Selmasultane Posté(e) le 4 avril 2022 Partager Posté(e) le 4 avril 2022 Hello petitejoueuse,je te trouve vraiment très lucide , tu mets les bonnes actions en place et tu analyses avec clairvoyance la situation , y compris tes propres moments de tristesse (j'aurais souhaité lors de la rupture qui m'a amenée ici avoir la même sagesse :lol: )où l'as tu prévu ce voyage ? Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
petitejoueuse Posté(e) le 4 avril 2022 Auteur Partager Posté(e) le 4 avril 2022 Merci Selmasultane pour ton message :)Effectivement, je me surprends moi-même par ma résilience, je me découvre plus forte que ce que je pensais être, surtout que de nature très sensible je pensais vraiment m'effondrer...Ce sera Lisbonne :D Une ville où j'ai toujours voulu aller, qui a l'air superbe, où les voyageurs, et surtout voyageuses, ont l'air de se sentir en sécurité ! Si d'ailleurs certain.e.s d'entre vous ont des recommandations là-bas, n'hésitez pas :) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Georges I. Abdamiaou Posté(e) le 4 avril 2022 Partager Posté(e) le 4 avril 2022 Merci Selmasultane pour ton message :)Effectivement, je me surprends moi-même par ma résilience, je me découvre plus forte que ce que je pensais être, surtout que de nature très sensible je pensais vraiment m'effondrer...Ce sera Lisbonne :D Une ville où j'ai toujours voulu aller, qui a l'air superbe, où les voyageurs, et surtout voyageuses, ont l'air de se sentir en sécurité ! Si d'ailleurs certain.e.s d'entre vous ont des recommandations là-bas, n'hésitez pas :) Trés bon choix Lisbonne, je te conseille le quartier de l'alfama, pour les visites et la fête ;) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Selmasultane Posté(e) le 4 avril 2022 Partager Posté(e) le 4 avril 2022 Lisbonne c'est super ! C'était il y a trop longtemps pour que je puisse donner des conseils précis, mais j'avais adoré, le Portugal est une de mes destinations préférées Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
petitejoueuse Posté(e) le 2 février 2023 Auteur Partager Posté(e) le 2 février 2023 Bonjour,Je reviens donner de nouvelles après de longs mois d'absence sur ce forum.Je vous ai laissés début avril 2022 sur une note plutôt positive, tout semblait aller bien, je prévoyais mon 1er voyage solo à Lisbonne... entre temps il y a eu beaucoup de chamboulements, des hauts et des bas. La vie en somme.Place à la rétrospective donc.Mai 2022 a été très positif : je me suis donc offert ce voyage solo à Lisbonne pour mon anniversaire, que j'ai passé là-bas, et j'ai adoré !! J'ai passé 5 jours merveilleux, avec moi-même d'abord, et j'ai découvert une ville au top, mangé d'excellentes pâtisseries, j'ai rencontré des personnes au top, bienveillantes, je n'ai jamais été aussi ouverte aux autres en voyage et c'était extraordinaire ! Une expérience à renouveler ! :D Et l'autre chose extra qui m'est arrivée est que j'ai trouvé mon nouveau logement. J'avais longuement hésité entre location et achat, mais compte tenu des délais incompressibles pour acheter et des quelques visites infructueuses pour acheter, j'avais repoussé à plus tard l'achat et priorisé la recherche de location pour me retrouver au plus vite un cocon. Le vendredi précédant mon départ à Lisbonne, alors que je consultais des annonces de location, je suis tombée par hasard sur une annonce de bien à vendre tout près de notre ancien chez nous, dans mon quartier de prédilection donc, qui me plaisait bien, mais avec quand même quelques réticences (1er étage a priori pas très lumineux donc, un sanibroyeur au lieu de WC classiques, petite cuisine et SdE, donc pas de baignoire...). J'ai pu le visiter dès le lundi suivant et j'ai eu un gros coup de coeur ! Après avoir épluché tout l'après-midi les différents docs sur la copro, j'ai fait une offre d'achat un peu au-dessous du prix, et j'ai obtenu l'appartement après contre-proposition ! Une excellente nouvelle qui m'a permis encore plus de profiter de mon voyage solo, le coeur allégé et réjoui d'avoir trouvé mon futur chez moi !Bref tout allait à peu près bien à cette période, je prenais soin de moi, je mettais des choses en place pour aller mieux, et je crois que c'est aussi toutes ces choses positives dans ma vie qui ont un peu réveillé l'attrait de mon ex envers moi... On en arrive au côté moins, pour la faire courte (ou pas, vous l'aurez remarqué, je suis plutôt loquace) : j'ai cédé aux sirènes du désespoir (ou de l'espoir à l'époque) et du marketing et des nombreuses vidéos que je regardais, et ai retenté, à nouveau, une reconquête.Si je suis honnête avec moi-même, je pense qu'au fond c'est cela qui m'a gardé éloignée du forum, je savais que ma démarche serait totalement désapprouvée et je voulais échapper à cela, par crainte que vous me fassiez changer d'avis :? .J'ai même aggravé mon cas, en craquant courant juillet, peu après son déménagement dans sa nouvelle ville, pour un coaching sur le site, qui m'a confortée dans cette mauvaise idée et entretenu mes espoirs pendant quelques mois supplémentaires :roll: Avec le recul, dès que j'ai repris cette démarche, j'ai perdu les bénéfices des semaines précédentes, mon moral est redescendu en flèche, je me suis retrouvée à nourrir à nouveau mes espoirs, et au moindre signe de rejet, au moindre rappel de la rupture pourtant déjà effective, toutes ces pensées nocives sur moi, sur le fait qu'il ne veuille plus de moi etc... revenaient me miner.En juillet, son départ de Paris, de notre appartement commun, puis la vente de ce dernier qui s'est finalisée début août ont été très durs à vivre pour moi. Heureusement j'ai passé les mois d'été dans la coloc de ma grande sœur et mon petit frère, et leur compagnie et soutien moral m'ont fait du bien.Il y a donc eu une rechute de plusieurs mois dans les bras de mon ex et tendre. Lui a pourtant été clair dès le départ, me disant qu'il ne reviendrait pas avec moi, mais je n'ai pas démordu de mon ambition, exprimée, de réveiller ses sentiments. Bien mal m'en a pris. Nous avons certes passé des moments agréables ensemble, retrouvé une certaine complicité (mais à distance essentiellement) mais force était de constater qu'en dehors de ces moments de plaisir partagé, de nos sextos, la connexion émotionnelle restait toujours aussi limitée. Il passait sur Paris de temps en temps pour qu'on se voit, je suis même allée passer un WE dans son nouvel appartement en Bretagne en août. En parallèle je continuais à avancer dans les démarches pour l'achat de mon appartement, la recherche de prêts notamment, et autre super projet, à préparer mes vacances en famille : 5 semaines de fin août à début octobre dans mon pays d'origine où j'ai enfin fait la connaissance des 2 fils de mon grand frère installé là-bas avec sa femme depuis quelques années. J'ai passé des vacances exceptionnelles, ces rencontres ont été merveilleuses, je suis tombée d'amour pour mes neveux, on a vraiment profité des moments en famille, des paysages magnifiques. Le rêve. Retour à Paris début octobre, j'ai pu signer entre temps l'acte de vente à distance depuis mon lieu de vacances, et ai récupéré les clefs de l'appartement, dans lequel j'ai emménagé quelques jours après.Pendant tout ce temps mon ex & moi restions en contact par Whatsapp, échangeant des nouvelles et des s/textos. Début novembre, il est venu passer quelques jours dans mon nouvel appartement à Paris, et m'a annoncé qu'il avait trouvé une maison à acheter dans sa nouvelle ville.Jusque-là j'arrivais à me dire que je profitais de nos instants à 2 sans prise de tête, et qu'on verrait où ça irait, mais à ce moment-là j'ai eu tellement mal au cœur d'entendre cette annonce, cette avancée dans sa vie sans moi, que j'ai du me rendre à l'évidence : oui, bien sûr que je continuais à nourrir de grands espoirs qu'il me revienne, qu'il revienne à Paris...Fin novembre 2022, après avoir subi un épisode de SPM particulièrement éprouvant, j'ai décidé de couper les ponts avec lui. Je lui ai dit qu'il fallait qu'on arrête de se voir et même tout échange de textos (et surtout sextos) en dehors des nécessités administratives éventuelles (on a toujours un compte joint ouvert au cas où on aurait oublié des obligations communes). Ca a été très dur parce que finalement j'ai eu l'impression de revivre la rupture à nouveau. Je me suis tenue à ce silence radio jusque là, nos seuls échanges ont été à propos des flux observés, parfois inattendus (d'où la décision de le conserver encore un peu), sur notre compte joint.Par contre j'ai gardé le contact avec sa maman dont je suis assez proche. Nous échangeons régulièrement à propos de cuisine, de lectures, et nous nous donnons des nouvelles, mais pas au sujet de son fils. Je nous trouve mêmes plus proches qu'avant, nous nous manquons toutes les 2.Au final je ne regrette pas cette rechute parce qu'elle m'a aidée à me mettre maintenant un vrai coup de fouet pour avancer :F J'ai pris la décision de prendre soin de moi, vraiment, d'essayer de renouer la relation avec moi-même plutôt qu'avec quelqu'un qui n'est pas intéressé à être avec moi. Il y a beaucoup de travail, mais j'essaie de faire ce qu'il faut, petit à petit.Bien sûr je pense encore beaucoup à lui, il me manque, ou plutôt notre relation, ou ce que j'en fantasmais, me manque. Il m'arrive parfois de lui écrire des messages pour le lui dire, que j'efface parce que je sais que ça ne me fera pas du tout de bien mais je me soigne !!J'ai entamé une psychothérapie début janvier afin de faire un travail sur moi, notamment régler mes problématiques de dépendance affective et de manque d'estime de moi. Pour le moment je n'ai eu que 3 séances, mais 3 séances déjà très riches, pendant lesquelles je pioche allègrement dans la boîte de mouchoirs à disposition ^^ . Au fil de mes séances, et des lectures conseillées par ma psy, j'ai déjà réalisé des choses essentielles sur mon rapport à moi, à mon histoire personnelle, mon enfance, des choses qui m'ont bouleversées et qui m'aident à avoir un regard plus bienveillant envers moi même. Le travail est encore à ses prémices donc ces premières conclusions/réflexions vont probablement évoluer mais ce sont de premières pistes déjà intéressantes. Je les partage ici parce qu'il sera intéressant de les relire plus tard, et de voir l'évolution au fil du temps. Je m'excuse parce que peut-être tout sera décousu, mais ce sera bien le reflet de l'état de mes réflexions... Un des enjeux pour moi étant aussi que je suis beaucoup dans la consommation de contenus, dans l'analyse et l'intellectualisation, et qu'il va me falloir passer à l'action si je veux changer mes schémas.Je me suis rendue compte que contrairement à ce que j'avais toujours voulu croire, je ne me suis jamais sentie heureuse, aimée, valorisée pendant mon enfance, que celle-ci avait été plutôt malheureuse, solitaire, violente, physiquement et surtout psychologiquement, tout cela sous couvert d'amour, d'une éducation stricte nécessaire (si je ne vous aimais pas, je ne vous corrigerais pas, je vous laisserais faire). Je sais que mes parents m'aiment, mais je ne l'ai jamais ressenti. Je sais qu'ils ont fait de leur mieux avec les outils qu'ils avaient, avec leur histoire aussi à eux qui je le sais a été difficile. Mais j'ai en moi une immense colère, refoulée, envers mes parents pour l'éducation que j'ai reçue, pour m'avoir enlevé mon insouciance d'enfant, m'avoir responsabilisée trop tôt en ayant notamment négligé mes besoins affectifs et émotionnels, avoir sappé toute tentative d'expression de ma personne. Et envers moi-même pour m'être laissée faire. Mais j'ai fait ce que je pensais être bon pour me protéger. Jusqu'à aujourd'hui je ne parvenais pas à reconnaître cette souffrance en moi. Je ne la trouvais pas légitime, j'ai des amies avec des histoires familiales que je jugeais plus difficiles que la mienne, mais aujourd'hui je me rends le compte que mon ressenti est légitime. Oui des gens ont subi pire, mais pour autant, l'enfant que j'ai été a souffert, ne s'est pas senti aimée ni même appréciée, à sa place, légitime de s'exprimer et peut-être même d'exister. Et c'est la première fois de ma vie que je prête l'oreille à cette petite fille, à sa tristesse, à ses angoisses, à ses peurs, à sa colère. La colère, une émotion que je m'interdis, parce qu'elle est pour moi synonyme de cris, de violence, parfois physique. Attention, je n'ai pas été une enfant régulièrement battue (et je me rends compte qu'avec ce disclaimer c'est la petite voix en moi qui essaie de dire 'arrête, ce n'était pas si grave', et de discréditer mon ressenti), mais j'ai eu le droit à quelques "corrections" violentes, bien trop violentes pour l'enfant que j'étais, d'autant plus violentes qu'elles étaient inattendues et totalement injustifiées de mon point de vue. Enfin, pour préciser ma pensée, je pense bien entendu qu'une violence physique envers un enfant n'est jamais justifiée, mais disons que sur l'échelle de gravité des bêtises, les plus grosses corrections que j'ai reçues étaient vraiment disproportionnées... Par exemple, une fois, en primaire, je suis rentrée 2 jours de suite de l'école en ayant déchiré les pantalons que je portais, certes tous neufs (c'était la rentrée et j'avais eu le droit à de nouveaux vêtements), parce que j'avais joué au foot à l'école et étais tombée. Et bam, correction sévère en rentrant le 2ème parce que j'étais incapable de prendre soin de mes affaires, de rester tranquille et de jouer à des jeux plus tranquilles comme les autres filles, au lieu de jouer au foot avec les garçons. Bref, je découvre cette petite fille en moi, qui avait peur de son père, qui ne trouvait aucun réconfort auprès de sa mère tellement soumise à son mari qu'elle se rangeait à son avis en toute circonstance devant ses enfants, même si on devinait parfois son désaccord, cherche encore désespérément à combler ce manque d'amour, ce vide en elle, d'où cette dépendance affective dans mes relations. Je crois que parler à mes parents, à mon père surtout, pourrait m'aider à débloquer tout cela et peut-être de recréer, ou plutôt créer, une relation avec eux. Ma sœur m'y encourage, mais pour le moment je ne m'en sens pas prête. Je suis encore trop dans mes émotions, dans ma colère, dans ma tristesse. La simple idée de leur en parler m'angoisse, me serre la gorge et me fait pleurer.Aussi j'ai réalisé que je n'arrive pas à être moi-même parce qu'au fond je ne sais pas qui je suis, encore aujourd'hui. Le "je" n'a jamais existé dans ma famille, mon avis ne comptait pas, je devais juste obéir, sans poser de questions par peur d'être punie. Je suis la fille obéissante. Depuis 33 ans, bientôt 34, je fais ce qu'on me dit, sans poser de questions. Et je fonctionne toujours comme cela dans ma vie perso et pro. Et je suis incapable d'exprimer mes besoins, mes émotions, parce que je ne me sens pas en sécurité pour le faire, ni en droit de le faire. Je crois même que je suis souvent incapable d'identifier mes émotions, alors les exprimer... Je reprochais souvent à mon ex de ne pas savoir communiquer, mais j'en suis également incapable et j'ai sur ce point un gros travail à faire. Parce que je réalise finalement que je me tais, je ne dis souvent rien quand les choses ne me conviennent pas, je ronge mon frein, la rancœur s'accumule, et du jour au lendemain, quand mes limites sont atteintes, je pars, et c'est finalement très violent pour l'autre qui n'a pas vu la chose venir. C'est ce que je fais en couple souvent. Même si avec mon ex, j'ai régulièrement essayé de déclencher des discussions. J'ai réalisé que je faisais cela aussi au travail. Je ne me plains jamais, je fais tout ce qu'on me demande, je trime, mais quand la coupe est pleine, je pars dès que j'en ai l'occasion alors qu'on aurait sûrement pu chercher une solution si j'avais soulevé les problèmes. Ca plus le fait que j'associe toute figure d'autorité, donc tout manager, à mon père, dont j'ai peur, je le comprends maintenant, et donc que je n'ose remettre en question rien de ce qui m'est dit/demandé. Et c'est clairement ce que j'ai fait avec mes parents, en me renfermant sur moi-même pendant mon enfance jusqu'à ce que j'ai la possibilité de quitter le foyer à 17 ans, en vivant ma vie loin d'eux et en ne leur en livrant pas grand chose de ma vie privée.Et quand je dis que je ne sais pas qui je suis, je ressens en fait une certaine dissonance cognitive côté identité. Je suis partagée intérieurement entre la femme forte et indépendante que je veux être, la femme qui a quitté son domicile familial à l'âge de 17 ans pour faire ses études, et qui depuis mène sa barque, qui croit faire ses choix de vie en s'affranchissant de l'éducation qu'elle a reçue, et la petite fille qui au fond fait tout pour être validée par les critères parentaux, paternels surtout, par peur, par crainte, et par besoin d'amour. Je croyais avoir fait mes propres choix, mais ils sont au fond tous dictés par mes croyances limitantes inconscientes. Cette soif de réussir et ce sentiment de n'être jamais assez, dictée par l'exigence d'excellence de mon père et le fait que tout se mérite et doit s'obtenir à la sueur de son front : le bon boulot, la place dans la société mais aussi l'amour. D'où cette croyance que si je ne suis pas parfaite, on va me quitter, donc n'étant pas parfaite (mais j'essaie quand même), on va me quitter. D'ailleurs mon père nous disait toujours : "attention si vous ne savez pas tenir une maison, votre mari va vous quitter pour la femme de ménage qui elle saura s'occuper de lui". Rendez-vous compte que ça a tellement été ancré en moi, qu'avec mon précédent ex, je demandais à rencontrer ses femmes de ménage...D'où aussi ce syndrome de l'imposteur : malgré une carrière objectivement réussie jusque-là, et des managers successifs satisfaits, des promotions et augmentations régulières, je vis ma vie pro dans la crainte permanente qu'on va finir par démasquer mon incompétence.Autre réalisation importante : mon ex avait un profil d'attachement évitant, et malgré toutes les qualités que je lui trouvais, peut-être n'était-il pas le meilleur choix pour une femme avec un profil d'attachement anxieux comme moi. Une de mes meilleures amies m'a effectivement faire remarquer que je n'étais pas si anxieuse dans mes précédentes relations, que mes précédents partenaires parvenaient à me rassurer, mais que celui-ci, par la distance émotionnelle qu'il mettait entre nous, il exacerbait mes insécurités. En fait les fois où il m'est arrivé d'exprimer mes inquiétudes et qu'on en parlait, il essayait au début de la relation de me rassurer mais petit à petit, la conclusion à laquelle on arrivait (et je dis on, parce que j'ai fini par adhérer totalement) était que le problème venait de moi, qu'il fallait que je règle ce problème de confiance en moi et d'insécurité, que c'était à moi de le régler et qu'il n'y pouvait pas grand chose. Alors oui, j'ai des sujets à régler, clairement, mais je crois que j'arrive aujourd'hui à me dire que non, les problèmes dans notre relation n'étaient pas seulement à cause de moi et de mes névroses, que je ne portais pas toute la responsabilité de nos problèmes, que lui était incapable de se remettre en question sur bien des sujets et rejetais régulièrement la faute de nos problèmes sur moi. Donc il me manque toujours, et j'aimerais pouvoir le retrouver, mais pas tel qu'on était, pas sans travail de part et d'autre, parce que cette relation me bouffait de l'intérieur.Et enfin, autre réalisation qui se renforce chaque jour qui passe : je réalise que j'ai la chance immense d'avoir des amies proches en or, très bienveillantes, très disponibles et à l'écoute, et en particulier ma grande sœur avec qui j'échange beaucoup aussi sur tous ces sujets, notre histoire familiale notamment. Oui, je suis célibataire, mais je ne suis pas seule, j'ai la chance d'être entourée de personnes qui m'aiment, me soutiennent, et sont présentes pour moi dans ces moments difficiles.Et je ne suis pas seule, parce que même si j'ai ignorée pendant longtemps la personne que je suis réellement, elle est là quelque part, cachée sous ces tonnes de croyances, de peurs, et je veux l'aider à sortir de sa cachette en lui montrant que je suis là pour elle.Encouragée par ma psy, j'ai remis en place plus régulièrement certaines bonnes habitudes que j'avais un peu délaissées : méditer, écrire dans mes 1001 carnets, faire du sport aussi. J'avais malheureusement dû arrêter mon sport en club à cause d'une blessure fin juin 2022 qui ne se soigne pas depuis malgré l'arrêt plusieurs mois, des séances de kiné, de mésothérapie par une médecin du sport, du coup j'ai repris le footing, je vais courir plusieurs fois par semaine et ça fait un bien fou.J'essaie de voir mes amis plus régulièrement, mais aussi de me réserver des moments solo, des sorties (expos, séance cinéma, balades), et de me ménager des moments de repos aussi en apprenant à dire non à certaines sollicitations, ce qui est dur pour moi qui aime avoir une vie bien remplie, par peur de rater des choses mais aussi sûrement pour me distraire de mes pensées et émotions difficiles.Apprendre à dire non, s'affirmer, tout un programme après bientôt 34 ans d'auto-censure. Mais je sens que je progresse à pas de fourmi. Ma psy m'a encouragée à me poser la question suivante dans toute situation : "est-ce juste pour moi ?" et ça m'aide beaucoup.Par exemple, tout début janvier, j'ai enfin annoncé aux membres de mon club de sport, dont je suis présidente depuis plusieurs années, que ce serait ma dernière année d'engagement au sein du bureau, parce que ça me prend beaucoup trop de temps et de charge mentale. En décembre nous avions prévu d'organiser un événement, j'avais voté contre parce que ça représentait beaucoup de boulot, mais étant la seule voix contre, nous l'avons quand même maintenu. Et finalement, comme je m'y attendais, je me suis retrouvée à faire 80% de l'organisation en amont et le jour J, et je me suis dit vraiment, jamais plus. Car vraiment, non, ce n'est pas juste pour moi. Je suis très fière de moi de ne pas m'être laissée convaincre de rester au bureau, parce qu'ils ont essayé en me disant que sans moi le club ne survivrait peut-être pas, mais je suis restée ferme dans ma décision.Autre exemple, je change bientôt de poste, en mobilité interne dans mon groupe (super nouvelle toute fraîche également). Mon ancien responsable m'a contactée en fin d'année pour me proposer un poste qu'il venait de créer pour renforcer son équipe, avec de nouvelles missions hyper intéressantes mais très challengeantes, avec une grosse pression car poste proche de la direction du groupe avec des délais de production très serrés. Je lui avais dit dès le départ que le poste m'intéressait mais que ça dépendrait des conditions salariales parce que le poste me semblait très mobilisant et que, me connaissant, je travaillerais d'arrache-pied pour remplir mes missions. Et je suis hyper fière de moi parce que j'ai tenu bon sur cette condition. Lors de mon entretien RH, la chargée de recrutement m'a dit qu'ils n'avaient pas prévu de m'augmenter du tout, et j'ai osé demander fermement une grosse augmentation. Ils m'ont fait une première proposition que j'ai refusée. Encore une fois, parce que non, ce n'est pas juste pour moi de prendre ce risque de changer de poste, de faire des semaines de travail sous pression. Donc j'ai fait une contre-proposition, et ils m'ont refait une contre-contre-proposition bien au-dessus de leur proposition initiale, que j'ai jugée satisfaisante même si légèrement en-dessous de ma demande et acceptée, donc ! J'ai du lutter contre mes propres croyances qui me disaient que j'étais trop gourmande, que j'étais déjà très bien payée et que je devrais me contenter de ce que j'ai déjà et accepter cette belle opportunité d'évoluer sans faire la difficile. Et vraiment je suis fière de moi pour cela. Je change donc de poste début avril. 🥳🥳🥳Donc le changement se profile tout doucement... Enfin, tout récemment j'ai eu de très tristes nouvelles, très soudaines : nous avons appris qu'une ancienne collègue, plus jeune que moi, dont nous n'avions plus de nouvelles, est en fait dans le coma depuis plusieurs semaines, et dès le lendemain, nous apprenions le décès d'une collègue des suites d'un cancer. Ces nouvelles, qui font malheureusement partie du cycle de la vie, m'ont d'une part permis de relativiser ma situation actuelle, d'autre part de me renforcer dans l'idée que la vie ne tient qu'à une fil et qu'il faut la savourer, que chaque jour est une chance inouïe et qu'il faut vraiment de prendre soin de moi pour en tirer le meilleur et y trouver le maximum de joie tant qu'on le peut encore.Voilà pour les dernières nouvelles.A toutes celles et ceux qui sont arrivés jusque là, merci pour votre patience déjà ;). Et je vous souhaite, avec un léger retard (mais la ponctualité est une qualité à laquelle je travaille encore beaucoup), une excellente nouvelle année. En espérant que 2023 vous apporte de la joie, de la sérénité, et de belles rencontres... notamment avec vous-même :) :bisou: PJ Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rosa11 Posté(e) le 4 février 2023 Partager Posté(e) le 4 février 2023 (modifié) Bonsoir PetiteJoueuse, Je viens de lire tous tes messages, et malgré leur longueur, ils sont relativement faciles à lire car extrêmement bien écrits, bien formulés, orthographiés... La description de tes émotions parfois ambivalentes est si précise !J'y suis très sensible et, ça vaut ce que ça vaut de la part d'une inconnue, mais je voulais saluer cela. Tu sembles être une personne d'une grande intelligence et d'une grande sensibilité.Je ne pense pas avoir de conseils à te donner, tu as l'air de bien mener ta barque malgré ta tristesse encore présente. En revanche, et je te prie de m'excuser si j'ai l'air de vouloir tout ramener à moi, mais je suis stupéfaite par les similarités entre ce que tu racontes et ce que j'ai vécu, et je voulais t'en parler. Notre histoire est différente sous certains aspects (la religion notamment), mais j'ai été frappée par plusieurs de tes paragraphes car j'aurais pu les écrire mot pour mot ! Cela me touche beaucoup et me rassure, car ça m'amène à penser qu'en fait, nous les êtres humains (et particulièrement les cœurs brisés présents sur ce site), nous fonctionnons pour beaucoup plus ou moins de la même façon, et donc, par extension, que nous n'avons pas à nous reprocher des "erreurs" que nous aurions commises dans nos relations, que nous ne sommes pas des gens bizarres ou déséquilibrés, mais qu'en fait nous avons sûrement eu des réactions normales dans le contexte dans lequel nous étions. (Je ne sais pas si mon propos est super clair). La partie dans laquelle tu parles de l'attachement évitant de ton ex et dans laquelle tu dis que par la distance émotionnelle qu'il mettait entre vous, il exacerbait tes insécurités, ça me parle tellement tellement ! Alors, si tu veux en discuter plus longuement en messages privés, ça serait avec grand plaisir ! Bon courage à toi, tu as déjà fait tant de chemin ! Modifié le 6 février 2023 par Rosa11 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
petitejoueuse Posté(e) le 6 février 2023 Auteur Partager Posté(e) le 6 février 2023 Bonjour Rosa11,Merci d'avoir pris le temps de me lire et de m'écrire ces gentils mots :)Pas besoin de t'excuser, c'est normal de chercher des similitudes entre les histoires qu'on lit et sa propre histoire. Je crois qu'au fond on est tous un peu là pour ça aussi, se sentir moins seuls dans notre souffrance. Pour ma part j'écris assez peu sur le fil des autres (je ne l'ai jamais fait jusque là : encore ce manque de légitimité à m'exprimer), mais j'ai lu énormément de sujets (dont le tien), et je me suis aussi toujours plus ou moins reconnue dans les sentiments décrits.Et je pense que c'est tout à fait normal de trouver ces similitudes puisque même si les histoires sont différentes dans les faits, nous traversons au final tout ces sentiments de perte, de deuil, d'abandon, de rejet lorsqu'on vit une séparation.En tout cas ce sera avec plaisir pour échanger en privé avec toi :)En te souhaitant une belle semaine ensoleillée,PetiteJoueuse Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rosa11 Posté(e) le 6 février 2023 Partager Posté(e) le 6 février 2023 Bonsoir PetiteJoueuse, Tu as raison, nous passons tous par les mêmes étapes de deuil, nous éprouvons tous ce sentiment de rejet et de manque... Donc peut-être que je ne devrais pas être aussi surprise d'avoir vu toutes ces similarités entre ton histoire et la mienne ! Mais j'avoue que jusqu'à présent, parmi tous les récits que j'ai parcourus, c'est au tien que je me suis le plus identifiée. Et j'apprécie de pouvoir m'identifier à une personne qui semble aussi sensée :) Je vais peut-être un peu loin dans ce que je te dis là, mais je vois presque ton témoignage comme un miroir d'une partie de mon histoire et de mon propre mode de fonctionnement, et l'image que me renvoie ce miroir ne me déplait pas, en fait. Cela m'encourage à être plus douce et tolérante avec moi-même. Puisque j'ai envie de l'être avec toi par écrans interposés quand je te lis, je me dis que je devrais en faire autant pour moi. Donc c'est très bénéfique ! Tu parles de ton manque de confiance en toi, des regrets que tu as de ne pas avoir su faire certains efforts assez tôt, tout cela en ayant quand même conscience que le côté taiseux de ton ex ne t'a pas facilité la tâche... Tout ça, je l'ai vécu et je l'ai même formulé (sur ce site, sur papier pour exorciser ma peine, ou juste dans ma tête) quasiment de la même façon que toi. Ce n'est peut-être pas si incroyable que cela en a l'air finalement, comme tu le disais, mais ça fait un bien fou de se sentir moins seule ! En conséquence, ce soir, j'ai surtout envie de te dire merci. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
petitejoueuse Posté(e) le 9 février 2023 Auteur Partager Posté(e) le 9 février 2023 Bonjour Rosa11,Je suis ravie si mon récit et mes réflexions peuvent t'aider à te sentir moins seule, et surtout à avoir un regard plus bienveillant envers toi-même, car finalement je crois que finalement c'est une des clefs pour aller mieux.A la lecture de nombreux posts, je remarque qu'un des points communs de beaucoup de témoignages sur ce forum est le degré d'exigence, le regard très dur, intransigeant, dont les auteurs font preuve envers eux-mêmes, cette capacité à s'auto-flageller, à se dire que tout est de notre faute, à porter toute la responsabilité de la rupture alors que bien souvent on a beaucoup trop donné de soi dans la relation. Peut-être parce qu'on manque d'amour de soi, et qu'on essaie de combler ce manque dans nos relations amoureuses en donnant, beaucoup trop, jusqu'à s'oublier, et en attendant de recevoir autant en retour, mais personne ne peut remplir ce vide en nous à part nous-mêmes. Si on arrivait à faire preuve d'autant de bienveillance envers nous-même qu'envers les autres dont on lit l'histoire ici, on gagnerait sûrement beaucoup de temps dans notre cheminement, et ce serait un premier pas vers cet amour de soi qui nous fait tant défaut.Par la bienveillance à soi, on pourrait prendre le temps se soigner, de prendre soin de soi et de ses blessures, de chercher à apprendre de ses erreurs sans passer son temps à se les reprocher mais plutôt à essayer de les comprendre pour éviter de les répéter, et tout cela en acceptant de prendre le temps dont on aurait besoin, sans se reprocher de ne pas aller mieux plus vite...Personnellement je trouve qu'avoir écrit mon histoire ici, et la relire parfois comme si c'était celle de quelqu'un d'autre, m'aide en cela. A chasser les pensées du style : "bientôt 1 an depuis la rupture et tu en es encore là, passe à autre chose". Car jamais je ne me permettrais d'écrire cela sur le fil de quelqu'un d'autre, pourquoi le fais-je envers moi-même ?En écrivant tout cela, je me dis que peut-être que réagir sur le fil des autres pourrait finalement être une bonne idée. D'une part ça pourrait aider les autres qui sont là justement pour recevoir des avis extérieurs, même si je ne me sens pas forcément légitime lorsque je vois les avis parfois si éclairés de certains intervenants (la comparaison, encore un fléau pour l'estime de soi à arrêter de pratiquer ;) ). D'autre part, peut-être que pratiquer concrètement la bienveillance envers les autres pourra certainement aider la bienveillance envers soi, comme une sorte d'entraînement pour moduler son discours intérieur sur ce ton.En ce moment je passe par ma semaine difficile du mois, ce fameux SPM qui revient. Je vois que je suis apathique, que j'ai du mal à garder les bonnes habitudes que j'avais réussi à mettre en place dernièrement : je fais moins de sport, de méditation, de journaling, mon appart est un peu en bordel avec des vêtements et de la vaisselle qui traîne, j'ai du mal à être efficace au boulot, je mange beaucoup, trop alors que j'aimerais perdre quelques kilos... Une partie de moi me dit que je suis vraiment nulle, que je fais n'importe quoi et qu'il ne faut pas s'étonner que je n'avance pas, que ce n'est pas comme ça que je vais retrouver quelqu'un, que je vais finir seule et sans enfant parce que l'horloge biologique... Mais petit à petit, j'entends une petite voix qui s'affirme de plus en plus et me dit que j'ai le droit de me sentir mal, que j'ai le droit d'être dans cet état, que ce sont les hormones, et qu'en plus je traverse une période de vie difficile, que ça ira mieux dans quelques jours et que je peux me laisser aller quelques temps si j'en ai besoin, que je fais ce que je peux et que le meilleur reste à venir.Et toi, comment vas-tu ?En tout cas, merci à toi pour tes mots si doux et si bienveillants, merci de prendre le temps de les écrire, ça me touche. Je te souhaite beaucoup de courage dans cette épreuve et de bienveillance envers toi-même. N'hésite pas à m'écrire en MP si tu souhaites échanger en privé.PetiteJoueuse Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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