je n'en ai pas l'impression. Juste, c'est moi qui accepte de lui parler (après un sevrage - des deux côtés :roll: - drastique). Personnellement, je ne vois pas la conversation que nous avons eue comme une tentative de rapprochement de sa part. Car le seul "rapprochement" envisageable par moi est un retour, mais il faudra qu'il soit formulé clairement par lui et mis en [b]actes[/b]. J'ai fini de "jouer avec des idées" … :mrgreen: Donc, je suis d'accord avec ce que tu écris à ce sujet. Donc je n'ai pas l'impression d'une manipulation de sa part, tout simplement parce qu'il n'a pas manifesté la moindre tentative pour me faire supposer (ou croire) qu'il allait revenir. [b]Never[/b], merci de tes remarques, je vais prendre le temps de bien lire ton long post avant de répondre. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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