Bienvenue dans cet espace dédié aux relations hommes/femmes. Posez vos questions, échangez sur la communication, les attentes, et les défis des relations amoureuses ou amicales. Ce forum vous aide à décrypter les dynamiques pour bâtir des liens harmonieux et épanouissants
#1231087
​Bonjour à tous,

Après un premier passage parmi vous il y a quelques mois de cela, 5 pour être exacte, je choisis aujourd'hui de poursuivre cette démarche.


La situation a changée.


Je venais pour que l'on m'aide à penser ma précédente rupture dans un temps plus instantané que le temps d'une thérapie. Je reviens pour penser à vos côtés le début d'une histoire à laquelle je tiens mais qui présente déjà quelques questions et difficultés. La peur de souffrir sans doute mais avant cela la peur de mal faire et de mal comprendre oriente mon retour sur le forum.


Je me sais sensible.. Je crois au fond être en train de préparer mon nid pour une retraite et un soutien si les choses venaient à tourner mal. Vous le constaterez, je suis bien consciente de l'anxiété qui m'habite et je ne suis pas sans savoir qu'elle m'amène à influencer le cours des évènements et le tour que prennent les rencontres amoureuses.


Pour vous parler de lui..


C'est un homme de 45 ans, 46 bientôt. (Pour ma part, j'ai une petite trentaine) Un homme sensible. Pianiste. Passionné par tout ce qui est nourrissant. Produits de la terre et du savoir faire des hommes, créations artistiques, musicales, cinématographiques. Il approche les choses avec appétit, envie et modestie, toujours à la conquête mais sans goût pour le pouvoir. Attaché à sa famille. A cet âge, on a déjà vécu quelques deuils et de grosses peines. Il les porte, s'en émeut et recherche je crois un peu de légèreté pour ne pas se laisser absorber dans les doutes et les tourments. Il parle aisément avec moi. Se confie. Il dit souvent "apparaître sans masque" et me faire confiance.


Un ami commun est sans le savoir à l'origine de notre rencontre. Cet ami tenait sur moi des discours très respectueux auprès de lui plusieurs mois avant que nous fassions connaissance. (Lors de notre rencontre, nous avons même soupçonné qu'il ait pu nourrir des sentiments à mon égard et c'est parfois source de difficultés entre nous.) En parallèle, il tenait sur lui un discours de plus en plus emprunt de rivalité et de jugement auprès de moi. Il m'a été présenté comme un "prédateur" par cet ami qui s'étonnait et jalousait l'enchainement des rencontres amoureuses de l'homme dont je vous parle.


J'ai pensé un instant "Me voilà prévenue. Avec un tel homme, aucun avenir possible, aucun enjeu sentimental, un mufle". Je m'étais construit une figure monstrueuse, consommatrice de femmes. Cet homme avait pris gentiment contact avec moi. Je ne répondais pas ou peu tant le jeu me paraissait clair.


Cependant, au fil du temps, je me suis adoucie. Je l'ai considéré dans son art et nous nous sommes rapprochés sur la toile par amour de la culture. Je refusais la rencontre et avançait dans la réserve.
Il est clair à présent pour moi que cette construction imaginaire féroce venait répondre à certains mécanismes de défense. Défense de s'attacher.


Mon raisonnement m'est apparu ridicule à un moment. J'ai moi-même enchaîné les histoires, sautant d'un homme à un autre, en rêvant au fond de moi que l'un d'entre eux m'attrape et me donne l'envie de rester et d'apprendre à ses côtés.


Mon regard a ainsi lentement évolué et j'ai accepté de faire sa rencontre lorsque j'ai pu substituer au "prédateur" l'image d'un homme entier "à la recherche" ou en "quête de". Nous nous sommes vus pour la première fois en décembre dernier autour de Noël. Nous nous voyons régulièrement, il téléphone beaucoup, il se retire aussi dans sa tanière littéraire par moment mais le lien est maintenu.


J'entame à présent la partie qui grince en ce moment.


Son discours est celui-ci. Il se dit amoureux. Il se dit tiraillé face à des sentiments qu'il avait jusqu'à présent tenté d'éviter. Ressentir le met en position de fragilité. Il se met une pression importante. Veut se montrer disponible, tente de changer sa manière de vivre pour faire place à l'autre, craint de n'être pas acceptable tel qu'il est. Mon intérêt pour lui le surprend.
De mon côté, je reste cette fille assez joueuse voir peut-être provocatrice, dans le test avec l'autre et je constate que ça le fragilise et le perturbe beaucoup. Il ne paraît pas armé pour les communications houleuses et les jeux conflictuels. C'est ma problématique et pour cela, je travaille ardemment de mon côté. J'essaye de ne plus confondre intensité de relation et conflit, preuve d'amour et bataille de chevaliers. Mon immaturité se situe là. J'ai tendance à penser qu'un homme qui rit, qu'un homme léger ne peut être sincère. Je provoque mes partenaires sur le terrain de la complexité et de la profondeur, du poids des choses pour vérifier leur présence et leur engagement.
Je me détache peu à peu de cela après avoir enfin pu le nommer. Je me sens plus droite, plus sincère, plus honnête et bienveillante mais ce ne sont que des prémisses. Je ne sais pas encore si nos temps s'accorderont.
Une conversation sensible dimanche soir a fait quelques dégâts. Je mesure toujours très mal sa sensibilité. Je n'imagine pas une seconde qu'il puisse être touché par moi, ma parole, mes jeux mesquins. Notre ami commun est arrivé sur le tapis et je crois que ce point a fait débordé le vase. Je parlais de combat de chevaliers et je pense que ce sont des émotions sourdes en lien à sa valeur qui l'ont désarçonné. Je ne me suis pas positionnée du bon côté.
Je ne suis pas une bête à cornes. J'ai repensé à tout cela et dès le lendemain suis venue m'en expliquer. Une crise de doute s'est malgré tout emparée de lui sur sa capacité à "entrer en couple". Tiraillé entre l'appel du refuge qu'est sa solitude et l'envie de s'abandonner à ses sentiments. Il a très bien expliqué la confusion dans laquelle il se débattait.
Le vent souffle dans un sens puis brusquement dans l'autre depuis. J'essaye de tenir une ligne. Présence discrète et bienveillante, honnêteté sur mes ressentis. Il m'atteste sans demande de ma part de ses pensées.
La confusion me gagne cependant. L'amour est un sentiment que j'ai aussi du mal à accueillir. Je suis inquiète et méfiante. Je pense souvent à la fin et à la fuite. La peur de souffrir est très forte. Nos peurs se répondent.


Cela n'empêche que je tiens à cette personne, je tiens à cette relation qui pousse un peu drôlement. C'est un point sur lequel nous nous retrouvons lui et moi. Tant bien que mal, quand la réflexion et le dialogue deviennent possibles, souvent ils le sont, nous savons agir avec prudence. Il me semble que nous sommes deux êtres assez novices et assez angoissés par l'amour. Il m'explique souvent être gêné face à moi d'être si peu à l'aise, si peu expérimenté en matière de sentiments. Je le crois. J'ai l'impression d'avoir sous les yeux quelqu'un qui découvre tout juste l'alphabet et sacralise comme un fou le premier mot qu'il écrira sur le papier. J'ai un peu le vertige face à ce décalage entre son âge et cette pudeur, cette maladresse.


J'ai dit beaucoup, mes questions ne sont pas arrêtées. Je ne vous consulte pas comme un oracle. Je suis là pour apprendre de vous et de vos expériences et avancer grâce à ce que vous pourrez me renvoyer de tout cela.


J'espère vous lire bientôt..
(PS: J'ai rencontré des problèmes pour la mise en page du message, taille des caractères, paragraphes etc ça bougeait tout le temps.. J'espère que le visuel ne sera pas perturbant)
#1357568

Salut Fornarina!

C’est Antoine Peytavin, fondateur de jerecuperemonex.com, le premier site sur la rupture amoureuse selon The Times.
Merci pour ton message ! La communauté va très vite te répondre pour t’aider.

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#1231091
Bonjour Fornarina,


Tu n'obtiendras pas ce que tu veux vraiment tant que tu seras dans ce comportement-là :
je reste cette fille assez joueuse voir peut-être provocatrice
Aucun homme ne va être capable de sécuriser ou de sauver "cette fille". Aucun.
C'est à toi de te sécuriser.

Lorsque tu seras usée par ce jeu voyant que tu n'obtiens pas ce que tu veux vraiment au fond de toi, et lorsque tu te seras sécurisée toi-même :

- ton comportement se rapprochera de celui d'une femme qui, teste la motivation d'un homme certes, mais de manière saine et équilibrée,
- l'homme viendra comme un plus,
- tu seras plus à même de détecter s'il s'accorde avec ce qui est pour toi essentiel dans une relation.

Bises.
#1231093
Merci Lully pour ta réponse.
Je perçois très bien ce que tu essayes de me dire.
Je ne m'en défendrai pas car je l'ai identifié. J'ai une conscience aigue de ce que ce jeu empêche. Bien que je sois de plus en plus portée à délaisser cette attitude, je la maintiens pourtant comme on sert dans sa poche l'arme pour se défendre.
J'ai encore du chemin..
#1235564
Fornarina, tu viens d'effacer ton nouveau post, comme tu le disais, beaucoup de réponses à tes " problèmes " se trouvaient à l'intérieur de ce texte...

Il est coureur de jupon, et tu crains être trompée... comment peux tu avoir confiance en lui ? alors forcément, tu doutes tout le temps, ou souvent... Tu évoquais travailler depuis longtemps sur tes attitudes, tes pensées, seule ou avec un thérapeute ? tu disais que tu vis le même style d'histoires, que tu es en répétition de schémas... pour quelle(s) raison(s) ? prendre conscience de ces choses est très bien, agir concrètement est le mieux : aller vers un un type d'homme qui te rassure, peut-être, vivre une relation plus calme, peut-être... on dirait que tu te confrontes à toi-même, comme si tu souhaitais être plus forte que toi... ou que tu n'acceptes qu'une partie de ce que constitue une relation : désir et sentiments... et le reste ? le fait d'être bien ensemble, d'arriver à se dire, à entendre, comprendre l'autre, d'avoir envies des mêmes choses... ? Pour le w-end, quels sont ces changements qu'il effectuaient et qui ont semblé te déranger beaucoup ? est ce le fait qu'il ne maintienne pas ce qu'il disait vouloir faire qui t'embêtais ? J'ai l'impression que tu as fait en sorte qu'il te quitte, Fornarina... es tu " bien " quand tu es avec lui ? si oui, il me semble que tu ne parviens pas à l'exprimer - c'est ce que j'ai compris en te lisant : pas de spontanéité, du contrôle...
#1235591
Merci numéro 7 pour ta réponse.
Je n'ai pas effacé mon post.. Je pense que l'un des administrateurs s'en est chargé du fait de la multiplication des sujets..
C'est dommage.. Je cherche beaucoup de réponses depuis le début de cette relation, je sentais que j'avais besoin d'être tutorisée, si je peux oser le mot mais mes messages n'ont pas remportés de succès. J'enrage de me sentir si démunie.

Nous nous sommes rencontrés alors qu'il était seul depuis plus d'un an. Volonté de sa part de tranformer son rapport aux femmes. Un ami commun a fait une part du boulot. Je suis apparue assez tôt à ses yeux comme LA personne qui allait peut-être l'accompagner et lui permettre cette métamorphose. Nous savons bien que rien est aussi simple et puis quelle responsabilité de mon côté! La dimension coureur de jupon, nous en parlons. Il a peur de lui-même et j'ai tendance à croire qu'à sa façon il me protège.

Je suis une analyse depuis plusieurs années. Une analyse. Je suis donc souvent seule face à mes questionnements. Une intervention à propos par ci par là mais en temps de crise, ça reste très très dur. Car c'est bien le propre d'une analyse: on est pas guidés!

Des hommes rassurants? Tiens, je crois que tous ont tentés de me rassurer. Tous ont fini par jeter l'éponge. L'actuel, nommons-le F., me dit avoir le sentiment troublant que je ne le crois jamais, que je le mets en doute, que malgré son histoire perso il est sincère etc etc. Ca ne l'empêche d'avoir ses propres montées d'angoisse, liées à l'engagement je suppose. On est finalement dans une espèce d'alternance. On s'apportait soutien mais peut-être en décallage.

Pour ce qu'il en est du "être bien avec", c'est une grande question. Je suis toujours heureuse d'aller le retrouver, j'aime ce qu'il est, mais je réprime mes élans, je me distancie, je le laisse mener la danse et je me place en observation. Quelque part, je peine à initier. J'ai tenté quelques fois et c'est là que le bat blesse car il trouve toujours quelque chose pour ne pas faire. Je décrivais ce phénomène dans un autre post. Il en est parfaitement conscient d'ailleurs. Il a une espèce de manie du contrôle et il semblerait que dire "oui" à l'autre le met en danger. Il y a donc beaucoup de frustration accumulée de mon côté. C'est aussi cela qui ressort lors de nos rencontres. Je me tiens à distance car je ne sais pas où est ma place.

Il me dit que je ne lui dis pas de choses gentilles, que je ne suis pas positive mais au fond ça me crève le coeur. J'aimerais pouvoir dire que tout cela me frustre. Qu'on fait trop peu de choses. Qu'on partage trop peu. Pourtant, nous sommes deux amoureux de littérature et d'arts, nous sommes observateurs, réfléchis.. Il y aurait de quoi mais je ne sais pas, ça pêche de son côté. Ses envies priment même s'il lui est arrivé d'accéder l'une ou l'autre fois à mes propositions. Je le crois très compliqué, je suis loin de tout savoir sur lui.. Modestement, j'apprenais à le comprendre. Lorsqu'il tente l'exercice réciproque, on croirait presque que cela le fatigue immensément.
#1235593
Du coup, je recondense les choses et je replace à la suite de ce topic le post écrit aujourd'hui soit 1 mois après le premier.

Mes excuses pour la lecture. J'espère ne pas vous décourager.



"​Bonjour à tous,

Après deux tentatives de publications ces dernières semaines dans d'autres lieux du forum, qui à mon grand n'ont inspirées que trop peu de monde, je me risque à nouveau. D'une part, parce que les choses se détériorent et d'autre part, parce que cela continue à me troubler. Mes facultés de raisonnement, ma thérapie, mes investissements extérieurs n'ont pas raison de mes soucis.
Je parlais d'une relation toute fraîche.. 3 mois environ.


Je suis une femme de 32 ans. Lui a 46 ans. Pour ma part, beaucoup de relations très insatisfaisantes avec des schémas bien en place. Difficulté à faire confiance, à s'abandonner dans la relation, à donner du crédit aux sentiments de l'autre, peur de la fin, du désamour, de la tromperie. Bref, un théâtre démoniaque qui ne me laisse pas tranquille une seconde. Je travaille dessus depuis des années et p...! ça bloque toujours.


Lui. Ah lui! Lorsque je regarde en moi, je ne vois que de beaux sentiments et de belles intentions. J'ai l'impression de m'améliorer dans ce qui est de mes ressentis profonds face à l'autre. J'accepte ses différences, ses besoins, je suis à son écoute, je pense souvent à ce qu'il me confie. Je proportionne tout cela. Bref, je m'intéresse à lui, pour de vrai.


Seulement, mon attitude est emprunte d'automatismes de doute et de froideur toxiques. Il y a ce que je pense et ressens au fond de moi mais en sa présence un espèce de besoin viscéral de me placer en hauteur et à distance. C'est peut-être plus fort encore avec lui (mais je n'en suis vraiment pas sûre, je ne me connais que comme ça) car il a un long passif de coureur de jupons.


Synthèse de tout cela: un attachement fort, une estime mutuelle, des tempéramments à la fois très indépendants et en protection mais aussi très sensibles. Nous avons tous les deux une propension à nous sentir rejetés.


Hier, après un week-end décevant (essentiellement du fait de cette atttitude décrite plus haut et d'une incapacité à avaler certaines frustrations liées à un programme toujours changeant de son côté) il décide d'un point d'arrêt, veut retrouver sa solitude, ne voit pas d'issue, voit nos problèmes se répéter...etc Il atteste de ses sentiments comme toujours. Semble presque dire que ressentir lui complique l'existence.


Après discussion téléphonique de 2 heures, il pourrait presque consentir à un nouvel essai. Seulement, je suis moi-même épuisée, lessivée du casse-tête de cette relation dans la grande lignée des autres. Mes sentiments et mon désir me portent vers lui, c'est absolument indéniable. Il propose une prise de distance physique d'une quinzaine de jours.. Nous vivons à 40km, nous ne nous voyons pas tous les jours. Mais ce temps entre chaque rencontre n'apportait plus l'air nécessaire.


D'une part l'attachement et les pensées réciproques et d'autre part, cette espèce de mise à l'épreuve de l'autre chaque fois que nous nous retrouvons. Je le mets en doute et il ne le supporte plus. Je suppose que c'était là le meilleur moyen de le pousser à prendre la tangente.


Me voilà depuis hier soir dans l'impératif de tenir cette distance. Evidemment, tout se presse dans ma tête. Peur de ses agirs pendant cette latence, peur que ce soit là une façon douce de rompre qu'il aurait consenti face à ma détresse car il est très sensible, peur de ne pas avoir les ressources pour m'extirper enfin de mes attitudes glacières (par ailleurs, je compense en lui écrivant de belles lettres, en lui faisant des cadeaux mais enfin personne n'est dupe, même pas moi. C'est ce que je montre quotidiennement qui l'emporte, mon manque de spontanéité, de légèreté etc..), peur de ne plus jamais le revoir, de rester sur cet échec, encore..


Mon histoire vous inspire t-elle conseils, remarques ou commentaires?


J'ai bien conscience que nombreuses réponses se trouvent déjà en mon écrit.


J'ai surtout et avant tout besoin de soutien pour contenir toutes mes émotions et tenir ce temps qui sera peut-être plus court ou plus long..


Merci d'avance pour vos réponses."
#1235604
Tutorisée, guidée... tu recherches à ce qu'on te dise quoi et comment penser, réagir, agir ? Qu'est-ce qu'il ressort de cette analyse ? parce que prendre conscience des choses est le premier " travail " ensuite il faut agir... là, par exemple, je me demande la raison pour laquelle tu es restée avec cet homme, dans cette relation... tu sembles vouloir qu'elle se termine - qu'elle se transforme ? - et redoute qu'elle prenne fin... mais comment peux tu agir, toi, pour vivre une relation plus agréable, dans laquelle tu pourras dire ce qui te va, ne te va pas, être toi, sans crainte, sans peur du rejet, et ne plus ressentir de frustration - ou du moins ne pas être " terrassée " suite à une annulation ou changement ou refus de sa part...
#1235609
Cette analyse m'a permis de sortir de nombreux comportements à risques, de me respecter un peu plus, de raisonner au lieu d'agir radicalement, et de me mettre doucement à parler.. Je dis bien doucement, un peu...

Je ne fais pas partie de ces patients qui progressent à vitesse grand V. Je suis lente, extrêmement lente. Je ne manque pas de bonne volonté mais comment dire au moment de mettre en application j'ai comme peur que le loup ne me croque! Bien me comporter équivaut pour moi à une multiplication du risque de la souffrance.

Me mettre à nu et être trahie est sans doute la situation que je redoute le plus. J'ai pratiqué pendant longtemps une communication très ouverte, explicative de mes faiblesses et de mes points de fragilités. J'avais le sentiment de parler dans le vide à des hommes qui n'entendaient rien. Je comprends aujourd'hui que l'autre ne peut pas tout entendre. Notre écoute n'échappe pas à certains filtres.

Par ailleurs, je ne parviens pas à savoir si je choisis des hommes indignes de confiance ou si je suis incapable de croire ce que l'on me raconte.
Mon analyse m'a rendue plus sérieuse, plus fiable. Voilà pourquoi je ne suis pas que méfiance. Il y a un mélange de foi en la nature humaine et sa capacité de changement au travers des rencontres et de scepticisme quant à ce que la bonne rencontre soit avec moi!
En d'autres termes, je ne pense pas possible être "la bonne " pour qui que ce soit et je me comporte de façon à ne même pas donner vraiment envie. Je suis dispo, un brin soumise mais en même distante, insaisissable et toujours perplexe.

Pourquoi je reste ? Parce que lorsque je pense à lui, je suis prise d'émotions. Mon coeur va vers lui incontestablement. Oui, tu sens bien que j'aurais souhaité agir, transformer, pour y faire ma place, y trouver mon compte. Cette difficulté à s'engager de son côté, je l'ai questionné. Je ne trouvais pas cela irrémédiable. Après tout, il oscillait, son attitude paradoxale m'agaçait, mais il était toujours là. 3 mois. Je ne vais pas lui demander la lune. Je ne suis plus si pressée. Ca aussi c'est un gain de l'analyse. Moins d'impatience, moins d'impulsivité, plus de reconnaissance de l'altérité.

Pour ce qu'il en est des actions, je suis démunie. Tu me poses ces questions et en moi cela touche un vide immense. J'ai l'impression de ne pas savoir faire, d'avoir tout à apprendre, de ne pas l'avoir en moi. Il me demande de parler, d'être plus directe. Seulement, j'ai une façon d'exprimer les choses qui veut ne pas déranger et de fait je balance de biais et sèche l'autre sur place. Je collectionne les petits sujets en moi et finis par overdoser. Mon visage affiche ce que je n'ose pas dire.

Mes deux dernières relations étaient avec des garçons complexés et peu bavards et je me suis beaucoup atrophiée à leur contact. Impression constante de prendre trop de place, d'avoir trop à dire, d'avoir trop de projets. Avec F. c'est l'inverse. Ca devenait vital d'exister car lui est très "imposant". Il tendait toutefois à me faciliter les choses. J'écris, j'écris et j'ai le sentiment de me comporter comme une enfant qui attend qu'on lui reconnaisse intérêt, valeur, existence et une fois toute cela attesté je pourrais enfin me dévoiler. Je pense à l'envers. Un partenaire recherche le plaisir des moments ensemble, j'alourdis tout avec mes problèmes de reconnaissance et de valeur.

Tout cela me fait partir dans un tas de directions. J'espère que cette dispersion n'est pas trop éprouvante.
#1235611
" J'ai pratiqué pendant longtemps une communication très ouverte, explicative de mes faiblesses et de mes points de fragilités. "

Tu leur donnait la notice de comment et où frapper pour te blesser ? - avec ta crainte d'être trahie... c'est surprenant cette attitude...

" En d'autres termes, je ne pense pas possible être "la bonne " pour qui que ce soit et je me comporte de façon à ne même pas donner vraiment envie. Je suis dispo, un brin soumise mais en même distante, insaisissable et toujours perplexe. "

Tu mets à l'épreuve les hommes que tu rencontres ? et eux, étaient ils les " bons " pour toi ?

" Oui, tu sens bien que j'aurais souhaité agir, transformer, pour y faire ma place, y trouver mon compte. "

Tu crains te faire une place et d'en être chassée ?

Et si je te demande de te décrire, en tant que personne, tu te définirais comment, par quoi ? en gros, qui es tu ?
#1235622
Merci numéro 7 pour tes questions. Cela m'aide énormément.

La notice pour me blesser.. C'est un peu comme cela que je l'ai senti en l'écrivant. J'ignore ce qui me pousse à être si transparente, à mettre mes viscères sur la table ainsi. Il est probable que je cherche à émouvoir.. J'ai été avec quelques hommes au coeur de chrome qui se disaient "touchés"..

Cependant, j'ignore ce que je joue à travers cette volonté de faire fondre les coeurs les plus durs. J'ai toujours eu tendance à vouloir débusquer la sensibilité derrière l'apparente froideur, rapport à ma mère sans doute. Peut-être pour cela que je me suis attaquée à ce dit coureur de jupons. L'envie plus forte que tout de découvrir en lui autre chose. J'ai peut-être aussi beaucoup souffert des étiquettes posées par les uns et les autres à mon sujet dans l'adolescence notamment.

La mise à l'épreuve. C'est effectivement à cela que je pense aussi. En me regardant de l'extérieur, à me voir les toiser, les observer, mettre en doute leurs intentions, c'est à ce point que j'arrive en effet. Il leur faudrait supporter cette froideur. Je pense que c'est à mettre en relation avec le point d'avant mais je ne sais pas trop comment articuler tout ça.



"​Tu crains te faire une place et d'en être chassée ? " Plus juste, tu meurs. C'est exactement ça. J'ai peur d'être bien, de m'abandonner au plaisir et de devoir y renoncer d'un instant à l'autre parce que l'autre en aura décider ainsi. Je vis ce break/rupture/silence je ne sais comment l'appeler, très mal pour cette raison. J'y vois une expulsion.



Ah.. les bons.. pas tous. Il y en a eu un une fois en lequel j'avais beaucoup cru. Pour F. malheureusement le processus d'incroyance était lancé à fond depuis quelques temps déjà. Je me rends compte qu'un enchaînement rapproché d'histoires pas chic a peut-être biaisé ma manière d'aborder cette rencontre. Pour être tout à fait honnête, sa réputation l'ayant précédé j'ai fait un espèce d'amalgame et j'ai éprouvé comme un instinct vengeur pour les 2, 3 trompeurs/lâcheurs précédents. Je n'en suis pas fière du tout. Seulement, l'homme n'était pas exactement celui qu'on m'avait décrit au sens où son attitude et son parler laissait entrevoir un espoir. C'est quelque chose qu'il a ressenti cette contamination d'un homme sur l'autre.



Me définir? Je crains de me tromper. On me renvoit souvent que mon regard sur moi-même est atrocement noir ou complètement à côté.


Je suis quelqu'un qui au fond aime beaucoup la vie. La nature, la beauté, les animaux. Je suis très curieuse. Je lis énormément, vais beaucoup au cinéma. J'aime rire. Je cherche encore à préciser les choses professionnellement. J'ai un métier depuis 8 ans mais quelque chose manque et je tente de compléter cette direction. Je garde dans ma tête une ouverture pour des projets. J'ai une tendresse pour l'écriture, les belles lettres. Mais malgré tout cela, il m'arrive de me sentir complètement perdue. Des périodes de désert du point de vue de l'envie qui sont difficiles à traverser. C'est bien souvent en lien avec un problème amoureux car ça m'affecte toujours beaucoup.



A l'intérieur de moi, j'ai l'impression que le feu s'éteint petit à petit. Il n'y a plus de périodes de joie mais vaguement quelques moments fugaces. Je ternis. Je suis devenue un peu mélancolique avec les années. Ma soeur m'a dit à de nombreuses reprises qu'elle me sentait atrophiée, triste comme si je n'osais plus prendre de place ailleurs que dans l'ombre. Je me cherche encore. Je ne chéris plus l'extravagance de ma vingtaine, mais je n'aime pas cette fille mutique que je suis devenue. Je suis coincée dans cette métamorphose.
#1235770
Bonjour

je voulais juste réagir à ce point
La notice pour me blesser.. C'est un peu comme cela que je l'ai senti en l'écrivant.
A mon avis, il y a un équilibre à trouver. Donner son mode d'emploi aux gens qu'on aime et qui nous aime est plutôt une bonne chose. Parce qu'on a tous des sensibilités et des névroses différentes.

En revanche, comme tu le dis très bien, il ne faut pas que ce soit une notice sur "comment me faire du mal?" il faudrait que ce soit plutôt un mode d'emploi sur "comment me garder?" (je schématise)

car je ne trouve pas mieux, les gens qui "pètent un câble" pour une bêtise et qui partent sans se retourner, sans rien expliquer, comment l'autre en face avait-il une chance de comprendre?

Moi si qqu'un que j'apprécie me blesse, je tâche de le lui dire, de l'en "informer" pas pour le faire culpabiliser, mais pour l'en "informer" et ce qui compte pour moi, bien plus que la blessure initiale (qui peut être sans importance et bien sûr totalement involontaire) c'est la réaction à MA blessure

si l'autre réagit par un "ah ben c'est ballot, tant pis, moi ça m'a plus de dire ça" ben, j'estime que cette personne ne fait pas attention à mon ressenti. Ressenti qui peut être débile, exagéré, déplacé, mais qui est réel. Et de la part d'un ami ou d'un amour, je pense que je peux attendre qu'il "entende" qu'il m'a blessée. (Ce qui d'ailleurs n'exclut pas de faire un vrai travail sur soi pour ne pas être blessée par tout et n'importe quoi aussi) et qu'en faisant le choix de ne pas l'entendre, alors oui, il utilise ma notice pour me blesser. Et donc je fuis. Par par vexation ou orgueil mais pour me protéger (d'ailleurs il m'a fallu des années pour en arriver là. Avant j'expliquais EN BOUCLE ce qui m'avait blessée, comme si l'autre n'avait pas compris...et plus je le faisais, et plus je donnais les armes pour me blesser bien sûr)

alors que l'autre peut au contraire réagir par un "oh je suis désolée de t'avoir blessée" , sans pour autant d'ailleurs renier le fond de ce qu'il a dit ou fait mais juste acter qu'il est désolé d'avoir blessé et c'est ça qui montre qu'il prend "soin" de toi et de votre amitié/amour.

D'après moi
#1235796
Bonjour Paige et merci pour ce point de précision.

Tes dernières parenthèses "(Ce qui d'ailleurs n'exclut pas de faire un vrai travail sur soi pour ne pas être blessée par tout et n'importe quoi aussi)" frappent très juste. Je suis très sensible au fond, très inquiète et évidemment partant de cette lecture premier degré de tout, je suis généralement en détresse très rapidement, surtout lorsque l'autre est taquin et utilise la dérision pour dédramatiser des sujets sensibles (dans ma situation actuelle: les sentiments, les autres femmes, etc).

Est-ce par maladresse ou par perversité, je n'en sais rien encore, et j'ai presque peur de la réponse.

Mes blessures, il semblait les traiter par l'acte en prenant un peu au pied de la lettre mon embarras et en tentant d'en supprimer la cause. Je n'en demandais pas tant. Une simple écoute m'aurait paru plus sincère.. Mais peut-être voulait-il montrer qu'il prenait note et voulait-il avoir une réaction à la hauteur, suffisante.


Mon embêtement c'est que cela finissait tout de même par le culpabiliser. Il ne gérait pas cette idée de "faillir". Cette "hyper responsabilité" semble avoir généré beaucoup de réactions de fuite de sa part, de besoin d'isolement.

J'ai le sentiment que deux hontes se rencontrent. Ma honte de dire ce que je ressens contre sa honte d'être imparfait, ou insatisfaisant pour l'autre. Il se fait un leitmotiv d'être l'homme de la situation et en même temps on voit qu'il n'est pas fait comme ça, pour ça..
A trop bien faire, il s'emmêle, se décourage puis finit par s'isoler pensant qu'il vaut mieux pour lui rester en terre de solitude éternelle puisque de toutes manières "il ne sait pas faire".

Ton message me fait penser que cette façon de livrer un "mode d'emploi" dans les premiers temps était peut-être liée à une volonté d'éviter de dire plus tard à l'instant de la blessure, mon ressenti. Dire tout au début pour m'économiser par la suite cette situation que je n'assume pas. Dire: "tu m'as blessée."
Je ne sais pas faire ça calmement, au bon moment. Cela sort de manière inadéquate, assorti du mauvais ton, du mauvais visage car dans un premier temps, je me mets en tête que les choses doivent glisser sur moi, que je ne dois pas montrer ma peine. Peut-être parce qu'elle me submerge et que je ne veux pas gêner l'autre, donner l'impression d'être faible, plaintive, demandeuse. Alors je vire dans l'inverse. Je pique et provoque de biais au moment inadéquat, lorsque tout va bien et je brise tout.

Je m'inquiète de cela. Car si notre relation devait reprendre, en cet état de communication, cela n'irait pas du tout. Il m'encourageait à une approche plus franche, plus directe, sans chichi, celle qu'il pourrait supporter sans doute.. mais c'est difficile pour moi. J'ai l'impression de lâcher une bombe quand je parle d'une blessure au moment où cela se produit.
#1235800
" Je n'en demandais pas tant. Une simple écoute m'aurait paru plus sincère.. "

Mais c'était sa façon à lui de t'aider, Fornarina... Il est sans doute pragmatique... et pour l'écoute, il y a la thérapie... je veux dire, on peut être en relation avec quelqu'un sans avoir à régler les problèmes de l'autre... si quelqu'un est susceptible, on fait attention à ne pas le heurter en évitant de le taquiner, de le chercher... c'est faire attention à l'autre ça... et c'est une façon sincère de le faire...

" Mon embêtement c'est que cela finissait tout de même par le culpabiliser. Il ne gérait pas cette idée de "faillir". Cette "hyper responsabilité" semble avoir généré beaucoup de réactions de fuite de sa part, de besoin d'isolement. "

Il te l'as dit, ça ?

Tu as réellement envie que cette relation reprenne ? si oui, que te vois tu faire, toi, pour transformer cette relation afin qu'elle te soit agréable à toi d'abord, et ensuite à lui, te sens tu d'oser dire ce que tu penses au moment où tu le penses ?
#1235811
J'interprète sans doute beaucoup et mal.
Mais oui je remarque qu'il prend ses distances avec moi dès qu'il se sent "merdique". J'aimerais apprendre à dire ce que je ressens en lui épargnant ce sentiment là. C'est à moi d'y travailler.

Je crains cependant qu'un peu comme moi, même les choses bien dites, il n'y entende qu'un jugement de plus. Il est très sensible à cet aspect "jugement", à tel point que ne sachant comment faire mieux, il m'arrivait de me taire complètement. Les deux côtés sont à guérir..

J'aimerais le revoir oui. Je n'aimerais pas pour autant revivre comme ces derniers temps. Je me sentais très mal. Je commence à accepter la nécessité de cette pseudopause qui n'est peut-être qu'une rupture masquée pour lui mais que j'emploie comme un temps de travail et de réflexion.

J'envisage, si son côté le permet, une reprise en douceur, un espèce de nouveau départ, cédant moins à sa pression, conservant un peu plus d'indépendance, privilégiant des moments plus courts mais plus intenses. Reprendre ce début dont j'étais assez fière. Je me sentais droite dans mes bottes, j'avais posé des choses clairement. Un moment, j'avais l'impression qu'il mettait le turbo et j'ai senti l'impératif de me donner davantage pour ne pas le peiner. Mais à vrai dire, j'avais besoin de prendre mon temps et de me ménager l'espace nécessaire pour m'exprimer. Je crois que je craignais qu'il ne s'échappe alors je suis allée plus vite que ma musique.

Je me sens aujourd'hui un peu plus vaillante et j'espère que cela continuera. Je dois absolument faire un bond dans l'expression de mes ressentis sans pour autant m'y attarder pendant des heures. Je dois essayer de trouver le chemin du plaisir partagé et quitter un peu cette gravité dans laquelle je me suis installée depuis des années.

Merci encore pour vos réponses à toutes..
#1235813
" merdique " ou impuissant... il tente t'aider et " vois " que ça ne marche pas - puisque rien ne change, visiblement... et vouloir aider et ne pas y parvenir c'est très frustrant, et on se sent impuissant...

" Je crains cependant qu'un peu comme moi, même les choses bien dites, il n'y entende qu'un jugement de plus. Il est très sensible à cet aspect "jugement", à tel point que ne sachant comment faire mieux, il m'arrivait de me taire complètement. Les deux côtés sont à guérir.. "

Il te demande d'être plus directe dans ta manière de communiquer... c'est qu'il doit avoir l'estomac solide pour tout entendre et digérer... je crois que tu projettes un peu, là...

" Je me sentais droite dans mes bottes, j'avais posé des choses clairement. Un moment, j'avais l'impression qu'il mettait le turbo et j'ai senti l'impératif de me donner davantage pour ne pas le peiner. Mais à vrai dire, j'avais besoin de prendre mon temps et de me ménager l'espace nécessaire pour m'exprimer. Je crois que je craignais qu'il ne s'échappe alors je suis allée plus vite que ma musique. "

Ca aurait été bien de lui dire, ça... tel que tu le dis là... parce que tu dis quand même avoir été bien à un moment - et il l'aurait entendu - et pourrait l'entendre - et t'être basée sur une impression pour te faire violence - ne pas être en écoute de ton bien être donc, à ce moment là - et surtout, pour ne pas le peiner... ne pas le perdre ? il peut être en capacité de calmer le rythme si tu en ressens le besoin, tu sais... une jolie relation ça se construit, en se disant, en s'écoutant, en se respectant, en trouvant des équilibres...
#1235837
Merci pour ta franchise. Je le remarque ici, des mots bien employés peuvent faire beaucoup de bien.
Je commence à pencher du côté de la maladresse et je confirme la piste de ce que je pressens pour moi à savoir quelque part "mettre l'autre en échec dans les tentatives d'aide et de changement qu'il souhaite m'apporter". Finalement, je m'aperçois que je me suis beaucoup plainte d'hommes dont je trouvais les actions un peu faciles mais qui contrairement à moi qui analysait à tout va sans jamais rien oser, sans jamais rien agir étaient tout de même vraiment tournés vers moi.

J'ai un vrai souci pour donner du crédit à leurs paroles et à leurs actes et bon sang, il va me falloir régler ça à tout prix!

Je prends conscience de ces choses car grâce à vos interventions j'avance. Je n'aurais pas pu exprimer tout ça ou prendre conscience de tout ça face à lui. J'étais souvent si troublée que les mots me manquaient.

Ce qui était aussi très aidant au début c'est que nous avions en parallèle de nos rencontres, une correspondance et mes idées m'apparaissent plus clairement lorsqu'il s'agit de les écrire plutôt que de les parler. L'exercice de la parole, où il excelle est parfois un vrai cauchemar pour moi. Il nous a amené à laisser tomber ce média car il n'était pas à l'aise avec ça et pensait ainsi que je me dépasserai. Seulement, j'ai lâché quelque chose que j'aimais, un autre espace dans lequel je me sentais libre. Je crois que c'est aussi un peu là, me sentant emmenée vers quelque chose qui n'était pas mon désir que j'ai perdu mes repères. J'ai cru comprendre qu'il aurait été prêt à y revenir si cela comptait pour mon équilibre.

Le silence se poursuit pour l'instant. Tu comprends bien que je suis embarrassée techniquement. Je tiens à le respecter au moins quelques jours encore.. Et puis, il réclamait sa liberté et la cessation de ces prises de têtes comme un forcené. J'ai forcément très peur que son désir poursuive cette direction d'éloignement. Ralala..
#1235857
Fornarina a écrit : 28 mars 2017, 18:44 Ton message me fait penser que cette façon de livrer un "mode d'emploi" dans les premiers temps était peut-être liée à une volonté d'éviter de dire plus tard à l'instant de la blessure, mon ressenti. Dire tout au début pour m'économiser par la suite cette situation que je n'assume pas. Dire: "tu m'as blessée."
Je ne sais pas faire ça calmement, au bon moment. Cela sort de manière inadéquate, assorti du mauvais ton, du mauvais visage car dans un premier temps, je me mets en tête que les choses doivent glisser sur moi, que je ne dois pas montrer ma peine. Peut-être parce qu'elle me submerge et que je ne veux pas gêner l'autre, donner l'impression d'être faible, plaintive, demandeuse. Alors je vire dans l'inverse. Je pique et provoque de biais au moment inadéquat, lorsque tout va bien et je brise tout.
Rebonjour Fornarina,

J'ai été comme toi pendant des années, mais ça s'apprend. En fait, tu ne sais pas faire comme tu dis, car tu es sans doute (tu me diras si je suis à côté de la plaque) tétanisée par la peur.
La peur de ce que tu vas dire, va entraîner: un changement de regard (pitié?), une réaction vive ("oh elle est pénible!") et au bout du bout: le rejet.

ce n'est pas, je pense, par "gentillesse" qu'on ne veut pas "gêner" l'autre, c'est pour les conséquences que cela risque d'avoir pour NOUS. Après tout, si on pouvait ne pas être blessé, si tout pouvait glisser sur nous, tout irait tellement mieux! alors qu'à être blessée, si on ne le dit pas, on se morfond, la relation en pâtit, et il y a rejet, et si on le dit, on a peur d'acculer l'autre et qu'il y ait rejet aussi.

Bref, on est sûr de perdre.

Le jour où tu auras compris et admis que tu es perdante si tu te tais, que rien de bon ne sortira de ton mutisme, alors ta seule "chance" sera de parler. Et que oui, parler risque tout à fait d'entraîner le rejet. il ne faut pas croire que dire "j'ai été blessée" entraine systématiquement un "oh je suis désolée", loin s'en faut. MAIS si ça n'entraine pas cette réaction, c'est que tôt ou tard la relation aurait foiré, car cela veut dire qu'à la base, on est en profond désaccord sur ce qu'est un ami/amoureux.

Et quand la peur ne te tétanisera plus, quand tu auras admis et compris que même si rejet il y a, personne n'en mourra, que tu auras d'autres amis, d'autres amours, que ce n'est pas le jugement de ce que tu es (ni de ce qu'est l'autre d'ailleurs), mais juste la prise en compte de nos incompatibilités, ALORS tu n'auras aucun mal à dire ça "comme il faut" :)

c'est un travail, à mon avis, qui ne peut se faire qu'avec un pro, car cette peur (pathologique) du rejet, de l'abandon, va bien au-delà des relations amoureuses ou amicales (même si on ne s'en rend pas compte)

ça peut par exemple nous amener à ne PAS dire aux médecins nos ressentis de fatigue, de déprime, "juste" pour éviter la non-écoute possible, juste pour ne pas prendre le risque de ne pas être entendu.

J'aime bien utiliser une autre métaphore stupide^^ tu sais, c'est un peu comme Tarzan sur ses lianes, il est accroché à une liane et pour se déplacer, il doit en attraper une autre mais pour pouvoir en attraper une autre, il doit LACHER celle à laquelle il est cramponné, et de ce fait, il doit AFFRONTER ce petit moment, infime, mais réel, de VIDE: ce petit moment où il sera "entre" deux lianes, où il ne sera plus attaché à l'ancienne mais pas encore agrippé à la nouvelle..pour moi, la "peur" que tu ressens, est la peur de ce "vide".

Mais Tarzan attrape toujours une nouvelle liane ;) si ce n'est pas celle qu'il avait visé, c'est celle d'à côté, et si au pire, il n'en attrape aucune, ben il va tomber, et se relever et se remettre en route.

:)
#1235876
Encore une fois Paige ton écrit est très juste.

Je suis émue de me sentir si bien soutenue, si bien comprise et je perçois à quel point ces attitudes bienveillantes sont précieuses.

Je peux l'étendre à toutes formes de relations. C'est dans cette franchise, dans cette sincérité, dans cette justesse de ton que se trouve mon besoin et c'est ce que je souhaiterai parvenir à refléter un
jour auprès de celui qui partagera ma route. On se sent avancer lorsque ça parle bien!


Oui, ouvrir la bouche est un moment de terreur. Oui, ne pas le faire, enflamme mes viscères et me consume. Oui, une fois le mot lâché, j'ai presque les larmes aux yeux et suis à deux doigts de m'abriter le visage des mains et de murmurer "Pitié".


Je travaille avec acharnement en analyse mais j'ai mes zones d'ombres encore, mes voies de ralentissement, mes résistances.. Je constate que vous écrire et vous lire dans le champ de cette expérience au présent ouvre d'autres voies, plus précises, plus concrètes dans mon travail perso et c'est de ça dont j'avais besoin. Que ça réponde! Que des actions en moi se profilent. Merci.


Je pense à mon attitude et à ma posture lorsque je suis auprès de lui. J'ai froid, je me recroqueville, je m'isole. C'est je crois l'attitude que j'ai lorsque le potentiel sentimental est au plus haut. La force de mon sentiment me gèle.

Je te suis dans la jungle Paige.. Dans le mutisme, on est pierre. Dans la parole, mouvement, désir et risque forcément.

C'est peut-être un horizon qui me fait défaut. Je ne parviens jamais à voir la liane d'après, même si ma main automatiquement s'en saisit.

Bonne journée à vous et au plaisir de vous lire encore. Je crains d'avoir encore un peu besoin de vous..
#1235880
Je travaille avec acharnement en analyse mais j'ai mes zones d'ombres encore, mes voies de ralentissement, mes résistances..
Je ne suis pas psy du tout :/ juste pour te dire que le psychiatre qui me suit (qui est aussi psychanalyse) a déconseillé pour moi, la psychanalyse, trop "abandonnique" selon lui...peut-être qu'une analyse n'est pas incompatible avec suivre une psychothérapie "traditionnelle" en face à face, dans le dialogue avec le thérapeuthe et pas seulement dans l'examen de son vide intérieur qui parfois, peut être très anxiogène
Je ne parviens jamais à voir la liane d'après, même si ma main automatiquement s'en saisit.
Je pense que l'idée est qu'il n'est nul besoin de "voir" la liane d'après, pour "savoir" qu'elle existe et qu'on arrivera à l'attraper. Quelle qu'elle soit. Je pense que c'est l'idée même si ça reste difficile à mettre en application
#1235886
Bonjour Fornarina (et les autres),

J'ai lu quasiment l'intégralité du fil (les derniers messages en diagonale, je l'avoue).

Ce que je vais te dire va peut-être te blesser, je m'en excuse à l'avance, mais à la lecture de ce fil, je vois un grand manque d'authenticité chez toi. C'est peut-être ta façon de t'exprimer (un style un peu trop ampoulé selon moi) qui m'a fait ressentir ça. A la lecture, j'ai l'impression que tu pèses chaque mot, que tu enrobes bien le truc au lieu d'aller au but. Je n'ai rien contre les esprits complexes mais là tu me sembles être une fille "compliquée" dans le sens où tu sembles chercher des problèmes ou des questionnements là où il n'y en a pas.
Fornarina a écrit : 27 mars 2017, 20:07 je me comporte de façon à ne même pas donner vraiment envie. Je suis dispo, un brin soumise mais en même distante, insaisissable et toujours perplexe.
J'ai cité cette partie d'un de tes messages, j'aurais pu en citer un autre.

Tu ne te montres pas telle que tu es. Tu donnes d'emblée une image de toi qui est fausse. Tu portes certainement un masque en permanence.
Je comprends qu'on souhaite donner la meilleur image de soi quand on rencontre quelqu'un mais, toi, j'ai l'impression que tu joues un rôle en permanence, me trompe-je?

Que tu te protèges, je trouve cela plutôt sain (comme le disait Paige, on donne son mode d'emploi à ceux qu'on aime mais on ne doit surtout pas donner le bâton pour se faire battre) mais dans ce que tu écris, je ne te sens pas "sincère" (je suis sûre que c'est beaucoup plus complexe que ça).

Fornarina a écrit : 27 mars 2017, 22:33

Cependant, j'ignore ce que je joue à travers cette volonté de faire fondre les coeurs les plus durs. J'ai toujours eu tendance à vouloir débusquer la sensibilité derrière l'apparente froideur, rapport à ma mère sans doute.
Certes, quand ce n'est pas le père, c'est la mère!
Tu sembles avoir compris que tu rejoues ton rapport à ta mère dans tes relations amoureuses. Très bien mais à part l'avoir compris, que fais-tu pour y remédier? Car je ne vois pas beaucoup d'actions...

On a tous des casseroles (moi c'était avec mon père pour changer). Et bien le jour où j'ai enfin intégré le fait que mon père ne changerait jamais et que la relation "idéale" que j'avais imaginée avec lui n'existerait jamais, et bien j'ai enfin pu faire de meilleurs choix amoureux. Tu subis au lieu d'agir (je ne critique pas, je n'ai pas fait mieux dans le passé et je ne suis pas à l'abri de mal faire à l'avenir).

Ta psychanalyse, pourquoi pas, tu es la mieux à-même de dépatouiller ce qu'il se trouve dans ta tête. Mais pourquoi pas une thérapie plus classique, à côté, avec un psychiatre-psychothérapeute (remboursée donc car ta psychanalyse doit te coûter un bras) qui ne répondra pas à tes questions (car tu es la seule à pouvoir y répondre) mais sera en interaction avec toi et pourra te guider dans tes réflexions? Car tu sembles aussi être en recherche de ça.
Fornarina a écrit : 28 mars 2017, 19:45 J'interprète sans doute beaucoup et mal.
Mais oui je remarque qu'il prend ses distances avec moi dès qu'il se sent "merdique".
Es-tu dans sa tête, Fonarina? Qu'est-ce qui te dit qu'il se sent merdique? Car lui aussi semble porter un beau masque...

Fornarina a écrit : 28 mars 2017, 19:45 Reprendre ce début dont j'étais assez fière. Je me sentais droite dans mes bottes, j'avais posé des choses clairement. Un moment, j'avais l'impression qu'il mettait le turbo et j'ai senti l'impératif de me donner davantage pour ne pas le peiner. Mais à vrai dire, j'avais besoin de prendre mon temps et de me ménager l'espace nécessaire pour m'exprimer. Je crois que je craignais qu'il ne s'échappe alors je suis allée plus vite que ma musique.
Que veux-tu dire par "j'avais posé les choses clairement"?

Après, tu as peut-être posé les choses clairement (paroles) mais les actes n'ont pas suivi tes paroles car tu t'es laissée emporter... Tu ne te centres pas suffisamment sur toi.

Tu comprends beaucoup de choses mais tu es dans l'immobilisme le plus pur. Je ne dis pas de te bouger aujourd'hui ou demain, prends encore le temps si besoin, mais tu vas devoir te secouer à un moment et poser des actes, pour toi.

Je comprends très bien par quoi tu passes et j'ai moi-même pesé mes mots pour te répondre alors que je n'aurais qu'une envie: te secouer! Tu perds beaucoup de temps et celui-ci ne se rattrape guère comme dirait la chanson...

Cet homme te convient-il? Je ne sais pas.
Ce que je sais par contre est que deux personnes semblant avoir des difficultés à être heureuses tout court auront beaucoup de difficultés (euphémisme) à être heureuses ensemble.

Bon courage
#1235888
Tu sais, rien ne t'empêche de revenir à l'écrit, et de lui envoyer une lettre, un mail, au bout de ce temps de silence que vous avez défini, Fornarina... Des mots expliquant ce que tu aimerais... la relation telle que tu souhaites la vivre, ce que tu te sens en capacité de faire concrètement afin que la relation se modifie...

Et rien ne t'empêche non plus, pour toi seule, de t'entraîner, à dire ce que tu souhaite lui dire, à sortir ces mots, à les entendre... peut-être que ça te ferait moins peur... Est-ce que tu connais la CNV ? parce qu'il y a des techniques pour discuter lors de moments sensibles... et si une grande partie des moments avec lui sont sensibles, ça pourrait te servir...
#1235891
Je rejoins Carrie sur l'impression de " rôle " - c'est d'ailleurs pour cela que je t'aies demandé " qui es tu " ?

Idem pour l'immobilisme... on a compris que tu avais compris qu'il y avait des choses à régler, changer... cependant, tu n'y parviens pas... alors, est -ce quelque chose te convient dans cet immobilisme ?
#1235893
Et bien, je ne sais quoi répondre.

Je ne sais pas si je suis vraie, si je me racontes un tas d'histoires.

Mon style est le même depuis l'enfance. On me reprochait de "faire des chichis" et j'en rajoutais partout.. à la danse, à l'écrit, dans mes cahiers!

Peut-être parce que je n'arrive pas à me foutre dans des p... de clous!

Peut-être que je cherche depuis des années à me distinguer en m'écrasant, parce que dans ma famille sont très fous et très bruyants et très cassants!

Peut-être que ce masque sur lequel vous vous entendez (et que je suis seule à ne pas voir) c'est mon travestissement à moi parce que je n'assume mes attachements, mes liens, mes souffrances et que j'ai peur de ressentir trop "authentiquement" car j'ai peur d'une de ne jamais m'en remettre et de virer dingo et de deux à l'inverse d'être une machine à faire souffrir les autres!

Tout dans la tête et rien dans les actes! Ben ouais. Si Paige avait bien relevé le problème c'est que je suis tétanisée et ça inhibe mes actions.

Pourquoi lui plus qu'un autre et bien jsais pas peut-être que c'est la première fois vraiment où quelqu'un fait de la résonnance comme ça en moi et les vibrations à force ça fait péter des trucs.

Concernant le fait d'être dans sa tête ou non, le mot "merdique" est le sien, je n'ai fait que reprendre son terme. J'aurais dû préciser. Je ne fais pas que fantasmer, je pêche aussi dans son discours.

Je suis piquée au vif par ton message Carrie. Ca vient de me déclencher une bonne crise de larmes.
Mais enfin, c'est pour moi et je l'entends.

Si je suis là, c'est bien parce que ce que je suis toute seule dans mon coin ne me permet pas de me sortir de moi. Que les actions ne découlent pas naturellement. Je sais bien écrire des lettres et faire des beaux discours mais oui, j'assume pas derrière. Pendant des années, ce qui comptaient c'était qu'on me quitte pas! c'était pas d'être heureuse.

Pour l'analyse, ça me casse les pieds parfois. J'ai l'impression de devoir le supporter comme si ça allait attester de ma force, de ma normalité.
#1235894
Je poursuis sur l'immobilisme. Le monde bouge et pas moi. Je perds en relief mais ne me transforme pas au fond dans mes actions. J'ai les boules d'exister, d'assumer. En donnant pas le vrai de moi-même, le fond de moi-même, je peux toujours me dire que c'est pas moi qu'on a quitté, c'est l'autre dans laquelle je suis cachée, et ça me protège.

Le hic, c'est que j'ai faim de vivre et d'aimer et que comme ça je passerai toujours à côté et bon sang qu'est-ce que ça me tue!
#1235896
Je précise juste, que pour le " rôle " que j'ai mis entre guillemet, je ne pensais pas au masque pour te camoufler, mais plus au caméléon... parce que moi, de ce que je lis, je vois quelqu'un prêt à se " changer " pour retenir l'autre... et quand l'autre s'approche trop, tu te " change " à nouveau, pour le repousser... C'est vraiment ce que je ressens en te lisant...
#1235928
Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 12:54
Je suis piquée au vif par ton message Carrie. Ca vient de me déclencher une bonne crise de larmes.
Mais enfin, c'est pour moi et je l'entends.

Et bien je suis "ravie" que tu sois piquée au vif, pas parce que tu as pleuré, j'en suis même désolée, mais parce que ça signifie que quelque chose fait écho en toi. Et je te conseillerais alors de creuser justement là où ça fait mal.

Et oui, tu as bien vu, je n'ai pas écrit mon message précédent pour te faire du mal mais pour essayer de donner un autre angle de vision.

Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 12:54
Je ne sais pas si je suis vraie, si je me racontes un tas d'histoires.

Je ne dis pas que tu le fais exprès mais que c'est certainement ta façon à toi de survivre (cf. ce que tu racontes plus bas). Mais si j'avais été plus directe (car j'ai vraiment pesé mes mots), je t'aurais clairement demandé "où est-ce que ça merde, Fornarina?".

Quand je te lis, désolée ça va piquer, je me dis "cette personne a tellement de trucs cachés sous le tapis derrière un joli sourire de façade que je ne lui raconterais rien d'essentiel", c'est vraiment le ressenti que j'ai en te lisant. Mais comme je le disais aussi, je crois que c'est beaucoup plus complexe que ça.
Pour moi tu te caches de beaucoup de choses, de toi-même peut-être?

Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 12:54
Mon style est le même depuis l'enfance. On me reprochait de "faire des chichis" et j'en rajoutais partout.. à la danse, à l'écrit, dans mes cahiers!

C'est ton style, après tout... C'est juste que comme tu fais des "chichis" je n'arrive pas, moi, à percevoir de l'authenticité derrière. Mais ça c'est mon problème éventuellement, pas le tien. D'autres doivent apprécier.
Et pour moi, tes mots, la langue que tu utilises (j'ai même pensé au départ que le français n'était pas ta langue maternelle et que tu l'avais apprise à l'école, donc d'une manière un peu plus littéraire) sont les vecteurs dont tu uses pour te cacher, pour ne pas aller droit au but, pour t'embrouiller peut-être aussi et te mentir à toi-même.

Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 12:54
Peut-être parce que je n'arrive pas à me foutre dans des p... de clous!

Et ce serait quoi pour toi ces clous dont tu parles? (je précise que c'est une vraie question)

Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 12:54
Peut-être que ce masque sur lequel vous vous entendez (et que je suis seule à ne pas voir) c'est mon travestissement à moi parce que je n'assume mes attachements, mes liens, mes souffrances et que j'ai peur de ressentir trop "authentiquement" car j'ai peur d'une de ne jamais m'en remettre et de virer dingo et de deux à l'inverse d'être une machine à faire souffrir les autres!

La folie est moi-même une chose dont j'ai très peur (ma propre folie j'entends). Mon psy, à l'époque où je le voyais, m'avait beaucoup rassurée dessus, me trouvant au contraire particulièrement saine d'esprit (bizarre, non :lol:)...

Numéro 7 parle de ton côté caméléon, je la rejoins aussi dessus, pour moi l'un n'excluant pas l'autre.

Tu aimes le ciné, as-tu vu le film Zelig de Woody Allen?

Et pareil, je ne crois pas que tu le fasses exprès. Je pense que c'est encore une manière de te protéger. Mais une couche puis encore une couche et encore une, etc... ça commence à faire un sacré palimpseste dont il te sera de plus en plus difficile de te défaire. A un moment on ne peut plus effacer pour réécrire l'histoire.

Tu es ce que tu es, ça plaît tant mieux, ça ne plaît pas, tant pis.
Pourquoi te fondre dans les désirs de l'autre?

Perso, je vais facilement m'intéresser à ce que mon chéri aime. Il va me parler d'un truc, je vais aller voir ce que c'est. Mais je ne vais pas pour autant aimer si je n'aime pas (ou lui faire croire que j'aime) ou m'obliger à m'y intéresser si je vois que ce n'est pas mon truc.

As-tu des difficultés à poser des limites?

Et je ne comprends pas ta peur d'avoir peur de faire souffrir les autres, pour moi ça ne veut rien dire (car si tu as peur de faire souffrir c'est que tu ne feras pas souffrir, justement, ou que tu le feras sans le faire exprès et sauras t'excuser ensuite). Je pense surtout que tu as peur de souffrir, toi. Mais, malheureusement, la souffrance est nécessaire aussi. Le plus important est de ne pas t'y complaire (il y a de la jouissance dans la souffrance) et de voir comment tu vas rebondir après cette souffrance.

Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 12:54
Tout dans la tête et rien dans les actes! Ben ouais. Si Paige avait bien relevé le problème c'est que je suis tétanisée et ça inhibe mes actions.

Très bien mais après avoir dit ça, tu fais quoi? Car la peur, oui, je comprends (je suis moi-même, de nature, une flippette) mais la peur peut aussi te pousser à agir quand tu as peur de rester ... dans ta peur. Le premier pas est le plus difficile à faire. Un jour, tu te rends compte que tu as bien plus peur de rester caché/e dans ta peur car elle t'empêche de mener une vie plus épanouie... Et ce jour-là, tu agis. Tu reconnaîtras ce moment, crois-moi.

Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 12:54
Pourquoi lui plus qu'un autre et bien jsais pas peut-être que c'est la première fois vraiment où quelqu'un fait de la résonnance comme ça en moi et les vibrations à force ça fait péter des trucs.

C'est vraiment la première fois? Mouais :?...

S'il te fait résonance, ce n'est pas nécessairement signe d'une "bonne" chose. Car il peut simplement être un indicateur de tes failles en appuyant dessus sans le vouloir. Les inconscients se parlent. Et quand on n'est pas bien, pas heureux (je crois que c'est un peu ton cas), on ne peut pas attirer quelqu'un d'heureux. Alors on repère quelqu'un qui a les mêmes failles ou des failles qui, temporairement, semblent combler les nôtres... Mais pas du tout en vrai!
Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 12:54
Pendant des années, ce qui comptaient c'était qu'on me quitte pas! c'était pas d'être heureuse.
Ne penses-tu pas que tu pensais à l'envers, là? Si tu n'es pas heureuse, tu ne peux pas donner envie à quelqu'un de rester auprès de toi, ou alors c'est que le type est lui-même à la recherche de quelqu'un pour le combler (dans le sens "combler ses failles"). On ne peut pas être heureux tout le temps, c'est un fait, mais dans l'ensemble on s'en sort pas trop mal avec ses névroses et on est plutôt "heureux de vivre".

Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 12:54
Pour l'analyse, ça me casse les pieds parfois. J'ai l'impression de devoir le supporter comme si ça allait attester de ma force, de ma normalité.
Une psychanalyse c'est quand même très prenant (trop pour moi, mais c'est ma vision des choses)... Je préfère me parler à moi-même ;).

Mais que penses-tu d'aller voir quelqu'un qui te parlera plutôt que de ne rien dire?
Comme je le disais, j'ai vu un psychiatre, pendant environ trois années. Il ne répondait pas directement à mes questions (il n'avait bien entendu aucune réponse car elles étaient toutes en moi) mais notre interaction m'obligeait à me questionner. Et parfois, je sortais de séances où j'avais l'impression de ne pas avoir avancé et d'autres où je ressentais un déclic sans savoir quoi exactement. Et parfois, aujourd'hui seulement (près de 4 ans après la fin de ma thérapie), je comprends ce qu'il voulait me dire à l'époque ou le message qu'il voulait me faire passer.

J'avais moi besoin d'un échange, et toi, qu'en penses-tu pour toi?

Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 13:06 En donnant pas le vrai de moi-même, le fond de moi-même, je peux toujours me dire que c'est pas moi qu'on a quitté, c'est l'autre dans laquelle je suis cachée, et ça me protège.
C'est très intéressant ce que tu écris là! Mais, encore une fois, selon moi, tu penses à l'envers. Tu penses avoir le "pouvoir" en te racontant ça. Du style "comme il me quitte à cause de cette facette de personnalité que je lui ai montrée qui n'est pas vraiment moi, il ne me quitte pas vraiment puisque ce n'est pas moi. Si je lui avais montré qui je suis, il serait resté. En tout cas il me reste cette possibilité de croire qu'il serait resté."

Tu te caches encore... Et à ce jeu, tu perdras à tous les coups car:

- soit on t'aimera pour ce que tu n'es pas;
- soit on pourrait t'aimer pour ce que tu es mais tu ne le sauras pas.

Cela te protège pour le moment mais un jour tu vas exploser à force de t'étouffer. Et tout ce que tu crains arriveras vraiment alors.

Montre-toi telle que tu es. Il y a une jeune fille sur le forum, Janysse, qui est d'une sensibilité à fleur de peau. Je pense que vous pouvez vous ressembler sur certains aspects. Et bien elle arrive à se montrer authentique (même s'il reste des choses plus difficiles à accomplir et qu'elle garde aussi son jardin secret, et elle a bien raison), ce qui la rend très belle, touchante et émouvante. Avec un peu plus d'assurance, elle deviendra à coup sûr une "bombe"... C'est tout le mal que je te souhaite car je pense que tu pourrais toi-même devenir cette "bombe". Tu n'en es pas si loin que ça.

Tu as faim de vivre? Et bien vis!
Tu as faim d'aimer? Et bien aime, mais aime-toi d'abord! Et aime l'autre même s'il ne te le montre pas comme tu aimerais qu'il te le montre. Et si ça devient souffrant, tu sauras alors t'éloigner.

La dernière phrase de ton dernier message est typiquement le genre de phrase qui me tue, moi!!!! Tu es la seule à pouvoir modifier les choses, LA SEULE! On ne peut agir que sur soi.
#1235943
" Et pour moi, tes mots, la langue que tu utilises (j'ai même pensé au départ que le français n'était pas ta langue maternelle et que tu l'avais apprise à l'école, donc d'une manière un peu plus littéraire) sont les vecteurs dont tu uses pour te cacher, pour ne pas aller droit au but, pour t'embrouiller peut-être aussi et te mentir à toi-même. "

Je reprends ce passage du post de Carrie et le met en corrélation avec un passage que tu as écris

" Peut-être que je cherche depuis des années à me distinguer en m'écrasant, parce que dans ma famille sont très fous et très bruyants et très cassants! "

Tu t'es réfugiée dans les livres pour échapper à la " folie " familiale ? Parce que dans ce cas, effectivement, l'écrit - dans lequel tu te sens le mieux pour communiquer - pourrait constituer encore un refuge, une protection...
#1235958
Carrie,

Il y a cette phrase là: "cette personne a tellement de trucs cachés sous le tapis derrière un joli sourire de façade que je ne lui raconterais rien d'essentiel" sur laquelle je m'arrête et qui me laisse pensive.

Les trucs cachés sous le tapis ne sont rien de plus que des souffrances d'abandon, une grande vulnérabilité et parfois des sentiments volcaniques.

Je m'efface dans le rapport à certains autres (amours, amis, famille) parce que j'ai une gêne à parler de ma place. J'attends l'urgence, j'attends de ne plus en pouvoir, et ensuite je me débrouille pour tourner l'histoire soit en romance littéraire soit en version théâtre burlesque. Le but, donner à l'autre envie de m'écouter, ne pas l'ennuyer, ne pas le lasser. Soit lui donner du beau soit lui donner du drôle. Oui, il faut gratter. Je crois que cet homme en me demandant d'être plus directe cherchait à me dire quelque chose qui rejoint ton discours.

La peur de faire souffrir l'autre oui mais avec ce qui m'a fait souffrir moi (projection donc), à savoir qu'on me coupe la chique et qu'on réduise ma parole à néant (c'est comme ça que j'ai senti mais peut-être n'était-ce pas l'intention, ma mère est un brin maniaque, avec le temps je me dis qu'elle ne pouvait tout bonnement pas se retenir). Je dois me dire que tout le monde n'est pas ma mère incapable d'entendre, qu'un bavard n'est pas incapable d'écoute, qu'il me faudrait m'y risquer pour le savoir et sortir des amalgames et des confusions.

F est très bavard tout comme nombre de mes amis (en même temps c'est bien, c'est moi qui suis coincée) et peut-être supporteraient-il mieux que moi d'être interrompus. Il faut que je sorte du 1 contre 1 et que je me jette à l'eau pour faire du lien, quitte à me mettre au point avec ces personnes que cela gênent en plus de me voir si évanescente.

Concernant le ne rien avoir envie de me dire d'essentiel, c'est délicat de répondre. Je crois que Numéro 7 a saisi quelque chose à travers l'image du caméléon. Pour F. il y a des moments où je suis vraiment bien et porter par cela, je suis en phase et j'écoute et j'aime à savoir et des confidences pleuvent dans ces moments là. Il y a des moments où un doute naît, concentré de tout ce que j'ai pu dire jusqu'à maintenant, et là je me transforme, je me distancie, je suis sceptique et il n'ose plus rien me dire. Au lieu de gérer la crise dans mon coin, ou de jouer carte sur table avec lui en disant quelque chose simplement de ce qui m'habite, je lui impose ma moue et le met au défi de deviner.

Je pense qu' avec un peu d'entraînement quitte à tourner ça avec de l'humour, je pourrais prendre une grande respiration et simplement dire. Je suis ignorante en la matière donc je vais m'entraîner comme si j'apprenais une nouvelle langue avec les quelques blessures récentes, toute seule pour commencer.


Au sujet de l'inauthenticité, je pense être loin derrière mes émotions, je pense qu'une partie est tue mais je ne crois pas être complètement fausse. Malgré le style de mon écriture et peut-être par déformation pro, je ne suis pas quelqu'un de superficiel, je ne suis pas fausse au sens d'un faire semblant. J'ai "juste" du mal avec la SIMPLICITE.

Concernant le moment où il faut sortir de son trou car le danger commence à être à l'intérieur, c'est un peu ce que j'éprouvais ces derniers temps. Une espèce d'urgence vitale à apprendre à dire! Suis pas là pour rien hein ;)




Concernant la première fois avec F.. ça me fait sourire que tu relèves!

J'ai eu envie de me prendre sérieusement en main quelques fois mais ce qui bloquait c'est justement le fait que inconsciemment ma volonté n'était pas d'être heureuse ou de rendre heureux mais de m'assurer de la présence de l'autre et de n'être pas quittée.

Je suis en route sur des rails et je passe station F. Donc oui, quand on est dans un mouvement un peu neuf, avec l'envie de faire autrement, même si il y a FAUX départ (c'est le cas de le dire!!), on attribue notre élan à celui qui est en présence. Dur dur de décortiquer les parts de chaque élément.

Aujourd'hui, j'entrevois la possibilité de désirer autre chose que de ne pas être abandonnée et je remarque très clairement que mes liens ne sont pas basés sur le plaisir partagé (pas de mon côté en tout cas) et participent uniquement au devoir de me sécuriser! Je le déplore et j'ai bien l'intention de m' "entraîner" un peu à cet exercice du plaisir et de la légèreté.

La psy que je vois ne cause pas longuement mais ma foi elle relève bien heureusement certains points et j'éprouve aussi des déclics, des lumières, des épiphanies!

Je débute un petit bout de chemin avec une sophro samedi. J'y étais quelques fois à l'époque apocalyptique des crises d'angoisses!! Elle est aussi très à l'écoute, a un long parcours d'aide auprès des autres et est interventionniste. Pour mettre des actions en place, c'est ce qu'il faut. Sans coup de fouet et au rythme de l'analyse j'y suis encore dans 30 ans!!

Cependant, dans les temps calmes, je suis bien en analyse parce que j'ai l'impression d'avoir le temps et de ne pas subir la pression de devoir répondre et penser sur l'instant, chose anxiogène pour moi. Tiens voilà peut-être pourquoi la conversation est une difficulté.

Mais là, je suis bien d'accord il faut se remuer donc j'y mets le paquet.

Carrie, parfois, mes phrases me reflètent mal. Je dis "ça me tue" mais c'est une façon de dire que je suis enfermée en moi, que je cherche les clefs, que je suis en colère contre moi de n'être pas "opérationnelle" en un claquement de doigts! Je sais que c'est à moi de faire.



Numéro 7,

Tu es très fine. Prête à se changer pour retenir l'autre. C'est un défaut d'appuis en moi. Un défaut de confiance en moi et peut-être de connaissance de moi? Et ça rejoint toujours cette idée que jusqu'à lors seul comptait de n'être pas quittée.

Bon on l'a assez dit ce truc de l'abandon, je dois arrêter de le cultiver!!! à travers ma solitude, mon effacement, à travers des attitudes tendances héroïne dépressive seule au monde.

Donc, j'accepte de commencer un boulot plus direct avec la sophro, je cause sur le fil et en mp sur le forum, je me rapproche des amis, je m'appuie sur les bons conseils de mon père et il faut que j'arrive à décrypter ce que je trouve tellement séduisant dans la posture mélancolique parce que bon, je suis certes très sensible mais parfois je me sens franchement exagérer et limite faire des opérations alchimiques inversées pour transformer le + en -.
#1235962
" Un défaut ( ... ) peut-être de connaissance de moi? "

Ravie que tu y viennes toute seule ^^... d'où ma question " qui es tu ? " du début... je crois qu'il y a ça... oui, une méconnaissance, un caméléonisme aigüe, et non sans contredire Carrie, j'ai failli t'écrire hier, comme elle, l'authenticité que tu n'avais pas mais me suis aperçue que ton " authenticité " était cette complication fabriquée et que tu as faite ta façon d'être... enfin, je l'aie perçue ainsi...

La sophro c'est cool, c'est très concret surtout... tu fais des petits exercices de respiration, tu visualises des images mentales...

Et pense que parfois les bavards meublent les silences parce qu'ils sont de grands angoissés du vide... alors si tu leur laisse de l'espace beh il le comble... c'est leur " nature " dans cette situation...
#1235967
Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 17:24 Il y a cette phrase là: "cette personne a tellement de trucs cachés sous le tapis derrière un joli sourire de façade que je ne lui raconterais rien d'essentiel" sur laquelle je m'arrête et qui me laisse pensive.

Je m'explique: de ma fenêtre, donc uniquement à la lecture de tes messages, je me dis que tu n'es pas heureuse de vivre et aussi que tu ne sembles pas fiable puisque tu tournes autour du pot sans jamais aller à l'essentiel. Je te vois davantage comme quelqu'un qui ne dira pas franchement son avis à une autre personne, par peur de la blesser surtout. C'est honorable mais ça ne fait rien avancer au final. Je pense mettre la forme tout en étant franche dans le fond. Je me trompe peut-être.

J'ai une copine que j'aime beaucoup, pour autant je ne lui confierais rien d'important car je n'ai pas assez confiance en sa capacité à savoir réellement m'entendre. Quelque chose bloque en elle, je l'accepte sans problème car je sais qu'elle ne le fais pas exprès.

Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 17:24
Les trucs cachés sous le tapis ne sont rien de plus que des souffrances d'abandon, une grande vulnérabilité et parfois des sentiments volcaniques.

Bien entendu, mais que fais-tu pour y remédier?

C'est beau d'analyser, pas de problème avec ça, je le fais aussi. Mais il faut AGIR aussi.

On a toutes et tous des souffrances. Mais à un moment on se met un coup de pied au cul car c'est la seule manière d'avancer.
J'ai souffert d'anorexie pendant 6 ans. A 20 ans, je me suis dit "ça va être quoi ta vie Carrie si tu continues?" J'ai fait d'autres erreurs, j'en fais encore et en ferai encore. Mais j'essaie d'apprendre.

Tu peux avoir été la plus malheureuse du monde dans ton enfance, rien n'excuse que tu ne bouges pas une fois devenue adulte. Tu peux prendre du temps mais n'oublie pas que ça file vite.
Un petit exercice: comment te vois-tu dans 10 ans?

Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 17:24
Je m'efface dans le rapport à certains autres (amours, amis, famille) parce que j'ai une gêne à parler de ma place.
Je comprends, et beaucoup plus que tu ne peux l'imaginer. Mais c'est à toi de te donner cette légitimité, personne ne te la donnera. Et tu peux te gratter pour que ta mère te la donne ENFIN.

Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 17:24 Le but, donner à l'autre envie de m'écouter, ne pas l'ennuyer, ne pas le lasser. Soit lui donner du beau soit lui donner du drôle. Oui, il faut gratter. Je crois que cet homme en me demandant d'être plus directe cherchait à me dire quelque chose qui rejoint ton discours.

Là aussi je comprends. J'ai toujours craint aussi de "lasser" les autres, particulièrement mon chéri. Mais s'il est avec moi, c'est qu'il le veut bien, non?

Gratter OK mais à un moment il n'y a plus rien à gratter et c'est là qu'on peut se lasser véritablement, quand l'autre est toujours et encore là-dedans.

Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 17:24
Je dois me dire que tout le monde n'est pas ma mère incapable d'entendre,
Pardonne à ta mère. J'ai pardonné à mon père et depuis je vais nettement mieux!

Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 17:24
Il faut que je sorte du 1 contre 1
Pourquoi 1 CONTRE 1? Les autres ne sont pas contre toi (ou si mais quand tu l'as désiré, dans certaines circonstances :)....)

Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 17:24
J'ai "juste" du mal avec la SIMPLICITE.

Là aussi je comprends. Pourtant qu'est-ce qu'on y gagne!

Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 17:24 Une espèce d'urgence vitale à apprendre à dire! Suis pas là pour rien hein ;)

Bien! Reste plus qu'à faire alors!

Je n'aurais qu'un seul mot: ACTION. Une toute petite au départ puis elles seront ensuite de plus en plus grandes.

Je vais le répéter: l'analyse, OK mais pas que!

Bon courage!
#1235971
Numéro 7,

Des crises de tétanie? Ah non.. Pourquoi tu dis ça?

Carrie,

T'as raison. J'ai peur de blesser. Je pense à une copine que j'écoute patiemment me raconter les moindres détails de sa vie et je n'ose pas ni parler de moi, parce que j'ai pas l'impression que ça l'intéresse (angoisse ou réalité) ni lui dire que ce décorticage chronologique ininterrompu m'ennuie.

Ce qui m'inquiète c'est que je suis restée bouche bée trop longtemps et franchement, j'ai juste trop peur de ce qui risquerait de sortir de moi.
#1235974
Bah pour savoir, tout simplement... ^^

Ce qui va sortir de toi c'est ce que tu es, Fornarina, rien d'autre que toi ; avec des aspects plaisants et d'autres moins... mais comme pour nous tous tu sais... et ce qui te plaît à toi, à d'autres, peuvent déplaire à certain(e)s - et ça les regarde - comme pour Carrie avec ta manière " ampoulé " d'écrire... par exemple, moi, ça ne me " gêne "pas... et ce qui peut te déplaire en toi, peut plaire à d'autres... aussi... tu ne contrôle pas ton " image " tu ne contrôle pas ce que les gens prennent et gardent de toi, Fornarina... dans une relation, on est deux... on laisse l'autre nous aimer pour ce qu'il nous aime et libre de nous aimer tel qu'il nous aime, c'est identique pour toi...

Tiens pour importante la forme quand tu penses dire des choses qui vont déplaire...
#1235994
Carrie,

En fait, analyser comme je le fais là avec vous, c'est aussi et avant tout une manière d'appuyer ce que je dis comme pour donner un peu de poids.

Je ne me dis pas, "j'ai vécu ça, donc je suis comme ça, donc je suis condamnée".
Je le vois plutôt comme "je vis ça, parce que je répète inlassablement ce que je connais".

Je ne me rendais pas compte à quel point je restais fixée sur mes positions. Etre secouée c'est peut-être aussi quelque chose que je dois pouvoir auto-créer en moi.

Dans 10 ans..
Le cadre:
Je me souhaiterai partie du coin où je suis.
Rapprochée d'une mer ou d'un océan.
Proche de la nature mais aussi d'une ville vivante et de culture.
Un jardin avec un magnolias et un tas d'autres arbres, des fleurs, un dogue ou deux, un paon et des canards.

La vie pro:
Avoir terminé un boulot universitaire dans l'art
Monter quelques projets par ci par là pour continuer à m'émouvoir dans ce domaine là
Je me rends compte que je ne me vois pas dans mon actuel boulot!! première découverte!

La vie perso:
Peux pas me projeter quant à des enfants. Je les aime mais je ne m'imagine pas.
Et puis évidemment, il y aurait l'amour d'un homme fiable et drôle que j'adorerai.
Une douce ivresse à deux, avec plein de partages, de voyages, de petits déj dans le jardin.
Avec de la curiosité l'un pour l'autre, pleins d'idées et du respect pour l'indépendance de chacun. Et puis surtout, il n'y aurait plus la peur. Et il y aurait plein de confiance entre nous. On s'enrichirait mutuellement par nos regards. On se raconterait nos rêves le matin.

Bon c'est tout ce qui m'est venu! On peut rajouter une tortue, un perroquet et un abonnement au ciné du coin!

Puis-je te demander Carrie comment toi tu as cheminé pour gagner en simplicité? Je ne veux pas copier mais j'aimerais bien savoir.
#1236003
Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 20:06 Carrie,

En fait, analyser comme je le fais là avec vous, c'est aussi et avant tout une manière d'appuyer ce que je dis comme pour donner un peu de poids.

Je ne me dis pas, "j'ai vécu ça, donc je suis comme ça, donc je suis condamnée".
Je le vois plutôt comme "je vis ça, parce que je répète inlassablement ce que je connais".

Je ne me rendais pas compte à quel point je restais fixée sur mes positions. Etre secouée c'est peut-être aussi quelque chose que je dois pouvoir auto-créer en moi.

Dans 10 ans..
Le cadre:
Je me souhaiterai partie du coin où je suis.
Rapprochée d'une mer ou d'un océan.
Proche de la nature mais aussi d'une ville vivante et de culture.
Un jardin avec un magnolias et un tas d'autres arbres, des fleurs, un dogue ou deux, un paon et des canards.

La vie pro:
Avoir terminé un boulot universitaire dans l'art
Monter quelques projets par ci par là pour continuer à m'émouvoir dans ce domaine là
Je me rends compte que je ne me vois pas dans mon actuel boulot!! première découverte!

La vie perso:
Peux pas me projeter quant à des enfants. Je les aime mais je ne m'imagine pas.
Et puis évidemment, il y aurait l'amour d'un homme fiable et drôle que j'adorerai.
Une douce ivresse à deux, avec plein de partages, de voyages, de petits déj dans le jardin.
Avec de la curiosité l'un pour l'autre, pleins d'idées et du respect pour l'indépendance de chacun. Et puis surtout, il n'y aurait plus la peur. Et il y aurait plein de confiance entre nous. On s'enrichirait mutuellement par nos regards. On se raconterait nos rêves le matin.

Bon c'est tout ce qui m'est venu! On peut rajouter une tortue, un perroquet et un abonnement au ciné du coin!

Puis-je te demander Carrie comment toi tu as cheminé pour gagner en simplicité? Je ne veux pas copier mais j'aimerais bien savoir.

Carrie te répondra bien sûr, bien mieux que moi, mais je crois que sa question sur "dans 10 ans" ne portait pas sur ta vie, ton cadre de vie, ton compagnon, ton travail mais sur TOI: comment te vois-tu, TOI, dans 10 ans? dans ton "intérieur", dans tes ressentis, dans tes projections, etc...

Je l'ai compris comme ça, mais je me trompe peut-être, Carrie nous dira :)
#1236043
Bonjour,

je me sens un peu mal à l'aise aujourd'hui.

Beaucoup de temps pris à relire ce fil, très dense, très serré..

Cette affaire d'inauthenticité continue à me travailler.

Je ravive des phrases pêchées par-ci par-là, dans la bouche d'amies, d'amours, de collègues.. Ils disaient que j'avais du feu, que j'étais vivante, que j'étais sensible, que j'étais spontanée, fonceuse mais que je manquais de confiance en moi et que parfois ils me sentaient comme absorbée ailleurs, et complètement absente.

Et puis, depuis quelques temps, années, on me trouve effacée, réservée, plus triste plus souvent, plus grave. Mes amoureux, il y en a eu quelques uns, s'accordaient sur cette histoire de rôle. "Tu n'apparais pas à l'écran" est une phrase que je retiens de l'un d'entre eux. Mais il y en a eu un tas d'autres.. Les plus fins le ressentent même à l'écrit.

Je pense à un évènement de ma vie. Et même si théoriquement il faisait évidence quant à ce changement chez moi, je ne le sentais pas en mon corps comme aujourd'hui.

Oui, j'ai peur de moi-même. Je me suis étouffée sous un millier de couches pour être tendre, douce, dispo, à l'écoute, fine, avec des remarques à propos, suis devenue le reflet de ces psys (mon milieu pro de surcroît) qui s'occupent de moi et qui incarnent la neutralité et la normalité la plus plate et je me suis dit "OUF! Comme ça, rien ne m'arrivera, on ne me taxera pas de dingue, je brouille les pistes et je m'éteins".

J'ai pris le mauvais chemin, j'ai changé ma nature au lieu de travailler sur mes peurs et de m'affronter. J'ai la gorge qui se serre en écrivant ça.

Comment je me vois dans 10 ans?

Ben je me vois en vie! Et l'ampoule j'espère qu'elle ne sera plus dans mon style mais vraiment à fond, lumineuse et brillante dans mon cœur! Je ne pétille plus, je vibre en cachette.

J'ai lu quelques posts de Janysse. J'ai eu l'impression de relire le journal que je tenais entre mes 18 et mes 20 ans. Ecrit avec mon sang et mes larmes. Ecrit avec furie.

J'ai commencé à écrire: "mais tout ça, cette nature bouillante, ça fout les boules à tout le monde tu comprends?"
Et en fait, je me rends compte que non. Les hommes que j'ai croisé sur ma route, c'est ça qu'ils ont vu et c'est ça qu'ils ont aimé et ce qu'ils m'ont toujours reproché ce n'était pas d'être trop vivante ou trop allumée, ou trop tourmentée mais c'était de ne pas être tendre, de ne pas les valoriser, et de ne pas leur laisser avoir un vrai accès à moi et à mes émotions, d'avoir peur du plaisir.

J'ai cru changer le fond en bousculant ma forme, en me normalisant, mais bordel c'est rien qu'un trompe l'œil!

Alors dans 10 ans, je me veux avoir le courage de mes opinions, assumer de prendre une place et d'exister, assumer les jalousies mesquines et féroces que ça a toujours engendré et que ça continuera d'engendrer. Je voulais être une fille que tout le monde aime, gentille, bonne, douce. Quelle mascarade! parce que le rejet me décompose! j'aime tout le monde, tout le monde m'aime! Quelle bêtise!

Dans 10 ans, je voudrais savoir dire non, dire ça va trop vite, ça va pas assez vite, ça me va pas comme ça, je voudrais être assez forte et assez confiante pour laisser les autres se dépatouiller avec leur partie en acceptant qu'ils s'éloignent, en acceptant l'inconnu.

Tu m'as demandé Carrie quelles étaient ces choses que j'avais posé au début de ma relation avec F.
Et bien au début, je gérai ma musique, je gérai mon rythme, quand il me paraissait louche, je ne fermais pas les yeux, quand il avait besoin d'un peu de temps, je ne flippais pas comme une débile à retenir à tout prix, je disais "ok, prends ce qui te faut, gère les tréfonds qui remontent à toi, je te fais confiance pour faire quelque chose de bien avec tout ça".

Oui, je me suis décentrée. Et ça a été le début de cette fin. Parce qu'envie de lui donner, parce qu'envie de le garder mais j'ai pas su le faire sans me perdre.

Comment je pourrais faire pour me retrouver et ne plus me perdre comme ça? Je crois qu'il faut que je sois à l'écoute, une oreille et un œil bien sur l'intérieur de moi. Quand je sens que c'est l'angoisse d'abandon qui guide mes réactions, il faut que je trouve un truc. Que je la reconnaisse déjà, que je sache que c'est elle qui est à l'œuvre et que tant qu'elle est aux commandes, ma vue sera troublée et mes réponses et actions seront inadéquates. Que l'autre en sera lui-même désarçonné.

Je ne peux pas attendre de ces hommes qu'ils répondent à cette angoisse par une hyper réassurance, qui de plus, ne fonctionne pas du tout, puisque ce n'est pas d'eux que je l'attends. La peur est en moi, ils la ravivent mais n'en sont pas les premiers responsables. Tout ça appartient à un passé que je pourrais bien rejouer 1500 fois pour lui trouver une autre issue, il n'y a aucune chance que je le réécrive et que ça en change la marque sur moi.

C'est ce qui m'est venu là..

Bonne matinée à toutes!
#1236048
Bonjour Fornarina (et les autres),

Déjà, je voudrais te rassurer sur une chose: tu es capable de beaucoup beaucoup de recul. Nous ne pouvons intervenir que sur ce que tu racontes et je n'ai forcément en tête que ce que tu nous montres ici sur le forum. Et je voudrais m'excuser si je t'ai blessée car ce n'était pas mon intention. Mais je préfère te bousculer (un peu) plutôt que te plaindre ou trop compatir, c'est de mon point de vue beaucoup plus productif (pour toi). Te donner, par exemple, l'image que j'ai de toi c'est aussi pour que tu puisses comprendre l'image que tu peux renvoyer (et qui n'est pas nécessairement la vraie toi, en prime).
Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 20:06

En fait, analyser comme je le fais là avec vous, c'est aussi et avant tout une manière d'appuyer ce que je dis comme pour donner un peu de poids.
Je comprends parfaitement. Par contre, trop d'analyse n'est jamais bonne, surtout que tu le fais déjà avec un professionnel. Je fais de l'analyse à deux balles sur le forum dans certaines histoires parce que comprendre des choses permet déjà de mettre un pied devant. Mais toi tu as compris déjà beaucoup de choses, pas la peine d'en faire davantage ici.

Ce serait beaucoup plus simple pour moi d'analyser ta situation plutôt que d'essayer de t'aider à trouver des solutions pour sortir de ton inaction. Vois-tu ce que je veux dire?

Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 20:06
Je ne me dis pas, "j'ai vécu ça, donc je suis comme ça, donc je suis condamnée".
Je le vois plutôt comme "je vis ça, parce que je répète inlassablement ce que je connais".

C'est le parfait exemple de ce que j'écrivais ci-dessus: tu sais que c'est plus confortable pour toi de rester dans le même schéma car tu le connais. Et c'est déjà très bien d'en avoir conscience. Mais maintenant il va falloir modifier ce comportement pour faire de meilleurs choix à l'avenir.
Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 20:06
Je ne me rendais pas compte à quel point je restais fixée sur mes positions. Etre secouée c'est peut-être aussi quelque chose que je dois pouvoir auto-créer en moi.

Nous avons tous une zone de confort et cette zone de confort est importante. Mais parfois il est bon d'en sortir surtout pour quelque chose de potentiellement mieux.

Là, dans tes relations amoureuses, tu sembles faire à chaque coup le mauvais choix.
Une question: as-tu un type d'homme précis? (pas forcément physiquement mais un trait de personnalité propre). Par exemple, je me suis rendue compte que je suis sortie pendant longtemps avec des indécis, des mecs qui se laissaient beaucoup trop porter, qui étaient toujours dans le "chais pas" "c'est pas ma faute". Et ça ne me convenait pas. Mon mec d'aujourd'hui sait prendre des décisions quand il faut et c'est drôlement mieux pour moi et pour notre relation.

Pour te secouer (un peu), tu peux compter sur moi (et après tu sauras le faire toute seule) ;).

Fornarina a écrit : 29 mars 2017, 20:06

Puis-je te demander Carrie comment toi tu as cheminé pour gagner en simplicité? Je ne veux pas copier mais j'aimerais bien savoir.
Si seulement je le savais, je te donnerais la recette :)... J'ai beaucoup travaillé sur moi (avec mon psy notamment) et travaille encore. J'ai appris à relativiser, à me faire du bien et à m'entourer de gens cool, sympa et bienveillants. Je n'hésite plus à prendre de la distance avec certaines personnes et j'essaie de ne plus rien prendre "personnellement" (et c'est pas facile). Je respecte mon rythme et prends en charge mes besoins car j'ai compris que l'autre n'était pas là pour ça. J'essaie de profiter eu maximum. Et des personnes que je connais de longue date (collègues par exemple dont je n'étais pas particulièrement proche) ont constaté mon "évolution".

Si tu as des questions plus précises (ou plus intimes), tu peux me le poser en MP, je te répondrai.

Fornarina a écrit : 30 mars 2017, 11:15
Cette affaire d'inauthenticité continue à me travailler.
J'ai envie de te dire que c'est une bonne chose. Je pense que tu pointes quelque chose du doigt.

Fornarina a écrit : 30 mars 2017, 11:15 "Tu n'apparais pas à l'écran" est une phrase que je retiens de l'un d'entre eux. Mais il y en a eu un tas d'autres.. Les plus fins le ressentent même à l'écrit.
Moi ce comprends ça comme "tu n'es pas l'héroïne de ta vie, seulement la spectatrice", en d'autres termes: tu ne te mets pas au centre de ta vie, tu laisses les autres y être tout en étant toi à la périphérie.

Te rappelles-tu une chanson de l'enfance "un fermier dans son pré" où un enfant est au centre, il doit choisir sa femme, qui elle choisit son enfant, qui choisit le chat, etc...?
Et bien, chaque enfant, dans le cercle, donc à la périphérie, espère être choisi mais ce choix ne dépend pas de lui mais d'un autre. Et bien, tu es peut-être un peu comme ça, en attente d'être choisie. Alors que si tu fais des choix, si tu te mets au centre de ta vie, et bien c'est toi et toi seule qui choisiras qui entrera, qui restera, qui sortira.

Tu peux d'ores et déjà regarder dans ton entourage qui peut rester et qui peut s'éloigner ou partir de ta vie.

Fornarina a écrit : 30 mars 2017, 11:15
Je pense à un évènement de ma vie.
Parles-en avec ton analyste si ça n'a pas déjà été évoqué.

Fornarina a écrit : 30 mars 2017, 11:15
Oui, j'ai peur de moi-même. Je me suis étouffée sous un millier de couches pour être tendre, douce, dispo, à l'écoute, fine, avec des remarques à propos, suis devenue le reflet de ces psys (mon milieu pro de surcroît) qui s'occupent de moi et qui incarnent la neutralité et la normalité la plus plate et je me suis dit "OUF! Comme ça, rien ne m'arrivera, on ne me taxera pas de dingue, je brouille les pistes et je m'éteins".

Tu t'es transformée en "jeune femme bien comme il faut en quelque sorte".

Fornarina a écrit : 30 mars 2017, 11:15
Comment je me vois dans 10 ans?

Ma question avait double-sens en fait: c'était bien comment tu te vois dans 10 ans dans ta vie pro, perso, etc... et dans ta vie intérieure. Tu y as répondu.

Tu espère de la joie de vivre. C'est possible car c'est un sentiment qui peut nous animer même dans les moments les plus difficiles. Je te conseille de lire justement "La joie de vivre" d'Emile Zola où l'héroïne, Pauline QUENU, va de drame en drame et garde pourtant sa "joie de vivre". Car elle est "joie de vivre". Parfois, on a envie de la secouer quand on lit le roman, de lui dire "hé ho, Pauline, tu vois ce qui t'arrive?" mais non elle a la sérénité et la bonté dans la peau... Et ça c'est juste extraordinaire.

Fornarina a écrit : 30 mars 2017, 11:15
Les hommes que j'ai croisé sur ma route, c'est ça qu'ils ont vu et c'est ça qu'ils ont aimé et ce qu'ils m'ont toujours reproché ce n'était pas d'être trop vivante ou trop allumée, ou trop tourmentée mais c'était de ne pas être tendre, de ne pas les valoriser, et de ne pas leur laisser avoir un vrai accès à moi et à mes émotions, d'avoir peur du plaisir.

Et crois-tu que ces hommes étaient "bons" pour toi?

Fornarina a écrit : 30 mars 2017, 11:15
Comment je pourrais faire pour me retrouver et ne plus me perdre comme ça? Je crois qu'il faut que je sois à l'écoute, une oreille et un œil bien sur l'intérieur de moi.
Oui, c'est une bonne idée. Faire confiance à l'autre est important dans une relation que l'on souhaite harmonieuse. Mais toujours garder en mémoire que l'on est et restera toujours la personne la plus importante de notre vie. Cela permet aussi de garder les pieds sur terre.

Fornarina a écrit : 30 mars 2017, 11:15 Que l'autre en sera lui-même désarçonné.
L'autre est désarçonné s'il te connaît gentille, agréable et drôle et que d'un coup tu te transformes en quelqu'un de froid, austère et de mauvaise composition. Je ne parle pas de sautes d'humeur (nous en avons tous) mais vraiment de personnes qui se transforment et soufflent le chaud et le froid régulièrement (il y en a). On peut t'aimer pour ta complexité si tu sais rester authentique et sais l'expliquer. Et cela passe par de la bonne communication.

Je ne dis pas d'être un livre ouvert pour l'autre mais de savoir dire les choses. Et pour ça il faut quelqu'un en face qui soit prêt à entendre et à communiquer VRAIMENT aussi.
Par exemple, mon homme n'hésite pas à me demander "mais qu'est ce que tu veux dire, Carrie?" ou "il y a quelque chose qui ne va pas, je te sens contrariée/gênée/ etc..." Et bien c'est beaucoup plus simple de parler dans ces conditions plutôt que face à quelqu'un qui ne serait pas vraiment "là".

Tu vas devoir apprendre à dire les choses, TA parole (qui compte autant que celle de l'autre). Et tu peux commencer avec un ami, ça peut être plus facile.

Fornarina a écrit : 30 mars 2017, 11:15
Je ne peux pas attendre de ces hommes qu'ils répondent à cette angoisse par une hyper réassurance, qui de plus, ne fonctionne pas du tout, puisque ce n'est pas d'eux que je l'attends. La peur est en moi, ils la ravivent mais n'en sont pas les premiers responsables. Tout ça appartient à un passé que je pourrais bien rejouer 1500 fois pour lui trouver une autre issue, il n'y a aucune chance que je le réécrive et que ça en change la marque sur moi.
BRAVO! Et oui c'est à toi de porter tes besoins, de réassurance notamment. Mais en même temps aide-toi en choisissant un homme qui pourra, par ce qu'il est, te rassurer. Donc évite les coureurs de jupon ou les infidèles et si quelque chose te bloque, prend du recul, analyse (et oui) la situation, parles-en si nécessaire ou éloigne-toi si besoin. Tu vas devoir apprendre à te faire confiance. Et ça peut commencer ainsi: penses-tu que les autres peuvent avoir confiance en toi? Par exemple, si tu t'engages à aider un ami à déménager, le fais-tu vraiment?

Bon j'ai écrit un pavé! Bon courage
#1236095
Carrie,

Au sujet des mauvais choix, c'est très délicat d'y répondre, encore plus aujourd'hui. Car même si je raisonne et même si j'entreprends, si F. appartient à la série des mauvais choix, il apparaît que je nourris pour lui des sentiments que je ne suis pas prête à abandonner. Par peur, par intuition, par véritable intérêt le temps me le dira.
Je le ressens au fond de moi. Ce silence radio me fait du bien. Je reviens très lentement à moi, à de meilleurs sentiments envers lui. Très lentement.
Je ne me vois pas repartir dans l'histoire ficelée comme elle l'était. En revanche, je n'en vois pas d'autres que lui. J'ai envie de faire un peu confiance. De laisser un peu venir. De ne pas me hâter dans des actions de récupération.
Je laisse les sentiments affleurer, je les nomme pour moi et je nous laisse nous reposer. Je crois sincèrement que si nous avions tous les deux le désir de chasser nos réflexes défensifs et de travailler sur nos automatismes, nous pourrions nous aimer joliment. Y penser m'émeut car je crois que je le pense vraiment.

Ta petite chanson du fermier me rappelle ces questions sur "être la bonne", "être le bon" auxquelles je n'avais pas répondu. Je commence à entrevoir que trouver le bon pour moi et être la bonne pour lui a quelque chose à voir avec vouloir son propre bien en étant attentif au bien de l'autre. Si l'opération marche dans les deux sens et que le résultat est ce bien que l'on ressent lorsque l'on pense à l'autre, alors c'est bingo! Bien que l'on ressent que je place du côté non pas de l'excitation, du désir, ou de l'intensité mais d'une espèce d'évidence du bonheur de l'existence de l'autre à nos côtés. Un truc qui diffuse ses bienfaits..

A travers le personnage de Pauline, tu éveilles une chose. Je crève d'être trop sérieuse. J'ai appuyé sur l'interrupteur parce que je voulais que l'on me prenne au sérieux. Ce ton grave et cette écriture c'est aussi ça. Et j'attendais de F. qu'il fasse pareil, qu'il ne soit pas trop léger, qu'il ne soit pas trop dans la déconne etc.. Comme si plus on était grave et sérieux plus on avait de crédit?!
Je vais devoir pour faire confiance à l'autre éprouver en moi qu'être léger n'est pas nécessairement n'être pas fiable. Si j'y parviens, je saurais que ce n'est pas nécessaire d'être incrédule et inquiète devant la légèreté de l'autre.

Pour ne parler que du dernier, F. était très perceptif. Il a toujours relevé mes moues, mes dissonances, il cherchait à savoir ce qui me turlupinait, mais pas nécessairement à chaud. Je comprends maintenant qu'il attendait aussi d'être bien, d'être au calme, d'avoir du temps devant lui pour me questionner et m'écouter. Je n'ai répondu que trop peu à l'exercice. J'étais en rétention. Je suis même allée jusqu'à interpréter son attention comme une envie de brasser la m..! Pour moi, il fallait se taire, ne pas être trop etc.

C'est de moins en moins abstrait dans ma tête cette affaire de communication. Je me dis que si en face la réaction n'est pas celle que l'on attendait, et bien on peut se raccrocher à soi, à ce que l'on vient de dire qui doit être juste. Moi, je pars dans des extrapolations, je me rejoue mon cinéma et du coup si l'autre ne me rattrape pas, c'est dans un vertige qu'il me laisse. A moi de me positionner droitement.
#1236096
Fornarina a écrit : 30 mars 2017, 16:59
C'est de moins en moins abstrait dans ma tête cette affaire de communication. Je me dis que si en face la réaction n'est pas celle que l'on attendait, et bien on peut se raccrocher à soi, à ce que l'on vient de dire qui doit être juste. Moi, je pars dans des extrapolations, je me rejoue mon cinéma et du coup si l'autre ne me rattrape pas, c'est dans un vertige qu'il me laisse. A moi de me positionner droitement.
Je rebondis juste sur ça: l'autre n'aura probablement jamais la réponse attendue à 100%, tout simplement parce qu'il n'est pas toi! Mais ce n'est pas grave car l'essentiel sera sauf: tu auras su dire ce que tu avais à dire et cela fera son chemin chez l'autre. Et cela ne signifiera pas qu'il ne t'aime pas.

J'ai l'impression, mais je me trompe peut-être, que tu commences déjà à changer d'un millimètre ton angle de vision et c'est déjà très bien!

Pour F. tu verras ce qu'il en est par la suite, chaque chose en son temps.
#1236187
Bonjour Fornarina,

Je ne sais pas si tu peux le ressentir corporellement même si je pense que le corps et l'esprit sont reliés. Donc je te dirais quand même oui ;).

Je sais que pour ma part, quand je ressentais une sorte de déclic sans savoir pour autant comprendre de quoi il en retournait, j'avais une sorte de tout petit vertige dans ma tête comme si le neurone au fond à gauche se connectait au neurone à l'avant droit :) . Et ça faisait ensuite tranquillement son chemin dans mon esprit, ne comprenant vraiment parfois que bien longtemps après. Mais ce n'était pas ça l'essentiel, l'important était que je savais que quelque chose était en mouvance et que je ne resterais pas engluée dans cette partie de ma névrose.
#1236216
Dans ce cas, faut que je me prépare à être dépaysée en moi-même.. Parce que ça connecte à fond!!!

Je percute aujourd'hui sur la prépondérance d'un sentiment en moi. La colère. J'ai espoir à voir que les émotions se font jour. Je n'avais pas de peine à dire "j'ai de la colère au fond". Mais là, ça affleure, ça s'impose très réellement à moi.
#1239190
Bonjour à tous,

Quelques jours déjà que je sens le besoin de revenir écrire par ici. Une phase pénible. L'impression que quelque chose résiste. Tout est laborieux.

J'ai quand même réussi à me remettre un peu travail et à boucler quelques rendus. J'étais à deux doigts de lâcher complètement.

Des derniers échanges, j'ai gardé cette envie de passer à l'action. M'atteler aux zones d'ombres que je refusais de travailler et puis trancher dans le vif quand le trop de réflexion m'immobilise.

Je poursuis le suivi sophro fraîchement initié qui me laboure complètement, en parallèle à l'analyse. C'est vraiment lourd tout ça. J'ai la tentation parfois de continuer à faire comme si y avait pas besoin, comme si la vie pouvait reprendre, comme si j'étais pas aussi déprimée que ça. Mais j'arrive plus du tout à me raconter d'histoires.

Il y a eu quelques micro-évènements avec F. qui n'y sont sans doute pas pour rien dans cette impression de peser 150 tonnes:

- manifestations de sa part au bout d'une semaine avec invitation à un concert (il jouait du piano)
Besoin de voir ce que ça me faisait de le voir et puis toujours cette impression que je n'avais pas vraiment le choix. Grand accueil, grand sourire, comme si il avait retenu tous ses mots pendant 7 jours et tout sortait d'un coup.
Moi, je me suis sentie noyée. J'étais perplexe. J'avais envisagé qu'il n'y ait plus aucun signe de sa part, je ne m'attendais pas à cette effusion. je ne peux pas dire que ça ne m'a rien fait hein, j'étais rassurée de le voir si enjoué mais c'était tellement en décalage avec mon vécu des derniers temps.
Je ne me suis pas attardée.

- 2 jours plus tard, le délai était consommé, il m'appelle. Partage de son vécu de ses quinze jours, confirmation de son envie de poursuivre, d'être plus à l'écoute..etc
Moi, flattée mais au fond pas convaincue, j'explique mon besoin de temps, d'y aller doucement. Je n'avais pas les mots vraiment à poser sur ce que j'avais et continuais à traverser.
J'accepte de le voir la semaine suivante. Deux directions en moi: l'envie d'aller au bout de ma démarche et de reprendre un peu le contrôle de ma partie, histoire de tester sa sincérité mais encore la peur qu'il s'impatiente et qu'il quitte le navire.

clash avant de nous rencontrer. Il propose un changement de plan (le diner devient goûter). Et là déferlante d'angoisses de mon côté. Je parviens à articuler que je crois que finalement ce n'est pas une bonne idée, que je ne le sens pas etc. Il me raccroche au nez. M'envoie un texto autoritaire dans la foulée pour liquider un truc en cours (histoire de fric) et disparaît.

J'en suis là, face à un trou. Je bosse dur dans un sens pour moi, mais j'arrive à me résoudre à rien vis à vis de lui. Je ne liquide pas ce fameux truc, le moindre contact me soulève le cœur jusque dans les oreilles, je suis complètement paralysée, et je peine à reprendre du recul. J'ai l'impression que c'est l'effet qu'il me fait qui atteint son paroxysme: je ne suis maître de rien.

J'ai tardé à entretenir le fil et à revenir parmi vous parce qu'au fond, je ne voulais pas peser, je ne voulais pas paraître désespérante de ne pas avancer aussi vite qu'on me le souhaite, bref par orgueil et par honte.
Mais voilà, j'en avais besoin. Je sais le bien que j'en retire à chaque fois. Je devrais peut-être me retenir un peu moins.

Merci d'avance pour votre lecture..
#1239249
Bonsoir Fornarina

Je crois que tant que tu ne parviendras pas à croire que l'on puisse t'aimer, tu ne parviendras jamais à faire confiance et le moindre grain de sable - là, le dîner qui devient goûter et que tu vis de façon " catastrophique ", alors que tu as eu, un, deux, trois, quatre, signes, preuves, qui témoignaient de son plaisir et de son envie d'être avec toi - te seras une véritable souffrance... je crois que tu n'es pas prête à être en relation avec quelqu'un...
#1239317
Merci numéro 7 pour cette réponse.. qui remet mes pendules à l'heure.. encore.
Je reste bouche bée.
Je vis ces changements de plans comme des contre arguments à l'attachement qu'on peut avoir pour moi. Et oui, c'est une catastrophe intérieure à chaque fois, tant je voudrais un truc hypra bétonné!

Je me sens complètement stupide là tout de suite.
#1239350
A la lumière de ta remarque, tout s'éclaire.
Des bonnes notes? "Pas les miennes, pas méritante, doit y avoir erreur, les profs sont vraiment pas exigeants, ils voient pas que c'est du chiqué!"
Un compliment? "Pas pour moi, l'autre est forcément miro, ou manipulateur, ou il dit ça à tout le monde!"
Une rencontre? "Pourquoi y croire, je ne suis que la suivante sur un tableau de chasse, un prénom de plus".
De nouveaux clients, patients? "Bof, ils ne resteront pas de toutes manières, ils se rendront bien compte que je suis complètement nulle!"

Et c'est ce qui finit par se produire. Les gens partent. M'abandonnent. Et ça confirme mes hypothèses de départ. Et ainsi de suite à l'infini.

J'ai des petites bouffées d'estime parfois.. Mais ça sonne éphémère.

Est-ce que quelqu'un, quelqu'une parmi vous, a traversé la même chose, cette haine de soi et a pu y trouver une issue?
#1239442
Chère Fornarina,

Je n'ai pas la sagesse de Carrie ni de Numéro 7, aussi, je m'excuse par avance pour les quelques mots sans grande valeur que je vais te confier.

Je te lisais naguère sur ton premier post. J'avais lu l'interprétation de Louma sur ton pseudo, sauf si je fais erreur. Puis je t'ai lue sur ce nouveau billet et je t'avoue que tes mots me parlent beaucoup.

Je suis assez ancienne ici. J'ai demandé à Antoine de supprimermon ancien compte tant j'avais honte de moi, avant de le regretter aussitôt et de m'inscrire de nouveau sous le même pseudo.J'avais effacé tous mes anciens messages, ce n'étaient que maux et pleurs en gros. Mais mon cœur n'a jamais oublié l'aide que j'ai reçue, tous ceux qui ont participé à mon cheminement. Tout cela pour te dire que je me reconnais dans tes doutes et tes peurs.

Je comprends ton manque d'estime de toi, ton manque de confiance en toi car je vis la même chose. Tu es unique, je n'ai pas la prétention de ressentir les mêmes choses que toi, je dis seulement que tes mots me touchent car ils me parlent.

J'aimerais te dire que je m'en suis "sortie", mais je ne suis pas arrivée au bout des choses. J'ai eu une période sereine, heureuse même, mais je n'ai pas réussi à maintenir cet état de manière pérenne. Je me rassure un peu parfois en me disant que tout ne peut pas être rose tous les jours, un peu comme le temps: ilest des périodes de chaud et de froid. Je pense également à Hugo expliquant dans la préface de Cromwell que dans la vie, on ne rit pas tout le temps et on ne pleure pas tout le temps non plus-piètre raccourci de ce texte, pardon, mais j'essaie de me rassurer comme je peux.

En fait, je pense que ces phases "grises" sont constructives et que l'important est de "cultiver son jardin" jour après jour pour évoluer vers ce que l'on tend.

Je suis désolée pour mon message absolument décousu et superficiel. Je vais répondre simplement à ta question finale: je nn ai pas trouvé d'issue, je vis avec. Je précise que ce n'est pas de la haine que j'ai pour moi, mais un manque de confiance. Je suis peut-être à côté de la plaque du coup, car tu posais la question concernant la haine, mais je me suis permise d'intervenir malgré tout.

J'ai la chance d'avoir une famille merveilleuse, je leur dois beaucoup. As-tu la possibilité de te confier à un membre de ta famille?

Tu vois un psy, rien ne t'aidera davantage, là est la clé de l'issue que tu recherches: elle est en toi et le psy va t'aider à descendre les marches pour aller au tréfonds de toi et libérer cet être merveilleux que tu es.

J'ai pour ma part arrêté ma psychothérapie, je voyais un psychologue. Je n'ai pas eu les moyens pour continuer et je n'ai pas franchi le cap pour recommencer auprès d'un psychiatre qui est remboursé. Or les mots de ma psy résonnent encore en moi, même un an plus tard, cela travaille encore en moi...

Tu es déjà sur le chemin de l'amour, poursuis ainsi avec confiance, tu sortiras apaisée de cette "épreuve".

Une fois encore, je m'excuse pour mon message qui manque de clarté, je suis fatiguée et je manque de sagesse. Je voudrais malgré tout te dire que je crois en toi, la haine est une sorte de fol amour puisque le contraire de l'amour est l'indifférence, donc essaie d'être un peu plus douce avec toi et ton prétendant. Et pour la petite anecdote, sache que d'un œil extérieur, j'aurais adoré que mon copain préfère un goûter à un dîner:ça fait "tendre moment" dans mon esprit, sans doute parce que je suis cucul la praline comme il dit...

Plein de courage, continue!
#1239453
Eva,

Merci de t'être exposée devant cette question qui je m'en doute remue un peu les tripes..


Tu te doutes bien que ce regard que tu portes sur ton écrit est très dur, et je reconnais là ces précautions que j'use sans cesse.. "Excusez-moi de m'exprimer.. euh excusez-moi mais je vais prendre la parole.. Euh je voudrais vous dire le fond de ma pensée mais euh je sais d'avance que bon par rapport à la votre euh ça ne vaut pas grand chose...etc etc"


Je souris malicieusement de voir cela amené de l'extérieur et je me dis vraiment qu'il faut avancer sur ce terrain. Je trouve ton mail très bien écrit, très touchant. Nous aimerions tous nous souvenir à merveille des grands chefs d'œuvre et ne pas trahir leur pensée. Mais nous les lisons à travers nos propres filtres et ce qu'il nous reste au-delà de leur beauté, c'est ces quelques points où ils nous parlent, nous aident et nous guident.


Tu parles de "phases grises".. Le "ton" est bien choisi. Poster hier m'a fait beaucoup de bien. Je souffle un peu sur les cendres aujourd'hui, je m'accroche à ce que j'accomplis et je me soutiens de quelques trucs en plus de la psy et de la sophro qui me permettent d'avancer. Mais les chutes et les moments de découragement ne sont pas rares malgré cet éventail de soutien.


Je sais pertinemment que je remonte toujours.. Et oui, Louma l'avait senti, espéré, repéré, je ne sais pas.. L'ennui c'est que je ne savais pas tirer leçon de mes blessures, erreurs, lacunes etc. Une fois l'espoir revenu, je dégringole dans le même escalier. Je suis lasse de ce décor qui défile de plus en plus vite, de plus en plus souvent et c'est cela qui m'électrise et m'impose un vrai repositionnement. C'est la seule voie possible maintenant. J'ai une petite phrase aimanté sur mon frigo: Si nous sommes dans la bonne direction, il n'y a qu'une chose à faire, continuer à marcher.


Un mot sur la famille. J'ai un regard très serré sur ma famille. Certaines personnes me font du bien. D'autres beaucoup plus de mal que de bien et je ressens une espèce d'alarme en moi qui m'empêche de m'épancher davantage. Mon père m'aide beaucoup à la discussion seulement il est loin. Ma mère fait de son mieux mais elle est complètement à côté dans sa façon d'aimer et d'écouter. Je suis toujours déçue, tendue, en vrac à l'intérieur après l'avoir vue. Je m'épargne ça désormais, et je vais là où je me sais accueillie.


Ton intervention Eva me fait plaisir alors surtout ne te prive pas d'écrire.


Bonne journée à toutes!