Ici, trouvez des conseils et stratégies pour récupérer son ex : silence radio, règles, comportements à éviter. Partagez vos expériences, posez vos questions, et explorez les étapes pour surmonter les interdits et recréer des liens. Que vous débutiez ou cherchiez à comprendre, cet espace est là pour vous guider
#1315086
Merci infiniment de vos réponses, etpourtant, Janysse

J'ai écouté hier soir Christophe André. C'est vrai que c'est bien. Ce qui est déjà une sensation étrange pour moi, c'est de vraiment "prendre du temps pour moi". Ca fait nulos à dire mais c'est vrai que vraiment prendre le temps, c'est bien. Il faut que je continue dans cette voie.
Et trop envie de faire le yoga challenge, ça a l'air vraiment bien ! Je vais essayer de motiver ma soeur.

Etpourtant, ton idée est vraiment belle. C'est vrai que vu comme ça ça me rassure presque. J'aime beaucoup l'idée de donner un nom et une texture aux pensées. Avec toutes les miennes je pourrais former une équipe de foot, entre tous "et si", "oui mais", "tu te rappelles ce jour où il a fait ça..." "et puis quand il a dit ça", "mais au final, on s'aimait et c'était beau", "non mais il y en aura d'autres". Je vais même l'écrire je pense.

Mille mercis encore. Je reviens plusieurs fois dans la journée pour relire ces messages et m'en imprégner.
Je suis vraiment très reconnaissante de ce forum.
#1315395
Re bonsoir à tous

Cela va mieux depuis la dernière fois, merci beaucoup de votre aide. J'essaie d'avoir un état d'esprit plus positif, j'imagine la vie que j'aimerais avoir, la personne que j'aimerais être, ça m'aide à me tourner vers le futur et non vers le passé. En général. J'arrive même à méditer, ça me fait du bien.

Mais j'en peux vraiment plus de ces pensées intrusives. Depuis trois jours je me rejoue dans ma tête le moment où il m'a appelée pour me dire qu'il avait embrassé une fille la veille. On s'est vus en vrai deux semaines plus tard, pour "se séparer proprement". Et là, une question me turlupine. Est ce qu'ils se sont juste embrassés ? Est ce qu'il y a eu plus ? Combien plus ? Est ce qu'ils se sont revus ? Il m'a dit que le lendemain, elle lui avait proposé un café et qu'il avait répondu "ecoute là je viens de me séparer de ma copine". J'en ai déduit qu'il n'y avait pas été. Biais de positivitié ?

Quand j'ai raconté ça à ma mère elle m'a dit "mais il est allé boire le café ou pas ? Et... Ben je sais pas. J'en sais rien en fait. Pour trouver la paix j'essaie de le pardonner. Notre couple n'allait plus autant émotionnellement que dans l'intimité. Un bisou en soirée, me le dire direct le lendemain... Même si ça reste une tromperie et que je l'ai quitté, je lui trouve des excuses pour le pardonner. Du style "je me respecte car je l'ai quitté mais bon c'est pas AUTANT un c**** que ça, c'était petit, c'était pas une grosse tromperie de plusieurs mois alors que je pensais que tout allait bien".

Une tromperie est une tromperie mais je toruve quand même qu'il y a une échelle de gravité. Et que selon cette échelle la personne trompée souffre plus ou moins.

Je suis résolue à ne pas briser mon SR. Qui n'est même plus un SR hein, maintenant c'est juste ma vie normale. Je ne veux pas non plus parler avec ses amis, avec qui je n'ai aucun différend mais auxquels je parle peu depuis tout ça. Et puis ma fierté, hein. Je m'en fous de lui, hein ? Ma vie est tellement mieux sans lui.

Je sais que ce vous allez dire... Qu'est ce que ça change ? Rien. Oui, il est encore là, tout petit tapi dans un recoin de mon coeur. Cet espoir. Et je sais que avec le contexte, tout ça, je peux m'autoriser et ne pas me blâmer à mort. Et que cet espoir est là parce que, pour l'instant, je n'ai pas trouvé mieux et qu'un jour je rencontrerai quelqu'un qui me fera penser que cette rupture est la meilleure chose qui me soit arrivée.

Mais quand même, j'ai ce besoin viscéral de savoir.
Voilà, c'est un problème sans solution. Mon cerveau n'est vraiment pas coopératif !!!

Belle soirée à vous

ps quand je dis pardonner c'est pardonner pour avancer, pas pour me remettre avec bien sûr
#1315398
Hello Agathe !

ça fait peu de temps ta rupture, 4-5 mois c'est ça ?

Ma foi, c'est normal la moulinette, et ça finit par passer. En revanche je suis persuadée que le fait de "savoir " ou d'obtenir des explications n'atténue pas l'effet moulinette , bien au contraire, ça remet un sou dans la machine à mouliner .

Pour autant, c'est l'étape que tu vis, et bien vis la ,il y en a eu d’autres avant et il y en aura après.

Il y a un peu moins d'un an (il y a un siècle) , j'avais appris pour la next de mon ex depuis qqs temps et j'ai ressassé pas mal de temps après ; sur toute la gamme hein , depuis "il a inventé avoir quelqu'un pour se débarrasser de moi" à "il l'a rencontrée dans son nouveau boulot et elle est la cause de notre rupture " (avec à chaque fois, le passage en revue des attitudes de mon ex qui corroborait telle ou telle théorie :roll: ) . Quelques mois après ça me fait assez sourire , cette capacité que j'avais à y penser en permanence et à élaborer des hypothèses et des scénarios s à ce sujet. (c'était désagréable comme un acouphène persistant, à avoir envie de s’arracher la tête )
Heureusement une ultime barrière salutaire m'a toujours empêchée d'essayer de recueillir quelque renseignement que ce soit à ce sujet , de quelque façon que ce soit. Et je m'en félicite vraiment à présent. Le petit (mais solide) rempart d'ignorance que je me suis construit m'a tellement protégée. Aujourd'hui nous sommes en contact superficiel et très sporadique , et je n'en sais pas davantage sur sa situation, et je ne cherche pas à savoir ni à conclure quoi que ce soit de ce qu'il me dit, ne me dit pas etc. Je ne suis plus en colère ni blessée, mais le rempart salvateur est toujours là ,et bien là.

Pense, mouline, c'est une étape normale . N'essaie pas de rééduquer ton cerveau "non coopératif" , ne te force pas non plus à lui pardonner ;) Ne crois pas que tu as besoin de savoir non. Savoir ne te fera pas de bien ( que tu apprennes qu'il soit seul et au fond du trou ou sur le point de se marier).

Bonne nuit ;)
#1315400
C'est la première fois que je tombe sur ton récit, après tout je ne zone pas tellement sur JRME, bien que lire certaines histoires permet parfois de se mettre quelques baffes pour ouvrir les yeux.

Quand c'est le cerveau qui n'a pas d'oeil, on peut tenter de les ouvrir autant qu'on veut, ça n'avance quasiment pas, ou alors très peu.

T'avoir lu a joué un rôle ce soir sur ma propre expérience. Peu importe l'âge, on s'en moque mais j'ai eu une relation de 4 ans et demi qui s'est donc soldée par une séparation. Des similitudes surtout dans la période post rupture, beaucoup moins dans la relation elle-même (je sais que j'ai fait des erreurs, que tu sembles ne pas avoir commises pour ta part).

Tu décris avec une précision chirurgicale TOUT ce que j'ai pu traverser. Les mots me bousculent parce que je ne sais pas coucher sur papier (ou écran) tout ce que tu as pu exprimer. La noirceur, les difficultés de se sentir heureux (on se met beaucoup de pression avec le bonheur), le fait de se sentir mal quand l'autre n'est pas là et de se dire que ça n'est pas normal, de se poser 150.000 questions, l'auto sabotage, essayer la méditation (Avec ces mêmes questions sur le sujet, est-ce que je lâche prise vraiment ? Est-ce que je le fais bien ? J'ai vu une réponse disant que ça n'était pas la question à se poser, et je crois que dans le fond c'est vrai, il n'y a pas de bonnes ou mauvaises (situations) façons de méditer), consultation d'une psy avec qui discuter permet de lâcher un peu de lest mais ça reste pas ça, enfin je vais pas résumer l'ensemble de ce que tu as dit. Juste, la période post rupture que tu décris avec une telle sincérité me réconforte sur mes propres ressentis, et je suis touché par la situation pour la connaître de mon côté. Les questions qui reviennent sans cesse, d'un jour à l'autre repenser à tout ce qu'il y a eu de positifs, puis bloquer de nouveau sur une phrase spécifique qui blesse, être en colère, puis culpabiliser etc.

C'est rien, peut-être une graine à semer parce que ma précédente relation (que je n'aime pas ce terme d'ex) m'aura appris à savoir dire merci, ainsi que le pardon, alors je souhaite te remercier pour cette franchise dont tu fais preuve. Merci d'écrire avec autant de qualité ce que tu ressens au fur et à mesure du temps, merci d'exprimer tout ça, et d'être qui tu es. La situation n'est pas facile, mais tu fais preuve de beaucoup de recul, de bienveillance envers les autres, et c'est touchant.

La seule chose que je peux te conseiller, si toutefois je suis légitime à le faire, c'est de faire preuve d'autant de bienveillance envers toi qu'envers les autres. Facile à dire, certes, je n'applique d'ailleurs même pas mon propre conseil, en tout cas je me joins aux autres membres du forum pour encourager tes démarches et tenter de traverser ces étapes. Enfin, banissons ce satané "à quoi bon", je le connais bien, on a fait les 400 coups ensemble, mais il est destructeur.

Bon courage, au plaisir de te lire et surtout au plaisir d'apprendre que les choses avancent petit à petit pour toi, c'est tout ce que je te souhaite ! Ou c'est tout ce que je souhaite à ceux qui vivent des temps difficiles, ou connaisse des émotions, sentiments, sensations similaires à tout ce qui est écrit dans tes messages.
#1316394
Chère Janysse
C'est fou, j'avais rédigé un message ce matin que j'allais poster ici, puis je l'ai effacé car j'avais un peu honte. Alors j'ai écrit dans mon journal plutôt puis je me suis forcée à sortir de mon lit.
De façon générale ça va, avec des hauts et des bas. Je suis toujours "confinée" chez mes parents, toujours à 100% en télétravail.
Je posterai ce soir car je sais que ça me fera du bien.

Merci pour ton message vraiment je suis surprise, c'est marrant le hasard!
#1316413
Bonsoir

J'espère que tout le monde va bien :)

Sept mois. Ça me paraît si lointain et pourtant tout est encore si vif.
J'ai trop de choses que j'aimerais exprimer, je vais essayer de structurer.

Déjà, il faut que je sois honnête avec moi même. Regarder la vérité en face. Il me manque. Terriblement. Je ne saurais pas dire avec certitude si je l'aime, mais les sentiments sont encore là. C'est fou comme le coeur n'oublie pas. Combien de temps le mien est il capable de tenir comme ça ? C'est peut être vrai, quelque part, qu'on n'oublie quelqu'un qu'en le remplaçant par quelqu'un d'autre. Il me manque. J'ai beau me rappeler de la douleur, de la tromperie, des manques de respect parfois, de notre incompatibilité, de son empathie inexistante. J'ai beau me dire que j'ai appris plein de choses sur moi même et sur les relations depuis cette rupture. Il me manque. Son souvenir est encore si clair dans ma tête, et quand je retombe (rare) sur une photo de lui, ça ne me fait rien, comme si on était encore ensemble et qu'il était normal de le voir. Mon coeur se serre quand je vois un mec qui a la même dégaine que lui. J'aimerais juste être dans ses bras, l'embrasser, ressentir encore une fois cette évidence. Tenir ses mains et lui raconter mon travail, lui raconter mes projets, mes pensées, mes idées, et qu'il me dise comment il va, son master, ses stages, comment il se sent, comment il voit l'avenir, de quoi il a envie, à quoi il pense. C'était si naturel. Il me manque même juste en tant que personne. J'ai beau ressasser ses défauts, je ne peux pas me leurrer moi même. Je sais ce qu'il a fait de mal, je sais ce qu'il a fait de bien. Je sais ce que j'ai perdu, je sais ce que j'ai gagné. Et il me manque. Voilà, c'est dit, c'est assumé. Bientôt huit mois et il me manque, mon coeur se serre toujours à sa pensée, à son nom. Je parle de lui au moins une fois par jour, parce que tout me ramène à lui. Une anecdote, un mot, un reportage, une situation, une musique. Bientôt huit mois et il occupe, honnêtement, 60 à 70% de mes pensées quitodiennes. Quel gâchis d'énergie. J'oscille entre le "quel connard" et le "quand on se retrouvera". Je lis des témoignages de personnes en couple depuis 5, 10 20 ans avec quelqu'un dont ils s'étaient déjà séparés une fois. Je ne veux plus de la personne avec qui j'ai été en couple. Je ne l'accepterai pas. Mais je fantasme, sur le fait qu'il ait un déclic comme j'en vois certains sur ce forum ou ailleurs. Qu'il réalise, l'importance de certaines choses dans la vie et la futilité de certaines autres. Pourquoi lui ? Je ne sais pas. J'ai parfois des éclairs où je me dis mais enfin, c'est n'importe quoi. Tu sais que tu vaux mieux que ça. Tu es triste mais un jour tu rencontreras celui qui te fera remercier l'autre de t'avoir trompée. Un monde utopique où mes doutes se taisent, où les questions se calment ou sont utiles, où je suis capable d'être là. Mais je ne peux pas avancer en regardant constamment en arrière. Ça ne mènera à rien. J'arrive pas à me discipliner, à me forcer, à me mettre un coup de pied au derrière. Je sais que la possibilité existe, fondamentalement. Mais il est aussi très possible qu'il m'ait complètement zappé, qu'il aille très bien, et qu'on ne se reparle plus jamais.
Je m'en veux parfois de ne pas avoir écrit ici en 2017 quand il est revenu vers moi. J'avais écrit la rupture, mais ensuite plus rien. Vous m'auriez conseillée, vous m'auriez dit que j'avais le droit de prendre mon temps, que ce que je ressentais était normal, que c'était à lui de ramer. Je regrette.

J'angoisse du déconfinement. Pas du tout à cause du virus. Mais j'étais bien, enfermée avec ma famille. Personne ne m'a manqué. C'est la vérité. J'ai envie de rester là. En fait un truc un peu plus profond, c'est que je me sens profondément seule. Je n'ai plus d'amis. Ils me soulent tous. C'est faux, j'ai quelques amis très proches, mais j'ai l'impression de les souler. Je ne peux parler que sur ce forum. Ils m'aiment beaucoup, mais chacun de mes amis proche (déjà ils se connaissent pas entre eux) a son propre groupe d'amis principal, dont je ne fais pas partie. C'est fort triste. J'ai des gens sur qui compter, en cas de problème, grave. Mais là ar exemple, déconfinement, j'ai personne où je me dis "trop bien je vais retrouver xxxx on va trop s'amuser". Je rêve de nouvelles rencontre. Des gens qui me comprennent. Avec qui je ne me sens pas épuisée, avec qui je peux être moi même. Triste mais joyeuse. Je suis si jalouse de tous ces gens qui ont un groupe d'amis solide. C'est important les amis. Je suis heureuse d'avoir une famille soudée, mais ça ne suffit pas. Et je ne sais plus trop quoi faire pour rencontrer des nouveaux gens. Il n'y a pas des groupes de parole en France ? Ça serait trop bien, un groupe de parole de personnes en dépression. Ça aiderait tellement. Ou un forum jrme dans la vraie vie ! Enfin bref, je sais pas, mais j'aimerais des amis. C'est de mon âge, quoi. 23 ans, et ma vie se résume à ma famille, mon travail et réussir à me lever le matin en ayant envie de vivre. C'est pas grave, c'est juste dommage. Dommage. Houuu comme j'adore faire la victime et me morfondre ainsi.

Sinon de façon générale, c'est toujours là. Comment l'appeler. On m'a dit de lui donner une forme, un nom, une odeur. J'ai pensé lui donner des attributs que j'aime, car il faut apprivoiser sa douleur et s'en faire une amie au lieu de la combattre. Mais je n'arrive pas. Elle a une texture de nuage, elle ressemble à un orage. Bouillonnante, noire avec des reflets bleus, et des éclairs (ça y est je suis zinzin). Elle fait un bruit sourd. Elle sent l'odeur de la pluie en été, et ça j'aime bien, mais c'est tout. Elle me fait mal au ventre, elle accapare mon énergie et mon attention. Elle me donne des palpitations, des poussées de boutons, des dérèglements de cycle. Elle s'appelle un peu comme mon ex (qui est un garçon mais bon, c'est comme ça), un peu comme tous ces gens qui ont des amis, un peu comme tous ces gens qui ne se posent pas de questions. Elle est souvent là au réveil, sous la forme d'un rêve lointain, presque une hallucination. Quand elle m'envahit trop, je me rabat sur des solutions d'urgence. De la malbouffe, de l'inaction, de l'agressivité, du jugement, des paroles violentes envers les autres et moi même. J'ai pas envie d'en parler, à personne, parce que j'ai peur de souler tout le monde. Même ma psy j'aurais peur de la déranger (stupide). Je sais que j'ai avancé mais pourtant j'ai l'impression de tourner en rond. Le 11 mai ma soeur a été voir ses copines en ville (a distance) et directement mon ventre s'est serré, j'étais jalouse, encore. Rien avancé. J'arrive toujours pas à me contrôler sur le sucre. J'ai pas fait tout le dessin que je voulais faire. J'arrive à être à peu près indulgente avec moi même mais ça me soule, j'aimerais que ça ne soit qu'une question de discipline. J'arrive vraiment pas à manger sainement, même si je suis sûre que ça aiderait grandement. Idem pour le sport et la méditation. Je ne fais rien pour m'aider, car je veux juste me morfondre, et réfléchir à ma douleur. M'assoir avec ma tempête, et attendre.

Je suis complètement déconnectée de mon corps, depuis toujours. J'ai vu un témoignage récemment qui m'a fait un tilt. Je ne prends aucun soin de mon corps. Mon corps n'est qu'un véhicule. Je ne suis qu'un cerveau, un esprit. Je ne suis jamais vraiment là. Je nourris mal mon corps, je ne l'entretiens pas. Même mettre de la crème je le fais rapidement, sans y mettre de l'intention. P'ailleurs j'en mets rarement, parce que j'ai la flemme. Pourtant quelque part c'est important. C'est lié. Tout est lié. Je lis pas mal de choses sur les énergies, les vibrations, les intentions, tout ça. C'est passionnant mais je reste sceptique. Le hasard existe t il ?

Voilà, où j'en suis. J'aimerais parler, parler, parler, et puis rigoler aussi. J'ai envie de partager. Je sais que ce n'est pas que lui qui me manque, c'est un manque général. J'ai besoin de partager. Je sais qu'il faut être heureux seul. La solitude ne m'effraie pas, je ne m'ennuie jamais, jamais. Mais j'ai envie de partage, de bienveillance, de donner, d'échanger. J'ai une soirée samedi mais je n'irai pas. J'aime pas les gens qui y sont, ça va parler sur les autres, dire des trucs irrespectueux, des blagues pas drôles, et je vais passer pour la fille qui fait la gaule alors que j'ai juste pas envie d'être là. C'est l'anniversaire d'une de ces amies proches, mais j'aime pas son groupe. Et je me sens trop mal, je vais ruminer, je pourrais même pleurer devant elles. Ça m'angoisse depuis qu'elle m'a invitée, bref, je sais pas pourquoi je raconte ça.

Voilà, voilà, je ne sais pas comment conclure ceci. Je suis reconnaissante pour mon travail de rêve et ma famille de rêve. Je sais que ça ira mieux un jour même si c'est difficile d'y croire parfois.

Bonne nuit
#1316414
Merci Agathe pour ce magnifique message et pour la franchise envers toi même et envers nous dont tu fais preuve.
Il y a énormément d'éléments ici qui me parlent, que j'ai vécu et que j'ai vaincu partiellement. Je ne vais pas trop en parler car je pourrais pondre un message qu'une page ne pourrait pas contenir.

J'ai également vécu cette situation où tout ce qui tournait autours de nous, ce qui nous faisait du bien, les personnes que l'on côtoyait, les situations, les lieux que l'on aimait, où tout ceci était balayé du jour au lendemain avec la rupture. Je pourrais dire aujourd'hui "grâce" à la rupture.

J'ai vécu 15 années avec celle qui était mon épouse, rupture, reset total de ma vie, 1-2 amis fidèles qui restaient, que j'ai soulé, mais qui ont tenu le choc et qui sont toujours là.
J'ai vécu par la suite une relation de 2.5 années, rupture, reset total de ma vie, 1-2 amis fidèles qui restaient, que j'ai soulé, mais qui ont tenu le choc et qui sont toujours là.
Les choses se répètent et à chaque fois j'ai dû remettre les compteurs à zéro, que cela soit dans mon coeur, avec mon corps et dans ma vie professionnelles (les objectifs, les buts changent chaque fois car au lieu de construire avec/pour deux, il faut recommencer pour soi). Mon histoire de 2.5 années s'est soldée par un échec, par ce qu'on mettra sur la faute à une incompatibilité, une vision différente des choses et de la vie et donc sur une relation qui était vouée à l'échec, tôt ou tard. Cela fait 4 mois maintenant, dont 2.5 mois confinés... un confinement seul (je n'ai aucune famille), toujours avec mes 1-2 amis saoulés et heureusement la bienveillance (quoique j'en ai pris sur les fesses), l'écoute et les conseils des membres de ce forum.

Alors je te dis franchement que je voyais l'avenir sombre, perdu en quelque sorte dans ma vie, sans objectifs, sans motivations à juste vouloir me laisser bercer par l'illusion que c'était la femme qui me fallait, qui je ne pouvais pas bouger/avancer sans elle, qu'elle me manquait et que peut-être un jour, elle reviendrait avec ses yeux pétillants et la bouche en cul de poule. Cet espoir me nourrissait, je me disais qu'elle avait merdé (il n' a pas eu tromperie malheureusement car cela m'aurait beaucoup aidé) mais que finalement ce n'était pas si grave, que j'étais bien avec elle, qu'il y avait encore beaucoup de marge de manœuvre, de choses à faire et à vivre ensemble... de la poudre aux yeux car finalement la réalité est bien là, elle est partie, elle m'a "dégagé" de sa vie (même si elle vient régulièrement aux nouvelles).
Le jour où j'ai compris qu'au final elle voulait vraiment vivre loin de moi, se reconstruire une histoire avec un autre (ce n'est toujours pas le cas car je crois savoir qu'elle est toujours seule), vivre à sa manière et que moi, je ne pèse plus (jamais) dans l'équation qui j'ai compris, accepté et surtout que je me suis dis qu'il fallait avancer et pas stagner.

Certes j'ai toujours une pensée journalière pour elle, je pense que c'est plutôt de la curiosité pour savoir comment elle va, si elle a bien vécu cette période de confinement (j'ai coupé tout contact, elle m'écrit mais je ne réponds plus), comment vont ses filles, un petit quart d'heure de spleen, ou plutôt de sentiment de bienveillance envers quelqu'un qui a partagé un moment de ma vie. Mais là, c'est différent, cela ne pique plus, au contraire, cela me fait du bien d'y penser positivement, d'être heureux pour quelqu'un qui ne veut plus de moi.

J'ai vécu ce confinement vraiment seul, télétravail, isolé dans mon chez moi, sans famille, sans cercle amical pour me taper un délire apéro en visio ou autre, rien. Est-ce que je pouvais changer cette situation? Non bien sûr, le fait est que les contacts, les relations étaient quasi impossibles (sauf au virtuel, sur ce forum notamment... et si vous saviez le nombre de verres de vin que j'ai bu à l'apéro avec votre compagnie, derrière mon écran! :roll: ). La seule chose où je pouvais agir, c'était modifier mon quotidien, seul. Deux choix, soit je vis cette période mal et je plonge, soit j'essaie de faire au mieux pour garder la tête hors de l'eau... Finalement, ce confinement, j'en ai fait mon allié, il m'a aidé à me séparer émotionnellement de mon ex, il m'a enlevé l'opportunité de pouvoir la croiser ou la voir (je pense que j'aurais sinon craqué pour un petit café "amical" avec elle), et je n'avais qu'une seule personne sur qui compter, c'était moi-même...
Je me suis levé un matin, je me suis dit qu'il ne fallait absolument pas rester statique, que la vie est là, même si elle est en mode ralenti à cause de la situation sanitaire, mais elle est bien là. J'ai donc décidé d'aller à contre sens, à me battre tous les jours pour me convaincre que je vais bien, que j'ai envie de lire, que j'ai envie de danser, que j'ai envie de me mettre un bon morceau de musique, que j'ai envie de boire un verre de vin, que j'ai envie de faire attention à mon corps et à faire du sport (j'ai la chance d'être équipé chez moi), que j'ai envie de me faire de bons petits plats, que j'ai envie de sombrer devant un bon film et que j'ai envie de prévoir/planifier le post confinement d'une manière positive, seul, sans que l'autre n'entre dans aucune équation... bref, j'ai eu envie d'avancer et de vivre. Positif tous les matins, positif en me disant que cela pourrait être pire, positif en me disant que c'est tellement plus dur pour d'autres, positif en me disant que c'est une p*** de belle vie que j'ai là.
Il m'a fallut quelques jours, 1-2 semaines au plus pour me convaincre que c'était cool, que j'étais heureux et que tout ce que la vie a mis en travers de mon chemin, il fallait en tirer que le bon, et le mauvais, l'utiliser comme terrain d'apprentissage et ne pas le subir.

Mes 1-2 amis saoulés sont devenu tout à coup sobres, ils ont recommencé à me soutenir et j'avoue qu'à la fin, c'est moi qui les soutenait. J'ai fait connaissance de quelques personnes virtuellement (maintenant physiquement aussi) qui étaient reconnaissante et étonnée de l'énergie positive que je diffusais. Je n'ai jamais voulu me laisser abattre, au contraire, je voulais utiliser toutes mes souffrances, toutes mes réflexions, tout ce spleen, ces questionnements comme une leçon que j'ai appris et qui finalement appartiennent au passé. Je l'utilise maintenant comme un atout, une expérience de laquelle je suis sorti grandi, intègre et heureux... et, pour finir mon plaidoyer, j'ai rencontré une fille, un ange tombé du ciel au moment où je ne pensais même pas à reprendre une relation car trop bien dans le présent. Et on récrit un nouveau chapitre, on recommence tout à zéro, on rencontre à nouveau de nouvelles personnes, on garde (ou non) les anciens (ils reviennent toujours quand ils voient que tu as une vie accomplie et que tu es heureux... je parle des amis hein? les ex ça appartient au passé et ils/elles n'ont plus rien à faire dans cette nouvelle vie), on fréquente, on sort, on se fait plaisir et on devient malgré nous un moteur, une motivation pour toutes ces nouvelles personnes. Et tu as raison, tout est énergie, maintenant c'est toi et toi seule qui a la clé pour savoir quel type d'énergie tu veux avoir et que tu veux diffuser.
Pour moi, tout ce que je viens d'écrire, c'est simplement: vivre
#1316436
Agathe, mon post n'était pas là pour ramener tout à moi. Je suis désolé si j'ai été long mais je voulais juste te faire partager mon vécu, à travers mes moments sombres mais surtout mes moments lumineux.
Tu écris énormément de choses qui sont focalisées sur lui... Je voulais (peut-être que je l'ai fait maladroitement en parlant de mon histoire) juste te dire qu'il y a deux visions à prendre en compte, deux points de focus à analyser. Le ressenti par rapport à toi, ta vie, tes sensations et les ressenti par rapport à ce blockbuster hollywoodien que ton cerveau te fais. Penses à toi, prends soin de toi et tu verras, tout ira bien parce que cette fichue vie elle est quand même 'hachement bien foutue :smile:
Encore une fois, je m'excuse si mon intervention n'était pas forcément centrée sur ton histoire, mais je voulais partager mon cheminement dans l'espoir que tu te dises que c'est possible, on y arrive, on y est presque tous arrivé, bref pour te booster et te dire que la vie est là, mais ce que l'on veut en faire n'appartient qu'à nous et à personne d'autre. J'espère que mes mots te feront réagir, réfléchir et agir, tout simplement... pour toi et personne d'autre.
#1316455
Hello Mike
Un grand merci pour ton message.
C'est normal que tu parles de ton histoire, on calque tous les histoires des autres sur les nôtres et justement ici c'est super d'avoir les témoignages de personnes qui ont avancé et qui ont plus de recul que nous. Et puis même si ton post parait long je sais que ce n'est rien comparé à la réalité et à l'intensité des émotions traversées.

Le côté "tout reprendre à zéro" m'a rassurée. C'est vrai, il faut tout recommencer. C'est même une opportunité en fait. Je sais que mon ex a son cercle d'amis proches dans sa ville natale, et ses nouveaux amis il va sûrement les garder aussi. Mais moi quelque part je suis contente d'avoir cette opportunité d'un peu tout secouer dans ma vie. J'aime l'idée de pouvoir faire ce que je veux. Encore une fois je ne ressens pas d'ennui, ni de solitude "passagère" ; je ressens une solitude plus fondamentale dans le sens où j'aimerais être entourée de gens qui me connaissent réellement et qui m'acceptent avec qui je peux être 100% moi. Mais c'est un autre sujet.
Et puis, plus on essaie d'arrêter de penser à quelque chose, plus ça s'intensifie. Chaque fois que j'ai un élan d'entrain à base de "yes allez à partir de tout de suite, je pense à moi, je vis ma vie, je me reprends en main", le jour d'après j'ai un énorme creux où je pleure toute la journée en mangeant des Kinder Bueno.

On dit souvent qu'il faut laisser le temps au temps mais j'ai juste parfois peur d'entretenir ma douleur en faisant ça. C'est vrai quoi, je veux bien être patiente avec moi même mais si je m'autorise à me morfondre comme ça, comment cela peut il s'améliorer ? A l'inverse, quand je me force je me prends un retour de bâton. La seule solution que j'aperçois serait de m'occuper l'esprit avec autre chose (pas forcément quelqu'un d'autre). Dur en confinement. Mais bon, ça ira.

Je relis mes journaux intime de quand j'avais 14 ans et j'écrivais que si je ne trouvais pas d'amoureux dans ma vie, je m'en fiche car j'aurai toujours mon travail (mes études à l'époque). Et bah, je m'auto approuve totalement ! Ma carrière pro me motive énormément, j'ai envie de faire plein de métiers différents. C'est cool ça. Et il me tarde aussi d'être maman... Ce qui implique un papa (no débat please) ! Donc on verra bien plus tard... J'ai du temps. Enfin je crois.

Bonne soirée à tous
#1316456
en mangeant des Kinder Bueno.
Roooo... c'est trop bon ça ;)
Plus sérieusement.. tu sais la vie est comme ça, des personnes entrent dans ta vie et ressortent, d'autres restent, certaines préfèrent vivre leur vie de leur côté, d'autres échanger et se lier d'amitié. Même chose pour nos ex, ils sont venus, on a vécu et ils sont partis (ce n'est pas pour rien qu'on les appelle les ex). D'autres resterons... Moi j'ai vécu toute ma vie de cette manière, avec des rencontres et des séparations, en tout point, que cela soit en amour ou en amitié. Et je crois avoir chaque fois appris quelque chose, j'en ai toujours tiré du bon tout en laissant le mauvais aux oubliettes.
Il faut recommencer, c'est vrai, parfois à zéro, parfois en jonglant avec les miettes qui nous reste. Et tu as totalement raison car c'est une opportunité et finalement c'est ça vivre... toucher, essayer, se brûler, se blesser, guérir, grandir, aimer, être aimer et même détester... tout ceci fait de nous ce que nous sommes et moi perso, je préfère garder tout ceci comme un apprentissage plutôt que de parler d'échec.
plus on essaie d'arrêter de penser à quelque chose, plus ça s'intensifie
C'est normal, c'est impossible d'arrêter d'y penser, à moins de trouver une occupation qui nous focalise à 100%... mais c'est impossible 24h/24. Il faut donc accepter d'y penser, mais juste changer l'angle de vision, changer le sens de la critique, tout ça pour finir en y pensant sans que ça pique. Moi franchement je n'ai jamais réussi à ne "plus jamais y penser". Je pense que tourner mes pensées au ridicule, avec humour mais avec respect de moi-même m'a beaucoup aidé... Tu sais la phrase: "Tu en rigoleras un jour..." voilà, c'est comme ça que j'ai essayé et j'avoue que ça a relativement bien marché.
On dit souvent qu'il faut laisser le temps au temps mais j'ai juste parfois peur d'entretenir ma douleur en faisant ça
Au risque de braquer quelques membres ici, oui, le temps aide beaucoup... mais ce n'est pas suffisant. Attendre passivement=souffrir plus longtemps... Le temps aide, mais vraiment c'est ce que tu en fais de ce temps qui t'aidera. Il faut donc du temps et des actions pour que cela marche.

Tu sais, les hauts et les bas, les journées euphoriques où on déchire tout et les lendemains où on a une certaine gueule de bois (je pense pas à la picole, mais au moral :) ), c'est totalement normal et humain. Nous sommes des êtres avec des émotions et c'est ce qui doit nous sentir vivants. Alors pour partager mon expérience, c'est comme avec la clope quand tu essaies d'arrêter, les premiers jours tu y penses tout le temps, genre allez, juste une petite bouffée, c'est pas grave... Si tu prends cette bouffée, tu vas le regretter et probablement replonger. Si tu ne la prends pas, ce sera un succès pour toi, une envie de tenir le coup sans craquer à nouveau... et ensuite, tu commences à moins y penser, plus qu'une fois par jour, puis une fois ou deux fois par semaine, puis une fois par mois, jusqu'à ce que tu n'y penses presque plus (on est fumeur à vie malheureusement, dixit un ancien fumeur) ou du moins cette pensée ne provoque plus chez toi les mêmes réactions. C'est à mon avis identique pour l'amour, c'est addictif, ça colle, c'est agréable et on ferait tout pour apaiser ses sensations... c'est de la bonne came mais qui peut faire mal quand on nous la retire.
Oulà, je me suis laissé emporté... Tout ça pour te dire que les hauts et les bas, c'est tout à fait normal et humain, le temps et les actions positives font que ces montagnes russes s'espaceront jusqu'à presque disparaître, où tu seras tous les jours plus ou moins au top, car tu te seras "récupérée" et que tu seras bien avec toi-même.
Ma carrière pro me motive énormément, j'ai envie de faire plein de métiers différents. C'est cool ça. Et il me tarde aussi d'être maman... Ce qui implique un papa (no débat please) ! Donc on verra bien plus tard... J'ai du temps. Enfin je crois.
Ah ben voilà, fonce, éclate toi au job, c'est vraiment cool ça... Si tu es motivée en plus alors pourquoi t'en priver?
Il me tardait d'être papa, je n'ai malheureusement pas eu cette chance (moi aussi j'aimerais éviter le débat :) ), et même si je suis un homme, cela devient compliqué du haut de mes 45 ans, non pas physiquement mais il faut être deux, trouver la bonne personne et construire tout ça et ça, ça demande du temps car je ne veux pas faire n'importe quoi... et la pensée que je ne le fera plus du tout me traverse l'esprit de plus en plus régulièrement. Je vais dire que c'est LA déception de ma vie.
Tu trouveras quand le moment opportun arrivera, quand tu seras prête, prends ton temps. En attendant, refais toi une petite santé (et arrête les Kinder, c'est dégueux ces trucs :D ) et reconstruit toi une belle petite vie
#1316460
Coucou Agathe,

Sept mois, au vu de l'histoire que vous avez vécue, et du fait que c'était ta première histoire, ce n'est pas si long que ça, c'est même assez court en fait. Il m'a fallu un certain temps avant de m'avouer qu'a moi aussi, des mois après la rupture, mon ex manquait. Et j'y pense encore des fois tu vois. Je ne me dis plus vraiment qu'il me manque parce que ce n'est pas le cas. Je me demande comment on a pu se faire autant de mal. Je me dis que j'aurais dû le quitter bien avant. Je me dis que je n'aurais jamais dû sortir avec lui vu mon état de l'époque. Je me dis finalement que tout ça c'est passé, que j'ai appris et avancé, que tout est bien à sa place. Et puis ça passe. Et pour toi aussi ça passera. On m'a dit un jour ici, "même le chagrin se fatigue". Et c'est vrai.
Agatheyzac a écrit :J'angoisse du déconfinement.
Je comprends. C'est très dur. Tu n'es pas la seule, beaucoup de gens en souffrent en ce moment. Je comprends aussi la jalousie, la tristesse de ne pas avoir un groupe d'amis à retrouver. Mes relations amicales sont pareilles. J'ai de très bons amis, mais ce sont des gens qui ne se connaissent pas. Étrangement j'ai toujours été en couple avec des garçons qui avaient des groupes d'amis tels que tu évoques, le genre qui grandit ensemble depuis 15 ans, part en vacances à la mer ensemble tous les ans, se confine ensemble, se retrouve après, organise des anniversaires surprises. Dans ce genre de groupe, tu ne te demandes jamais avec qui tu vas faire le nouvel an ou partir en vacances (moi si, tous les ans, avec angoisse). C'est la sécurité. La "famille". C'était double perte à chaque rupture : mon mec, et mon cercle social.

J'en ai énormément souffert, comme toi, mais je pense que je commence à faire la paix avec ça. Moi j'ai continué mes études et j'aimerais ne jamais quitter l'université de ma vie, c'est donc plus aisé de rencontrer de nouvelles personnes qu'en activité salariée, mais je suis sûre qu'il y a plein d'endroits propices à cela. J'ai intégré un choeur en début d'année, je m'y suis fait de chouettes copaines, de mon âge, des quadras, des retraités. Ma mère, retraitée, avec donc encore moins d'opportunités de faire des rencontres, s'est fait de nouveaux amis proches en faisant du bénévolat : il y a des jeunes, des moins jeunes. Il y a plein de possibilités. Bien sûr, c'est en stand by le temps que durera la crise sanitaire, et j'entends parfaitement que ce soit un enfer.
Agatheyzac a écrit :Sinon de façon générale, c'est toujours là.
Agatheyzac a écrit :Quand elle m'envahit trop, je me rabat sur des solutions d'urgence. De la malbouffe, de l'inaction, de l'agressivité, du jugement, des paroles violentes envers les autres et moi même.
Agatheyzac a écrit :Encore une fois je ne ressens pas d'ennui, ni de solitude "passagère" ; je ressens une solitude plus fondamentale dans le sens où j'aimerais être entourée de gens qui me connaissent réellement et qui m'acceptent avec qui je peux être 100% moi. Mais c'est un autre sujet.
Et puis, plus on essaie d'arrêter de penser à quelque chose, plus ça s'intensifie. Chaque fois que j'ai un élan d'entrain à base de "yes allez à partir de tout de suite, je pense à moi, je vis ma vie, je me reprends en main", le jour d'après j'ai un énorme creux où je pleure toute la journée en mangeant des Kinder Bueno.
Si je compte bien, cela fait plus de deux mois que tu n'as pas vu ta psychologue ? Est-ce qu'elle propose des séances à distance ? (Tu ne dérangeras JAMAIS ta psy)

Je ne suis pas médecin mais tu devrais peut-être en voir un pour ta dépression. Parce qu'en fait tu auras beau te "secouer" et te forcer à faire les choses, ce n'est pas quelque chose qui disparaît "avec de la volonté". Il y aura parfois des évènements dans ta vie qui t'en distrairont pour un temps plus ou moins long, un nouvel amour, un boulot chouette, un grand voyage, etc. mais si tu ne la soignes pas et que tu ne fais pas le travail de fond nécessaire pour comprendre d'où ça vient, il y a peu de chances qu'elle fasse ses valises toute seule. Pour le coup ce n'est pas vraiment une question de discipline, pas au début du moins.
Agatheyzac a écrit :Je relis mes journaux intime de quand j'avais 14 ans et j'écrivais que si je ne trouvais pas d'amoureux dans ma vie, je m'en fiche car j'aurai toujours mon travail (mes études à l'époque). Et bah, je m'auto approuve totalement ! Ma carrière pro me motive énormément, j'ai envie de faire plein de métiers différents. C'est cool ça. Et il me tarde aussi d'être maman... Ce qui implique un papa (no débat please) ! Donc on verra bien plus tard... J'ai du temps. Enfin je crois.
Ça c'est chouette et je relate totalement. C'était déjà au même âge (14 ans) une motivation importante pour moi et ça l'est toujours. C'est ma priorité en fait. Ce que mes exs ne supportaient pas d'ailleurs ! Le dernier m'a même sorti un jour que je finirai "seule au sommet". Bon eh bien à choisir je préfère être seule au sommet que seule avec un boulot qui me rend malheureuse, c'est toujours ça de pris ! Je crois aussi que tu as TOUT LE TEMPS d'être maman... !! Mais garde en tête qu'un enfant n'est pas là pour combler un vide ou te prémunir de la solitude.

Voilà, j'ai été longue, j'espère que tu tireras de ces quelques mots un peu de réconfort. Sache juste que tu n'es pas seule. Ton cerveau te joue des tours. Sache aussi que la vingtaine c'est loin d'être les meilleures années malgré ce qu'on veut nous faire croire. Enfin moi j'ai jamais autant souffert qu'à la vingtaine, et je suis convaincue que tout ne pourra qu'aller en s'améliorant.

Courage Agathe, tu as de belles ressources en toi

P.S.: je quitte Paris bientôt, mais si tu remontes avant mi-juin je serais ravie de partager un bout de banc au soleil et une bière avec toi (en l'absence de terrasses de café !)
#1321108
Bon, j’avais commencé à écrire dans mon journal mais finalement je vais écrire ici.
Demain on sera en octobre. Le mois anniversaire. Son anniversaire, ça fera 1 an qu’on s’est vus pour la dernière fois en tant que couple. Sept jours plus tard, 1 an qu’il m’a appelée pour me dire qu’il m’a trompée. Quatorze jours plus tard, 1 an qu’on s’est vus pour la dernière fois tout court.

Je songe parfois à qui lit sur ce forum. Est ce que quelqu’un qui me connaît lit ? Est ce qu’il lit ?

J’ai peur à l’approche de cette date, peur car je sens encore le chaos à l’intérieur de moi, et la honte qu’il soit encore là. On dit que lorsqu’on vit un traumatisme, chaque fois qu’on s’en souvient on le revit, comme si c’était maintenant. J’aimerais ne pas avoir une si bonne mémoire. J’aimerais ne pas me souvenir si bien de tout ça, de la douleur sourde. La douleur qui fait si mal qu’en fait, on ne sens rien, et le souvenir, c’est se souvenir qu’on ressentait rien. Comme si on était dans un vaisseau spatial et qu’il s’ouvrait. On meurt de dépressurisation, comme si on était un ballon de baudruche. On se vide d’air. C’est assez impressionnant comme spectacle.

Qu’ai je fait depuis un an ? Bon déjà, j’ai réalisé un rêve : je vis dans la ville de mes rêve, la ville où je me voyais vivre quand j’étais petite, la ville sur les cartes postales qui tapissaient mes murs. J’ai un appart formidable, dans un quartier formidable. J’ai aussi un boulot formidable, un boulot « auquel je pense tout le temps », texto comme j’en rêvais. Un boulot qui ne me donne pas vraiment la sensation de travailler. Un boulot difficile, où je ne m’ennuie pas. Je suis fière, je me la pète beaucoup, et ça fait du bien. Ce sont quand même deux points essentiels, qui manquaient à ma vie d’avant.

J’ai une vie sociale aussi. Mieux que ces deux dernières années, mieux que le néant. C’est pas encore ça, et récemment je m’autorise à admettre qu’en fait, j’adore être seule, et les gens en général me gavent. Je suis profondément humaniste, et bienveillante, et solidaire. Mais sérieux la plupart des gens avec qui je suis en contact, ils me gavent. Soit ils sont trop prévisibles, sans profondeur. Soit c’est moi qui ne veux pas m’ouvrir. J’ai la flemme de parler, la flemme de tout raconter, la flemme de me déverser encore une fois, comme une grosse valise en soute. Vous savez, les valises où il faut s’assoir dessus, jouer au Tetris, parfois même acheter un de ces sacs qui s’aspirent, pour les fermer. Et je rencontre quelqu’un, je me dis que je peux ouvrir ma valise. Je défais le zip, je sors quelques trucs, et puis non, en fait je suis pas bien, là. Alors je referme tout, et je repars en traînant ma grosse valise.

Un truc qui me sidère, c’est de relire mes to do list de l’an dernier, ou d’il y a deux ans. Boire de l’eau, faire du sport, dormir, dessiner, lire, manger des légumes. Un, deux, trois ans plus tard, je suis toujours incapable de faire une seule des choses sur cette liste. Vraiment. J’ai une volonté de fer, à ne pas aller mieux, à m’auto détruire, ou à être une grosse feignasse. Et ça vraiment, ça m’énerve. Quelqu’un sur le forum a récemment écrit que l’hygiène de vie c’était 70% du travail. Alors je ne suis absolument pas d’accord, mais je vous accorde quand même qu’avoir une hygiène désastreuse ne doit pas aider. J’ai déjà écrit ça moult fois sur mon feed, et ça marche pas. Vraiment, j’ai tout essayé. Hier j’ai fait des posters avec des jolies couleurs et des messages motivants sur mon mur. Et ce midi je suis allée m’acheter une pizza. Et hier j’ai mangé un burger. Et avant-hier… Bref vous voyez le topo.

Bon, je ne peux pas dire que ça ne va pas mieux depuis un an. Si, ça va mieux. Ca va comme si on m’avait enlevé un truc extérieur qui me détruisait. Donc forcément je me dis, si je suis seule avec moi même, il ne peut rien m’arriver de mal. Sauf que c’est pas si simple. Mais quand même, ça va mieux. Car je me sens plus forte. Plus indépendante, plus badass. Mais un tout petit peu, et encore trop peu. Pas assez.

Je me suis dit récemment, que ma plus grosse erreur dans la relation, ça a été de croire que je ne méritais pas d’être aimée. Que je devais tout accepter car qui d’autre m’aimerait autant ? Qu’est ce que je peux avoir de mieux que ça ? Et je me suis éteinte, éteinte, ma terreur de le perdre a pris le dessus, et rapidement il n’a plus jamais vu la fille dont il était tombé amoureux. Mais c’est sa faute ça, il a pas su être correct avec moi. Merde, c’était pas à moi à l’éduquer ! J’ai cru que ça viendrait tout seul. Mais le respect, c’est comme le bon sens. Tu l’as ou tu l’as pas. Et aujourd’hui encore j’ai du mal à y croire, qu’il ait pu être aussi bête. Les souvenirs sont de plus en plus flous, mais ils sont quand même là. Je me souviens des cris, de la violence parfois, de son immaturité, de tous ses défauts. Mais moi quand je décide que j’aime, j’aime pour toujours. C’est comme ça. Dire que je l’aime encore sonne juste à mon coeur. C’est horrible, bordel. Est ce que ça va partir un jour ? Personne ne peut me le dire, parce que personne ne me connaît. Et je ne connais personne. Je rêve encore de films où on se retrouve, où on discute, où les étoiles sont alignées, où il a compris, où je ne doute plus. Un monde parallèle quoi. Oui, je crois que je l’aime encore.

J’ai brisé des coeurs cette année, et ça m’a fait du mal ça aussi. Ou plutôt ça m’a soulée. Je coupais court. C’est peut être l’excès sur ce forum. A force de décortiquer les ruptures, je trouve que je deviens froide et sans coeur. Je vois la réaction des nouveaux, qui s’indignent, s’énervent, mais je les comprends un peu. Il n’y a pas de magie ici. Et c’est bien, parce que quand on arrive on a besoin d’une gifle. Cette gifle m’a fait du bien à l’époque. Mais maintenant, je n’arrive plus à voir la magie nulle part. Je pense à ce que diraient les forumeurs sur ma relation avec X ou Y. Et je coupe court, parce que je sens pas la magie. Je vois déjà le mec écrire sur le forum « tout allait bien, puis elle m’a quitté » et vous de répondre : « c’est son droit, elle a été claire, tu dois respecter son choix ». Oui, c’est vrai, c’est vrai. Mais du coup je me dis, que je retrouverai jamais personne car plus jamais je n’autoriserai mon coeur à ressentir à nouveau. Et il restera sur ce souvenir de notre relation, et de comment c’était, malgré tout, très beau. L’amour ne suffit pas, je sais bien. Mais avec le contexte, nos âges, la distance, les études, les boulots, c’était quand même beau. On a tiré, tiré sur la corde, au maximum. Je ne sais pas ce qu’on aurait été face à une naissance, une maladie, un chômage, une maison à construire. Honnêtement, je ne sais pas. Je sais que c’est inutile d’y réfléchir. Je l’aimais, c’est tout.

J’ai ouï dire qu’il avait une copine, en juillet. Je me félicite de ne me poser aucune question. Mais ça ne m’a pas surpris. Et ça n’altère pas mes plans d’étoiles alignées, dans quelques mois, années. C’est ma zone de confort aussi, je me dis. C’est pour ça que je ne me vois qu’avec lui, hein ? En tout cas j’ai fait un pacte avec moi même. Je ne veux plus de copain. Pendant longtemps. Mon travail me rend heureuse, et je veux consacrer les prochaines années à aider les autres, de quelque manière que ce soit. Je ne veux aucune limite, aucune attache, aucune règle. Je ne veux plus flirter, même gentiment, parce qu’après le mec s’attache, et c’est encore de la douleur. Non. Pendant quelques temps, plus rien. Plus rien. Je m’en serai reconnaissante à l’avenir. Je suis jeune, très jeune, mais j’ai quand même l’impression de perdre du temps. Surtout quand je mange des pizzas toute la journée dans mon lit. Pendant plusieurs semaines de suite. Mais bon. De toute façon on mourra tous bientôt, d’une pandémie, de chaud, de froid, alors quelle importance ?

Voilà, j’ai encore trop écrit. Je voulais juste dire que ça allait, pas trop mais ça allait. Je l’aime toujours, un an après, mais j’ai pris du recul. J’ai vu une psy, une kinésiologue, ça m’a fait un tout petit peu de bien, mais sans plus. Je travaille, je sors un peu, je réfléchis beaucoup. Ca va. C’est comme ça de toute façon, alors autant en tirer le meilleur.

Merci infiniment à vous. Ce forum est devenu mon endroit secret, où je me sens bien.

Un gros BISOU

PS il y a encore une fois trop de détails personnels dans mon message, je le couperai un peu en le relisant
#1321110
Lorcki a écrit : 30 sept. 2020, 23:37 Bonsoir Agatheyzac,

Je lirai ton post en entier demain et te répondrai avec plaisir ;)

Lorsque je parlais que l’hygiene de vie c’est 70% du travail dans la reconstruction, je voulais dire une alimentation saine, faire du sport, se sentir bien sur soi, et s’organiser dans son travail.
Je me suis peut-être mal exprimé :roll:

Mais ce n’est que ma vision des choses bien sur ...

Bonne nuit miss !
Hello
Cest tout à fait ce dont je parle aussi. Je ne fais rien de tout ce que tu as cité, et je pense que ça m'aiderait de façon générale si je le faisais. Cependant, je sens que c'est "plus profond" que ça et que malheureusement, sans vouloir faire la victime, ce n'est pas aussi facile que ça d'aller mieux.
Merci de ton message :)
#1321168
Merci Kylian pour ton message

Depuis quelques jours j'ai un nouveau petit coup de mou. La raison est nulle : mardi, je suis revenue pour la première fois à l'endroit où on s'est embrassés la première fois. Ca va, c'est une maison normale non ? J'avais des flash, la tête qui tournait, je me croyais dans un film.

Ca me fai peur, ce covid. Je ne pense pas que la solitude soit une bonne chose. Je me love dedans car elle me protège, elle m'évite de faire des efforts, de dépenser de l'énergie. Mais je sens que c'est mauvais. J'ai lu plein de papiers selon lesquels l'isolement peut sérieusement nuire à la santé mentale, et provoquer du stress. C'est vrai, c'est humain. Mais avec ce COVID, on peut rien faire. J'aimerais faire des ateliers avec des enfants, tout ça, mais on peut pas. Et mes amis sont trop dispersés, ils ne m'appellent pas, et j'en ai marre de relancer tout le temps.

Parfois je me sens forte, parfois j'ai peur de devenir folle.

J'aimerais le revoir, juste histoire de voir si, dès que je le vois, tout retomberait. Comment est il maintenant ? A t il réfléchi sur lui même depuis un an ? A t il changé ? Changé de projets, d'idées ? J'aimerais le revoir "sans conséquences" vous voyez, le revoir puis effacer ce moment de sa mémoire ahah.

Bon, je divague.
#1321262
Bonjour Agathe,

je viens de passé la dernière heure à lire l'ensemble de ton sujet et waw ça ma énormément toucher. Tu raconte ton histoire avec une précision incroyable et je suis sur ne pas être le seul à se reconnaitre dans ton désarroi, tu est vraiment une plume et je pense que tu as un réel talent de ce côté la :). Selon moi te confronter à ton ex ne va pas t'aider d'avantage, Certe on est tous différent mais je croise mon ex de temps en temps avec qui je suis rester 10 ans en voiture ou au détour d'une rue et tout ce qui me vient c'est une boule qui grossi et s'estompe quand je m'éloigne d'elle et qui me fait dire que je ne suis pas encore prêt (SR depuis plus d'un an). Au final chaque jour où l'on est blessé on pleure un peu moins et au final la douleur ne disparait pas complètement on vie simplement avec jusqu'à ce qu'un jour sans qu'on s'en aperçoive on ne souffre plus de cet situation.

On dis qu'il faut s'autorisé à être triste mais je pense qu'au bout d'un moment il faut aller de l'avant sinon tu va rentré dans un cercle vicieux en brassant du noir tout les jours. Si ma rupture m'a également bien appris quelque chose c'est qu'on ne cours pas après ses amis ( je t'invite à lire mon histoire je les ai tous perdu), s'ils veulent prendre de t'es nouvelles temps mieux sinon tempis tu as d'autre chose à faire que de courir après des gens qui ne font pas attention à toi. C'est ce que j'ai fais et j'ai eu de belle surprise de gens qui m'on tendu la main et que je ne soupçonné même pas. Surtout qu'a te lire on as envie de te connaitre donc d'autre le feront ;).

Courage, après la pluie viens le beau temps
#1326373
Hello tout le monde

A quelques jours de mes 4 ans sur le forum, je reviens pour faire un petit bilan/point d'étape. C'était le genre de messages qui m'ont le plus aidée à l'époque, donc je trouve important d'apporter ma contribution.

Déjà, première chose : je souhaite remercier (pour qui je me prends ???) ce forum et ses membres, pour leurs contributions, sur mon fil et ailleurs, qui, avec le recul je peux le dire maintenant, ont été l'aide la plus utile, la plus honnête, la plus tolérante et bienveillante qui soit. Plus que famille, amis et psychologues. Avoir ce forum m'apportait un sentiment de sécurité et de confiance, car je savais que j'aurais toujours une réponse, par des gens qui ne me jugeaient pas et ne me demandaient rien en retour. Et en plus, j'ai énormément appris des histoires des autres. Donc pour ça, merci.
Maintenant, fini la séance larmichette ;)

Bilan

1) La raison de ma venue sur le forum

Vous allez rire, mais cette partie va être courte. J'ai eu un déclic, en octobre dernier. En quelques jours, comme ça, je n'y pensais plus. J'ai "ressenti l'indifférence" tant recherchée. Pas d'amour, mais surtout pas de haine. Rien du tout. Je suis contente qu'on se soit séparée, ce fut une très bonne chose. J'ai beaucoup souffert et sûrement gâché quelques belles années, mais je ne regrette absolument rien. Je ne crois pas au destin, mais pour le coup j'aime me dire que "j'en suis là aujourd'hui grâce à ce que j'ai traversé". Donc voilà, c'est tout ce que j'ai à dire, car il n'y a rien à dire en fait. Je m'en fous de lui, j'ai coupé contact avec le peu d'amis qu'on avait en commun. Je n'ai aucune nouvelle (ok j'ai stalké son Linkedin il y a qq mois, je voulais savoir s'il vivait enfiiiiin sa vie taaaant rêvée de voyage à l'autre bout du monde)(spoiler : il a un boulot très basique, en banlieue d'une grosse ville)(en France, cocorico).

Cependant je pense que toutes mes ruminations pendant une année complète étaient nécessaires. Elles m'ont beaucoup appris, et j'ai la réelle sensation d'avoir grandi, mûri. D'avoir beaucoup appris sur moi même (ça se contredit avec ce que je vais dire ci dessous, mais pourtant les deux sont vrais...). C'est à ça que servent les "épreuves de la vie" de toute façon. Même si cette phrase fait philosophie de comptoir, c'est un fait. Quand on vit quelque chose de douloureux, quelle que soit l'échelle de douleur, forcément ça nous change, et si on réussit à aller mieux, alors on a gagné quelque chose. Du moins, c'est comme ça que je le vois.

J'ai un peu de peine pour la Agathe de 2017, 2018, 2019. Je m'en veux de ne pas m'être écoutée plus, de ne pas avoir eu la force de le quitter, moi qui étais si indépendante, si forte. Je m'en veux de ne pas avoir tenu mes positions, de ne pas m'être défendue. De m'être tue. Si je n'ai qu'un seul regret c'est celui ci : de m'être tue, de ne m'être jamais énervée, jamais crié. Je ne l'ai jamais confronté, jamais mis face à ses contradictions, face à ses actes. Je me suis énormément abandonnée, énormément pas respectée, et ça, j'ai du mal à me le pardonner.

2) Ma vision de l'amour

Aujourd'hui, en plus d'avoir du mal à faire confiance aux autres, c'est surtout à moi même que je ne fais plus confiance. Je ne me fais plus confiance pour me protéger. Je pense avoir compris la leçon, mais j'ai peur de recommencer. Peur que ça se reproduise. Peur de tout oublier si un jour j'ai à nouveau des sentiments forts pour quelqu'un. Peur de ne pas voir les signaux. Peur d'être bête, une nouvelle fois.

Oui, je peux me dire deux choses : 1) pourquoi ça se passerait mal ? et 2) si ça se passe mal, pourquoi je ne serais pas capable de m'en sortir mieux que la fois précédente ? Certes. Mais j'ai du mal avec l'échec. Je n'ai pas envie de développer ça ici car c'est trop personnel, mais j'ai un rapport assez mauvais avec l'échec. Je l'ai très peu vécu dans ma vie, car j'ai eu beaucoup de chance, mais par contre j'ai développé une énorme pression que je me mets, en permanence, pour que ça n'arrive jamais.

Donc ma vision de l'amour, pour l'instant, est plutôt inexistante. Ca m'intéresse sans m'intéresser. Je ne le cherche pas, pas du tout. Et ça me fait réaliser à quel point il monopolise les conversations. On me prend limite pour une meuf aigrie, voire une vieille fille. Et ça me désole de voir des relations nazes voir le jour sous mes yeux, seulement pour mourir quelques semaines plus tard, sans avoir servi à rien. Mais c'est mon point de vue, et je respecte celui des autres.

Bien sûr, que j'espère un tout petit peu. Mais la vérité c'est que ça me terrifie, pour les raisons citées ci dessus. Et puis j'ai peur, en plus, d'encore perdre du temps. J'ai sacrifié du temps avec mes amis, sacrifié des jobs, sacrifié des projets persos pour mon ex, et je ne veux plus de ça. Je me suis construit une vie, j'ai un boulot top, je fais du bénévolat, du tutorat, je me forme sur plusieurs sujets. J'ai plein d'idées, en permanence, et pas du tout la place, et surtout pas le temps, pour quelqu'un là dedans.

2) Mes ruminations incessantes

J'ai cru à un moment que j'étais dépressive. Puis bipolaire. Puis borderline.
Et puis j'ai essayé de me détacher des étiquettes, et surtout du fameux autodiag.

Je suis juste quelqu'un qui rumine beaucoup, qui réfléchit en permanence, et qui est extrêmement sensible à tout. Et c'est vrai, c'est épuisant, j'aimerais vraiment que mon cerveau s'éteigne, car il me rend folle. 99% de mes pensées ne se réalisent pas, et disons que 80% ne servent vraiment à rien. Ca m'épuise, pour rien.

Mais un petit déclic que j'ai eu un octobre, c'est ça : tout est temporaire. Alors ça paraît très con, mais vraiment je vous jure, ça m'a fait l'effet d'une petite bombe dans ma vie. Voilà, parfois, je suis mal, très mal, j'ai des idées extrêmements noires, je crois que tout va s'arrêter, je ne crois plus en rien, je crois que personne ne tient à moi, que personne ne réalisera si je meurs, que la vie n'a aucun sens. Mais je l'accepte. J'ai quelques techniques : j'essaie de m'isoler, de me changer les idées en regardant un truc sympa sur mon téléphone, j'essaie de discuter avec quelqu'un d'un truc qui n'a rien à voir, j'écris dans mon journal. Simplement, j'attends que ça passe. Je ne combats pas. Le pic dure au maximum quelques heures. L'état de déprime peut s'étendre sur plusieurs jours, mais ça se termine toujours.

Et je remonte. Comme ça, pouf. Mes idées s'éclairent, je vois les choses autrement. Encore mieux que de trouver réponse à mes questions : je ne me les pose plus, car je réalise qu'elles n'ont pas lieu d'être.

Je ne sais pas si je suis claire, mais vraiment, ça m'a aidée. On est encore loin de la méditation, du sport. Je suis encore quelqu'un de nerveux, j'ai encore des gestes rapides, brefs, je me tiens toujours courbée, je parle très vite, je m'essouffle, je m'emballe. Mais je vais continuer à m'apaiser avec le temps. Enfin je l'espère. Je pense que ma vingtaine n'est qu'un long moment à passer, mais nécessaire. Quand je prendrai de l'âge, je pense que j'irai mieux. J'essaie de ne pas me mettre de pression pour "vivre ma best life tant que je suis jeune". Je ne suis pas comme ça, c'est tout. Cette différence, j'ai du mal à l'accepter. Surtout qu'aujourd'hui, à l'heure où on essaie d'inclure toutes les minorités possibles, j'ai l'impression que se sentir "différent" est encore mal vu, parce que c'est vu comme prétentieux. Mais croyez moi, j'aimerais bien être comme mes amis, comme mes frères et soeur, comme mes parents. Voir les choses comme eux, avoir les mêmes envies qu'eux, les mêmes préoccupations qu'eux. J'aurais la sensation d'enfin appartenir à mon groupe. La sensation qu'ils m'aiment pour qui je suis.

3) Mes ruminations incessantes, partie 2

Je divague un peu.

Avec tout ce que j'ai appris, de nouvelles ruminations arrivent.

Et un motif que je retrouve un peu trop souvent, depuis bien longtemps, depuis bien avant ma rupture, c'ets le vide intérieur. Je sens ce vide en moi, toujours là, tapi quelque part. J'ai beau essayer de lire au maximum, de m'écouter, de me poser les bonnes questions, de me demander si "je fais ça pour moi ou pour les autres?", il est toujours là.

J'ai toujours cette sensation d'imposture. Cette sensation que je suis fausse, que je n'existe pas, que je ne suis personne. Je ressens un manque d'amour tellement grand, tellement infini, que j'ai l'impression d'avoir construit toute ma vie, en totale conscience, pour plaire aux autres et essayer de gratter les moindres miettes d'amour, d'admiration. Je me vois, je le fais tout le temps.

Je ne sais pas si mes goûts sont mes vrais goûts, ou si je m'invente ces goûts pour plaire et être admirée, et donc aimée ? Même chose pour absolument tout : mon travail, mes passions, jusqu'à mes activités, mon style vestimentaire. Jusqu'à mes plans d'avenir, mes désirs. J'avais l'impression de m'être trouvée, et en fait je n'ai aucune idée de qui je suis. Comment être s^re ? Vous voyez, là, j'aimerais ne pas me poser ces questions. Me dire que oui, j'aime mon travail, j'aime mon bénévolat, je suis alignée avec ce que je fais. Mais je me dis toujours, est ce que je suis dans le faux ? Est ce que je vais pas me réveiller à la moitié de ma vie, et réaliser que j'ai menti, à tout le monde et surtout à moi même ?

J'adore mon travail. Vraiment, tu l'adores ? Ou tu l'adores parce que c'est un poste ultra haut placé pour ton âge, et que tu aimes l'admiration que ça suscite chez les gens ? Je fais du bénévolat. Vraiment, pour aider ? Ou pour pouvoir te la raconter, et susciter l'admiration ? J'aime les sciences. Vraiment ? Ou c'est pour pouvoir te la raconter de maîtriser un domaine d'élite ?

Un détail qui m'a fait pleurer aujourd'hui. Je suis en vacance chez mes parents. Je vidais le lave vaisselle. Et je me suis dit, je vide le ave vaisselle, je fais plein de lessive, j'aide à ranger, j'aide à faire les courses, je répare l'imprimante, j'aide pour les devoirs, j'aide pour la lettre de motivation. Parce que j'aime aider, parce que ça me fait plaisir. Vraiment, Agathe ? Ou parce que tu crois que l'amour de tes parents est conditionné au fait que tu les aides, que tu excelles partout, que tu sois parfaite, comme tu l'as toujours été ? Mon frère et ma soeur ne font rien à la maison, et pourtant mes parents les aiment autant. Voire plus, car eux ils sont cools, ils sortent, ils sont drôles, ils ont plein d'amis. Ils sont sans prises de tête, ils sont sympas, ils ne sont pas aussi prout prout et parfaits que toi. Ils sont tout ce que je ne serai jamais.

Voilà, voilà où j'en suis dans mes questionnements aujourd'hui. Parfois ça part, parce que je pense à autre chose, mais ça revient toujours.

Qu'est ce que je ferais, si personne ne me regardait ? Je ne sais pas. Je ne comprends pas le concept d'égoisme, de vivre pour soi. J'ai besoin des autres pour me sentir vivante. Qu'est ce que ça veut dire, puiser l'amour en soi ? Comment être sûre que je ne suis pas dans le déni, que je ne suis pas une coquille vide ?

Je change de cap, tout le temps, pour m'adapter à tout le monde. Je le sens au fond et je me déteste pour ça. Mais en vrai je ne sais pas, je ne sais pas ! Si les sciences ne sont pas ma passion, alors quelle est elle ? Si mon métier ne me plaît pas vraiment, alors quel métier me conviendra ?

Existe t il vraiment un monde où je suis alignés ? Apaisée ? Vais je un jour moi aussi ressentir cette plénitude, ou suis je condamnée à écouter mon cerveau ruminer en boucle et douter de tout, même de lui même, jusqu'à la fin de mes jours ? Si cette plénitude existe, que dois je faire pour l'atteindre ? Où aller ? A qui parler ? Par où commencer ?

Voilà, voilà où j'en suis. Je garde la face la plupart du temps, comme je le dis souvent ici, j'ai un toit, des gens qui m'aiment (enfin...), de l'argent, la santé. Je suis chanceuse, tout va bien. Je me déteste, juste, mais c'est presque anecdotique.

Voilà, du coup ce post est un énorme paradoxe, je commence en vous disant que tout va mieux et que j'ai vu la lumière céleste, et je termine en vous disant qu'à chaque instant j'ai envie de crever.

En vérité, inquiétez vous plutôt si un jour je vous dit que tout va bien ;)

Des gros gros gros gros bisous à tous <3
#1326379
Hello Agathe,

Ça fait vraiment très plaisir d'avoir de tes nouvelles .

Comme je le disais à Janysse, comme vous êtes exigeantes avec vous même.
Cette exigence peut donner le meilleur, la réussite universitaire, professionnelle . en cela je me reconnais en vous , telle que je l'étais à votre âge ( " et je ne laisserai dire à personne que c'est le plus bel âge de la vie " selon la célèbre citation )

Et le pire aussi, tant on peut se faire violence , dans cette volonté de contrôle.

Pour autant, je suis assez admirative de cette capacité d'introspection à un si jeune âge. Ce travail, si douloureux soit il, est utile. Pour ma part j'ai avancé tel un bulldozer dans ma vie, études,passage sans état d'âme de relations foireuses à relations tordues dans ma vingtaine, carrière, concours , mutation pro , mariage, enfant , en me gardant bien de la moindre introspection ( ayant été élevée , qui plus est, dans un climat de mépris de la faiblesse psychologique ) . Et c'est à 40 ans passés, à la faveur de la sortie de route dans cette course folle qui m'a amenée ici que j'ai commencé à m'intéresser au sujet .

Sois douce avec toi même, essaie au moins Agathe .
J'ai l'impression que tu juges chacune tes actions.
C'est la même chose pour les " toujours" , les " jamais" , vraiment je pense qu'on conditionne son cerveau en utilsant ces termes. Janysse te l'a dit ici je crois, tu le conçois toi même, en disant que tout est temporaire . J'avais envie de le dire à Janysse aussi ,quand elle disait ne pas vouloir " renoncer à l'amour" ( or il n'est pas question de faire un choix définitif maintenant à 25 ans , telle une nonne prononçant ses voeux ;) )
Les mots ont un sens , et ceux qu'on se dit à soi même encore davantage . Donc de la douceur , pas de jugement, pas de " toujours, de " jamais" , de " jusque là fin de mes jours " . Pour ça la vie , les autres ,le monde l'entourage pro, et parfois l'entourage amical et familial sont là, malheureusement .
J'espère que vous ne m'en voudrez pas de vous associer dans ma réponse, il est vrai que je vous trouve beaucoup de points communs, telles deux petites soeurs que je considère avec tendresse ;)

Et puis les autres, les autres , les autres, toujours plus cool, heureux en amour, drôles, instagrammables....
C'est complètement illusoire de penser que l'autre n'a pas de soucis, ne se pose aucune question existentielle , tel un bulot décérébré et ravi de la crèche . ( et pour le coup c'est un raisonnement assez auto centré) .
Il n'y a pas de situation idéale, de clef ou de de voie du bonheur 100% garanti ( en revanche se comparer en permanence c'est du mal être pérenne 100 % garanti ).
Sais tu qu'il y a sûrement qqn qque part qui regarde ta vie' ton job, ton appart, etc..en se disant " quelle chance elle a à 25 ans , elle reussit tout et moi je quadruple mon BTS" ? ;)

Bref, cut yourself some slack, comme dirait Jean Claude Vandamme ( ou Confucius)

Bisous fabuleux :bisou:
#1326385
Hello

Et content d'avoir quelques news !
Je suis également d'accord sur le fait qu'il faut lâcher un peu la pression, que diable !! (j'avais envie de la placer celle là)
J'avoue que j'ai du mal à cerner les gens torturés (auto-torturés d'ailleurs si l'expression existe) à un si jeune âge

Alors oui, il y a les antécédents etc etc..mais bon des fois il est bon de respirer l'instant présent, non ?
La vie passe beaucoup trop vite et ce n'est qu'à un certain moment que l'on s 'en rend réellement compte, alors gâcher pour gâcher... perso c'est pas très rock'n'roll ...

Bref , je sais que ça risque être "mal lu" mais tant pis ...
A trop vouloir trouver le bouton sur son nombril, on oublie le bras coupé du voisin ...(proverbe congolais, le même que l'histoire de la noix de coco ^^)
Ne le prend pas mal, mais des fois il faut aussi relativiser certaines choses, ça aide pas mal !

Bon courage à toi :)
#1326455
Coucou Agathe,
coucou tout le monde
Selmasultane a écrit :J'espère que vous ne m'en voudrez pas de vous associer dans ma réponse, il est vrai que je vous trouve beaucoup de points communs, telles deux petites soeurs que je considère avec tendresse
Selma :bisou:

Agathe,

Je voudrais te dire que je comprends ta douleur, ta peine, tes ruminations, la torture incessante, l'impression que ça va mais en fait ça va pas, parce qu'il y a ce vide au fond du fond qui aspire toute la joie, ce vide insatiable, ce besoin d'amour hurlant et incessant. Je comprends aussi que "lâcher prise" et "arrêter de se prendre la tête" et "profiter de l'instant présent" sont des injonctions au mieux incompréhensibles, au pire insupportables.

Je ne sais pas si mes mots suffiront à te réconforter, ne serait-ce qu'un tout petit peu, mais je voulais vraiment te dire que tu n'es pas la seule à traverser cette vingtaine en pleurant de douleur, dans l'incompréhension constante de ce qui se passe autour, animée d'une lucidité violente sur tes propres défauts, parce que moi aussi j'ai voulu mourir tous les jours de ma vie de mes 11 à mes 26 ans.

S'aimer, tout le monde ne sait pas le faire, relâcher la pression non plus, se sentir bien dans le moment présent, non plus, si on ne l'a jamais appris. Si on ne t'a jamais appris à être en colère, à dire les choses, à t'énerver, à t'autoriser à ressentir ces émotions là qui sont saines et nécessaires, il est normal que tu ne te sois jamais défendue, jamais énervée face à ton ex. Apprendre à être en colère, à t'énerver, à te défendre, voilà une première piste. Apprendre à te pardonner d'avoir fait ce que tu as pu, comme tu as pu, au moment où, voilà une autre piste.
Agatheyzac a écrit :Bien sûr, que j'espère un tout petit peu. Mais la vérité c'est que ça me terrifie, pour les raisons citées ci dessus. Et puis j'ai peur, en plus, d'encore perdre du temps. J'ai sacrifié du temps avec mes amis, sacrifié des jobs, sacrifié des projets persos pour mon ex, et je ne veux plus de ça. Je me suis construit une vie, j'ai un boulot top, je fais du bénévolat, du tutorat, je me forme sur plusieurs sujets. J'ai plein d'idées, en permanence, et pas du tout la place, et surtout pas le temps, pour quelqu'un là dedans.
Et c'est tout à fait légitime, et ça s'appelle prendre du temps pour soi. Tu peux te féliciter pour ça. Tu t'investis dans ta vie à toi plutôt que de courir après des relations nazes qui durent quelques semaines comme tu dis. Moi je trouve ça plutôt bon signe. Après la peur... Tu sais ce qu'on dit, la peur n'évite pas le danger... Qu'on ait peur ou pas, aimer, s'investir dans une relation, c'est toujours prendre le risque de souffrir, que ça ne marche pas, que nos travers, nos peurs, nos schémas reprennent le dessus.

Pour revenir au vide que tu évoques, je le connais très bien, il m'accompagne depuis toujours. Enfin depuis que ma cellule familiale m'a détruite et continué son travail de sape pendant 20 ans. Je ne sais pas si c'est pareil pour tout le monde, mais le mien de vide, c'est un besoin de sécurité affective qui n'a jamais été rassuré, qui n'a jamais été satisfait par les personnes qui auraient dû le satisfaire, c'est une violence quotidienne qui a lentement mais sûrement bouffé tout ce qu'il y avait en moi pour laisser un grand trou béant. C'est l'absence de soutien de ceux qui auraient dû être là pour moi. Et quand ce besoin là n'est pas satisfait, on s'empresse de trouver ailleurs le soutien nécessaire, vital en fait. Ça peut être dans des amitiés solides, dans des passions lumineuses, dans tout un tas de choses jolies, et puis dans des relations pourries, dans une boulimie de travail, de sorties, d'activités, une boulimie alimentaire, des dépendances multiples (moi je fume comme un pompier, je travaille trop et je m'arrache les cheveux). Et quand on est HP ça n'arrange rien du tout (j'ai fini par accepter l'étiquette ;) ).

Voilà, je ne sais pas trop où je vais en te disant tout ça, je voulais juste te dire que tu n'es pas seule, tu n'es pas folle. Que ton travail, tu as eu cette chance et tu l'as saisie, tu l'as choisi, que ton bénévolat, tu l'as choisi aussi. Et si ça te fait du bien et que tu aimes ça, fais-toi confiance.
Agatheyzac a écrit :Existe t il vraiment un monde où je suis alignés ? Apaisée ? Vais je un jour moi aussi ressentir cette plénitude, ou suis je condamnée à écouter mon cerveau ruminer en boucle et douter de tout, même de lui même, jusqu'à la fin de mes jours ? Si cette plénitude existe, que dois je faire pour l'atteindre ?
Oui, avec du temps, et beaucoup de travail, et encore beaucoup de périodes difficiles. Ce sera plus difficile que pour celles et ceux qui ont grandi avec beaucoup d'amour, qui ont eu le droit d'échouer, de ramener des mauvaises notes, de se planter, de se mettre en colère, de dire des gros mots, de rire trop fort, de faire leurs choix, de pas toujours être parfait·es. D'être soi-même. Et ça ne sera jamais définitif, jamais fini, jamais stable, parce que l'hypersensibilité sera toujours là, parce que ton cerveau chauffera toujours beaucoup trop, et parce que la dépendance affective, l'anxiété, ne partiront jamais. Mais je crois qu'on peut apprendre à vivre avec, qu'on peut apprendre à vivre mieux et aspirer, même toutes cassées comme on est, à une vie épanouie, faite de réussites et d'échecs, et à traverser l'existence avec un peu plus de légèreté (sinon très honnêtement je me serais déjà tuée).
Où aller ? A qui parler ? Par où commencer ?
À un·e psychologue. J'insiste là-dessus à chacun de mes messages, j'espère que tu ne me trouveras pas trop lourde, mais ça me semble nécessaire. Je sais que tu en as déjà vu une. Je crois qu'il te faut une psy sensibilisée aux HP, aux hypersensibles, quelqu'une qui maîtrise des outils comme la TCC, l'EMDR (super efficace) et l'hypnose, ou encore l'ACT, et pourquoi pas spécialisée sur la dépendance affective. Il existe aussi des groupes de parole spécialisés (perso je ne peux pas me les payer en plus de ma thérapie mais si je pouvais j'essaierais). J'ai choisi ma psy actuelle parce qu'elle avait l'air super déconstruite sur des problématiques qui me parlaient, et effectivement c'est la seule personne au monde à ne pas me dire "vous en trouverez un autre" ou "il faut que vous lâchiez prise sur votre envie d'être en couple" ou encore "il faut relativiser" (comme me disait ma mère quand je lui faisais part de mon envie de crever) et ça fait du bien. Et on avance.

Je ne voudrais pas que cela sonne comme une énième injonction, mais c'est ma conviction profonde que "tout ça" ne passera pas tout seul, en attendant que la vie passe et que la trentaine arrive.

Je t'embrasse bien fort Agathe
#1329589
29 Juillet, voilà bientôt trois mois que tous les jours je me dis qu’il faut que je me pose pour écrire ici.
Donc premièrement, merci à toi Janysse de m’avoir demandé de mes nouvelles, ça m’a beaucoup touchée, même si je n’ai pas réagi à l’écrit. Je pense qu’on sait tous ici qu’on a parfois besoin de prendre de la distance avec le forum.

Bonjour à tous,

Cela fait quelques jours que la date anniversaire de ma rupture est passée. Deux ans. Que de chemin parcouru depuis, j’avoue être assez fière. Plusieurs choses que j’aurais pensé avoir accomplies, plusieurs choses que je n’aurais jamais pensé accomplir.

Je ne sais pas de tout par quoi commencer, ni où aller. En plus en ce moment je vais bien, donc ma plume mélancolique ne sera pas au rendez vous.

Je n’ai pas perdu mes 10kgs en trop. Je ne fais toujours aucun sport. Je n’ai toujours pas mon permis. Je ne dessine toujours pas plus qu’une ou deux fois par an. Je me nourris toujours uniquement de sucre industriel, et suis toujours incapable de faire un plat salé autre que des pâtes. Je n’ai toujours pas étudié un des multiples domaines qui m’intéressent. Je n’ai lu aucun livre autre que mon auteur de thriller préféré. Je ne médite toujours pas. Je n’ai même pas encore essayé la cohérence cardiaque. Mon eczéma s’est étendu à d’autres parties du corps.

Cependant, j’ai appris quelque chose de primordial, j’ai appris à accepter mes pensées. Non pas à m’accepter moi même, mais à regarder la pensée passer, sans la juger. C’est gigantesque.
Je me sens maîtresse de ma vie, j’ai compris que je pouvais partir si j’avais envie, compris que j’étais responsable de mes réactions aux événements. Je suis enthousiaste à l’idée de l’avenir, de la vie.

J’ai un copain.

J’ai du mal, beaucoup de mal. Lire les histoires et les conseils ici m’ont rendue très froide, très analytique, très terre à terre. Je refuse de laisser la magie opérer. J’attends le couperet. Mon ancienne relation plane au dessus de moi, et me recouvre parfois de son ombre, et je pars dans des angoisses, dans un tourbillon.

Je m’en veux encore infiniment. Je me sens coupable, chaque jour, de ne pas avoir su me protéger moi même. Coupable de ne pas avoir été assez bien, coupable de m’être oubliée pour vouloir plaire à quelqu’un pour qui je n’étais jamais assez.

J’ai envie d’écrire ce que je ressens, pour une fois. Peut être allez vous y voir des signes avant coureurs, une fuite en avant, une illusion. Un trop, trop encore. Peut être dans quelques mois reviendrai-je encore en pleurant, parce que c’est fini. Je sais que vous serez là pour m’accueillir.

Tout ça je ne lui ai pas dit, parce que je n’y arrive pas. Les mots ne franchissent jamais mes lèvres. J’ai peur, beaucoup trop peur, d’encore passer pour une conne, d’encore avoir l’air bête d’y avoir cru. Ici seulement je m’autorise à l’écrire, en espérant que personne ne me connaisse personnellement.

C’est arrivé par hasard, par un concours de circonstances, par un alignement d’étoiles ou de planètes. On se connaissait depuis plusieurs années, on avait vécu nos vies en parallèles, très près sans jamais se croiser. Jusqu’au jour où. Ce fut une évidence, et en écrivant ça je me sens niaise, mais c’est le seul mot qui décrive précisément. Evidence. Comme une pièce manquante. Comme si j’avais toujours eu ma place dans sa vie et lui dans la mienne.

Tout concorde, et si j’enlève mes angoisses dues à mon ancienne relation, sur lesquelles je travaille avec ma psy, je me sens apaisée. Je me sens en sécurité. Je me sens appréciée, et j’apprécie en retour. Nos qualités se magnifient, et nos défauts se complètent, ou se reflètent. Je n’ai pas besoin d’expliquer les comportements et réactions dont j’ai honte. Pas besoin de me perdre en justifications, pas besoin de tenter de comprendre, car on ressent la même chose. C’est nul, c’est niais, c’est presque bizarre.

J’ai l’impression d’avoir reçu ma récompense après mes efforts. Bravo Agathe, tu en as bien chié, voici ta récompense. Je ne pensais pas un jour être reconnaissante qu’une personne existe. C’est pourtant vrai. Je remercie le ciel, qu’il existe, que j’aie pu le rencontrer.

J’ai encore peur, je ne veux pas m’emballer, je veux attendre un an, trois ans, cinq ans, voir si je ressens toujours la même chose. On a peur tout les deux, parce que ce qu’on ressent est trop immense, on a peur de s’emballer, peur de souffrir. Mais on y va quand même, parce qu’on se dit qu’on ne peut pas passer l’un à côté de l’autre, que c’est trop beau, que c’est écrit alors on doit le vivre, quelle que soit l’issue.

Je l’aime.

Je réalise que mon ancienne relation n’a rien de comparable. C’était physique, passionnel, oui il y avait des sentiments, oui je me projetais, mais non, non je savais au fond de moi que ce n’était pas cette vie que je voulais. J’y ai cru, fort, jusqu’au bout, mais je savais qu’il fallait que ça se termine. Aujourd’hui c’est sain, c’est juste normal, ça s’insère dans ma vie, ça me va comme un gant.

Alors oui, je crois que je l’aime.

Mais je ne veux pas le dire. Je veux attendre encore que cette petite flamme grandisse, grandisse. Je veux vivre des choses avec lui, traverser des épreuves, se disputer. Je veux nous tester, quelque part. Je ne veux pas gâcher ces trois petits mots. Je veux prendre mon temps.

Ma psy me dit que je suis beaucoup trop dans l’intellectualisation, que parfois je perds le lien avec l’autre, et qu’il faut que je m’ouvre à la surprise. Elle a raison, je le vois dans mon message, il y a beaucoup de « je ». Mais je ne me juge pas. J’écris comme ça me vient.

Voilà, j’espère que vous allez toutes et tous plutôt bien. Je suis vos messages régulièrement sur le forum.
Vous avez une place spéciale dans mon coeur.

Bises
Agathe
#1329634
Coucou Agathe,

Ça fait plaisir d'avoir de tes nouvelles.

Et encore davantage plaisir de te voir écrire que tu ne juges plus tes pensées ( du coup tu fais de la méditation sans le savoir, comme M. Jourdain de la prose sans le savoir ;) )

Pour le reste , une relation qui te va comme un gant , et bien c'est très chouette .
Profite poulette ;)

Bisous fabuleux :bisou:
#1329923
Bonjour à tous

Je reviens quelques jours après vous avoir donné quelques nouvelles
Des questions me taraudent, encore et encore, et je fais appel aux esprits les plus "droit au but" du forum, ainsi qu'à votre expérience, maturité, sagesse

Un commentaire de ma psy lors de ma dernière séance me travaille. Elle m'a dit calmement, qu'il lui semblait que je n'avais pas effectué le deuil de mon ancienne relation. J'ai reçu cette information comme quelque chose d'assez violent. J'ai ressenti énormément de culpabilité, de colère envers moi même et envers mon ex, et d'impuissance.

Je m'en veux énormément, car je suis à nouveau en couple aujourd'hui, avec quelqu'un de merveilleux. Je sens un alignement, un apaisement. Je sens qu'il y a ce qu'il faut d'amour, de passion, qu'on est compatibles, que quelque part c'est évident entre nous. Je fais attention, j'attends un peu de voir, mais je sens que c'est clairement avec lui que je peux construire.

Mais je sens que ma psy a touché quelque chose. Mon ex est encore bien trop présent, ou je dirais plutôt mon ancienne relation est bien trop présente. Lui, je n'ai plus de contacts, je sais qu'on avait rien à faire ensemble, il n'y avait pas de compatibilité, il me manquait de respect et a été violent physiquement (j'ai du mal à l'accepter, je déteste faire la victime... mais c'est un fait).

C'est plutôt que je n'arrive pas à ne pas me remémorer chaque seconde de mon ancienne relation, comme pour me rappeler chaque fois des erreurs que j'ai faites, des signaux d'alarme que je n'ai pas vus, des abus que j'ai acceptés. Je réécris l'histoire, en permanence, je me remémore que j'ai accepté ça parce que j'étais jeune, immature, que j'étais "amoureuse" d'un amour passionnel, et lui aussi. Je n'arrive pas à décider de si cette histoire était un grand n'importe quoi, ou si elle était belle. Je me souviens qu'entre les mauvais moments il y en avait quelques uns de bons. Je me rappelle ressentir des élans d'affection, d' "amour" (je ne sais même plus reconnaître...), me dire que tout irait bien, qu'on allait faire notre vie ensemble. Puis me dire que je savais bien, que ça n'arriverait pas, qu'il fallait que je parte, car on avait pas la même vision de la vie, de l'éducation, de l'argent, du travail. Tout semble évident maintenant que j'ai rencontré mon copain actuel.

J'aimerais tout oublier, j'aimerais offrir à mon copain la Agathe qui n'a peur de rien, qui croit aux belles choses, qui vit au jour le jour. Mais non, à la place je lui fais subir mes remises en question, mes doutes. J'angoisse, je suis ailleurs, j'ai le regard dans le vide.

Je m'en veux encore, chaque seconde. Je m'en veux d'avoir accepté ça. J'ai encore énormément de colère envers mon ex. Encore aujourd'hui, j'ai l'impression que si je lui disais ce que je ressentais, tout ce que je lui reprochais, que je le mettais ENFIN face à ses actes, j'ai l'impression qu'il me ferait passer pour une folle, que j'exagère, que je tourne tout dans mon sens. Que j'étais insupportable, que j'étais très difficile à vivre avec mes angoisses, et que je le méritais, et que de toute façon c'est quasi impossible de tenir sur le long terme avec moi tellement je suis prise de tête.

Je me souviens de regarder d'autres garçons, de m'imaginer avec eux, de me demander si je serais plus heureuse. Je m'en voulais tellement, l'infidélité est vraiment le pire des péchés pour moi. Je me sentais sale, mauvaise, d'avoir seulement songé à comment ça pourrait être ailleurs. Jamais je ne me suis dit que je méritais mieux, que je pouvais le quitter. Je pensais que je perdais beaucoup trop. Aujourd'hui dès que je regarde un autre mec, je m'en veux à nouveau, j'ai peur de me sentir à nouveau enfermée, bloquée dans une relation qui me rend malheureuse. Même s aujourd'hui tout va bien, j'ai peur que ça tourne mal, d'être à nouveau trop accro pour partir.

Alors que ça n'a aucun sens, puisqu'avec mon copain tout est différent. Je ne sais pas, j'ai juste peur.
La psy m'a dit que j'avais vécu un traumatisme. Je trouve ce mot trop fort, comparé par exemple aux militaires. Mais bon, ça ne m'avance pas trp de raisonner comme ça. Elle m'a dit que je revivais le truc en permanence, comme si ça se passait encore actuellement. Que mon cerveau n'avait pas la notion de temps et que pour lui j'étais encore là bas.

Voilà, je ne sais pas quoi faire, comment faire
Avez vous déjà vécu cela ? Avez vous des conseils à me donner ?
Je suis triste, j'en veux à la terre entière de ne pas pouvoir juste profiter tranquillement de ma "nouvelle vie". L'angoisse est encore là, en permanence, mon eczéma s'agrandit de jour en jour. Alors qu'en deux ans j'ai quitté tout ce qui m'angoissait : ex copain, ex boulot, ex ville. "Tout va bien", maintenant. Je pensais que je serais apaisé. Je ne sais plus quoi faire.

Bisous fabuleux à toutes & tous
#1329924
Salut Agathe,

Je te trouve dure avec toi même.
Un traumatisme marque et nous change à vie. Tu ne peux pas sous estimer ton traumatisme en le comparant à d'autres (militaires).

J'ai eu une relation à 19ans qui fut un traumatisme pour moi. Une relation où je n'ai pourtant reçu ni violence morale ni physique. Mais dans mon esprit ce fut un traumatisme. Ça m'impacte encore dans la mesure où ça m'a changé et que je fais mes choix en fonction, avec le temps ça prend moins de place mais ça reste. On guérit lentement mais on oublie pas on en fait une force. Dix ans après j'y pense encore et j'en pleure même chez la psy.

Il faut que tu acceptes ton statut de victime et que tu arrêtes de t'en vouloir et d'être dure sans raison. Le violent ça a été lui pas toi.

Ce n'est pas parce que tu as un next merveilleux que tu n'y repenseras pas. Que tout deviendra d'un coup merveilleux sans ombre du passé. C'est tout à fait normal ne culpabilise pas. La vie t'a offert une deuxième chance prends les bras grands ouverts. Donne toi du temps et de l'indulgence.
#1329932
Bonjour,

Perso, je ne pense pas que le mot "traumatisme" soit erroné et ta psy me semble assez lucide sur ce qu'elle ressent en toi...
Quand on a vécu un truc choquant, ça laisse des marques qui sont, malheureusement, indélébiles pour la plupart, il faut juste arriver à passer au dessus, mais ça prend un temps certain et surtout de s'en donner les moyens.
Il n'y a que quand on arrive à se dire que le passé, ben c'est le passé et que chaque situation nouvelle doit être traité comme telle que l'on peut sortir la tête de l'eau (ce qui n'empêche pas les mauvaises pensées de revenir régulièrement).

Tu as déjà identifié pas mal de choses et tu sais que tu peux compter sur ton compagnon ? alors partage avec lui ces choses si tu penses qu'i lpeut "encaisser" , il sera sûrement un bon support pour toi et il pourra également te rassurer ...
#1329933
Tu es tellement intransigeante avec toi même Agathe.

Si quelqu'un te tenait les propos que tu tiens envers toi même ( " han tu as regardé d'autres garçons pendant ton ancienne relation , c'est pas bien " , " han mais tu étais aveugle ma pauvre fille de t'être laissée traiter comme ça , ", " han mais tu as tout pour être heureuse pourquoi te prends tu encore la tête ? ") , estimerais tu que c'est un ami ? Quelqu'un dont tu recherches la compagnie ? Je ne veux pas te faire le coup mega galvaudé de " sois ta meilleure amie " , mais pourtant, encore une fois " cut yourself some slack " ;)

Bref , pourrais tu te dire " bah oui c'est comme ça je n'ai pas fait le deuil de mon ancienne relation, jy pense encore énormément " . Oui c'est comme ça, tu n'es pas un robot , tu es imparfaite ...

Pour te répondre, oui dans ma relation dont la fin m'a amenée ici , j'ai eu des pensées envahissantes très très longtemps. En revanche j'ai cessé très tôt de culpabiliser à ce sujet. La culpabilité et le jugement, tu auras toujours des tonnes d'autres pour t'en faire part :roll:
Mon ex qui m'avait rendu très violemment responsable de la fin de notre relation( tout en minimisant ma douleur ) , parfois même des amis sur le mode " oui bon ben c'est une rupture , c'est banal hein " et sûrement un paquet pour qui je n'avais sûrement que la monnaie de ma pièce, cette relation ayant été le catalyseur de mon divorce .

J'ai décidé que j'avais le droit de souffrir beaucoup, et longtemps , même sil n'y avait pas eu " mort d'homme" et si par ailleurs tout allait très bien.

Plus de 2 ans après j'ai fait de l'EMDR aussi, car oui, il y avait eu un traumatisme qui tournait en boucle ( je me suis accordé ce droit même si je n'avais pas combattu en Irak ;) ). Je me rappelle dire à ma psy " ça m'agace j'y pense encore beaucoup trop, alors que par exemple je ne pense jamais au père de ma fille "- alors qu'on se prend la tête encore régulièrement :lol: . En discutant avec elle j'ai compris qu'il m'arrivait aussi de penser au père de ma fille , mais que je ne portais aucun jugement sur cette pensée( que jestimais légitime ) contraitement à l'ex qui m'a amenée ici où je retenais la pensée en la jugeant " anormale " . Et du même coup je lui donnais des proportions plus importantes au lieu de la laisser passer. Ces qqs séances d'EMDR ont vraiment parachevé ma guérison. Pour autant je m'autorise le droit d'être un peu chamboulée quand je passe une journée de réunion où cet ex est présent ;) ) . Bref, je ne suis sans doute pas très claire , j ai peu dormi et dans un avion ;)

Je ne sais pas si tu avais vu les vidéos rupture de Swann Perisse. Une fois j'ai vu une itw d'elle où elle disait que ces vidéos qu' elle avait faites l'avait aidée à comprendre deux choses : que oui elle avait beaucoup beaucoup aimé, et que oui elle avait beaucoup beaucoup souffert . L'admettre c'est déjà le chemin de la guérison ;)

Bisous fabuleux poulette :bisou:
#1329954
Coucou Agathe,

Contente de te lire <3

Bien sûr que tu as vécu un traumatisme, et non ce n'est pas un mot trop fort. Rien ne sert de comparer ton vécu à celui de militaires. Tu souffres, tu revis la situation de façon récurrente, donc c'est un traumatisme ; qui peut prendre du temps à guérir.

Pour ce qui est des fantômes du passé, tu sais, je crois que passé un certain âge, après certaines expériences plus ou moins douloureuses, voire traumatiques, il faut accepter de renoncer à l'insouciance qu'on avait à 20 ans. Tout le monde a un passé, et il n'y a rien d'anormal à ce que tu ressasses le tien, même si tu es dans une nouvelle relation qui t'apporte ce dont tu as besoin. Le travail psy de long terme t'aidera à vivre tout cela de façon plus apaisée avec le temps. Et ce n'est pas parce que tu as vécu tout ça une fois que cela se reproduira nécessairement avec ton nouveau copain. Cela demande une vigilance de tous les instants, mais cela vaut parfois le coup de prendre le risque.

Voilà je ne sais pas trop quoi te dire de plus parce que je vis un peu la même chose. J'ai peur à chaque instant, que mon nouveau copain parte, que ça tourne mal, que ça se finisse comme ça se finit d'ordinaire... Je ne suis pas d'une grande aide mais je comprends ce que tu traverses.

À bientôt Agathe ! D'ici là profite de cette douceur qui s'offre à toi...
#1334964
Bonjour à tous

J’espère que vous vous portez bien
C’est marrant, j’écris toujours ici à peu près à la même période
C’est marrant, c’est à peu près l’anniversaire de ma rupture

Que dire, que dire, si ce n’est qu’encore une fois c’est confus dans ma tête, j’ai tellement de choses dont j’ai envie de parler

C’est tellement cool ce forum, comme une sorte d’archivage de notre vie, sur lequel on peut revenir de temps en temps, pour se replonger, faire un bilan.

J’avais 20 ans quand je me suis inscrite, et je vais bientôt fêter mes 26. J’espère que dans 10, 20 ou 30 ans, la Agathe en paix et apaisée, une Christophe André au féminin, un Petit Bambou ambulant, pourra relire ces pages d’un air amusé et attendri, en me disant que j’ai atteint mon but de paix intérieure.

Mais bon, ce n’est pas encore pour aujourd’hui.

Je suis toujours avec mon copain dont je vous ai parlé l’an dernier, celui que j’appelle évidence. Ca va toujours, même si les angoisses sont bien évidemment venue grignoter. Angoisse de ne plus l’aimer un jour, angoisse d’être moi même, d’être trop négative, trop angoissée, trop prise de tête. Angoisse de ne pas savoir gérer cette relation saine. Culpabilité de chercher les noises, culpabilité de parfois trouver trop calme cette relation où tiens, on ne me manque pas de respect, on ne me pousse pas (littéralemen), ne m’insulte pas, ne crie pas dessus. Culpabilité de chercher quelque part les hauts aussi hauts que l'ancienne relation, mais qui ne devaient leur hauteur qu'aux bas qui les précédaient. Culpabilité de me sentir moi même la personne toxique dans la relation, de créer des problèmes, d’avoir des flash-back permanents de mon ancienne relation. De repenser à mon ex dans des moments où il ne faudrait pas, dans l’intimité, au détour d’une rue, à la vue d’une image ou de quelques mots.

Je vois toujours la même psychologue. Elle est merveilleuse, enfin, après trois échecs ! Elle m’a encore redit la semaine dernière que j’avais vécu un choc traumatique (j’avais oublié qu’elle l’avait déjà mentionné, c’est en relisant mon précédent message que je me le suis rappelé). Oui, le traumatisme. Le deuil non fait. La culpabilité, encore.

Combien de temps la relation va t elle planer au dessus de moi ? Me laisser dans son ombre permanente, comme un oiseau ou une tempête, qui plane au dessus de moi, menaçant ? Me maintenant en état d’alerte permanent, permanent.

Elle a aussi souligné sa surprise quand au fait que je ne ressente aucune colère envers mon ex. « Vous avez de la colère envers beaucoup de monde, sauf lui. Quand vous en parlez, je ne sens pas d’énergie, pas de réelle colère. Pourquoi ? » Silence. Elle a raison. Pourquoi ? Quelqu’un sait ? Pour moi, tout est ma faute. C’est irrationnel, je sais. Mais me dire que tout est ma faute sonne juste. Me placer en victime m’est insupportable. Ce n’est pas ma vision de la vie. Je n’aime pas les plaintifs, les victimes, ceux qui ne prennent pas leur responsabilités. Pour moi, tout est ma faute. Je n’aurai pas dû hésiter, souffler le chaud et le froid, avant même qu’on se mette ensemble, début 2016. Agathe, c’était il y a une éternité. J’avais 19 ans, aucune expérience. Je ne le sentais pas. Ô combien aurais je du écouter mon instinct. Et j’ai cédé au physique, à l’attention, au drama, à l’excitation. J’ai plongé dans la matrice.

Pour moi, tout est ma faute. J’ai fait des petites erreurs en début de relation, je ne sais pas si c’est utile de les raconter ici (comme ceux qui écrivent « c’est un détail très important » car ils pensent qu’on va leur dire ce qu’ils veulent entendre). Encore une fois, je ne veux ni douceur ni amour ni pitié, ni indulgence. Pour moi, je mérite. Il m’a toujours dit qu’il n’avait jamais été comme ça avec personne, cette colère, cette haine, cette violence. Je ne le crois qu’à moitié. Mais pour moi, je mérite tout. J’étais chiante, molle, paniquée, perdue. Le mot qui se rapproche le plus est « sidération ». Et pourtant, entrecoupé de moments où je me sentais si bien, si aimée, si heureuse, je me disais qu’il n’y avait rien de mieux, que c’était ça, la vie. Combien je donnerais pour qu’à sa place, c’eut été mon copain actuel.

J’ai l’impression que ma vie s’est arrêté environ au moment de mon inscription ici. Début 2017. Une version de moi est restée là bas. C’est pour ça que je trouve mes écrits d’alors si précieux. Comme si je pouvais retoucher encore cette version. J’ai l’impression que je n’arriverais plus jamais. C’est trop dur. Vivre au quotidien est épuisant. Alors évidemment j’ai des moments de hauts, mais c’est souvent lorsque je suis distraite, et tant mieux quelque part.

Mais ca commence de plus en plus à entacher ma relation actuelle.
Je ne me fais aucunement confiance, je ne sais pas ce qui est vrai, ce qui est faux, ce que je pense. Je suis déconnectée. Terrifiée. A la merci d’un monstre qui est là depuis si longtemps qu’il fait presque partie de moi.

Plus de cinq ans ont passé, et je suis encore là, avec les mêmes sanglots et les mêmes tremblements, sur le forum.

Je ne sais pas, de quoi l’avenir est fait. Vais je réussir à faire mon deuil ? Vais je un jour considérer cette relation comme simplement anecdotique ? Vais je finir par tout gâcher avec mon copain actuel ? Ses propres angoisses à lui ne vont elles pas se multiplier aux miennes pour finir par nous détruire ? A quoi ressemble ma vie apaisée ? Que reste t il dans mon cerveau si je sors l’angoisse, la terreur ? Existe t il un monde où ma sensibilité est maîtrisée ? Et quand, quand ? Aurai je l’occasion de voir ceci ? Une bombe va t elle nous raser ? Une autre épidémie ? Une vie comme à la guerre, rationnée ? Avant que je n’aie pu goûter au luxe qu’est une vie privilégiée sans souci ?

Encore tellement de questions.

Sinon pour ne pas finir sur une note triste, j’ai eu plein de bonheurs dans ma vie. Je suis heureuse chaque jour de vivre à Paris. En janvier je commence un nouveau job dans un domaine qui me passionne, j’ai énormément de chance. J’ai fait plusieurs voyages. Je vais au musée, je passe du temps avec mes amis, mes frères et soeurs. J’ai encore cette envie de vivre et de faire mille choses, même si je l’exprime par des plaintes. La santé va bien. Ma famille toute entière va bien, et de quoi puis je me plaindre lorsque c’est le cas ?

Je vous embrasse toutes et tous
Merci d’être toujours là et de me demander des nouvelles
<3
#1334967
Salut Agathe, c'est joliment écrit en tout cas, j'apprécie.
Bon par contre je suis obligé de bosser cet aprem je reviens plus tard pour l'étude de cas.
Mais bon déjà ça "Pour moi, tout est ma faute. " c'est niet d'entrée en entrant, nous ne sommes que les produits de nos environnements, y'a pas de faute intrinséque à nos êtres, à moins d'être dans le délire péché originel blabla.
#1334968
Coucou Agathe, c'est chouette d'avoir de tes nouvelles même si elles te semblent mitigées.

Je ne vais pas faire la vieille pleine d'expérience, déja parce que c'est loin d'être le cas (non, je ne suis pas vieille :P), mais si ca peut te "rassurer", 25 ans après ma toute première relation est toujours là, quelque part dans un coin de ma tête.
Comme toi c'est quelqu'un qui m'avait particulièrement mal traitée, j'étais loin d'être parfaite, je n'avais aucune expérience, mais ca n'empeche qu'il m'a traitée comme une merde pendant 2 ans et demi...et devine quoi...et bien il continue par intermittence a m'envoyer des mails, (tous les 2/3 ans, je dirais), et oh surprise, les 1 ers mails sont toujours super sympas, et rapidement ca dégénère et je suis la pire des nanas, là récemment je suis une "vaste blague"...bref tout ça pour dire que d'un, on n'obtiendra jamais de "réparation" (si tant est que ca ait du sens), et de deux, ce n'est pas donné a tout le monde de se remettre en question, d'analyser ses erreurs, d'essayer d'identifier ses besoins, se respecter, etc, ce que nous faisons, et qu'ils ne font pas...parce que longtemps j'ai aussi pensé que c'était de ma faute, que j'avais été trop ci ou pas assez ça, mais la vérité c'est que j'étais celle que j'étais, je faisais avec mes moyens et mes casseroles d'alors, et je prends mes responsabilités dans cette relation (en 1er lieu celle d'être restée 2 ans et demi alors que j'aurais du me casser bien avant) mais néanmoins et ca m'a pris du temps pour le digérer: je ne méritais pas la façon dont il m'a traitée.

Donc j'ai envie de te dire, OUI, c'est normal d'y penser, et petit a petit ca prendra de moins en moins de place, mais ca ne disparaitra jamais.
Ton copain actuel, malheureusement, tu n'as pas de prise ou de contrôle sur ce qu'il pense, ce qu'il ressent, et ca ne sert a rien de te faire des noeuds au cerveau a ce propos (je sais, c'est plus facile à dire qu'a faire...)

Que reste t'il dans ton cerveau quand tu enlèves tes angoisses? Plein de choses...tu l'écris toi même :)

Pour finir, cette version de toi "d'avant", elle existe toujours, mais elle a grandi, elle a muri, et même si tu ne t'en rends pas encore compte maintenant, promis, ca viendra.
Je t'embrasse Agathe, prends soin de toi!
#1334970
Too clever for your own good.

J'ai beaucoup de lecture dis donc Agathe, c'est dense depuis 2015.
Bon déjà je te rassure, « Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale d'être bien adapté à une société malade ». Jiddu Krishnamurti
Ta différence fait ta préciosité mais dans un monde préformaté, prêt à penser, prêt à aimer, les individualités ont peu de place, à moins d'être parfaitement détachée tu sentiras toujours sur toi leurs regards, au mieux surpris, au pire méprisant.
Tu es la passagére et aussi la pilote de ce corps qui semble encombrer ton être éthéré (ouep la ça part peut être en quenelles, mais t'inquiétes ça va reboucler)
Ca va toujours, même si les angoisses sont bien évidemment venue grignoter.
Je reformule "J'ai laissé les angoisses revenir me grignoter, je suis à l'aise dans mon confort mortifére" une situation familiére désagréable apparait souvent comme plus confortable qu'une situation inconnue, ça va bien avec ton copain actuel et une partie de toi flippe et préféres regarder en arrière pour essayer de trouver des points de projection, mais je t'en conjure ne rentre pas dans la prophétie auto-réalisatrice, et penses contre toi.

Tu es probablement ton pire ennemi, et tu sembles le savoir, pas d'injonction à lacher prise de ma part, tu fonctionnes sur un modèle connu (coucou Janysse) mais sur lequel mes rotomontades lexicales n'ont que peu d'effet, malheureusement.
Ma psy me dit que je suis beaucoup trop dans l’intellectualisation, que parfois je perds le lien avec l’autre, et qu’il faut que je m’ouvre à la surprise.
Je suis 200% d'accord avec ta psy, j'étais comme ça, c'était chiant.
Penses contre toi, je ne le répéterais jamais assez, prend volontairement et complétement le contrepied de ce qui te rassure, vois ce travail comme une désensibilisation allergique (tu sais une multitude d'expositions aux éléments allergénes, à des doses de plus en plus forte, jusqu'à ce que le mal n'existe plus.)
Procédes à ta propre mithridatisation, et le poison deviendra du miel.
#1334973
Hello IVV

Merci beaucoup de ton message qui m'a fait sourire. J'aime bien qu'on me secoue :smile:

Je comprends l'idée générale, mais ne sais pas exactement comment cela se matéralise.
Qu'entends tu par "Penses contre toi, je ne le répéterais jamais assez, prend volontairement et complétement le contrepied de ce qui te rassure, vois ce travail comme une désensibilisation allergique", dans la vie quotidienne ?

Merci encore
#1334974
Et merci Elieza (encore, et encore !) pour tes mots.
Le fais que ta relation soit toujours quelque part après 25 ans ne me rassure qu'à moitié, mais ne me surprend pas. On ne peut pas oublier une telle chose.
Mais j'aime à penser qu'un jour elle ne me fera plus souffrir.

Merci encore <3
#1334975
Agatheyzac a écrit : 18 oct. 2022, 19:05 Hello IVV

Merci beaucoup de ton message qui m'a fait sourire. J'aime bien qu'on me secoue :smile:

Je comprends l'idée générale, mais ne sais pas exactement comment cela se matéralise.
Qu'entends tu par "Penses contre toi, je ne le répéterais jamais assez, prend volontairement et complétement le contrepied de ce qui te rassure, vois ce travail comme une désensibilisation allergique", dans la vie quotidienne ?

Merci encore
IVV c’est un peu notre Mox Nox ou Seigneur des mouches actuels. Je vous laisse chercher si ça vous intéresse (sur le forum).
Je laisse IVV répondre mais il a raison à 100%
#1334977
Coucou @elieza, merci j’avais lu un peu leur prose et je prends ça comme un gros compliment car je ne pense pas avoir leur niveau.
Penser contre soi même ça se pratique dans la vie de tous les jours de manière simple, je pars du principe qu’on ne change fondamentalement jamais la façon dont on reçoit les choses, mais qu’on peut changer la façon dont on y réagit. Tu me semble avoir du recul sur ta personne, mais pas en direct. Pratiques en live le recul sur toi même, regarde toi réagir en observatrice et décides de ce que tu veux devenir. C’est pas facile ça demande de la discipline et de la rigueur mais c’est ça qui va te transformer en bambou qui plie mais jamais ne casse. Et puis le bambou c’est bien pour taper sur la tête des cons aussi, alors autant faire d’une pierre deux coups.
#1334980
Coucou Agathe,

Ça fait super plaisir d'avoir de tes nouvelles :bisou:

Et pour le reste, les copains ont tout dit .

Attention gros cliché : le temps fera son oeuvre ( une psy bardée de diplôme me l'avait sorti il y a 4 ans , alors je m'autorise )

C'est normal de penser toujours à cette rupture . Un jour ça se classe , comme un dossier archivé , dans un coin de la tête. La rupture qui m'a amenée ici date de juin 2018 . Et bien en janvier 2021, je crois , j'ai éprouvé le besoin de (re)faire un travail à ce sujet . EMDR . Et oui à présent je n'ai pas oublié , mais c'est rangé, lointain ,et non douloureux . J'ai des contacts très espacés, sporadiques avec cet ex, avec une vague bienveillance teintée d'indifférence ( ou l'inverse :lol: ). Il faut du temps .

Contente pour toi pour toutes les jolies choses de ta vie :bisou:
#1337269
Hello à tous

J’espère que vous allez bien.

Après des mois à repousser le moment, le besoin d’écrire se fait trop fort aujourd’hui. Je suis désolée de ne pas être plus active sur le feed des autres, notamment Janysse, mais la vérité c’est que les douleurs des autres me renvoient trop à la mienne et je ne me sens alors d’aucune utilité.

J’ai déjà un carnet dans lequel j’écris beaucoup, mais je ne sais pas, écrire sur le forum, même sans réponse car je n’ai pas réellement de problème, sonne différemment.

Je viens de relire mon fil, et j’avoue que ça me désole. Tant d’années que je cherche, je cherche, et pourtant j’ai l’impression de stagner. Voilà 6 ans presque tout pile que je suis inscrite ici, et même si la vie a avancé, mon intérieur est le même. Car mes « problèmes » sont les mêmes : une peur maladive de l’abandon et par conséquent un besoin tout aussi maladif de lien, de fusion, quitte à faire et accepter tout et n’importe quoi ; un cerveau en constante ébullition, qui ne me laisse jamais tranquille, entraînant une anxiété insupportable, un ennui/vide existentiel, et des questions, tout le temps, tout le temps. Ô combien je donnerais pour dompter mon cerveau. Pour lui dire de se calmer.

J’aime toujours autant ma psy, mais je commence à me frustrer. 1h c’est trop court pour lui raconter tout ce que mon cerveau bouillonnant m’a sorti au cours d’une semaine, toutes mes angoisses, toutes mes terreurs, et qu’elle y réponde, et que je rebondisse. Elle est bienveillante, elle m’écoute, ne me juge pas, mais c’est tout. J’ai pas l’impression qu’elle m’aide, et je perds patience. Bientôt deux ans que je la vois, et je vais toujours aussi mal.

Je suis toujours avec mon copain, le merveilleux. J’ai toujours des flashs, quasi quotidiens, plus forts par période. A force de triturer le problème, seule ou avec la psy, on est arrivées à la conclusion que cette ex relation me renvoyait à la relation avec ma mère (surprise!). En effet, mes parents sont deux personnes très immatures émotionnellement. Ma mère est à l’image de sa propre mère : une fausse chaleur pour les apparences, mais une distance émotionnelle, une impénétrabilité, qui se traduit au quotidien par un égoïsme insupportable lui aussi. Je sais qu’elle souffre, et qu’elle ne sais pas faire autrement. Mais putain, voilà avec quoi je me retrouve maintenant. Un besoin de fusion éternellement insatisfait.

Mon ex, c’était la première fois qu’on me montrait de l’amour, de l’affection infinie, une passion comme ça. Du temps sans compter, des paroles valorisantes, une admiration, de l’attention. Comment ne pas tomber accro ? Comment me retirer ça, une fois qu’on me l’a donné ? Que pensez vous que j’aurais été capable de faire, pour ne pas tout perdre ? Survivre après avoir connu ça me paraissait impossible, insurmontable. C’était subir un abandon de plus. Partir, c’était faire subir cet abandon à quelqu’un, et ça aussi c’était impensable. Continuellement, je me refais le film. Je m’en veux de moins en moins, car je me comprends. C’était juste impossible pour moi à l’époque.

Mais ce qui change dans ma narration, c’est le pourquoi de la rupture. Un coup je me dis que c’est ma faute, un coup que c’est la sienne. Oui il a été violent, très rarement physiquement, oui il était dénigrant parfois, et piquait des colères qui me faisaient peur. Mais moi, mes angoisses, même quand « tout allait bien », étaient là. Sa relation avec sa mère m’était insupportable. La voir le traiter comme un prince, lui dire qu’elle l’aimait, être toujours là pour lui, me renvoyait à mes carences et me remplissait de honte. Forcément, il a été tellement comblé d’amour, qu’il n’a pas eu à développer moult mécanismes pour en obtenir autrement. Une empathie extrême, une générosité extrême, un état d’alerte permanent pour répondre aux besoins de tout le monde. Rien de tout ça. Et le comble ? Je l’admirais pour ça. Je le trouvais inspirant. Je voulais être comme lui. Je voulais me débarrasser de tous ces traits de caractère qui faisaient de moi une serpillère, une petite bouse. Qui pense toujours aux autres, et qu’on oublie vu qu’on sait qu’elle sera toujours là. Je me souviens de son subtil dédain quand je lui parlais de « mes problèmes ». J’avais tellement honte d’être moi. Je sais même pas pourquoi je parle au passé, vu que je me sens exactement comme ça encore à cet instant.

J’avais honte de ce que j’étais. Forcément, forcément qu’il est parti, qu’il m’a trompée. J’étais devenue une loque, je me sentais mal tout le temps, je ne voulais plus de cette relation car être en couple quand on est si mal, ça me met trop de pression. Trop de pression pour être heureuse.

Et maintenant ? La peur, encore, car depuis quelques semaines, je ressens les mêmes sensations. J’ai des flashbacks, car mon copain actuel a des comportements qui me renvoient directement. C’est parfois une phrase anodine, une mimique, un geste. Mais j’y reviens tout de suite. Mon copain est un peu égoïste, rien de grave, mais je le remarque de plus en plus, notamment en opposition à moi qui suis généreuse maladive. Tout mon quotidien est tourné autour de lui. Lui faire plaisir, organiser tout mon emploi du temps au tour de lui, tout anticiper, avoir le comportement parfait au moment parfait. Il ne me demande rien, je fais tout gratuitement. Enfin, pas si gratuitement que ça vu que je m’en plains. Sa mère est très aimante, très affectueuse, elle l’est même avec moi. Je sens mon coeur se briser un peu à chaque marque d’affection qu’elle a, avec lui ou avec moi. J’ai honte, très honte, ma mère aurait si mal de lire ces lignes. Mais c’est comme ça, c’est la moche vérité. Aussi, je reconnais son attitude de distance quand je lui parle de mon mal être, de mes angoisses. Je sens qu’il ne veut pas être associé à ça. Lui ne veut faire aucune introspection, il n’est pas du tout dans l’amélioration de soi, dans l’interne. Il le dit lui même, il a peur de ce qu’il pourrait peut être découvrir. En attendant je me sens comme un nid à problème, et je me tends, je me tends.

On est partis en vacances il y a qq semaines. Pour faire court, on a eu que de la poisse, temps pourri alors que tout se fait en extérieur. On s’est ennuyés. Une torture pour moi. Voir qu’on avait parfois rien à se dire, qu’on était chacun sur son téléphone, ou à regarder la télé, me brisait le coeur. En même temps une panique montait, je me disais ça y est, on s’ennuie, c’est fini. Mais Agathe, la vie est longue, des moments comme ça il y en aura plein. Certes. Mais la panique montait, me renvoyait au vide, mon vide. Je ne fais rien dans ma vie qui me plait. Je ne ris pas assez, je ne m’amuse pas autant que je voudrais. Je suis renfermée, dans une dépression légère mais interminable. Pas d’énergie, embourbée dans l’addiction à la nourriture, je n’ai envie de voir personne, car c’est trop d’effort de donner le change.

Depuis qu’on est revenus, j’ai l’impression qu’un petit malaise s’est installé. C’est peut être moi qui reste bloquée sur l’ennui, et qui instaure le malaise. Mais voilà, le cerveau tourne, tourne, tourne, et les pensées intrusives et obsessionnelles s’en donnent à coeur joie. Toute la journée, du soir au matin. Est ce la fin ? Ai je tout inventé ? Ici dans mes premiers posts j’encensais mon ex, je disais qu’il était merveilleux, et que j’étais tout le problème, puis lors de la rupture j’ai réécrit l’histoire à l’inverse, en rappelant tous les mauvais cotés, en me rappelant que j’étais quelqu’un de génial, et que je l’oubliais. Et si c’était pareil ici ? Si j’avais enjolivé mon copain actuel, notre histoire ? Pourquoi je m’enflamme autant ? Me suis je encore trompée ? Quelle est la vérité ? Qui peut me le dire ? Comment arrêter ces pensées et revenir dans le présent ? Suis je attirée par le même type de personne ? Qui me rappelle ma mère ? Pourquoi ? Sont ils vraiment pareils ? Mon copain actuel n’a jamais manifesté une once de violence, et n’a jamais été dénigrant à mon égard. Et alors ? Que faire ? Quelle est la solution ? Toute ma vie ça va être comme ça ? Et vivre ensemble ? Et les enfants ? Et les « vrais problèmes de la vie » ? Comment ça va être ? Existe t il quelqu’un avec qui mes angoisses ne me dévore pas ?

Je pensais tellement avoir trouvé la personne parfaite. Je le pense encore. Je dois rectifier ci dessus. On est pareils sur tellement d’aspects, je sais qu’en ce moment je ne vois que le négatif. On a les mêmes valeurs, la même vision de la vie, les mêmes projets, les mêmes envies. On pense pareil, on réfléchit pareil. On a un groupe d’amis en commun. J’adore sa famille. Il ne se moque jamais de moi. Il est drôle. Il est sublime. Alors, pourquoi ? Pourquoi je gâche tout ? Pourquoi je suis terrifiée comme ça ?

J’ai tellement peur, les amis, que je ne sais même plus de quoi j’ai peur. Tout est confus dans ma tête, ça fait plusieurs jours que je ne dors pas, que je ne mange que des raviolis et de la brioche jusqu’à en avoir mal au ventre. Que je remplis chaque vide avec Instagram, YouTube ou du Nutella, car je ne peux pas, je me supporte pas. Je ne fais rien d’autre, j’ai aucune force. Tout est utilisé pour continuer à donner le change au boulot. Le soir et le weekend je veux juste m’anesthésier, disparaître. Je n’ai plus envie de voir mon copain, car je ne me supporte pas quand je suis avec lui. Je ne supporte pas de lire sur son visage un mélange de pitié, d’incompréhension, de « regarde moi comme je n’ai pas de problème » qui est surement involontaire voire inventé. Je ne supporte pas de lui raconter mes tourments car j’ai l’impression de ne lui apporter que des problèmes, de peser sur la relation, de m’éteindre, et qu’il va finir par me quitter.

Je suis perdue les amis, vraiment. Je perds espoir, ça fait si longtemps que je me sens comme ça. Quand j’étais au collège j’avais pour projet de ne jamais avoir de copain et de dédier ma vie à la science. J’étais fort sage à l’époque ma foi.

J’ai l’impression d’être dédoublée. Une Agathe qui jouit de tous les délices de ma vie actuelle : une belle ville, une famille, des amis, un copain, un travail, de l’argent, beaucoup d’intelligence et plein de talent. Mais dessous, tapie, la vraie Agathe, qui tire tout vers le bas, qui pompe toute l’énergie, et en laisse à peine pour donner le change.

J’essaie de me dire « parle à la petite Agathe qui est blessée » « arrête de nourrir le monstre » et autres indications lue dans des écrits plus ou moins pertinents. Mais rien n’y fait, je finis toujours par perdre. J’ai envie d’être seule, car les autres sont un miroir qui me renvoie en permanence mon vrai reflet, celui de la vraie Agathe. Je vois ma psy jeudi, mais comme d’hab, c’est une heure seulement. Je vais aller mieux, à un moment, mais ça ne sera que momentané. 26 ans de cette vie et je me sens déjà épuisée, comment voulez vous que j’élève des enfants ? Que j’entretienne un couple ? Que je mène une carrière ? L’avenir me parait sombre.

Mille bises à vous tous
<3
#1337270
J'ai tellement pleuré en écrivant ce message que je suis arrivée à un état un peu "d'apaisement post-vidange de larmes" :smile:
Je dois me rappeler que c'est finalement la première fois que je vis une relation saine, qui n'est pas écorchée, sans drama, et avec quand même un peu plus de kilométrage au compteur que la précédente où j'avais à peine 19 ans.
Peut être s'agit il juste de la fin de la phase de lune de miel, et moi ayant un tel besoin d'intensité et de fusion, j'ai du mal à l'accepter... je ne sais pas
#1337275
Re-bonsoir
Merci beaucoup de vos réponses rapides, ça me touche bcp.

@Elieza, oui j'ai déjà parlé d'à peu près tout à mon copain, excepté la partie sur mon ex, sauf que ce n'est pas aussi clair/dramatique qu'à l'écrit. A l'oral je bafouille beaucoup quand je parle de ces sujets, car je n'arrive pas à me détacher de "comment il me perçoit", je me juge bcp, etc. Factuellement, il ne fait vraiment rien pour que je me sente mal, mais disons qu'il ne fait pas (ou ne sait pas) non plus en sorte que je me sente en confiance. Il ne comprend pas ma détresse donc juste il m'écoute, il me dit qu'il comprend et qu'il est là, mais, comment dire, je sais qu'il ne ressent pas ce que je veux dire. Quand j'écris ici ou que je parle avec 2-3 amis en particulier, je sais qu'ils savent. En ce qui concerne mon ex, je lui avais déjà dit l'an dernier que vu que j'avais vécu un traumatisme, javais souvent des flashbacks, etc, et des séquelles. Idem, outre le fait que ca peut etre un peu blessant que ta copine pense a son ex, il a été compréhensif, mais là aussi j'ai la sensation qu'il ne comprend pas, lui qui n'a jamais souffert en amour.

@Janysse @Sandstorm, ça me fait beaucoup de peine de lire cela mais ca fait longtemps que j'y pense... J'apprécie ma psy, vraiment, mais l'idée de débourser 50e toutes les semaines sans sentir de différence commence à me coûter cher, au sens propre comme figuré. Là aussi je ne veux pas paraitre prétentieuse, mais j'ai là aussi l'impression qu'elle ne me comprend pas, que je vais "trop vite" pour elle. Plusieurs fois elle m'a demandé "comment elle pouvait m'aider", "de quoi j'avais besoin", alors que ... c'est exactement ce que j'ignore ! Si je savais comment m'aider, je le ferais. Je viens parce que je suis perdue, pas pour me perdre ! Je culpabiliserais beaucoup de lui en parler, j'aurais peur de la blesser... haha, vous me comprenez je suis sûre.
Arrêter cette thérapie signifierait aussi une confirmation de mes craintes, validerait mes angoisses : "personne ne peut m'aider", "personne ne me comprend" "je suis seule" "je suis un cas désespéré". Je ne sais pas...
Ce mot est devenu une mode que je ne veux plus l'utiliser, mais je pense que le fait d'être zèbre joue pour beaucoup. Je ne me sens pas supérieure ou inférieure, juste différente, et je pense avoir besoin d'un thérapeute qui ait le même logiciel que moi. Il faut que j'y réfléchisse... Je n'ai pas les idées claires en ce moment.

Janysse, tu penses que j'aurais besoin d'aide càd de médicaments ? Ca me fait très peur, j'ai peur de devenir qqn d'autre, ou au contraire de me sentir si bien que je devienne accro. J'aurais honte d'en prendre, j'entends la voix de mon père dire que "les gens qui vont chez les psy sont des feignasses", alors apprendre que je suis sous AD... Même s'il ne le saura jamais, j'entends quand même sa voix. Je pense surtout que ca leur ferait beaucoup de peine, et qu'ils se diraient qu'ils ont échoué, qu'ils sont des mauvais parents, et je ne veux pas qu'ils pensent ça. Mais il faut que je pense à moi ..

Enfin bref je m'étale
Ecrire est pour moi la plus proche forme de méditation que j'aie pu expérimenter
Quand je commence à écrire, au bout d'un moment mon cerveau se calme, et c'est comme si c'était mes doigts qui pensaient et non mon cerveau, comme si je partais ailleurs mais que je continuais à écrire. C'est curieux.

Bonne nuit <3
#1337276
Tu sais Agathe, j'en ai vu 5 des psys depuis mes 18 ans, 4 psychiatres, et je suis en thérapie depuis 8 ans. Je suis aussi sous médicaments depuis octobre 2017. Pour rien au monde je ne changerais ce parcours - si peut-être, j'irais plus tôt consulter et prendre des médicaments.

Je ne dis pas que tu as besoin de médicaments ou que tu fais un épisode dépressif majeur parce que je ne peux pas te diagnostiquer, ce n'est pas mon métier.

Mais :
Agatheyzac a écrit :J’ai tellement peur, les amis, que je ne sais même plus de quoi j’ai peur. Tout est confus dans ma tête, ça fait plusieurs jours que je ne dors pas, que je ne mange que des raviolis et de la brioche jusqu’à en avoir mal au ventre. Que je remplis chaque vide avec Instagram, YouTube ou du Nutella, car je ne peux pas, je me supporte pas. Je ne fais rien d’autre, j’ai aucune force. Tout est utilisé pour continuer à donner le change au boulot. Le soir et le weekend je veux juste m’anesthésier, disparaître. Je n’ai plus envie de voir mon copain, car je ne me supporte pas quand je suis avec lui. Je ne supporte pas de lire sur son visage un mélange de pitié, d’incompréhension, de « regarde moi comme je n’ai pas de problème » qui est surement involontaire voire inventé. Je ne supporte pas de lui raconter mes tourments car j’ai l’impression de ne lui apporter que des problèmes, de peser sur la relation, de m’éteindre, et qu’il va finir par me quitter.

Je suis perdue les amis, vraiment. Je perds espoir, ça fait si longtemps que je me sens comme ça.
ça pour moi c'est le signe qu'il faut aller voir quelqu'un qui pourra poser un diagnostic concret, éventuellement te prescrire des médicaments, oui, et surtout t'aider à vivre. Je comprends tes peurs parce que je les avais et j'ai refusé pendant des années de prendre un traitement, et encore à chaque modification de mon traitement je vis un petit effondrement intérieur, désespérée d'être encore sous cachetons, persuadée que je ne m'en sortirais pas, mais ce n'est pas vrai parce que mon traitement marche, que j'ai gagné en qualité de vie, que je ne me sens plus malheureuse au quotidien (sauf drames de la vie), et que je n'ai plus envie de mourir, que je me sens joyeuse.

Bref, pour moi l'urgence serait d'aller voir un ou une psychiatre qui sera capable de t'aider. Pour ta psy, si elle ne te convient pas tu peux très bien changer de thérapeute, tu ne lui "dois" rien et c'est même normal au bout d'un moment d'avoir besoin d'aller voir quelqu'un d'autre. À un moment où je perdais pied et je refusais d'augmenter ma dose de médicament, ma psychiatre m'avait convaincue en m'expliquant que là, ma psy passait la séance à essayer de gérer ma dépression plutôt qu'à travailler vraiment sur les choses importantes - parce que je me déversais, je pleurais, bref on n'avançait pas. Alors j'ai accepté et effectivement au bout de quelques semaines les séances se passaient autrement. Donc avec ta psy ça peut être ça. Sinon tu peux essayer de trouver une thérapeute spécialisée dans le HPI (c'est le cas de ma psy) et puisque tu évoques des flashs, quelqu'un qui pratique l'EMDR.

Je suis à la bourre pour aller chez ma psy justement là, mais je réponds rapidement sur l'opinion que ton père aura de toi. Le mien m'avait sorti les mêmes conneries, ben à un moment il faut dire merde et y aller. Qu'est-ce qui est le plus important, faire plaisir à papa ou sauver ta peau et vivre une vie heureuse ?

Il n'y a AUCUNE honte à prendre des antidépresseurs. Est-ce qu'un asthmatique a honte de prendre sa ventoline ? Je ne crois pas. Pour moi c'est même une marque de force, celle de quelqu'un qui a regardé en face ce qu'il se passait et a décidé de privilégier son bien-être sur tout le reste. Ma façon à moi de "militer" pour la santé mentale c'est de parler de mes médicaments. Le nombre de personnes qui sont sous cachetons si tu savais !

Qu'en penses-tu ?
#1337277
Agatheyzac a écrit : 24 mai 2023, 00:20
Arrêter cette thérapie signifierait aussi une confirmation de mes craintes, validerait mes angoisses : "personne ne peut m'aider", "personne ne me comprend" "je suis seule" "je suis un cas désespéré". Je ne sais pas...
parfois on évolue et le psy qui nous a aidé jusqu'à un certain point ne peut plus nous aider. aller donc voir une autre psychothérapeute est donc "normal".
#1337279
Hello Agathe,

Merci de donner de tes nouvelles.

Tout à fait d'accord avec les " collègues " : quand on a l'impression de tourner en rond avec un psy( même si ça a convenu un jour ) , on peut en changer , les médicaments sont parfois nécessaires, et l'opinion de ton père sur le sujet , et bien on s'assoit dessus ( je sais que c'est difficile à ton âge )

Ce que tu décris me semble suffisamment inquiétant pour mettre tout ça en place ( notamment l'absence de sommeil depuis plusieurs jours )

Courage :bisou:
#1337280
Hello les amis
Merci beaucoup de vos réponses
J'ai pas pu me connecter avant, bcp de boulot et le pare-feu de mon ordi pro bloque le forum :angry:

@Elieza : Oui, j'ai déjà parlé de tous ces sujets avec mon copain. J'ai eu la main plus légère sur les angoisses liées à mon ex, car vu qu'il ne comprend pas le concept de trauma/pensées intrusives (même s'il dit que oui), j'ai l'impression qu'il croit que j'aime tjs mon ex donc je ne déblatère pas trop dessus. Pour le reste, oui, j'en parle mais à l'écrit je suis bien meilleure. Quand je parle en face, je bafouille, je m'énerve, je me sens jugée, je panique, et rien n'est clair. Quand je me relis ici, je vois que j'arrive bien à transmettre mes émotions. Mais là c'est facile, vous ne me connaissez pas, vous n'êtes pas en face de moi, et pourtant j'ai une totale confiance en vous, et en plus tout se fait à l'écrit donc je peux prendre mon temps pour rédiger, corriger, réfléchir, etc.

@Janysse, @Selma, @Sandstorm, j'entends bien votre discours. Je dois préciser que, même si c'est pas super sympa, je n'écris ici au final que quand je suis vraiment, vraiiiiment, vraiment très mal. Ecrire ici est mon dernier recours, après mon copain, mes amis, ma psy, mon journal intime, après moi même. Sinon j'écrirais tous les jours mdr. Je reconnais que mon message peut faire peur. Pour le sommeil, j'ai tjs eu un sommeil très court, et depuis que je possède un smartphone (environ 6-7 ans), je peux y rester des heures comme beaucoup de monde, surtout avant de dormir, à consulter des sujets qui peuvent être anxiogènes, au lieu de lire un livre et de laisser le sommeil venir. Et je suis d'accord avec vous sur l'avis de ma famille, l'avantage étant que j'habite loin d'eux donc je peux parfaitement leur cacher.

J’ai vu ma psy hier. J’arrivais en mode déterminée, lui dire que j’étais dépressive depuis quasi toujours, qu’il fallait que ça cesse, et que j’en avais marre de ne pas aller mieux après deux ans de thérapie.
Elle l’a pris calmement et m’a demandé de m’expliquer. Je lui ai dit que ça me soulait d’avoir la sensation qu’elle savait pas quoi faire de moi, que j’étais en dépression, que je perdais espoir d’aller mieux un jour parce que le pb c’est quoi ? Ma mère, mon ex, ceci cela et donc ? Qu’est ce qu’on fait ?
Elle m’a dit que ce n’était pas le moment de lâcher. Que je n’étais pas en dépression (bon je m’en doutais un peu car je ne me sens pas comme dans mon message si souvent que ça). Que j’avais un réel trouble de l’attachement.

Ok donc c’est ça mon « problème » : j’ai un trouble de l’attachement, dû à mes parents et surtout à ma mère. J’ai envie de développer mais c’est vraiment très personnel ça me gêne d’écrire ça sur internet. Je n’ai pas subi de violences, je n’ai manqué de rien pour ma survie et ma sécurité physique. Mais, malgré eux (je me sens obligé de dire ça), ma mère a toujours mis une distance. Je n’ai aucun souvenir, aucun, où je me suis sentie soutenue, en confiance aveugle, par ma famille. J’étais une petite fille très intelligente, et très sensible. Le premier a permis de cacher le deuxième. Je me suis adaptée, j’ai tout fait pour plaire à mes parents, pour être une enfant parfaite, pour avoir une validation. Je pleurais beaucoup pour tout et rien car je suis sensible, et je vivais très mal les fins/séparations (vacances chez les grands parents, fin d’année scolaire). Toujours j’ai entendu « arrête de pleurer ». Le comble c’est que ma mère a la larme très facile aussi, mais elle s’est coupée complètement de ses émotions. Jamais elle ne va verbaliser ce qu’elle ressent. En positif ou en négatif. Tout est toujours sous entendu, à deviner. Je sais qu’elle m’aime car je le devine. Je sais qu’elle souffre car je le devine.

Mais je pense avoir souffert de tout ça plus que je ne le crois. Au final ça a forgé toute ma personne, toute ma vie. Instinctivement, je me suis occupée de mes frères et soeurs (je suis l’aînée), pour qu’ils ne manquent jamais d’amour, d’attention, de soutien. Toute mon enfance je leur ai inventé mille jeux, mille chasses au trésor, mille expériences, je les ai entraînés dans mes idées farfelues. En grandissant, j’ai été là pour eux pour leurs peines de coeur, d’amitié, pour leurs questionnements scolaires. Et je fais ça avec tout le monde, c’est devenu un réflexe. Mais moi, qui s’occupe de moi ? Personne, même pas moi même. Je renvoie tellement l’image de quelqu’un d’invincible.

Forcément que je me retrouve en couple avec des hommes à qui ça convient bien. Des hommes qui ont connu un cadre familial sain, qui ont l’habitude d’être aimés, d’être soignés. Je semble la copine idéale, je pense à tout, j’anticipe tout, je prévois tout, je donne de l’amour et de l’affection. Mais en dessous, je souffre du non-retour, et par moment la faille apparaît. Je ne me sens pas en sécurité, je n’ai pas l’impression d’être suffisamment safe pour lâcher prise, alors que pourtant dans ma relation actuelle tous les feux sont au vert. Il ne m’a jamais fait de mal, jamais trahie, jamais quittée, jamais semé le doute.

La psy me dit que ce qui va me soigner, c’est le lien qu’on crée ensemble, elle et moi. Qu’elle est là pour être cette personne sécure, avec qui je peux lâcher prise. J’entends. Mais le coté tarifé me gêne. Comment puis je tromper mon cerveau en essayant de croire qu’elle m’aime vraiment, et non qu’elle fait ça parce que c’est son travail ? Je lui ai dit, et elle m’a dit que non, elle était sincère. Évidemment qu’il y a un paiement, mais les deux sont compatibles (en même temps, il faut bien qu’elle mange).

Elle m’a encouragée à parler de tout ça avec mon copain. A lui exprimer ce dont j’avais besoin, que j’avais besoin d’un réel soutien, d’une sécurité, et d’affection. Ca m’a d’ailleurs fait réaliser que j’étais très peu tactile avec les gens. Pourtant c’est pas l’envie qui manque, je sens que j’ai envie de prendre la terre entière dans mes bras, mais c’est parce que j’en ai envie en retour. On l’est très peu dans ma famille, trop de pudeur. Les câlins sont là mais toujours maladroits ou tournés en dérision. Et ceux de ma mère sont absents, zéro. Avec mes amis, idem. J’ai toujours l’impression d’être intrusive. Dans le couple, c’est difficile à dissocier du sx.

Voilà où en sont mes pérégrinations
Ce post est extrêmement personnel, je vais sûrement enlever qq détails d’ici ce weekend, une fois que vous l’aurez lu si vous en avez eu le temps

Depuis ce rdv je me sens beaucoup mieux, moins triste. J’ai vu mon copain juste après, c’était trop tôt pour en parler. J’avais besoin de digérer. Peut être devrais je lui expliquer à l’écrit. Lui envoyer ce post carrément, haha.

Merci infiniment de votre présence
Bises
#1337281
Coucou Agathe

Désolée, je vais être un peu cash pistache.
Agatheyzac a écrit :J’ai vu ma psy hier. J’arrivais en mode déterminée, lui dire que j’étais dépressive depuis quasi toujours, qu’il fallait que ça cesse, et que j’en avais marre de ne pas aller mieux après deux ans de thérapie.
Elle l’a pris calmement et m’a demandé de m’expliquer. Je lui ai dit que ça me soulait d’avoir la sensation qu’elle savait pas quoi faire de moi, que j’étais en dépression, que je perdais espoir d’aller mieux un jour parce que le pb c’est quoi ? Ma mère, mon ex, ceci cela et donc ? Qu’est ce qu’on fait ?
Elle m’a dit que ce n’était pas le moment de lâcher. Que je n’étais pas en dépression (bon je m’en doutais un peu car je ne me sens pas comme dans mon message si souvent que ça). Que j’avais un réel trouble de l’attachement.
Oui tu as un trouble de l'attachement anxieux, ok ça c'est assez évident. Mais ta psy n'est pas médecin, ce n'est pas à elle de poser un diagnostic, et à titre personnel je trouve ça limite irresponsable de ne pas t'envoyer consulter quelqu'un dont c'est le métier.
Agatheyzac a écrit :La psy me dit que ce qui va me soigner, c’est le lien qu’on crée ensemble, elle et moi. Qu’elle est là pour être cette personne sécure, avec qui je peux lâcher prise.
Je ne suis vraiment pas sûre que ça soit suffisant. Certain·e·s penseront peut-être que je suis biaisée parce que j'ai eu recours à la psychiatrie et aux médicaments, c'est peut-être le cas mais, arrêtez-moi si je me trompe, je te lis depuis suffisamment d'années Agathe pour avoir l'impression de quelqu'un effectivement déprimée depuis longtemps. Je sais que ça te rassure d'entendre que tu as "seulement" un trouble de l'attachement mais je le répète, de ma fenêtre cela va plus loin que ça. Quand on en est à manquer de sommeil, à ne plus manger ou se nourrir mal, etc etc, c'est vraiment, vraiment important d'aller voir la bonne personne. Et si tu n'es pas déprimée, la psychiatre te dira merci aurevoir...
#1337282
Mince ... je suis perdue ... je ne sais pas qui croire
J'ai envie de te croire toi mais d'un autre coté ma psy est quand même une professionelle même si elle n'est pas médecin, et elle m'a vue physiquement 1h par semaine pendant deux ans ... la raison me pousse à penser qu'elle me connaît mieux que toi, mais tu me mets le doute
Grr, je suis perdue ...
Je vais finir ma journée de travail et réfléchir à tout ça ce soir
Merci en tout cas
#1337283
Je ne te demande pas de me croire plutôt qu'elle et je ne cherche pas non plus à avoir raison à tout prix. Mon propos est simplement de dire que si tu veux en avoir le coeur net et essayer une autre voie (c'est toi qui dis être dans une impasse), tu peux t'adresser à un.e psychiatre qui pourra poser un diagnostic.

Courage Agathe !
#1337285
coucou Agathe,

je viens te lire ton post et je te dis ce que ça m'évoque, sans guère de recul :
- tu n'as pas besoin d'essayer de nous persuader qu'en vrai ça va bien, etc..D'ailleurs je ne suis pas là à essayer de te persuader que ton état est grave non plus. Juste, ce que je lis, les pensées envahissantes, et " ça fait plusieurs jours que je ne dors pas" (et on a tous des smartphones ;) mais ce que tu décrivais au départ me parait différent ) , ça me parait mériter une prise en charge médicale (et il n'y a aucune honte à ça ), je suis vraiment d'accord avec Janysse ;
- je trouve que tu es très lucide sur tes propres mécanismes psys ,et c'est vraiment quelque chose de très positif ;
- ce que tu dis de ta famille me parle teeeeeellement .J'ai passé ma vingtaine dans des relations amoureuses tellement merdiques ( et ce n'est que bien des années plus tard que j'ai un peu ouvert les yeux sur ma tendance à chercher des histoires "impossibles" pour que l'autre franchisse les obstacles pour me rassurer sur son amour, qu'one ne m'avait pas tellement témoigné , enfant ; j'étais loin d'avoir ta maturité à ton âge) . Je suis allée beaucoup mieux quand j'ai arrêté de chercher réparation, d'espérer de mes parents d'être ce qu'ils ne pourraient jamais être . Arrêté aussi de faire le derviche tourneur gentille organisatrice pour être appréciée. Du coup, en parler à ton copain, oui, pourquoi pas, mais à la fois, je trouve qu'on ne peut pas demander à l'autre de nous réparer . Mon compagnon est un amour, mais j'essaie qu'il ne devienne pas non plus un déversoir à contrariétés quotidiennes ( et j'essaie aussi de ne pas faire la gentille animatrice à précéder ses moindres désirs et organiser sa vie ). Le tout est un équilibre assez nouveau pour moi (et jamais garanti )

courage Agathe :bisou:
#1337286
Coucou, tout à fait d’accord avec Janysse.
C’est limite irresponsable de te tenir ce discours, ELLE N’EST PAS MÉDECIN.
Au poiré tu prends rendez vous chez un psychiatre et tu vois, mais au moins tu auras exploré d’autres pistes.
Typiquement ma psy (chologue) chérie serait la première a m’orienter ailleurs si le besoin s’en faisait sentir, et je trouve son discours sur le lien un peu dangereux, pour moi elle sort du cadre thérapeutique avec ce genre de discours…
#1337288
Merci les amis de toutes ces réponses. Je sais qu'il n'y a pas de raison/tort, mais je ne puis m'empêcher de me dire que j'ai peut être dramatisé mes posts ici, et mal retranscrit mes échanges avec la psychologue.
J'ai un gros weekend de prévu, je vais essayer de réfléchir à tout ça. Si vous connaissez une bonne psychiatre en ile de france, je suis preneuse en MP :)

Je vais prendre qq jours pour réfléchir, je vous tiens au courant
Merci infiniment en tout cas <3
#1337289
Coucou Agathe,

Il n'y a pas de mauvaise retranscription ,ce n'est pas un exercice académique noté ;)

Que tu aies eu besoin de dire tout ça ici signifie quelque chose . Et compte tenu de tes talents d'écriture, je ne pense pas que tu aies été mal comprise .

Passe un excellent week end !
#1337291
Coucou Agathe,
Je suis d'accord avec Selma ! Pense aux innombrables largués ici qui nous assurent qu'ils ont mal écrit leur histoire, qu'en fait on ne sait pas tout, lorsqu'on leur dit des choses qui ne leur plaisent pas trop... ;)

J'ai toujours été suivie en CMP donc je n'ai pas de nom de psychiatre à te donner (sauf une sale bonne femme à éviter haha), mais mon conseil de façon générale est de consulter leur site internet quand il y en a un et d'éviter les personnes versées dans la psychanalyse (expériences désastreuses à chaque fois pour moi, au-delà du fait que c'est un peu douteux, ce n'est pas du tout une approche adaptée aux troubles anxieux, dépressifs, et aux personnes qui pensent trop). Un ou une psychiatre qui pratique la TCC peut être intéressant - même si ta thérapie se déroule avec ta psychologue.

Je renchéris sur ce que dit Elieza, mes psychologues m'ont bel et bien orientée vers une consoeur psychiatre (je ne veux pas être suivie par un homme) à chaque fois que c'était nécessaire ; et ma psychiatre actuelle me demande à chaque rdv si je suis toujours suivie par ma psychologue. Bref, les deux sont complémentaires et dans l'idéal, communiquent.

Bon week-end Agathe