- 14 juin 2013, 23:27
#687650
Ce qui suit n'est pas une "histoire", mais un simple constat. Je le crois de quelque intérêt pour les intervenants de cette rubrique, que l'on sent à 2 jours du suicide quand ils ne se sentent plus aimés.
- Plusieurs femmes me disent sur une base régulière (envahissante, pour certaines) qu'elles m'aiment. Il est pourtant évident que c'est de la merde en barres. Le plus dramatique est que leurs déclarations sont vraisemblablement sincères, pour la plupart.
- Il m'arrive de dire à certaines que je les aime, avec plus ou moins de bonne foi. Un peu pour les sauter, un peu pour leur faire plaisir, un peu pour les rembourser des affronts successifs que je leur fais subir, un peu parce que j'aimerais les aimer.
- Globalement, il est certain que je n'aime pas, et que je ne suis pas vraiment aimé. Et je vais très bien. Je ne suis pas un monstre. Je ne suis pas sans coeur. Je ne suis ni sinistre, ni frustré, ni aigri, ni asexuel, ni pédé, ni superficiel, ni cupide, ni extrême. Je suis simplement quelqu'un qui reconnaît qu'il va bien, sans doute mieux que jamais, alors qu'il n'aime personne et n'est aimé de personne.
Potentiellement, nous sommes identiques, à peu de choses près. Ce qui vous plombe n'est pas la marche inéluctable des évènements, des séparations, des reprises de contact sur l'oreiller, des textos ambigus, de l'espionnage-facebook. Ce qui vous plombe c'est cette névrose moderne qu'on vous a foutue sur la gueule, laquelle vous fait croire dur comme fer :
- que l'accomplissement ne se trouve que dans les gens,
- que votre salut ne peut venir que d'un autre,
- que vous ne valez rien par vous-même,
- que la vie est faite pour se vivre à deux tout le temps,
- qu'on perd à capitaliser sur autre chose qu'un coeur
- que l'amour est toujours chaleureux, et le concept, toujours froid.
Je tenais à vous dire, et à vous démontrer par mon exemple (sans doute un peu particulier, et guère enviable), que ce système ne marche pas. Vous êtes des hommes, des femmes, des ados ... vous êtes destinés à exister par vous-mêmes, à trouver la complétude dans vos destinées propres, à sculpter de vos mains inlassablement la beauté que l'on ne trouve pas dans le cadre nu de vos existences mornes. Personne ne peut vous sauver de vous-même. Et il n'y a que vous, pour vous sauver de tout le reste. Vous avez tout. A l'échelle de la race humaine, vous êtes tout en haut de la pyramide. L'Homme n'a jamais été aussi riche, aussi beau, aussi puissant, aussi peinard, aussi solide que vous. Avortons souffreteux, vous vivrez plus vieux que les plus rudes gaillards des siècles passés, et sans douleur ou presque. Travailleurs, on vous paiera chaque heure plusieurs fois le salaire d'un jour de mineur, de soldat des contrées moins heureuses. Et pour glander devant un écran. Ados reclus, internet vous tend les bras. Cette fenêtre toujours changeante sur l'univers vous fera oublier parents et professeurs, Dieu et patrie. Le paysage infini du savoir s'étend à perte de vue dans votre browser. L'arbre de la connaissance a poussé et ses fruits juteux ensuqueraient déjà vos doigts gourds, si vous preniez la peine de tendre le bras.
Chialeurs impénitents que vous êtes, vous allez mieux que le monde, et c'est au prix du monde que vous continuerez à aller bien, sans daigner vous en rendre compte. L'ennui même vous est épargné. Il n'est pas un livre, pas un film, pas une musique qui ne se puisse extraire des villosités fécondes de la toile. Âmes en peine qui me lisez ce soir sur JRME, quelle folie est la vôtre ! Bach a déjà tout dit sur la mélancolie. Bitovent, sur la rage. Shakespeare, sur la vengeance. Et ils sont là. Gratos, en stock, à 3 clics d'ici. Qu'est-ce-que vous foutez encore là, bande de cons ? Pour 30 balles par mois (bien dérisoires en comparaison des 30 deniers, l'inflation est passée par là), on vous a servi la paix et les mystères de l'univers sur un plateau d'argent, à la vitesse de la fibre optique. Vous pouvez tout faire, tout vivre, tout voir, tout lire, tout savoir, tout casser, tout baiser : TOUT est là. Des obèses à moustache qui se font enculer dans une baignoire vide, du cinéma pachtoune, assez de physique quantique pour vous décalquer les neurones, des vidéos de ski extrême en full HD pour les paralytiques, tout est cadeau. Alors arrêtez de couiner, et allez bien, puisque vous êtes faits pour aller bien.
- Plusieurs femmes me disent sur une base régulière (envahissante, pour certaines) qu'elles m'aiment. Il est pourtant évident que c'est de la merde en barres. Le plus dramatique est que leurs déclarations sont vraisemblablement sincères, pour la plupart.
- Il m'arrive de dire à certaines que je les aime, avec plus ou moins de bonne foi. Un peu pour les sauter, un peu pour leur faire plaisir, un peu pour les rembourser des affronts successifs que je leur fais subir, un peu parce que j'aimerais les aimer.
- Globalement, il est certain que je n'aime pas, et que je ne suis pas vraiment aimé. Et je vais très bien. Je ne suis pas un monstre. Je ne suis pas sans coeur. Je ne suis ni sinistre, ni frustré, ni aigri, ni asexuel, ni pédé, ni superficiel, ni cupide, ni extrême. Je suis simplement quelqu'un qui reconnaît qu'il va bien, sans doute mieux que jamais, alors qu'il n'aime personne et n'est aimé de personne.
Potentiellement, nous sommes identiques, à peu de choses près. Ce qui vous plombe n'est pas la marche inéluctable des évènements, des séparations, des reprises de contact sur l'oreiller, des textos ambigus, de l'espionnage-facebook. Ce qui vous plombe c'est cette névrose moderne qu'on vous a foutue sur la gueule, laquelle vous fait croire dur comme fer :
- que l'accomplissement ne se trouve que dans les gens,
- que votre salut ne peut venir que d'un autre,
- que vous ne valez rien par vous-même,
- que la vie est faite pour se vivre à deux tout le temps,
- qu'on perd à capitaliser sur autre chose qu'un coeur
- que l'amour est toujours chaleureux, et le concept, toujours froid.
Je tenais à vous dire, et à vous démontrer par mon exemple (sans doute un peu particulier, et guère enviable), que ce système ne marche pas. Vous êtes des hommes, des femmes, des ados ... vous êtes destinés à exister par vous-mêmes, à trouver la complétude dans vos destinées propres, à sculpter de vos mains inlassablement la beauté que l'on ne trouve pas dans le cadre nu de vos existences mornes. Personne ne peut vous sauver de vous-même. Et il n'y a que vous, pour vous sauver de tout le reste. Vous avez tout. A l'échelle de la race humaine, vous êtes tout en haut de la pyramide. L'Homme n'a jamais été aussi riche, aussi beau, aussi puissant, aussi peinard, aussi solide que vous. Avortons souffreteux, vous vivrez plus vieux que les plus rudes gaillards des siècles passés, et sans douleur ou presque. Travailleurs, on vous paiera chaque heure plusieurs fois le salaire d'un jour de mineur, de soldat des contrées moins heureuses. Et pour glander devant un écran. Ados reclus, internet vous tend les bras. Cette fenêtre toujours changeante sur l'univers vous fera oublier parents et professeurs, Dieu et patrie. Le paysage infini du savoir s'étend à perte de vue dans votre browser. L'arbre de la connaissance a poussé et ses fruits juteux ensuqueraient déjà vos doigts gourds, si vous preniez la peine de tendre le bras.
Chialeurs impénitents que vous êtes, vous allez mieux que le monde, et c'est au prix du monde que vous continuerez à aller bien, sans daigner vous en rendre compte. L'ennui même vous est épargné. Il n'est pas un livre, pas un film, pas une musique qui ne se puisse extraire des villosités fécondes de la toile. Âmes en peine qui me lisez ce soir sur JRME, quelle folie est la vôtre ! Bach a déjà tout dit sur la mélancolie. Bitovent, sur la rage. Shakespeare, sur la vengeance. Et ils sont là. Gratos, en stock, à 3 clics d'ici. Qu'est-ce-que vous foutez encore là, bande de cons ? Pour 30 balles par mois (bien dérisoires en comparaison des 30 deniers, l'inflation est passée par là), on vous a servi la paix et les mystères de l'univers sur un plateau d'argent, à la vitesse de la fibre optique. Vous pouvez tout faire, tout vivre, tout voir, tout lire, tout savoir, tout casser, tout baiser : TOUT est là. Des obèses à moustache qui se font enculer dans une baignoire vide, du cinéma pachtoune, assez de physique quantique pour vous décalquer les neurones, des vidéos de ski extrême en full HD pour les paralytiques, tout est cadeau. Alors arrêtez de couiner, et allez bien, puisque vous êtes faits pour aller bien.