- 03 janv. 2010, 19:07
#186282
Je recommande la lecture du Paradoxe amoureux de Pascal Bruckner, Grasset, à tous les JRMistes. Extraits choisis (presque) au hasard:" Puisque nous vivons aujourd'hui en majorité une polygamie successive (ou une monogamie sérielle), notre existence amoureuse répond au principe de l'addition. (...) Au final, nous éprouvons pour cette cohorte d'hommes et de femmes que nous avons chéris, brûlés, blessés, mal aimés une reconnaissance insondable: ils nous ont fait ce que nous sommes et un peu de leur substance demeure jusqu'à la fin dans notre chair."
" Celui ou celle qui nous quitte nous rend parfois service, nous force à nous prendre en main: horreur de ces couples usés qui s'accrochent l'un à l'autre comme deux ténias et s'amenuisent faute d'avoir osé prendre le large. (...) Mais aucune séparation n'est simple et ne consiste à simplement tourner la page: des êtres anciens résonnent en vous longtemps après leur départ, reviennent vous hanter, vous tirer par la manche."
" Quant à la souffrance amoureuse, elle est indissociable de la félicité, notre chagrin nous plaît et nous manquerait s'il venait à disparaître, délices et douleurs mêlées. On peut bien piétiner l'amour, le maudire, se gargariser de pathos facile,il n'empêche que lui et lui seul nous donne le sentiment de vivre à haute altitude et de condenser dans les moments où il nous ensorcelle les étapes les plus précieuses d'un destin. La passion est peut-être vouée à l'infortune, c'est une infortune plus grande encore de n'être jamais passionné."
" Celui ou celle qui nous quitte nous rend parfois service, nous force à nous prendre en main: horreur de ces couples usés qui s'accrochent l'un à l'autre comme deux ténias et s'amenuisent faute d'avoir osé prendre le large. (...) Mais aucune séparation n'est simple et ne consiste à simplement tourner la page: des êtres anciens résonnent en vous longtemps après leur départ, reviennent vous hanter, vous tirer par la manche."
" Quant à la souffrance amoureuse, elle est indissociable de la félicité, notre chagrin nous plaît et nous manquerait s'il venait à disparaître, délices et douleurs mêlées. On peut bien piétiner l'amour, le maudire, se gargariser de pathos facile,il n'empêche que lui et lui seul nous donne le sentiment de vivre à haute altitude et de condenser dans les moments où il nous ensorcelle les étapes les plus précieuses d'un destin. La passion est peut-être vouée à l'infortune, c'est une infortune plus grande encore de n'être jamais passionné."