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Deseperer, avant tout, félicitation pour ton courage et ta lucidité. Ça doit être terriblement difficile de venir raconter ton histoire sur un forum et prendre le risque d'être jugée et potentiellement méprisée. Ça témoigne d'une énorme source de vie chez toi, d'une réelle volonté de trouver une issue ainsi que d'une grande force.

Je vois bien que tu ne le vois pas ainsi pour le moment, mais le simple fait que tu en parles démontre que tu souhaites te sortir de ta misère affective, tu es très consciente de ta souffrance ainsi que de celle que tu transmets à ton fils, et que malgré tout, l'amour reste ta priorité.

Tu te vois faible et sans la moindre marge de manœuvre, sans voir qu'en parallèle tu es déjà plus forte que tu ne l'imagines.

Tu aimes follement, indéniablement, presque stupidement quelqu'un qui est au moins aussi cabossé que toi. Moi je n'ai même pas à te poser la question pour deviner que tu as été abîmée par la vie et que tu sens que si tu sais comment te sacrifier, te martyriser dans l'amour d'un autre, alors peut-être que enfin, tu deviendras quelqu'un... Mais dans toute cette histoire, ma bichette, tu ne te demandes jamais ce que c'est que d'être aimée. Acceptée, pas seulement tolérée comme un punching-ball.

Cet homme ne t'aime pas, en dépit de tout tes sacrifices, et en dépit de tout tes efforts. Et s'il ne t'aime pas, ce n'est pas parce que tu es indigne d'amour, pas parce que tu fais "faux", ou "pas assez", ou "mal"... Mais uniquement parce que tu trouves normal de ne pas recevoir d'amour.

Ça ne l'est pas. Tu mérites d'être aimée comme l'est absolument chaque être vivant, sans avoir à prouver quoi que ce soit. Sans prendre de coups, d'insultes, de mépris. Tu existes, et en soit, c'est [i]déjà[/i] parfait, parfaitement merveilleux, parfaitement aimable.

Tu l'aimes, c'est beau, c'est respectable parce que tu sais qu'il est aussi plein de failles et de souffrances que toi. Derrière la façade de l'agression et de la méchanceté, tu vois l'enfant brisé, colérique, effondré. Et tu vois le miroir de ta propre faiblesse, ta honte, ton humiliation. Sauf que...

Sauf que dans l'amour que tu lui donnes, tu cultives la haine de toi. Le rejet de toi, la colère envers toi, le dégoût de toi, et ça t'arrange bien qu'il te frappe et t'humilie puisque c'est ainsi que tu te considères....

Pourquoi? Mais pourquoi? En quoi ne mérites-tu pas d'être traitée avec toute l'affection, tout le respect, toute l'empathie due à chaque être? Tu sais ce que vaut cet amour inconditionnel, pourquoi t'en prives-tu? Au nom de quoi?

Et puis, pense à ton fils, non pas à l'image qu'il a de toi, mais à l'image qu'il a du monde... Ne souhaites-tu pas lui enseigner le vrai sens de l'amour? (et éviter qu'il trouve normal d'humilier et de frapper sa copine?)

Tu as accompli un acte de courage énorme en sortant du silence et de la honte et je sais que c'est difficile et souvent culpabilisant de lire ces réponses qui te blessent et te confortent dans ta position de victime. Mais je sens - je sais! - que tu veux plus, que tu attends plus et je sais surtout que lorsque tu sera prête, tu vas pouvoir le faire. Je veux dire: être aimée pour qui tu es.

Moi j'ai confiance en toi! ;)
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