DIENNE Posté(e) le 3 janvier 2010 Partager Posté(e) le 3 janvier 2010 Je recommande la lecture du Paradoxe amoureux de Pascal Bruckner, Grasset, à tous les JRMistes. Extraits choisis (presque) au hasard:" Puisque nous vivons aujourd'hui en majorité une polygamie successive (ou une monogamie sérielle), notre existence amoureuse répond au principe de l'addition. (...) Au final, nous éprouvons pour cette cohorte d'hommes et de femmes que nous avons chéris, brûlés, blessés, mal aimés une reconnaissance insondable: ils nous ont fait ce que nous sommes et un peu de leur substance demeure jusqu'à la fin dans notre chair." " Celui ou celle qui nous quitte nous rend parfois service, nous force à nous prendre en main: horreur de ces couples usés qui s'accrochent l'un à l'autre comme deux ténias et s'amenuisent faute d'avoir osé prendre le large. (...) Mais aucune séparation n'est simple et ne consiste à simplement tourner la page: des êtres anciens résonnent en vous longtemps après leur départ, reviennent vous hanter, vous tirer par la manche." " Quant à la souffrance amoureuse, elle est indissociable de la félicité, notre chagrin nous plaît et nous manquerait s'il venait à disparaître, délices et douleurs mêlées. On peut bien piétiner l'amour, le maudire, se gargariser de pathos facile,il n'empêche que lui et lui seul nous donne le sentiment de vivre à haute altitude et de condenser dans les moments où il nous ensorcelle les étapes les plus précieuses d'un destin. La passion est peut-être vouée à l'infortune, c'est une infortune plus grande encore de n'être jamais passionné." Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
admin1760294668 Posté(e) le 3 janvier 2010 Partager Posté(e) le 3 janvier 2010 Salut DIENNE! C’est Antoine Peytavin, fondateur de jerecuperemonex.com, le premier site sur la rupture amoureuse selon The Times. Merci pour ton message ! La communauté va très vite te répondre pour t’aider. ⚠️ En attendant, je te recommande vivement de faire notre petit quiz Cliquez ici pour faire le quiz - « Ai-je encore une chance de reconquérir mon ex ? » pour : ⚠️ Recevoir un résultat personnalisé adapté à ta situation Accéder à une vidéo de formation gratuite avec des conseils concrets Obtenir nos meilleurs conseils par email, ainsi que des formations gratuites régulières pour maximiser tes chances de reconquête Tiens-nous informé ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Puppis Posté(e) le 3 janvier 2010 Partager Posté(e) le 3 janvier 2010 Pffffff.... Je veux bien mais bon. Une accumulation de lieux communs dégoulinant d'une bonne vieille mélancolie-neurasthénie gluante, franchement, j'ai du mal. Sincèrement, ça te fait du bien, ça? Ça te rend plus heureux/se, t'ouvre de nouveaux horizons, t'aide à relativiser et à aller de l'avant? Ou est-ce que tout comme moi ce genre de phrases creuses et déprimantes te donne envie de lui offrir une corde (joyeux noël!)? Parce que: -[i]polygamie successive/monogamie sérielle [/i]- rien de neuf sous le soleil -[i]notre existence amoureuse répond au principe de l'addition[/i] - bah tout le reste aussi, ça s'appelle apprentissage et expérience -[i]horreur de ces couples usés qui s'accrochent l'un à l'autre[/i] - ah? ouaaaah!!!! -[i]aucune séparation n'est simple[/i] - naaan???? Bah le seul point où je le rejoins mais sans doute pas exactement comme il lui plairait, c'est en ceci: [i]se gargariser de pathos facile[/i] Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
DIENNE Posté(e) le 4 janvier 2010 Auteur Partager Posté(e) le 4 janvier 2010 Chère Puppis, vous jugez d'un livre et de l'esprit de son auteur à partir de trois extraits? Vous êtes très forte; je m'incline devant votre connaissance de la psyché humaine. Je vous accorde en revanche que j'ai peut-être mal choisi ,pour convaincre, les extraits que j'ai reproduits de cet ouvrage qui compte plus de 250 pages. Quel est l'intérêt de cet ouvrage? Il permet selon une double perspective, anthropologique et historique, de comprendre que tous ces mélodrames que nous vivons s'inscrivent dans "une révolution du sentiment" qui a commencé au XVIIIe siècle. Empilement de clichés, dites-vous avec légèreté et une âcre désinvolture qui peut froisser. Je ne vous ai pas donné envie de lire cet ouvrage, soit. Mais ne dissuadez pas les autres d'aller y voir de plus près: ils y trouveront plus de consolation que vous n'imaginez. Certes, je ne crois pas naïvement à la toute-puissance de la raison, mais il arrive aussi qu'elle puisse servir, parmi d'autres moyens dont nous disposons, à mieux vivre les situations difficiles que vous devez sans doute connaître, puisque vous avez pas mal écrit sur le site, à ce que je vois. Pour ma part, je remercie tous ceux qui ont écrit et dont j'ai lu les posts - les vôtres y compris. ;) Beaucoup m'ont ému. Je me suis abstenu de raconter la mienne. J'ai envoyé quelques messages de soutien. Pour ce qui est du livre, il fourmille d'anecdotes, de points de vue (sociologie, psychanalyse, littérature). Nous sommes traversés par notre époque, parfois ventriloquisés par elle. Savez-vous quand est apparue la sexologie? Pourquoi? Le rôle décisif qu'a joué le romantisme dans l'évolution du sentiment amoureux? " N ous vivons dans une époque hypersentimentale et les couples meurent aujourd'hui parce qu'ils se placent sous la juridiction d'un dieu cruel et sans merci: l'amour." Casanova était sensible, pas sentimental. Il a aussi souffert de la rupture. Qu'aurait-il pensé de tous ces professeurs de jouissance, de séduction qu'on voit sur les plateaux de télé? De nos tribunaux encombrés par les affaires de divorce? Et un Chinois, un Hindou? Pas besoin de lire John Alexander: voyez julien Sorel et Mathilde dans Le Rouge et Le Noir. Et puis JA écrit moins bien. Je ne me crois pas plus lucide que quiconque sur le site, mais je crois en revanche qu'en nous rendant plus lucides que nous ne sommes par la lecture (Proust), bien loin de déprimer, nous deviendrons plus forts. Et c'est bien, n'est-ce pas, de cela qu'il s'agit: devenir plus fort(e). Prenez bien soin de vous. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Puppis Posté(e) le 4 janvier 2010 Partager Posté(e) le 4 janvier 2010 [quote="DIENNE"]Chère Puppis, vous jugez d'un livre et de l'esprit de son auteur à partir de trois extraits? Vous êtes très forte; je m'incline devant votre connaissance de la psyché humaine. [/quote] Heu... non! J'émets un avis, tranché certes, sur un passage qui me hérisse le poil. Avis d'ailleurs qui n'engage personne d'autre que ma petite personne. Quant à l'ironie sur ma connaissance, je ne la relève que pour sourire d'éveiller une telle réaction... :D [quote="DIENNE"]Empilement de clichés, dites-vous avec légèreté et une âcre désinvolture qui peut froisser.[/quote] Oups, j'ai écris ça moi? Je concède par contre allègrement la désinvolture, non pas [i]âcre[/i] mais teintée de dédramatisation, juste une note d'humour (sans doute un peu cynique, et pourquoi pas?) Je laisse à chacun le choix, l'envie ou non de consulter ce bouquin, je n'ai sûrement pas l'arrogance de croire que mes quelques mots puissent influencer qui que ce soit. D'autant plus que j'ai pleine confiance en les capacités de chacun ici d'au final savoir se forger sa propre opinion. Ce qui ne va pas pour autant m'empêcher d'exprimer mon point de vue et partager ma propre expérience. J'ai parcouru des dizaines de ces ouvrages depuis la Rupture, consulté des centaines de sites, lu et écouté des milliers de témoignages, ici et ailleurs, de proches autant que de parfaits inconnus. Cela fait-il de moi une spécialiste de la psyché humaine? En aucun cas. Mais je crois que cela m'autorise à poser les questions émises plus haut. Parce que de toute cette documentation faramineuse, ce qui m'a le plus aidé n'a pas été trouvé dans diverses études sociologiques raisonnées et analytiques (et effectivement là je juge: chiantes et mortes tant elles en exploitent et épuisent la substance) ou encore dans la pose esthétique du poète maudit, mais dans des récits vibrants et vivants qui ne cherchent pas à déconstruire et classifier ce qui est au fond l'essence même de notre être. Ces lectures m'ont beaucoup appris, dont une chose essentielle que je lis parfaitement entre ces lignes: [quote="DIENNE"]"Quant à la souffrance amoureuse, elle est indissociable de la félicité, notre chagrin nous plaît et nous manquerait s'il venait à disparaître, délices et douleurs mêlées." [/quote] [quote="DIENNE"]" Nous vivons dans une époque hypersentimentale et les couples meurent aujourd'hui parce qu'ils se placent sous la juridiction d'un dieu cruel et sans merci: l'amour." [/quote] Croire, affirmer même qu'amour et souffrance sont liés est la voie royale vers la souffrance. Mais pas vers l'amour. (Et si j'affirme péremptoirement ceci c'est bien parce que la souffrance et moi avons été un peu trop intime un peu trop longtemps) J'ai vu trop de gens se perdre, et j'ai perdu tant de gens dans cette esthétique de la douleur que je ne peux simplement pas laisser passer de telles phrases sans réagir: ce serait de la non-assistance à personnes en danger. Quant à cette lucidité acquise par la lecture, encore faut-il savoir ce que l'on appelle lucidité. La connaissance n'empêche pas d'émettre des conneries monumentales, et l'interprétation des dérapages de tout poil. Je lisais d'ailleurs ceci aujourd'hui, je laisserai à chacun - encore une fois - se forger son opinion: http://fr.wikipedia.org/wiki/Biais_cognitif En ce qui me concerne je clos le débat là pour le moment, puisque je préfère nettement filer vivre mes joies avec toute leur magie que les analyser (encoooore? non) ou m'enfoncer dans des débats que je pressens stérile... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
sacha Posté(e) le 4 janvier 2010 Partager Posté(e) le 4 janvier 2010 Dienne je suis amoureuse de vous, dites-moi que vous êtes un homme Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Anonymous Posté(e) le 4 janvier 2010 Partager Posté(e) le 4 janvier 2010 Je me permettrait pas de juger un livre sur 3 extraits mais avouons quand même que c'est bourré de cliché et qu'il énonce un peu des évidences quand même ? En tout cas ces 3 passages le sont. Après j'ai tiqué aussi sur la même phrase que puppis [quote]" Nous vivons dans une époque hypersentimentale et les couples meurent aujourd'hui parce qu'ils se placent sous la juridiction d'un dieu cruel et sans merci: l'amour."[/quote] J'ai personnellement pas l'impression que l'époque soit hypersentimentale justement. Beaucoup de chose sont simplement guidé par l'égoisme, le profit personnel. Et les relations amoureuses n'y échappent pas ... En tout cas si l'époque est hypersentimentale c'est certainement pas le sentiment amoureux qui à le dessus. Ou alors on a pas la même définition :D Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
DIENNE Posté(e) le 5 janvier 2010 Auteur Partager Posté(e) le 5 janvier 2010 Oui, je suis un homme et je ne plaide pas, en dépit de certaines apparences, pour l'esthétique de la douleur. Je n'ai jamais eu besoin de psy ni d'antidépresseur pour me sortir de mes ornières, et cela dit sans prétention, en toute simplicité. Mon ex, qui m'a largué, m'a remplacé, ne va pas mieux et continue d'aller voir son psy: 5 ans que ça dure... Proust (lire Alain de Botton: Comment Proust peut changer votre vie) et Sollers m'ont sauvé la vie il y a dix ans; et pas un sociologue ou cARL André: chacun ses recettes. Je fais part de ma simple expérience d'humain. Quant à l'hypersentimentalité, vous seriez étonné de voir les liens forts qu'elle entretient avec l'égoïsme, ce que Pascal Bruckner démontre dans son ouvrage. Bien à vous. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
DIENNE Posté(e) le 5 janvier 2010 Auteur Partager Posté(e) le 5 janvier 2010 Blackspiritual, Puppis, je tiens à vous remercier de vos réactions. Si vous y avez senti de l'ironie de ma part à votre endroit, Puppis, j'en suis désolé: nous ne sommes pas là pour ironiser, non? J'ai simplement été surpris par cette expression "esthétique de la douleur." Un malentendu sans doute. Pour ma part, l'amour m'a fait connaître les plus grandes joies et aussi les plus grandes douleurs - et pourtant je ne suis pas maso. j'ai fait l'expérience dans ma vie intime de la cruauté de la sentimentalité; je me retrouve donc en accord avec Pascal Bruckner sur ce point, à mes yeux capital; d'autres l'évoquent aussi dans leurs oeuvres: Kundera, Roth, Dostoïevski. Beaucoup des révolutionnaires de 1793, qui étaient des sentimentaux grands lecteurs de Rousseau (Qui ne pleurait au XVIIIe sur les déboires de Saint-Preux et de Julie?), ont réclamé et exigé que tombent des têtes. Le roman d'Anatole France, Les dieux ont soif, l'illustre assez bien. J'embrasse Sacha et salue toute la communauté des JRMistes. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
sacha Posté(e) le 5 janvier 2010 Partager Posté(e) le 5 janvier 2010 Pour ma part je conseille Sixtine de R de Gourmont, c'est sublime. Mais je suis une grande romantique... et je pense que borges m'avais sauvé la vie depuis longtemps. Dans les moments difficiles beaucoup d'oeuvres ou de mots écrits par d'autres entrent en résonance avec nous, c'est rassurant de se dire que tout ça a été ressenti et analysé par le monde entier, depuis la nuit des temps. Dienne tu es un homme, voici qui commence bien. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
DIENNE Posté(e) le 6 janvier 2010 Auteur Partager Posté(e) le 6 janvier 2010 Rémy de Gourmont, je ne l'ai pas lu: je vous remercie du conseil. Peut-être à bientôt, chère Sacha, pour d'autres discussions littéraires. Prenez soin de vous. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommandés