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Alors... Püpschen, Zaphod, un immense merci pour vos interventions, aussi passionnantes qu'édifiantes. Un vrai, grand, merci :)

Je vais essayer de réagir à quelques points - de manière "instinctive", "vécue"... Je réagis « à chaud » - et sans doute de manière incomplète…

Tout d'abord, la réaction de manque, que vous évoquiez plus tôt : la notion d'addiction me paraît particulièrement pertinente, et a une réelle résonance me concernant. Pour avoir quitté et avoir été quittée, par la même personne, le manque, s'il n'a pas la même nature, existe dans les deux situations - en tant que quitteur, cette addiction se traduit parfois, me semble t-il, par la peur (et parfois le regret) ; peur du futur, perte de confort, perte de repères, qui mènent parfois à une sensation de manque. La personne quittée, bien qu'objectivement rejetée, peut apparaître, quand la crainte se fait trop grande, finalement parée de tous les attributs d'un "anxiolytique" : le choix des problèmes connus versus un chemin jamais parcouru. L'addiction du quitteur me semble être constituée de ses propres angoisses, de ses gouffres (je précise que je ne fais pas une généralité, loin s'en faut - il s'agit de ce que m'évoquent les ruptures "à répétition", les allers-retours incessants). Le manque du quitteur me semble "situationnel", et peut rejoindre, dans une certaine mesure, certaines composantes de la dépendance affective ; non pas dépendance affective tournée vers l'autre, mais une dépendance de situation, situation dans laquelle le quitteur se représente ("Je veux une histoire d'amour" / "Je veux être en couple" / etc...), lui, et lui seul. Quand le quitteur donne des signes, non suivis d'actes, de "semis retours", de difficultés à renoncer, d'addiction, en somme, j'ai le sentiment que cette personne cherche à retrouver une situation, une sérénité, plus qu'une personne.

Le manque du quitté, son addiction, me semble à la fois « situationnelle » et tournée vers l’autre (si l’on excepte la dépendance affective pure, cad peur de l’abandon, par exemple). Le quitté ne perd pas qu’une situation, qu’une « représentation » de son propre bonheur, mais perd bien également la source, le moteur de ce même bonheur. Le quitté perd son « écho ». L’addiction, et la sensation de manque, sont beaucoup plus violents – notamment parce que dans la situation de quitté, le plus souvent, rien n’est « prévu », intellectualisé, ni « filtré » avant la perte proprement dite. Est-ce parce que cette perte est tellement brutale, un « sevrage sans substituts », que les symptômes du manque se traduisent souvent de manière si physique ? (Je vous rejoins entièrement sur l’impossibilité de séparer physique et psychologique).

Si quittés et quitteurs réagissent à ce manque – je ne sais pas si le processus de sevrage constitue le réel moteur du changement ; je pense qu’en tout cas il n’en est pas la seule composante.

Par exemple, le quitté change – réaction à une « agression », mais pas seulement. Cette personne a eu, avant de rencontrer le « quitteur » des envies, des aspirations, des rêves en « propre ». Une partie de ces aspirations a pu être atteinte en couple, sans doute pas en totalité (il me semblerait excessif d’imaginer qu’une seule personne puisse répondre et participer à la construction de la totalité de ce à quoi on aspire). Sans doute le quitté change t-il en réaction à l’agression vécue – mais on peut imaginer qu’il poursuit non seulement la progression « pre-couple », entamée pour lui-même, et qu’il avance et construit dans les directions qu’il n’a pas forcément pu prendre lorsqu’il était « deux », « nous ».

Un couple qui dure… Bonne question :mrgreen:

Je sens que pour ma part, les « mauvaises bonnes » raisons que tu cites (confort, habitude, statut…) s’apparentent, chez ceux que j’appellerai « futurs quittés » et « futurs quitteurs », à une forme de dépendance (notions de « représentation », dépendance « situationnelle », peur de l’avenir, peur de la solitude, peur de l’abandon…). Je refuse cette idée qui finalement, revient à dire que l’on est deux pour ne pas être seul (seul face à ses gouffres, à ses angoisses), que l’on est deux parce qu’on a peur… « Se maintenir » : A quoi bon durer dans ces conditions ?

Suis-je si naïve ?! :shock:

A bientôt
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[quote="Püpschen"]Non non, tu fais fausse route...
Lorsque je parlais de ce "quelque chose que l'autre possède", je voulais parler d'une passion, d'une sorte de vie intérieure qui l'habite, (prenons un exemple : la musique, l'écriture, l'art, la maîtrise d'une connaissance, ou tout autre chose qui me fait l'admirer...), pas du tout me servir de l'autre comme pansement à mes manques affectifs.
L'autre n'est pas mon doudou.

Un truc à la fois extérieur à nous deux, quelque chose qui fait regarder ensemble dans la même direction, et pas dans le blanc des yeux, mais un truc qui nous rapproche, essentiel, qu'on peut partager et faire grandir.[/quote]
Je me suis sans doute mal exprimé mais je pensais bien à la même chose que toi. Par grandir, je voulais parler de se réaliser en accomplissant des choses significatives pour soi et le partenaire peut nous booster. L'autre ne doit effectivement pas être un doudou, un support, voire même un pansement (en tout cas pas pour le long terme).


Refuge,
les comportements du quitteur et du quitté que tu décris sont exactement ce que je vois chez moi et chez mon ex. Elle s'est jetée dans les bras d'un autre par facilité, elle l'a elle-même reconnue. Elle a avoué se servir de ça pour réussir à me quitter. Mais ce qui est hallucinant, c'est qu'elle n'a pas conscience de ce qu'elle recherche, trop effrayant sans doute. En ce qui me concerne, il y a bien en effet le besoin de reprendre mon développement, c'est assez criant, d'autant plus que cette longue relation insatisfaisante m'a complètement figé.
En ce qui concerne la notion d'être 2 pour ne pas être seul, c'est bien ce que j'ai malheureusement expérimenté et ce que j'espère être capable d'éviter à l'avenir. Je crois que beaucoup ici l'ont compris, nous voulons être bien avec nous-même avant d'être bien avec quelqu'un.
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Zaphod,

Je pense que mon ex à fait exactement la même chose... sans doute pour plusieurs raisons, d'ailleurs. Elle était disponible, il n'avais connu "que moi", et avait besoin d'une main supplémentaire pour partir.

J'ai appris hier soir qu'ils ne sont "plus ensemble" (ils semblaient entretenir une relation mi figue mi raisin). Evidemment, ça me retourne un peu. Je me rends compte que malgré la douleur que cela provoque, savoir l'ex avec une autre m'aidait à maintenir la page tournée. J'ai encore du boulot...

J'ai avancé, je ne veux plus le retrouver - mais, compte tenu de notre histoire, après avoir fait le deuil de l'amant, je dois terminer le deuil de l'ami. Que c'est long...
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