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Il m''a quitté après un an d''amour à distance


Agatheyzac

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Coucou Agathe,


Contente de te lire <3


Bien sûr que tu as vécu un traumatisme, et non ce n'est pas un mot trop fort. Rien ne sert de comparer ton vécu à celui de militaires. Tu souffres, tu revis la situation de façon récurrente, donc c'est un traumatisme ; qui peut prendre du temps à guérir.


Pour ce qui est des fantômes du passé, tu sais, je crois que passé un certain âge, après certaines expériences plus ou moins douloureuses, voire traumatiques, il faut accepter de renoncer à l'insouciance qu'on avait à 20 ans. Tout le monde a un passé, et il n'y a rien d'anormal à ce que tu ressasses le tien, même si tu es dans une nouvelle relation qui t'apporte ce dont tu as besoin. Le travail psy de long terme t'aidera à vivre tout cela de façon plus apaisée avec le temps. Et ce n'est pas parce que tu as vécu tout ça une fois que cela se reproduira nécessairement avec ton nouveau copain. Cela demande une vigilance de tous les instants, mais cela vaut parfois le coup de prendre le risque.


Voilà je ne sais pas trop quoi te dire de plus parce que je vis un peu la même chose. J'ai peur à chaque instant, que mon nouveau copain parte, que ça tourne mal, que ça se finisse comme ça se finit d'ordinaire... Je ne suis pas d'une grande aide mais je comprends ce que tu traverses.


À bientôt Agathe ! D'ici là profite de cette douceur qui s'offre à toi...

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  • 11 mois après...
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Meilleurs contributeurs dans ce sujet

Bonjour à tous


J’espère que vous vous portez bien

C’est marrant, j’écris toujours ici à peu près à la même période

C’est marrant, c’est à peu près l’anniversaire de ma rupture


Que dire, que dire, si ce n’est qu’encore une fois c’est confus dans ma tête, j’ai tellement de choses dont j’ai envie de parler


C’est tellement cool ce forum, comme une sorte d’archivage de notre vie, sur lequel on peut revenir de temps en temps, pour se replonger, faire un bilan.


J’avais 20 ans quand je me suis inscrite, et je vais bientôt fêter mes 26. J’espère que dans 10, 20 ou 30 ans, la Agathe en paix et apaisée, une Christophe André au féminin, un Petit Bambou ambulant, pourra relire ces pages d’un air amusé et attendri, en me disant que j’ai atteint mon but de paix intérieure.


Mais bon, ce n’est pas encore pour aujourd’hui.


Je suis toujours avec mon copain dont je vous ai parlé l’an dernier, celui que j’appelle évidence. Ca va toujours, même si les angoisses sont bien évidemment venue grignoter. Angoisse de ne plus l’aimer un jour, angoisse d’être moi même, d’être trop négative, trop angoissée, trop prise de tête. Angoisse de ne pas savoir gérer cette relation saine. Culpabilité de chercher les noises, culpabilité de parfois trouver trop calme cette relation où tiens, on ne me manque pas de respect, on ne me pousse pas (littéralemen), ne m’insulte pas, ne crie pas dessus. Culpabilité de chercher quelque part les hauts aussi hauts que l'ancienne relation, mais qui ne devaient leur hauteur qu'aux bas qui les précédaient. Culpabilité de me sentir moi même la personne toxique dans la relation, de créer des problèmes, d’avoir des flash-back permanents de mon ancienne relation. De repenser à mon ex dans des moments où il ne faudrait pas, dans l’intimité, au détour d’une rue, à la vue d’une image ou de quelques mots.


Je vois toujours la même psychologue. Elle est merveilleuse, enfin, après trois échecs ! Elle m’a encore redit la semaine dernière que j’avais vécu un choc traumatique (j’avais oublié qu’elle l’avait déjà mentionné, c’est en relisant mon précédent message que je me le suis rappelé). Oui, le traumatisme. Le deuil non fait. La culpabilité, encore.


Combien de temps la relation va t elle planer au dessus de moi ? Me laisser dans son ombre permanente, comme un oiseau ou une tempête, qui plane au dessus de moi, menaçant ? Me maintenant en état d’alerte permanent, permanent.


Elle a aussi souligné sa surprise quand au fait que je ne ressente aucune colère envers mon ex. « Vous avez de la colère envers beaucoup de monde, sauf lui. Quand vous en parlez, je ne sens pas d’énergie, pas de réelle colère. Pourquoi ? » Silence. Elle a raison. Pourquoi ? Quelqu’un sait ? Pour moi, tout est ma faute. C’est irrationnel, je sais. Mais me dire que tout est ma faute sonne juste. Me placer en victime m’est insupportable. Ce n’est pas ma vision de la vie. Je n’aime pas les plaintifs, les victimes, ceux qui ne prennent pas leur responsabilités. Pour moi, tout est ma faute. Je n’aurai pas dû hésiter, souffler le chaud et le froid, avant même qu’on se mette ensemble, début 2016. Agathe, c’était il y a une éternité. J’avais 19 ans, aucune expérience. Je ne le sentais pas. Ô combien aurais je du écouter mon instinct. Et j’ai cédé au physique, à l’attention, au drama, à l’excitation. J’ai plongé dans la matrice.


Pour moi, tout est ma faute. J’ai fait des petites erreurs en début de relation, je ne sais pas si c’est utile de les raconter ici (comme ceux qui écrivent « c’est un détail très important » car ils pensent qu’on va leur dire ce qu’ils veulent entendre). Encore une fois, je ne veux ni douceur ni amour ni pitié, ni indulgence. Pour moi, je mérite. Il m’a toujours dit qu’il n’avait jamais été comme ça avec personne, cette colère, cette haine, cette violence. Je ne le crois qu’à moitié. Mais pour moi, je mérite tout. J’étais chiante, molle, paniquée, perdue. Le mot qui se rapproche le plus est « sidération ». Et pourtant, entrecoupé de moments où je me sentais si bien, si aimée, si heureuse, je me disais qu’il n’y avait rien de mieux, que c’était ça, la vie. Combien je donnerais pour qu’à sa place, c’eut été mon copain actuel.


J’ai l’impression que ma vie s’est arrêté environ au moment de mon inscription ici. Début 2017. Une version de moi est restée là bas. C’est pour ça que je trouve mes écrits d’alors si précieux. Comme si je pouvais retoucher encore cette version. J’ai l’impression que je n’arriverais plus jamais. C’est trop dur. Vivre au quotidien est épuisant. Alors évidemment j’ai des moments de hauts, mais c’est souvent lorsque je suis distraite, et tant mieux quelque part.


Mais ca commence de plus en plus à entacher ma relation actuelle.

Je ne me fais aucunement confiance, je ne sais pas ce qui est vrai, ce qui est faux, ce que je pense. Je suis déconnectée. Terrifiée. A la merci d’un monstre qui est là depuis si longtemps qu’il fait presque partie de moi.


Plus de cinq ans ont passé, et je suis encore là, avec les mêmes sanglots et les mêmes tremblements, sur le forum.


Je ne sais pas, de quoi l’avenir est fait. Vais je réussir à faire mon deuil ? Vais je un jour considérer cette relation comme simplement anecdotique ? Vais je finir par tout gâcher avec mon copain actuel ? Ses propres angoisses à lui ne vont elles pas se multiplier aux miennes pour finir par nous détruire ? A quoi ressemble ma vie apaisée ? Que reste t il dans mon cerveau si je sors l’angoisse, la terreur ? Existe t il un monde où ma sensibilité est maîtrisée ? Et quand, quand ? Aurai je l’occasion de voir ceci ? Une bombe va t elle nous raser ? Une autre épidémie ? Une vie comme à la guerre, rationnée ? Avant que je n’aie pu goûter au luxe qu’est une vie privilégiée sans souci ?


Encore tellement de questions.


Sinon pour ne pas finir sur une note triste, j’ai eu plein de bonheurs dans ma vie. Je suis heureuse chaque jour de vivre à Paris. En janvier je commence un nouveau job dans un domaine qui me passionne, j’ai énormément de chance. J’ai fait plusieurs voyages. Je vais au musée, je passe du temps avec mes amis, mes frères et soeurs. J’ai encore cette envie de vivre et de faire mille choses, même si je l’exprime par des plaintes. La santé va bien. Ma famille toute entière va bien, et de quoi puis je me plaindre lorsque c’est le cas ?


Je vous embrasse toutes et tous

Merci d’être toujours là et de me demander des nouvelles

<3

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Salut Agathe, c'est joliment écrit en tout cas, j'apprécie.

Bon par contre je suis obligé de bosser cet aprem je reviens plus tard pour l'étude de cas.

Mais bon déjà ça "Pour moi, tout est ma faute. " c'est niet d'entrée en entrant, nous ne sommes que les produits de nos environnements, y'a pas de faute intrinséque à nos êtres, à moins d'être dans le délire péché originel blabla.

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Coucou Agathe, c'est chouette d'avoir de tes nouvelles même si elles te semblent mitigées.


Je ne vais pas faire la vieille pleine d'expérience, déja parce que c'est loin d'être le cas (non, je ne suis pas vieille :P), mais si ca peut te "rassurer", 25 ans après ma toute première relation est toujours là, quelque part dans un coin de ma tête.

Comme toi c'est quelqu'un qui m'avait particulièrement mal traitée, j'étais loin d'être parfaite, je n'avais aucune expérience, mais ca n'empeche qu'il m'a traitée comme une merde pendant 2 ans et demi...et devine quoi...et bien il continue par intermittence a m'envoyer des mails, (tous les 2/3 ans, je dirais), et oh surprise, les 1 ers mails sont toujours super sympas, et rapidement ca dégénère et je suis la pire des nanas, là récemment je suis une "vaste blague"...bref tout ça pour dire que d'un, on n'obtiendra jamais de "réparation" (si tant est que ca ait du sens), et de deux, ce n'est pas donné a tout le monde de se remettre en question, d'analyser ses erreurs, d'essayer d'identifier ses besoins, se respecter, etc, ce que nous faisons, et qu'ils ne font pas...parce que longtemps j'ai aussi pensé que c'était de ma faute, que j'avais été trop ci ou pas assez ça, mais la vérité c'est que j'étais celle que j'étais, je faisais avec mes moyens et mes casseroles d'alors, et je prends mes responsabilités dans cette relation (en 1er lieu celle d'être restée 2 ans et demi alors que j'aurais du me casser bien avant) mais néanmoins et ca m'a pris du temps pour le digérer: je ne méritais pas la façon dont il m'a traitée.


Donc j'ai envie de te dire, OUI, c'est normal d'y penser, et petit a petit ca prendra de moins en moins de place, mais ca ne disparaitra jamais.

Ton copain actuel, malheureusement, tu n'as pas de prise ou de contrôle sur ce qu'il pense, ce qu'il ressent, et ca ne sert a rien de te faire des noeuds au cerveau a ce propos (je sais, c'est plus facile à dire qu'a faire...)


Que reste t'il dans ton cerveau quand tu enlèves tes angoisses? Plein de choses...tu l'écris toi même :)


Pour finir, cette version de toi "d'avant", elle existe toujours, mais elle a grandi, elle a muri, et même si tu ne t'en rends pas encore compte maintenant, promis, ca viendra.

Je t'embrasse Agathe, prends soin de toi!

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Too clever for your own good.


J'ai beaucoup de lecture dis donc Agathe, c'est dense depuis 2015.

Bon déjà je te rassure, « Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale d'être bien adapté à une société malade ». Jiddu Krishnamurti

Ta différence fait ta préciosité mais dans un monde préformaté, prêt à penser, prêt à aimer, les individualités ont peu de place, à moins d'être parfaitement détachée tu sentiras toujours sur toi leurs regards, au mieux surpris, au pire méprisant.

Tu es la passagére et aussi la pilote de ce corps qui semble encombrer ton être éthéré (ouep la ça part peut être en quenelles, mais t'inquiétes ça va reboucler)

 

Ca va toujours, même si les angoisses sont bien évidemment venue grignoter.

 

Je reformule "J'ai laissé les angoisses revenir me grignoter, je suis à l'aise dans mon confort mortifére" une situation familiére désagréable apparait souvent comme plus confortable qu'une situation inconnue, ça va bien avec ton copain actuel et une partie de toi flippe et préféres regarder en arrière pour essayer de trouver des points de projection, mais je t'en conjure ne rentre pas dans la prophétie auto-réalisatrice, et penses contre toi.


Tu es probablement ton pire ennemi, et tu sembles le savoir, pas d'injonction à lacher prise de ma part, tu fonctionnes sur un modèle connu (coucou Janysse) mais sur lequel mes rotomontades lexicales n'ont que peu d'effet, malheureusement.

 

Ma psy me dit que je suis beaucoup trop dans l’intellectualisation, que parfois je perds le lien avec l’autre, et qu’il faut que je m’ouvre à la surprise.

Je suis 200% d'accord avec ta psy, j'étais comme ça, c'était chiant.

Penses contre toi, je ne le répéterais jamais assez, prend volontairement et complétement le contrepied de ce qui te rassure, vois ce travail comme une désensibilisation allergique (tu sais une multitude d'expositions aux éléments allergénes, à des doses de plus en plus forte, jusqu'à ce que le mal n'existe plus.)

Procédes à ta propre mithridatisation, et le poison deviendra du miel.

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Hello IVV


Merci beaucoup de ton message qui m'a fait sourire. J'aime bien qu'on me secoue :smile:


Je comprends l'idée générale, mais ne sais pas exactement comment cela se matéralise.

Qu'entends tu par "Penses contre toi, je ne le répéterais jamais assez, prend volontairement et complétement le contrepied de ce qui te rassure, vois ce travail comme une désensibilisation allergique", dans la vie quotidienne ?


Merci encore

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Hello IVV


Merci beaucoup de ton message qui m'a fait sourire. J'aime bien qu'on me secoue :smile:


Je comprends l'idée générale, mais ne sais pas exactement comment cela se matéralise.

Qu'entends tu par "Penses contre toi, je ne le répéterais jamais assez, prend volontairement et complétement le contrepied de ce qui te rassure, vois ce travail comme une désensibilisation allergique", dans la vie quotidienne ?


Merci encore

IVV c’est un peu notre Mox Nox ou Seigneur des mouches actuels. Je vous laisse chercher si ça vous intéresse (sur le forum).

Je laisse IVV répondre mais il a raison à 100%

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Coucou @elieza, merci j’avais lu un peu leur prose et je prends ça comme un gros compliment car je ne pense pas avoir leur niveau.

Penser contre soi même ça se pratique dans la vie de tous les jours de manière simple, je pars du principe qu’on ne change fondamentalement jamais la façon dont on reçoit les choses, mais qu’on peut changer la façon dont on y réagit. Tu me semble avoir du recul sur ta personne, mais pas en direct. Pratiques en live le recul sur toi même, regarde toi réagir en observatrice et décides de ce que tu veux devenir. C’est pas facile ça demande de la discipline et de la rigueur mais c’est ça qui va te transformer en bambou qui plie mais jamais ne casse. Et puis le bambou c’est bien pour taper sur la tête des cons aussi, alors autant faire d’une pierre deux coups.

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Coucou Agathe,


Ça fait super plaisir d'avoir de tes nouvelles :bisou:


Et pour le reste, les copains ont tout dit .


Attention gros cliché : le temps fera son oeuvre ( une psy bardée de diplôme me l'avait sorti il y a 4 ans , alors je m'autorise )


C'est normal de penser toujours à cette rupture . Un jour ça se classe , comme un dossier archivé , dans un coin de la tête. La rupture qui m'a amenée ici date de juin 2018 . Et bien en janvier 2021, je crois , j'ai éprouvé le besoin de (re)faire un travail à ce sujet . EMDR . Et oui à présent je n'ai pas oublié , mais c'est rangé, lointain ,et non douloureux . J'ai des contacts très espacés, sporadiques avec cet ex, avec une vague bienveillance teintée d'indifférence ( ou l'inverse :lol: ). Il faut du temps .


Contente pour toi pour toutes les jolies choses de ta vie :bisou:

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  • 7 mois après...

Hello à tous


J’espère que vous allez bien.


Après des mois à repousser le moment, le besoin d’écrire se fait trop fort aujourd’hui. Je suis désolée de ne pas être plus active sur le feed des autres, notamment Janysse, mais la vérité c’est que les douleurs des autres me renvoient trop à la mienne et je ne me sens alors d’aucune utilité.


J’ai déjà un carnet dans lequel j’écris beaucoup, mais je ne sais pas, écrire sur le forum, même sans réponse car je n’ai pas réellement de problème, sonne différemment.


Je viens de relire mon fil, et j’avoue que ça me désole. Tant d’années que je cherche, je cherche, et pourtant j’ai l’impression de stagner. Voilà 6 ans presque tout pile que je suis inscrite ici, et même si la vie a avancé, mon intérieur est le même. Car mes « problèmes » sont les mêmes : une peur maladive de l’abandon et par conséquent un besoin tout aussi maladif de lien, de fusion, quitte à faire et accepter tout et n’importe quoi ; un cerveau en constante ébullition, qui ne me laisse jamais tranquille, entraînant une anxiété insupportable, un ennui/vide existentiel, et des questions, tout le temps, tout le temps. Ô combien je donnerais pour dompter mon cerveau. Pour lui dire de se calmer.


J’aime toujours autant ma psy, mais je commence à me frustrer. 1h c’est trop court pour lui raconter tout ce que mon cerveau bouillonnant m’a sorti au cours d’une semaine, toutes mes angoisses, toutes mes terreurs, et qu’elle y réponde, et que je rebondisse. Elle est bienveillante, elle m’écoute, ne me juge pas, mais c’est tout. J’ai pas l’impression qu’elle m’aide, et je perds patience. Bientôt deux ans que je la vois, et je vais toujours aussi mal.


Je suis toujours avec mon copain, le merveilleux. J’ai toujours des flashs, quasi quotidiens, plus forts par période. A force de triturer le problème, seule ou avec la psy, on est arrivées à la conclusion que cette ex relation me renvoyait à la relation avec ma mère (surprise!). En effet, mes parents sont deux personnes très immatures émotionnellement. Ma mère est à l’image de sa propre mère : une fausse chaleur pour les apparences, mais une distance émotionnelle, une impénétrabilité, qui se traduit au quotidien par un égoïsme insupportable lui aussi. Je sais qu’elle souffre, et qu’elle ne sais pas faire autrement. Mais putain, voilà avec quoi je me retrouve maintenant. Un besoin de fusion éternellement insatisfait.


Mon ex, c’était la première fois qu’on me montrait de l’amour, de l’affection infinie, une passion comme ça. Du temps sans compter, des paroles valorisantes, une admiration, de l’attention. Comment ne pas tomber accro ? Comment me retirer ça, une fois qu’on me l’a donné ? Que pensez vous que j’aurais été capable de faire, pour ne pas tout perdre ? Survivre après avoir connu ça me paraissait impossible, insurmontable. C’était subir un abandon de plus. Partir, c’était faire subir cet abandon à quelqu’un, et ça aussi c’était impensable. Continuellement, je me refais le film. Je m’en veux de moins en moins, car je me comprends. C’était juste impossible pour moi à l’époque.


Mais ce qui change dans ma narration, c’est le pourquoi de la rupture. Un coup je me dis que c’est ma faute, un coup que c’est la sienne. Oui il a été violent, très rarement physiquement, oui il était dénigrant parfois, et piquait des colères qui me faisaient peur. Mais moi, mes angoisses, même quand « tout allait bien », étaient là. Sa relation avec sa mère m’était insupportable. La voir le traiter comme un prince, lui dire qu’elle l’aimait, être toujours là pour lui, me renvoyait à mes carences et me remplissait de honte. Forcément, il a été tellement comblé d’amour, qu’il n’a pas eu à développer moult mécanismes pour en obtenir autrement. Une empathie extrême, une générosité extrême, un état d’alerte permanent pour répondre aux besoins de tout le monde. Rien de tout ça. Et le comble ? Je l’admirais pour ça. Je le trouvais inspirant. Je voulais être comme lui. Je voulais me débarrasser de tous ces traits de caractère qui faisaient de moi une serpillère, une petite bouse. Qui pense toujours aux autres, et qu’on oublie vu qu’on sait qu’elle sera toujours là. Je me souviens de son subtil dédain quand je lui parlais de « mes problèmes ». J’avais tellement honte d’être moi. Je sais même pas pourquoi je parle au passé, vu que je me sens exactement comme ça encore à cet instant.


J’avais honte de ce que j’étais. Forcément, forcément qu’il est parti, qu’il m’a trompée. J’étais devenue une loque, je me sentais mal tout le temps, je ne voulais plus de cette relation car être en couple quand on est si mal, ça me met trop de pression. Trop de pression pour être heureuse.


Et maintenant ? La peur, encore, car depuis quelques semaines, je ressens les mêmes sensations. J’ai des flashbacks, car mon copain actuel a des comportements qui me renvoient directement. C’est parfois une phrase anodine, une mimique, un geste. Mais j’y reviens tout de suite. Mon copain est un peu égoïste, rien de grave, mais je le remarque de plus en plus, notamment en opposition à moi qui suis généreuse maladive. Tout mon quotidien est tourné autour de lui. Lui faire plaisir, organiser tout mon emploi du temps au tour de lui, tout anticiper, avoir le comportement parfait au moment parfait. Il ne me demande rien, je fais tout gratuitement. Enfin, pas si gratuitement que ça vu que je m’en plains. Sa mère est très aimante, très affectueuse, elle l’est même avec moi. Je sens mon coeur se briser un peu à chaque marque d’affection qu’elle a, avec lui ou avec moi. J’ai honte, très honte, ma mère aurait si mal de lire ces lignes. Mais c’est comme ça, c’est la moche vérité. Aussi, je reconnais son attitude de distance quand je lui parle de mon mal être, de mes angoisses. Je sens qu’il ne veut pas être associé à ça. Lui ne veut faire aucune introspection, il n’est pas du tout dans l’amélioration de soi, dans l’interne. Il le dit lui même, il a peur de ce qu’il pourrait peut être découvrir. En attendant je me sens comme un nid à problème, et je me tends, je me tends.


On est partis en vacances il y a qq semaines. Pour faire court, on a eu que de la poisse, temps pourri alors que tout se fait en extérieur. On s’est ennuyés. Une torture pour moi. Voir qu’on avait parfois rien à se dire, qu’on était chacun sur son téléphone, ou à regarder la télé, me brisait le coeur. En même temps une panique montait, je me disais ça y est, on s’ennuie, c’est fini. Mais Agathe, la vie est longue, des moments comme ça il y en aura plein. Certes. Mais la panique montait, me renvoyait au vide, mon vide. Je ne fais rien dans ma vie qui me plait. Je ne ris pas assez, je ne m’amuse pas autant que je voudrais. Je suis renfermée, dans une dépression légère mais interminable. Pas d’énergie, embourbée dans l’addiction à la nourriture, je n’ai envie de voir personne, car c’est trop d’effort de donner le change.


Depuis qu’on est revenus, j’ai l’impression qu’un petit malaise s’est installé. C’est peut être moi qui reste bloquée sur l’ennui, et qui instaure le malaise. Mais voilà, le cerveau tourne, tourne, tourne, et les pensées intrusives et obsessionnelles s’en donnent à coeur joie. Toute la journée, du soir au matin. Est ce la fin ? Ai je tout inventé ? Ici dans mes premiers posts j’encensais mon ex, je disais qu’il était merveilleux, et que j’étais tout le problème, puis lors de la rupture j’ai réécrit l’histoire à l’inverse, en rappelant tous les mauvais cotés, en me rappelant que j’étais quelqu’un de génial, et que je l’oubliais. Et si c’était pareil ici ? Si j’avais enjolivé mon copain actuel, notre histoire ? Pourquoi je m’enflamme autant ? Me suis je encore trompée ? Quelle est la vérité ? Qui peut me le dire ? Comment arrêter ces pensées et revenir dans le présent ? Suis je attirée par le même type de personne ? Qui me rappelle ma mère ? Pourquoi ? Sont ils vraiment pareils ? Mon copain actuel n’a jamais manifesté une once de violence, et n’a jamais été dénigrant à mon égard. Et alors ? Que faire ? Quelle est la solution ? Toute ma vie ça va être comme ça ? Et vivre ensemble ? Et les enfants ? Et les « vrais problèmes de la vie » ? Comment ça va être ? Existe t il quelqu’un avec qui mes angoisses ne me dévore pas ?


Je pensais tellement avoir trouvé la personne parfaite. Je le pense encore. Je dois rectifier ci dessus. On est pareils sur tellement d’aspects, je sais qu’en ce moment je ne vois que le négatif. On a les mêmes valeurs, la même vision de la vie, les mêmes projets, les mêmes envies. On pense pareil, on réfléchit pareil. On a un groupe d’amis en commun. J’adore sa famille. Il ne se moque jamais de moi. Il est drôle. Il est sublime. Alors, pourquoi ? Pourquoi je gâche tout ? Pourquoi je suis terrifiée comme ça ?


J’ai tellement peur, les amis, que je ne sais même plus de quoi j’ai peur. Tout est confus dans ma tête, ça fait plusieurs jours que je ne dors pas, que je ne mange que des raviolis et de la brioche jusqu’à en avoir mal au ventre. Que je remplis chaque vide avec Instagram, YouTube ou du Nutella, car je ne peux pas, je me supporte pas. Je ne fais rien d’autre, j’ai aucune force. Tout est utilisé pour continuer à donner le change au boulot. Le soir et le weekend je veux juste m’anesthésier, disparaître. Je n’ai plus envie de voir mon copain, car je ne me supporte pas quand je suis avec lui. Je ne supporte pas de lire sur son visage un mélange de pitié, d’incompréhension, de « regarde moi comme je n’ai pas de problème » qui est surement involontaire voire inventé. Je ne supporte pas de lui raconter mes tourments car j’ai l’impression de ne lui apporter que des problèmes, de peser sur la relation, de m’éteindre, et qu’il va finir par me quitter.


Je suis perdue les amis, vraiment. Je perds espoir, ça fait si longtemps que je me sens comme ça. Quand j’étais au collège j’avais pour projet de ne jamais avoir de copain et de dédier ma vie à la science. J’étais fort sage à l’époque ma foi.


J’ai l’impression d’être dédoublée. Une Agathe qui jouit de tous les délices de ma vie actuelle : une belle ville, une famille, des amis, un copain, un travail, de l’argent, beaucoup d’intelligence et plein de talent. Mais dessous, tapie, la vraie Agathe, qui tire tout vers le bas, qui pompe toute l’énergie, et en laisse à peine pour donner le change.

J’essaie de me dire « parle à la petite Agathe qui est blessée » « arrête de nourrir le monstre » et autres indications lue dans des écrits plus ou moins pertinents. Mais rien n’y fait, je finis toujours par perdre. J’ai envie d’être seule, car les autres sont un miroir qui me renvoie en permanence mon vrai reflet, celui de la vraie Agathe. Je vois ma psy jeudi, mais comme d’hab, c’est une heure seulement. Je vais aller mieux, à un moment, mais ça ne sera que momentané. 26 ans de cette vie et je me sens déjà épuisée, comment voulez vous que j’élève des enfants ? Que j’entretienne un couple ? Que je mène une carrière ? L’avenir me parait sombre.


Mille bises à vous tous

<3

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J'ai tellement pleuré en écrivant ce message que je suis arrivée à un état un peu "d'apaisement post-vidange de larmes" :smile:

Je dois me rappeler que c'est finalement la première fois que je vis une relation saine, qui n'est pas écorchée, sans drama, et avec quand même un peu plus de kilométrage au compteur que la précédente où j'avais à peine 19 ans.

Peut être s'agit il juste de la fin de la phase de lune de miel, et moi ayant un tel besoin d'intensité et de fusion, j'ai du mal à l'accepter... je ne sais pas

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