NoraL Posté(e) le 21 avril 2017 Partager Posté(e) le 21 avril 2017 Bonjour, Besoin de soutien, de conseils pour mieux surmonter mon divorce prochain d'avec mon mari avec lequel j'ai deux enfants et partagé 17 ans de ma vie. J'espère aussi que mon histoire permettra à beaucoup de personnes qui lisent les fils de ce forum d'éviter les erreurs d'une reconquête qui peut s'avérer bancale et finir par un constat d'échec encore plus retentissant à la fin. Je m'explique : il y a huit ans, mon mari m'a trompée et quittée pour une femme qu'il connaissait à peine, une sorte de coup de foudre qui n'aura duré que quelques mois. Durant cette période, j'ai tout fait pour le reconquérir ; j'étais effondrée comme on peut l'imaginer. Mon fils souffrait, je souffrais, et mon mari, je le sentais, souffrait. Je voyais bien que sa décision de partir était plus liée à une sorte d'entêtement qu'à un véritable désamour pour moi (bien que m'ayant affirmé qu'il ne m'aimait plus etc...) : j'avais découvert son infidélité, il n'était pas fier de ses agissements, mais justement moins il était fier, plus il maintenait que cette femme, qu'il avait vue en tout deux fois, correspondait à l'image qu'il se faisait de l'amour. Alors, sûre de moi (enfin, pas tous les jours...), je suis partie en "reconquête" : j'ai fait tout le contraire de ce qui est préconisé (silence radio, distance). A l'inverse, je n'ai eu de cesse de lui montrer combien je l'aimais, de lui dire que je ne pouvais me résoudre à le voir partir pour une histoire sans grande densité. Il a quand même fallu, pour qu'il m'entende à nouveau, que je lui brandisse à un moment donné, le spectre d'un divorce où je ne comptais pas m'entendre avec lui à l'amiable. Il avait été assez odieux avec moi, évidemment par culpabilité ; durant toute cette période, son manque de respect m'avait fait osciller entre une envie pure et simple de lui rendre les coups (moraux) et de lui faire ouvrir les yeux sur le fait que nous étions un beau couple. Il est revenu rapidement et nous avons même eu, l'année qui a suivi cette rupture, un second enfant. Mais au fond de moi, une partie de ma confiance en lui s'est étiolée - et je n'avais plus confiance en moi non plus : cette rupture m'a profondément blessée. Passée l'euphorie de l'instant de la reconquête, de l'arrivée du nouvel enfant, j'évoluais dans une crainte maladive de perdre tout ce qui était revenu. Jalouse, possessive, craignant sans cesse que mon mari me fasse revivre ce choc, je n'étais plus moi-même. Il souffrait en silence espérant que cette jalousie s'estomperait avec le temps. Il m'a fallu quatre ans pour reprendre confiance en moi ! Et là, je dois dire que les choses se sont inversées : j'étais plongée dans mes activités, rencontrais le regard d'admiration d'autres que lui pour ma réussite dans un domaine qui me tient à coeur, suscitais du désir (ma blessure narcissique s'est envolée !) et même attirai l'attention d'un homme que j'admirais mas qui m'avait toujours semblé inaccessible. Avec lui, il ne s'est rien passé de spécial si ce n'est que je sais que je lui plaisais, mais cela me faisait beaucoup de bien. Du coup, j'ai un peu délaissé mon couple qui de fait m'avait demandé beaucoup d'énergie (parce que je craignais toujours de ne pas plaire à mon mari et de le voir me quitter ; j'avais changé pour lui et pas pour moi). Et puis entre la jalousie et la période où je me suis détachée de lui, mon mari souffrait. Et il en a eu marre : depuis cet été, nous vivons une période de crise horrible qui va trouver son point final d'ici peu puisque nous allons divorcer. Nous n'avons pas réussi à retrouver notre point d'équilibre après la première rupture. Et cette fois, c'est bel et bien fini, avec de gros dégâts pour lui comme pour moi : je l'aime, il m'aime mais nous ne savons pas nous aimer. Dépression pour tous les deux et pour moi, grosse inquiétude pour mes enfants. J'aurais aimé que nous essayions enfin de travailler à un vrai équilibre, mais c'est trop tard, il ne veut plus. Voilà... Désormais, je voudrais au moins que le divorce se déroule au mieux : pour les enfants, pour lui, pour moi. Et pour moi, c'est une grande souffrance d'avoir réussi à sauver une première fois mon couple pour le reperdre à nouveau. J'espère en tout cas, qu'outre quelques conseils et soutiens pour traverser cette période difficile, mon histoire servira à montrer qu'il ne faut pas reconquérir à tout prix, que se remettre en couple après une grosse crise exige que chacun ait à nouveau confiance, que la totalité des rancoeurs soit liquidée etc...Chose que je n'avais pas réalisée au début et qui est revenue comme un boomerang... Merci à ceux qui me lisent. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
admin1760294668 Posté(e) le 21 avril 2017 Partager Posté(e) le 21 avril 2017 Salut NoraL! C’est Antoine Peytavin, fondateur de jerecuperemonex.com, le premier site sur la rupture amoureuse selon The Times. Merci pour ton message ! La communauté va très vite te répondre pour t’aider. ⚠️ En attendant, je te recommande vivement de faire notre petit quiz Cliquez ici pour faire le quiz - « Ai-je encore une chance de reconquérir mon ex ? » pour : ⚠️ Recevoir un résultat personnalisé adapté à ta situation Accéder à une vidéo de formation gratuite avec des conseils concrets Obtenir nos meilleurs conseils par email, ainsi que des formations gratuites régulières pour maximiser tes chances de reconquête Tiens-nous informé ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Playmaths Posté(e) le 21 avril 2017 Partager Posté(e) le 21 avril 2017 Malgré la différence assez nette de nos histoires respectives, ta conclusion est vraiment très intéressante. Il faut reprendre confiance en soi, que la rancoeur disparaisse, avant de vouloir tenter ou espérer quoique ce soit. Afin de protéger vos enfants, si ce n'est pas déjà fait, il faudrait sûrement consulter un spécialiste pour réussir à ne pas laisser tes émotions interférer dans leur éducation. Bon courage et bienvenue à toi Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Daenyan Posté(e) le 21 avril 2017 Partager Posté(e) le 21 avril 2017 Merci de ton témoignage, Nora. Je pense que l'une des "erreurs" a été de chercher à le reconquérir lui, au lieu de te reconquérir en priorité, et que tu l'as bien compris. Je ne sais pas quel âge tu as, mais sache que la vie nous réserve toujours de belles choses car c'est nous qui la construisons. Suite à cette rupture, comme tu es déjà passée par là, prends bien soin de toi en priorité pour que tu sois vraiment bien et que tes enfants aient une mère épanouie. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 21 avril 2017 Auteur Partager Posté(e) le 21 avril 2017 J'ai lu votre histoire Playmaths ; et ce qui ressort de commun avec la mienne est la différence de temporalité : quand je guérissais de mon manque de confiance, mon mari allait de plus en plus mal ; puis maintenant qu'il a quasiment fini son deuil de notre relation (vraiment, il ne veut plus re-tenter), qu'il ne va pas forcément bien (mais au moins, il est au clair avec son intention de se séparer de moi), c'est moi qui m'enfonce dans la nostalgie, le regret, le remords, l'envie d'arrêter le temps et de le réparer. J'ai essayé de lui proposer une thérapie de couple, un break, un retour patient vers le couple en respectant son besoin de se reconstruire etc...Mais c'est un refus net de sa part à toutes ces alternatives ; plus de motivation, plus rien de son côté. Et je crois que ce point-là est un peu identique de votre côté : au moment où vous allez mal, elle vous épaule ; puis lasse, elle se détourne de votre relation et c'est vous maintenant qui réalisez la perte...Vous êtes jeune, pas d'enfant...Si au moins vous ne la retrouvez pas, faites que cette rupture vous permette de ne pas reproduire ce problème de décalage, qui est à mon sens un souci majeur pour l'entente du couple. Personnellement, j'ai 45 ans et j'ai mis trop de temps à comprendre (mon mari étant très peu bavard, ne m'y a pas beaucoup aidée non plus : il rumine en silence et fait exploser sa bombe de reproches sans avoir pris soin de communiquer ses émotions avant ; je ne me suis jamais sentie en confiance avec lui car il fallait toujours que je lui extirpe des informations : c'est assez fréquent et donc erreur à ne pas reproduire...). Pour les enfants, un thérapeute est peut-être encore un peu prématuré. La décision de divorcer est encore toute fraîche. Bon courage à vous aussi ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 21 avril 2017 Auteur Partager Posté(e) le 21 avril 2017 Oui, Daenyan, tout à fait : il ne faut pas chercher après une blessure à la patte à ce que, celui qui nous a blessé, vienne nous sécher le sang. Il faut trouver en soi les ressources pour cicatriser et dépasser, sinon, on évolue toujours comme un petit animal fragile. Reconquérir : oui, mais pas en tartinant la blessure d'une couche de mauvais vernis. Une chose positive néanmoins, c'est que lui comme moi sommes très attentifs à nos enfants, lui comme moi, nous voulons à tout prix les protéger au maximum. Je n'arrive pas à éprouver beaucoup de plaisir à l'existence en ce moment : cette seconde rupture me laisse un peu vide, boule au ventre le matin, ruminations, tristesse. Toutes ces années, l'échec au bout, et la sensation d'un grand gâchis tout de même. En tout cas, je crois que ce clap de fin signe pour moi le renoncement à la vie de couple en général. Après avoir vécu un tel amour et un tel déchirement, je n'aspire qu'à une forme de sérénité retrouvée... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Priscilla Posté(e) le 21 avril 2017 Partager Posté(e) le 21 avril 2017 Bonjour Noral, Ta blessure et encore récente, il s'agit d'accepter tout d'abord l'échec de ta relation puis d'en faire le deuil. Il est logique que tu ne puisses pas, dans l'immédiat, t'imaginer avoir une nouvelle vie de couple mais c'est trop tôt pour y songer et tu sais bien que la vie réserve bien des surprises. Tu as su prendre du recul lors de votre séparation et de ta reconquête, à juste titre, il est important de se retrouver soi-même avant de recommencer, ça permet également de prendre du recul sur la relation et de ne pas reproduire le même schéma qui a aboutit à l'échec. C'est d'ailleurs pour cette raison que le silence radio est avant tout évoqué, celui pour se retrouver soi-même avant toute idée de reconquête. Parfois aussi on se rend compte que l'on se fond dans ne relation et que la rupture est la meilleure chose qu'il soit. Retiens le positif de ta relation et dis toi au moins que tu as essayé de sauver ton couple et c'est tut à ton honneur. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 21 avril 2017 Auteur Partager Posté(e) le 21 avril 2017 Merci Priscilla, Un deuil, oui, c'est ça, un vrai deuil après séances de réanimation, soins palliatifs...Il faut se rendre désormais à l'évidence de la mort du couple ; et donc se résoudre à ces temps morts, ces moments d'acceptation et ces instants où la douleur pique...et se retenir de retenir le corps qui fait son trajet de la morgue au cimetière, de l'enlever du corbillard et de le secouer désespérément en espérant que notre énergie le fasse remuer. Mais au moins, je laisse le cadavre rejoindre sa dernière demeure en me disant que j'ai tout fait pour le sauver il y a huit ans (même si ça s'est révélé boiteux)et que j'ai encore tout fait cette année pour essayer de remonter mon mari, de remonter notre couple. Lui aura été beaucoup plus enclin à régler les choses par des ruptures à chaque fois ; cette façon d'être, même si elle est tout à fait compréhensible, m'a toujours désolée car c'est très brutal : il ne dit rien, ne cherche pas à mettre les problèmes sur la table, il aurait fallu que je devine tout et rectifie tout ! Les problèmes ne venaient d'après lui que de moi. Et ce fonctionnement de culpabilisation de ma personne, au bout de 17 ans, me lasse. Son agressivité lors des deux ruptures, je dirais même sa hargne me font penser qu'en dépit de la tristesse, je finirais par éprouver un soulagement, in fine. Etre moi-même sans me dire "oh, il va penser ci et ça et il ne me le dira pas et après, il finira par me le reprocher et vouloir rompre". Cette épée de Damoclès au moins n'existera plus. Car après son infidélité, j'ai vécu avec cette hantise qui s'est finalement réalisée ! Alors, bien sûr, quand on est dans un processus de rupture que l'on ne veut pas, on serait prêt à accepter et même à aimer la souffrance qui nous est causée pour éviter la rupture. Et c'est contre cela maintenant que je dois lutter. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 11 juin 2017 Auteur Partager Posté(e) le 11 juin 2017 Bonsoir, Je reviens parmi vous, moins pour témoigner cette fois que pour demander à ceux qui sont passés par un divorce de m'aider à passer le cap au mieux. Depuis la dernière fois que je suis passée sur le forum, le divorce aurait dû avancer. Mais mon mari a entamé une dépression, s'est retrouvé hospitalisé en clinique psy pendant un mois ; évidemment, ce n'était pas le moment d'évoquer divorce. Cette période a été horrible : lui, au fond du trou, moi à amortir du mieux que je pouvais l'angoisse de cette situation pour les enfants. J'ai soutenu comme je pouvais mon mari et le quotidien de mes deux enfants que je ne voulais pas voir modifié ; cela a été éreintant, moralement, physiquement. Il est revenu et son état est meilleur, stabilisé (il ne souffre plus de ces crises d'angoisse terribles qu'il avait avant de partir à la clinique), néanmoins, je ne le sens pas guéri : il me dit accomplir d'énormes efforts pour la moindre petite chose et subit encore des sautes d'humeur, des moments prolongés d'isolement, des accès de mélancolie. Quand il est dans son moment "agité", il devient agressif avec moi et me parle de divorce ; ainsi, nous avons pu discuter (et nous disputer) sur cette séparation inéluctable. Nous sommes finalement d'accord sur de nombreux points et attendons la fin de l'année scolaire pour acter. Mais je suis quand même dubitative : j'ai l'impression que son état dépressif qui traîne depuis des mois, jusqu'à ce pic du mois dernier, trompe son jugement. Je m'explique : je pense que la dépression n'est pas un bon moment pour divorcer et qu'il vaudrait mieux attendre qu'il ait récupéré ses forces pour aller dans ce sens puisque c'est d'abord son souhait (que j'accepte de bien mauvais gré, mais que j'accepte). Mon raisonnement émane sans doute du désir de ne pas voir ce divorce se faire, mais aussi de la crainte que j'ai par rapport à une rechute possible - et aussi vis à vis de mes enfants...déjà qu'un divorce n'est pas forcément simple pour eux...et voir un père dépressif et une mère malheureuse qui essaie de s'adapter à cette douloureuse décision...Qu'en pensez-vous ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Elieza Posté(e) le 11 juin 2017 Partager Posté(e) le 11 juin 2017 A l'inverse, ce divorce l'aidera peut être a rebondir-puisque c'est ce qu'il semble vouloir. Tu ne PEUX pas être sa psy, et tu n'as pas a régler ses problèmes. Il vaut mieux des parents séparés mais "sereins", que des parents qui renoncent a un divorce pour sauver les apparences. Ne croit pas que les enfants soient dupes de quoi que ce soit.... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Paige Posté(e) le 12 juin 2017 Partager Posté(e) le 12 juin 2017 [quote]Mais mon mari a entamé une dépression, s'est retrouvé hospitalisé en clinique psy pendant un mois ; évidemment, ce n'était pas le moment d'évoquer divorce. [/quote] pourquoi "évidemment"? Je ne te parle pas bien sûr de batailles ou d'agressivité, mais juste de rester cohérent avec vos choix . On peut se comporter dignement et en être humain, sans pour autant "mentir" car s'il ne sort jamais de sa dépression, tu vas rester mariée avec lui toute ta vie? n'est-ce pas une "excuse" pour lui comme pour toi pour ne pas avoir à prendre vos responsabilités? Tu le dis d'ailleurs "c'est la dépression qui altère son jugement" :/ Et oui mille fois oui, ça me crève le coeur (pardon je suis un peu énervée par ça je l'avoue) de voir tous ces ADULTES qui utilisent leurs gosses pour justifier leur fuite en avant! au pretexte de protéger vos enfants, vous faîtes exactement le contraire! vous les exposez à la dépression et au chagrin, et au déchirement :/ tu ne veux pas que ce divorce se fasse alors que, dans les conditions actuelles, c'est précisément ça qui "protégerait" vos enfants. Les enfants se remettent très bien d'un divorce bien mené, ils peuvent ne jamais se remettre de parents lessivés :/ Allez, courage! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 12 juin 2017 Auteur Partager Posté(e) le 12 juin 2017 Merci Elieza pour ta réponse. Je crois que je m'accroche trop à l'idée d'un modèle de vie familiale classique et que le divorce, après 17 ans de vie commune, me fait peur. C'est surtout pour mon petit de 7 ans que j'appréhende. A vrai dire, c'est surtout pour lui que j'angoisse et je me demande comment le faire traverser cette séparation sans lui refiler mon anxiété, ma nostalgie et la crainte que j'ai de voir mon mari dans cet état. Je vois une psy qui m'aide bien, mais si certaines personnes ont des conseils à me donner pour agir au mieux avec les enfants, je suis preneuse. Quant à mon mari, en effet, il faut que je le laisse sans doute faire son chemin ; il faut qu'il se retrouve puisque, comme il le dit, il a tout à reconstruire dans son esprit. Cependant, cela me fait bizarre de renoncer à être un soutien dans une période où il semble encore fragile. Dans le fond, je pourrais me dire égoïstement que cette séparation va me libérer d'un gros poids d'angoisse car vivre aux côtés d'une personne si mal dans sa peau n'est pas sans effet sur moi (et la petite famille). J'ai beaucoup souffert et il serait préférable, rationnellement, que je songe à poser de nouvelles fondations à ma vie où celle-ci ne sera plus happée par le tourbillon de noirceur qu'est devenue cette relation au fil du temps. Puisque la raison doit l'emporter pour le bien de tous, il me faut dorénavant essayer d'avancer dans ce processus de divorce avec sagesse. Aussi, merci par avance aux membres du forum qui connaissent les convulsions de ces périodes bâtardes (entre le maintien de la vie conjugale et la séparation physique) de m'aider de leurs conseils, à éviter les erreurs qui accusent la douleur. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 12 juin 2017 Auteur Partager Posté(e) le 12 juin 2017 Ah je viens de voir ton message Paige. Il est quand même difficile face à un conjoint en dépression sévère de savoir comment réagir correctement. J'étais assez partagée entre le réflexe de l'aider avec mes habitudes de femme mariée depuis 17 ans et la nécessité de plus en plus criante de mettre un terme à ce cercle de souffrance (qui s'auto-alimente). Cette période d'hospitalisation étant passée, le doute n'est plus permis maintenant. Je vais avancer vers ce divorce avec autant de sérénité que possible. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Elieza Posté(e) le 12 juin 2017 Partager Posté(e) le 12 juin 2017 Bon courage Nora, et n'hésite pas a venir t'épancher ici si le besoin s'en fait sentir! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 12 juin 2017 Auteur Partager Posté(e) le 12 juin 2017 Merci infiniment pour ces encouragements, les clarifications et cette invitation à m'épancher. Rien que l'idée de pouvoir faire part de mes difficultés ici, me réconforte. Et pour celles et ceux qui ont traversé ça, je suppose qu'ils ont connu ces moments où l'on souffre moins de se séparer d'un conjoint (avec lequel la souffrance est devenue plus importante que les partages féconds) que de l'ensemble de ce qui a été édifié au fil des années : ces moments inscrits dans la mémoire où le visage de l'enfant et de sa joie se superposent à celle d'un couple uni, par exemple. C'est cela qui me tord de douleur plus que de vivre séparée, seule. Ces atomes de vie agrégés que le divorce brutalise en imposant de reconstruire une nouvelle mémoire. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 16 juin 2017 Auteur Partager Posté(e) le 16 juin 2017 Bonjour à tous ! Quelques nouvelles du front...et besoin de m'épancher un peu. Alors, le divorce avance techniquement : convention, avocat, discussion plus précise sur la séparation. Une paradoxale sensation de vouloir en finir le plus vite possible pour que mon bientôt ex mari puisse s'envoler du nid (et enfin tourner la page, me projeter dans ma nouvelle réalité) et le pénible remugle de la nostalgie. Nous vivrons a priori sous le même toit encore un mois et demi, le temps que les enfants finissent leur année et que matériellement chacun puisse s'organiser pour le logement. Et c'est finalement ce temps de latence qui est pour moi extrêmement pénible car financièrement, impossible de réunir l'argent tout de suite pour habiter ailleurs. Mon problème est que sa présence réveille en moi les liens passés, les situations familières, les enfants réunis autour d'un couple etc... : nous oscillons entre distance et petits rapprochements et malheureusement, aucune des deux attitudes ne me procure de l'apaisement. La distance fait de lui l'étranger -ce qui est parfaitement artificiel pour moi : je ne peux absolument pas vivre et le faire vivre dans la glace, émotionnellement-, les rapprochements (physiques qui ne devraient plus arriver mais qui arrivent quelques fois encore) me font sentir douloureusement qu'il n'a plus les sentiments qui rendaient toute chose évidente. Tentations de parler de ce qui nous unissait, tentations de ramener un rêve de couple uni...les périodes bâtardes sont de loin les pires ! Aujourd'hui, matinée pénible, après-midi meilleur, début de soirée pénible et j'espère soirée meilleure ! Hier fut une bonne journée où je pensais à cette séparation comme un renouveau possible -au travail, loin de lui, discutant avec mes amis à l'heure du déjeuner, j'étais sereine ; je disais à mes amis qu'il valait mieux un divorce correct pour les enfants qu'un simulacre de couple. Et ce matin, au réveil, tout m'a paru noir : je les imaginais insondablement tristes au milieu d'un gros gâchis. Je me demandais comment quelques membres du forum, ayant connu séparation avec enfants, avaient géré ces moments autant pour eux-mêmes que pour juguler la douleur liée aux enfants. Merci à ce forum d'exister et de permettre à ceux qui se séparent -et qui endurent une situation assez similaire à la mort- de pouvoir s'exprimer et de rencontrer la parole d'autrui. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Carrie007 Posté(e) le 16 juin 2017 Partager Posté(e) le 16 juin 2017 Bonjour Nora, Je ne suis pas divorcée et je n'ai pas d'enfants. Par contre, mes parents se sont séparés (plutôt ma mère a quitté mon père) lorsque j'avais 15 ans. Je n'ai jamais vu mes parents heureux ensemble, j'ai assisté à des disputes, à des violences verbales de mon père. Je n'ai jamais vu mes parents partager des moments de complicité ou même se montrer attentionnés l'un envers l'autre. Je n'ai même jamais vu mes parents partager la même chambre! Quand ma mère a finalement quitté mon père, elle a pris, je crois, la bonne décision. Et moi je me suis sentie nettement mieux. Tes enfants comprendront que l'amour ce n'est pas rester coûte que coûte avec l'autre, que ce n'est pas renoncer à son propre bonheur et son propre épanouissement et rester ensemble "pour les enfants". Et c'est un bel exemple que tu leur montres, pour plus tard. Vous avez essayé de vous retrouver, ça n'a pas fonctionné. N'aies pas de regrets d'avoir tenté, ni que ça n'ait finalement pas marché. Certes, ta situation n'est pas idéale, ce n'est pas ce que tu avais rêvé en passant devant monsieur ou madame le Maire mais au moins tu peux te féliciter d'avoir essayé. Tu montres à tes enfants une image de femme forte et solide, de celles qui n'abandonnent pas au premier obstacle mais de celles qui savent aussi abandonner la partie quand il le faut. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 16 juin 2017 Auteur Partager Posté(e) le 16 juin 2017 Cette réponse m'aide, Carrie. Ton récit me montre qu'il n'y a pas que la cassure au bout du chemin pour les enfants. Et de toutes les façons, rares sont les exemples de couples harmonieux qui offrent une image vraiment agréable aux enfants. Ce forum, de par la diversité des histoires et des déséquilibres des duos formés récemment ou anciennement, prouve que l'amour est bien souvent une source de grande souffrance ou de préoccupation. Il en fut pour moi bien que mes parents ne se soient pas séparés ainsi que ceux de mon actuel mari. Comme quoi...Et d'après ce que je peux lire de ton propre témoignage, la séparation de tes parents a pu aussi t'apporter une forme de sagesse sur le couple : ne pas le mettre sous perfusion quand il agonise. Cette connaissance est précieuse pour s'éviter de grandes et répétitives désillusions. Et puisqu'il faut essayer de tirer un enseignement de toute expérience, j'espère que mes enfants détiendront une part de maturité supplémentaire dans leur vie affective, comme tu sembles la détenir, chère Carrie. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Elieza Posté(e) le 16 juin 2017 Partager Posté(e) le 16 juin 2017 Oh Noral.Je manque de temps la tout de suite pour te répondre, mais j'ai plein de choses a te dire-qui j'espère te soulageront a défaut de t'aider...plus tard ce soir, j'espère. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 17 juin 2017 Auteur Partager Posté(e) le 17 juin 2017 Bonjour Elieza, Je serai ravie de lire ta réponse quand tu auras le temps. Chaque minute passant, chaque parole m'aident à raisonner, à rationaliser. C'est prépondérant dans la mesure où toute la dimension émotionnelle trouble la vue. Si j'allais mal hier, c'est parce que la proximité d'avec mon mari (il est en arrêt maladie et hier je ne travaillais pas) m'est nocive : sa dépression biaise sa façon d'être, de penser, de sentir, me le montre sous un aspect qui brouille tout, si bien que je ne sais plus si ses mots émanent d'un état ou de son être. Et je ne devrais pas me poser ce genre de question, comme je finis par le comprendre en parcourant ce forum. Tous ceux qui quittent donnent aux quittés cette sensation de sidération face à la découverte d'un "autre", celui qui exprime son besoin d'en finir avec le couple. "Ce n'est plus le même, ce n'est pas lui, cela ne lui ressemble pas etc..." Ce genre de phrase, avec ou sans dépression (il y a toujours quelque chose de dépressif dans la rupture) foisonne dans nombre de témoignages. Aussi, en me levant ce matin, même avec cette boule au ventre qui me réveille trop tôt, je me suis dit qu'il fallait que je me protège de la tentation de comprendre, et par conséquent, de réduire a minima tout contact verbal. Je m'aperçois que la seule présence de mon mari, avec ses attitudes parfois erratiques de grand déprimé (il dit une chose et ne s'en souvient plus après ou n'a plus le courage de faire ce qu'il a annoncé, il passe de la tristesse à l'agressivité, n'a que très peu d'initiative, recherche la solitude et du coup isole la famille de contacts amicaux -il a du mal à supporter "le monde"...) m'enfonce alors que j'ai besoin de force comme le soulignait Carrie hier dans son lumineux commentaire. Son mal-être me met trop souvent dans la position où je voudrais l'aider (mais du coup, me replonge dans un don d'amour unilatéral - car il est comme "gelé" émotionnellement), ce qui m'empêche de me détacher de lui alors qu'il veut cette séparation. Sans compter, que son angoisse est comme contagieuse : elle me bouffe littéralement. La résolution que je prends est donc de construire une petite liste de choses à faire dans la journée, pour moi et mes enfants et de passer le plus de temps possible loin de lui. C'est préférable, je crois. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Carrie007 Posté(e) le 19 juin 2017 Partager Posté(e) le 19 juin 2017 Bonjour NoraL, Comment te sens-tu aujourd'hui? Je trouve que tu gères comme une chef! Tu as surtout compris qu'on ne pouvait pas sauver les gens. Continue à prendre soin de toi et de tes enfants. Comment vont-ils? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 19 juin 2017 Auteur Partager Posté(e) le 19 juin 2017 Hello Carrie ! Et merci de venir ici prendre des nouvelles. (D'ailleurs, pourrais-tu me dire dans quelle rubrique pourrais-je lire ton histoire ?) Pour ma part, quelque chose commence à mûrir dans mon esprit -de façon convulsive par moments-, mais une sorte de vision un peu moins dramatique qui pourrait se résumer en ces termes : "Après tout, ce n'est pas la fin du monde et la redécouverte d'une certaine liberté peut être aussi assez exaltante". Alors, justement, c'est ce que j'essaie de mettre en place -d'une part avec les enfants, pour lesquels je m'efforce d'accorder un temps de qualité (baignades, lectures, faire de la cuisine avec eux) sans vraiment tenir compte de mon conjoint, même si hier, je l'ai associé à la sortie au lac que j'ai initiée (il ne prend pas d'initiatives en ce moment) parce que je considère malgré tout qu'il faut de temps en temps que les enfants aient la présence de leur père, en dehors de toute considération de nos affaires d'adultes. C'est ma concession car il est malade et qu'il a beaucoup de difficulté à trouver de l'énergie pour les autres une fois qu'il a rempli quelques obligations liées au quotidien. Ainsi, je fais en sorte que les enfants aient leur enfance et que l'image du père soit préservée. Cela m'importe tant que nous vivons sous le même toit ; après, il devra compter sur ses propres forces pour continuer à être un père délivrant une image positive de lui-même - et comme il veut cette séparation, il lui faudra bien reprendre en mains les rênes de sa paternité-. Hier soir, pour éviter de lui faciliter trop la tâche à ce niveau, je lui ai parlé une fois que les enfants étaient couchés en lui demandant d'être une présence plus consistante pour eux car je trouvais qu'il se reposait trop sur moi. Et là, il a craqué, m'a parlé de son profond désespoir, de son dégoût pour la vie et qu'il ne tenait que pour les enfants ; j'étais émue, bouleversée, j'ai compati, je lui ai dit qu'il n'était pas seul, abandonné, mais en même temps, je ne voulais pas qu'il oublie qu'il allait devoir faire face à ses responsabilités ; alors, je lui ai dit que moi aussi j'étais parfois dégoûtée de tout et surtout de voir qu'une famille allait se désagréger, que nous étions tous peinés de cela et que sa souffrance comme la mienne étaient grandes, qu'il ne fallait pas l'oublier et que pour l'instant, j'étais un peu trop seule à essayer de limiter l'impact sur les enfants. Il a râlé, nié un peu mais je crois que ça a porté un peu : aujourd'hui, il s'est montré plus actif vis à vis d'eux. Mes enfants bien-sûr ressentent tout ça, mais je crois quand même que mes tentatives de demeurer sereine (avec des hauts et des bas, évidemment), les préservent relativement pour l'instant. Aujourd'hui, après le travail, j'ai vu un ami, déjeuné avec lui, discuté à bâtons rompus et ce fut un moment de grâce. Je n'ai pas pensé l'espace de quelques heures à ce divorce ; j'ai vraiment soufflé. Et je sens qu'il faut que je m'accorde ces respirations car le retour à la maison est toujours un peu anxiogène. Voilà, voilà... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Carrie007 Posté(e) le 20 juin 2017 Partager Posté(e) le 20 juin 2017 Bonjour NoraL, Je comprends très bien ta volonté d'associer aussi le père de tes enfants à des moments de qualité. Car même si vous n'êtes plus un couple d'amoureux vous restez, et resterez, un couple parental. Et, dans l'absolu, quand les gens se séparent en bonne intelligence (mais c'est parfois très compliqué et pas facile à réaliser sur le moment), je trouve ça sympa de pouvoir continuer à faire des sorties "en famille", du moment que ce n'est pas tout le temps non plus car les enfants ont besoin de repères et de savoir que c'est vraiment terminé entre papa et maman. J'ai une collègue qui arrive parfaitement à jongler à ce niveau-là. Par rapport aux confidences de ton ex, je trouve que tu as bien géré dans l'ensemble: tu as compati sans trop compatir, justement :) . Oui, dans quelques temps (semaines? mois?), il va devoir gérer sa propre relation avec vos enfants car tu ne seras pas toujours là et que tu auras aussi ta propre vie de maman célibataire à vivre. D'ailleurs, quel âge ont tes enfants? PS: pour mon histoire, bon courage pour la trouver pour la bonne raison que je ne l'ai jamais écrite ;) ... J'ai eu moi aussi des peines de coeur, plus ou moins grosses, mais je ne me suis pas inscrite sur ce forum pour mon ex! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Elieza Posté(e) le 20 juin 2017 Partager Posté(e) le 20 juin 2017 [quote=NoraL post_id=1245287 time=1497629225 user_id=39043] Bonjour à tous ! Quelques nouvelles du front...et besoin de m'épancher un peu. Alors, le divorce avance techniquement : convention, avocat, discussion plus précise sur la séparation. Une paradoxale sensation de vouloir en finir le plus vite possible pour que mon bientôt ex mari puisse s'envoler du nid (et enfin tourner la page, me projeter dans ma nouvelle réalité) et le pénible remugle de la nostalgie. Nous vivrons a priori sous le même toit encore un mois et demi, le temps que les enfants finissent leur année et que matériellement chacun puisse s'organiser pour le logement. Et c'est finalement ce temps de latence qui est pour moi extrêmement pénible car financièrement, impossible de réunir l'argent tout de suite pour habiter ailleurs. Mon problème est que sa présence réveille en moi les liens passés, les situations familières, les enfants réunis autour d'un couple etc... : nous oscillons entre distance et petits rapprochements et malheureusement, aucune des deux attitudes ne me procure de l'apaisement. La distance fait de lui l'étranger -ce qui est parfaitement artificiel pour moi : je ne peux absolument pas vivre et le faire vivre dans la glace, émotionnellement-, les rapprochements (physiques qui ne devraient plus arriver mais qui arrivent quelques fois encore) me font sentir douloureusement qu'il n'a plus les sentiments qui rendaient toute chose évidente. Tentations de parler de ce qui nous unissait, tentations de ramener un rêve de couple uni...les périodes bâtardes sont de loin les pires ! Aujourd'hui, matinée pénible, après-midi meilleur, début de soirée pénible et j'espère soirée meilleure ! Hier fut une bonne journée où je pensais à cette séparation comme un renouveau possible -au travail, loin de lui, discutant avec mes amis à l'heure du déjeuner, j'étais sereine ; je disais à mes amis qu'il valait mieux un divorce correct pour les enfants qu'un simulacre de couple. Et ce matin, au réveil, tout m'a paru noir : je les imaginais insondablement tristes au milieu d'un gros gâchis. Je me demandais comment quelques membres du forum, ayant connu séparation avec enfants, avaient géré ces moments autant pour eux-mêmes que pour juguler la douleur liée aux enfants. Merci à ce forum d'exister et de permettre à ceux qui se séparent -et qui endurent une situation assez similaire à la mort- de pouvoir s'exprimer et de rencontrer la parole d'autrui. [/quote] Bonsoir Nora, avec beaucoup de retard... Je n'ai moi même pas d'enfants, mais je vais te répondre comme divorcée, qui a vécu ce "gros gâchis" dont tu parles. Quand nous avons "décidé" de divorcer avec mon ex mari -ou plutôt que la séparation a été la seule option qui nous restait- j'étais bizarrement assez sereine, dans les premiers temps. Et pourtant, je perdais mon appartement adoré (trop cher et trop rempli de notre vie), une partie de nos "amis" a choisi de me tourner le dos, je n'avais plus les moyens de me permettre un logement décent (grande ville et salaire médiocre) et me suis retrouvée en colocation a 30 ans. Et au delà de ces considérations un peu "matérielles", j'ai passé des nuits a me demander pourquoi. Pourquoi et comment nous en étions arrivés là....et j'ai sombré. Je me suis perdue dans des sorties enivrées, je me suis désintéressée de mon job chéri (j'ai fini par démissionner...et quitter la France). Ca a été une très longue traversée du désert. Et puis, j'ai arrêté d'essayer de comprendre. Et tout s'est débloqué. Alors je ne peux pas te conseiller pour tes enfants, n'en ayant pas, et je suis persuadée, à te lire, que de toutes façons, tu feras le mieux pour eux-et tu y arriveras. Simplement, sois douce et indulgente avec toi même dans cette période de turbulences, et dans la mesure du possible, lâche prise. Cela ne veut pas dire que tu n'as pas le droit d'avoir mal, et te poser des questions, mais comme tu le disais, oui, c'est un renouveau. Une nouvelle histoire de vie à écrire est devant toi, je suis sure que tu y parviendras magnifiquement, pour toi, et pour tes loulous! Bises, et courage! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 21 juin 2017 Auteur Partager Posté(e) le 21 juin 2017 Bonjour Carrie, bonjour Elieza, Et encore une fois merci ! Carrie : mon aîné à 16 ans et demi et passe le bac français cette année et mon petit a 7 ans. Il est vrai que le grand est plus autonome et comprend certaines choses, mais le risque est justement de faire trop confiance à sa plus grande capacité à digérer les événements. La tentation serait d'entourer davantage le plus petit (ce qui est quand même le cas) que lui ; or, j'ai pu voir que le risque serait de le laisser se renfermer. Heureusement, je crois que la communication passe bien et que le soutien dans son travail, dans l'intérêt porté à son quotidien permettent lui prouver qu'il est d'abord le centre d'intérêt. Il peut ainsi être un meilleur allié pour son petit frère : la complicité entre eux s'est resserrée. Et pour le petit, il s'agit d'abord de préserver ses jeux, ses joies et sa sécurité affective. J'avoue que pour lui, je nourris un peu plus de crainte : le jour où chacun vivra séparément, avec la nouvelle organisation du quotidien, m'effraie. En fait, c'est ça qui me crée de l'angoisse plus que la séparation à proprement parler. A chaque fois que j'y songe un peu fort, j'ai la boule au ventre, les larmes, les réveils en pleine nuit. Sur tous les aspects (deuil amoureux, projection dans un nouveau quotidien), j'ai pas mal avancé, mais sur ce point, il y a une fixation d'angoisse que je n'arrive pas à dénouer. La psy m'a donné quelques conseils, mais j'ai l'impression que pour un petit homme comme lui, c'est trop à encaisser. Une révolte, oui, un sentiment de révolte à l'idée de ce qu'il doit vivre. Elieza : Je ne sais quel âge tu as et quelle situation tu vis actuellement, mais j'espère que cette période de traversée du désert est bien loin désormais, qu'elle n'est plus qu'un mauvais souvenir dont on se rappelle comme une épreuve à la fois terrible et initiatique aussi. A certains moments, je je me dis qu'on devrait, avant de se mettre en couple, de se marier, lire tous les récits de divorce, de séparation douloureuse, de suivre même une sorte de formation au couple ! Car vraiment, c'est atroce tout ça, c'est comme des blessures de guerre, des traumatismes (j'ai eu mon compte moi aussi avant de me marier...) qu'on essaie de réparer avec plus ou moins de réussite, mais qu'on traîne toujours. Les passions qui nous relient à nos souffrances intimes me semblent toujours plus fortes comme l'écrivent si bien les auteurs antiques de tragédies. Personnellement, après toutes ces années à me demander ce qu'était l'amour, le couple, individuellement, ensemble, j'ai plutôt envie de me livrer à l'exercice de l'ascèse ! Une grande purification de l'âme et du corps ; c'est difficile aussi, mais franchement, la relation homme-femme m'exténue. Je suis devenue assez pessimiste sur ce chapitre : je ne vois pas d'amour vraiment heureux à part dans un court laps de temps... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Carrie007 Posté(e) le 21 juin 2017 Partager Posté(e) le 21 juin 2017 Coucou NoraL, Pourquoi la gestion du quotidien quand vous serez séparés définitivement te fait peur pour le plus jeune? Tu crains que son père ne sache pas le gérer? Si c'est le cas, il y aura toujours possibilité qu'ils (tes deux enfants) te contactent. Tu peux les rassurer (et te rassurer) en leur disant qu'au moindre problème, ils peuvent t'appeler. Une de mes amies a quitté le père de son fils (bébé lors de la séparation). Son ex avait deux enfants d'une précédente union (11 et 8 ans à l'époque de mémoire) et il avait ses trois enfants en même temps pour que les liens fraternels puissent se construire. Le papa avait (et a toujours je crois :roll: ) la fâcheuse tendance à s'alcooliser, même quand il avait/a ses enfants. Le plus grand a, à plusieurs reprises, contacté sa mère pour qu'elle vienne les chercher, lui et sa soeur. Et cette nana appelait ma copine pour lui dire de venir chercher son fils au vu de l'état du père. A chaque souci/problème, une solution! Je ne sais pas si ça t'a aidé... [quote=NoraL post_id=1245713 time=1498031739 user_id=39043] Je suis devenue assez pessimiste sur ce chapitre : je ne vois pas d'amour vraiment heureux à part dans un court laps de temps... [/quote] ça reviendra, ça reviendra! Donne-toi du temps. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 22 juin 2017 Auteur Partager Posté(e) le 22 juin 2017 Salut Carrie ! Oui, je crains en effet pour le plus jeune qui a déjà beaucoup absorbé les tensions inéluctables et palpables de toute cette période à laquelle succédera un changement important d'existence où le père souffre encore d'une dépression et moi de ce deuil. Cela fait beaucoup à gérer pour un enfant, je trouve. Et les inévitables questions auxquelles il faudra répondre et qui tordent le ventre par avance car elles renvoient à l'échec, à la fin d'une période où la vie reposait sur des fondements qui n'ont plus lieu d'être : "Tu ne vivras plus jamais avec papa ?". C'est pour lui une nouveauté qui est comme de se retrouver les pieds dans le sable, rien de solide, rien de stable. De cela, je suis pour l'instant inconsolable. Le reste ne me fait pas tellement peur (les questions matérielles, la solitude...). Et le père sera-t-il à la hauteur de son souhait ? Il est tellement, pour le moment, rentré en lui-même, en train de se débattre dans son mal-être...Oui, c'est du chagrin tout ça. Les projections sont difficiles à retenir. Parfois, j'aimerais me réveiller dans la joie du nouveau jour qui vient ; mais chaque réveil signe le rappel. Pour être franche, je tiens parce qu'il faut tenir, mais le désir, l'élan, ne sont là que fugacement, m'envoient une salutation et me désertent encore beaucoup trop. Un grand sentiment d'absurdité surplombe les heures. Je me console souvent en lisant les interventions sur le forum et en observant à quel point les souffrances des séparations sont importantes, qu'il existe véritablement un schéma universel de la rupture, que nous vivons tous ce deuil comme le vide crée par la mort suivi d'une longue convalescence ; la souffrance est une expérience de solitude et paradoxalement, c'est là qu'on rencontre le plus d'empathie, de compréhension, d'aide. Cela rend plus humain : c'est dans le fond, la seule vraie lumière dans ce long tunnel. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 25 juin 2017 Auteur Partager Posté(e) le 25 juin 2017 Bonjour, Tenir un peu mieux, ne pas se laisser démonter par les agissements que le futur ex peut avoir, comme par exemple enlever son alliance, laisser glisser quand il retrouve son aigreur, les méchancetés gratuites du quotidien...voilà aujourd'hui mon propos, mon besoin de venir ici. Nous vivons donc sous le même toit jusqu'à cette fin d'année scolaire et le temps de régler les affaires techniques (logement, procédure, banque etc...), mais je n'ai qu'une envie : qu'il ne soit plus là avec sa noirceur dépressive où il mélange tout, son mal-être où il ressasse depuis un an de la rancune, du dégoût de vivre, un narcissisme-égoïsme dévorant (il ne parle que de lui quand il parle pour essayer de se mettre en valeur), qui est supportable tant qu'il fait quelques efforts ; la dépression a bon dos à la fin, mais pour certaines choses je ne le vois pas si déprimé (il ne cesse de changer sa photo sur facebook pour s'attirer des louanges, il passe beaucoup de temps à faire du sport pour lui et à expliquer ses performances et il redevient désagréable avec moi). Bref, moi qui avais tant pris sur moi pour maintenir un peu de paix, j'ai décidé à mon tour d'enlever mon alliance, de le retirer de mes contacts facebook, de déchirer la photo que j'avais de lui dans mon portefeuille et de ne plus lui parler, ni de me justifier de quoi que ce soit. Même un contact réduit devient destructeur. Voilà quelques gestes symboliques de purification. Marre de la culpabilité du largueur qui ne sait plus quoi faire pour se gorger de ressentiment à l'égard de celle qu'il quitte. Le dégoût moral que cela inspire s'ajoute au lot d'emmerdements que toute cette période m'a sympathiquement donnée à vivre. En tout cas, une chose est sûre, quand le largueur agit ainsi (et apparemment, il le fait souvent), il ne se grandit pas, il perd toute l'estime que l'autre pouvait avoir pour lui, même dans son chagrin d'être quitté, il fait perdre la valeur de ce qu'a été le couple, il fait mal. Je rêve aujourd'hui que sa mesquinerie se retourne contre lui. Ce genre de justice devrait davantage exister si le monde était bien fait. Que ma prière soit exaucée ! (C'était mon coup de gueule !) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 24 juillet 2017 Auteur Partager Posté(e) le 24 juillet 2017 Bonjour à tous ! Quelques nouvelles après un temps de retrait du forum, temps nécessaire pour digérer, accuser le coup, faire avancer les nouvelles donnes de ce divorce sur tous les plans. Après cette année longue et difficile, je dirais que le plus dur est d'accepter que c'est fini une fois pour toutes, d'en tirer toutes les conclusions, que de vivre les conséquences d'une décision prise forcément dans la douleur et bien sûr, dans l'incompréhension, l'idée d'un énorme gâchis etc... mais une fois que c'est fait, un sensation de libération pointe enfin le bout de son nez. Mon ex-mari (je l'appelle ainsi même si le divorce n'est pas arrivé au bout) va prendre ses nouveaux quartiers en septembre puisque son nouveau logement ne se libère qu'à cette date. Donc, encore un peu de cohabitation (hélas), mais étant donné que les choses sont claires désormais et se règlent peu à peu, l'heure est à l'apaisement. Un apaisement approximatif puisque de temps en temps, la charge émotionnelle refait surface. Le point positif est que, au terme de cette année de crise, mon détachement est très poussé et que je n'ai plus envie, ni de près, ni de loin, de revivre une vie de couple avec lui. L'idée même de reprendre une relation, hors les enfants qui nous lient et les arrangements pour le quotidien, me rebute. J'espère juste dorénavant qu'une fois séparés, il conservera l'envie d'être correct pour le bien de tous, qu'il reprendra l'équilibre perdu au cours de sa dépression (dont il se relève petit à petit) afin d'être une personne responsable. Quant à moi, je me reconstruis pas à pas : l'amitié et la famille jouent un rôle important là-dedans. Et puis, je recouvre certaines attitudes que je ne m'autorisais plus parce que je craignais de n'être pas celle qu'il fallait pour mon conjoint. Je crois que pour mes enfants, le fait de me sentir mieux, leur sera bénéfique aussi. Là, ils sont bien entourés, aussi bien par leur père que par moi et globalement, nous faisons au mieux pour que nos secousses personnelles ne les affectent pas trop. Dans le fond, c'est la seule zone d'inquiétude qui me reste et qui me questionne ; mais, si la vie est sereine comme ça, ils s'adapteront peu à peu. Autrement dit, et pour mettre un peu d'eau au moulin sur le thème de la rupture, rien ne sert de forcer à maintenir une relation qui pourrit. Depuis que j'ai accepté la fin, je me demande comment j'ai pu accepter qu'il y ait eu un début et un milieu. 17 ans à avaler pas mal de couleuvres au nom de la sacro-sainte famille : pourquoi ? Alors, à tous ceux qui vivent la galère de la séparation et des souffrances morales, une pensée tout en solidarité. Et merci au forum ! Je continuerai à donner des nouvelles : ça fait du bien et l'entraide, y'a rien de tel ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Carrie007 Posté(e) le 25 juillet 2017 Partager Posté(e) le 25 juillet 2017 Bonjour Nora, Je pense que l'essentiel est là: [quote=NoraL post_id=1248845 time=1500889569 user_id=39043] Et puis, je recouvre certaines attitudes que je ne m'autorisais plus parce que je craignais de n'être pas celle qu'il fallait pour mon conjoint. [/quote] Et oui, voir leur mère plus épanouie ne pourra qu'être bénéfique pour tes enfants. Courage, la séparation de corps n'est plus très loin. Avez-vous une date pour l'audience de conciliation devant le JAF? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 25 juillet 2017 Auteur Partager Posté(e) le 25 juillet 2017 Hello Carrie, Pas encore de date d'audience. ; on règle avec les avocats d'abord dont les cabinets fonctionnent au ralenti : c'est la période de vacances. C'est long, mais ce n'est pas très grave. Ce qui compte, c'est que : 1) on est d'accord sur la garde des enfants 2) il va bientôt partir 3) que mon souhait de racheter sa part de la maison puisse être réalisé. Ce qui conduit à des rendez-vous avec les banques pour un prêt et le notaire. La procédure n'a été lancée qu'il y a un mois et même si c'est en consentement mutuel, l'administratif prend son temps. Mais une chose est sûre : même si je regrette d'en être arrivée à divorcer, je ne veux plus du tout imaginer un retour en arrière. Cette année a été trop affreuse et elle me remonte par à-coups de souvenirs acides qui me brûlent la cervelle. Ces moments où avant d'être traité pour dépression, il me faisait des crises horribles en me hurlant des insultes à la moindre contrariété. J'ai beau me dire qu'il était malade et pas en mesure de contrôler toutes ses émotions, j'ai vécu ces moments comme un enfer. Traumatisée, je devais en plus tenir bon la barre devant les enfants et ne pas laisser transparaître mon effondrement intérieur. Quand il est contrarié, il est encore capable de rentrer dans des crises pas possibles : l'autre jour, je lui pointais qu'il devait être plus vigilant avec les dépenses qu'il ne l'avait été (aux pics de sa dépression, il a fait des achats compulsifs qui nous ont mis dans le pétrin et qui pourront peut-être faire hésiter la banque à me prêter de l'argent pour racheter sa part de la maison) et là, il est tombé dans une colère noire, me criant qu'il ne voulait plus me parler, qu'il fallait que je dégage de la pièce où je me trouvais et des tas de gentillesses. Il a de temps à autre cette rage contre moi qui au départ de notre crise (ayant débuté il y a un an), me désarçonnait, me rendait folle de sidération et qui maintenant, ne fait plus que m'affliger, me dégoûter de lui, de son immaturité. Je me dis qu'il y a quelque chose du pauvre type en lui ou en tout cas du type qui grâce au regard généré par la distance, le recul émotionnel, le détachement qui commence à être le mien, désormais, n'est pas celui que je peux aimer et d'aucune façon. C'est drôle comme je le vois maintenant, comme parfois il me semble bête, pas très intéressant et moralement pas génial. Peut-être que mon inconscient me le repeint en être médiocre pour que je m'en détache encore plus facilement. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Carrie007 Posté(e) le 25 juillet 2017 Partager Posté(e) le 25 juillet 2017 [quote=NoraL post_id=1248961 time=1500980766 user_id=39043] Ces moments où avant d'être traité pour dépression, il me faisait des crises horribles en me hurlant des insultes à la moindre contrariété. J'ai beau me dire qu'il était malade et pas en mesure de contrôler toutes ses émotions, j'ai vécu ces moments comme un enfer. [/quote] Je te comprends. C'est comme un alcoolique qui tuerait quelqu'un après avoir pris le volant ivre mort et que le Tribunal lui dise: "c'est pas de votre faute, monsieur, vous êtes malade"... La maladie n'excuse pas tout; elle explique tout au plus. Il s'est servi de toi comme un punching ball, tu t'es laissée faire un temps mais tu as repris le dessus, c'est ce qui compte finalement. [quote=NoraL post_id=1248961 time=1500980766 user_id=39043] je lui pointais qu'il devait être plus vigilant avec les dépenses qu'il ne l'avait été [/quote] Notes-tu ce que tu dépenses et ce que lui dépense, notamment concernant les enfants? Une de mes amies est en plein divorce (conciliation en septembre 2017, chacun a son propre avocat au vu de la situation), son avocate lui a conseillé de noter - et de garder les reçus - de tout ce qu'elle dépensait pour les enfants (ils ont deux fils) car, pour le moment, c'est elle qui paie tout (cantine, orthoptiste pour le plus jeune, vêtements, courses alimentaires, etc...) et lui ne met pas la main au porte monnaie. Sinon, je trouve ça très bien que vous ayez réussi à vous mettre d'accord sur l'essentiel. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 26 juillet 2017 Auteur Partager Posté(e) le 26 juillet 2017 Bonjour Carrie, L'image de l'alcoolique est très exacte ! En inversant le regard, on peut toujours se dire que le largueur a besoin du largué quand il agit sur lui comme un punching ball et c'est pour cette raison que le largué, même rabaissé, humilié, s'accroche : il se dit inconsciemment que l'autre a encore besoin de son largué pour exister. Et comme c'est très douloureux de ne plus exister pour le largué, on préfère pendant dans un temps du moins, évoluer dans le négatif plutôt que rien. Heureusement, comme tu le dis, c'est je crois fini de mon côté de jouer ce rôle (je dis "je crois" par prudence car je sais que la psyché joue des tours, ses retours que la raison sait parfaitement inutiles voire délétères mais qu'elle n'empêche pas toujours : c'est le défi majeur de la rupture, c'est le sens de cette épreuve que de sortir armé d'une raison plus grande que ses émotions.) Pour l'argent, quand nous ne vivrons plus sous le même toit, j'écouterai ton conseil à la lettre : chaque frais sera noté et fera l'objet d'une demande de partage équitable. Il me faudra être rigoureuse. Pour l'instant, j'essaie de tenir les cordons de la bourse pour éviter le naufrage. Vivement que chacun ait sa gestion personnelle et séparée de tout. Mon ex a durant sa dépression, régressé à tous les niveaux (sens des responsabilités, implication dans la maison, comportement raisonnable, évaluation des réalités) ; c'est un peu comme de demander à un grand blessé de se lever et de marcher que de divorcer de lui. Mais le paradoxe est que c'est lui qui l'a voulu, alors, je me garde de considérer son état de faiblesse : c'est à lui d'évaluer ses désirs/ ses forces pour engager ses choix. Il ne peut pas me mettre dans la situation où il veut une séparation et ne peut pas en assumer les choix, chose qui en plus me retomberait dessus. Alors oui, depuis que l'envie/l'espoir/l'illusion m'a quittée de recoller les morceaux, j'essaie d'agir avec une fermeté diplomatique. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 29 juillet 2017 Auteur Partager Posté(e) le 29 juillet 2017 Aujourd'hui, je me sens faible, vide, triste. Je suis débordée par l'angoisse de ne plus me sentir entourée d'affection, d'amour. Hier, un ami est venu me rendre visite et je l'ai amené dans un très beau lieu pour lui faire connaître ma région. Ce lieu est empli de souvenirs : j'y allais avec mon ex seule ou avec les enfants. La nostalgie m'a envahie et j'ai failli pleurer devant mon ami. D'un seul coup, j'ai eu l'impression que je ne connaîtrais plus aucune joie véritable, que tout ce que je pourrais éprouver maintenant ne serait plus qu'un retour sur un champ de ruines. Et puis, je suis revenue à la maison, mon ami est parti. Mon ex était là et je me suis laissée aller à lui parler de cette cassure qui se produisait en moi, de cette sensation de vide, du sentiment d'absurdité que la séparation faisait naître en moi, de la violence d'angoisse de voir la famille se disloquer. Sa réaction était prévisible et j'allais dire cohérente de son point de vue : il a rappelé que notre divorce était en cours et pas question de revenir dessus. J'aurais dû venir écrire ici mon état d'âme au lieu de le lui confier. Car par-dessus la tristesse de ma nostalgie, j'ai éprouvé ensuite le pincement au coeur de la distance irréfragable entre nous deux qui m'a été rappelée comme on rappelle une règle de grammaire à un enfant qui continue à faire des fautes alors qu'il connaît la règle par coeur. Je me suis sentie nulle, seule, avec l'envie de rien, qu'il fallait vivre avec le goût perdu des choses. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 29 juillet 2017 Auteur Partager Posté(e) le 29 juillet 2017 Et bien voilà, je sentais que je n'étais pas dans mon assiette, que je recommençais à broyer du noir, à ne voir plus que la béance de la séparation, le chagrin et de rumination en rumination, je suis allée encore lui parler (et au moment où j'y allais, je savais que c'était une bêtise) pour lui dire que je n'avais pas envie de ce divorce, histoire de me prendre un mur et quelques volées de bois vert au passage (me faisant traiter d'imbécile et que si je le prenais comme ça, il serait moins conciliant sur nos accords). Voilà, j'y suis allée pour m'humilier et tout le boulot que j'avais fait pour tenir à peu près bien dans cette période un peu houleuse, me semble réduit à néant. Pire que ça, le fait de m'être faite traitée d'imbécile me ranime dans l'envie de l'emmerder, de ralentir la procédure alors que je sais pertinemment que c'est moi qui finirai par souffrir de tels agissements, plutôt que de continuer à m'en détacher lentement mais sûrement. C'est pas terrible tout ça. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 30 juillet 2017 Auteur Partager Posté(e) le 30 juillet 2017 Bonjour, Je me sens clairement au creux de la vague : l'impression que je n'arrive plus à regagner la crête, que mes ressources sont à plat. Je me rends compte que j'ai vécu les mois passés dans un élan de survie, que j'ai d'abord bricolé une sorte de stabilité au quotidien pour mes enfants en dépensant une énergie que je n'avais pas forcément, en essayant de ne pas trop faire transparaître mes chagrins, mais maintenant, je suis vraiment fatiguée. J'ai accompli toute cette année les tâches du quotidien car mon ex m'y aidait beaucoup moins, je suis allée au travail bien souvent après des nuits d'insomnie et des réveils avec la boule au ventre. J'ai continué, quand je le pouvais, à faire ce que j'aimais même si cela me semblait dérisoire et accompli sans grand plaisir. Je me suis épanchée auprès d'une psy, j'ai vu des amis, mais à de très rares moments, je me suis sentie pleine. Par instants et récemment, j'ai vu dans cette séparation une forme de libération mais ce que j'entrevois surtout c'est quand même l'échec, la perte d'amour, la perte d'unité familiale. Au jour d'aujourd'hui, je me sens bloquée et je n'arrive pas à comprendre pourquoi. Si quelqu'un passe par là, j'aimerais bien en discuter... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 31 juillet 2017 Auteur Partager Posté(e) le 31 juillet 2017 Je ne sais pas dans quelle mesure mon fil est suivi...bref, c'est pas trop grave de monologuer un peu ; c'est toujours un retour de conscience supplémentaire sur soi dans le fond. De toute façon, quel conseil pourrais-je avoir à part "sers les dents, tiens bon !". Je sais que cette période est transitoire et que la séparation géographique n'est plus qu'une affaire d'un mois. Ce changement proche et qui va entériner le choix de prendre des chemins séparés, me fait paniquer autant qu'il peut par instants me sembler salvateur ; c'est ainsi que j'analyse ce que j'ai écrit hier et avant-hier sur mon fil ; ces moments de retour, de régression, de rencontre brutale avec le mur (énième rencontre) m'arrivaient moins souvent ces dernier temps ; alors je vis mal le fait de m'y être heurtée encore une fois par masochisme et déraison. Il n'y a pas de rupture heureuse et lisse après 17 ans et deux enfants. Et puis tout cet administratif à gérer quand on divorce...ces papiers qui rappellent sans cesse ce qui arrive, le cadre de la nouvelle vie, garde alternée, comptes...la sensation que mon drame privé n'est plus qu'une affaire de technique juridique, le détachement froid à rajouter sur le détachement de mon ex. Je ne conseillerai à personne de se marier et de réfléchir 20 fois avant d'avoir des enfants. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Albane06 Posté(e) le 31 juillet 2017 Partager Posté(e) le 31 juillet 2017 Bonjour Noral, Si je t'assure, je te suis et d'autres aussi certainement, et puis tu sais je suis passée par là même si je n'avais qu'un enfant et que 8 ans de vie commune... la seule différence, c'est que moi l'aspect juridique je n'y ai pas attaché d'importance, je savais ce que c'était, et pourtant... quand nous sommes passés devant le juge plus de 2 ans après la séparation, il y avait ce petit pincement au coeur, ce sentiment de gâchis qui était revenu... tout ce que je peux te dire, c'est que tu vas voir la garde alternée, va te redonner du vrai temps pour toi, la séparation physique va t'aider à repartir même s'il y a des hauts et des bas, et le temps va faire son oeuvre. courage Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 31 juillet 2017 Auteur Partager Posté(e) le 31 juillet 2017 Merci à toi Albane pour ces mots d'encouragement. Tu n'es pas la première personne à me dire que la garde alternée a du bon pour se retrouver un peu. D'autant que j'ai beaucoup pris en main les enfants ces derniers temps et que je me sens uniquement mère et plus femme du tout. Je me dis aussi que les affaires juridiques seront d'ici quelque temps derrière moi, que c'est un mauvais moment à passer...mais pour moi, le moment est vraiment mauvais à passer ! Et pour me rassurer, je me projette dans l'idée qu'il est pire de vivre sous le même toit que quelqu'un qui ne veut plus être en couple que de vivre plus simplement seule. Ce genre de pensée me fait du bien même si je sais que la vraie solitude est dure à encaisser certains jours (je suppose que ce sont les "bas" auxquels tu fais allusion). Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Albane06 Posté(e) le 31 juillet 2017 Partager Posté(e) le 31 juillet 2017 Bien sûr que la garde alternée a du bon, pour les enfants je ne sais pas cela dépends des enfants de l'âge et de plein de paramètres, en revanche pour la maman, c'est TOP regarde autour de toi, quelles sont les mères divorcées/ séparées qui ont refait leur vie ? le plus souvent celles qui n'avaient pas les enfants à temps complet, et celles dont les enfants ont quitté le nid. En plus tu sais cette chose qui est le temps que tu passes à organiser les choses pour que tout roule... ben tu vas le diviser par deux, comme tu ne seras plus le parent par défaut qu'une semaine sur deux... donc une semaine POUR TOI SEULE.... ça fait combien d'années que tu ne l'as pas eu ce luxe? au moins depuis la naissance du premier et plus probablement depuis que tu vis en couple avec Monsieur. Alors oui la solitude peut faire peur (moi personnellement pas du tout, mais bon c'est moi) mais on peut être seule au milieu de sa famille... tu le sais bien, combien de fois au milieu de Monsieur et des enfants alors que tu te tapais les corvées pendant que eux vaquaient à leur occupations ensemble ou chacun de leur côté tu ne t'es pas sentie seule... seule à pleurer en te disant, mais en fait je ne voulais pas cette vie là? quand ton conjoint ne sentais pas combien tu étais épuisée et que tu avais besoin qu'il te soutienne ou te décharge et te téléphonait en disant dis donc je rentre tard ce soir y a le dossier truc à finir... alors que tu comptais sûr lui... mummm ? cela ne te rappelle rien tout ça? J'ai cohabité 4 mois avec mon ex mari entre la décision de nous séparer et le moment où il est parti... c'était très long... alors un an... tu vas voir tu vas revivre. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 31 juillet 2017 Auteur Partager Posté(e) le 31 juillet 2017 Honnêtement, avant que notre crise n'éclate, j'en faisais plus que lui à la maison, mais il faisait d'autres trucs qui compensaient (les travaux : de la petite réparation à des choses plus importantes, il faisait la cuisine autant que moi et n'était pas un père absent) ; mais je me tapais tout le ménage et mon boulot exige que je travaille chez moi en plus de mes horaires sur place. Alors oui, à certains moments, j'étais épuisée et en avais vraiment marre. Et il serait long d'énumérer ce qui me gênait chez lui (la peur du conflit surtout, une grande difficulté à communiquer en général : c'est à mon sens ce qui nous a plombé car il fallait toujours faire attention qu'il ne se sente pas agressé quand il fallait soulever tel ou tel point) ; il pense et a toujours pensé que tout devait découler d'une évidence, que je devais deviner en quelque sorte ce qu'il éprouvait. Et quand quelque chose ne lui plaisait pas chez moi, il ne me le disait pas et accumulait ses rancoeurs, se faisant boudeur, froid, distant, encore plus solitaire. Cela était proprement insupportable car j'avais tout le temps la sensation de devoir marcher sur des oeufs ou de me justifier pour tout et n'importe quoi. Et durant cette année, on a atteint le pire du pire dans ce dysfonctionnement : il a tout rejeté sur moi en crachant comme un volcan ses ruminations solitaires accumulées alors qu'il aurait été plus simple de communiquer tranquillement au fur et à mesure : il présente une sorte d'immaturité affective où il croit que tous ses besoins doivent être comblés sans les expliquer ni prendre le temps de voir s'ils sont réalisables. Alors oui, de ce point de vue, la vie n'est pas simple et elle est intolérable depuis un an. Et donc, je te crois parfaitement quand tu me dis que je pourrais éprouver du soulagement quand je passerai pour de bon à autre chose. Pour la garde alternée, j'espère qu'elle sera un bon choix pour les enfants (le plus petit a 7 ans et le grand 16 ans 1/2) ; mais je ne me vois me lancer dans une guerre juridique pour faire différemment. Il est un bon père globalement et les enfants sont attachés à lui. On verra à l'usage. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Albane06 Posté(e) le 1 août 2017 Partager Posté(e) le 1 août 2017 Bon Noral, Je vais commencer par répondre pour les enfants, c'est encore le plus simple. Alors la garde alternée pour celui/celle de 7 ans, c'est souvent une bonne solution, ils ont besoin de vous deux à cet âge et sont heureux de voir "autant "papa que maman. Le rythme de l'alternance une semaine /une semaine leur va assez bien. Pour l'ado le 16 ans 1/2 c'est plus compliqué ? Lui avez vous parlé? L'alternance une semaine une semaine est souvent mal vécue, ils préfèrent se poser davantage, voire pas d'alternance du tout tout en etant libre d'aller chez l'autre parent quand bon leur semble. Si vous n'en avez pas discuté avec lui/elle je vous engage à le faire. De toutes façons ils doivent signer comme quoi ils sont au courant de l'organisation et ne veulent pas être entendu. Pour ce qui est du reste, je pense que tu n'as pas compris ce à quoi je faisais allusion, parce que c'est tellement normal que c'est intégré en nous. Je ne discute pas le fait que ton ex, comme la plupart des papas est un bon père ! Je dis que TOI tu vas être LIBÉRÉE DÉLIVRÉE. ... Je m'explique. .. Dans le couple, surtout quand il y a des enfants, il faut que l'un des deux -au choix l'épouse en général - organise et manage. Or dans une boite un manager ne fait que ça, il reparti les tâches et c'est déjà une occupation à temps plein. Or dans le foyer, la personne qui a la charge d'organiser, c'est elle aussi qui fait le plus. Ce qui fait que tu penses dans le métro à passer chez décathlon car le petit n'a plus de tennis, en même temps que tu organises le rdv chez l'orthophoniste de l'un, chez l'ostéopathe de l'autre et que tu cales l'anniversaire du pztit dernier, tout en pensant quil faut rajouter sur la liste de course la lessive que tu as finie ce matin. Là une semaine sur deux tu n'as plus ça et tu vas voir, c'est un vrai poids. De même que tu ne vas plus être Systématiquement le parent par défaut. Je m'explique... la mère que ce soit pour le judo, l'école et tous les intervenants est le parent par défaut. Tu diras à ta maman que, demande à maman si.... De même que lorsque tu organises activités et rdv pour les enfants, tu fais en sorte que ça colle avec TON emploi du temps. Ce n'est que lorsque ce n'est pas possibleque tu demandes à Monsieur ou à ta mère ou à la mère dun copain. Non? Là encore une semaine sur deux... cela ne relève plus de ta compétence. Et ça fait un bien fou Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 1 août 2017 Auteur Partager Posté(e) le 1 août 2017 Hello Albane, Alors justement, nous allions parler de la nouvelle organisation aujourd'hui ou demain aux enfants. Je suis donc contente de trouver ton message qui précède ces mises au point. Pour mon ado, je pense qu'on lui précisera que sa marge de manoeuvre sera souple, que le principe organisationnel ne sera pas figé pour lui. Pour le reste, évidemment, je pressens bien que ce type de garde va soulager le quotidien de cette infestation de détails à gérer sans cesse pour que la machine tourne reposant sur l'énergie de la femme essentiellement. Ce bénéfice, je ne pourrais l'apprécier que quand je le toucherai du doigt et il sera sans doute la compensation à tout ce qui semble perdu par moments, ce qui permettra de se dire : "Tiens, la voilà cette liberté qui me manquait quand j'étais accaparée par mille et un détails à gérer ! Liberté tellement convoitée quand je n'en disposais pas !". Oui, au moins ça... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Albane06 Posté(e) le 1 août 2017 Partager Posté(e) le 1 août 2017 Tu vas te retrouver, bien sûr il y aura des moments où ta vie d'avant va te manquer, ou tu auras le sentiment d'un immense gâchis. Souvent au debut, puis moins souvent, puis sporadiquement. Puis tu repenseras à ces moments où tu aurais tué pour être un peu seule. Un soir tu rentreras chez toi le sourire aux lèvres légère... tu mettras la clé dans la serrure et te demanderas pourquoi tu te sens si bien! Et tu te rendras compte que c'est parce que tu SAIS que tu ne vas pas avoir une crise en rentrant, pas de trucs inopinés qui vont te tomber dessus. Et là tu vas décompresser, tu ne l'avoueras peut être pas, mais tu vas etre heureuse d'être seule... tu vas même décliner des sorties pour etre tranquille chez toi! Tu vas voir ça va aller, tu seras même heureuse à nouveau. Promis. Courage pour la discussion Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 1 août 2017 Auteur Partager Posté(e) le 1 août 2017 Albane, tu m'as remonté le moral ! MERCI. Oui, il faut se projeter en avant car le présent ne m'amuse pas vraiment. Mais, je vais essayer de mieux tenir en me disant à chaque fois que je règle un truc administratif ou que je dois discuter avec mes enfants : "une étape de franchie". Et ça ne durera pas éternellement ; il y aura au bout, de la liberté et qui sait, d'autres envies qui naîtront. Bises ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Albane06 Posté(e) le 1 août 2017 Partager Posté(e) le 1 août 2017 Pas de quoi, courage 😉 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 3 août 2017 Auteur Partager Posté(e) le 3 août 2017 Bonjour, J'aimerais partager ma réflexion avec Paige (je m'excuse par avance de cette incursion de ma réflexion ici qui tente de déborder le cas de rupture présenté ici ; s'il le faut, je déplacerai ou effacerai mon intervention si sa place n'est pas jugée pertinente) Je pense quand même que l'instabilité psychologique de l'ex de Kansab a trouvé une zone d'expression ouverte de son conflit intérieur avec elle : malade ou pas (mais la maladie ne fait que renforcer), l'un des deux conjoints finit souvent par projeter ses carences sur l'autre sans même de raison objective. (Plein de forumers parlent d'une relation qui allait bien avant de se prendre le coup fatal de l'annonce de la séparation). Du coup, le plus "faible", le plus démuni affectivement s'attaque à celui qui est le garant de la stabilité des sentiments en lui ôtant la possibilité de ramener la relation dans le giron de la raison, du compromis ; ça rend un peu fou celui qui interagit avec cette régression morale et affective puisqu'il est face à un enfant qui veut, qui braille, qui s'énerve, qui veut un nouveau jouet ou s'est lassé de son jouet qu'il casse en mille morceaux. Il n'est plus qu'un besoin capricieux qui ratatine tout l'effort de construction d'une relation et se présente comme un gamin avec lequel il n'est plus possible de raisonner. Ca ruine le moral de celui qui essaie de rester adulte alors qu'il s'oppose de toute sa force impuissante (et donc devenue faiblesse) à l'enfant qui réalise son désir de toute puissance : face à ça, on peut être plus ou moins solide, plus ou moins résilient, sage, mais à mon avis, on n'est jamais complètement carapacé dans la zone où se frottent la raison et la déraison. Et même sans un être forcément un dépendant affectif, on peut perdre les pédales (se retrouver en panique, dans un fauteuil en espérant attiser l'empathie de l'autre) : l'affectif et la raison sont rarement alignés chez une personne, alors chez deux personnes...Du coup, on se perd forcément un peu dans le couple. Tout ce qu'on peut gagner au terme de la souffrance de la séparation, c'est se méfier de soi et des autres, ce qui empêche la spontanéité ; ou alors, se dire que c'est "comme ça", et on retourne sans précaution dans la marmite bouillante des sentiments ou plutôt des besoins. Il aurait été intéressant de savoir combien de personnes venues témoigner ici, tentant de se reconstruire pour elles-mêmes (donc plus solides), ont réussi à re-construire un couple ; le couple n'est-elle pas l'union de deux faiblesses finalement ? Puisque toutes les valeurs qui tiennent deux personnes ensemble ont été torpillées (aimer plus l'autre que soi, faire des compromis, tenir face aux frustrations et aux épreuves), puisque l'échec du couple ne peut plus être contenu -ni moralement, ni socialement- et que les besoins de l'individu passent devant tout ( ce qui encourage l'immaturité affective et fait pulluler la dépendance affective ainsi que les pervers narcissiques ou autres manipulateurs), ne faudrait-il pas purement et simplement déclarer la mort du couple, un stade de la post-modernité relationnelle ? C'est une question qui me taraude et j'espère qu'elle n'est pas trop mal venue (pardon si c'est le cas) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Paige Posté(e) le 3 août 2017 Partager Posté(e) le 3 août 2017 [quote]Je pense quand même que l'instabilité psychologique de l'ex de Kansab a trouvé une zone d'expression ouverte de son conflit intérieur avec elle : malade ou pas (mais la maladie ne fait que renforcer), l'un des deux conjoints finit souvent par projeter ses carences sur l'autre sans même de raison objective. [/quote] Je n'ai jamais dit le contraire ;) j'ai juste souligné qu'à mon avis, pour aller mieux, il faut "lutter" contre ça et non le "favoriser" en retournant dans sa tête l'instabilité de l'autre, les raisons, les pourquoi les remèdes, etc...le dépressif lui-même ne SAIT pas, il est très présomptueux (toute puissance?) de la part du compagnon de penser qu'il va le savoir, lui [quote]Plein de forumers parlent d'une relation qui allait bien avant de se prendre le coup fatal de l'annonce de la séparation[/quote] Certes et tous ces forumers quand on les questionne un peu, ou qques mois plus tard, "reconnaissent" que non, tout n'allait pas si bien que ça...mais , le plus sincèrement du monde, le chagrin et le choc de la rupture aveuglent cette réalité quand un couple va mal au point qu'un des deux quitte la relation, il est rarissime que l'autre y était super épanoui!! ne serait-ce que parce que nous sommes des "animaux" et que nous percevons le malaise de l'autre. Même si nous enfouissons cette perception le plus loin possible de nous (le déni) [quote]Du coup, le plus "faible", le plus démuni affectivement s'attaque à celui qui est le garant de la stabilité des sentiments en lui ôtant la possibilité de ramener la relation dans le giron de la raison, du compromis[/quote] Dans ma vision du couple, il n'y a pas un "faible", ni un "garant", à aucun moment, il y a juste deux individus qui font du mieux qu'ils peuvent. et je ne vois pas non plus les relations consentis entre humains avec un qui "attaquerait" l'autre sur telle ou telle chose. Pourquoi le dépressif ferait cela s'il aimait toujours? pourquoi penser que nécessairement le dépressif n'a plus toute sa tête parce qu'il est dépressif et qu'il ne pense pas ce qu'il dit/fait? Finalement peut-être que c'est le fait d'avoir été incapable de se sortir d'une relation qui le tuait, qui a rendu l'autre dépressif? pourquoi cela serait-il nécessairement dans l'autre sens? "il ne sait pas ce qu'il fait, il est dépressif" souvent ces gens là te diront que c'était bien au contraire la seule fois qu'ils étaient enfin sûrs de ce qu'ils faisaient et enfin, si même tout cela était vrai (pétage de câble complet, délire, hallucinations) et bien l'autre n'est pas un soignant, et n'a pas pour "mission divine" de tenir le couple et encore moins l'individu. Si dans un avion, quelqu'un allume une bombe, tout le monde saute. C'est comme ça. on peut juste essayer de sauver sa propre peau, on n'arrivera pas à sauver l'avion et encore moins celui qui a la bombe Je ne quote pas tout le reste car tu parles là de ton ressenti, de comment tu t'es senti face à ton mari et à sa dépression. Il n'y a pas de "tort" ou "raison" par rapport à un ressenti. [quote] Tout ce qu'on peut gagner au terme de la souffrance de la séparation, c'est se méfier de soi et des autres, ce qui empêche la spontanéité ; ou alors, se dire que c'est "comme ça", et on retourne sans précaution dans la marmite bouillante des sentiments ou plutôt des besoins. [/quote] euh...non :/ le choix n'est heureusement pas réduit entre "se couper du monde" et "revivre comme avant chez les bisounours" il y a aussi être dans le monde, vivre dans ce monde, tel qu'il est avec ces moments sublimes et épouvantables, et avoir conscience qu'on a de prise que sur soi, que sur sa propre vie avec les cartes qu'on a, qu'on n'est pas responsable du bonheur des autres, et qu'à l'inverse les autres NON PLUS ne sont pas responsables du nôtre. [quote]l aurait été intéressant de savoir combien de personnes venues témoigner ici, tentant de se reconstruire pour elles-mêmes (donc plus solides), ont réussi à re-construire un couple [/quote] Je crois pouvoir dire: tous ceux qui donnent ici des conseils pertinents. Que je ne citerai pas tous pour être sûre de ne pas en oublier et de ne blesser personne ;) mais tous ceux ici qui donnent des conseils, sont passés par cette "désillusion" que tu décris et ont réussi à se trouver, à se connaitre et donc ensuite à former un jour un couple épanoui avec un tiers [quote] le couple n'est-elle pas l'union de deux faiblesses finalement ? [/quote] Je ne crois pas, ou plutôt je ne crois pas que nous sommes réduits à nos "faiblesses", nous sommes un "tout" et les couples réussis sont formés d'individus qui s'assument seuls (je parle dans leur tête), les couples qui sont l'union de deux faiblesses, échouent toujours. Pour les raisons que tu évoques d'ailleurs avant Un couple n'est pas 1+1=1 mais 1+1=3 on ne doit JAMAIS se perdre dans un couple, et à l'inverse, on doit accepter donc que l'autre le quitte [quote] Puisque toutes les valeurs qui tiennent deux personnes ensemble ont été torpillées ([b]aimer plus l'autre que soi[/b], faire des compromis, tenir face aux frustrations et aux épreuves),[/quote] je pense que penser qu'aimer plus l'autre que soi est une valeur sûre, est une grave erreur et qu'en plus...c'est faux :/ quand tu essaies comme tu as dit au dessus de ramener l'autre à la raison (à ta raison donc) c'est bien pour toi que tu le fais et non pour l'autre... S'aimer soi avant l'autre, n'a rien d'égoiste, au contraire, on ne peut aimer l'autre correctement que si on s'aime soi d'abord...sinon on est en demande perpetuelle, ce qui déséquilibre une relation, la rend malsaine et la fait échouer faire des compromis oui bien sûr, mais pas des compromissions ;) [quote]ne faudrait-il pas purement et simplement déclarer la mort du couple, un stade de la post-modernité relationnelle ? [/quote] Je pense que tu penses ça car tu es toi même déprimée. Ce qui n'a rien d'alarmant vu ta situation :/ je pense que ce que tu peux déclarer, de fait, mort, c'est "ta" vision du couple jusqu'alors: cette sorte de forteresse, à l'abri de tout et au-dessus de tout, oui, ça je pense que ça n'existe pas (à part dans les films) mais des couples épanouis, même sur la durée, j'en connais plein ;) mais il faut accepter de sortir de cette "fusion" mortifère, il faut accepter de prendre l'amour et le couple pour ce qu'il est: une merveilleuse cerise sur le gateau qu'est la vie, et non une nécessité, un besoin à combler l'autre est "un et indivisible. Même quand il décide de se détruire. il faut accepter aimer et être aimé par envie (et donc accepter que par une même envie, ça cesse. D'un côté ou de l'autre) et non ne plus aimer pour être aimé par besoin C'est long, mais on y arrive :) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
NoraL Posté(e) le 3 août 2017 Auteur Partager Posté(e) le 3 août 2017 (Merci pour ta réponse, Paige, ; et oui, mes pensées du moment sont sûrement orientées par mes désillusions et il est vrai que des âmes cabossées ne donnent pas de beaux couples : il faut venir à l'autre en étant déjà très conscient de soi. Juste une chose : je pense quand même que l'idée d'équilibre où chaque membre du couple est déjà accompli par lui-même, correspond aussi à une forme d'idéal, et donc voué aussi à une forme de désillusion ; je pense que l'amour provient malgré tout d'un état d'inachèvement essentiel, sinon, on ne le chercherait pas vu tout le mal qu'il peut causer. Pardon pour cette nouvelle et dernière interférence dans ce fil.) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Paige Posté(e) le 3 août 2017 Partager Posté(e) le 3 août 2017 Comme promis, ma réponse à ton intervention sur le fil de Kansab :) [quote]je pense quand même que l'idée d'équilibre où chaque membre du couple est déjà accompli par lui-même, correspond aussi à une forme d'[b]idéal[/b][/quote] Idéal vers lequel on doit, à mon avis, essayer de tendre pour être heureux. Pour être heureux, il me semble plus logique d'essayer de s'approcher des rapports sains et équilibrés, que des rapports dépendants et mortifères [quote]correspond aussi à une forme d'idéal et [b]donc [/b]voué aussi à une forme de désillusion[/quote] Je ne suis pas d'accord avec ton "donc", je peux avoir un idéal et ne pas être déçue si je ne l'atteins pas TOUT LE TEMPS. Notamment quand cet idéal consiste précisément à comprendre et à accepter que l'idéal n'existe pas ;) Des couples sont heureux toute leur vie en étant malsains, déséquilibrés, et dépendants. Ceux là n'ont aucune raison de remettre en question leur mode de pensée. Même si de l'extérieur, d'autres peuvent se dire "non mais allô quoi?!" C'est la souffrance qui justifie la remise en question de nos modèles...rien d'autres...mais à l'inverse si même la souffrance ne suffit pas à remettre en question nos modèles...je ne vois pas bien comment on pourrait aller mieux...ce n'est pas tant une question de "je pense que", il y a un moment, un âge, un moment de vie où la question devient "je pense que [i]mais dans les faits, où en suis-je[/i]?" personnellement c'est ça qui m'a faite évoluer, changer et tendre vers l'idéal dont je te parle. Ensuite, si tu es très heureuse avec le modèle de couple que tu as en tête, il n'y a pas de raison d'en changer! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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