Voyage en tête à tête avec mon ex - merci pour vos conseils

[Carrie007]

Ce qui me fait mal Roudoudouce est que tu te mens à toi-même. En tout cas, c'est l'impression que j'ai en lisant tes propos. Tu donnes des justifications là où il n'y a rien à dire; tu cherches des signes là où il n'y en a pas à trouver. Relis tes messages en essayant d'avoir un oeil extérieur et, donc, neutre. Tu comprendras pourquoi on te dit cela. Tu t'accroches à des paroles, à des gestes qui n'en sont pas en réalité.

Mlle Bulle a résumé ce que je voulais dire, de manière plus fine certainement.

Loin de moi l'idée de te blesser. Moi-même je suis un peu maso. Un jour, j'avais même dit à mon psy "il y a de la jouissance dans la souffrance". Il s'est arrêté d'écrire, m'a regardé, a ôté ses lunettes et m'a juste répondu "je vous admire d'avoir cette honnêteté d'esprit"...

Continue ton chemin avec ta psychologue. Tu as confiance en elle?

Tant que tu seras dans le même état d'esprit, tu répéteras encore et encore le même schéma. C'est quand tu seras véritablement apaisée que tu rencontreras une personne qui te convienne. Cela peut-être demain ou à 36, 37, 38 ans... Peu importe le temps, c'est le chemin et la destination qui comptent.

[Zinette]

De magnifiques paroles...!

[Roudoudouce]

Bonjour Carrie,

J'ai cité ce que mon ex m'avait dit sans aucun jugement et sans chercher un autre sens que ce qu'il a donné à ses paroles. Et non, je ne vois pas où je me mens à moi-même. Depuis avant-hier je n'ai plus aucun espoir, il ne m'aime pas, ne veut rien avec moi => je n'ai plus rien pour "m'accrocher" à lui.

Je ne vois pas non plus en quoi je suis maso. Je ne vois pas l'amour comme la souffrance, mais comme le bonheur. Si j'ai du mal à rompre le lien avec mes ex, ce n'est pas pour souffrir, c'est à cause de l'histoire avec mon père : cette séparation qui m'avait été imposée. Je revis à chaque fois la même séparation dans mes relations et j'essaie probablement réparer le passé en m'accrochant et en faisant tout pour éviter la rupture définitive. Et ça - jusqu'à ce que j'ai l'espoir parce que l'autre ne m'a pas dit qu'il ne m'aimait pas. Mais quand c'est fait, quand l'homme me dit ou me montre qu'il ne m'aime plus, je n'ai aucune difficulté de l'oublier, surtout si je ne le fréquente plus.

Les 2 cas où je m'accochais après la rupture (et dans les deux cas la rupture venait de moi) c'était avec mon tout premier amour et avec le tour dernier (donc mon collègue). Dans les deux cas j'étais obligée de continuer à fréquenter ces hommes : le premier - à l'iniversité, le dernier - au bureau.

Maintenant je veux tourner la page avec mon collègue, car je n'attends plus rien de lui. Mais pour ça, j'ai absolument besoin de ne plus le voir. Sans la rupture "physique", je n'arrive pas. Je ne peux pas voir en lui juste un collègue, ce sera toujours un ex. Je cherche un travail ailleurs, mais pour l'instant rien. En attendant, je voudrais savoir ce que je peux faire pour me détacher de lui.

Je n'ai plus du tout dans le même esprit qu'avant. C'est moi qui choisie maintenant, je n'irai plus avec le premier qui me fera plein d'attentions.

Je ne suis pas satisfaite par ma psy, mais il n'y en a déjà pas beaucoup dans mon coin et en plus, je n'ai pas de moyens pour les testes tous.

[MlleBulle]

Roudoudouce, tu dis que tu ne gardes aucun espoir mais tu dis que tu t'accroches à lui et que tu n'arrives pas à tourner la page. Pour moi, cela signifie la même chose.

Nous sommes, je crois, bien impuissants à te conseiller de façon pratique sur des façons de l'oublier alors que tu travailles avec lui et que tu dis toi-même être incapable de décrocher si tu continues à le voir...

Pour tourner la page, il faut d'abord et avant tout le vouloir soi-même. Perso, si je largue quelqu'un, il peut bien se trouver dans le bureau voisin du mien, il peut même danser à poil devant moi tous les matins, je m'en tape complètement... À partir du moment où j'ai pris la décision pour moi-même et en étant convaincue que cette décision est la meilleure pour moi, que je le vois ou non n'a aucune importance.

Perso, c'est là où je crois que tu te mens à toi-même: Tu dis "Je veux tourner la page avec mon collègue car je n'attends plus rien de lui" et "quand l'homme me dit ou me montre qu'il ne m'aime plus, je n'ai aucune difficulté à l'oublier".

Si ces deux phrases étaient vraies, tu n'aurais aucun problème à travailler au même endroit que ton ex. Et tu n'aurais pas besoin de "ne plus le voir pour tourner la page". Le fait que tu ne puisses pas travailler avec lui démontre que oui, tu attends et espères encore et que non, tu ne veux pas vraiment tourner la page. Les pages, c'est dans notre tête qu'elles se tournent.

Est-ce que ta psy a des suggestions à te faire?

Par ailleurs, je ne comprends absolument pas pourquoi tu restes en thérapie avec ta psy si elle ne te satisfait pas. C'est de l'argent jeté par les fenêtres.

[Roudoudouce]

Bonsoir MlleBulle,

je réexplique : quand je sais qu'il n'y a plus d'espoir, pour tourner la page je dois prendre mes distances en coupant complètement le contact jusqu'à ce que je n'aie plus de sentiments amoureux. Je ne peux pas le faire dans le cas actuel. J'essaie pendant un mois de vacances si c'est suffisant. Une fois j'ai tourné la page, si je suis amenée à revoir mes ex, je ne ressens plus rien, j'ai déjà fait cette experience.

Je n'arrive pas à nommer ce lien que j'ai avec mon collègue en sa présence. Une espèce de complicité, de tendresse, de protection des deux côtés (sauf pendant ses crises). Pourtant ma décision est prise (je suis d'accord avec toi que sans la motivation profonde de tourner la page ce n'est pas possible).

Il me semble que le psychologue ne devrait pas faire des suggestions. Il nous amène vers des réponses et des solutions, mais ce n'est pas à lui de les proposer - je me trompe ?

Je n'ai pas eu d'autres experiences à part avec cette psy. Je ne suis pas satisfaite, car je n'avance pas suffisamment vite. Mais je n'ai aucune idée si avec un autre psy ça ira plus vite. Je ne sais pas comment savoir si le psy me convient ou pas.

[Carrie007]

Concernant les psy, j'ai un avis, j'avoue, bien tranché. Pour moi, un psy ne doit te donner aucune réponse. Il est là pour t'aiguiller mais en aucun cas pour te donner la réponse. Car les réponses sont en toi.

Roudoudouce, si je me permets d'être aussi franche avec toi c'est parce que nous nous ressemblons beaucoup. Nous avons le même âge et des pères peu présents voire inexistants.

Nous faisons partie de la génaration où tout nous est tombé tout cru dans le bec: pas besoin de militer pour la pilule ou l'avortement; l'accès aux études supérieures est généralisé; l'indépendance des femmes est acquise. Et pourtant, nous sommes perdues (je le mets exprés au féminin) car les repères ne sont plus aussi importants qu'avant.

Et je pense que c'est une bonne piste que celle-ci: tu veux absolument réparer le passé. Je suis de celles qui s'accrochent également au passé, qui ne veulent jamais rien céder. En fait, je m'accroche à une illusion. Et je "choisis" des hommes qui ne me satisferont pas car j'ai le secret espoir de réussir à les changer. Et en même temps, comme je n'y arrive bien entendu pas, et c'est bien normal, je reste sur mes certitudes: personne ne m'aimera jamais... D'autant que je n'ai jamais quitté un homme; je me suis toujours fait quitter. Toujours cette histoire de ne rien céder...

Il faut faire la paix avec ton passé.

as-tu peur d'être seule? Je te demande ceci car ces derniers temps tu jouais sur les deux tableaux: ton ex/next et ton ex/collègue. Es-tu sûre de réellement avoir été amoureuse d'au moins l'un de ces deux hommes?

Je pense que tu sais que tu as peur de l'abandon. C'est pourquoi il faudrait que tu décides de rester seule quelques temps. Ainsi, tu pourras vraiment choisir.

[Roudoudouce]

Coucou Carrie,

je partage ton avis au sujet des psy. Mais finalement je ne sais pas si j'en ai vraiment besoin, car je ne me sens pas mieux après plus d'un an de thérapie. Et je suis toujours attachée à mon ex, ça n'a pas bougé.

On a de la même génération, mais je viens de loin et je me suis beaucoup battue pour arriver au statut que j'ai aujourd'hui, pour pouvoir vivre et travailler en France, pour pouvoir manger ce que je veux, pour avoir une voiture, un très bon travail. Bref, je ne fais pas partie des gens à qui tout est tombé tout cru dans le bec.

Je ne m'accroche pas au temps (le passé), mais à une personne. Et contrairement à tes histoires, je ne veux jamais changer l'homme que j'aime. J'en ai "quitté" quelques ans (les autres m'ont quittée et ne compte plus pour moi) et ce sont ceux-là que je n'arrive pas à sortir de mon coeur et de ma tête.

Pas de peur d'être seule. J'ai l'habitude d'être seule dès mon enfance et j'ai toujours apprécié la solitude. Parfois c'est même le besoin vital pour moi. Mais étant très sociable, j'ai besoin quand même de partager ma vie avec les autres personnes. Et comme je n'ai pas ma famille, je n'ai pas d'amis dans ma ville (et ceux que j'ai sont mariés, avec des enfants, et sont très peu disponible), trouver un homme semble être le plus facile. Néanmoins ce n'est pas une priorité pour moi. D'ailleurs, si je suis sur des sites de rencontre, c'est uniquement pour savoir si je plais toujours, mais dès que l'homme me propose un rendez-vous, je le bloque, car ce n'est pas ce que je veux. Donc non, je ne veux pas combler le vide par un homme. Par contre, je veux être aimée par un homme qui me correspond.

Je n'ai jamais joué sur les deux tableaux. A l'époque où je rencontrais en vrai 2 hommes, je croyais que j'avais tourné la page avec mon ex, j'étais prête pour une autre relation et j'ai même essayé avec l'un des deux. Mais finalement, j'ai encore mon ex dans mon coeur, je n'ai plus aucun doute, d'ailleurs ce soit il me manque énormèment tandis que d'habitude il ne me manque jamais. Peut-être parce qu'on a passé plus de temps que d'habitude ensemble cette semaine. Peut-être parce qu'il est devenu très sympa avec moi ces derniers jours. En tout cas, ce soir, pour la première fois depuis la rupture, il me manque à en pleurer.

J'ai peur de l'abandon ET de la séparation. On m'avait séparée de mon père et j'avais été abandonnée plusieurs fois par mon père et par ma mère. Je ne sais pas comment me guérir de tout ça.

Ca va pas du tout ce soir. J'ai l'impression d'avoir gaché ma vie ou d'avoir vecu la vie de quelqu'un d'autre...

[fleurdelyss]

Courage à toi, sache que tu n'est pas seule dans cette souffrance.. j,aurais pu dire les mêmes mots que toi..

[Roudoudouce]

Merci Fleurdelys.

Ce n'est pas une souffrance, mais une deprime. J'ai envie d'etre seule, je ne veux voir personne, surtout pas les hommes. Je me suis quand même reincrite dans une salle de sport et je soigne mon alimentation. J'ai envie de m'occuper de moi.

[Miss Brookner]

Bonjour,

je compatis vraiment avec ta douleur. Ce n'est en effet pas parce qu'on n'a plus l'espoir d'une relation qu'on ne souffre pas. Il te faudra du temps. Ce que tu vis, là (ne plus vouloir voir personne et encore moins un homme....), je l'ai vécu il y a quelques mois. je me suis écoutée et ça m'a fait du bien. La psy qui me suivait m'avait d'ailleurs dit que c'était "bon signe": c'était une période de deuil et de repli nécessaire et elle me disait que j'avais raison de ne pas lutter contre ça.

Alors j'ai envie de te dire cela: écoute-toi, écoute ta souffrance. Je pense que c'est la seule façon de faire diminuer cette dernière, petit à petit.

[Anonymous]

Bonjour Roudoudouce,

Je te lis depuis quelque temps, tes mots me touchent... j'avoue ne pas avoir lu l'intégralité de ton histoire, je m'excuse donc, par avance, d'arriver de nulle part et surtout de toucher un point sensible:

 

J'ai peur de l'abandon ET de la séparation. On m'avait séparée de mon père et j'avais été abandonnée plusieurs fois par mon père et par ma mère. Je ne sais pas comment me guérir de tout ça.

 

Je voudrais simplement et modestement te dire que je te comprends. Tes peurs sont légitimes. Des solutions existent, tu peux te délivrer de cette peur et par là de cette souffrance qui provient du passé. La clé est le pardon... cela semble simple et sans grande importance au premier abord et pourtant tout est là, je t'encourage à approfondir la question en te procurant des lectures relevant des travaux de professionnels. Pardonner à ceux qui ont fait de leur mieux et te pardonner, toi, de ne peut-être pas avoir exprimé ta douleur... je n'en dis pas plus, c'est à toi de faire ton cheminement personnel...

Tu ne peux revenir en arrière, mais tu peux et tu vas diriger à toi seule ton avenir. Permets-toi d'être libre de vivre sans ces peurs, permets-toi d'être heureuse, nous avons tous droit au bonheur, toi comprise.

C'est facile à écrire, je l'avoue, plus difficile à mettre en pratique, mais il y aura des jours meilleurs, et parmi ceux-ci, j'espère que tu trouveras la volonté d'avancer sereinement. Je lutte, de mon côté, mais lutter, c'est déjà, un peu avancer.

Courage.

[Roudoudouce]

Bonjour,

je viens vous donner quelques nouvelles.

Tout d'abord merci Noone pour ton message - désolée je ne l'avais pas vu avant.

Alors mon ex ne me touche plus autant qu'avant. J'ai compris que pour ne pas craquer je dois éviter de lui rendre ses regards (parce que bien évidemment il continue à me mater) et de rentrer trop dans l'humour (parce qu'il continue à me taquiner et à essayer de me faire rire). Je le traite maintenant comme un collègue pas très agréable et dès qu'il commence à parler de sa vie privée, je m'efforce à ne pas écouter (sinon ça me fait mal). Donc j'ai trouvé les moyens pour m'en sortir et je pense que je suis sur le bon chemin.

Je n'ai pas peur d'être désagréable avec lui. Par exemple, il m'a dit qu'il n'avait pas aimé que j'avais reposé une question au client sachant que lui il m'avait déjà donné l'info. Il m'a dit :"Tu ne me fais pas confience ?" Je lui ai répondu "Beh non", et c'est la vérité, je ne vais pas mentir.

Il y avait également un moment qui m'aurait fait fondre le coeur autrefois : un collègue a dit qu'il trouvait que mes jupes m'allaient très bien, un autre a dit qu'il me préférait en jean et là tout le monde regarde mon ex et lui demande :"et toi ?" et il répond en me regardant :"Et moi... (mon prénom), tu me plais quoi que tu portes !" Ca m'a juste fait sourire, sans rien de plus.

Voilà les nouvelles.