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Après un an, il n'est "plus amoureux"


Janysse

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Très chère Eva,


Ta réponse m'a mis un coup au coeur autant qu'elle m'a apaisée.

Le fait qu'il ne se doute sûrement de rien (après tout je n'ai rien laissé paraître) et qu'il s'agirait simplement de lui permettre de me voir différemment, un autre de mes musiciens à qui je me suis confiée il y a bien 6 mois me l'avait déjà dit, il y a 6 mois justement. Et clairement je n'étais pas prête à l'entendre, mais de te lire cela me paraît aujourd'hui bien plus évident et plus simple aussi. Et ça m'a apaisée.


Ce qui m'a frappée en revanche, c'est ta perspicacité. Je l'ai dit il y a quelques mois à une amie, qu'au fond je croyais que j'avais plus peur qu'il me dise oui que non. Et de le lire, encore une fois, me permet de vraiment m'arrêter sur ce point. En fait c'est ça, le fait qu'il puisse partager mes sentiments, qu'on puisse construire quelque chose, ça me terrorise. Je pense parfois (comme tout le monde) à ce qu'a été mon dernier couple il y a plus de deux ans, et j'y pense avec beaucoup d'amertume, et toujours beaucoup de colère. Et je repense aussi à ma dernière relation forte, avec mon amie, et ça me fait peur. Ce qui me fait mourir de peur, c'est de ne pas être capable de vivre ma vie de façon indépendante et heureuse et libre, de redevenir totalement dépendante de LA personne qui partage ma vie. Je sais que c'est mon point faible, et j'ai beaucoup trop peur que cela arrive de nouveau pour en fait prendre le risque que ça arrive tout court.


Merci pour ton éclairage véritablement lumineux.


Très chère Paige,


J'ai passé la journée à cogiter à ton message.

 

je pense que tu n'es juste pas tout à fait convaincue au fond de toi (et c'est inconscient bien sûr) que ta façon de fonctionner utilisée jusqu'à présent ne peut pas être "pire", je pense que tu crois que ce n'est pas terrible certes, que c'est très souffrant certes, mais que tu CONNAIS cette souffrance, qu'elle est ta meilleure amie depuis tant et tant d'années, que finalement, ça au moins, ça ne te fait pas peur, en plus. Alors qu'abandonner cette souffrance pour peut-être en accueillir une nouvelle,...inconnue??!!! non non et non !!

 


Cette phrase en particulier m'a marquée. C'est si vrai, je connais cette souffrance par coeur, elle est ma pire ennemie et ma meilleure amie, toujours fidèle, ne me laisse jamais seule, et est insupportable autant qu'elle est réconfortante. Tu dis des choses tellement juste j'en suis toute retournée tellement ça a de sens pour moi.



Mais oui c'est exactement ça ! Je crois qu'au fond j'aime être ce personnage torturé, lumineux mais quand même un peu sombre, et aller mal c'est tout simplement ma zone de confort. J'ai l'impression de ne pouvoir écrire et chanter la beauté que quand je vais mal. Que je ne serai plus vraiment moi si je ne suis plus dépressive et névrosée. C'est très adolescent comme façon d'être en fait. (Je m'auto-agace ça y est haha) Et je sais aussi que je refuse de grandir, que je refuse de vieillir, que je refuse de quitter les bancs de l'université, et que je passe mon temps à rêver d'avoir 17 ans de nouveau, que j'adore la compagnie des ados. Je crois qu'effectivement je n'avance pas parce que je n'en ai pas envie, tout simplement parce que je n'ai pas envie de grandir. Je vis seule, je gère mes factures, je gagne mon argent (une partie du moins), je suis autonome. Mais je suis restée une ado et je n'ai pas eu jusqu'ici l'intention de bouger de cette case. Ca me terrifie. Pourquoi ? C'est une excellente question, je crois que je ne suis pas prête à le comprendre encore, mais je sens que je suis sur le chemin, tout petit à petit.



Disons que dernièrement avec ma psy, comme j'allais mieux on s'est pas mal vu en décousu, mais entre-temps j'ai "rechuté" haha. Je vais voir comment ça continue.



Merci infiniment à vous deux pour vos messages, ils m'aident tellement à avancer ! Et à ne pas continuer à faire l'autruche. Je voudrais vous envoyer à tous des milliers de câlins tellement je suis reconnaissante de votre bienveillance ici. Merci merci merci.


Très bientôt, j'aurai eu mes examens haut la main, et j'aurai dit à mon musicien qu'il me plaît, tout simplement, et j'aurai déjà commencé à avancer. :)

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Merci à toi Janysse pour ton retour :)

 

je sens que je suis sur le chemin, tout petit à petit.

J'en suis sûre aussi, surtout qu'on dit souvent, qu'avant de céder, une digue redouble de force précisément. L'adversaire, ne se laisse pas abattre si facilement ;)


par ailleurs, tu peux aussi t'entraîner sur des choses plus "simples" que tes relations aux hommes, pour commencer!


parce que là, c'est un peu comme un tétraplégique, qui, pour sa 1ère rééducation, se mettrait comme objectif de courir le 100m avec Usain Bolt! c'est terrorisant, et en effet, le risque de succès est assez petit ;)


mais ça peut être sur des toutes petites choses du quotidien: comme par exemple, ne plus changer de magasin, quand le 1er visité n'a pas tes yaourts préférés et FAIRE avec les yaourts en rayon


ça peut être dire "je te rappelle dans 10 min" à une copine qui t'appelle dans un moment pas idéal pour toi. (et tu la rappelles en fait dans 2 parce que tu seras trop inquiète à l'idée de l'avoir fâchée mais le "symbole" POUR TOI, du "je fais moi" sera le même!) et quand tu verras que ta copine ne t'en veut absolument pas, ça te "rassurera" et te donnera des forces pour la prochaine étape


ça peut être "j'ai envie de manger ce gâteau, je le mange, régime ou pas régime" ou au contraire "non celui ci je vais resister je vais pas le manger" (et te jeter férocement sur le suivant)


peu importe, ça peut être de TOUTES PETITES choses , pour les autres, mais ENORMES pour toi, pour que tu constates que tu peux t'imposer SANS "changer", sans te perdre en fait. Tout simplement


et comme me disait mon psy: des pas de fourmis pour les autres (qu'ils ne relèvent même pas, comme le coup de fil à ton amie) sont des pas de géant pour toi !!


Très bonne journée chère Janysse et de gros câlins oui!

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Chère Paige,


Figure toi que toutes ces petites choses, je les faisais déjà. Mais ton message m'a permis d'y prêter vraiment attention, et de me dire en conscience que là j'ai choisi, que c'est un petit pas, immense pour moi. Et ça change pas mal de trucs de voir les choses comme ça !!


A un pote qui passe son temps à annuler nos rdv parce qu'il a prévu trop de trucs, j'ai fini par dire que je n'étais pas dispo. Alors qu'en temps normal je me serais démenée pour lui trouver un créneau, quitte à sacrifier du temps de révision ou autre. Là niet. Et je suis super fière de moi.


Merci encore, à très vite !

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  • 2 semaines après...

Coucou,


juste un petit message pour vous dire que je mets en pratique vos conseils, surtout les tiens Paige, j'essaie de ne plus faire passer les désirs et envies des autres après les miens, c'est un peu dur et je me sens coupable la moitié du temps, mais ça m'aide tout petit à petit à me sentir un tout petit peu mieux vis-à-vis de moi.


Je cours toujours après certaines personnes, et lorsque je me force à ne pas le faire c'est un vrai combat contre moi-même (sérieusement c'est tellement tellement dur psychologiquement), d'autant que je me débats toujours avec mes examens, mes recherches etc (c'est un enfer cette histoire sérieux), mais je m'efforce de ne pas me piétiner plus que la vie ne le fait déjà.


C'est dur de ne plus fuir la solitude (vouloir à tout prix voir du monde, se noyer dans le travail) et apprendre à l'apprécier, et c'est encore plus dur de dire non à des gens qu'on aime, mais je crois que c'est cette propension à dire oui à tout et être beaucoup trop conciliante par peur panique de ne plus être aimée qui m'a amenée à être si malheureuse.


Voilà, de touts petits minuscules pas, l'un après l'autre.


Je vous embrasse !

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Bonjour Janysse :)

 

Voilà, de touts petits minuscules pas, l'un après l'autre.

 

Je te répéterai mot à mot ce que m'avait répondu mon psy quand je lui avais dit, mot à mot ou presque, ta phrase (à mon propos):


"Des pas de fourmis chez les autres, sont chez vous, des pas de géants, qu'il faut apprécier comme tels"


Bravo chère Janysse, continue comme ça et n'oublie pas d'être contente de toi!

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Bonjour,


Je vous écris pour tirer auprès de vous un peu de réconfort. Je suis en train de frôler le burn out (comprendre que je pleure tous les jours sans réussir à me mettre au travail, au tout dernier dossier que je dois rendre cette année, pour la première fois de ma vie c'est au-dessus de mes forces, et que j'ai encore des projets à gérer, des cours à donner etc), et je me sens très seule face à ça. Je sais que c'est bien de réussir à s'en sortir seule, à être une fille forte etc, mais là je voudrais juste que quelqu'un me prenne dans ses bras et me dise "ça va aller, je suis là pour toi". Et ça n'est pas vraiment le cas.


Hier soir j'ai organisé un petit truc pour mon anniversaire (en avance car on le fêtait avec une copine), juste une soirée pique nique et j'ai invité tous mes amis. Et seulement 5 personnes sont venues, certains n'ayant même pas pris la peine de me prévenir qu'ils ne viendraient pas. Pire encore, le musicien, qui devait venir, avait oublié. Quand je lui ai rappelé il avait largement le temps de venir nous rejoindre, et il ne l'a pas fait, ne m'a même pas répondu. Je ne suis même pas en colère, je suis juste profondément dégoûtée et vide.


Déçue de lui, et dégoûtée de moi aussi. Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à faire le deuil de cette relation qui n'existera jamais ? Pourquoi, en sachant parfaitement qu'il ne me donnera JAMAIS l'attention dont j'ai envie et que, je crois, je mérite, je continue à espérer dans un coin de ma tête ? Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?


Je sais que tout se cumule, que mon côté dépressif plane toujours quelque part, qu'en cette fin d'année universitaire je suis sur les rotules et que j'ai réellement atteint mes limites physiques et psychologiques (pourtant dieu sait à quel point je suis costaude lorsqu'il s'agit de travailler) et que donc je ne suis pas capable de penser clair là-dessus. Peut-être que mon inconscient essaie de me protéger pour les 10 jours que je dois encore tenir de la méga claque que je me prends en continu depuis plusieurs mois.


En fait je suis juste au bout du rouleau, et je ne sais vraiment pas comment je suis encore debout.

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Bonjour Janysse


Nous sommes avec toi bien sûr:) ensuite j'ai envie de dire, 5 amis c'est déjà pas mal...peu nombreux sont les gens à pouvoir citer cinq vrais amis. De ceux qui viendraient t'aider à enterrer le corps ;)


les autres, ceux qui n'ont même pas répondu, c'est le moment de les virer de ton coeur et de ton téléphone


Pour moi, Janysse, tu ne te protèges pas assez, tu es trop dans le "tentons-le yououuuuuuuuuuh" et pas assez dans le "attention, danger!"


certains meurent de ne jamais rien essayer, de vivre en reclus tous seuls, en ayant peur de tout


toi tu meurs, de toujours te jeter dans le vide sans parachute, en ayant peur de la chute mais pas de l'atterrissage, qui au final, te tue.


Tu vois, typiquement, quand j'étais à ta place, j'aurai fait comme toi , pour le même résultat


maintenant, j'ai trié mes amis sur le volet, et si j'ai peur de ne pas assumer un rejet, ...je ne me mets pas dans cette situation et n'invite personne à mon anniversaire. Tout simplement :)


ça m'oblige (maintenant moins mais au début, oui, considérablement) à une gymnastique d'esprit qui consiste à essayer d'avoir tjs un temps d'avance sur le rejet que tu peux subir


j'ai envie d'envoyer ce sms

ah? bon et si elle/il ne répond pas?ou répond mal, je vais le prendre comment

bouh pas bien du tout==> je ne l'envoie pas.


Et je déclinais ça absolument pour tout, même pour des choses totalement anodines (je vais lui demander si elle va bien, mais si elle ne me demande pas "et toi?" je vais le prendre comment? etc...)


et oui ça parait totalement stupide aux gens qui ne souffrent pas de notre "névrose", mais pour les gens "comme nous", la notion de "norme sociale" n'a aucun sens; et se dire de faire "comme on a envie sans se poser de questions!" c'est un peu comme dire à une personne qui souffre d'obésité ou d'anorexie "mais mange ce dont tu as envie, sans te poser de questions!"

non seulement ça ne l'aide pas, mais ça l'enfonce


pour moi, à te lire Janysse, la priorité n'est PAS de trouver l'amour mais de te PROTEGER (de toi-même)


ça n'est pas triste, une fois qu'on l'a admis, mais il faut le faire, il faut passer par là, à mon avis...


Courage à toi

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Oph, Paige, merci pour vos messages et votre soutien. J'ai passé la journée dans les larmes mais j'ai beaucoup pensé et relu vos messages !


Je m'accroche à cette idée que ça va aller, que je suis dans le creux et que ça va finir par aller mieux, et ça va un peu mieux. Je ne peux pas être arrêtée malheureusement ; d'une part parce que impossible niveau emploi du temps, de gros évènements arrivent où je suis un élément clé de l'organisation ; d'autre part parce qu'en tant qu'étudiante, l'arrêt de travail n'existe pas haha... (sinon je l'aurais fait il y a quelques jours déjà).


Paige,


Tes messages me touchent toujours d'une façon très particulière, parce que tu comprends très exactement ce qui se passe dans ma tête. Et ça me rassure toujours de savoir que je ne suis pas totalement seule dans ma névrose, que d'autres personnes ont la même façon de voir le monde que moi, que je ne suis pas la seule à souffrir cette souffrance-là.


Ce que tu dis sur me protéger, c'est ce que ma psy m'a dit il y a un mois environ justement. J'ai clairement fait n'importe quoi cette année, parce que je ne fête jamais mon anniversaire d'ordinaire (ça doit faire 5 ans que je n'ai rien organisé) pour ces raisons précises, le moindre rejet/refus me fait tellement mal et de façon parfaitement irrationnelle pour beaucoup, que je préfère ne rien organiser, si ce n'est un verre avec les 3 amis proches que j'ai.


Ton message est d'autant plus troublant que j'ai récemment écrit dans mon journal intime la chose suivante : "Je vis sur la frontière et je marche au bord de l'abîme. D'un côté il y a la pure folie, sombre et dangereuse, et si je tombe je suis foutue. De l'autre, la raison et la sécurité, la douceur, le calme, la vérité. Je ne veux ni de l'une ni de l'autre. Alors je cours au bord du gouffre, ni tout à fait folle, ni tout à fat saine, dans cet entre deux fait de beauté et de rêves. Je me consume lentement et dieu que c'est bon. Les yeux mi-clos et le coeur ouvert à tous les vents, c'est cette vie que je choisis : vaciller d'un monde à l'autre sous un soleil brûlant."


Il y a peut-être un désir étrange d'auto-destruction chez moi, j'y prends même un certain plaisir. Non c'est sûr même. Tu as raison. Et je vais suivre ton conseil et arrêter d'être insouciante et folle si c'est pour être désespérée l'instant d'après. En fait en écrivant tout ça je ne sais même plus qui je suis. Je ne suis plus très sûre de vouloir continuer à être cette jeune fille écorchée vive qui souffre au moindre courant d'air, à continuer à me faire du mal parce que c'est la seule façon de fonctionner que je connais, et la seule façon, pensé-je, de ressentir les choses...

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Bonjour Janysse

 

j'ai récemment écrit dans mon journal intime la chose suivante : "Je vis sur la frontière et je marche au bord de l'abîme. D'un côté il y a la pure folie, sombre et dangereuse, et si je tombe je suis foutue. De l'autre, la raison et la sécurité, la douceur, le calme, la vérité.

 

C'est "rigolo" car cette image de "frontière" ou plutôt de "ligne suspendue dans le vide" j'en ai souvent parlé , en son temps, à mon psy, qui, un jour m'a répondu


"bon et donc? vous êtes-vous déjà promenée nue dehors? avez-vous déjà cru que vous êtiez Napoléon? Avez-vous déjà tenté d'assassiner quelqu'un? "


"bien sûr que non" lui ai-je répondu


"et donc vous n'êtes pas du tout au bord de la folie. la folie, c'est ça: se prendre pour Napoléon, sortir dehors à poil, entendre des voix, etc...vous n'êtes pas folle, que ça vous plaise ou pas, vous êtes "juste" passablement névrosée, mais cette lutte que vous croyez avoir à faire contre la folie, n'est pas réelle, laissez vous aller, lâcher l'affaire, et promis, si vous vous mettez à vous prendre pour Napoléon, on avisera"


et il avait bien sûr totalement raison

 

Je ne veux ni de l'une ni de l'autre

 

Tu es, de fait, "normale", tu n'es pas folle, tu es malheureuse,c'est tout à fait différent. Et penser qu'en preservant ton chagrin, tu preserves ta folie, est un contre-sens (au sens philosophique du terme)


ta phrase recoupe ce qu'on avait dit précédemment, à savoir , que tu n'as pas vraiment envie d'abandonner cette part de "folie" parce qu'elle te définit (je ne reprends pas le tout je sais qu'on s'est bien comprises^^) mais je te propose là aussi de revoir ta vision des choses


tu n'es pas folle, tu ne vas pas sortir à poil dans la rue, en te jetant sur tous les passants pour les trucider, en revanche, tu peux très bien rester seule chez toi, recluse, en pleurs, mais ça, ça ne relève pas de la folie, "juste" du chagrin :/ et ça ne fait pas de toi, cet être sensible qu'on adore, mais juste cet être malheureux que TU ne peux plus voir en peinture


Tu es intégrée socialement, tu as des amis, tu fais des études, tu communiques, tu n'as rien de "fou" ;)


je sais que c'est facile à dire, mais je te donnerai bien le même conseil que mon psy: arrête de lutter, laisse toi basculer vers la folie si c'est ce que tu penses de toi, et tu vas voir que rien n'arrivera...:) peut-être que ça te "rassurera" peut-être que ça te "décevra" mais au moins, cette impression d'être toujours au bord du gouffre se dissipera. Tu n'as pas de "choix" à faire, entre ton toi "sain" et ton toi "névrosée" , vous êtes un "tout" qui doit apprendre à cohabiter, mais là, la "névrosée" prend un peu toute la place dans le lit, il n'est pas question de la sortir du lit (et puis c'est impossible) mais juste de lui laisser sa juste place, pas plus :)


Courage, des bisous!

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Bonjour Oph et Paige,


Excusez moi de ne revenir vers vous que maintenant, j'ai tout coupé pour me consacrer à 200% à la dernière ligne droite avant la fin de l'année (j'y suis PRESQUE mon dieu). Mais j'ai beaucoup médité sur vos messages.


Physiquement je suis à bout (je cumule les tendinites, j'ai le dos à moitié coincé etc) mais cette semaine je me suis dépassée, en me répétant tous les jours que j'étais la personne la plus forte du monde. Et puis en repensant à ton message Oph, je me suis rendue compte que j'avais BESOIN de cet épuisement physique, d'être tout le temps sollicitée, de m'épuiser dans le travail. J'ai dû me forcer certains soirs à ne pas travailler, j'étais en train de devenir complètement accro. Pourquoi me direz-vous ? Pour plein de raisons. D'une part parce que je me sens malheureuse, et que travailler me permet d'oublier un peu.


D'autre part parce que je veux être la meilleure. Au-delà du fait que j'ai toujours fonctionné comme ça, pour des raisons très personnelles et très viscérales qui sont aussi l'objet de mon travail avec ma psy, il y a des enjeux terribles, et pour la faire courte disons qu'une partie de mon avenir dépend du classement final. J'ai eu de très bonnes notes jusqu'ici, et puis j'ai appris qu'une copine en avait eu d'encore meilleures. Et je sais que dans le milieu où j'évolue les "bonnes notes" n'ont plus vraiment de sens, mais ça m'a foutu un coup. J'ai l'impression en me tuant au travail d'être en train de me punir de ne pas être la meilleure, et puis meilleure que moi-même.



Cependant Oph j'ai suivi ton conseil, et je me suis désengagée pour la semaine prochaine, en mode off, ne me sollicitez pas, je ne suis pas dispo. Et tu avais raison il n'y a aucun problème. D'ailleurs c'est toujours un peu piquant de voir que les autres s'en sortent sans toi, mais ça rejoint le côté présomptueux et irrationnel que tu soulevais (et qui, ironiquement, est précisément ce que je reprochais à mon ex-meilleure amie).



Je me souviens de cette histoire Paige ! (Comme quoi je tourne en rond haha) Et elle m'avait déjà pas mal fait réfléchir à l'époque. En relisant mon journal, où j'écris de façon hyper spontanée mes pensées sans les comprendre sur le moment (je les relis plus tard), j'ai remarqué que j'ai écrit à plusieurs reprises des choses du genre "j'essaie de m'anéantir mais je n'y arrive pas" ou "j'essaie de me laisser mourir mais je ne peux pas". Il y a peut-être bien quelque chose qui me retient, et qui fait que je ne suis pas folle. J'ai essayé de me laisser basculer dans la folie, mais tu as raison (et ton psy!) je crois, il n'y a rien en fait. J'essaie, j'essaie de m'y laisser couler, mais il n'y a rien d'autre que ce que je connais déjà.




Je vous embrasse très, très, très fort

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Bonjour Janysse :)


En lisant ton dernier message, cela m'a fait pensé à la situation "actuelle" de Sophana


http://forum.jerecuperemonex.com/viewtopic.php?f=3&t=59990&p=1246042#p1246042


je ne sais pas si tu as lu...mais sans vous connaitre en vrai, ni l'une ni l'autre, la description que vous faites de vous et de vos pensées, m'ont fait penser l'une à l'autre...A tort peut-être...mais ce que tu décris là, sur les notes, la "reconnaissance scolaire et donc sociale" qui prime, me fait penser à ce que j'ai répondu à Sophana dernièrement sur la notion de "mérite" dont on est imbibé et dont on doit absolument se défaire...


je ne vais pas me répéter ici, je te laisse lire ce qu'on a répondu à ce sujet à Sophana (dernière page), tu me diras si ça "résonne" en toi ou pas


Courage et bravo à toi d'avoir dit "non" pour la semaine prochaine!

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Très chers tous,


Comment vous dire ma reconnaissance ? Vos messages et la lecture du fil de Sophana (que j'embrasse si tu passes dans le coin) m'ont non seulement donné matière à réfléchir, mais ont aussi peut-être été à l'origine d'une sorte de déclic, dont je me rends compte que le terrain se préparait depuis un moment.


Pour commencer, j'ai enfin envoyé mon dernier papier en début d'après-midi. Je l'ai envoyé en pleurant, parce que je déteste ce que j'ai fait, parce que ce n'est pas bon, parce que ce n'est pas moi. Parce que je me suis sentie soulagée et presque contente de moi d'être capable de me dire stop, tu ne feras rien de bon de plus, envoie, arrête, prends soin de toi.


Ton post Kalinka m'a énormément donné à réfléchir (d'ailleurs rien à voir mais je me souviens très bien de tes premières expéditions chez ton psy !!), et pour être parfaitement honnête m'a aussi fait très peur. Hier c'était mon anniversaire. Le PIRE jour de l'année. Et une amie extrêmement compréhensive et bienveillante a pris les choses en main et s'est occupée de moi, m'a chouchoutée de midi à minuit concrètement. Et c'était formidable ! On a mangé dans ce resto bio/vegan hype et cher qu'on se permet de temps en temps, on s'est baladé au soleil, on a fait les magasins... Et puis je me suis regardée en face dans une glace, et j'ai vu mes grands cernes bleus (moi qui d'ordinaire n'en ai JAMAIS), mes grands bras maigres et mes joues creusées. Tout ce que j'essayais était trop grand (déjà que de base je fais un petit 34). Et là je me suis dit ah ouais, ça va pas là. En rentrant je suis tombée sur ton message Kalinka, et ç'a été le coup de grâce. Et là j'ai décidé que non, je ne voulais pas m'effondrer, que j'avais trop donné, que mes parents avaient trop donné, que j'aimais trop ce que je faisais, pour m'essouffler déjà et m'auto-détruire de cette façon (je le fais bien assez par ailleurs). J'ai décidé que j'enverrais ce papier, que je n'aurais pas une bonne note, et que ça sera comme ça. Merci, merci, merci d'avoir pris le temps d'écrire ce message, pas forcément facile, parce qu'il m'a vraiment aidée à voir les choses autrement. Et je te souhaite toute la force du monde et je t'envoie toute la mienne. Et n'aie pas peur de vieillir, mes copines et copains de classe ont parfois 27, 28, 29 ans, tout est toujours possible tant que tu ne renonces pas je pense... (est-ce moi ou l'air du temps qui parle ?)



Autre chose aussi. Mon musicien ne m'a pas souhaité mon anniversaire. Je n'ai aucunement l'intention de relancer le débat sur les anniversaires (vous voyez tous de quoi je parle), je sais que ça ne veut rien dire. D'ailleurs, certaines de mes meilleures amies de lycée, que j'aime très fort et dont je sais qu'elles m'aiment très fort aussi ne me l'ont pas souhaité. Parce que ça arrive, que ce n'est pas grave, donc je m'en fiche un peu au final (grâce à mon amie d'hier d'une part, et parce que ça ne m'étonne pas de lui d'autre part). Aussi, j'ai beaucoup lu sur les différentes personnalités MBTI récemment (je suis ENFJ, ça ne surprendra personne haha!). A prendre avec distance certes, et ça vaut ce que ça vaut, faire rentrer les gens dans des cases étant complètement stupide selon moi. MAIS, cela m'a permis de réaliser qu'il y avait plein de façons différentes de fonctionner, de voir le monde, et que non, tout le monde n'était pas écorché vif comme moi ou touché par les mêmes choses de la même façon. Ca m'aide à relativiser pas mal de choses dans mes relations.


Et donc pour mon musicien, j'ai décidé que j'allais lui parler pour de bon. Je suis sûre de moi et déterminée, et je n'ai plus rien à perdre. J'ai désormais la conviction que c'est la chose à faire, d'abord parce que sa désertion de la semaine dernière m'a vraiment blessée, et que ça ne sert à rien de garder des non-dits comme ça. Je ne lui en veux plus, je veux juste comprendre. Je me rends compte aussi avec une certaine fierté (ouh, c'est rare!) que je ne l'idéalise pas tant que ça. Qu'il est très loin d'être parfait et que je ne suis pas moins bien que lui sur aucun point. Qu'on est juste pas les mêmes personnes. Je voudrais aussi lui dire, sans drama, sans larmes, parce que dans ma vie c'est tellement rare de tomber sur quelqu'un qui me plaît comme ça, que ça serait idiot de me taire. Pour l'atterrissage ma très chère Paige, j'y pense, j'y pense, et je couvre mes arrières.


Je veux vous dire merci encore, à la puissance 10 000. Je suis si reconnaissante de votre attention et de votre bienveillance, j'ai vraiment une chance incroyable et j'espère très fort que vous êtes heureuses dans vos vies respectives. Je me sens le coeur plus léger d'avoir envoyé ce foutu papier de merde (appelons un chat un chat) et d'avoir enfin fini mon année. Je vais pouvoir me sortir de cette noirceur et cette pesanteur dans laquelle je me suis allègrement enfoncée ces derniers temps, et suivant le conseil d'Oph, je vais m'accorder d'être super fière de moi et de me sentir super forte d'avoir réussi à finir cette année.


Mille baisers

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Bonjour Janysse,


L'intervention de Kalinka et la tienne sont extrêmement intéressantes. Prennez soin de vous les filles. Vraiment!


Et merci Janysse pour la découverte de ce classement des personnalités... Je m'y suis lancée par curiosité et j'avoue que c'est très troublant. Maintenant n'oublie pas que ce n'est que ta personnalité à un instant t...

Elle peut évoluer et même si les constantes sont là les perceptions et réactions elles changent... Donc tu peux changer si certains aspects de ta personnalité ne te plaisaient pas.


Courage et bravo pour avoir rendu le devoir même imparfait.

Modifié par Albane06
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