- 30 juin 2009, 17:49
#119874
Peut-être ce récit, dont je m'excuse par avance de la longueur, donnera-t-il naissance à des commentaires et points de vue qui pourraient m'aider ?
La femme qui a partagé ma vie depuis 12.5ans m'a quitté il y a 1.5mois. Motif: 'je ne suis plus amoureuse de toi, j'ai des sentiments pour un autre". Mon monde s'est littéralement écroulé.
J'ai passé le 1er mois dans un trou noir, à nier la réalité, à sentir un vide immense, à me sentir complètement perdu. J'ai eu des réactions excessives: plus d'appétit, plus de sommeil, crises de larmes. Il est clair qu'il y a plus que la rupture qui se jouait.
De son côté, ça a marqué un changement radical. Elle était en dépression depuis 4-5ans, avec des crises alimentaires, plus d'envie etc.. Depuis, terminé, elle va bien, elle s'ouvre, son discours est beaucoup plus mature, elle ne cherche plus à éviter les mauvais jugements mais elle fait attention dans la mesure du possible à éviter de me blesser. Je ne sais pas ce qui se passe avec son nouveau partenaire, certains faisceaux d'indices me laissent penser que ce n'est peut-être pas qu'une bouée de sauvetage.
Après ce 1er mois, un certains nombre de déclics se sont produits dans ma tête après une grosse remise en question.
Voici ma grille de lecture à présent.
Début de notre relation:
Moi (20 ans): en fuite de ma famille mais sans en avoir conscience car rien à leur reprocher. Résultat, je suis arrivé devants elle avec un déficit de maturité émotionnel important, des peurs, des doutes, un sentiment d'insignifiance et un besoin énorme d'être aimé, valorisé.
Elle (20 ans): en fuite de sa famille aussi car le couple formé par ses parents est un couple sans amour. Elle est aussi arrivée avec des idées préconçues sur l'infidélité des hommes. C'est quelqu'un qui était totalement dans le contrôle de l'image qu'elle renvoyait (je parle au passé car c'est sans doute quelque chose qu'elle vient de remettre en cause) et également très centrée sur elle-même. Je lui ai apporté le sentiment que je l'acceptais inconditionnellement, d'une totale fidélité et aussi une famille de substitution avec un fonctionnement plus sain. Comme physiquement je correspondais à ses critères et que j'avais le bon profil question couple, elle a pensé tenir sa chance.
Ce que je pense qui a merdé:
Elle est terriblement belle et douée dans les études et le boulot. Dans mon esprit, si elle restait avec moi, c'était forcément pour moi car il n'y avait aucun lien de dépendance sociale, financière et les sollicitations ne manquaient pas même si elle ne voulait pas les voir. D'autre part, j'avais l'impression que mon monde s'élargissait spectaculairement (elle vient des Antilles et que ça a résonné en moi comme une ouverture vers ailleurs, loin de chez moi).
J'ai été incapable de la regarder telle qu'elle était vraiment. Je l'ai totalement idéalisée. Pendant 12 ans, j'étais tout en attention pour elle, enfin, je devrais plutôt dire que je lui donnais le type d'attention que je croyais bon pour elle (mais qui était sans doute celui dont je rêvais de sa part envers moi). C'était sans doute agréable pour elle au début mais au bout d'un moment, elle a dû se rendre compte, inconsciemment, que j'aimais quelque chose qui n'était pas tout à fait elle, ça couplé avec la magie des 1er temps qui fini par se dissiper. Toutefois, son besoin de contrôler son image l'a poussée à maintenir cet état. Ca, et également le fait qu'elle avait un besoin de se projeter dans un couple apparemment sain. Elle a également totalement refoulé les problèmes par peur des jugements. Il y a bien eu des signes mais j'étais incapable de les voir. Je n'ai pas non plus su déceler ses défauts, ses fragilités et ses vraies attentes. Elle a dû se sentir incomprise mais en même temps, elle n'était pas capable de les dire ouvertement. Je crois que de toute façon, je ne l'aurais pas entendue car mes propres faiblesses et mes blocages m'interdisaient de voir son rejet de sa famille car ça résonnait bien trop fort en moi et je ne voulais pas l'admettre. A partir de là, moi aussi je pense que j'étais dans le contrôle de mon image .
De mon côté, je me sentais blessé de voir qu'elle ne faisait plus attention à moi. Je lui trouvais bien sûr toutes les excuses: la dépression, ce n'est pas son mode de fonctionnement etc...
En fait, j'attendais qu'elle réponde à mes attentes sans vouloir les lui avouer et je souffrais. Le plus sain aurait été de se rendre compte que l'amour aussi s'étouffait. Mais je m'étais fermé au reste du monde, je n'avais plus qu'elle et je m'accrochais à l'espoir que ça change, de manière totalement immature.
Je l'ai mal aimée. Je n'ai pas su voir les vrais enjeux pour elle et y répondre sainement. Elle n'a pas su les sortir non plus. Enfin, je n'ai pas su exprimer mes propres enjeux.
Au final, nous n'avons pas su grandir ensemble, ni rien construit (pas d'enfants, pas de maison, pas mariés). Seul le côté professionnel tient la route.
J'ai trouvé la rupture totalement injuste au début. Je ne pouvais pas croire qu'elle puisse tourner la page sur 12,5 ans comme ça, sans pratiquement d'explication, mais en disant qu'elle me respectait et qu'elle restait attachée à moi, à notre histoire. Finalement c'est complètement juste. Cette relation nous a figé, ne nous rendait pas heureux, elle a su voir que ça avait fait son temps, qu'il fallait y mettre un terme alors que moi j'étais encore complètement aveuglé et dépendant d'elle.
La rupture m'a ouvert les yeux sur moi-même et sur elle ainsi que sur toute la richesse qui m'entoure (famille, amis) et à laquelle je m'étais fermé dans ma fuite. Je sais maintenant que le monde est plein de bonnes choses pour moi si je fais l'effort de me pardonner à moi-même, de remettre en cause mes croyances, et de faire la paix avec les personnes qui comptent pour moi.
Malgré tout, aujourd'hui, ça reste très dur. En sachant tout ça, j'ai vraiment le sentiment d'avoir laisser passer le bonheur. Même si elle a des défauts et des faiblesses, elle aurait vraiment pu être la femme de ma vie. Mais c'est trop tard, elle est loin dans sa tête. Je me retrouve seul et plus personne avec qui partager ça.
J'ai l'impression que c'est inutile de lui avouer tout ça, ça ne changerait sans doute rien, en tout cas pas pour l'instant.
Est-ce qu'une 2eme histoire est possible? J'aimerais le croire mais je ne crains que le chemin que j'ai fais dans ma tête suffise à me rendre à nouveau désirable à ses yeux. Et puis la souffrance à été forte (euphémisme). D'autre part, elle a peut-être trouvé ce qu'elle cherche. J'ai quelques doutes car certaines choses me font penser qu'elle reproduit un schéma mais elle peut aussi très bien en avoir conscience et vivre quelque chose d'équilibré.
Plus tard? Comment savoir vers quoi nous aurons évolué indépendamment? Et surtout, si ce plus tard est dans 10 ans, ça n'a pas de sens.
J'ai eu 12,5 ans, je n'en ai rien fait. Elle non plus bien sûr mais elle veut avancer et laisser la culpabilité derrière elle. Elle a sans doute raison. Je pourrais lui en vouloir mais je crois que je suis mal placé pour donner des leçons. La seule chose que je pense devoir faire est de m'excuser pour l'avoir aimée aussi maladroitement et tout faire pour repartir de l'avant.
Ce coup de pied au cul aura au moins eu le mérite de me pousser à grandir. J'espère que le vide qui s'est crée sera en fait de la place pour quelque chose de mieux. En tout cas, je dois faire ce qu'il faut pour arrêter de passer ma vie à me la gâcher.
La femme qui a partagé ma vie depuis 12.5ans m'a quitté il y a 1.5mois. Motif: 'je ne suis plus amoureuse de toi, j'ai des sentiments pour un autre". Mon monde s'est littéralement écroulé.
J'ai passé le 1er mois dans un trou noir, à nier la réalité, à sentir un vide immense, à me sentir complètement perdu. J'ai eu des réactions excessives: plus d'appétit, plus de sommeil, crises de larmes. Il est clair qu'il y a plus que la rupture qui se jouait.
De son côté, ça a marqué un changement radical. Elle était en dépression depuis 4-5ans, avec des crises alimentaires, plus d'envie etc.. Depuis, terminé, elle va bien, elle s'ouvre, son discours est beaucoup plus mature, elle ne cherche plus à éviter les mauvais jugements mais elle fait attention dans la mesure du possible à éviter de me blesser. Je ne sais pas ce qui se passe avec son nouveau partenaire, certains faisceaux d'indices me laissent penser que ce n'est peut-être pas qu'une bouée de sauvetage.
Après ce 1er mois, un certains nombre de déclics se sont produits dans ma tête après une grosse remise en question.
Voici ma grille de lecture à présent.
Début de notre relation:
Moi (20 ans): en fuite de ma famille mais sans en avoir conscience car rien à leur reprocher. Résultat, je suis arrivé devants elle avec un déficit de maturité émotionnel important, des peurs, des doutes, un sentiment d'insignifiance et un besoin énorme d'être aimé, valorisé.
Elle (20 ans): en fuite de sa famille aussi car le couple formé par ses parents est un couple sans amour. Elle est aussi arrivée avec des idées préconçues sur l'infidélité des hommes. C'est quelqu'un qui était totalement dans le contrôle de l'image qu'elle renvoyait (je parle au passé car c'est sans doute quelque chose qu'elle vient de remettre en cause) et également très centrée sur elle-même. Je lui ai apporté le sentiment que je l'acceptais inconditionnellement, d'une totale fidélité et aussi une famille de substitution avec un fonctionnement plus sain. Comme physiquement je correspondais à ses critères et que j'avais le bon profil question couple, elle a pensé tenir sa chance.
Ce que je pense qui a merdé:
Elle est terriblement belle et douée dans les études et le boulot. Dans mon esprit, si elle restait avec moi, c'était forcément pour moi car il n'y avait aucun lien de dépendance sociale, financière et les sollicitations ne manquaient pas même si elle ne voulait pas les voir. D'autre part, j'avais l'impression que mon monde s'élargissait spectaculairement (elle vient des Antilles et que ça a résonné en moi comme une ouverture vers ailleurs, loin de chez moi).
J'ai été incapable de la regarder telle qu'elle était vraiment. Je l'ai totalement idéalisée. Pendant 12 ans, j'étais tout en attention pour elle, enfin, je devrais plutôt dire que je lui donnais le type d'attention que je croyais bon pour elle (mais qui était sans doute celui dont je rêvais de sa part envers moi). C'était sans doute agréable pour elle au début mais au bout d'un moment, elle a dû se rendre compte, inconsciemment, que j'aimais quelque chose qui n'était pas tout à fait elle, ça couplé avec la magie des 1er temps qui fini par se dissiper. Toutefois, son besoin de contrôler son image l'a poussée à maintenir cet état. Ca, et également le fait qu'elle avait un besoin de se projeter dans un couple apparemment sain. Elle a également totalement refoulé les problèmes par peur des jugements. Il y a bien eu des signes mais j'étais incapable de les voir. Je n'ai pas non plus su déceler ses défauts, ses fragilités et ses vraies attentes. Elle a dû se sentir incomprise mais en même temps, elle n'était pas capable de les dire ouvertement. Je crois que de toute façon, je ne l'aurais pas entendue car mes propres faiblesses et mes blocages m'interdisaient de voir son rejet de sa famille car ça résonnait bien trop fort en moi et je ne voulais pas l'admettre. A partir de là, moi aussi je pense que j'étais dans le contrôle de mon image .
De mon côté, je me sentais blessé de voir qu'elle ne faisait plus attention à moi. Je lui trouvais bien sûr toutes les excuses: la dépression, ce n'est pas son mode de fonctionnement etc...
En fait, j'attendais qu'elle réponde à mes attentes sans vouloir les lui avouer et je souffrais. Le plus sain aurait été de se rendre compte que l'amour aussi s'étouffait. Mais je m'étais fermé au reste du monde, je n'avais plus qu'elle et je m'accrochais à l'espoir que ça change, de manière totalement immature.
Je l'ai mal aimée. Je n'ai pas su voir les vrais enjeux pour elle et y répondre sainement. Elle n'a pas su les sortir non plus. Enfin, je n'ai pas su exprimer mes propres enjeux.
Au final, nous n'avons pas su grandir ensemble, ni rien construit (pas d'enfants, pas de maison, pas mariés). Seul le côté professionnel tient la route.
J'ai trouvé la rupture totalement injuste au début. Je ne pouvais pas croire qu'elle puisse tourner la page sur 12,5 ans comme ça, sans pratiquement d'explication, mais en disant qu'elle me respectait et qu'elle restait attachée à moi, à notre histoire. Finalement c'est complètement juste. Cette relation nous a figé, ne nous rendait pas heureux, elle a su voir que ça avait fait son temps, qu'il fallait y mettre un terme alors que moi j'étais encore complètement aveuglé et dépendant d'elle.
La rupture m'a ouvert les yeux sur moi-même et sur elle ainsi que sur toute la richesse qui m'entoure (famille, amis) et à laquelle je m'étais fermé dans ma fuite. Je sais maintenant que le monde est plein de bonnes choses pour moi si je fais l'effort de me pardonner à moi-même, de remettre en cause mes croyances, et de faire la paix avec les personnes qui comptent pour moi.
Malgré tout, aujourd'hui, ça reste très dur. En sachant tout ça, j'ai vraiment le sentiment d'avoir laisser passer le bonheur. Même si elle a des défauts et des faiblesses, elle aurait vraiment pu être la femme de ma vie. Mais c'est trop tard, elle est loin dans sa tête. Je me retrouve seul et plus personne avec qui partager ça.
J'ai l'impression que c'est inutile de lui avouer tout ça, ça ne changerait sans doute rien, en tout cas pas pour l'instant.
Est-ce qu'une 2eme histoire est possible? J'aimerais le croire mais je ne crains que le chemin que j'ai fais dans ma tête suffise à me rendre à nouveau désirable à ses yeux. Et puis la souffrance à été forte (euphémisme). D'autre part, elle a peut-être trouvé ce qu'elle cherche. J'ai quelques doutes car certaines choses me font penser qu'elle reproduit un schéma mais elle peut aussi très bien en avoir conscience et vivre quelque chose d'équilibré.
Plus tard? Comment savoir vers quoi nous aurons évolué indépendamment? Et surtout, si ce plus tard est dans 10 ans, ça n'a pas de sens.
J'ai eu 12,5 ans, je n'en ai rien fait. Elle non plus bien sûr mais elle veut avancer et laisser la culpabilité derrière elle. Elle a sans doute raison. Je pourrais lui en vouloir mais je crois que je suis mal placé pour donner des leçons. La seule chose que je pense devoir faire est de m'excuser pour l'avoir aimée aussi maladroitement et tout faire pour repartir de l'avant.
Ce coup de pied au cul aura au moins eu le mérite de me pousser à grandir. J'espère que le vide qui s'est crée sera en fait de la place pour quelque chose de mieux. En tout cas, je dois faire ce qu'il faut pour arrêter de passer ma vie à me la gâcher.
Modifié en dernier par zaphod le 26 oct. 2009, 07:44, modifié 1 fois.