Aller au contenu

Un fantôme, c'est normal docteur ?


Messages recommandés

  • Réponses 35
  • Créé
  • Dernière réponse

Meilleurs contributeurs dans ce sujet

Il y a un an, je m'étais dit, ça y est, merci mon Dieu, plus jamais ça. En "ça", je veux dire les sorties, les rencontres sans lendemain plus ou moins intéressantes, les "bonjour, je m'appelle machin, et toi, tu fais quoi...", répétés de semaines en semaines, lassant.


Il y a un an je la rencontrais. Il y a quatre mois que je ne l'ai pas revue.


Les amis bien intentionnés ont beau me vouloir tout le meilleur du monde à grand renforts de "passe à autre chose" et "tourne la page" (vous aussi vous les avez entendues ces fameuses injonctions qui nous encouragent autant qu'elles nous agacent) et bien c'est idiot, irrationnel, infantile même pour un grand garçon, je n'y arrive pas.


J'étais en terrasse ce matin avec un ami, nous discutions de choses et d'autres, et durant nos échanges je ne pouvais m'empêcher de penser à elle, je luttais contre ces images tout en essayant de montrer le plus grand intérêt pour mon ami. J'avais l'impression étrange de vivre deux choses à la fois, le visage de cet ami et en surimpression son visage à elle.

Buvait-elle aussi un verre au soleil ? Seule ? Non ?! (l'angoisse). L'impression de vivre et faire les choses en fonction d'un fantôme.

Je le sais, c'est un peu débile, surtout que ce fantôme se fiche bien de savoir si je bois mon coca zéro en terrasse ou sur mon balcon, c'est le cadet de ses soucis, ce fantôme-là ne hante que mon esprit, car il vit une autre vie bien réelle et tranquille de son côté.


Il y a quelques semaines, j'ai fait une rencontre. Une personne sympathique, agréable avec beaucoup de qualités. Nous discutions dans un bar et, à un moment, je n'ai pu m'empêcher de lui demander quelque chose. Je voyais son regard, il y avait quelque chose dans ses yeux qui racontaient son histoire. Je lui ai demandé simplement :

-" il est parti il y a longtemps ?".

-" il m'a plaquée il y a un mois, l'horreur ".


Nous sommes restés des heures à parler de nos histoires respectives. Je l'ai invitée à manger chez moi, en tout bien tout honneur. Il y avait trois personnes à table : elle, mon fantôme et moi. J'ai su alors que je n'étais pas encore prêt à tourner la page, et finalement elle non plus. Je l'ai ensuite raccompagnée chez elle. Je ne l'ai pas revue depuis, mais cet échange fait de simplicité et d'humanité m'a un peu réconforté.

Rien ne presse.

 

Ca me parle complètement. Je l'appelle "mon fantôme" moi aussi. Alors que lui a bel et bien tourné la page et n'est pas du tout hanté par moi (normal vu que c'est lui qui a rompu). Et ça m'agace au plus haut point de l'avoir sans cesse dans ma tête même si je sais qu'il ne faut pas tenter de résister et que ça passera avec le temps. Mais j'ai envie d'avancer, d'arrêter de regarder en arrière et surtout le DESACRALISER.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Ces pensées entêtantes. Les conseils ci-dessus sont pourtant excellents, car vécus par leurs auteurs.




Le silence radio, ou arrêt des émissions par mesure de sécurité, une torture forcément chinoise.


Pour résumer, des jours où on est sage comme une image, et d'autres où l'envie de savoir ce que devient cette/cet Autre est la plus forte, une tornade intérieure qui décolle tout sur son passage.


En lisant quelques sujets sur ce forum, je vois que je ne suis pas le seul à faire les montagnes-russes, entre résignation/acceptation et envie d'aller lutter encore quitte à prendre un mur. Même si les crash-tests précédents (les fameux interdits) n'ont pas été concluants, c'est un euphémisme. Ou bien peut-être n'y-a-t-il plus de mur, plus d'obstacle, foncer tête baissée dans le vide comme un ...


Dans quelques jours, ce sera l'anniversaire de notre première rencontre. Me viennent alors des idées d'un romantisme désuet pour ne pas dire cul-cul la praline. Y pensera-t-elle ? Je sais, d'aucuns vont me dire "tu t'en fiches, avance, car elle s'en fiche, elle t'a zappé, c'est fini maintenant il faut te réveiller". Comment ça se réveiller ?


Dans mon esprit tourmenté, je me vois prendre une photo du banc où nous avons parlé durant des heures sous un ciel étoilé. Et puis je me dis "tiens, je lui enverrai cette photo le jour-dit, à cette même heure"... C'est beau, non ? Je glisserai un petit message disant "tu sais, j'ai toujours les billets d'avion que j'ai réservé pour le 4 août...", avec pourquoi pas une petite émoticône qui fait un clin d'œil, pour faire le garçon super cool et décontracté des genoux.

Et puis le 28 août, pour son anniversaire, soyons fou, je lui adresse une fleur de jasmin, sa plante préférée, sans texte ni signature, façon Arsène Lupin. Ou alors je lui adresse un sms en demandant l'air de rien : "alors, tu as fait de nouvelles connaissances sur tes sites de rencontres depuis 5 mois ? Non parce que si ce n'était pas le cas, ben... je suis toujours là... Attends, je te remets mon adresse au cas ou : 9 rue....... ".

Vous avez dit pathétique ? Oui, et plein d'autres qualificatifs certainement. Humain aussi, non ? Saleté de silence-radio.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Salut Didier,


j'ai regardé un peu ta BD, c'est top moumoute, j'aime beaucoup tes illustrations. J'ai lu un peu le contenu, c'est chouette aussi, pleins d'humour décalé. Je prendrai le temps de m'y mettre un peu plus dedans quand je serai seul la nuit.


pour ce que tu as écrit juste au-dessus, on a beaucoup été pareil que toi dans la période de deuil qui est longue quand les sentiments et le manque persistent. T'as le droit d'être un kamikaze, comme je l'ai été il y a plus d'un an, peu importe ce que l'on me disait, et te manger un phénoménal mur, j'en suis pas mort, loin de là et puis t'as le droit aussi de prendre la voix de "passer à autre chose", qui selon moi est le meilleur chemin à prendre et continuer ton sr pour te protéger et avancer.


Force et honneur Didier.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Ceci n'est pas un spot publicitaire, je m'explique.

J'ai écrit une bande-dessinée sur le thème de la "rencontre", suite à mon divorce. Peut-être ces quelques dessins et textes vous parleront-ils ? Voici le lien de la page une :

http://short-edition.com/oeuvre/strips/rencontres-2


Et pour lire la suite :

http://short-edition.com/auteur/didier-c


Bien à vous,

Didier

j'ai regardé tes dessins, je les trouvent tous magnifiques :)

“What we find in a soul mate is not something wild to tame, but something wild to run with.”


― Robert Brault

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Sandstorm, Poupika, merci pour vos encouragements ! Courage pour vous aussi, bien à vous

J'ai relu des lettres d'amour de ma défunte grand mère, qui, bien après le décès de mon grand père, est retombée amoureuse à 82 ans ! Ces lettres sont pleines de tendresse, et même de frivolité, et cela m'a fait comprendre que malgré tout l'amour qu'elle avait porté à mon grand père, les sentiments ont pu renaître ailleurs, avec quelqu'un d'autre.

Il s'agit de garder les âmes dans notre coeur mais pas dans notre vie. Et nous réussirons !

Courage à toi Didier, et vraiment, continue tes dessins ! La création a un côté réparateur et salvateur ! ;)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Poupika,


oui, c'est vrai que nous pouvons renaître de nos cendres, l'histoire émouvante de ta grand-mère l'illustre bien. La création sert à sublimer comme disent les psys, à faire passer au rayon souvenirs un passé entêtant. On aimera encore, d'une autre manière, quelquefois j'y crois, et d'autres moins. Tu sembles avoir franchi un pas immense, celui d'écouter ta raison, bravo. J'ai lu ton histoire et l'on voit bien les affres que tu as traversés. Je vais suivre tes conseils et continuer à créer, sur d'autres sujets moins pesants, parler d'histoire de l'art, une autre forme de Beauté s'il en est.

Nous ne nous connaissons pas, nous traversons des flots tumultueux, je ne suis pas adepte du concept du site (méthodes de "récupération"), mais de voir que nos sensibilités se retrouvent ici sous la forme d'une entraide respectueuse et bienveillante m'apporte un peu de paix.

Tout plein de très bonnes choses Poupika,

Bien à toi, Didier

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Eiphos,


je te remercie pour ce lien très intéressant que je viens de parcourir, et tout-à-fait en relation avec ce topic.

Je nuancerai les propos tendant à faire de l'idéalisation de l'ex partenaire une affaire de genre, tout dépend de cette histoire, de la manière avec laquelle elle fut vécue, de son contexte avant et pendant.

Les fantômes sont des images dont le temps efface toute aspérité, le risque étant en effet l'idéalisation, le point de référence ultime. Peut-être est-ce plus confortable que de vivre un présent ou un futur immédiat incertains.


Je reçus un mail il y a deux mois de cela, suite à mes entêtements : "Notre histoire est finie, j'espère être suffisamment claire pour que tu cesses tout contact avec moi. Cesse de m'importuner. Je te souhaite de retrouver rapidement la paix intérieure". Corps 16, caractères gras et en capitales.


Peut-être sommes nous trop nourris dès notre plus jeune âge à la littérature romantique, à l’héroïsme tout puissant face aux éléments contraires, une dramaturgie opposée aux principes de réalité, nourris au fantasme. Un auteur anglais, dont les sujets de prédilection sont les histoires affectives de nos contemporains, a écrit qu'il n'aimait pas le romantisme car selon lui ce dernier est moraliste. Dans la peinture du XIXe siècle, les romantiques français se sont évertués à transposer et de manière outrancière des faits, des événements réels à grands renforts de figures stylistiques, créant en cela des icônes devenues références.


Il y a bien longtemps ;-) , je me souviens du sentiment éprouvé à la lecture du mot "fin" des "Trois Mousquetaires" (soi-dit en passant, champions de tous les "interdits"). Il fallait quitter ces héros, tous les protagonistes de cette histoire virevoltante, un déchirement. Cet auteur prestigieux avait décidé par ces trois lettres de clore définitivement son histoire. Je me souviens ne pas avoir accepté ce petit mot et pendant très longtemps je perpétuais en rêves de nouvelles aventures pour D'Artagnan et ses complices.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Articles du blog en lien avec ce sujet

  • Qui est en ligne   0 membre, 0 anonyme, 387 invités (Afficher la liste complète)

    • Il n’y a aucun utilisateur enregistré actuellement en ligne
×
×
  • Créer...