Je ne comprends pas

[chikchak]

Oui voilà ! Et n'oublié pas, pas de je t'aime ni de tu me manques dans la lettre. Elle doit montrer que tu comprends les choses et que tu reprends ton chemin seul et en confiance. Et silence radio après, quand tu auras fait ton travail dans quelques temps, ce sera peut être le moment de la prise de contact, avec elle ou une au

tre.

[coco07101992]

Ca sera à elle de reprendre le contact après ça ...

Moi je n'ai plus trop d'options maintenant surtout si elle s'est vraiment moquée de moi

[chikchak]

Ben tu l'as bien énervé aussi... Qu'importe, maintenant c'est l'avenir qui compte !

[coco07101992]

elle m'a quand même trompé , je n'allais pas rester sans rien faire ..

[chikchak]

Il y a des chances... Mais en la piratant tu l'as littéralement jeté dans ses bras. Enfin mets ça de côté comme tu le peux et avance.

[coco07101992]

Oui mais au moins j'étais certain de ce qu'elle a fait ...

Après si elle revient c'est qu'on était fait pour être ensemble sinon ...

[coco07101992]

pour toi c'est mort ?

[chikchak]

Et si toi tu t'es renforcé, ce ne sera que plus solide.

[chikchak]

C'est mort pour un moment je pense...

[coco07101992]

On va voir maintenant je prends ça comme un défi

[chikchak]

C'est une bonne chose, mais surtout ne craque pas, tout sera à refaire.

[coco07101992]

De toutes façons je n'ai plus rien à perdre

[Perdu de Recherche]

Bref entre deux je suis allé à l’hôpital car j'avais peur de me faire du mal

La faiblesse mène à la faiblesse. Ne va pas croire qu'on se requinque la tête dans les hôpitaux, ce sont des lieux de misère et de désespoir, où l'indifférence à son propre effroi est le luxe suprême, rarement atteint. Au mieux, on te défonce la tête jusqu'à ce que tu n'aies plus la force de réfléchir à tes propres problèmes, bénins en l'occurrence. Et encore, cela ne va pas sans effets secondaires.

Non, si tu veux te faire du mal ou te saborder, il faut t'interdire la solution de facilité. Dire "j'en ai plein le cul", c'est pas un programme. Tu es seul et malheureux. Bon. Vois ça comme une belle occasion de tester des trucs, de trouver d'autres moyens de te sentir vivant. Ou mort, dans le fond. Sentir, c'est toujours bien.

Tu t'es déjà battu pour rien avec un inconnu ? Ton record de vitesse sur nationale de nuit, c'est combien ? Tu t'es jamais demandé comment c'était de se retrouver dans un pays étranger et un peu dangereux sans argent, sans famille, et sans carte de crédit ? Tu t'es déjà dit qu'il serait bon de te débarrasser de ton vertige ? Quand tu t'éloignes d'un rebord parce que tu sens, comme la majorité des gens, l'appel discret du vide ... t'as déjà essayé de rester pour voir ? De te rapprocher d'un centimètre chaque fois que tu sens l'envie de reculer ? As-tu déjà gagné une île à la nage, comme si tu étais le premier et le dernier homme, sans même l'amitié d'un barque ? As-tu déjà eu vraiment froid et vraiment faim en même temps, tout bêtement ? Sauté d'un avion ? Essayé de baiser une nana croisée au supermarché ou dans la queue d'un ciné ? As-tu seulement pris la peine de dresser le compte de toutes les béances et carences de ton âme encore embryonnaire, avant d'essayer de boucher tout ça avec des anxiolytiques produits à la chaîne par des machines anonymes et sourdes en Sologne ou ailleurs ?

 

Je suis sous traitement maintenant... complètement shooté

Et ça t'apporte quoi, au juste ? Du sens ? Du confort ? De l'excitation, du drive ? Même celle qui dit "avoir des sentiments pour toi" n'en a rien à foutre ... tu crois pas que c'est un signe ? Ca pue la voie de garage, ton truc.

Si t'es d'humeur à te faire du mal, profites-en pour que ça ait un peu de gueule et d'intérêt. Tiens, si t'es à l'hosto à l'heure où tu me lis, donne un coup de sonnette et tape la gueule du premier infirmier/aide-soignant mâle qui se présente. Tu te tiens debout près du lit, l'air vague et confus, et tu marmonnes dans le vide jusqu'à ce qu'il se rapproche. Et là, tu lui colles le plus fabuleux coup de poing que t'aies jamais rêvé, droit sur son menton, et tu essaies de t'enfuir. Bien sûr tu n'y arriveras pas, mais tu apprendras plus de trucs dans l'heure qui suit qu'en 3 ans à bouffer les cachetons et à jouer leur jeu idiot. Tu vas voir, ça va faire du bruit partout, tu te sentiras comme un renard dans le poulailler, un "armed & dangerous" d'interpol, traqué par les sonnettes d'alarme. Vends chèrement ta peau.

Puis, ils gagneront. Parce qu'ils gagnent toujours. On t'attachera à ton lit, comme au XIXème. T'auras l'impression d'être un aliéné des siècles anciens, un hannibal lecter qu'on ne regarde qu'en cage, comme les grands fauves au cirque. Comme si ta bite avait pris 40 centimètres, sans raison. Des ombres un peu floues viendront te demander "pourquoi tu as posé ce geste", comme ça ou selon une autre formulation de pédé décervelé, conçue pour "ne pas perturber le patient". A tous tu répondras une phrase écrite à l'avance, simple et belle si possible, mais surtout absurde, pensée pour les mystifier. Après la cavalcade et les escar-mouches, la guerre d'usure et les escar-res-tout-court.

A cette heure, la civière sera ton lit de mort, et tu déclineras inlassablement ce testament imaginaire comme autant de "Rosebud ...". Les premières fois ce sera drôle, parce que tu imagineras leur tête en essayant de capter ton bordel, et tu devras te retenir de rire. Et puis, avec le temps, tu te prendras au jeu, tu en oublieras que c'est un jeu, et ta phrase idiote deviendra ton testament pour de bon. Ils reviendront avec de nouvelles questions, encore plus stupides et ampoulées que les premières, et tu auras l'impression d'être le héros du Prisonnier. Avec ces cohortes de "nouveaux numéros 2", qui "veulent des renseignements" de l'infortuné numéro 6. Tu leur diras ... que tu ne parleras jamais en présence de la bulle-qui-siffle, pis que t'es un homme et pas un numéro. Pour détendre un peu l'atmosphère. Mais comme ils sont cons et qu'ils n'ont rien lu ni vu, il repartiront aussi sec. Après une semaine ou deux, celui à qui t'as refait la gueule viendra aérer ta piaule. Il le fera mécaniquement, sans te regarder, avec son menton galoché et taloché par tes soins, et cette mine de veau qui doit être un critère de recrutement dans les HP. Tu pourras le regarder avec toute l'insolence dont tu es capable, lui faire des petites feintes. Ils t'en mettront un autre. Puis un autre.

Sitôt que tu en auras marre, tu diras que t'es guéri et on te renverra chez toi. Ca prendra une semaine ou deux, et tu devras faire le gentil. Et quand tu seras rentré, on t'enverra au CMP ou au dispensaire du coin, pour que t'ailles chercher le reste des cachetons. Tes chiottards seront pleins de comprimés, et toi tu seras plein de bon sens. Et quand ta mère te cherchera querelle, même dans 5 ou 10 ans, tu pourras la faire pleurer longuement et amèrement rien qu'en la regardant sans rien dire. T'auras plus jamais besoin de chercher quoi répondre à ses conneries, puisque tu auras vu.

Dès que tu as lu ce message, tu devrais le mettre à exécution. C'est un peu comme sauter de l'avion d'où tu ne t'es jamais lancé. On t'ouvre la portière, et ça siffle un peu, mais il faut pas trop réfléchir. Hop, hop ! Tu trouves ta phrase, et tu tires la sonnette en espérant tomber sur un gugusse. Si c'est une femme, tant pis. Tu lui montres ta bite et tu lui demandes un foie de veau avec un ton pressant et libidineux. Et tu retires la sonnette deux minutes plus tard.

T'es encore tout jeune. Peut-être même es-tu encore beau. Et tu as tant à faire ...

[WTCMB]

De toutes façons je n'ai plus rien à perdre

 

Quand on a 22 ans et que l'on se retrouve en HP, on a tout à perdre. En premier lieu, son humanité, ce qui fait de toi encore un homme. C'est criminel de pourrir quelqu'un jusqu'à la moelle , avec des substances chimiques à lui en décoller les méninges. A mon sens , c'est d'une extrême violence , peut être la pire qui puisse exister. Certains n'en sont jamais sortis. Tu as une chance énorme d'avoir internet et cette porte ouverte sur le monde, de pouvoir communiquer , t'informer sur les risques encourus, ce qui pourrait bien t'arriver si tu croupis dans ce mouroir aliénant. D'autres n'ont pas eu la possibilité d'être averti , parce que pas nés à la bonne époque , arrachés de force à leur quotidien parce que tout simplement là au mauvais endroit au mauvais moment, victimes de diagnostic étiqueté à la va vite pour finir par devenir des cobayes sur lesquels la psychiatrie expérimentait les pires horreurs, lobotomisés à coup d'électrochoc , à la merci de leurs bourreaux.

Pire encore , tu t'es laissé volontairement enfermé, en pensant qu'il ne te restait plus aucune alternatives que celle- ci, à ton âge c'est un sacrilège, une insulte envers toi même, et la vie dans ce qu'elle a de plus sacrée. Réfléchis deux minutes , poses toi et comprends que tu te tires une balle dans le pied en restant cloîtré entre ces quatre murs avec des gens qui n'en ont rien à foutre de toi, qui ne sont là que pour te donner des cachetons , et te laisser pourrir dans ton désarroi le plus sordide. Ces putains de blouses blanches ne sont pas là pour te guérir, ni t'aider , et c'est un leurre de te raccrocher à cette idée car ils ne feront que t'enfoncer dans la spirale qui te tourmente le plus. Toi qui voulait une échappatoire pour cesser de ressasser une connasse de pisseuse dont tu es amoureux aujourd'hui à cet instant T et qui se contrefout de ton misérable sort, réalises désormais que tu es réduit à l'état le plus infâme que l'être humain puisse connaître. Une loque déshumanisée , dépossédée de sa propre vie, volonté , liberté d'action, voilà la condition réelle qui t'attends, si ce n'est pas encore atteint.

Relis dix fois...cent fois ce que Perdu de Recherche à écrit plus haut. Comprend , et réalise la chance que tu as de pouvoir prendre la pleine conscience et toute la mesure du cruel destin qui t'attends si tu t'enlises dans cette situation.

Je te le répète : D'autres n'ont pas eu cette chance , et n'en sont jamais ressortis...

L'Hôpital , c'est pire que la mort , c'est l'enfer sur Terre.

[coco07101992]

Je suis juste resté 2 jours à l'hopital et après vous avoir lu j'ai balancé les médicaments

Le pire c'est que je fais des études pour être pharmacien donc je le sais tout ça

Pour mon histoire ( la fin ) elle est bien partie avec ce mec après m'avoir soutenu que non devant ses parents etc et m'avoir fait passé pour un fou