Et donc,
#3 Du fait que je suis un bouddha (ou presque, ou en devenir, mais bon on va pas chipoter des heures non plus)
Bon, je fume. Je bois. Et non pas que de l'eau, beaucoup de café, et pas mal d'autres liquides, aussi, qui contiennent un truc qui s'appelle éthanol et qui est marrant même s'il fait un peu mal au crâne le lendemain. Je bouffe parfois des nanimos tout mignons - et même des bébés nanimos. Parfois ça m'embête, parfois pas.
Je suis une gentille, oui, mais parfois je suis pas sympa. Avec la caissière (et c'est pas l'appeler hôtesse de caisse qui va la valoriser, ni moi cliente, d'ailleurs - toi, je sais pas. P'tête que toi oui, auquel cas elle se sentira moins conne, moi un peu plus, et tout s'équilibre au final, mais je vais pas non plus ressortir Shakespeare, sans compter que cette parenthèse commence légèrement à trainer en longueur), avec le voisin, avec l'inconnu qui me demande si j'ai pas une clope ou un euro. C'est pas que je suis pas sympa, c'est que dans l'absolu, parfois, je suis pas sympa, et que forcément ça tombe sur les gens qui ne le méritent pas.
Ceci dit, parfois je suis pas sympa non plus avec ceux que j'aime. Mais là c'est plus chiant, d'abord parce que le gens qui t'aime, il a la tolérance qui prend l'ascenseur (et je te défie de me prédire dans quel sens, n'essaie même pas de m'expliquer, tu t'es
déjà gouré), et que toi tu culpabilises parce que faire chier le gens qui t'aime - et que tu aimes aussi, je suppose (sinon t'as un problème, et tu fais bien de te trouver là, ça veux dire que t'es pas complètement à la ramasse) - c'est pas vraiment ce que tu veux.
En plus de ça - je vais pas étaler ici la très longue litanie de mes défauts, manquements, névroses et psychoses parce qu'on ne va pas y passer l'année non plus - je suis à peu près 99% de mon temps occupée mentalement par des doutes, des fantasmes (là je ne dis pas sexuels, quoi que), des regrets et de la nostalgie. J'apprends rien à personne en affirmant que c'est pour autant pas réel? Non? C'est bon? Non? Ok, ben toi, là, ça s'appelle un psy et c'est plutôt cool. (Payer quelqu'un pour être obligé d'écouter vos conneries et délires? Sérieux? Y'en a qui doutent encore?
)
Donc, étant parfaitement imparfaite, et l'assumant désormais complètement (j'avoue que ça aide, des gens qui aime le parfaitement imparfait en toi - mais bon, c'est de ta faute aussi si tes amis sont tout pourris. Na. Change d'amis, c'est tout), j'en ai retiré légitimement que les gens en général - et le gens en particulier - était bien imparfait aussi. Et que c'était plutôt sympa, en fait, d'être entouré de losers en étant une loser à part entière (Ouaiiiiiiis, plus rien à prouver, plus de pintade-attitude, plus de ça se fait comme ça parce que la société dit que...)
***Non attend. Je t'ai repéré toi l'aspirant beauf', et toi, la chienne de cirque abricot à poil royal-canin. J'ai dit assumer, pas laisser-aller***
Et là, le miracle du lâcher-prise. Si tu connais pas, essaie (qu'à côté l'ecsta-et-l'héro-c'est-bon-pour-les-gamins et que la religion-c'est-marrant-mais-je-crois-plus-au-Père-Noël-tu-sais). Ça demande plein de nouvelles capacité (ouééé, comme un foutu jeu vidéo), de l'humour et de l'auto-dérision, de la remise en question, et plein plein d'autre choses plutôt plaisantes, vu que sur la route du Boddhisatva, on en voit de toutes les couleurs.
Mais ça rend heureux. Connement, stupidement heureux, et tout le temps qui plus est.