Hylcazar a écrit :Salut Mox Nox et merci pour ta réponse.
Mais je t'en prie. Nous sommes là pour ça.
Hylcazar a écrit :Il y a 1 ou 2 trucs qui me gênent dans ta manière de répondre
C'est sans aucune espèce d'intérêt. Dans la mesure où ma réponse ne t'est pas due, et où tu en retiendras exactement ce que tu veux sans qu'il me soit loisible ou nécessaire de te la faire "boire en entier", ta gêne ne saurait avoir la moindre implication à mes yeux. C'est à peu près comme si tu me disais que ton escalope de veau de ce midi était trop cuite
*.
Hylcazar a écrit :comme par exemple le fait que tu me répondes parfois comme si tu me connaissais par coeur alors que tu as lu un texte de 15 lignes de ma part.
Je crois en la vertu des mots. Je crois que certaines tournures de phrases ne sont pas anodines, et je leur prête un sens. Cet exercice courant d'extrapolation du verbe à l'état mental qui est son substrat porte communément le nom de "psychologie", et puisque deux écrans nous séparent, c'est tout ce que nous pouvons nous offrir l'un l'autre. Je ne sais de ce que tu ressens que ce que tu dis, et vice-versa. Si tu pars du principe (pas forcément idiot, au demeurant) qu'on ne dit rien de soi en écrivant, et que l'autre ne nous connaît pas mieux après avoir lu nos quinze lignes qu'avant ... la question qui se pose est la suivante : pourquoi avoir écrit ces quinze lignes sur un forum où personne ne te connaît hors de l'écran ?
Hylcazar a écrit :Ça donne presque l'impression que tu ne cherches en fait qu'une tribune pour exposer ton point de vue.
Ah ? Ta réponse me gêne un peu, pour tout te dire. Comme par exemple le fait que tu me répondes parfois comme si tu connaissais mes intentions sur ce forum alors que tu as lu un texte de 8 lignes de ma part.
Peut-être cela t'aidera-t-il à cerner un peu le problème ? Le souci de ce petit mindfuck banal n'est pas son axiome (je n'ai effectivement aucun moyen de savoir si je comprends les gens que je lis), mais son absence de conséquences (puisque je ne peux faire autre chose que continuer à les lire et leur donner à lire, moi-même, c'est pas comme si je pouvais changer quoi que ce soit à notre rapport).
Hylcazar a écrit :Mais peu importe.
Cela importe. Assez pour que tu en parles et que cela représente la moitié de ton nouveau message.
Hylcazar a écrit :Certaines de tes phrases m'ont fait du bien et je t'en remercie.
C'est inutile. Je suis venu t'aider, au mieux de mes maigres moyens virtuels, pas te faire du bien. Je pense d'ailleurs que tu te feras beaucoup moins de mal quand tu cesseras d'essayer de te faire du bien, et de postuler que les choses et les êtres et l'univers (moi, la belle histoire que tu as à vivre avec cette femme qui ne veut plus de toi, etc) sont là pour te faire du bien. Je m'en explique plus en détail dans mon premier message.
Hylcazar a écrit :Je ne crois pas à la prédestination. Quand je parle de "belle histoire", je parle de potentialité et non de réalité et je me base sur ce que je sais de moi et d'elle.
Ce que tu sais d'elle est qu'elle ne veut plus de toi, et qu'elle s'en tape un autre, et qu'elle en est bien contente. Sans le savoir, tu peux aussi en inférer qu'elle le trouve mieux que toi, pour elle. La "potentialité" est donc nulle. Et nul devrait être le regret qui l'accompagne. En acceptant de regretter ce qui ne peut être, tu organises et planifies ton propre tourment. Détache-toi. C'est tout ce que j'ai eu envie de dire en te lisant, et je le maintiens. En feras ce que peux.
Hylcazar a écrit :Mais je suis d'accord avec toi, à partir du moment où la personne n'a pas envie de vivre cette belle histoire, elle n'existe pas.
Non, tu n'es pas d'accord avec moi. Je dis surtout que si la personne n'a pas envie de vivre avec toi une belle histoire, la suite de mots "une belle histoire [avec telle personne]" n'a même plus de sens au plan sémantique. Même comme potentialité.
Si je lance une pièce en l'air et que j'ai besoin qu'elle tombe sur pile, la potentialité de mon gain a existé. Même si pour finir, la pièce est tombée sur face. C'était une potentialité, non-réalisée, non effective, mais une potentialité pour de bon, dont je peux déplorer le résultat final. Par contre, si je ressens le besoin de "vivre une belle histoire avec X", alors que X est mort depuis 456 ans/vit à l'autre bout du monde et ne sait pas que je l'aime/n'existe que dans ma tête/s'est déjà fait la belle depuis 7 mois ... je ne suis pas confronté à une potentialité malheureuse et non-éclose que je puisse regretter, comme c'était le cas avec la pièce. Je suis confronté au fait que mon cerveau déconne, parce qu'il me fait prêter un sens au syntagme "une belle histoire avec X" alors qu'X est mort depuis 456 ans/vit à l'autre bout du monde et ne sait pas que je l'aime/n'existe que dans ma tête/s'est déjà fait la belle depuis 7 mois.
Le problème de ton traitement subjectiviste est qu'il met sur un pied d'égalité des regrets "fonctionnels" et cohérents, viables (perdre un pile ou face, rater une occasion potentielle, ne pas toucher de prime de Noël) et des regrets absurdes, dysfonctionnels, des choses qui n'ont même pas de sens hors de ma tête (mon besoin de vivre "une belle histoire" avec une fille qui ne veut pas d'une belle histoire avec moi depuis 7 mois, ne pas pouvoir me téléporter sur Mars en me frottant le nez trois fois et en pensant très fort à la planète rouge, être incapable de remonter le cours du temps). Dans le premier cas, je veux bien qu'on parle de regrets, de potentialités manquées. Dans le second, je vois surtout quelques rêveries et fantasmes frustrants, mais sans potentialité réelle.
Indice : La différence entre les deux n'est pas mon ressenti, mais le monde réel. Et tant que je ne me détache pas, un tout petit peu, de mon ressenti, je perds mon accès au monde réel, justement. Parce que c'est à moi de m'adapter à lui, pas l'inverse. Ne pas sentir ça, ne pas en être imprégné totalement passé l'âge de 6 ans, c'est témoigner à mon sens d'une croyance narcissique en sa propre prédestination.
Hylcazar a écrit :Pour le reste, merci pour tes mots, ça m'a fait du bien
Toujours sans intérêt, hélas. Fais un très gros effort de conceptualisation, et tente d'imaginer un instant que je ne sois pas là pour "te faire du bien" ou "parce que je cherche une tribune". Fais comme si je te parlais pour tenter de te communiquer une idée précise au sujet de ton rapport au monde. Un truc de la forme "L'univers (dans son intégralité effective, j'entends) se branle complètement de ce qui te fait du bien. Et comme tu vis dans le monde et pas dans tes ressentis, ce serait bien que tu te concentres sur ça", par exemple. Est-ce-que ça faciliterait la communication, à ton avis ?
* Et Dieu sait que le veau trop cuit, c'est vraiment dégueulasse !